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!
ZOO NO MIE,
ou
LOIS
DE LA VIE ORGANIQUE,
» A a
ERASME DARWIN,
Doctear tn Médecine» Membre de là Société royale de Londres^
Auteur do Jtrdiu bouniqae, de la Phycologie, etc.
Traduit de t anglais sur la troisième Édition, et
augmenté d Observations et de Notes ,
par Josbph-Feangois KLUYSKENS,
FrofSeit«nr àm Clûrarp* à l'École élémentaire de Médecine, et 'Cliinnr^ea
•n chef dei Hdpitam dnlc de Gind, Membre <^>rretpoadant de U Seeiété
de l'école àm Médecine de Puis , et de plosiean Soeiétéi Mr«nfef«
TOMB SECOND.
A G AND, * .
Chez P. F. dû Coefin-Ferbaegbe^ roe Haute -porte, N.^ asj»
1810.
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TABLE DES SECTIONS ^. ^
contenues dans ce volume. *\
8SGTIOK XXX. De la paralysie du foie et dks reini%
XXXL Des tempéramens.
XXXU. Des maladies de Tirritatîon»
XXXin. ■ de la sensation.
XXXIV. ■ de la polition.
XXXV. ■ de tassociationm
XXXVI. Des périodes des maladies.
XXXVII. De la digestion , de la sécrétion ei
de la nutrition.
XXXVIII. De loxigénation du sang dans les
poumons et le placenta.
XXXIX. De la génération.
XL. Des spectres oculaires. ^^
TROISIÈME PARTIE.
Articles de la Matière Médicale*
AftTiCLB I. Nutrientia.
n. Incitantia.
III. Secernentia.
IV. Sorbentia^
y* Jnvertentia.
VI. Revertentia.
VII. Torpentiaf
iVî3G7204 "««--^^Goog^^
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zoo NO MIE.
SECTION XXX-
DE LA PARALYSIE DU FOIE ET DE;5 REIN$.
I« I, hts canaux biliaires sont moins irri'
tables , après avoir été fortement stimulés.
a. L^ictêre produit par la paralysie des ca^
naux biliaires , se guérit par la commotion
électrique. 3« Ictère causé pan des calculs
biliaires. Expériences sur ces calculs. Vomi*
tifs huileux. 4- Poraljsie du Joie. Deux ob^
serpalions à ce sujet. S. Skirrhosités du Joie.
6* f^olume considérable du Joie des oies.
II. Paralysie des reins. III. Prométhée.
\. \. L^<
r OR s QUE l'estomac et le duodénum
contiennent une abondance ei^cessive de
liqueurs spiritueuses , Textrémité du canal
cholédoque qui aboutit à cet intestin , est
stimulée et portée à une action extraordi-
naire, et la sécrétion de la bile est augmen*
fée dans tous les vaisseaux sécréteurs du foie ^
par Tassociation de leurs mouvemens avec ceux
de leurs canaux excréteurs , comme nous
Tarons démontré » sect- XXIV. et XXY ; mais
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îa Paralysie du foie Sect.XXÎ. i. 2.
comme toutes les parties du corps qui^
pendant un certain temps , ont ëté affectées
par un stimulus trop yiolent , sont moins
susceptibles de mouvement par leur stimu-
lus naturel qui est plus faible, il s'ensuit
que les mouvemens des vais'seaux sécréteurs,
et en conséquence la sécrétion de la bile,
8ont moindres que dans Tétat naturel et
pendant les intervalles de sobriété.
a. Si Ton continue à se gorger journelle-
ment d'une, quantité considérable de liqueurs
spiritùeuses , et quon cesse tout-à-coup d^en
faire usage , il en résulte une inaction ou
paralysie du* canal cbolédoqùe. La bile n est
plus épanchée dans les intestins; et comme
les absorbans biliaires sont stimulés et portés
à une action plus forte par cette' accumulation^
et par l'acrimonie ou la viscosité que la bile
-acquiert par cette stagnation^ elle est absor-
bée et transportée dans le rc^ceptacle du
cbyle ; ou bieii' les *vàisseaux sécréteurs du
foie intervertissent leurs mouvemens par le
stimulus dont il a été parlé, et font regor-
ger leur contenu dans le sang, comme il
arrive quelquefois aux larmes dans le sac
lacrymal. Voyez section XXIV. ii. 7. ce qui
donne lieu à une espèce d'ictère.
On est assez fondé à croire que la bile
entre le plus souvent dans la circulation
par le mouvement rétrograde des glandes
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Sect. XXX* I* 3. €t des reins. S
hépatiquee, car la bile ne parait pas sus*
eeptible d'être absorbée par les lymphati-
ques^ attendu qu'elle transude à travers les
canaux biliaires , et qu on la trouve souvent
dans le tissu ceUulaire. Cette espèce de
)aunisse n est pas , en général , accompagnée
de douleurs , soit à TextréiAité du canal
cholédoque où il pénètre dans le duodénum,
soit à la région de la vé^cule dh fiel.
Mr S« , Agé de quarante à cinquante ans ^
avait un ictère depuis environ six semai*
nés, sans douleurs ^ sans nausées et sans
fièvre. Il avait pris des émétiques , des
cathartiques ^ des mercuriaux , des amers,
des martiaux , des huiles essentielles et
Téther, sans soulagement apparent; d'après
la supposition que l'obstruction de la bile
pouvait être due à la paralysie ou à la tor-
peur du canal cholédoque^ et les stimulans
pris par la bouche nayant produit aucun
effet ^ )e lui fis communiquer le long du
trajet du canal cholédoque et à travers le
foie , du moins lâutant qu on put le conjec-
turer^ des secousses d'une bouteille de Leyde
chargée et de la capacité d'environ deux pin*
tes. Ce même jour les selles devinrent jau<r
nes^ on continua l'électricité pendant quelr
ques jours , et la peau reprit peu-à-peu la
couleur naturelle.
3. Les vomissemens et le9 selles bilieuses
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4 ParaljsU du foie Sect.XXX, i; 5.
qui affectent certaiaies personnesi par inter->
vailes de quelques semaines , ne sont qu uno
modification de cette maladie ; le canal eho-*
lëdoque est moins irritable que dans Pétat
naturel , d^où résulte une accumulation de
bile dans la Tésicule et , dans les canaux
hépatiques, jusqu'à ce que, par sa quantité^
6on acrimonie ou sa viscosité , il survienne
un plus grand degré dUrritation, et que cette
matière soit évacuée subitement; ou enfin
par Tabsorption des parties les plus liquides
de la bile , le résidu se concrète ^ se crjs-
. tallise en masses trop grosses* pour être
évacuées, et il survient une autre espèce
d^ictère dans lequel le canal n'est pas entiè-
rement paralytique , ou a repris son irri-
tabilité.
Cette maladie est accompagnée de beau-
coup dé douleurs que V6n ressent dVbord
vers le creux de Festomac ,. exactement au
centre du corps 5 à l'endroit où le canal
cholédoque entre dans le duodénuiii ; en-
suite , lorsque le volume des calculs aug-
mente , on ressent aussi la douleur vers la
vésicule. du fiel ; celle au creux de Testo-
mac revient par intervalles , à mesure que
le calcul est poussé contre le col du canal;
de même que celle que cause la pierre dans
la vessie urinaire : Tautre . est une douleur
plus soiirde et plus permanente.
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Skcrr» XXX. i. 5. et de^ rems. S
LfOrsque les calculs biliaires sont trop gros
pcrar pouvoir passer et que les canaux bi-
liaires ont toute leur sensibilité , la maladie
derient très-douloureùse et désespérée. J^ài
&it les expériences suiTàutes . pour connat*
tre les mojens cbimiqués propres à les dis-
soodre.
- Je fis mettre quelques fragmens de ceà
calculs Vlans une certaine quantité diacide
muriatique affaibli, d^autres dans une solution
alkaline faible, d^autrès encore dans une so*
lution d'alkali caustique , et enfin quelques-
uns dans de Thuile de tbérébentine , sans
quHl en résultât de dissolution. Ces différens
mélanges furent ensuite chauffés au degré de
Teau bouillante : alors la solution des calculs
s opéra dans Thuile de tbérébentine^ mais les
autres liqueurs ny produisirent d^autre chan-
gement quune légère altération de couleur.
D^autres fragmens de ces mêmes calculs bi-
liaires furent mis dans Tétber sulfurique , et
ils y furent promptement dissous sans augmen-
tation de chaleur/ Ne pourrait-bn pas, avec
avantage , administrer Tëther mêlé avec un
jaune d^œuf ou dumiel^ dans les' cas de
calculs biliaires ?
J'ai' TU deux fois rendre par les selles
depuis trente juaqu'à cinquante calculs bi-
liaires du Toliime de gros pois, après avoir
pris six grains de^muriate de mercure doux
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6 Parafysie du foie Segt. XXX. i. 4,
le soir , et quatre (mces d^huîle d'amandes ou
d^olÎ¥es le lendemain matin. J^ai aussi donné
une demi -pinte de bonne huile d^olives ou
d'amandes comme émétique pen4ant Paccès
aes douleurs ^ et je faisais répéter la dose
au bout d'une demi-heure , lorsque la pre-
mière n'opérait pas ; j'en ai obtenu souyeut
de bons effets.
4* Une autre maladie du foie que j'ai sour
Yent observée^ est la torpeur ou la paralysie
de ses yaisseaux sécréteurs. Cette maladie
est généralement produite par la même cause
dont je ^iens de parler 5 savoir Pusage trop
fréquent des liqueurs spiritueuses ou la ccst
6ation ti^op subite de leur usage, lorsqu'on
y est habitué : elle est plus ou moins forte
selon que la totalité ou seulement une partie
du fqie est affectée, et selon que la torpeur
ou la paralysie est plus ou moins complète,
On reconnaît cette paralysie du foie aux
symptômes suiraus. Les malades ont oinlir
nairement passé le moyen Age, ont fait uu
usage journalier des liqueurs fermentées ,
mais n ont pas été des ivrognes décidés. Us
perdent Tappétit, 'let par suite Fembonpoint,
et les forces diminuent : leurs selles ne sont
point bilieuses, non plus que leurs urines,
et on uaperçoit ni dureté ni gonflement dans
la région du foie; mais ce qui est particu-
lier à cette maladie , et ce qui la (distingue
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Sect. XXX. I. 5. et d^s reins. * 7
de toutes les antres au premier coup d^œil,
c est' la couleur sojèusé de la peau qui i
comme celle du yer k soie , a un certain
degpé de transparence ayec une teinte jaune
qui n est pas plus forte que celle du sémm
du sang dans Tétat naturek
Mr Cf** et Mr B*f * étaient tous deux
très-forts, âgés de cinquante à soixante ans:'
ils avaient Fun et Tautre l'habitude de boire
aux repas de Vale au lieu de bière ordi-
naire 3 mais ils n*étaient point réputés bu-
Teurs; toùt-à-coup ils devinrent faibles, per-
dirent Tappétit, Femboixpoint et les forces,*
et éprouvèrent tous les symptômes ci-desôus
détaillés : ils moururent environ deux mois
après l'invasion de la maladie.
• Mr C * * * eut une anasarque quelques jours
ayant sa mort, et Mr B*** eut dé fréquen-
tes et fortes hémorrl^agies d^n cautère et de
quelques parties de la bouche , avant de
succomber. Dans ces deux cas on fit usage/
sans succès ^ du calomel , des amcjrs et des
martiaux.
Mr C*** l'un de ces deux malades était
plombier. Ni Pun ni l'autre né pouvait digé-
rer ses alimens .y et il parait quilj mouru-
rent par défaut de sang. Là transfusion du
sang n'aurait-elle pas . été avantageuse dans
ce Cas ?
5. Lorsque la paralysiç des glandes hépa-
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s Paralysie du foie Se ct . XXX. r. 6.
iilijués est moins complète ou moins générale i»
il survient une sLirrhosité dans quelque par*^
tie du foie ; car les vaisseaux 8éci:éteurs ,
conservant une partie de leur force vitale,
séparent un fluide du sang, sans être assez
irritables pour le charrier plus avant vers les
canaux excréteurs; ainsi le corps ou récep-
tacle de chaque glande se gonfle^ et cette
distension augmente jusqu'à ce que , par son
trop grand stimulus, Finflammation ait lieu,
ou que ces parties du viscère deviennent
totalement paralytiques. Cette maladie diffère
de la précédente par une dureté palpable et
par le volume du foie; et comme les glandes
hépatiques ne sont pas totalement paralyti*
ques ou que le foie n'est pas affecté en
entier^ il se fait toujours un peu de bile.
Les inflammations de ce viscère qui sont une
conséquence de la sLirrhosité , appartiennent
aux maladies des mouvemens sensitifs; nous
en parlerons dans la suite.
6. On prétend que les anciens po6sé4aîent
Tart d'augmenter le volume du foie des oies ,
^u point de le rendre plus gros que le reste de
^animal. Martial > 1. i3. épigr. 58. — Cela se
faisait, dit-on, au moyen de la graisse et des
figues. Horace , 1. 2. sat. 8. — Juvénal place
ces gros foies devant un épicurien, comme uner
grande rareté. Sat. 5. t. ii4- et Perse, sat. 6.
V. 71. — Pline dit que ces gros foies étaient
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SscT. XXX. II. et des reins. 9
trempés dans du lait mêlé atec du miel et
du yin ; et il ajoute » qu il est incertain si
c'est le consul Scîpion Metellus ou Maccus
Sestius dieyalier romain, qui fit la découverte
importante de cet excellent mets» • Un Toya-*
geur moderne^ MrBrydone, je crois ^ assuré
que Tart de faire grossir les foies des oies^
existe encore en Sicile , et c est dommage
qu*il ne Tait pas importé dans son pays natal;
car on aturait pu en induire quelque méthode
d^affecter le foie de Thomme. » •
On dit que nos meilleurs poulaillers, qui
fournissent les marchés de Londres , possèdent
Fart d^engraisser les oiseaux domestiques en
mêlant dans leurs alimens du genièyre au
lieu de figues ou de matières grasses : par
ce moyen ils dorment beaucoup et engrais^»
sent fort yite^ et sans doute que leurs foies
en acquièrent plus de volume^ de même que
Fou engraisse des porcs dans les distilleries
STec la lie des tonneaux , et comme il arrive
assez ordinairement à ceux qui se gorgent
d'ofe, de Tin ou de liqueurs spiritueuses.
II. Les maladies irritatives des reins ^ du
pancréas 3 de la rate et des autres glandes*
sont analogues à celles du /oie 9 et nen
difi^rent que par les circonstances qui ac^*
compagnent leur incapacité d'agir. Par
exemple ^ lorsque les vaisseaux sécréteurs
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lo Paràfysie dû/aie. SbcT. XXX. lj.
des reins nobéissent plus au stimulus du
sang qui y passe , ils ne séparent ou ne pro-*
duisent plus dWine : leurs bouches sécré-
foires, se remplissent d^un mucus ' concrète
ou d^une matière calculeuse; et au bout de
buit à dix jours , la stupeur et la inort sun*
viennent par'* suite de la rétention de la
partie féculente du sang.
: Lorsque cette maladie est plus légère ou
qu'il ny a qu'une partie du rein d'affectée,
U survient une torpeur et par suite une
inflammation partielle de ce viscère : dana
ce cas il arrive que les vaisseaux sécré-
teurs ont une action plus forte , et le
noyau du calcul se forme par la membra-
ne muqueuse enflammée dans la substance
tubuleuse ^ comme nou^ Texpliquerons en
son lieu.
Cette torpeur ou {Paralysie des vaisseaux
sécréteurs des reins, ainsi que celle du foie^
doit son origine à .ce qu'ils ont été auparar
vaut habitués à un trop grand stimulus^ ccf
qui en* Angleterre est dû généralement à
Talcool contenu dans Y aie ou dans le vin ;
et ainsi on peut la mettre au rang des ma-
ladies causées par Fintempéraiice , quoiqu'elle
puisse rêtre par tout ce qui, produit acci-
dentellement rinflammation des reins : comme
une course trop fatigante à cheval^ ou le froid
d^un lit humide ; il en est de même lors-
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S£Cf. XXX. Uîi et des rêini. ii
ffOLOu se couche sur la terre froide , ou
qu'on boit trop peu de fluides aqueux.
III. Je finirai cette section sur les maladies
du foie résultantes de Pusage des liqueurs
spirituefuses ^ par l'histoire hied connue de
Proméihée, fiction qui, selon toute apparence,
doit son origine aux médecins de ces temps
reculés, où tout était 'couvert du Toile de Thié-
roglyphe et de la fable. Ils ont dépeint Pro-
méthée. comme dérobant le feu du ciel^ ce
qui semble être l'emblème de Tesprit inflam*
mable produit par la fermentation, et qu'on
peut considérer comme animant une statue
du soufile de la yie : de4à les conquêtes de
Bacchus et les réjouissances bruyantes et
passagères de ses sectateurs ; mais le chàti*
ment de ce\ix qui ont dérobé ce feu dévo-
rant^ est d^être en proie à un y au tour qui
leur ronge le foie. Cette allégorie exprime,
avec une grande justesse, le sort des intem-
pérans qui languissent pendant des années
entières^ attaqués de maladies douloureuses
du foie. Lorsqu'on proposa à la chambre des
communes un bill tendant à augmenter la taxe
sur les liqueurs spiritueuses extraites du
grain ^ Fun des membres dit a\iec beaucoup
de vérité, en parlant des distillateurs :.» Us
prennent le pain du peuple et le convertis-
sent en poison.» Cependant on a laissé sub-
sister cette branche de commerce ou cette
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12 Parai, du/oie et des reine. S.XXX.rm
manufacture de maladies qui produit annuel^
lement au trésor public un million sterling^^
et ainsi ^ sous les noms de rhum , eau de
TÎe , genièvre , wisky , escubac , vin , cidre f
ah et porter i Talcool est devenu le flëait
du monde chrétien , de même que ropiuna
est celui des mahométans.
Evoe ! parée , Liber ,
Parce , gravi metuende thyrso \
* itoKAT.
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SMCf. XS:il. Des témpéramens. il
SECTION XXXI.
DSS TEMPiRAMBNS.
I. Le tempérament dont PirriiabiHté est di*
minttée^ se reconnaSt à lajaiblesse du pouls ^
â la dilatation des pvpiUes et au froid des ex-
trémités. Ceux qui ont ce tempérament sont
généralement tegardés comme étant trop irri^
tables : ils supportent la douleur mieux que le
trauail. Contraste des naturels de V Amérique
septentrionale açec ceux de la côte d* Afrique.
Individus qui ont les épaules larges, d^ autres qui
les ont étroites. Les constitutions irritables sup-
portent le traitai! mieux que la douleur. II. Tem-
pérament où la sensibilité est augmentée, sujet
à VUfresse , à Vinflammation , à l'hémoptjysie ,
d la goutte sereine, à Venthousiasme ^ au dé-
Ure^ d la réperie. Ces constitutions sont indo-
lentes pour les. exertions volontaires et peu
susceptibles dHrritation. Les naturels de V Amé-
rique méridionale et les animaux sont dé/ ce
tempérament. III. Tempérament où la volonta-
riété est augmentée. Les personnes ainsi con-
stituées sont sujettes au tétanos^ aux compul-
sions , à Vépilepsie , à la manie : ils sont
souvent tris -actifs , supportent le froid , ./a
faim, la fatigue. Sont propres aux grands
exercices. Ce tempérament distingue Vhomme
Tome IL a
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f^ D^f fempéramens. ^ Sbqt* XXXJL -!•
des autres animaux. IV- De Vaugmentation
d^ association. Ceux qui sont dans ce cas ont
la mémoire ]bùTme\ sont sujets aux Jiêçres
quartes et aux fortes sympathies des parties
entr'elles* V. Changement d'un tempérament
en un autre»
£ $ anciens ont beanconp écrit • sur 1er
tempéramens , mais dVne ni^nière yague»
PSar tempérament du système, on doit en-
tendre une prédisposition permanente. à_cer«
tain es classes de maladies : et diaprés cette
définition^ il serait inexact de nommer tem-
pérament nne disposition momentanée à telle
on telle maladie. II y a qnatre espèces de
constitutions qui s'écartent dVne manière
constante de Tétat de santé, et il existe^
sans doute, en tr elles des nuances assez pro-^
nonçéés pour qu on puisse les distinguer
les unes des autres. Elles forment les temr
péramens ou prédispositions aux' maladies
irri ta tires, sensitives, volontaires et associées*
I. Du iempirameni de Virritubilité diminaétr.
lies maladies causées par irritation pro«
Tiennent le plus souvent d^un défaut des
facultés irritatives ; car les maladies qui sont
dues immédiatement à Texcès d^irritation ,
tels que les paroxysmes de chaleur des
lièvres « sont en général occasionnées par une
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Ster. XXXI. i^ Des tempiramens. iS
accumulation de puissance sensoriale^ résul*
tant dVn défaut préalable d^irritation, comme
dans Faccès du froid qui précède la fièrre;
tandis que les maladies qui sont causées par
la sensation et par la Tolition^ sont presque
toujours dues à Texcés de ces puissances seu-
soriales^ comme nous Pexpliquerons ci-après.
Le tempérament où Tirritation est dimi-
nuée ^ se reconnaît par les circonstances 6ui«
Tantes^ qui prouvent que les fibres musculai-^
res ou organes du sentiment sont susceptibles
de s'engourdir ou de lester dan« Tinaction^
par un défaut de stimulation moindre que
c^elui qui produit la torpeur ou Tétat dlnac-^
tîon dans les autres constitutions.
La première est la faiblesse du pouls qui «
dans quelques constitutions, est en même
temps accéléré. Le signe qui ensuite dénote
le plus ce tempérament , est la dilatation de
la pupille, que quelques*uns ont regardée
connue une beauté dans les femmes et une
preure de leur délicatesse; mais pour ua
observateur expérimenté ^ c'est un indice de
débilité 5 et par conséquent un défaut et non
une perfection. La troisième circonstance,
et qui est la plus prononcée dans ces con-
stitutions , c'est que les extrémités , telles que
les mains et les pieds, ou le nez et les oreilles,
sont susceptibles de devenir pâles et froides
dans des situations relatives à la cbaleur où
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t6 Des tempérafnens. Sjuv. XXXL fé
des constitutions plus fortes ne sont pas affec*
tées. Les personnes de ce tempérament sont,
sujettes aux affections hystériques^ aux fiè-^
yres nerveuses, à rhydrocéphale, aux scro-
pbulos, à la phthisie pulmonaire et aux autrea
mulaiiips de J^bîlité.i
Geax qui oi^t une telle constitution sont
regardés par te viilgalre comme étant plus
irritables que dans Tétat naturel , cependant il
es^ de fait qu'ils le sont moins. Cette erreur
Tient de ce qu'en général leur pouls est phit
accéléré , comme nous Pavons expliqué dana
la section XII* i* 4- ^^ m* ^^ mais cette fré-
quence du pouls n'accompagné pas aussi né*
cessairement ce tempérament que le fait la
fJEÛblesse*
Les personnes de ce tempérament sont or-
dinairement les femmes délicates et les hom^*
mes dont les épaules sont étroites, lesquels t
dit-on , supportent moins le travail et mieux
la douleur que les autres. Qb croit que c^esi
cette dernière circonstance qui a détourné
les Européens de réduire en esclavage les
naturels de rAmérique septentrionale. C^est
une race d^hommes à épaules étroites qui
expireraient plutôt sous le fouet que d^ètre
forcés au travail. Quelques nations de TAsie
ont lés mains petites, comme on peut le
juger à la poignée de leurs cimeterres-, ce
qui • avec le peu de largeur de leurs épau-
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Sect. XXXI. u Des tempéramenê. 17
les , prouve qu elles n ont p nnt été habituées
aux rudes travaux des mains ou des bras^
conuue le sont les Européens daïis l'agri-
culture, €t les faabitans de la ré e d^Afrli/ue
dans la natation et TaçticHi de ramer. Lé
Dr Manningham, célèbre accoucheur qni vi«
wt au commencement de ce siècle^ observé
dans ses aphurisaaes, que. les hommes k larges
épaules procréent des enfans de la même
confonw^on : or , comme le travail fortifie
les muscles et augmente leur Tolume 3 il,
semble que quelques .générations laborieusei
ou indolentes peurent , sous ce rapport «
changer la forme et le tempérament du ccHps*
Cevx . an contraire^ qui sont heureusement
doués d^nn grand degré d*irritabilité ^ sup«
portent mieux le trayail que la douleur V 6t
sont torts, actifs et mgénieux; mais à pro-
preuioit parler , il n y a point de tempéra*
ment où l'irritabilité est augmentée qui ait
des dispositions aux maladies , parce ' que
Paugmentation de la quantité de mouvemeni ■
irritatifs produit généralement une augmen*
tation de plaisir ou de douleur, comme dans
rirresse ou f inflammation ; et alors les nou*
▼eaux mouTémetis sottt des conséquences
immédiates de la sensation augmentée et non
de l'irritation augmentée que> jusqulci^ OU
/a tou]ouM 4xmfondue avec elle#
Digitized by
Google
!r8 Destempiramens. Sect.XXXI. ii«
II. Du tempérament où la sensibilité est
augmentée.
Il ny a point,- strictement parlant, de
tempérament avec prédisposition aux mala*
dies, par diminution de sensibilité; car. c'est
rirritabilité et non la sensibilité qui est né-
cessaire -au maintien de la santé/ Ainsi c'est
Texoès de sensation «eul , comm^ c'est le
défaut d'irritation qui produit le plus sou«
Tent les maladies. Ce tempérament de seu't»
aibilité augmentée se. reconnaît à l'àugmen*
tation d'activité de tous l^s mouveineBS des
organes du sentiment et des muscles^ qui sont
Hiis^.^en .action par le; plaisir . ou la: douleur j^
cqmmjp au ; commencement de Pivor'esse, c^t
4ans la fièvre inflammatoine ( d^où résulte que
ce^x: ..de ce tempérament sônjt, ^Ufelà aux
maladies inflammatoires, telle que ^hépatite,
fdnsi qu'à cette espèce de consomption qui est
l^erédit^iire et qi)i commence par une légère
bémoptysie souvent répétée. Leurs^ lèvres
6ont fortement . colorées : souvent ils ont les
çhfsveux. et , les y eux noirs ctt les pupilles
dils^tée^ , et ils sont, sujets à ^î.goutte se«
ireine,, à Fenthousiasme , au déliire et à la
rêverie ; dans cette df^mière ^ . circonstance
ils sont susceptibles de tressaillir au moin-*
dre bruit, paitqe que plus on /ait d^attention
au cours de ses idées, et plus la surprise
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SscT.XXXf. II. Hes tempitramehM. 19
e^t grande lorsqu'elles sont désunies par quet
que violence externe* Voyez se(^âon XIX suf
la rêverie.' ^ '
Comme dans ces constitutions * il se fait
une quantité plus qu ordinaire de tnouvenleni
iseusîtifs^ par iVtrgmentation dié la qdaniité
Hè sensation qui eliste dans le' système , il
s'ensuit que les mbuvemens irritatifs s'exé-
iHitent avec moins dMnergie , par'lraite de la
jgirande consommation de puissance sensoriâle
p'cJur produire les mouvemens sènàitif^ ; ainsi;
ceux qui ont 'ce 'teMpérameilt lié font pas
àtieiktion aux stiniulans faibfes / cofaûne nous
râV6ns explique section XIX; mais liorsqu'uii
stimulus est j^ssez'fôrt'poùr'exéitter une sen*-
Vation , il produit de phis è^ande^ actions
sensitives du système qùi^ d^n'i^'les autres
teinpérameiT^^i^tçlle^ que le délire , et Tinflam*
mation. De même ces personnes soot sujet-
tes à être distraites en compagnie : elles
conservent l6n^'iemps la nièinë ^ pâture , et
dàûH ' ÏTiiver - la* ' peau de lèùrt ■ * jétdtibes est
tachetée de diverses couleurs ^par le feu.
Elfes cfaignèÉtta^S^i la douleur, 'aiment U
musique et'le-'ftommeil, et fônk leurs 'délices
de la poésie et des rom^n^i '^ - *
Gonune les* mouvemens cau^sép par 'la sen^
sation sont pins forts que dané't^tat' naturel;
il arrive aussi que par suite d^ufnë plus
Ipnuc^ie consonàu^on de paiss4i^e éett^orialâ
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pour les (e:i(çcuter, les mo^Temens Tolontai*
res se font ayec moins de facilité, De-là rient
qne ceux qui ont ce tempérament sont indô-
lens* quant aux exertions volontaires, soit de*
Fesprit, soit du corp^.
11 parait que les Espag^ols ont découvert
un peuple ainsi constitué dans les isles de
TAmériique o^ ils ont abqrde les premiers^;
pn dit qu^ dix -de ces hormnes ne co|»-
Spmmaient . pas plus en nourriture qu'mi
Espagnol, xqiAi^ qu*aussi ils ne pouvaient tra-
vailler quen proportion. (^Rql^ertSQn») La plus
grande partie des animaux passent leur vie
4ans un çfat. analogue à ^celui de ces Amé*
ricains^ partagé^, comme. eux ^ entre le som-
meil et la réyerici^ excepté lorsqu*ils SQnt
stimulés par., la faim* i ^ .
III. Du tempérament où la volontariété est
augmentée.
Ce tem,périMnent diffère des. deux autres en
ce que la doul^^r qui çefse graduellement
dans le premier,, et produit Finflammatiqu
ou le délir^jd^tis le seco94^ est, suivie dans
celui-oi par* l!exer&ion de?, muscles ou des
idées, qui le plus souvent sont liées avec
la volitiop ; par conséquent ceux de ce tem-
pérament spnt . susc^eptibles d'hêtre attaqués
du tétanos,^ des convulsions > de Tépilepsie
et de la çian^e» comme now le démontrerons
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dans la seet. ^SXXJY .. II9 Aont émus par 1m p)ii«
lëgèr^iï inrita^ns ou 8f ns^tûpn^^ 6ç ;piè(t|9ii$
îmmédijEitemfiiit ^^ i|ipi^lçi|ieiU>poutr ftai^ir oa
^TÎter lea ip^jets' de cea^ irritations ou de. cet
sensations f et .peuvent aussi supportai* le ^oid
et la £iim mieux que les i^utrejs. Chaiies XIL
Aoi de : Si^de en #tait n^ exemple, hefi , per*
^sonnes de ce tempéramiçnl; sont, en gé^iéral^
aptes et naturellement portées à toutes. les
grandes exertiqns ^u^^^^nie et du travail ^
parce que .leuJTS dédira., sçnt p][us violens et
plus étendus, e|t leurs puissances d^attention
et d^actioa plus grandes^ Ç"^^^ cette, facilité
à produire des e^ errions . volontaires qpi
distingue Thomme de la,.b^ute, et qui ea
fait le Boi de lai créatiojpu j
ty. JDu/ tempérament ôû T association est
alimentée.
Ce tempérament consii^ti^ dans la trop gra&r
de facilita avec.laquelle le§ .mouvemens.^reux
contractent des habitudes , d^association , ce
qui fait que ^çj^s associations deviennent pro*
portionneUement plus fortes que dans, les au*
très tejqipéram^ns. Ceni^.qui ont ce tempe*
ramenit sox^t lents dans lea, exertions volon*
taires pu dans, celles ^-qui dépendent de la
senpation ou de l'irritatipn* De-là vient que,
depuis Aiistptç jusqu'à npus, on a toujours
qp)k qa*ittiQ bonne mémoire est ordinairement
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SI Destefnpitàmm$. Sndr. KXXI» ir,
«ttcompdgnée de ïnoiaè^ jugement et d'ima^
ginadon ; car pàf^la i|iémoit*e* \éé' ahciens
neit tendaient exprimer qtt'tme*i*épetitîon insi*
gnifiante de ipo%8- ou de nombres "éaw Tordre
où on les arait appris , sans aucun efibrt
fk)lémaire de IVsprit. ''*' '• '
■ Qatfè' ce 'tempéi'a*àfent; les tisso^iaUons d<>
mmttemens t(iie Tbn 'iioihiiie'^ o^dm'airement.
By*mpà^hies, agissent tyee plùfif dt^' sûreté et
d*énër^e; telles 'ë'oh€ celles qttî'exîstent entre
imé Tue trouble èflcfs mouYém'ens-Interverr
tîs| dé re^tomàc,' Côihnie le nlarde itier, et
àusst^ la ^ douleur à 1^'paule pat ' SnVlàiiimatioa
du foîè. Âjoutbns^'à Cela que les 'ceFcles de
t^âténdtion d^âc^ibtis' sôi^t plus étendus dans
ce tempérament que dans les autres: Ainsi;
après ayoir donné k un suiet de cette cou-
stitution un fort yomitif ou un calhartique ,
^i quelques semaines après ^ on lui en admir
nislre* utie ptns pet>rte dose"; tfÙâ' produira
le tnèhie effet; tandis que dans lefs' autres
tempéraméns un né' peut TespÔrèr qu'en don*
nantt cette 4ose sétïlênient à uhe '^distance de
peu de jours. pcJà* résulte que ^léè person»
lies qui ont ce tempérament sotlt plus sujet-
tes aux fièvres ^juartés , comme nous TexpUw
querons , section' XXXll. sur* les maladies
de rirrltâtîon^* et qu'une cause légère peut
Y^n^duire le t-etoui* des autres fiètres in ter-
mi ttenf es • quelques -semaines après leur gui*-
fison par le Lina*
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SxffT. XXXï;v. Uet UmpérameM* a5
Y. Le preinier de. ces temp^ramcns diffère
de Vétat de santé par défaut, et les autres. en
différent par n^^ de puissance «aensoriale ;
inais il arrire quelquefois que le même indi-
TÎdii passe delTun^de ces tempâràmens à un
autre, à la suite des changemens introduits
âtos le système > par les diffiirentes saisons
de r^nnée, les, habitudes ^i les ^périodes de
la Tie ,^ ou pfor des maladies accidentelles;
Ainsi un l<ûig usage* de ^tl^p de boissonii
S{^itu^uses produit le tempérament x)ù la
sensibilité est angôientëe ^ la grande inacti*
Tité et la solitude pifoduisent celui où nrri<f
tabilité est dimiinuée'v èl le besoin des cho«*
^es nécessaires àla vie, celui Oii U irolon<«
tariété est augmentée.
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14 MaêttdUs SiGT. xxxir.
SECTIOir XXXIl.
DKS 1IALA&IS8 Dlfr^L^rRRiTATIOU.
. • ' . . î - ■ . • . .^: ■
1. Fiê^es iftitatwes avec éléiMUipn du pouls ^
m^ec Jàiblesse du pouls. Syrhpiémes de la fié^
vre^ IfiW cause» t\. i. Lafreffutnee dit pouls
esit duc à la diminution de VirritabiUié. ié. Il
n^em est p^ ainsi dsàs le' sorpmeil ni dans
f apoplexie. 3* Par tnanitiqn^ Par défaut de
puissance sensorialc. illl^t i*^Caùse de la JU^
yrè. Par d^auk d& chàleun. > > Chaleur produite
p^fr les sécr4tiôM>Doukurphçnbdtepar le froid
dans les lombes et au Jront.^ a» Grande con^
sommation âe puissance sensoriale dans les
nwuçemens vitaux. Immersion dans Veaujroide.
Chaleur qui y succède. Explication de la dif^
JicuUé de respirer dans le bainjroid. Pourquoi
le hain froid fortifie, ha tension et le relâche*
ment sont des termes empruntés de la méca^
niquCé 5. Usage du bainjroid. Usage de Pair
froid dans les fSt^es. 4* ^ccês de feinte par
Pair froid. De - là leurs retours périodiques.
Vf. Le défoAU de distension est^ une cause de
la fêlure. Quantité insuffisante de sang ^ tran--
fusion du sang* V. i. Défaut de force intpulr
sU^e du sang par un stimulus mécaniq^e. a. In*
eujfiation d^air'dans Us vaisseaux sanguins f
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S«CT. XXXII« t. de rterkàtum. i5
S. L'eas<^cice augmente la force d^ûnpulsicn du
sang. Là saignée produit guehfu^is lé même
^€t4 Yl. Influence du sokU et de la hme sur
les maladies. Stimulus chinUque du sangt Lm
menstruation suit les lunaisons^ Questions^
Yll. La torpeur des grosses glandes est une
emise de la jiivre. Gonflement à la région
précordiale. YUI. Autres causes de torpeur^
comme la faim , le mawnUs air , la peur ^
Panxiété. IX. i. Symptômes de Vaccês dm
froid, a. Ûe l'accès de chaleur. 5. Pourquoi
il surinent un second accès de froid. 4* Â-d«
duction de Pinflammation. Du délire , de lm
stupeur. X. Récapitulation» Lafài^re nest pas
MM effort de la nature pour se soulager. Doc^
triiie du spasme*
I. JL^
r ORS QUE les parois contractiles da
cœur et des artères produisent un plus grand
nombre de pulsations dans un temps donné t
et se meurent dans un plus grand espace à
cBàque pulsation ^ soit que ces mouTemens
ayent pour cause le stimulus àfi Facrimonie
ou de la quantité du sang , où leur associa^
tion ayéc d^autres mouTemens irritatifs , ou
*fin Paugmentation d^rritabilité du système
artériel^ c'est4i-dire Paugm^tation de la puis*
sance sensoriale , il en résulte uùe espèce de
fièTre qu on peut nommer synocha irritatipa ^
oufèlnisirriiatipapuisufartii fièvre irritatire
avec élération du pouls.
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^ r MaîadU^ SKét. XÏXIL ri
-liOi'sqne les parois coûti^ctîles du cteaf e't^
des artères prodursent un |)las grand nombre
de palsatioxis dans un temps donné , maisr
quelles se meiivent dans un moiiidrè espace
il chaque pulsation , soit que ces mouTemens
proviennent du défaut de leur stimulus natu*
rel, ou de celui des autres mouyemens irri-^
tatifs avec lesquels ils sont associés, ou de
rinirritabilité du système artériel, cest-à-dîré,
de la diminution de la quantité de puissance
•ensoriale , il sùrrient une autre espèce de
fièyre, qu'on peut nommer typhus irritatwus
ou Jehris irritaiwa pubu debili , fièvre irrita**
tire avec débilité du pouls. La pi-emière de
ces fièvres est la synoque des nosologîstes , et
Tautre le typhus miiior ou fièvre nerveuse.
Dans la première , il parait qu'il y a une aug-
mentation de puissance sensoriale, et dans la
^ seconde un défaut de ce principe t deux
causes inunédiates de la force et de la fai«
blesse. Voyez section Xll< i. 5.
11 est à propos d'ajouter quurie quantité
de force ou de débilité momentané^ peut
provenir du défaut ou de Texcès de stîmu*
lus , et que dans la même Jièçre la déhihté
existe toujours pendant VaccAs de froide qud$*
que la force n existe pas toujours pendant
racées de chaleur.
Ces fièvres sont toujours liées au désor-
dre des znouvemena. irritatifs des organes du
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Sect.XKXH.-^ï^?4 de Virrktttion. «7
•entiment^. du canal ia;te$|;îiial:, du tj!sbètne
glanduleux ou du aystéme abforbant, état
résultent ordinairement,, et par conséquent
elles sont toujours co^pliq^e^ avec.quel^ues^
uns ou plnsieui^ de ces mouvemens déjran|i;é8i
c est ce quon nomme I^. symptômes de Ja
fièvre, et ce qui produit la grande Ttariëtë
de ces maladies*
Les fièvres irritatires ainsi que les sensi^i-
tives ave.c élévation ou. débilité de pouls ^
dont nous parlerons dans la section suivante^
sont . sujettes à des rémissions périodiques ^
et alors eljes prennent le yip.m de fiè.vi:ei
intermittentes 1 et sont distinguées pat les
périodes de leurs accès* . >.
II. Pour mieux faire comprendre les phër
noménes des fiètres irritativ^s ,. je dois .rea«
Yoyer le lecteur aux circonstances de Vïrti^
tation, expliquâmes dans, la seqtion XII; et
{^entamerai ce sujet compliqué par quelques
remarques s^ir Taccélératioi^i du pouls; puis
je considérerai plusieurs* des causes, qui: se*
parement ou combinées ,. produisent , If plut
souvent, Tficcès de froid, des fièvres. , %'
I. Si les artères ne sont dilatées que jus-
qu'à la moitié de leurs diamètres , * quoir
qu*elle$ se contractent avec unct. double frôr
qnence dans un temps donné , elles ne font
circuler que la moitié de la quantité ordir
naire de sang ; car 9. comme leur form^ ,ti%
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«yliii^qne 5 le sang qu*elles contiennent doit
être égal au quaïré de leurs diamètres ; ainsi,
lorsqu'il y a accélération et diminution du
j^ouls dans la même proportion^ le bœur et
les artères agissent avec moins d^énergie que
dans leur état naturel. Voyez sect.XII. i. 4*'
U paratt que Taccélération et la diminù'^
lion du pouls résultent dVn défaut d^irritahi^
lité^ d^abord parce que cet état du pouls
•ccompagtie d^autres^ symptômes d^absence
dHrrita^ilité, et ensuite parce que Fapplica-
tion d^un stimulus plus fort qu'à l'ordinaire
«1 diminue la fréquence et en augmente lef
développement. Ainsi ^ dans les accès de
froid des fièvres intermittentes, dans les pal-
pitations hystériques du cœur, et lorsque le
oerps est fort affaibli par des hémorrhagies
ou par la fieitigue, de même que dans les
fièvres nervçuses, il y à à là fois accéléra*
tion et diminution du pouls; et si dans toué
ces cas on y ajoute une augmentation de sxi*
mi^us en donnant un peu de vin ou d^opiom,
le pouls 1»e ralentit et devient plus plein , ce
qu'on peut expérimenter sur soi -même en
cmnptant lés battemens de son pouls apt*ès
avoir bu «i ou deux verreS de vin, lorsqu'on
a été afiaibli par la faim ou par la fatigue.
Or, ce qui prouve incontestablement que
ce pouls accéléré et diminué, est dû à un
dé&ut d^irritabilité V c est que Taddition d'un
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SsGT. XXXII ^ II. a. de Vi^ritatlon. ' ^
sUmulas plus fort que le naturel le ralentit
et le rend tout-à-coup plus plein. Car >
qu entend-on par défaut dUrritabilité , sinoa
que les artères et le cœur ne sont plus exci^
tés à faire leurs exertions naturelles par leur
quantité ordinaire de stimulus? Mais si on
augmente le stimulus , et qu à Finstant ils
agissent avec leur énergie ordinaire , cela
prouve qu il y avait défaut préalable de leur
degré naturels dUrritabilité : ainsi le stimulus
habituel d^un Terre ou à^nx d^eau de Tie ^
produit cet effet che^ les ivrognes^ que leur$
mains cessent de trembler dans la matinée
et qu'elles acquièrent assez de force pour
remplir lem*s fonctions accoutumées.
a. Dans le sommeil et dans Tapoplexie, le
pouls se ralentît, ce qui ne résulte point d^un
défaut d'irritabilité , puisqu'il est en même
temps plus développé ; donc la quantité de
la circulation est plutôt augmentée que
diminuée. Les organes du sentiment sont
alors dans Tinaction, et la puissance volon*
taire est suspendue ; tandis que les mouve-^
mens qui dépendent des irritations internes^
comme sont ceux de la digestion et des
sécrétions, s'exécutent avec plus de vigueur;
ce qui a porté plusieurs obsei'vateurs super-
ficiels à confondre cet état avec celui qnî
survient par défaut d'irritabilité. Ainsi lors-
quon relèv.e la paupière d'un apoplecti^e
Tome IL 3
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5o Maladies Sect. XXXH. ii« 3*
qui n'est pas précisément mourant, Tiris se
contracte comme à Tordinaire , parce que
ce mouTement est associé avec le stimulus
de la lumière ; mais il n en est pas de même
dans le dernier degré des fièvres nerreuses
où la pupille reste dilatée au grand jour*
Dans le premier cas, il y a défaut de puis-»
sance volontaire, et dans le second, il y a
défaut dUrritabilité.
Ainsi, toutes les constitutions qui ont un
défaut dans la quantité d'irritabilité' et qui
possèdent trop de sensibilité, comnM dans
la faim ^ les spasmes hystériques ou les
céphalalgies nerveuses , sont ordinairement
considérées comme ayant trop dUrritabilité ;
et Fopium qui, à une dose convenable, est
un puissant stimulant, est qualifié mal-à-pro-^
pos de sédatif; parce quen augmentant les
mouvemens irritatifs , il diminue les douleurs
qui résultent du défaut de ces mouvemens «
La raison pour laquelle le pouls devient
plus accéléré par une augmentation d^irrita-»
tion , comme dans la synoque irritative ou
fièvre irritative avec élévation du pouls «
ainsi que par une diminution de cette irrita-
tion, comme dans le typhus irritatif ou fièvre
irritative avec faiblesse du pouls , semble
paradoxale. La première circonstance n*a' pas
besoin d^explication; parce que si le stimu-
lus du sang ou Pirritabilité du système san-
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Sect. XXXII. ïi. 2. de l'irritation. 5i
goifère est augmentée, et que les forces du
malade ne soient pas diminuées, il est clair
que les monyemens se feront a^ec plus de
vitesse et plus d^énergie.
Dans la dernière circonstance^ la faiblesse
de la puissance musculaire du cœur est
bientôt contrcrbalancée par Télasticité que les
toniques artérielles possèdent indépendam-
ment d^une contraction musculaire; d'où ré-
sulte que les artères sont distendues moins
que leur diamètre habituel ne Padmet. La
contraction du cœur étant ainsi arrêtée lors-
que cet organe n*est encore qu à moitié Tuidé ,
la dilatation a lieu plus promptement , et les
artères n étant pas distendues à leur diamètre^
naturel , se contractent d^autant plus vite »
au point que dans, le dernier degré des fiè-
Tres par débilité , la fréquence des puisa*
tions du cœur et des artères est doublée.
Cependant , cela n a jamais lieu dans les
fièvres par excès de force, où les pulsations
Tont rarement au-delà de cent dix-huit ou
cent vingt pulsations par minute. Ajoutons
que dans ces cas , tandis que le pouls est
très-petit et fort accéléré ^ le cœur commu-
nique souvent à la main qui Texplore; un
sentiment de dilatation complète ; ce qui
coïncide avec l'explication ci-dessus, pour
prouver que cet organe ne se désemplit pas
entièrement. '
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S5 Maladies Sf^ct.XXXll. ii.S.
S. Toutefois > dan$ les cas de débilité par
. rareté de sang > comme dans les animaux
que Ton égorge , Taccélération des battement
du cœur et des artères peut provenir de ce
que ces parties ne sont point distendues au-^
delà de la moitié de leur diastole ordinaire^
en conséquence ils doivent se contracter
plutôt ou plus fréquemment dans un. temp»
donné. De même les personnes faibles étant
sujettes à avoir trop peu de sang, cette cause
doit quelquefois contribuer à accélérer le poul»
dans les fièvres avec débilité , ce qui peut ^
connaître en appliquant la main sur la régioxr
du cœur, conamenous venons de le direv mai»
je présume que la cause principale consiste
dans la diminution de la' puissance senso-
riale. Lorsquun muscle ne possède ou ne
reçoit que peu de ce principe, sa contrac-
tion cesse bientôt, et en conséquence elle
peut revenir promptement> comme on le voit
dans le tremblement des mains des personnes
affaiblies par Fàge ou par Tivresse babitueile*
Voyez section Xll. i. 4* ^^ 3lM- m* 4*
11 peut^ néanmoins 5 arriver fréquemment
que le défaut de stimulus , comme lorsque la
quantité du sang est diminuée, ainsi qu'il est
décrit au paragr. 4« àe cette section^ et le
défaut de puissance sensoriale^ cbez ceux
qui possèdent le tempérament d^inirritabilité
\ décrit .section XXXI.) , ait lieu en même
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SfCT.XXXIl. iiï. I. ds PirrUaiion. 55
temps; ce qui ajoute encore k la yitesse du
pouls et au danger de la maladie.
111. 1. Un certain degré de chaleur est
nécessaire aux mouTemens musculaires , et
par conséquent essentiel à la ^ie. G^est ce
qui s observe ckez les animaux jet les insectes
qui passent Thiver dai^s un état de torpeur»
d^où ils soldent dès qu'ils sentent la char
leur. Ce stimulus nécessaire de la chaleur
4a deux causes ; Tune est le cdorique de
l'atmosphère dans lequel nagent tous les
corps, Pautre est la eop^binaison interne des
particules qui forment les divers fluides, pro^
duits dans l,e système très^étendu des glan*
des. Lorsque la chaleur interne qui nous
fenrironne, ou celle qui est produite intériei:i*
rement, est diminuée jusquà un certain
point, ou éprouye la douleur du firoid.
Cette douleur du firoid est très-sensible dans
les dents lorsqu'on tient de la glaee dans sa
bouche; ou tout le système eu est affecté
lorsque, précédemm^ent, on a été habitué à
un excès de chaleur. U est probable que
cjBtte douleur ne proTient point d^un effiet
mécanique ou chimique du déû^ut de calor
rique ; maicf dfs même que les organ^s du
sentiukent par lesquels on perçoit la fiaim
f»t la soif, ce sens de la chaleur " souffre ,
lorsque le stimulus qui lui est propre maur
qtt4$ pour déterminer les mouTemens initii:'
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54 Maladies Sect. XXXII. m, 3.
tifs de Torgane , c'est-à-dire, lorsque la puis-
sance sensoriale saccumule trop dans les
fibres engourdies, Toyez section XII. v. 3.
Car, ainsi que les mouvemens péristaltiques
de Festomac sont diminués lorsque la dou-
leur de la faim est grande, de même raction
des^ capillaires cutanés est diminuée pendant
la douleur du froid , comme on peut le remar-
quer à la pâleur de la peau , ainsi que je
Tai expliqué section XIV, vi , sur la produc-
tion des! idée«.
La douleur que Ton ressent aux lombes
et au front dans l'accès de froid d*uhe fièvre ,
dans liiémicranie nerveuse et dans les pa-
roxysmeis hystériques , lorsque tous les mou-
vemens irritatifs sont dérangés , paraît pro-
venir de cette cause; les vaisseaux de ces
mehibranes ou dés muscles s'engourdissent
par leurs associations irritatives avec d'autres
parties du corps , et fournissent alors moins
de leurs sécrétions habituelles ; par consé-^
quent il se dégage moins dé calorique , et
ils éprouvent la douleur du froid ; on peut
souvent sentir ce froid en appliquant la main
sur les parties affectées. »
a. L'importance d'une soustraction plus ou
moins grande de caloi^rque du système sera
plus aisée à concevoir. Si on considère d'abord
la grande consommation de puissance senso-
riale qui se fait pour entretenir l^fs mouvQ^
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SscT. XXXII. tlir 3. de Virritatîon. 55
nens vitaux , 'c est-à-dire , pour faire circu*
1er » absorber ^ sécréter , aérer et élaborer
toute la masse des fluides avec une activité
continuelle ; la puissance sensoriale ou esprit
d'animation employé à donner un' mouvement
énergique et continuel au cœur, qui surmonte
Pelas tici té et la force dUnertie de tout le
système artériel; la consommation de puis-
sance sensoriale qui se fait pour mouvoir
avec beaucoup de force et., de vélocité les
troncs et les ramifications innombrables du
système artériel; celle qui est nécessaire
pour faire circuler toute là masse du saug
dans les replis tortueux et étendus des petits-
Taisseaux qui composent les glandes et les
capillaires ; la puissance sen:soriale qui se
dépense dans le$ exertions des extrémités
absorbantes des vaisseaux lactés , et de tous
les lymphatiques qui s'ouvrent à la surface
extérieure de la peau et aux surfeces inté-
rieures de chaque cellule ou interstice du
corps ; celle quf est dépensée dans l'absorp-
tion veineuse^ par laquelle le sang est reçu
des vaisseaux capillaires ou glandes dans les-
quels la puissance artérielle cesse , et est
repris et reporté au cœur; ensuite la con-
somn\ation de puissance sensoriale que font
les musclea de la respiration en dilatant con-
tinuellement les bronches ou vaisseaux aériens
des poumons; et enfin celle qui a lieu
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36 Maladies Sect.XXXII. hi. 2.
par les monvemenç péristaltiqbes continuels
de Testomac et des intestins , et dans toutes
les sécrétions de la bile, du suc gastrique 4
du mucus , de la matière de la transpira*
tîou et^ dans les diverses excrétions du sys-
t#ne. Si on considère U consommation con-
tinuelle de puissance ctensori^iie qui se fait
ainsi ^ on sentira queUe est beaucoup plu»
grande en un seul jour que n'est celle de tou*
tes. les exertiona volontaires des muscles et
des organes du sentiment pendant une semai-
ne.; et tout cela, sans quil y ait de fatigue
sensible. Or , si seulement une partie de ces
Sfiouvemens vitaux, est gênée, ou totalement
ari^êtée > ne fut ce que pendant un temps fort
court, on comprend qu'il y aijra une accu*
xnulation de puissance sensoriale, puisque sa
production dans ces organesf^, qui sont soumis
à une activité sans relâche y se continue dans
leur état de repos, et que, par conséquent,
cette puissance s'y accumule.
Lorsqu'au contraire les organes vitaux agis-
sent avec trop de force par une augmentation
de stimulus , sans qu'il y ait un accroisse-
ment proportionné de puissance sensoriale
dans le cerveau , il est évident qu'une tor-
peur ou un grand défaut d'action doit bientôt
s ensuivre, comme il arrive dans les fièvres;
tandis que les muscles locomoteurs qui n agis-
sent que par intervalles , ne sont asisç^pti-
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SfiCT. XXXlî- ï«T> ^- deVifrîlaiioîu Zf
hles ni d'une ausai grande accnmvilatâoii. de
puissance sensoriale pendant leur étal d^inac^
tiyité ^ ni d'aune anssi grande oonsommatk)n
dans le temps d^actirité. ^
Ainsi lorsqu'on entre dans utt l>ain trètt
froid ^ par exemple au 33* degré; de ohaleiur
de Fahrenheit, Tac ûbn dea^^andes ou capilt
laires sous-cutànées et celle des bouches des
^bsorbans cutanés est diminuée ou cesse pout
quelque te^i^ps ; cela est.^ Cfinis^. (pxïl passe
xnoins ou ^nénsie qu'il ne passe «polui de sang
dans ces y aissea^ix capillaires , et q^ la pàleuv
survient; mais |>eu après j^!(¥i .est sorti du
bain , la peau prend une- oo^leiar plua Ter^
meille et il s'y déreloppe wie chaleur hébuir
coup plus vive qu ayant ririamer6io»;'car les
glandes capillaires, après atoir été dans cet
état de repos , a<;iça$ion;né pa^i^ l absence dé
stimulus , deyienudut plus CRj^sç^ptibles dirri^
tation quelles ne le sont par leiiçs sthaulans
naturels , à cause de 1 accunmbktiaii de puis*"
sance sensoriale : d^oii résume. <2^\\l y pasâe
une plus grande quantité de safag , qu'il s'y
{ait une plus grande sécrétiou de matière
transpirable , et qu'ensuite il S y déyeloppe m
plus grand degré de ohaleuv* Pendant qu^on
est. dans le bain frioid» HiAleioe eat froide et
la respiration cptirte et laborieuse ; ce qui a
été :général^pl^llJt: attribué k l'obstruction d;^
ihiid^ pai^ im «paBme d%i& vaiâsftaux, oulapé*
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$8 Maladies Segt. XXXIl. ni. %f
et Paccumulation successive de sang dans les
poumons, occasionnés par la pression et Is^
ÊTOideur de Teau. Cette explication d un phë*
Bomène aussi curieux n'est pas satisfaisante.
If ans Toyoâs que dans ce moment toute la^
eirculation est moindre , comme le prouvent
la petitesse du pouls et le froid de l^ialeine^
qui indiquent qu'il passe moins de sang par
les poumons dans un temps donné} mais la
Même dilQculté de respirer a lieu quand la
pâleur de la peau ^st produite par la peur^
où il n j à ni froid extérieur ni pression.
^ Les petits vaisseaux des btonckes, à tra-
rttê lesquels le sang passe du système arté-*
riel dans le système veineux , et qui cor-r
respondent avec les vaisseaux capillaires cu-
tanés^ ont été fréquemnoent exposés à l'ai»
froid et sont devenus inactifs en même temps
que ceux de la peau ; ainsi' leurs mouvemens
sont tellement associés entr etix , que lorsque
les nns éprouvent un défaut ou un excès
d^activité ^ les, autres réprouvent également
par sympathie ^ conformément aux lois de
Tassociation irritative. Voyez sect. XXVll. i .
sur les hémorrhagies.
'. Indépendamment de la torpeur des petite
vaisseaux des poumons , il y a plusieurs au-
tres systèmes de vaisseaux qui s'engourdissent
par leurs associations irritatives avec ceux de
la peau, comme^'les ^sorbans de^ ûfàtestina
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Sect.XXXII.iii.2. de rirritation. 59
et de la Tessie : de-là vient qu'il y a une
éyacuation dWine pâle , lorsque la peau est
exposée , à nud ^ au froid de Tatmosphère ;
et on sait que les ablutions d^eau froide sui"
le corps f guérissent des constipations opiniA^
très. Par Tinaction des systèmes Tasculaireà
^Mssi étendus que le sont ceux des glandes
et des capillaires de la peau et des petits
vaisseaux des poumons^ avec leurs diverse^
séries de vaisseaux absorbans , il se fait une
grande accumulation de puisfsance seiworia^e,
dont tine partie est de nouveau employée à
Taugmentation d'iaction de tous ces vaisseaux',
ce qui produit un accroissement universel de
chaleur ; le reste ajoute de là vigueur aux
exercices vitaux et volontaires pendant le
cours de la journée.
Si Tactivité dés vaisseaux sous-cutanés et
de ceux auxquels leurs actions sont associées';
était trop grande avaxit Timmersion dans Peau
froide , cotome on Téprouve dans les grande^
chaleurs de Pété, et que la puissance «en-
soriale ait déjà été diminuée par ce moyen,
on voit la raisbil pourquoi le bain froid pro-»
duit immédiatement une augmentation de
forces : cest en arrêtant Tactivité inutile des
vaisseaux sous-Cutanés et en empêchant ainsi
une trop grande consommation de puissaiicè
sensoriide; ce qui, dans le lattgage métapho-
rique, se liomm^ Unsioii d«' système ; (jbracing
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4o Maladies Sbct-XXXII.ih.S,
ihe System') qui n e^t d ailleurs qu'un terme
de mécanique applicable au tambour et aux
cordes des instrumens de musique , comme
au contraire le mot relâchement^ en tant qu ap^
pliqué au coi^ps animal yiyant , ne désigne
qu'une trop petite quantité de stimulus ou de
puissance ^sensoriale. yoye2 section XII. i«
3. Cette expérience du bain froid nous
représente l'état d'un simple accèjs de fièvre;
car le pouls est faible, petit. et accéléré pen«r
dant rimmersion , et devient fort , plein el
Tif pendant la cbaleur quija suit : jusqu'il
ce que quetqiaes minutes aprè$ , ces symp<*
tftnnes disparaissent , et que là fièvre mor
mentanée cessf.
Dans les constitutions où le degré d'inirrita?
t>ilité, ou de débilité, est plus graod que dans
Tétat naturel , la froideur et la pÀleur de la
peau 1 ainsi que l'accélération et la faiblesse
4u pouls continuent long-temps après que le
malade a quitté, le bain : la chaleur qui suc-
cède a lieu par bouffées inégales , et le mar
lade se sent incommodé pendant quelques
heureS;. Il en résulte quun bain pris dans
une source d'eaù froide ^ où la cfaaleui^ n est
que dé /fi degrés de Fahrenheit , doit être
très-.contrairç à) ceux qui sont d'une consti*
tution faible ou peu irritable., chee lesquels
la puissance sensoriale est. en; si, petite quan-
Utë ^uUs ne peunf&t en supporter impuni
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\
SBCt. ÎIXII. m. 3i de Virrltation. ^i
ment la diminution , même pour un temps
fort court; mais ils peuvent cependant sou-
tenir un bain un peu plus chaud, comme
celui des eaux de Bunton qui ont environ
80 degrés; Tusàge de ces bains les fortifie ^
tt leur répétition fréquente rend ces consti^
tùtions moins susceptibles d'engourdissement
par les légères variations dé froid , et en con<^
séquence moins sujettes à être affectées par
les accidens inévitables quoffre le cours or*»
dinaire de la vie. G^est la raison pourquoi
ceux dont la constitution est peu irritable
(ce qui nest qu'une autre manière d^expri^
taev le défaut de la puissance sensoriale )
«ont souvent fort incommodés en se baignant
dans une eau de source froide, et pourquoi
ils ne doivent rester que fort peu de temps
dans un bain dont la température est plus
froide que celle de leur corps , et doivent
observer^ s'ils veulent obtenir de bons effets
du bain froid, d^en diminuer graduellement
la chaleur, et d'y rester chaque fois plus
long-temps. Voyez sect. Xll. 11. i-
D'un autre côtéj toutes les fois que la
ehaleur de la surface exté^îeure du corps,
ou celle de la surface . intérieure des pou-
mons ^ est plus grande que dans l'état na*
turel , on peufw s exposer utilement à l'air
froid. Dans les accès de fièvre avec excès de
^ce^ cest-à*dire avec une grande quantité
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4a Maladies Sect. XXXII. m. 4.
de puissance sensoriale^ Pair froid enlère le
stimulus additionnel de la chaleur des surîa-
ces dont nous venons de parler, et empêche
ainsi un excès de mouvemens inutiles; et dans
les accès de fièvre avec débilité , c'est-à-dire
avec défaut de puissance sensoriale , il em-
pêche Tépuisement considérable et dangereux
de ce principe dans Taugmentation inutile de
Faction des glandes et des vaisseaux capil-
laires de la peau et des poumons.
4* ^^ même, lorsqu*on est exposé long-
temps à un air très -froid ^ il survient une
torpeur des vaisseaux capillaires et absorbant
cutanés et pulmonaires^ produite par le dé-
faut de leur stimulus ordinaire de la cha-*
leur ; ' et cette torpeur d^une aussi grande
quantité de vaisseaux, affecte, par des asso*
ciations irritatives , la totalité ' des systèmes
glandulaire et absorbant, qui s'engourdissent
plus ou moins ^ d^où il résulte un accès de
froid de fièvre.
Si le défaut de stimulus de la chaleur est
très-grand^ la' torpeur devient générale au
point d'éteindre le -principe de la vie, comme
chez ceux qui «leurent de froid.
Si ce défaut de chaleur est moins considé-
rable, mais néanmoins assez fort pour déran-
ger le système, et qu'il reviAne le jour sui-
vant, il produit un plu& grand degré d^en«
gourdissement'qu auparavant , parce qu il agit
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SflCT. XXXII. III. 4. de Virritation. 4S
Goncarremment avec lé période dû cercle
diurne des actions , décrit dans la sect. XXXYI«
Ainsi un engourdissement , d abord léger «
peut devenir de plus en plus considérable «
jusqu'à ce qu'il en résulte un accès de fièvre
complet , qui continuera à revenir à la
même époque où il a été produit, Yoyea
sect. XVII. III. 6.
Si le degré d'engourdissement occasionné,
par le défaut de stimulus de la cbaleur,* est
très-grand , il peut revenir une seconde fois ,
par une cause plus légère que celle qui la
produit d'abordi Si la cause qui produit le
second accès de torpeur, revient le jour sui-
vant, il en résulte une fièvre quotidienne.
Si ce retour n a lieu ^e le surlendemain ,
il produit une fièvre tierce ; et si ce n est
qu après soixante-douze heures depuis le pre-
mier accès de torpeur^ on lappelle fièvre
quarte. Cette dernière espèce de fièvre se
présente moins fréquemment que les autres,
parce que c'est une maladie qui nattaque
que les tempéramens d associabilité , comme
je Tai dit dans la section XXXI. Car dans
les autres constitutions ^ lac susceptibilité de
• se faire une habitude , cesse avant que la nou-
velle cause de lengourdissement revienne ,
ai eUe ne parait pas avant un laps de tcunps
de soixante-douze heures.
En conséquence les fièvres dont la cause
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44 Maladies Sect. XXXII. m
réside daiis lair froid de la nuit ou du matin,
sont plus susceptibles d'observer le jour so-
laire dans leurs périodes; tandis que celles
qui reconnaissent dautres causes, observent
firéquemment le jour lunaire , les paroxysmes
rétardant dune heure ou à peu près tous les
jours y comme je lexpliquerai dans la sec-
tion XXXVl.
lY* Une autre cause fréquente de laccès
de froid de la fièvre , est le défaut du sti-
jnulus de la distension. Il paraît , 4*ap^ès ^^^
expériences de Haller, que tout le système
artériel n est irritable que par ce stimulus ;
^t les mouvemens du cœur et du canal ali-
mentaire dépendent certainement en partie
de la même cause. Voyez section XIV. vu.
Ainsi il ne faut pas être étonné si la dimi-
nution de la distension produit souvent
Tengourdissement , qui constitue le commen-
cement des accès de fièvre.
Lieutaud a compté avec raison le défaut
de quantité de sang parmi, les causes des
maladies, ce que, dit-il, on reconnaît sou-
vent dans les dissections. Cest ainsi que les
fièvres sont produites par de grandes bémor-
fbagies , des diarrhées et d'autres évacuations , <
ou par une diète trop long«temps continuée
ou peu nutritive , ou bien par 1 épuisement
occasionné par une fatigue violente, ou par
des .maladies chroniques dans lesquelles la
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SscT. TSXU. îiv^ dâJ^ir^àtion. 45
digestion est fbiiexnenk ' - dérangée 4 . . -Q^nunt
lorsque Testoiiiae^a été affèclé pendant Jtqng'*
temps dq la goutte ou d un akinrhe v ou davyi
la paralysie du fiDie, ainsi tpiott la dit daipi^
la sect. XXX; conséqueminenl; un parôxysoiiô
de 1^ goutte est susceptible de revenir à j^
suite d'uoe saignée ou d^iin puiga|tif V de même
^e rengouràissement de quelque* yiscèr.e qui
précède rinflammalidn du pied y est produit
par le défaut du vtimulus de la; distension. Cest
encore ainsi que les extrémités, du corps >
comme le nés et les doigts j sont jdus suscep^
tiUes de se refroidir lorsqu'on s est abstenu
de nourriture pendant long'^temps , e|rque le
pouls augiâfente éh force' et en vélocité au-*
dessus de- son- type* naturel après un boa
repas, par le stimulus de là distension. '
" Cependant V quoique ce stimulus de la dis-
tension, comme celui de la.cbaleur^ non sei%*
lement contribue beaucoup è^ faction naturelle
-du cœur, deé artères et du cailal alimentaire,
mais semble être nécessaire à la sécrétion
qui se fait par ' les diverses glandes , néaur
moins il n-^st peut-être pas lai seule cause
d^aucun de ces nombreux mo4vemens; càic«
ainsi que les vaisseaux lactés ., les' absorbana
cutanés et les diverses glandes paraissenH^
être stimulés par Fàcreté particulière aux
divers fluides qu ils abisorbent;.de même datas
le canal intestinal « Tàcreté des alimens eii
Tome II. 4
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46 Maladies SectJ^XKXH. t- i i
digestion, 6a Taccimonie dea matières féca^*
les, parait coniribaer autant .qiae. leur toIu-
tue, à proToqùér .tes mouTemeus péris^ki«
ques; et dans le système artériel f la forctt
impulsiTe des pariioules du sang en circula^
tion et leur acrimonie^ irritent les ai^tères
aussi bien que la distension qui en est la
suite» Lorsque le pouls est petite ce défaut
de distension: a lieu, et contribue beaucoup
tomme cause prédisposante . k produire la
(ièrre irritative^ avec débilité du pouls , qu«
les auteurs modernes nomment fièrre neiv
▼euse» Voyez section XII. i« 4* La transfîi^
•ion du sang faite, par exemple, à raison de
quatre onces par jour, tirées. d^iuii homme
robuste où d'un animal en. santé,- tel quuu
mouton ou un âne , ne pourrait-elle pas é[trer
pratiquée aTCc une grande, probabilité de
succès dans le principe des lièyres nerTei^-
ses ou putrides T
y, I. Le défaut de force impulsive dea
particules du. sang en circulation, est une
autre cause de Tengourdistilement par lequel
commence Taccès de froid de la fièyre. Ce
stimiAus de éa force d^impul&ion des parti- .
cules progressives du sang , n'agit pas star
tout le corps comme ceux de la cbaleui: et
de la distension, mais il e&t borné au sys-
tème artériel, et diffère du stimulus de là
distension produit par le sang^ autant qu^
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Sect. XXXII, V. a. de Virritation. 4^
les Tibrations d6 Fair diffèrent de son cou*»
rant. Cest ainsi que les diflfêrens organes du
corps animal sont stimulés par' quatre diffé*
rentes propriétés mécaniques du monde ex-
térieur : saToir le sens du toucher par là
pression des corps solides, de manière à dis«
tinguer leurs formes ; le système musculaire
par la distension que ces corps y occasion-
nent ; la surface interne dés artères par' là
force dlmpulsion de leurs particules mobi«
les; et les nerfs auditifs par la Tibratioh dé
l'air. Ces quatre propriétés mécaniques sont
aussi différentes entrelles que les diverses
propriétés chimiques^ adaptées aux nombreu-
ses glandes et aux autres organes du sen-
timent.
a. La force impulsive deS' particules pro-
gressives du sang est composée de leur vé-
locité et de leur quantité de matière. Ainsi,
toute circonstance qui diminue Tune sand
augmenter Pautre en proportion , et sans ajou-
ter , soit au stimulus général de la chaleur ,
soit à celui de la distension^ tendra à
produire un engourdissement du système ar-
tériel ^ et par suite de tous les autres mou-
vemens irritatifs qui ont quelque connexion
avec ce* système.
Il en résulte que dans toutes les constitu-
tions ou maladies où le sang contient une
plus grande proportion de sérum ^ qui est la
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48 Maiadief Sject. XXXII. v. 3-
partie la plus légère de celle» qiii lé com-*
posemt, les pulsations des artères sout plus
faitlçs , commç ; dans les fièvres nêryeuses j
la chlorose et Içs affections hystériques < cap
dans ces cas la force d^im^ulsion des parti-»
culçs^ successives du sang est moindre; d^oii
il résulte que q^a^nd les parties les plus den-
ses y abondent^ telles que 1$^ partie rouge ou
la lymphe coagulable^. les pulsations artériel-»
les sont plus fortes , comnae on l'ohaerve chez
le$ hommes robustes ^ et dans les fièvrea
inflammatoires. .
Il parait diaprés les expériences quW a
faites en injectant de Tair dans les vaisseaux
sanguins , que pç Mimulus de la force d^im*
pulsion des particules du sang est de la phid
grande conséquenjCe poiïT TactiojB artérielle;
en effets cette injection d^air détruit la vie
animale par défaut de stimulus de la force
impulsive > car la distension des artères n'en
est pas diminuée : Tair ne possède point une
acrimonie corrosive, et est moins susceptible
de franchir 1^ valvules des veines que le sang
même ; puisque toutes les valvules à air dont
on se sert dans la mécanique ^ demandent
bien moins d^exactitude dans leur con&truc*
tion que celles quon oppose à Feau^
. 3. Un moyen d^augmenter la vélocité du
sang et par conséquent la force impulsive
de ses particules , est Texercice corporel
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Sbct. XXXII. V. 4* rf^ rirrùation. 49
ou le,8 frictîans. sur la peau ; mais au con*
traire une trop grande indolence contribue à
diminuer ce stimulus de la force impulsive ^
et tend ainsi à produire Pengourdissement ;
comme on le roit dans les aflfections hystë-
rique;s et la cUorose, ainsi que dans les au-
tres maladies des personnes sédentaires.
4* Dans certaines circonstances , la vélo-
cité des particules du sang est augmentée
par la saignée ; la quantité de sang étant
moindre , la résistance au mouvement de
Tautre partie de ce fluide est diminuée « ce
ijui augmente la force d'impulsion des parti-
cules. On pourra mieux comprendre ceci »
en considérant la résistance au plus haut
degré, puisque si elle était beaucoup aug-
mentée , de manière à maîtriser la puissance
impulsive , il ne pourrait point y avoir de
vélocité , et par conséquent aucune impul-
sion. On remarque à cet égard un phéno-
mène curieuiK dont j'ai été témoin plusieurs
fois , c'est que la saignée soulage souvent
Bxur le champ les douleurs nerveuses qui
accompagnent les accès de froid des maladies
hystéricjues, asthmatiques où épîleptiques, et
cela même lorsqu on a , sans succès ^ admi-
nistré de fortes doses d'opium. Dans ces cas
le poiUs devient plus fort après la saignée ;
les extrémités reprennent leur chaleur natu-
relle ^ et les opiacés , donnés alçrs agissent
fjivec plus d'effet*
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5o Maladies Sect.XXSLU.vu
TI. Il 6$t une autre cause qui parait pro*
duire quelquefois la torpeur de quelque
partie du système: cest TinEuence du soleil
et de la lune. LejS attractions de ces astres
lumineux , en diminuant la gravité des par*
ticules du sang^. ne peuvent pas affecter leur
impulsion 3 attendu que leur force d^nertie
restç la même ; mais elles peuvent , néan-
moins j y produire quelques changemens chi«
iniques , puisque tout ce qui affecte les attrac*
tions générales des particules de la matiè;:e,
peut être considéré , par analogie , comme
affectant leurs attractions spécifiques ou affi-
nités; et ainsi, le stimulus des particules an
sang peut être diminué^ sans que leur force
impulsive le soit. Comme les marées obéis-
sent aux influences de la lune^ (abstraction
faite du temps nécessaire à leurs mouvemens
et des obstacles qui se trouvent sur le rivage) ^
il est probable qu^il y a aussi des flux et
reflux atmosphériques sur les deu\ côtés de
la terre ; et ce phénomène par la réflexion
de la lumière , peut représenter aux habi*^
tans d^une autre planète la même figure que
celle que nous ofire l'anneau de Saturne. Or,
comme ces çourans d^eau ou dVir s^élèvent
par la diminution de leur gravité, il s'ensuit
que leur pression sur la surface de la terre
nest pas plus grande que la pression des
autres parties de TOcéau ou de Tatmosphère
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Stcr. XSXïi. Tl . de Piniitation. 1$t
sot, il neTLÎate' point de ^Mmhlablet. ûwl ^
reflux, et ea conséquence ils ne pexiTent
point affecter le mercure dans le baromètre
De la xnémç mistnièret la granité da tcms^ left
autres corps terrestres est diminuée aux plii^
6es de la lune , mais dans un jplus grajnd de jré,
lorsqu'eUes coïncident arec celles du soleil^
et Bur-tout -vers les équinoxes^ Cette dimî'*
Aution de gruTité de tous les >corps dans lé
temps que la lune passe 4 notre zénitl^ om
h notre nadir, pourrait probablement se -"dé*
montrer par les vibrations r plus lentes d^un
pendule estimëea dVprès 'celles d^cine korr
loge à ressorts ou d-après robserration astro-
nomique , puisqu'un pendule d^une certaine
longueur se meut plus lentement sous la ligne
^e Ters lés pôles > parce) que la gravité étant
diminuée et la force . dUnertie restant . la
même, la force motrice est^ moindre « nmis'la
résistance k surnu)nter ne.'çbange pas; Le
célèbre Newton estime que les forces couk-
binées de PattractiÀn du:«oLeil et dé la; lune
n excédent pas la 75868-^850*^ «partie -de o la
puissance de grayitation;^ ce' qui parattyià
la vérité, n être- quune 'circonstance 'bien- fai-
ble pour produire quelqu'efièt ioonsidérabfe
sur le poids des corps sublunaîres \ et cépen^
dant elle est suffisante pour élever les niaréès
de plus de dix pieds Ters l^ëquatetir; si on
4Donsidère celles petites iinpulsions ^Jléê
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5il ' OalacHe^ Sect. StXXII. vu
«ufares àùrps produisent lei^rs * effets sur les
organes du sentiment qui rsont pr^rçs k les
|>erceToir \ comme celui de la Tibration- sur
le ner£ auditif, pn cessera d'être éU)im#
qu^^e si petite* dimiQUtiou. dans la. grayité
des particules ^n sangt puisse influa $iir
leurs changemens cbimiqùes ou sur leur$
qualités stimulantes, à tel point quêtant unie
k d^autres causes, elle produise quelquefois
le principe des midadies^. ..
Afoutons à cela ^ que si Tinfluence lunaii?^
produit d?àbord im &ible. degré d-engourdis*
sèment, et quelle reTienné à de certains
-inteprallès , même avec inoins de fftculté^
que la première' fois pour produire; lengoui^-
dissement , cependant celui-ci augmentera
tous les jours par lliabitud^ acquise agissant
en même temps , 'jusqu'à çé qu'à la fiia. il
Surviendra un. degré de torpeur capaMe de
-pà^odadre la plirénésie^ la^i^age canine , Tépi-
iepsie^ les douleurs kystériques ou les accès
de: froid de là fièrreV ce dont on peut voir
^eS' exemples dans Toûvràge du D^ Mead-,
iisur ce sujet» L influence solc^ire se manifeste
aussi joumeUement dans plusieurs maladies;
'mkrs bomme 1 obscurité, le silence, le som^
me^l^ et Thabitude de prendre nos repas &
dès heures ftxes, sont des circonstances qui
indiquent les diTerses parties du cercle sô*
laire.des actions^ il est quelquefois doutetuç
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S«CT. XXXlIm; ê» V&rriSation. {55^
à laquelle d«! ce^ causes on doit aUrilK!i(d^
le retour péiiodiqtie de ces maladies.
. Autant que {ai pu le remarquer , les pé***
riodes des maladies inflammatoires suivent le
)6ur solaire ; car la goutte et le rhumatisosM^
ont leur plus grand repos yeirs Tbeure de
joaidî et celle de minuit, fat leurs exacerba*
tioQS quelques heures après , puisque leurs
causes immédiates sont plus souyent le firoid^
rioanition et la fatigué que les effets des
lunaison^ ; tandis que les accès de froid dans
les maladies hy^ériques^ et ceux des fièvres
nerveuses, ont i lieu le plus souvent deu^ fois
par )Our, et retardent de près d^une demir
heure chaque fois, selon le jour lupaire; au
lieu que quelques accès de fièvres intermit*
tentes 5 dont le retour régulier n est point
dérangé par dciS remèdes^ reyiennent à des
périodes solaires réguliers^ et d'autres. aux
périodes lunfiires^ ce qui doit probablement
être attribué à la différience dans les pério^
des de ces* circonstlances extérieures du froid,
de riiianition ou des lunaisons qui les ont
causées immédiatement.
Nous devons observer néanmoins que les
périodes de calme et dVxacerbations, des ma-
ladies ne commencent pas toujours au temps
des sjzigies ou quadratures de la lune et
^u soleil , ou au temps de leur passage au
^nith ou au nadir; rm^is comme il est jpro-
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54 Mlaladiei Sbct. ÏXXIl. Vîr
fiable que le stimulas des particules du sang '
qui circideiit« est diminué gra^uellemcsl
depuis le temps des quadratures jusqu'à celui
des syzigies^ le calme peut commencer à une
heure quelconque du jour^ lorsque, coopë'»
Irantavec d^autres causes de torpeur, ce calme
devient assez considérable pour produire une
maladie; dans la suite il continuera à revci»
nir à la même époque de Pinfluence lunaire
ou solaire; puisque la même cause agit con^
jointement avec lliabitude acquise, c*est^*
dire , avec la caténation qui existe entre ce
nouveau mouvement et les chaînons désunis
des cercles lunaire ou solaire de Taction
animale.
G^est de ôette manière que les périodes de
la menstruation suivent les mois lunaires avec
beaucoup; d^exactitude chez les personnes saif
nés , et peut-être l'orgasme vénérien éprouve^
t-il la même influence dans les brutes : ce-*
pendant ces périodes ne commencent pab
soit avec les syzîgies ou les quadratures des
lunaisons , mais quelle que soit l'époque des
périodes lunaires lors de leur apparition^
elles les suivent constanunent dans leurs
retours , k moins que quelque cause majeure
ne vienne les déranger.
Il arrive de4à que , quoique la meilleure
manière de calculer Tépoque attendue dm
retçur des paroxysmes des maladies ^lério-^
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Sect.XXXII. VI. de rirritation. 55
diqnes^ soit de ^compter le ftombre dlieures/
écoulées entre les commencemens des deux
accès précédens ^ cependant les observations
suivantes méritent attention lorsqu'on cher«
ch^ à empêcher le retour des maladies ma*
niaques ou épileptiques ^ dont les périodes,
particulièrement au commencement, suivent
souvent les syzigîes de la lune et du soleil^
sur-tout yers les équinoxes.
La plus grande des deux marées qui arri*
rent à chaque révolution de la lune , est
celle qui a lieu lorsque cet astre approche
le plus près du zénith ou du nadir ; pour
cette raison , lorsque le soleil est dans les
signes du nord, cest-à-dire dans les mois
de printemps et d'été , la plus grande des
deux marées diurnes dans notre latitude, est
celle qui a lieu lorsque la lune est au-dessous
de rhorison ; et comme le soleil se rappro*
che un peu plus de la terre dans lliiver que
dans Tété, on a observé que les plus gran*
des marées équinoxiales viennent un peu
avant Téquinoxe de printemps et uu peu
après celui d'automne.
Lea accès de froid des maladies lunaires ne
commencent-ils pas quelques heures avant la
déclinaison, australe de la lune , pendant les
mois de printemps et d'été^ et avant sa décli*
naison boréale pendant les mois d'automne
et dliiver? Les paralysies et les apoplexies
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S6 Maladies Sbgt. KXXII. vu.
qui ont lieii vêts les équinoxes, ii*arriTent-i'
elles pas quelques jours avant la lunaison
équinoxialè dû printemps et après celle
d*automne f Les périodes de ces maladies
diurnes ne sont-ils pas plus obstinés lors-
qu'ils commencent plusieurs heures avant la
déplinaison australe ou boréale de la lune «
que lorsqu'ils commencent à ces époques ?
Ces paralysies et ces apoplexies ne sont-elles
pas plus dangereuses lorsqu'elles commen-
cent plusieurs jours avant les syzigies de la
lune , que lorsqu'elles viennent à ces époques?
Voyez sect. XXXYI. sur les périodes des
maladies.
VII. Une autre cause très-fréquente de
Faccès de froid de la fièvre , est la torpeur
de quelques-uns de ces grands amas de glan-
des qui composent le foie , la rate ou le
pancréas; dans les fièvres intermittentes au-
toipnales, une ou plusieurs de ces glandes
sont souvent tellement tuméfiées qu on peut
les sentir au toucher , et - on les appelle
vulgairement ague - cakes ^ gAteaux à fièvres.
Comme ces glandes sont stimulées par l'acri*
xnonie spécifique des fluides qu''elles absor-
bent, la cause générale de leur torpeur parait
être la trop grande insipidité des fluides
animaux qui coopère peut-être en même
temps avec d'autres causes générales d'en-*
gourdissement.
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Sect. XXXIÎ. Viir. ûe VirrUation. Sjr
De4à résulté la fréqu^ence^deK ces^ fièvret
dans led P^y^ iharécageux', pendant les daî^t-
sons froides qui ^liWent les grandes cihaleùrsi
et chez les sujets qui se nourrissent d^âii-^
mens peu nutritifs et peu stîmulans. '•Lit
tuméfaction de ces yiscères inacttfs et le
gonflement à la région précordialedans boatt^
coup d'autres .fiivres^ sont; ttès«-pr^babléi
ment 5 dus à la même cause*^ saToir*: i^
défaut général de production ^è 'puissance
sensoriale et la diminution dé la «timulation
des fltddes ; et lorsque la toi^ur d^un grand
non^re de glandes qui forment un de^ ceé
grands viscères « commence à exister^ tous
les autres mouremens irritatifs sont affectés
par leur connexion avec . lui , et Paccès de
froid de la fièyre a lieu/
VIII. Il y a encore dVutreà causes q^i
produisent la torpeur de quelque partie du
système animal ; telles sont là fatigue , la
faini , la âoif , la mauvaise nourriture , un
amour malheureux ^ un air. mal sain , Tépui-
sèment par des évacuations , et plusieurs
autres ; mais la dernière cause ^ dont je ferai
mention et qui produit souvent Paccès de
froid de la fièvre, c'est la peur ou l'anxiété
d'esprit. Les douleurs que nous connaissons
les premières et le plus généralement, sont
produites par un défaut de stimulus quel-
conque : c*est ainsi que peu après notre
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58 Maladie^ Sbct. 'XXXIt. vm..
i^aîstencei , nous connaissons la doaleùr cau-
sée par Tair froid ^ par le besoin de respi^
ration et de nourriture» Or , toutes ces dou^
leurs occasionnées par défaut de stimulus
sont accompagnées de Tinaction de Porgane >
et en même temps d^un degré plus ou moint
graûd de torpeiir d^autres parties du systèmes
De même ^ si on souffre la douleur de la fatim
par la priTatiou d'un fepas accoutumé , non
seulement les mouyemens péristaltiqùes àtà
l'estomac et des intestins sont diminués «
mais on est encore plus sujet quén d^autres
temps au froid des extrémités , comme au
nez^ aux oreilles et aux piedsi
Or,) comme la peur est primitiTément ex-
citée par le souyenir de la douleur qu on a
déjà éprouvée , et qu'elle est elle-même une
affection douloureuse , la même inactivité des
autres mouTcmens fibreux ' Paccompagne ,
parce quils ont été très-soutent liés à cette
espèce de douleur , comme on Fa tu dans
là section XYI. viii. i : tels sont le fix)id et
la pâleur de la peau, le tremblement, la dif-
ficulté de respirer, l'indigestion et d'autres
symptômes qui contribuent à former l'accès
de fi:'oid des fièvres. L*anxiété est la peur
prolongée pendant un plus long temps , la-
quelle produit un engourdissement chronique
du système , qui éteint lentement la vie par
l'effet de ce quqn nomme ordinairement le
. chagrin.
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$Eçr. XX!^Vt. IX. f ; de l'irrimtion, Bg
les autre3 âyipaptâipes: ré^ul;ta^s de la tocpeuf
fui iIldiq^e le comn^nc^mpAt deç accè^ d^
fièvres. Si ^ par une ded çauaes àéicp\tp$
ci-dessua on . pajr demx o^ pli^^ieurs eausje^s
qai s^g^ssenît eikmém^ -t^mps^^il surrieiutrun
grand degré d^ngourdjisâew^iit de qnelq]a^
partie conaidérable du cçrcla deiQ motiyem0ii$
irritatifs^ jtoptç la classe de. c^ mouTemeni
tn est plas oa iBioiBS .démngée par leurf
associations irritatiyes. Si cet engourdisse*-
ment est occasionné par un défaut de pro-
duction de puissance eensQiûale^^ ,^t qu'il affecte
Tune ouTautre de ce^ paitiesdu système qiû
sont habitudes k une actiyité continuelle «
tels que le$ mouyemens vitaux ,.. Tengourdis*^
cernent. augn^ebte rapidement; à cause de }a
grande conMjmmaition de puissance sensoriaje
qui se fait pajr lactivité iopatiuuelle de- ten
parties du sy,$têibe , ainsi que nous rayoi»^
démontré au paragrap. .m. a. de cett^' i^eçr
tion ; d^oii il. résulte que. toutes les sécré*
lions se £ont ineomplèteaient ; et comme .la
chaleur animale est produite en proportion
dé la quantité de ces sécrétions , la froideur
de la peau est. la première circonstanoe à
laquelle on fasse attention. Le Dr Martin
assure que plusieurs parties de son corps
étaient plus chaudes que: dans Tétat naturel,
pendant Faccètde froid de. la fièvre ; mais
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il ert ccttairt iÉfùè' '^lès- quî' 4cmt à'décJouTcirt,
tèlli^s que les' dei^M V^l^ tiéz let leë oreillé^^
Bout beauccmj^^^«^ ttoideê au toucher et
plus pâles en* apparence/ Il %iG(t possible que
ces expérience» latent été faites ^u cdmmeâ-
Optaient des «ccèç ''dé è^halMir "suivans , ïes-^
quieis coinuieiië^tit par de^ distributions par*
tielles de calorique; ce qui proTient de c<
que certaine^ ">pàkies du éo^ps' reprennent
leut* irritabilité 'iiâiurelle pliM' pi^dmptemeiit
que d auti^es. ' •' • ' ^ '
lia torpeur de6 kûàétomolses <^piUâires de
la peau produit la pâleur de èettef partie ;
«t une moindre >sécrétîôû de -tnàtîère trans«>
pirable. La torpeur des tai^séau± capillaires
des 'poumons occasionne une' difficulté de
respirer; et celle des autreS^ glandes diminue
la séciiétion de là bile, celles^ «des sucs gas-
trique et pancréatique dans i^j&tèmac et les
intestins , ainsi que celle de la saliye et du
mucus danisr là ^buche : d*pù naissent la.
sécheresse de la langue, la constipation ^l^s
idcères sans suppuration, et la itareté des
urines. Linactîtité du système absorbant pro-
duit la grande soif, parce quil y a moins^
/d'humidité absorbée de Fatmosphère. Le
J)!;* Lister a obserre que labsorption dliumi*
dite atmosphérique était de d^x-huit onces
dans une nuit, san^ compter ce quil avait
perdu par la transpiration tnsensibler (Voyez
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Sbct. XXXII. îx. I. de rirriiation. 6x:
Langrish. y C'est pour la même cause que
l'urine est pâle quoique en petite quantité ,
car la partie la plus fluide n en est point aB«
sorbée ; et lorsque les accès de fièvre répétés
durent long-temps , les jambes s enflent par
Faction diminuée des absorbans cellulaires.
La torpeur du canal intestinal occasionne
la perte de Pappétit et des flatuosités. La
torpeur partielle detf riscères glanduleux
cause à la région précordiale un gonflement
et une tension sensibles au toucher^ et qui
sont occasionnés par le retard qu'apporte à
la circulation des fluides le défaut d'absorp*
tion yeineuse ou lymphatique. La douleur
au front , dans les membres et aux lombes «
proyiwit de Fengourdissement des cnrélop-
pes membraneuses ou des muscles de ces
parties , de la même manière que la peau
devient douloureuse lorsque les vaisseaux
qui la composent sont engourcfis par le froid.
Le tremblement causé par la douleur dijL
froid, l'inquiétude, les bâillemens et les pan^
diculations, ainsi que les frissons ou horri*
pilations , sont des mouvcmens cbnvulsifs^
comme nous dirons dans' la section XXXI V,
en traitant des maladies de la volition.
Les nausées et le vomissement sont un
symptôme fréquent dans le commencement
des accès de fièvre ; les fibres musculaires
de Festomac participent de Finactivité et de
Tome IL 5
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ôa Maladies Sect. XXXII. ix. i i
la débilité générale du système; leurs mou-'
remens commencent d^abord par se rall^ntir»
puis s'arrêtent et enfin rétrogradent ; car
Faction de romir , ainsi que le globe bys*
térique et les borborigmes chez les hypo-
condriaques , sont toujours un symptôme de
débilité , soit par le besoia de stimulus ,
copime dans la faim^ ou par le manque de
puissance sensoriale , comme après Fiyresse ,
ou. par sympathie avec d^autres mouvemens
irritatifs engourdis r comme dans le froid d^un^
fièvre intermittente. Voyez sect. XII. Y. S,.,
XXIX. XI. et XXXV. I. 5. , où Pacte du
.vomissement est expliqué plus en détail*
Le petit pouls ^ que quelques écrivains
ont dit être lent au commencement de Taccès
d^une fièvre intermittente et qui souvent est
tremblant et intermittent < provient de la
torpeur du cœur et du' système artériel y
ainsi que de la résistance opposée à la cir-*
culation du fluide par le défaut d^action de
toutes les glandes et capillaires. La grande
faiblesse et Tinhabilité aux mouvemens vo-'
lontaires et Tinsensibilité des extrémités sont
dues à la torpeur générale de tout le sys-
tême moteur, ou peut-être seidement à uu
défaut de production de puissance sensoriale.
Si tous ces symptômes sont encore aug«-
mentes , l'inactivité de tous les muscles , y
compris le cœur et les artères, devient comT*
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SbCT. XXXtl. IX. a. *de Virritation. 65
plèté « et là mort en est la suite. Il est très-
probable que c'est )& le cas de ceux qui meu-
rent de froid et , à ce qu on prétend , de ceux
qui succombent en Hollande, pour avoir pa-
tiné trop long^tèmps.
2. Atissilôt que cette torpeur générale da
•jstéme vient à cesser^ soit par la diminu-
tion de la cause ^ soit par Faccumulation d#
la puissance sensoriale > ( comme dans la S3rn«
cope^ sect; XIL y il. i. ) ce qui est la consé->
quence naturelle de la torpeur précédente ^
Taccès de chaleur commence : chaque glande
du corps est alors plus fortement stimulée
qu'à l'ordinaire , parce que son irritabilité
s'est accnie par Taccumulation de la puis*
tance sensoriale pendant Tengourdissement
qui a précédé'; il survient une sécrétion
abondante et générale qui produit à son tour
une augmentation de chaleur : la peau de-
vient rouge et la transpiration est considé*
rable , par l'augmentation d'action des* capil-
laires pendant la chaleur du paroxysme. La
sécrétion de la matière de la transpiration
est 3 peut-être ^ plus grande pendant l'accès
de chaleur que dans la sueur qui lui suc*
cède; mais comme l'absorption en est aussi
augmentée, elle ne reste pas visiblement sur
la peau ; ajoutons à cela que son évapora-
tion est aussi plus grande par raugmentatipn
de la chaleur de la peau. Hais vers le
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64 Maladies Sect. !2XKIL ix. :3«
déclin de laccès de chaleur , comme les
bouches des yaisseaux absorbans de la peau
sont exposées à un air plu& frais ou touchent
aux couTertui*es ., ces vaisseaux perdent plu*
tôt leur augmentation. daotiiFité et cessent,
d'absorber au-delà de leur quantité natu-*
relie; cependant.le degré de chaleur des Tais*
seaux sécréteurs étant conservé pendant un
temps plus long par la circulation du sang^
ils continuent à verser une plus grande quan-*
tité de matière transpirable qui , alors , reste
sur la peau en grosses gouttes visibles. L eva-*
poration de cette matière est encore dimiiiuée
par une fraîcheur plus grande de la peau^
ainsi que Fabsorption Test par la diminu-*
tion d^action des vaisseaux lymphatiques*
Voyez classe 1. i* 2. 5.
Laugmentation de la sécrétion de la bile
et des autres fluides versés dans les intestins,
produit souvent un dévoiement vers le déclin
de Taccès de chaleur ; car , ainsi que je Tai
dit plus haut , les bouches des absorbans
externes étant exposées à Pair froid , cessent
d^étre portées à une activité extraordinaire
plus rapidement que les vaisseaux sécréteurs
dont les bouches sont exposées à la chaleur
du sang : or^ comme les absorbans internes
sympathisent avec les externes , ceux-ci ayant,
dans Paccès de la chaleur, absorbé les par-
ties l6a plus tenues de ia bile ou des autres
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Sect. XXXII. IX. 2. de rirritation. 65
fluides sécrétés , perdent , avant qu'il soit
épuisé dans les glandes , cet accroissement
d'activité , lorsque le paroxysme de chaleuù
commence à décliner ; et la diarrhée est
produite par la même cause qui amène la
matière de la transpiration sur la peau , c^est*
Â-dire , parce que Taugmentation de l'absorp-
tion cesse plutôt que celle de la sécrétion.
Pendant Paccès de froid , Turine est en pe-^
tite quantité et pâle ^ tant par dé&ut de
sécrétion que par défaut d'absorption. Pen-
dit l'accès de chaleur elle .est en quantit^
naturelle , mais trouble et fortement colorée^
parce qu'il s'en était séparé une plus grande
qiiantité , par l'action augmentée dans lesr
reins et que par l'action augmentée des ab-
sorbans une plus grande quantité de sa par-
tie la plus aqueuse a été portée , dans la
vessie ; enfin , au déclin de l'accès de cha-
leur , elle est en grande quantité ^ moins
colorée et moins trouble , parce que les vais-
seaux absorbans de la vessie perdent leur
augmentation d'action , par leur sympathie
avec les absorbans cutanés , plus rapidement
que les vaisseaux sécréteurs des reins ne
perdent leur activité augmentée. Il suit de-là
que la quantité du sédiment et la couleur de
Turine dans les fièvres dépend en grande
partie de la quantité séparée par les reins
^t de celle quji est réabsorbée dans la vessie;
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66 Maladies Sect. XXXII. ix* ^
Les elpèceftde sédimens tels que le purulent i
le graveleux, le muqueux, et le sanguinolent,
dépendent d^autres causes. Il faut observef;
que si la sueur est augmentée par la chaleur
de la chambre ou par les couvertures du lit,
les urines continueront à être en petite quan*
tité et troubles , parce que T^ctivît^ des ab*
eorbans de la vessie sera augmentée par leur
sympathie avec les vaisseaux de la peau ,
afin de fournir aux fluides rejetés par la
transpiration.
Le pouls devient fort et plein à cause de
^augmentation de Tirritabilité du cœur et des
artères par laccumulation de la puissance
fiensoriale pendant leur état de torpeur et à
cause de la rapidité dû rétour du sang des
diverses glandes et des vaisseaux capillaires.
Cette abtion augmentée dans tous les vais-
seaux sécréteurs , n a pas lieu subitement ^
ni par-tout à la fois ; la chaleur parait com-
mencer vers le centre et se répandre de-là
irrégulièrement dans les autres parties du
système. Cela peut provenir de la situation
des parties qui, les premières , sont deve-
nues engourdies et qui ont occasionné Taccès
dé fièvre, sur-tout lorsque le toucher laisse
apercevoir une dureté ^ou tumeur vers la
région précordiale: ainsi ^ dans quelque vis-
cère que cela ait lieu , cette partie doit être
la première à regagner son irritabilité natu-
reHe ou augmentée*
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S£CT- XXXIL IX. 4. àt ^irritation. 67
S. Il faut' encore observer ici que 'de Patig-
mentatioB de la quantité de calorique et de
l'impulsion du sang au eommetfcement dé
l'accès de chaleur, résulte une augmentation
considérable de stimulus qui est alors ajou-
tée à Faugmentation d^irritabilité du système,
occasionnée par la torpeur précédente. Ce
stimulus additionnel de chaleur et de force
impulsive du sang augmente la violence des
mouvemens des systèmes artériel et glandu-
laire en proportion croissante. Ces exertions
violentes produisent toujours plus de chaleur
et une plus grande impulsion dans les fluides
en mouvement^ jusqu'à ce qu'enfin la puis-
sance sensoriale est épuisée par cet excès
de stimulas et réduite au-desscrus de sa quan-
tité naturelle^ ce qui prédispose le système
à un second accès *de froid.
A la fin toutes ces exertions extraordinai-
res cessent spontanément avec Faugmentation
d'irritabilité qui les avait produites et qui
était due ellcrméme h Pinactivité antécédente ,
de la même manière que l'œil , en passant
de l'obscurité à la lumière, cesse en peu de
temps d'être ébloui et fatigué , et recouvre ,
par degrés, son irritabilité naturelle.
4* IVfais si l'augmentation d'irritabilité et
l'augmentation du stimulus de chaleur et de
force impulsive qui en résulte , produisent
4^5 exertions plus violentes que celles qifcf
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68 Maladies, Sect. XXXII. <•
nous aTOns décrites , il survient de grandes
douleurs dans quelques parties du système
moteur^ comme dans les membranes du cer*
veau 3 de la plèvre ou des articulations, et
il s opère , par suite de cette douleur , de
BOUT eaux mouvemens des vaisseaux , que Ton
nomme inflanunation ^ ou. bien il en résulte
le délire ou la stupeur, comme il est dit dans
les sections XXI et XXXIII , car Peffet immé«
diat est le même , soit que la grande énergie
des organes moteurs naisse d^une augmenta*
lion de stimulus ou dHmtabilité , quoique
dans le premier cas , la consommation de puis*
sance sensoriale mène à la débilité et dans
le second à la santé.
Récapitulation.
X. Les muscles qui agissent le plus rare-
m.ent et dont les actions sont interrompues
par le sommeil , tels que ceux de la loco-
motion^ éprouvent une moindre accumula-
tion de puissance sensoriale pendant leur
état d'inaction. Une grande exertion de ces
muscles^ c est-à-dire, un grand épuisement
de la puissance sensoriale ^ est suivi du mal-
aise de la fatigue, et cette puissance revient
à sa quantité naturelle par le repos ; mais
êi ce repos musculaire est continué pendant
long-temps , la puissance sensoriale s'accu'*
mule au-delà de ce qui est nécessaire.
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Gbogk
fi
Sbct. XXXII. X. de Vitritàtion. 69
comme on TëprouTe par la gêné q'uocca*.
aîonne le défaut d^exercice, ce qUi dans les'
jeunes animaux est une des causes qui les
excitent à agir ; de-Ià les jeux des jeunes
diiens et des jeunes chats.
Mais lorsque les muscles qui sont habitués
à des actions continuelles^ comme les fibres
de restomac par le stimulus de la nourri*
ture^ celles des vaisseaux cutanés par celui
de la chaleur et celles qui constituent les
artères et les glandes par le stimulus du
sang , deviennent engourdis pour quelque
temps par défaut de stimulans appropriés ou
par leurs associations avec d^autres parties
. engourdies du système, il se fait une plus
grande accumulation de puissance sensoriale
pendant cet état de torpeur , et il en résulte
une consommation plus grande ou plus rapide
pendant Taugmentation de leur action.
Cette accumulation de puissance sensoriale
par absence d^action , si elle a lieu dans
Testomac par défaut d^alimens , occasionne
la douleur de la faim ; si elle a lieu dans •
les vaisseaux de la peau par défaut de cha^
leur ^ on éprouve la douleur du froid ; et
SI c'est dans le système artériel, par défaut
de ses stimulans nécessaires^ on est affecté
de diverses sensations désagréables^ comme
dans les accès de froid d'une fièvre, inter-
mittente ^ et elles sont aussi variées qu il y
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^à Maladies Sëct. SLXXII. xi
a de glandes ou de membranes dans le sys-
tème : on les exprime communément par le
nom de mal-aise universel.
Lorsque là torpeur du système artériel ne
provient pas d^un défiant de stimulus mais
d^un défaut de quantité de puissance senso-
riale , comme dans le principe des fièvres
nerveuses ou irritatives , avec débilité du
pouls , il survient promptement une grande
torpeur de ce système , parce que Pirritation
provenant du stimulus du sang et Passocia**
tion des mouvemens vasculaires entr eux ,
continuent de mettre les artères en action,
et par là épuisent en peu 'de temps les
muscles vasculaires mal remplis , car la ces- •
sa tion d^action constitue la mort ; et pour
cette raison ces muscles vasculaires conti-
nuent d^agir , quoique plus faiblement^ jusqu à
lextrème lassitude ou la défaillance, tandis
qu'il n'arrive rien de semblable aux muscles
locomoteurs dont les actions sont générale-;
ment causées par la volition et sont peu
sujettes soit à Pirritation, soit aux diverses
espèces d^associations , autres que volontaires^
excepté toutefois lorsqu'elles sont excitées
par la verge de fer du despotisme.
11 se fait une graiïde augmentation d^acti-
vité dans les muscles vasculaires qui sont
soumis à une action continuelle et qui par-
là sont très-susceptibles d^une accumulation-
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Sect. XXXIt. X. iô Pirriéaiiort. jt
considérable de puissance sensoriale pendant
leur inactmtë par défaut de stimulus ; et cela
a lieu soit p^r le retour du stimulus accour
tumé , ou mèmç par lane quantité de 8timu->
lus beaucoup moindre que celle ordinaire.
Cette augmentation d^action constitue Faccès
de chaleur de la fièvre qui est accompagné de
diverses sécrétions augmentées , d^une grande
chaleur concomitante > ainsi que dVu mal-
aise général. Ce mal-aise qui accompagne le
paroxysme d^ chaleur de la fièvre ou Paccèa
d^exertion ^ est très-différent de celui qui acr
compagnç Paccès de froid qui précède la
fièvre ou Paccès de torpeur. Souvent il est
la cause de Pinflarniviation , comme dans la
pleurésie dont nous parlerons dans la sec**
tion suivante.
Un effet semblable a lieu après la torpeur
des organes du sentiment. Ceux qui ne sont
point su)ets k une action continuelle , conune
les organes du goût et de Todorat, sont moins,
susceptibles d^une trop grande accumulation
de puissance sensoriale , lorsqu'ils ont été
dans rinaction pendant un certain temps.;
mais Tœil qui est continuellement en activité
pendant le )Our , est ébloui et exposé à Ym^
flammatioa ^après. un repos momentané.
Lorsque Tengourdissemeint préalable est dû
à un défaut de puissance sen/soriale eX non
à un défaut de stimulus ^ comme dans «la
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j^ Maladies Sect. XXXIL x^
fièvre irrîtatÎTe arec faiblesse du .pouls ^ il
en résulte une semblable augmentation d^ae*
tiyité du système artériel, soit par le stimu-*
lus ordinaire du sang ou par un stimulus
moindre que dans Tétat naturel ; mais comme
il y a généralement dans ces cas de fièvre
avec faiblesse du pouls , une diminution dans
la quantité du sang^ le pouls est plus faible
pendant Faccès de cbaleur que dans Tétat
de santé , comme je Tai eiipliqué au parag. a^
de cette section ; mais , en même temps j
dans les fièvres où le défaut d^irritation est
dû à une moindre quantité de puissance
sensoriale ainsi quau défaut de stimulus ,
une autre circonstance a lieu : il s'opère une
distribution partielle de cette puissance ^
comme on l'observe dans les rougeurs loca-»-
les, soit au visage, soit à la poitrine^ tandis
que les extrémités restent froides. 11 se fait
aussi une augmentation de certaines sécré^
tions , telles que celles de la bile ^ de la
salive ^ de la transpiration insensible avec
une grande chaleur à la peau ou des sueurs
partielles ou la diarrhée.
Plusieurs autres sensations incommodes
accompagnent également cette augmentation
d'action^ et ainsi que celles qui appartien
nént au paroxysme de chaleur des fièvres
avec force du pouls , elles sont suivies sou-r
Tent dlnflammation ^ çonune dan3 la fièvre
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Sbct. XXXII. X. de Virritation. 75
scarlatine : cette inflammation est néanmoins
accompagnée d^un ponls plus faible , quoique
plus fréquent, que celui qui a lieu pendant
les rémissions ou intermissions des paroiLjs*^
mes , et cependant il est plus fort que cUns
Faccès 4^ froid qui Fa précédé.
Je conclus donc de tout ceci que Taccès
de froid et celui de chaleur de la fièvre sont
des conséqumices nécessaires de Faction con*
tinuelle des systèmes artériel et glanduleux^
puisque les fibres .musculaires et les organes
du sentiment qui sont le plus souvent en
action, sont nécessairement les plus affectés
par le défaut ou Faccumulation de la puis-^
éance sensoriale ; il en résulte que les accès
de Jièçre ne sont point un effort de la nature
pour se soulager , et que pom* cette raison
il faut toujours les prévenir ou les arrêter
par tous les moyens qui peuvent diminuer
Taction vasculaire générale ou partielle , lors-
qu'elle est plus grande , ou Faugmenter lors-
quelle est moindre que dans letat de santé,
comme nous Favons expliqué dans la sec-
tion Xll. VI. I.
C est ainsi que j ai tâché d'expliquer ( et
je crois lavoir fait de manière à satisfaire
tout lecteur impartial et de bonne foi) les
principaux symptômes ou circonstances de
la fièvre , sans y introduire là puissance
surnaturelle du spasme. 11 suiBra de repli*
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^4 Malàdieè Sect. XXÎIl. xU
qner aux ârgumens produits eu faveur de
la doctrine du spasme dans le développe-*
ment de la catastrophe médicale , ainsi que
de celles dramatiques.
Nec t>ev(s iùtërsit^ ùisl dignus vindice nodusS
Incideriti HôRAi*.*
XI; Dépùié q^e j^ai &it iniprimér cet arti-J
cle dans la premif&re édition de la Zoonomie^
{^apprends que la doctrine du spasme dan^
les fièrres a encore ses partisans qui croient
que le froid î au i^oumiencèment des fièvres
intermittentes^ est dû au spasme des vais**
seaux cutanés ; mais comme la peau est alor9
douce et relâchée , les fibres musculaires de
ces vaisseaux cutanés ne peuvent pas être
en action ni en contraction , ce qui con-
stitue le spasme. Ainsi là vue et le toii^
cher se réunissent pour prouver le peu de
fondement de cette hypothèse.
D^utres ont avaucé que cette contraction
spasmodique des vaisseaux cutanés ou des
pores, confiné la chaleur ou la porte vers
le cœur qui ^ par sa' réaction dans^ Faccès
de chaleur de la fièvre , là reporte S la peau.
Ceux qui ont adopté cette doctrine paraissent
croiï*é que les particules de chaleur sont
aussi grosses que les globules du sang, et
oublier que c'est un fluide éthéré dans lequel
tous les corps sont plongés , et qui les pénè*
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Sbct. XXXII. XI. (U iHrfUailbrii 9Ô
jtre tous. Cette opinion due à Galien est fon**
dée sur une ignorance totale de la chimie
et de la physique^ J'^apprends que d^autre^
supposent que le froid est un stimulant, ne
conceyant pas qu'il n'est simplement que
Fabsence du calorique ^ et que Tobscurité
pourrait avec autant de raison être regardée
pomme un stimulant pour Fœil , pu la faim
un stimulant pour l'estomac que le serait le
froid pour le seiis qui perçoit en nous la dut""
leur , et que Ton confond ordinairement avec
celui du toucher qui perçoit les formes. La
doideur quon éprouye lorsqu'on est exposé
au manque de chaleur, (sensation qui a reçu
le nom de frisson ou de froid,) et celle que
Ton ressent dans les organes de la digestion
par la pritation de nourriture et que Ton
ïiomme faim, proviennent toutes deux de.
Tinactitité des vaisseaux qui doivent être en
action continuelle ou à des époques pério-
diques, voyez sect^ XIII. m. 2.; et les fris-
sons otL actions des muscles sous-cutanés
lorsqtion a froid, soilt produits par la dou-
leur ou Texertion volontaire pour Calmer
cette douleur, et ils proviennent dVn défaut
et non d^un excès de stimulus.
l)ans ce siècle de lumières ^ ce ne sont
point les opinions des autres , mais les phé-
nomènes naturels sur lesquels ces opinions
sont basées ^ qui méritent d'être discutés ;
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76 Maladies de tlrrîtation. S. XXXIT, xi.
et ainsi que Texistence supposée des esprits
pu des apparitions^ des sorciers, des yam*
pires \ de T^strologie^ du magnétisme animal
et du traitement métallique de Perkins^.ces
sortes de théories doivent disparaître comme
les illusions d\in rêve à Tinstant du réveil^
car elles consistent en des combinaisons
d^idées telles qu elles n^ont point de proto-
types ou 4® combinaisons correspondantes
dans Tordre matériel de la nature.
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s. XXXIII. Maladies de la sensation. .77
SECTION XXXIII.
DES MALADIES DE LA SENSATION»,
I. Des moui^emens excités par la sensation.
Digestion. Génération. Plaisir de Inexistence •
^Hypocondrie. 2. Origine de la douleur. Les
Jiè\rres sensUiçes sont de deux espèces. 5, Deux
'puissances sensoriales sont mises en action dans
les Jiêi^res sensitipes. Couenne du sang. Dijffë^
rence entre les Jièi^res nen^euses et putrides.
Théorie des septiques et des anti-septiques^
4. Deux espèces de délire. 5. Les animaux sont
moins sujets que nous au délire ainsi qu*à la
Jolie ^^ et ne contractent point nos maladies
contagieuses. II. i* Origine des moui^emens
sensitifs. tx. Explication de V inflammation.
3. Ses causes éloignées par excès d'irritation
ou dHrritabilité et non par les douleurs qui
proifiennent du défaut dHrritation. Production ,
de noui^eaux vaisseaux et déi^eloppement de
beaucoup de chaleur. 4- Sécrétion de la matière
purulente. 5. Explication de la contagion. 6. On
ne la contracte qu^une Jbis. 7. Le pus ordi^
noire est-il contagieux ? 8. Pourquoi certain-
nés contagions ne se contractent qu^une fois.
9. Pourquoi d*autres peuvent être prises Jré*
quemment. La contagion de la petite ^vérole
et celle de la rougeole n'agissent pas en-
Tome IL 6
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78 Maladies Sect. XXXIIT. i. i.
semble dans le même temps. Deux obsen^a"
fions à ce sujet. lo. Le sang des varioleux
ne communique pas Vinfection à d'autres su^
jets. Obsen^ation sur des enfans inoculés de
cette manière. La contagion varioleuse n'est
pas transmise au sang. Elle agit par une asso'
dation sensitiue entre Vestomac et la peau.
111. I. Absorption des solides et des fluides.
2. Méthode curatii^e des ulcères. 3. La mortifie ac-
tion est moins douloureuse chez les sujets faibles.
\. \. V.>^OMME plusieurs mou-vemens da
corps sont ei:cîtés et se continuent par irri-
tation , de même d'autres , pour être pro-
duits avec une énergie conTcnable , exigent
des sensations agréables ou douloureuses sé-
parées de l'irritation ou unies avec elle. La
digestion nous en fournit un exemple* Si
Taliment qu'on avale ne produit pas une seu-
sation agréable , il se digère moins bien, et si
cette sensation est fort désagréable, comme la
produit une idée nauséabonde ou une saveur
répugnante, la digestion est arrêtée , ou il
s'opère des mouvemens rétrogrades de Testo-
nuic et de Toesophage , et Paliment est rejeté,
L'^acte de la génération dépend d une sensa-
tion agréable , au point que quand Fobjet est
répugnant , ni les efforts volontaires ni l'irri-
tation ne peuvent l'accomplir : il peut encore
être entravé par la peur ou par la timidité.
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I
Sect* XXXIII. I. a* de la sensation. 7g
Indépendamment du plaisir qui accompa-
gne les irritations produites par la concu-
piscence ou la faim, il parait qu'il y a une
somme d^affections agréables inhérentes aux
diverses sécrétions des glandes , ce qui con-
stitue le plaisir d^exister qui est contraire au
dégoût de la vie. Cette quantité ou somme
d^affections agréables parait contribuer à
l'énergie et à Tactivité couTcnables de toutes
les fonctions du système moteur , ainsi quà
celles du cœur et des artères ^. de la diges*
tion et de Fabsorption, car, sans une quan-»
tité suffisante de sensation agréable , les in-
testins sont sujets aux flatuosités et Pbypo*
condrie a lieu : les pulsations artérielles et
les sécrétions se font avec lenteur , conune
il arrive dans les agitations de Pâme lors-
qu'elles sont violentes et prolongées.
3. Indépendamment des mouvemens fébri-
les occasionnés par Tirritation , décrits dans
la section XXXI 1 : et que Ton nomme fièvre
irritative , il arrive souvent que la douleur
est produite par la violence des contractions
fibreuses , et alors il s'y joint de nouveaux
mouvemens résultants des sensations. Nous
donnerons à ces mouvemens le nom de fièvre
sensitive. 11 faut observer que la plupart des
fièvres irritativei commencent par une exer-
tîon diminuée dé Tirritation , due au défaut
de stimulus , et quau contraire les fièvres
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8o Maladies Sect. XXXIII. i. S.
sensîtives ou inflammations commencent par
une augmentation d^exertion de la sensation y
ainsi que je Fai fait voir dans la sect. XXXI.
sur les tempéramens. Car , quoique Paccès
de froid de la fièvre qui amène Tinflamma-
tion , commence par un décroissement d'irri-
tation^ rependant Pinflammation elle-même
commence dans Texcès de chaleur durant
Taugmentation de sensation. Ainsi une pustule
ordinaire ou une tumeur phlegmoneuse dans
une partie peu sensible , ne détermina pas
une fièvre inflammatoire ; mais si Pestomac ,
les intestins ou la substance tendre qui est
sous les ongles y sont lésés « il en résulte
une grande sensation ^ et tout le système
est mis dans une espèce daction qui con-
stitue l'inflammation.
Les fièvres sensitives ainsi que les irrita-
tives se convertissent en fièvres avec force
ou débilité artérielle , c'est-à-dire avec excès
ou défaut de puissance sensoriale. On peut
les nommer fièvre sensitive avec force du.
pouls qui est la synoque ou fièvre in^an^
matoire, et fièvre sensitive avec débilité du.
pouls qui est le typhus grapior ou la fièvre
putride de quelques auteurs.
3. Les fièvres inflammatoires que je nommée
ici fièvres sensitives avep force du pouls, sont
en général accompagnées de quelque inflam-
mation locale , telle que la pleurésie , la
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Sect^ XXXIIT. I. 5, delà sensation* 81
péripneumonie et le rhumatisme , ce qui les
distingue de la fièvre irritalive avec force
du pouls. 'Dans celle-ci , le pouls est fort
fréquent et plein ^ car il y a beaucoup d'ir-
ritation et une égale quantité de sensation
employée aux mouvemisns du système arté-
riel. La coyeune ou lymphe coagulable qui
se voit sur le sang, est probablement une
augmentation de sécrétion des parois enflam-
mées de tout le système artériel , la partie
la plus tenue étant enlevée par laugmenta-
tion d'absorption des lymphatiques qui sont
aussi dans un état inflammatoire.
Les fièvres sensitives avec pouls faible , que
Ton nomme fièvres malignf^s ou putrides, sont
distinguées des fièvres irritatives avec fai-
blesse du pouls, nommées fièvres nerveuses
et décrites dans la section précédente , en ce
que les premières consistent dans l'inflam-
mation jointe à la débilité, et les autres dans
la débilité seule. Ainsi dans les premières
il y a plus de chaleur et de coloration de la
peau avec des pétéchies ou taches pourprées
et des aphtes o^ escharres dans la gorge,
et généralement une contagion préalable.
Lorsque ta matière animale meurt , comme
on l'observe à une escbarre dans la gorge ou
aux parties gangrenées d'un anthrax , si on
Fentretient chaude et humide comme durant
son adhésion au corps rivant^ elle se putré^
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83 Maladies Sect. XX1L1II. i. 3.
fie bîéntÀt. Ce phénomène et Porigine de la
contagion par des substances animales putri-
des paraissent avoir donné naissance à la
théorie des septiques et des anti-septiques
dans ces fièvres.
C'est ainsi que la matière des pustules et
des ulcères est susceptible de devenir pu-
tride et de produire des animalcules micros-
copiques. Si Turine est retenue trop long-
temps dans la vessie , elle peut acquérir une
odeur' putride comme les déjections alvines.
Plusieurs auteurs ont même été jusqu'à croire
que Ib sang 3 dans ces maladies, avait une
odeur putride , lorsqu'on en tirait par la
saignée ; mais cette opinion parait sans fon-
dement, car, puisqu'une simple particule de
matière putride introduite dans le sang peut
produire la fièvre, est-il concevable que toute
«a masse puisse être une seule minute dans
.un état de putridité sans causer la mort ?
Ajoutons à cela que la matière animale en
putréfaction laisse dégager des gaz comme
dans la gangrène , et que par conséquent si
le sang était .putride , il s en dégagerait des
fluides élastiques qui , comme on sait , cau-
6ent immédiatement la mort « lorsqu'il en
pénètre dans les vaisseaux sanguins.
Dans les fièvres sensitives avec débilité du
pouls ( ou inflammations ) , il y a deux puis-
sances sensoriales employées à produire la
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Sect.XXXIII. I. 4* d^ '^ sensation. 83
maladie , savoir : Tirritation et la sensation.
Alors , comme leur action combinée est plus
yiolente^ la quantité générale de puissance
sensoriale est plus épuisée pendant les exa-
cerbations, et le système s'affaiblit plus rite
que dans la fièvre irritatire avec force du
pouls y où Tesprit d^animation n est affaibli
que par un seul mode de ses exertions, de
sorte que cette fièvre sensitive avec force
du pouls (ou fièvre inflammatoire), peut
être considérée comme fièvre irritative avec
force du pouls et addition dHnflammation ;
et la fièvre sensitive avec faiblesse du pouls
(ou fièvre maligne), peut êti^e considérée
comme fièvre irritative avec faiblesse dti
pouls (ou fièvre nerveuse) également avec
addition d^inflammation.
4* Dans ces fièvres putrides ou malignes,
un défaut d^irritabilité accompagne Faugmen-
tation de sensibilité , et de cet épuisement
de puissance sensoriale par excès de sensa*
tiens (ce qui en avait déjà diminué la quantité)
provient le délire et la stupeur qui accom^
pagnent si continuellement les fièvres inflam*
matoires avec débilité artérielle. Dans ces
cas y la puissance volontaire cesse d^abo'rd
d^agir par défaut de puissance sensoriale;
les stimulans des corps extérieurs n ont plus
d^éffet sur ce principe épuisé^ et il en ré-
ralte un délire qui ressemble à un rêve ; à
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64 Maladies Skct. XXXllI. i. 4.
la fin , les stîmulans internes cessent d^exciter
une irritation suffisante , et les sécrétions ne
se font plus du tout, ou ont lieu en trop
petite quantité : parmi celles-ci , la sécrétion
qui s'opère par le cerveau ou la production
de la puissance sensoriale^ devient ipsuffi-
6ante , jusqu'à ce que finalement toute puis-
sance sensoriale cesse ^ excepté ce qui est
précisément nécessaire pour aider aux .mou*
vemens vitaux , et il en résulte une stupeur
qui est due à la même cause que le délire pré-
cédent , lequel est porté à un plus haut degré.
C^tte espèce de délire est due à la sus-
pension de la volition et à ce que les sens ,
nobéissent plus aux stimulans externes. Ce
délire est toujours occasionné par une grande
débilité ou rareté de puissance sensoriale.
CVst donc un mauvais signe lorsqu'il survient
à la fin des fièvres inflammatoires qui , au
cotamencement , étaient accompagnées de
force artérielle ; comme le rhumatisme ou
la pleurésie , parce qu il indique un grand
épuisement de puissance sensoriale dans un
système qui , venant d^ètre exposé à un
grand excitement^ nest plus aussi suscep-
tible d^ètre ramené à son action naturelle,
8oit par le stimulus additionnel des alimens
et des médicamens ^ soit par raccumulation
de la puissance sensoriale pendant son état
actuel de torpeur. Dans les fièvres inflam*
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Sect. XXXllI. I. 4- àe la sensation. 85
matoires ayec débilité , telles que celles que
l'on nomme fièvres putrides , le délire ainsi
que la stupeur est quelquefois un signe fa-
vorable , parce que y pendant la durée de cet
état, il se consomme moins de puissance
sensoriale. (Voyez classe II. i. 6. 8. ) Et la
constitution , n'ayant pas été exposée précé-
demment à un excès de stimulation ^ est plus
susceptible d'être excitée après qu'il y a eu
une torpeur.
Lorsque la somme de sensations agréables
devient excessive , il survient une autre es-
pèce de délire , et les idées qui sont ainsi
excitées sont prises pour les irritations des
objets extérieurs. Un délire de cette nature
est produit momentanément par des drogues
enivrantes , telles que les liqueurs fermentées
ou Topium. Un délire permanent de ce genre
est quelquefois produit par les plaisirs d'une
vanité excessive ou par les espérances exta-
tiques des félicités célestes. Dans ces cas ^
Id puissance de volition est incapable d'agir ,
€it les sens extérieurs deviennent presqu en-
tièrement incapables de percevoir les stimu-
lons qui leur sont propres , parce que toute
la puissance fi(^nsoriale est employée ou
épuisée par les idées excitées à la suite des
sensations agréables.
On distingue ce délire de celui qui a lieu
dans les fièvres décrites plus haut , en ce
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86 Maladies Sect. XXXIII. i. 5.
qu'il nest pas accompagné de débilité géné-
rale y mais seulement d^un excès de sensa-
tion agréable. 11 a , par conséquent , du rap-
port avec la folie ou la rêverie. 11 diffère du
délire des rêves en ce que, dans celui dont
je viens de parler, la puissance de la voli-
tion nest pas totalement suspendue et que
les sens ne sont pas exempts des stimula-
tions produites par les objets extérieurs. 11
se trouve donc une certaine cohérence dans
cette espèce de délire et une certaine atten-
tion aux objets extérieurs , ce qui nu pas
lieu dans celui des fièvres ou des rêves.
5. 11 semblerait que les systèmes rasculaires
des autres animaux sont moins susceptibles
d^être mis en action par la somme générale
de sensations agréables ou douloureuses , et
que les séries de leurs idées et les mouvemens
musculaires qui j sont ordinairement asso-
ciés , sont moins intimement enchaînés que
dans Fespèce humaine ; car les autres ani-
maux ne pleurent ni ne rient, et sont, par
conséquent, peu sujets au délire^ comme
nous Pavons vu dans la section XYl. sur
rinstinct. Or, comme nos maladies épidémi-
ques et contagieuses sont pifobablement pro-
duites par des sensations désagréables et non
par une simple irritation , cela parait expli-
quer pourquoi les brutes sont moins expo-
sées à contracter des maladies contagieuses
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Sect. XXXIII. II. I. de la sensation. 87
ou épidémiqties y et enfin pourquoi aucune
de nos contagions , telles que la petite-vérole
ou la rougeole ne pevit leur être communi-
quée, tandis qu'une de celles qui leur sont
particulières , savoir rbydrophotie , ainsi que
beaucoup de leurs venins y comme ceux des
serpens et des insectes , communiquent à
rbomme leurs effets délétères, ou douloureux.
Quand la quantité générale de sensation
douloureuse est trop grande dans le système,
il se fait des exertions volontaires désordon-
nées , soit de nos idées , comme dans la folie
et la mélancolie , ou de nos muscles , comme
dans les convulsions. Les animaux brutes
sont aussi moins sujets à ces maladies que
l'homme , à cause de leur moindre aptitude
aux exertions volontaires , comme il est ex-
pliqué dans la section XVI. sur Tinstinct.
11. I. Lorsqu'un organe moteur quelconque
est excité assez fortement poui^ que les mou-
Temens produisent une quantité de sensation
agréable ou douloureuse , il arrive souvent
qu'il s opère dans l'organe affecté de nouveaux
mouvemens occasionnés par la douleur ou le
plaisir: c^est ce qu'on nomme inflammation.
Ces nouveaux mouvemens soht d^un genre
« particulier. Ils ont pour objet de distendre
les anciennes fibres et d'en produire de nou-
velles, ainsi que d'^allonger les muscles droits
^ servent à la locomotion, et de former
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88 Maladies Sect. XXXIlI.ii.a,
de^ nouveaux vaisseaux aux extrémités ou
aux côh5s des muscles yasculaires.
2. Ainsi, les sensations agréables produi-
sent un développement des mamelons des
nourrices y des papilles de la langae et du
gland , et probablement raccroissement du
corps depuis son état d'embryon jusqua sa
maturité ; tandis que les nouveaux mou-
vemens qui produisent raccroissement des
fibres ou des vaissôaux et qui sont occa-
sionnés par des sensations désagréables,
jïortent le nom d'inflammation.
Par conséquent, quand des muscles droits
sont enflammés , une partie de leurs tendons
à chaque extrémité acquiert une nouvelle
vie et une nouvelle sensibilité , et le muscle
se trouve ainsi allongé pendant un certain
temps ; les os enflammés deviennent mous,
vasculaîres et sensibles. C'est ainsi qu'il se
forme de nouveaux vaisseaux sur la cornée
dans l'inflammation de l'œil et dans les
tumeurs skirrbeuses lorsqu'elles sont -enflam-
mées^ et que les parties enflammées se
confondent par le mélange et l'anastomose
des anciens et des nouveaux vaisseaux.
La chaleur est causée par l'augmentation
des sécrétions, soit de mucus soit de fibres
qui produisent ou allongent les vaisseaux.
La couleur rouge est due à la transparence
des vaisseaux nouvel],$meat produits , çt à ce
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Sect.XXXIII. II. 5. de la sensation. 89
que leur partie artérielle est formée proba-
blement avant leurs parties veineuses cor-
respondantes.
5. Ces nouveaux mouvemens sont excités
soit par la plus grande quantité de sensation
résultante des plus grandes contractions
fibreuses , soit par Faugmentation de sensi-
bilité , c'esl-à-dire , par l'augmentation de la
quantité de puissance sensoriale dans Torgane
moteui\ Cest ainsi quils sont' produits par
de forts stimulans externes^ comme sont les
plaies et les fractures ^ et «les matières acres
et iofectes , ou seulement par Inapplication
d^un stimulus ordinaire sur les organes qui
ont été pendant quelque temps dans un état
de torpeur. C'est de cette manière que la
lumière du jour éblouit et enflamme les yeux
de ceux qui ont été long-temps renfermés
dans un cachot, et que la chaleur d\in feu
ordinaire enflamme les parties qui viennent
d'être exposées à un grand froid.
Mais ces nouveaux mouvemens ne sont
jamais produits par la douleur qui provient
d'un défaut de stimulus, comme la faim, la
soif ^ le froid ou l'inanition , ainsi que toutes
les douleurs que l'on nomme nerveuses. Là
où cette douleur existe , il y a diminution
dans les mouvemens de la partie affectée ;
et si l'inflanunation survient ^ c'est dans une
partie éloignée^ de même que la toux est
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go Maladies Sect. XXXIII. il. 5.
causée par Texposition prolongée deç pieds
au froid et à rhumidité, ou par un renou-
yellement de stimulus , comme celui de la
chaleur ou des alimens , qui excite les orga-
nes et leur donne une action plus forte après
leur torpeur momentanée. Telles sont les
engelures aux talons après qu*on a marché
dans la neige.
4* Mais quand les nouyeaux mouremens
des muscles vasculaires se font avec une plus
grande yiolence , et que les Taisseaux sont
trop fortement et trop promptement allongés,
leurs extrémités sécrètent une nouvelle ma-
tière^ qui est de diverses espèces selon les
mouvemens animaux particuliers de cette
nouvelle glande qui la fournit; tels sont le
pus louable 'ou pus ordinaire , la matière
Tarioleuse , la vénérienne , la catharrale et
beaucoup dautres.
5. Ces matières sont le résultat dun pro-
cédé animal; elles sont séparées du sang ou
produites par certains mouvemens maladifs
des extrémités des vaisseaux sanguins , et
sous ce rapport elles sont toutes contagieu-
ses ; car si yne particule de ces matières est
introduite dans la circulation^ ou seulement
insérée dans la peau ou an-dessous de Tépi-
derme d une personne saine , ^ son stimulus
produit la même maladie dans un certain
espace de temps. Voyez sect. XXXIX. yi. i*
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S£CT. XXXIII. II. 7« de la sensation. gi
6. Il est assez singulier que plusieurs de
ces matières contagieuses ne soient capables
de produire leur maladie spécifique qu*une
seule fois chez le même individu ^ comme
la petite-Térole et la rougeole; et je croîs
que la même chose a lieu pour toutes les
maladies contagieuses qui se guérissent par
les seuls efforts de la nature au bout dun
certain temps ; car si le corps était suscep-
tible de recevoir la maladie une seconde
fois , le malade devrait s'infecter continuelle-
ment lui-même par la matière qu il produit
et avec laquelle il est toujours en contact ;
par conséquent il ne pourrait jamais être
délivré de la maladie. On voit quelque chose
danalogue à ceci dans la fièvre secondaire
de la petite-vérole confluente , où il y a une
grande absorption de matière varioleuse dont
une très -petite particule serait capable de
donner la maladie à un autre individu, tan-
dis quelle ne détermine dans le système
qu*iine fièvre ordinaire , telle que celle que
produirait du pus ordinaire ou une autre
matière acrimonieuse.
7» Dans la phihisie pulmonaire où tous les
jours la matière commune est absorbée , il
ne survient généralement quune fièvre irri-
tative , sans inflammation nouvelle ^ et elle
se termine comqie les autres fièvres de cette
espèce 9 par des sueurs ou des selles abon-
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g3 Maiadies Sect. XXXII1« ii. 7*
dantes ; ainsi il ne parait pas que cette ma-
tière absorbée agisse toujours comme conta-
gieuse , en produisant une nouvelle inflam-
mation ou de nouveaux abcès ; cependant il
y a tout lieu de croire que la matière ordi-
naire produit cet effet , la première fois
quelle est absorbée, mais point la seconde
fois, cQmme on le remarque à Tégard de la
matière varioleuse dont nous venons de parler.
Voilà la source de l'opinion où Ton est
que la consomption pulmonaire est quelque-
fois contagieuse. Cette opinion était celle des
, anciens et règne encore aujourd'hui en Italie.
J'ai vu moi-même trois ou quatre exemples
que deux époux couchant ensemble et res-
pirant l'haleine l'un de l'autre , se sont com-
muniqué la maladie et sont morts tous deux
par suite de la prédisposition originelle qui
n'existait que chez l'un des deux; ceci expli-
que en outre la cause des abcès qui se dé-
clarent dans différentes parties du corps et
qui surviennent quelquefois après que la
petite-vérole inoculée a paixouru ses divers
périodes ; car cette seconde absorption de
matière varioleuse agit comme du pus ordi-
naire, et ne produit qu'une fièvre irritatîve
chez les enfans dont la constitution a dé)à
subi l'absorption de la matière ordinaire ,
et l'inflammation avec tendance à la suppu-
ration chez ceux dont la constitution n'a
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Skct. XXXIII. n. 8. dé la sensation* 95
pmnt ëprouTé rabsorption de cette médie
matière.
Il est TraisembliJïle que si Ton avait fait
plus d'attention à ce sujet, on aurait pu
trouyer des preUTCS plus certaines pour dé*
montrer que la matière ordinaire est conta"^
gieose la première fois quelle est absoi^ëe
et qu elle tend à produire des abcès de même
nature ^ mais qu'elle ne Test pas à une se^
conde absorption.
8. Ces maladies contagieuses sont en fort
grand nombre ; telles sont la peste , la petite**
vérole proprement dite, la petite-vérole vo-
lante, la rougeole^ la scarlatine, le pempkî«
gùs, le catarrhe, la coqueluche, la maladie
vénérienne , la gale ^ le trichoma et la tei^^
gne. Il ne parait pas que la matière conta*»
gieuse soit dissoute par Fair; elle y est seule-
ment mêlée y et peut-être sous la forme d'une
poudre fine qui se précipite bientôt ; car il
y a beaucoup de ces contagions qui ne peu*
vent être transmises que par un contact im-
médiat , et d'autres qui ne peuvent se com-
muniquer qu'à une petite distance de la
personne infectée : ce que prouve évidem-
ment l'exemple de plusieurs personnes qui
se sont approchées des varioleux sans con-
tracter la maladie.
On ne aait pas bien pom^quoi plusieurs de
ces maladies ne peuvent se communiquer
Tome IL 7
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^ Mflladiâs Sect. 33LXI1I. ii. 8;
-quune fois^ et d'autres à plusieurs reprises:
quant à moi , je pense que la constitution
s'habitue tellement aux stimulans de ces prin*
cipes contagieux^ pour les arcôr :éprouvés une
fois , que quoique les roouTemens irritatifs^
comme les fièTres hectiques, ptiîssent s y dé«
^elqpper encore., il n*en réisrulte cependant
|i^ ^ de sensation , et par conséquent point
dUnflammation ^énéralie ; c*est ainsi que Tha*
bitude fait qu on ne s aperçoit plus des goûts
pu des odeurs désagréables V il esterai quils
continuent d^exciter des idées irritatives sur
les organes des sens , mais elles ne sont pas
suivies de sensation.
Il y a beaucoup de. m^UTetaeni? irritatifs
qui , dans le principes , sont s^iyis de sensa-
tions^ mais qui, par des répétitions fréquen-
tes , cessent de les exciter, comme il est
démontré dans la section XX. sur le veiiige ;
(et il parait, diaprés un fait bien connu, que
cette circonstance a lieu relativement à la
matière contagieuse s les nourrices qui ont
eu la petite-vérole sont sujettes.^ avoir des
petits abcès sur les bras par le contact de
la matière varioleuse des enfans qu elles
soignent ; et lorsqu'on inocule un individu
qui a déjà eu la petite-vérole par inoculation
au bras , il n en résulte qu un phlegmon ou
ulcère enflanmié sans fièvre: ce qui prouve
que la matière contagieuse de la petite-vérole
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SfiCT. SiXXIIi. II. g. de la sensation. ^S
n a pas perdu 8a> faculté de stimuler la par*
tie sur laquelle ou Fapplique , mais qu'il
nen résulte pas une affection générale du
système. Voyez sections XII, vu. 6. XlX. X*
9* D'après les .faits quou a rapportés tou**
<^ant la peste ^ le catarrhe Virulent et: là
djssenterie. putride^ il parajU iw^ertain si ces
itialddies peuvent se contracter i.plus d^unè
fois ;. mais la syphilis et la gale* • sont indur
bitableinênt coiîJËEigieuses à Tinfini ; et comme
elles ne se guérissent jamais $pontanémeut>
inais eiLigent des remèdes qui agirent sansi
opération appare^ate ^ quelquestuiis ont cru
que la matière'CK^tagieu3e prpduit un prin-
cipe semblable., plutôt par . |]n..changemjeixt
chimique des fluides que . par ^HMi,. procédé
afuîmal , et que les remèdes sp4<!^iiS(|ues dér
truisent leurs yiilas en s"y Combinant chîi-
Biiquemexkt. Cette opinion est.tictorieusemeptt
combattue par Mjr ;J. Hunier, datis son traité
sur la maladie' véiitériep ne i àrft. L chap. i.
D'ailleurs V Cbtte • opinion a bi^soin d'être
appuyée sur l'analogie , car il n'y a point
de procédé; connu dans le cQrps : animal, qiai
aoit puremfsnt chimique ^ pas même la diges-
tion « et aucune de ces matières ne peut
être produite par des procédés. chimiques..:
ajoutez ^: ci^la qu'il est probable qu^ les
insectes que l'on observe dans les pustnlets
de la gale et dans les déjections de ceux
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95 Maladies Sect. iSLÎXllt. il. g^
qui ont la dyssenterie , ne 8on( que de»
effets et non des causes de la maladie; les
remèdes spécifiques qui guérissent la gale
et la maladie Ténérienne, comme le soufre
et le mercure f n agissent qu-en augmentant
^absorption de la matière dans les petits ulcè*
res qui accompagnent ces affections , et en
les disposant ainsi à se guérir : sans cela ils
continueraient à s étendre.
La raison pour laquelle la maladie Téné«>
rienne^ la gale et la teigne peuvent se con«
tracter plusieurs fois , tandis que les ma-
ladies qui sont accompagnées de £étre ne
peuvent être contractées qu'une fois , parait
consister en' ce que ce sont de^ maladies
plutôt locales que générales , et que par con-
séquent elles ne sont point accompagnées de
fièvre, excepté de celle de la suppuration dan^
leur dernier degré, lorsque la maladie est
mortelle ; de cette manière le système en
entier ne s'habitue pas à ces actions mor-
bides au point de cesser d'être affecté de
sensation , par un retour de la contagion.
Ainsi les matières contagieuses de la mala-
die vénérienne et. de la teigne affectent les
glandes lymphatiques , telles que celles des
aines , de la racine des cheveux et du col ,
où la dernière s'arrête ; mais on ne voit pas
quelles affectent les' vaisseaux sanguins,
puisqu'il ne survient pas de fièvre.
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Sect. XXXIII. II. 9* de la sensation. 97
II parait donc que ces espèces de con-
ta^ons ne sont pas propagées par le moyen
de la circulation , mais par la sympathie
des parties éloignées entr*elLes ; car si une
partie éloignée, telle que le palais, est mise
en mouTcment par association sensitiTC, et
que ce mouTcment soit le même que celui
des parties primitivement affectées par la
matière contagieuse, cette partie éloignée
produira une matière de la même espèce >
puisque toutes les sécrétions du sang sont
produites par le sang même au moyen des
mouvemens particuliers des extrémités déliées
de la glande sécrétoire ; car les divers flui*
des séparés , tels que la hile , la salive , le
8UC gastrique , etc* n existent pas tous^ ainsi
formés , dans les vaisseaux sanguins.
Cette sympathie particulière quil.y a entre
la gorge et les parties génitales , et qui pro«-
Tient d'une association sensitive ^ est suffi-^
samment prouvée , non seulement par la pré-
sence des ulcères vénériens à la gorge , mais
par un grand nombre d'autres, circonstances»
telles que Tesquinancie , Thydrophobie , cer^
tçdns rhumes, la strangulation, la croissance
de la barbe, et la mue de la. voix, dont nous
donnerons plus de détail dan$ la classe lYt
I. a. 7,
Pour être convaincu que la production
à^nne aussi grande quantité de matière con*
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98 Maladies Sect. XXXIII. ii. 9,
tagieuse que celle quon roît chez quelques
Tarîoleux dont le corps, est. souvent couvert
de pustules^ n'est due à aucune fermentation
chimique dans le sang , mais aux mouvemens
morbifiques des extrémités déliées des Tais-
seaux capillaires ou des glandes , soit rom*
pues ou entières, on n'a qu'à remarquer que
la quantité de matière correspond toujours
au degré de Pintensité de la fièvre, c'est-à-
dire aux exertions violentes des glandes et
des vaisseaux capillaires qui tei^inent les
extrémités du système artériel.
L'^évidence de cette théorie est encore ap-
puyée sur une circonstance observée par
Mr Huntcr dans son traité dès maladies vé-
nériennes : c'est quun individu à qui on
inocula la petite-vérole , et qui parut ensuite
être déjà affecté dé la rougeole, n'eut la pre-
mière maladie que lorsque la dernière eut
fini son cours : alors la petite-vérole suivit
sa marche ordinaire.
J'ai observé deux cas semblables que je
vais rapporter ici y parce qu'ils confirment
l'observation de Mr Hunter, et quils contri-
bueront à éclaircir cette partie de la théorie
des maladies contagieuses : j^en ai transcrit les
particularités dhme lettre de Mr Lîgthwood^
chirurgien à Yoxal, qui a traité les deux
malades, et qui, à ma demande après que
je les eus vues , tint unç espèce de journs^
de leurs mialadies.
* 1
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Sbct. XXXni. it. 9* de la sensation. 99^
Miss H. et miss L. , deux sœurs, dont*
l'une était âgée d'environ quati'e aiis et l'autre
de trois ^ furent inoculées le 7 Février 1791.
Le 10, il y arait une rougeur visible à la loupe
sur le bras de chacune d'elles ; le 11 les bra&
étaient enflammés au point de ne plus lais-
ser douter que l'inoculation eût pris : le i!i,
il y avait moins dlnflammation; le soir miss L,
eut une éruption qui ressemblait à la rou-
geole ; le i3, elle était considérable sur la
figure et la poitrine, avec beaucoup de fiè-
vre y en tout de même que dans la rougeole ;
on apprit alors que cette demièrcN affection
régnait dans une ferme du voisinage ; le
bras de miss H. était moins enflammé que
la veille. Le 14 1 l'éruption de miss L. était
universelle et la fièvre considérable ; le bras
paraissait guéri ; celui de miss H. était un
peu plus rouge ; on mit les malades dans
devL% chambres séparées. Le i5, le bras de
jniss L. était comme la veille y l'éruption
continua ; l'état du bras de miss H. avait peu
varié; le 16, l'éruption de miss L. touchait
à son terme et la fièvre avait cessé ; il com-
mençait à y avoir un peu de rougeur au
bras inoculé ; le bras de miss H. devenait'
plus rouge , mais elle n'avait aucun signe
de maladie ; le :20 ^ il y avait encore peu
de changement au bras de miss L. ^ mais
on y voyait quelques pustules ; l'état
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edby Google
loo Maûdieii Sect. XXXIII. ïl. 9.
de celui de miss^ H. a^ait fait peu de pro*
grès : depuis le 16 jusquà ce jour^ elle a eu
un peu de fièvre; le 21 , miss L. était comme
la veille; miss H. avait beaucoup d^inflam-
luation et un cercle rouge de la largeur dVn
écu sur le bras inoculé ; le soir elle eut
beaucoup de fièvre et l'haleine fétide ; le 22^
les pustules de miss L. faisaient des progrès ;
le cercle inflammatoire du bras de sa sœur
augmentait, il paraissait quelques taches rou-
ges sur différentes parties; et ce matin elle
a eu un peu de fièvre; le aS, miss L. avait
des pustules *en plus grande abondance, elles
étaient plus petites chez sa sœur où il
y avait une inflammation considérable aux
deux bras avec une seule pustule qui ten-
dait à la suppuration : depuis cette époque
ces deux enfans allèrent de mieux en mieuXj
et les pustules disparurent. «
Chez Tune de ces deux malades, la rou-
geole suivit son cours sous une forme plus
bénigne que Tordinaire , et chez loutre la
contagion parut être précisément suffisante
pour arrêter les progrès de la contagion va-
rioleuse , u^ais sans qu elle produisit elle-
même quelque maladie générale. Il parait
que la petite-vérole et la rougeole se rendi-
rent mutuellement plus bénignes. Gela ne
menerait-il pas à croire que si on les inocu-
lait toutes deux en même temps , aucune
B affecterait Pinoculé ?
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Google.
SECT.XXXIII.n.g. de îa sensation. tôt
Diaprés ces observations , je soutiens que
dans ces maladies la matière contagieuse
naffecte pas la constitution par une fermen-
tation, ou un changement chimique dans le
9ang , parce qu'alors les deux maladies au«
raient eu lieu en même temps et auraient
produit une troisième affection qui neut
pas ëté exactement semblable à Tune ou à
l'autre déciles ; mais qu'elles produisent de
nouveaux mouvemens aux extrémités cuta*
nées des vaisseaux sanguins y mouvemens
qui ^ pendant quelque temps , se font tous
les jours avec une augmentation d^activité
comme les paroxysmes de certaines fièvres ,
jusqu'à ce qu'enfin elles sécrètent ou produi-
sent j par ces mouvemens extraordinaires »
une matière contagieuse semblable.
Or, comme dans la rougeole il y a une
espèce de mouvement non naturel, différent
de celui qui a lieu dans la petite-vérole, il
est aisé de concevoir , que ces différentes
espèces de mouvemens morbifiques ne peuvent
pas exister ensemble , et par conséquent le
mouvement qui a commencé le premier doit
continuer jusqu'à ce que le système soit ha«
bitué au stimulus qu'il occasionne^ et qu'il
cesse d'être mis en action par lui ; ensuite
l'autre espèce de stimulus produira à son
tour la fièvre^ ainsi que de nouveaux mou*
Temens qui lui sont particuliers»
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los Maladies SzcT. XXXIII. ii. io«
xo. En considérant plus soigneusement Tac-
lion de la matière contagieuse , depuis que
la première partie de cet ouvragfe fut enyoyée.
k la presse, et ayant déjà affirmé dans la
se^t. XXII. IV. 3. 9 quil est probable que la*
matière yarioleuse est répandue, dans le sang,
je priai mon ami Mr Power , chirurgien à
Bosworth dans le comté de Leicester, d'es-
sayer si Ton pourrait inoculer la petite-yérole
au moyen du sang d'un yarioleux au lieu
de la matière des pustules t je pensai qu une
expérience de cette nature pourrait au moins
jeter quelque jour sur ce sujet intéressante
Toici un extrait de sa lettre s nLe 1 1 Mars 1793 j '
» j'ai inoculé deux enfans qui n avaient pas
» encore eu la petite -vérole, avec du sang
» tiré d'un malade qui était au second jour
» de l'éruption et avant qu elle ne fût com-
» plète. Je m'inoculai en même temps moi-*^
» même avec du sang du même individu^
» afin de pouvoir comparer les phénomènes
» qui ont lieu chez un individu susceptible
3» de prendre la contagion et chez un autre
» qui ne l'est plus. Le même jour, j'inoculai
» quatre autres enfans susceptibles de prea-
X) dre l'infection , avec du sang pris d'un autre
3» individu: au quatrième jour de l'éruption «
» les malades de qui le sang fut tiré avaient
» une petite -vérole bénigne , mais c'étaient
» ceux d^entre au moins vingt .malades qui
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Sect. XXXIII. II. lo. de la sensation. loS
» avaient le plus de boutons ; jHnséraî autant
» que je pus , du sang sous Tépiderme , et
» )e fis trois ou quatre piqûres à chaque
» bras. Le sang fut inocidé dans son état
2> de fluidité.
» Comme tous les phénomènes furent ana*
3» lognes chez tous les inoculés , ainsi que
)» sur moi-même , j^en donnerai seulement un
» exposé général. Le i5 Mars, on aperçut chez
D tous, et aussi sur ma main^ une légère dé^
j^ coloration sous-cutanée qui avait une ap-
3» parence tant soit peu livide ^ sans cuisson
» ni douleur. Le 1 5 , la décoloration était ua
» peu moindre ^ également sans cuisson ni
9 douleur. Chez les malades inoculés le même
» jour avec de la matière varioleuse , il y avait
X une inflammation considérable ; le 17 , la
9 décoloration était presque passée chez tous,
j> et il ne restait quune cicatrice sur ma
» main : ces individus furent tous réinoculés
» le 18 avec de la matière variolique , et
» eurent tous la maladie. ^
Mr Power observe ensuite, que* comme la
maladie était bénigne chez ceux de qui ou
prit le sang 9 on peut supposer que^ quoique la
matière contagieuse puisse être répandue dans
la masse du sang , elle pourrait être néan-
moins dans un tel état de division qu elle fàt
incapable de communiquer la contagion ; mais
U ajoute en même temps qu'il a délayé do
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î
\
to4 Maladies Sect. XXXIII. ii. lo,
}a matière Tariolique récente , dans cinq fois
son Tolume d^eau au moins , et qu elle a
néanmoins communiqué Pinfection, quoique
quelquefois , à la Térité , il Tait délayée au
point qu elle ne produisait plus aucun effet.
Les expériences suivantes furent faites à
ma demande^ par Mr Hadley chirurgien à
Derby , pour s assurer encore si le sang d'un
individu atteint de la petite- vérole , est capable
de communiquer Finfection. v Première expé-
rience. Le i8 Octobre lygS, )e tirai du sang
de la veine du bras d'un sujet varioleux ,
au second jour de l'éruption , et en introduisis
une petite quantité avec la pointe d'une lan*
cette entre l'épiderme et la peau du bras
droit d'un garçon Agé de neuf ans ; j'y fia
deux ou trois piqûres ; cette opération fîit
répétée le même jour avec de 1^ matière va-»'
riolique sur l'autre bras..
dLc 19^ les piqûres ^n bras droit étaient
entourées dhine légèrç inflamniation cutanée ;
le :20, l'inflammation était plus considérable
avec un léger degré de prurit , mais point
de douleur; le 21 « ayant examiné le bras k
la loupe f j'y trouvai Tinflammation moins
étendue^ et la rougeur se changeant en un
rouge foncé ou orangé ; le aa , l'inflammation
était presque passée; le aS^ il ne restait plua
rien qu une légère décoloration et une petite
croûte çur les piqûres. L'inflaœmatioi;! d^
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Google
Sbct. XXXni. II. 10. de la sensation. loS
bras inoculé arec la matière Tarioleuse an$*
mentait rapidement et la maladie qui était
d\ine nature bénigne, parcourut ses périodes
ordinaires.
» !i* expérience i j^inoculai un autre enfuit
dans le même temps et de la même manière
avec du sang pris aU premier jour de Férup-
tion ; mais comme les circonstances furent
les mêmes que celles de Pexpérience précé-
dente , je n en donnerai pas le détaih
» 3* et^périence : le ao Octobre , je tirai du
sang dHm inditidu qui était au troisième jour
de réruption yarioleuse, et au sixième depuis
le conmiencement de la fiétre éruptire; et
tandis qu^il était encore dans son état de
fluidité , j^en introduisis dans les deux bras
A^nn enfant de sept ans'^ le J2i , il paraissait
y avoir un peu d^inflammation sous la peau
à l'endroit des piqûres ; le ao, ^ Tinfiamma-
tion était considérable; le !33, elle était un
peti plus forte et Fépideitae un peu éléré.
»Le 249nuflammation était beaucoup moin-
dre y et il ne restait qu une tache brune ou
oratngée ; le a5 4 la décoloration était à peine
▼isible; ce jour-^là il fat inoculé arec de la
Hiatière Tariolique ; les progrès de Tinfection
suivirent le cours ordinaire, et il eut une
petite-vérole très-bénignè.
»Vers cette époque, je fus prié d'inoculer
xuûL jeune homme qu'on croyait avoir eu la
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to6 Maladies Sbct.XXXUI. ii. léf.
petite-yérole , mais les parens n'en étaient pa$
bien certains : j^introduisis dans un bras de
la matière Tariolique , et dans Fautre du sang
comme dans la 3* expérience : le second )Our
uprès Topération , les points de Tinoculation
étaient enflammLés , mais je crois que le bras
où. j'arais. inséré de la matière varioleuse
rétait un p^u plus, que Fautre ; le 5* jour ,
rinflammation était augmentée et paraissait
comme dans Pexpértence précédente; le 4*^
rinflammation était beaucoup diminuée et le
5* presque disparue : ce jeune homme fut
exposé en même temps à Tinfection naturelle ^
mais ne prit polat la contagion,
i>J'ai observé fréquemment (et je crois quil
en est arrivé autant à la plupart des prati-
ciens ) que si on insère de la matière . vario-
leuse dans le bras d^un individu qui a déjà
eu la petite -vérole; Tinflaramation est beau-
coup plus considérable au second ou troisième
jour> que s'il n avait pas eu la maladie, mais
qu elle disparaît le quatrième ou le cinquième
jour.
s>Le a5> j'introduisis dans la* peau du bras
de trois antres enfans ^ du^.^ang pris aux
troisième et quatrième jours de.Vfâruption :
les circonstances furent , à trèa-p^u >de chose
près 3 les mêmes que dans la première et la
troisième éxpériepçes.: ces enfans furent en-
suite inoculés avec de la matière varioleuse ,
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Sbgt. XXXIII. n. to. de la sensation. 107
et eurent la maladie suirant le cours ordl*-
naire.
' 2>Les expériences ci-dessus furent faites atec
du sang pris- d*ane petite .veine de la maia
tm du pied de- trois à quatre. malades diffe*-
tens que j-arais inoculés à- cette époque* Je
les avais choisis sur cent soiicante individus',
comme ayant le plus grand nombre de bou«-
tons; la partie' fut lavée avec de Feau cltaude
avaut d*eu tirer du sang^ afin de. prévenir la
possibilité qu'il sy mêlât aucune des matière$
étrangères qui se trouvent sur. la> peau, j** -.
Goncluerons^nous de^là ï^pie ^ matière va-
rioleuse n'entre jamais dans les vaisseaux
«anguitts; mais que le mouvement morbifique
des vaisseaux cutanés autour du point de
rinsertiob^ continue à augmenter circulaire^
ment pendant six ou sept jours; qu alors la
quantité d'action -morbifique de ces vaisseaux
devient assez forte pour produire un accès
de fièvre et afiecter Festomac par des înoU'-
▼emens associés, et enfin quil se forme
entre Festomac et les autres parties de . la
peau une seconde association dé mouvement «
qui produit dans ces parties des mouvemens
morbîfiques analogues à ceux qui se font
dans le cercle autour du point de l'insertion
de la matière varioleuse? Il nous manque
encore beaucoup d'expériences et d'obserVa-
tions , avant que cette importante question
Digitized by
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io8 Maladies Sect. XXXIII. il. lo.
puisse être résolue dune manière satisfais
aante.
On pourrait dire que comiiie la matière
insérée dans la peau du b^as , fait souvent
gonfler les vaisseaux lymphatiques de lait*
selle , il parait dans cette circonstance que
la nature borne - là ses progrès ; et on ne
peut pas s'imaginer qu'elle puisse entrer dans ^
le sang par cette glande lymphatique , avant
que sa tuméfaction ne soit dissipée i d autres
phénomènes de la maladie peutent plus aisé^
ment se concilier avec cette théorie des
mouvemens sympathiques, quavec celle de
Tabsorption; par exemple, celui du temps
qui s'écoule entre le moment où se fait l'in-
sertion de la matière et son opération sur le
système, comme nous lavons dit plus haut;
car on voit le cercle autour de l'insertion aug-
menter et s'enflammer, et je crois qu'il subit
une espèce de paroxysme diurne de torpeur
et de pâleur avec une augmentation subsé-
quente d'action et de rougeur , comme dans
un accès de fièvre , tandis que si on sup-
posé que la matière circule pendant six ou
sept jours avec le sang sans produire de
maladie, elle devrait alors devenir moins
active , ou les vaisseaux devraient se fami-
liariser avec son acrimonie.
Il est beaucoup plus aisé de concevoir par
cette doctrine des mouvemens associés où
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SêcT. iXXIlI. lî. 10* de la sensation^ Î09
sympathiques des parties éloignées , commeikt
il se fait que Tinfection varioleuse ne peut
être reçue quUne fois, ainsi ^ue nous l'avons
expliqué , que de supposer qu'il se fait un
fchangement dans la masse du sang par une
fermentaliou quelconque.
Cette circonstance curieuse des deujc coti-^
tagions de la petite-vérolé et de la rougeole
qui n agissent pas en même temps , mais dont
Tune suspend son action jusqu'à ce que celle
de Tautré ait cessé, s'explique plus facilement
par la sympathie ou l'association d^actions
de la partie infectée avec d'autres parties
du système , qu'en supposant qiie les deux
contagions entrent dans la circulation.
La peau du visage est sujette à dé plus
fréquentes vicissitudes dai froid et du chaud^
en ce qu'elle est éltposée à Pair, et en con-
séquence , elle est plus susceptible d'associa-
tions sènsitives avec Festbmac que les autres
parties de la surface du corps ^ paroe que
leurs actions ont été plus fréquemment as-
sociées de cette manière j ainsi dans Tin-
commodité occasionnée par Teau froide prise
intérieurement lorsqu'on est échauffé et fati-
gué , il peut survenir une éruption au visage
produite par , cette sympathie ; de même
l'éruption rosacée qu'on remarque à la figure
des grands Buveurs vient prohahlement de
la sympathie de la peau du visage avec l'es-
Tome II. 8
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iio Maladies Sect- XXXIÏI. ir. lo.
tomae, plutôt que de celle qui existe entre
la première de ces parties ttle foie , comme
on le croit communément.
Cette sympathie entre Testomac et la peau
du Tisage est évidente dans Téruption de la
petite-vérole ; car , lorsque la maladie est
considérable , Péruption à la figure succède
imïnédiatement aux maux d^estomac. ï)ans la
maladie naturelle il parait que souvent Pes^
tomâc est primitivement affecté ^ soit seul ,
soit en même temps que les amygdales ,
puisque la matière existe seulement dans
Tair , et que mêlée avec la salive ou le mu-
cus des amygdales , elle est avalée et intro-
duite ainsi dans Pestomac.
Au bout de quelques jours, le cercle des
mouvemens irritatifs est dérangé par ce non-
veau stimulus , qui agit sur le mucus qui
lubrifie Pestomac, et il en résulte des nau-
sées, des vertiges et une fièvre diurne. Ces
mouvemens irritatifs dérangés augmentent
oXasï pendant deux ou trois jours, et alors
leur action augmentée produit certains mou«^
vemens sensitifs qui constituent Pinflamma-
tion, et à Paccès suivant de froid, lorsque
Pestomac reprend son activité , il survient ,
par association sensitive, des pustules inflam-
matoires à la peau , (lesquelles suppurent
ensuite ) , de là même manière qu une toux
résulte du froid aux pieds , comme nous
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^tCT. XJDLlll. lii. i. deïa sensation. \îi
Pavons vu dans la sect. XXV. i. i.^ et €0*01010
où le verra dans la classe tV. 2. i. 7. Sî
avant le commencement dé la fièvre , par
exemple^ le quatrième jour, on cautérisait la
|>eau du bras à Tendroit des piqûres de
rinoculation dans toute retendue de riiiflara-'
mation, ou qu'on l'emportât par Fins trUment
tranchant^ cela pourrait-il prévenir la mala-
die, comme on ci^oit que cette opération pré-
vient rhydrophobie ?
m. I. Lorsque lés nouveaux Vaisseaux, et
les anciens qui sont augmentés et qui con-
stituent l'inflammation, ne sont paS dis-'
tendus asse2 brusquement pour se rompre
et former une noutelle espèce de glande
jiour sécréter de la matière, comme nous
l'avons dit plus haut, si une circônstûface
quelconque diminue la sensation doulou-
reuse , la tendance à l'accroissement cesse ,
et peu après commence l'absorption, non
seulement de la quantité surabondante de
fluides déposés daris la partie enflammée ^
mais aussi des solides même les plus durs.
Ainsi pendant la seconde dentition des
enfans , les racines des premières dents »
sont totalement absorbées ^usqu à ce qu'enfin
il n'en reste pliis que la couronne, quoiquen
les ôtant quelques semaines auparavant on
trouve leurs racines entière*. Mt- pCuiiter â ob-
servé quelque chose d'analogue à ceci-, savoir^
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ai) Maladies Sect. XXXIIL m. i^
que lorsqu une parlie osseuse morte est prête
à S'exfolier ou à se séparer d^une partie ti*
Tante y elle ne se putréfie pas , mais reste
parfaitement saine, tandis que la surface de
la pa^rtie, intacte de Tos qui touche à la
partie morte , se trouve absorbée ; et c'est
ainsi que s'effectue la séparation. ( Medic.
commentai Edinb. 5. i. 4^5.) C^est de la
même manière que sont absorbés la matière^
calcaire des concrétions arthritiques , la
lymphe coagulable déposée sur les membra-
nes enflammées dans le rhumatisme , et le
oang extravasé ; matières solides et aussi
indissolubles que les nouveaux vaisseaux
produits dans rinflammation.
Cette absorption des nouveaux vaisseaux
et des fluides déposés dans les parties en-
flammées se nomme résolution : on la pro-
voque en faisant dabord usage des moyens
internes qui peuvent diminuer la douleur de
la partie^ et par conséquent ses nouveaux
mouvemens, tels sont les saignées répétées,
les cathartiques , les boissons délayantes et
le bain chaud.
Lorsque les, vaisseaux sont ainsi désemplis
et que l'absorption des nouveaux vaisseaux
et des fluides déposés est évidemment com-
mencée ^ on la détermine avec succès en
stimulant la partie extérieurement par des
solutions de plomb ou d autres métaux , et
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Sect. XXXIII. III. :i. de la sensation» 1 13
intérieurement par le kina et de petites doseif
dopium ; ainsi lorsque dans une ophthalmie
Fœil commence à pâlir, un fort collyre tel
quune solution de six grains de sulfate de
zinc dans une once d'eau, hâte rabsor|>tioix
et guérit la maladie en trè6-peu de temps s
au lieu que la même application faite quel*
ques jours plutôt a\irait augmenté Tinflam*
mation. De la même manière encore, après
les évacuations , Popium à petites doses peut
contribuer à provoquer Tabsorption des flui-
des déposés sur le cerveau , comme Ta ob-
servé Mr Bromfield dans son traité de chi*
rurgie.
2. Lorsquun abcès est formé par la rup«
tnre de ces nouveaux vaisseaux, la violence
de rinflammation cesse , et une nouvelle
glande sépare une matière nommée pus; en
même temps un moindre degré d^infiamma-
tion produit de nouveaux vaisseaux , que
l*ôn nomme granulations; si un bandage serré
n^en arrêtait pas Faccrois^ement , ou si toute
autre circonstance n'en provoquait pas Pab-
sorption dans la playe , ces granulations
s'élèveraient de beaucoup aurdelà du niveau
de la peau«
Ainsi Part de guérir les ulcères consiste
à produire dans la partie affectée une ten-
dance à Tabsorption qui soit plus grande que
Taccumulation de la matière. Lors donc qu*uii
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IH4 Maladies S.RCT- XXXIII. in. ;?•
liiUère de mauvais caractère sépare xinq
gi^an,4fï quantité 4ç no^atière sanieuse , oi^
p^ut QTX. diminuer la sécrétion par Pusagq
d'un stimijLlus quellconque^ tels que les pré-
fiarations de pl.Qmh^* de mercure ou de cuir
\re appliquées extérieurement : alors Fécou-
l^mept d-ç la ma^tière diminue et elle s épais*
^t , parce quç sçs p^irties lea plus tenues,
aont absorbées le% prémices..
, On a recommandé d|ins ces affections ains^
q\ie dans les ulcéra^tipns des poumons et dans^
quelques catarrKeSt W^^i abstinence prolongée^
de fiuides , de miême qufe dans Thydropisie
et le diabètes ; dans tous ces cas , cette absti-
nence peut avoir une tendance à augmenter
Vabsorplion des parties affectées ; et ains^
eniployée avec modération , elle peut pro-
duire dç bons effets.; mais elle peut devenir
dangereuse si on en usé avec excès , en pro-
duisant une soif ardente et conséquemment
la fièvre ou Finflammation. Lower de catar-
rhis; Davidson. « on pulmonary System; RoUo^
on diabètes. -
Mais rien ne contribue autant à augmenter
l'absorption danfi u^n ulcère que d^envelop-
per. le membre entier d'iun bandage enduit
de quelqu emplâtre , tel que celui de mi-
nium , afin de l'empêcher de clisser. A\\
jïkoyen de cette compression artificielle de
la peaa , Les pulsations artécielles agissent
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8ect. XXXîïI. îii. 5. de la sensation. 1 15
ayec une force redoublée pour provoquer le
cours ascendant des fluides dans les lym*
pbatiques à valTules.
Intérieurement pour provoquer Tabsorp-
tion des ulcères ^ U faut commencer par des
évacuans, puis donner ropium, le kina^ le
mercure et les' martiaux.
3. Lorsque le cours àe rinflammation a lieu
avec plus de violence et de rapidité, c*est-à*
dire ^ lorsque la sensation douloureuse occa-
sioiine une action désordonnée de l'organe ,
et que de cette grande activité naît une aug-
mentation proportionnelle de sensation dpu^
ioureuse, qui continue jusqu'à ce (pie toutç la
puissance sensoriale ou Tesprit d^animatio^
soit épuisé dans la partie^ il survient une mor-
tification comme dans Fanthrax , rinflamma-
tîon des intestins , dans les extrémités des
vieillards, ou dans les membres de ceux qui
s approchent du feu apr^s avoir été engourdis
par le froid. On voit par là pourquoi les
personnes faibles sont plus sujettes à la mor»*
tification que les personnes robustes , et pour-
quoi chez les premiers une moindre douleur
peut produire la mortification , parce que la
puissance sensoriale est plutôt épuisée en eux
par un excès quelconque d'activité. Je me
rappelle avoir vu un hbmme qui , le jour
précédent, avair fait deux postes dans une
chaise ouverte , étant attaqua d'une colique
«ju'il disait très-supportî^ble : lorsque Jeie vis^
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ii6 Maladies Sect. XXXIll. iv.
ellç ayait cesçé prescjue subitement -et san^
aucune évacuation ; le pouls était faible et
pas trop fréquent; mais çoi^ime son estomac
rejettait tout , je jugeai (pie les intestins
étaient gangrenés ; il mouri^t le jour suivant.
Il est assez ordinair<e aux malfides qui sucr
çombent à 1^ petite-yérole avjBc des bouto^xs
gangrené^ , et des tacbes pourprées dans les
interTalle^ , de n'éprouver aucune douleur ,
xnais de se trouver assez bien jusqùa^ der-
nier moment.
Récapitulation.
ly. Xiorsque, à la suite d'une torpeur préa-
lable^ les mouvemens d'une partie qraelconr
que du système , se font avec plus d'énergie
que dans les fièvres irritativçs , il survient
une sensation désagréable qui , conjointement
avcfi Pirritation, donne naissance à des actions
Xiouvelles dan§ quelque partie du système :
ces mouvemens constituent l'inflammation. Si
la fièvre est accompagnée, d'un pouls fort ,
comme 4^ns la pleurésie ou le rhumatisme,
on la nomme syno.què sensitiye , ou fièvre
çensitive avec forcç du pouls ; c'est ce qu on
nomme communément fièvre inflammatoire.
Si eU^ est accompagnée d'un pouls faible ,
on la nonune typhuç sensitif^ ou fièvre sen-
sitive avec débilité du pouls ou enfin typhus
gV^iviory ou fièvre putride maligne.
La synoque sensitive , ou fièvre sensitivç;
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Sect. XXXIII. IV. de la sensatlonp 117
avec force du pouls ^ est généralement accom*
pagnée d^inflammation locale comme dans la
péripneumonie et Thépatite, ainsi que de
beaujcoup de lymphe coagulable ou couenne
qui s'élève à la surface du sang à mesure
qu'il se refroidit dians le vase où on l'a reçu^
et que Ton croit provenir d'une augmentation
de la sécrétion muqueuse des parois des ar-,
tères épaissie par une plus grande absorption
de ses parties saline et aqueuse et qui est
peut- être changée par son séjour daus la
circulation.
Le typhus sensitîf ou fièvre sensitive avec
débilité du pouls est souvent accompagné de
délire qui est occasionné par une diminution
dans la quantité de puissance sensoriale^ ainsi
que de diverses éruptions cutanées.
C'est la douleur produite par l'excès, et
non par le défaut d'action qui occasionne
Pinflammation. Les actions morbides qui sont
ainsi produites par deux puissances sensor
riales , savoir Firritation et la sensation , sé-
crètent de nouvelles fibres vivantes qui allour
gent les anciens vaisseaux ou en forment de
nouveaux; en même temps ces nouvelles comr
binaisons laissent dégager beaucoup de calq-
rique. La rupture de ces vaisseaux ou leurs
nouvelles ouvertures causent une sécrétion
de matière purulente de diiBFérentes espèces,
toutes contagieuses, la première fois quelles
sont insérées dans la peau ou avalées avec
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Îi8 Maladies. Sect. XXXIII. iTt
la salive. Cette contagion n'agit pas au moyen
de la circulation , mais par des sympathies
ou actiqns associées , entre les parties pri*
mitivement stimulées par la matière conta*
gieuse et les autres parties du système. Ainsi
dans la petite-vérole naturelle , la contagion
est avalée avec la salive et enflamme Testo-r
mac par son stimulus ; Tinflammation vario*
leuse de ce viscère augmente tous les jours,
comme le cercle que Ton voit autour des
piqûres de Tinoculation , jusqu a ce qu'elle
devienne assez considérable pour déranger
le cercle des mouvemens irritatifs et sensi-
tifsj et produire ainsi àes accès de fièvre
accompagnés de nausées et de vomi^semens;
enfin , après que le paroxysme de froid ou
l'état de torpeur de Pe&tomac a augmenté suc-
cessivement pendant deux ou trois jours, il
8e manifeste une inflammation pustuleuse à
Ja peau qui communément commence au
visage, parce que les actions associées exis-
tantes entre la peau du visage et celles de
Testomac se sont plus souvent faites ensem-
ble que ceHes des autres parties de la sur-
face du corps.
Les matières contagieuses telles que celles
de la petite-vérole et de la rougeole , n agis-
sent pas simultanément sur le système, mais
les progrès du virus qui est reçu le dernier,
s'arrêtent jusqua ce que Faction du premier
jii,t cessé. Toute espèce de matière , mêmiç
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$?CT. XXXIU. IV. ds la sensation. i»^
celle des ulcères simples^ est probablement
contagieuse la première fois qu elle est ^ntro?
duite sous Tëpiderme ou d^^s Testomac ,
parce quêtant formée par certaines actions
morbides des extrémitéis des yaisseaux, elle
a la jpropriété dVn^çitar des jetions morbide^
analogues dans Içs extrémités des autre^
Tàisseaux avec lesquelles çUe ^s^t en con*
\sict ; et cQux-ci , p^r sjmpatbie pu par asso-
ciation de mouyemens , produi$ent dea action^
morbifiques $eml;>lables dan3 les parties éloir
gnéesi dii système , aai^s entrer dans la cir?
çulation* AinsjL riuocijlatiipnL, du sang d'un
yarioleux ne cpnunu^iquq point ^ petite-
yérole à un autre individu^
Lorsque. , par l'absorption , les nouveaux
yaissçaux ou fibr^ sont reportés dans Iç
torrent de la circvlatioii , rinÇammation cesse.
On obtient cet effet après Içs éyacuations^
nécessaires , au moyen, des stiipulans exter-
nes et des b.andageç ; mais lor^qu^ r^ctioi^
des yaisseai^ix e^t très-grajnde , il peut en
résulter une mortification de la partie par
suite de Vépt^iseine.nt de la puissance seu-
soriale^ ce qui, néanmoins, afriye aux per-
sonnes faibles san^ qu elles éprou^vent beau-
coup de doule\:^r et si^ns que Tinflammation^
préalable soit très-forte; et seinblable k la
paralysie parti ejle, on peut la regarder commet
une espèce de mort naturelle cbez le^ TieîU
lards en qui une pa^rtie^ meurt avant le tout.
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120 Maladies, Sect. XXXIV*
SECTION XXXIV.
MALADIES DE LA VOLITION.
I. I. Définition de la volition* Les moupe^
mens que Von nomme involontaires sont causés
par la volition. Désirs opposés les uns aux
autres. Délibération. Uâne de Buridan ou
Vâne de Vécole ^ entre deux hottes de foin.
Déglutition de la salii^e contre la volonté.
Distinction des moui/^mens volontaires d^ai^ec
ceux qui sont associés aux mout^emens sensi--
tifs. 2. Douleurs par excès et par défaut de
moui/emerU. On n^eprouçe point de douleurs
pendant un exercice volontaire violent ^ par
exemple dans Vaccês de Jroid d^une Jièvre ùi'
iermittente , le travail de ^enfantement , la
strangurie , le ténesme , le vomissement ,
Vanxiété dans les fièvres , et dans la convuU
sion d^un muscle blessé. 5. De* la rétention
de la respiration et de celle des cris dans la
douleur. Pourquoi les cochons et les chiens
crient lorsqu'ils souffrent^ et non les moutons
et les chevaux. Du grincement des dents et
de Vaction de mordre pendant la douleur. Powr»
quoi les animaux enragés mordent les autres^
4. Explication- des convulsions épileptiques ;
pourquoi les accès commencent par un trem*
blement de la mâchoire inférieure} action de
se mordre la langue et grincement des dents j
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Sect. XXXIV. de la polition. lat
pourqtioi les imouçemens compulsifs se telâchpnt
alternativement. Explication du phénomène du
rire. Pourquoi les enfans ne peuvent pas se
chatouiller eux-mêmes. Comment quelques per-
sonnes meurent d'un rire inextinguible. 5. Des
spasmes cataleptiques ^ du tétanos ^ des crampes
douloureuses. 6. , Explication de la syncope.
Pourquoi^ dansla syncope ^ on n'aperçoit aucun
des objets extérieurs. 7. De la paralysie^et de
V apoplexie à la suite des exercices violens.
Maladie de mistriss Scot. De la paralysie et
de Papoplexie produites par l'exercice de la
danse , du patin et dé la natation. Maladie de
Mr Naim. Pourquoi les paralysies ne sont pas
toujours précédées immédiatement par des exér-
tions piolentes^ Paralysie et épilepsie par niala^
die du Joie. Pourquoi le bras droit est plus
souvent paralysé que le gauche ; comment les
membres paralytiques recouvrent leurs mouve-
mens sensuels. II. i. Maladies de mouvemens
sensuels par excès ou défaut d'exertions vo-
lontaires, a. De la manie. Différence entre
elle et le délire. 5. Pourquoi l'homme est plus
sujet à l'aliénation mentale que la brute. 4* -^u
soupçon^ du manque de honte et de propreté.
5. Les insensés supportent le froid ^ la faim
et la fatigue. Charles XII. Roi de Suéde.
6. Délire agréable et folie. Enfant chevau^
chant sur un bâton ; insensibilité du martyr
aux douleurs. 7. Dfi l'hydropisie. 8. Inflamrna^
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tài Maiàdiès Sect. JdCXlV. i. li
tion guérie par Valiénatwh mentàk. 111. i. Dou^
leur^ appaisées par la rêverie; la rêverie est
ime eàcertion des ràouvemèhs volontaires et sen^
sitifs. a. OhserPatioh d'une rêverie. 5. D^unè
dame supposée avoir deux dmes. 4* Méthode
de calnier les douleurs.
!.,.A
VANT dé commencer cette section
sur les maladies dtls mouVemèns volontaires^
il est nécessaire de prévenir que dans cet
ouvragé le mot volition n est pas exactement
pris dans son acception ordinai^è ; j^ai dit
dans la section V, que la volition a avec le
désir et Taversion la même ànalbgie ^ qu a la
sensation avec le plaisir et la douleur , et
quainsi lorsque le désir ou l'aversion pro-
duit une action quelconque des fibres mus-
culaires ou des organes du sentiment , on la
nomme volition^ et les actions qui ont lieu
en conséquence se nomment actions volon-
taires. 11 parait résulter de-là que les mou-
vemens de nos muscles ou nos idées peuvent
être produits par suite du désir ou de Taver^
sîon , sans que nous ayons la faculté de les
empêcher ; et cependant ces mouvemens
peuvent être nommés volontaires , selon ma
définition du mot volition , quoiqu en langage
vulgaire on pût les nommer involontaires.
Les objets dit désir et de Paversion sont en
général éloignés de nous ^ tandiis que ceux
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Sect. XXXlVé !• I • delà volition. \ rA
du plaisir et de la douleur agissent immé-
diatement sur nos organes; ainsi ^ avant que
le désir ou Tayersion agisse au point de pro-
duire des actions , on a généralement le temps
de délibérer ; cette délibération consiste à
découvrir les moyens d^obtenir l'objet désiré,
ou* d'éviter celui qui répugne > ou à eiami*
ner les conséquences qui peuvent en résulter
en bien ou en mal. Dans ce cas, il est évi-
dent que nous avons la faculté d'ajourner
l'action proposée ^ ou de nous y livrer 5 et
cette faculté de choisir, soit que Inaction ait
lieu ou non , se nomme en langage or4inaire
PoliUon ou volonté^ au lieu que dans cet
ouvrage le mot volition signifie simplement
Tétat actif de la faculté sensoriale de pro-
duire des mouvemens par suite du désir ou
de laversion , soit qu oh ait la faculté de
8 abstenir de cette action, soit qu'on ne l'ait
pas, c'est'À-dire, soit que nous fassions quel-
ques actions en conséquence des désirs ou
des aversions contraires^ ou que nous ne
les fassions pas«
Si les objets du désir ou de l'aversion sont
présens,, il n'est pas nécessaire de recher-
cher ni de comparer les moyens de les
obtenir, et on ne délibère pas toujours sur
leurs conséquences , c'est*à-dire qu'aucune
délibération ne survient nécessairement , et
conséquemment la faculté de préférer d'agir
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t!4 Maladies Sèct. XXXlV. 1. 1^
ou de né pas agir , n'est pas mise en jeu.
11 est probable que ce double usage du mot
volition dlans toutes les langues , à embar-
rassé les métaphysiciens « qui ont disputé
sur le libre arbitre et le fatalisme ^ tandis
que d'après lanalyse ci-dessus , il parait que
pendant le sommeil ^ nous n*employons au-
cune exertion yolon taire , et que , pendant la
teille, cette exertion est lé résultat dû. désir
ou de Favcrsion.
Vouloir est agir en conséquence du désir;
mais le mot désirer s'applique à quelqu objet,
quand ce ne serait que de se délivrer de la
peine que cause le désir; car désirer sans
but ou sans objet n'est point désirer; donc
Texpression désirer , renferme Faction et
l'objet ou le motif; puisque l'objet et le motif
du désir ne sont qu'une même chose , d'où
il suit que désirer sans objets c'est-à-dire,
sans motif, est un solécisme contré la lan-
gue ; c'est demander si Ton pourrait manger
sans alimens ou respirer sans air.
D après cette définition de la volition, il
parait que les convulsions des muscles, comme
dai7j les accès depilepsie, peuvent être regar-
dées comme involontaires dans l'acîception
vulgaire du mot, parce qu'il n'y a point de
délibération entre le désir ou l'aversion et
l'action subséquente ; mais dans le sens du
mot) comme je l'ai défini^ ces convulsions
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SfiCT. XXXIY. ï. i. de fa paUtian^ jaS
apl^artiérinent à la classe des mouVemens
Tolontaires , comme on le yerra dans la
classe m. Si cette acception du mot cho«
que les idées du lecteur,! il peut y substi*
tuer les termes d'actions volontaires morbi*
dest ou ceux de nîouYemens rësultains de
Faversion.
Si quelqu tin désire être guéri de la fièrre ^
et qull ait en même temps une aversion (ou
désir contraire) d'àvalér une once de kina y
il balance désir contre désir ^ ou aversion
contre aversion ; et de cette manière il ac-
quiert la facidté de choisir , qui est Taccep-
tion commune du mot vouloir } mais dans
Faccès de frc^id de la fièvre^ après avoir
reconnu que le tremblement ou Texertion
des muscles sous-cutanés , soulage les dou-
lenrs du froid , il exerce immédiatement
cette action de la volition, et tremble aussitôt
que la douleur et Faversion qui en sont la
suite, reviennent, sans quil intervienne au-
cune délibération ; cependant cette action ^
aussi* bien que celle d'avaler une once de
kina, est causée par la volition, et cela niéme
quand il tâcherait vainement d'empêcher
cette volition , par une volition contraire
plus faible/ Ceci nous rappelle la fable de
ràne entre deux bottes de foin, où on sup-
pose que les deux désirs se contre-balancent
tellement l'un l'autre qu'il ne touche à au-
Tome IL 9
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i26 Maladies SicT. XXXIT. t. i;
cane des deax bottes et meurt de faim. Ot^
comme on suppose ainsi que deux désir»
ëgaux et opposés se balancent mutuellement
et empécbent toute action , il s'ensuit que
ai Ton 6tait tout^à-coup une de ces bottea
de foin , FAne se porterait irrésistiblement
Ters Tautre , ce qu on pourrait , dans Faccep*
tion vulgaire du mot^ appeler un acte invo-
lontaire, mais qui y dans notre acception de
ce nM>t, serait classé parmi les^ actions ro*
lontaires^ comme je Tai expliqué plus haut.
Par conséquent 5 délibérer c'est comparer des
désirs ou des aversions opposées ^ et le désir
ou Taversion qui intéresse le plus prévaut
enfin et détermine Faction ; c'est ainsi que^
lorsque deux douleurs sont opposées Fune
& Fautre , la plus forte ou la plus intense
produit Faction ; de même que dans la pieu*
résie> la douleur de la aufibcation produirait
Texpansion des poumons, mais la douleur
occasionnée par Fextension de la membrane
enflanunée qui tapisse la poitrine, s^oppose
à cette expansion , et Fune ou Fautré de ce»
douleurs prédomine alternativement.
Lorsqu'une personne meut rapidement m
main à peu de distance des jeux d'une autre,
cette dernière ferme les paupières sur le
cbamp ; cette action se nomme vulgairement
involontaire , parce qu on n a pas le temps
^e délibérer ou d'exercer un désir ou une
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^
^BÊT. XXXIY. I. I. delà voUtion. t^
àTersioii contraire ; mais dans cet oUTrage y
je la nommerai Tolontaire ^ puisqn^cUe est
«causée par une faculté de la volition , et
qu^après quelques essais on peut éviter ces
clignotemens par une yolition contraire ùvl
résistante.
La puissance dés Tolitions résistantes est
lien évidente dans laction de Mutins Scas-
irola^ qui^ dit<^n, mit sa main sur un brasier
devant Porsenna ^ et Yj laissa consumer pour
)a punir davoir trahi son dessein de tuer
ce monarque. Dans cette circonstance laver-
^ion pour la perte de la renommée , ou le
désir non-satisfait de servir son pays^ deuit
passions alors d'une prodigieuse énergie ,
remportèrent eii lui sur le désir de retirer
sa main^ désir que devait lui inspirer la dou-
leur. A ces volitions opposées on peut ap-
pliquer ce vers du poëte :
VlirGIT AMOR PATRIJI, LAUDUMQXTB IMMBK8A CXTFIDO*
Si on prescrivait à un homme de rester
une minute sans araler sa salive^ il Favale*
rait bientôt contre sa voLQNxi , selon lac-
ception du mot; mais cette action aussi est
volontaire , parce qu'elle se fait en rerttt de
la &culté de la volition , et c'est ainsi qu'il
Ceiut l'entendre* Lorsque la puissance de la
volition s'exerce sur quelqu'un de nos 8ens>
ildevient plus pénétrant, comme dans Tatten^
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jlqR Maladies Sect. XXXIY. i. f •
lion qu0 nous prêtons à des bruits faiblei
pendant la nuit. Voyez sect. XIX. 6. Ainsi
notre attention se portant sur larrière-bouche'
par le désir de ne pas avaler la salive^ rend
cette partie plu» sensible ; et le stimulus de
la salive est suivi d'une plus grande sensa«
tion ^ et eoBséquemment du désir de lavaler.
De sorte , que le désir ou la voUtion qxd
suit la sensation augmentée de la salive a
plus de force que le désir préalable de ne
pas lavaler. Voyez larticle : deglutitio invita.
De même , si un bchnme qui a de la pudeur
désire n avoir point envie d'uriner , lorsqu'il
est avec des dames , soit às^ns une voiture «
soit dans une assemblée « cet ac^e. de voli'
tion même amènera circonstance qu'il cber-
cbe à éviter, comme je viens d« Vexpliquerf
au. point que ).'ai vu une fois une aliénation
partielle d'esprit que Ion aurait pu nommer
diabètes volontaire^ qui fut occasionnée par
la peur, (et par l'aversion subséquente) de
ne plus pouvoir uriner du tout.
11 est encore à propos d'observer» ici^ pour
prévenir toute confusion entre les môuve-
mens volontaires et les mouvemens sensitifs
ou associés^ que dans tous les cas où il se
fait de violens efforts , pour soulager la dou-
leur , ces efforts sont d'abord des actions
volontaires ; mais après qu ils ont été répétés'
fréquemment afin de soulager certaines dou-
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Sect. XXXIV. I. I. de la voUtton. lag
leurs, ils deyiennent associés avec elles, et*
cessent alors d'obéir à la Tolonté : comme
dans la toux , Tétemueinent et la strangurie.
^rmi ces mouvemens , ceux qui contribuent •
k éloigner la cause du mal , comme les ac«o
fions des muscles abdominaux dans lenfan*
tement, ou le vomissement, quoique origi«^
nairement excités par la Tolition, sont défi-
nis ici sous le nom dç mouyemens sensitifs;
mais les actions des 'muscles ou des organes
du sentiment qui ne contribuent pas à éloi-
gner la cause du mal , comme dans les
conrulsions générales ou dans la manie ^
sont nommées mouvemens volontaires , ou
mouvemens^ produits par aversion, quoique
vulgairement on les nomme mouvemens invo-
lontaires. Ces actions sensitives irréprima*
bles , qui contribuent à écarter la cause* de
la douleur ^ se font uniformément et invaria^»
blement^ comme dans la toux, ou rétemùe-
ment ; mais les mouvemens déterminés par
Taversion, non pour éloigner^la cause de la
douleur , mais pour en prévenir la sensation »
comme dans les accès d'épilepsie ou de ca-
talepsie , n'oàt pas lieu uniformément et
invariablement, mi^is passent dune série dé
muscles à une autre , comme \e Texpliqueral
plus bas , et d après cette remarque , elleg
peuvent aussi se distinguer des premières. '
fjfi même temps « lès mouvçmeos <|ui sont '
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|3o MalcuUes SscT. XX^iy. i. iï.
excit^a par un stynulus continuel ^ ou par
association réciproque ^ ou immédiatement
par des sensations agréables ou doulourea^
ses^ peuvent être nommés avec raison mou-*
yemens involontaires . tels que ceux du cœu|;
et fies artères , parce que la faculté de 1»
Tolition les affecte rarement , à moins qu elle
ne soit en trop grande quantité , comme dans
Les maniaques.
tx. lïous avons observé dans la sect. XIY^
çur la production des idées ^ que les partiesi
^u système que Von nomme ordinairement
organes 4n sentiment sont susceptibles d^éprouT
ver de la douleur par Texcès du stimulus
des objets qui par leur nature sont propres
Il les affecter , tels qu\me lumière trop vive ,
un son trop fort^ ou une trop grande com-*
pression ; mais que ces organes n'éprouvent
pas de douleur, par )e défaut ou Tabsence
de ce stimulus , comme dans l'obscurité ou
le silence , tandis que les. autres organes de
perception que l'on nomme en général ap*
petits, comme ceux de la faim 3 de la soif^
du défaut de cbaleur ou d^air pur > sont sus-
ceptibles d'éprouver de la douleur par le
manque aussi biea que par Fexcès de leurs
étimolans appropriés.
; Cet excès ou manque de stimulus ne doit
cependant être considéré que comme \^
/cause éloignée de la douleur^ la cause im-
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Sect. XXSXy» I* 2. de la voUtion. >f 5r
^nédiate étâaat Fexcès ou Tabsence At l-àctio&
aaturelle de la partie affectée « conformément
k la sect» lY^ t> Il en résulte quon peut
diTÎser toutes ies douleurs physiques e^L
douleurs pair excès ^ et par défaut de mou«-
Tement; cett£ distinction est dune grande
importance^ pour la connaissance et le trair
tement de beauccHip de maladies. Car de
même que les douleurs par excès de mouf-
Tement, sappaisent graduellement^ ou sont
4en général suivies d'inflammation , de même
celles par défaut de mouyement, disparais»-
8ent par degrés, ou sont suivies en général
de convulsions ou de manie. On peut aisé*
.ment distinguer ces douleurs les unes des
autres par cette circonstance, que les pre-
mières sont accompagnées de chalem* à la
partie douloureuse, ou par tout le corps,
tandis que les dernières existent sans aug-
mentation de cbaleur , et sont même générale*
ment accompagnées de froid aux extrémi);és,
ce qui est le vrai signe caractéristique de ce
quon a nommé douleurs nerveuses»
Ainsi^lorquune matière acrimonieuse, telle
que du tabac pu de la chaux j^ tombe dan$
Toeil; la douleur ^ Tinflammation et la cha*
leur ^ont le résultat de FeiLcès du stimulus;
mais la faim excessive , la migraine ou le
clou hystérique, sont accompagnés de froid
4es extréqutés ^t de défaut de circulation.
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l3a J^aladies Se<5T. XXXÏ^. I. :j.
Lorsqaon est exposé au grand froid^ la doub-
leur que Ton éprouve par 1^ défaut de cha-
leur est ^cc^ompâgnée d'une suspension deg
mouvemens du- système vaâculàiré / de sorte
î|ull né Survient poiht d'inflammatitfti , inaîs
bien une grande appétence de chaleur et
ùii tremblement des mUscles sous- cutanés '^
qui n'est proprement quunë conirtUsibn oc«-
casîonnée par la douleur que produit le dé-
faut du stimulus de la chaleur.
Nous avons déjà dit que comme la sen-
aation consiste dans <^ertaiiis înôuvémeus du
sensoriuïil^ qui commencent à quelqu'une de
ses extrémités et se dirigent vers son centre»
de même la vôlition consiste dans certains
autres mouvemens du sensotium/ qui côm-
ihencent à son centre et se propagent vers
quelqu'une de ses extrémités. Cette opinicni
qu il existe deu:ic grands agens dû mouve-
ment dans la machine animale , est confirme
par le fait que jamais' ils n existent en même
temps universellement où à un grand degté;
car tandis que^ nous déployons fortement nos
niouvemens volontaires , nous ce'ssons dé
ressentir la douleur ou le malaise* qui nouai
a induits à exécuter ces mouvemens.
Ainsi) pendant le combat du pugilat « ou
de lesorime , les combattans ne ressentent
âe la* douleur que lorsqu'ils ont cesse i Tas-
saut; de même au' cémmencemeat des acc^s
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Sect. XXXIY. I. 9. delà voUtion. iSÏ
de fièvre^ la sensation douloureuse du &oid
diminue pendant que le malade frissonne et
claque des dents; s^il cesse ces mouvemens,
le froid ' reVient , et il est ainsi continuelle*
ment porté à réitérer ces frissonneniens , qui
lui ont procuré un soulagement momentaiïé.
La niéme chose arrive dans les douleurs de
lenfantement : les efforts d^ la . femme en
travail modèrent la violeuce des douleurs
pour un certain temps , mais elles rerien*
nent bientôt après quelle a cçssé de faire
ces efibrts; il en est de même dans plusieurs
autres maladies douloureuses , conune dand
la strangurie , le ténesme et les efforts dti
Tomissement: toutes ces sensations désagréa*
blés sont diminuées bu calmées pouv' un
certain lemp^ par les dÎTcrsés e^certions
qu'elles occasionnent, et reyiennqnt alterna*
tiTement avec elles*
Dans quelques fièvres lanxiété est une^
êxertfon presque continuelle de cette nature ^
excitée pour modérer quelques sensations
désagréables ; )es efforts réciproques et oppou
ses dun' ver blessé , Teinprosthotonos e.t
l'opisthofonos alternatifs de quelques ma^-
dies spasmodiques , et les intc^rralles de tou-
tes les conyulsionsV quelles q^e soient leurjS
causes, semblent; être dus à cette circon*^
étance des lois de lanimation , qu une exer-
tiqu grande et universelle ne pçut pat
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Çoogk
ï^ Maladies Sect; XX21Y; i. 5,
exister en même temps quune sensation
grande et nnÎTerseUe, quoiqu'elles paissent
exister alternativement; ce qui piBut, pro-r
/ baUement « s expliquer par cette loi plus
générale^ qne toute 1^ puissance sensoriale
étant épuisée dans un mode dexertion ^ il
n'en reste plus pour aucun a^tre t de-l& ré^
suite que la syncope ou lapoplexie tempor
ratre succède aux convulsions épilept^ques*
5. Ainsi) lorsqu'on est affligé par une douleur
Tiolente dont on ne peut éviter ou éloigner
la cause ^ on apprend bientôt à trouver les
moyens de la calmer en faisant quelques
efforts volontaires et violens , comme ceux que
nous venons d'indiquer, et on est porté na-
turellement à faire à cet effet usage des
inuscles qui, depuis TenCance^ sont habitués
à être le plus fortemient et le plus fr^quemr
pient exercés.
' Or les muscles que les enfians employent
le plus fréquemment^ dès le nioment de leur
naissance^ sont ceux de la respiration, et c'est
pour cette raison que nous prenofis Thabi?
tude de retenir notre haleine en même temps
que nous faisons de grands efforts poixr Tex-
piration, afin de mitiger une douleur inévi-
table ; ou bien nous laissons échapper Pair
seulement par une petite ouverture du larynx ^
et nous crions avec force , lorsque la doUT
|trar est trop forte pour être soulagée p^»
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$tc7.SXXIV. u i. delà poUtiof. iSS
le premier mode d^exertion; ainsi Içs eufaxis
jettent des cris pour diminuer les^ peines soit
àxjL corps ou de l-esprit, telles que celles qui
proyi^nnënt de" la colère ou de la peur d'être
ImiUus.
On peqt fiure obseryer à c« sii}et que les
animaux chez qui les muscles de la respira^-
tion ont été }e plus souvent et le plus Tio^
lemment exercés , comme dans Faction de
parler, d'aboyer ou de grognc^r, tels q^e les
enfans , les c)xiens et les cochons , crient
beaucoup plus, lorsqu*ils souffî^çnt, que les
autres animaux , qui n ont que peu où poiut
de langage dans Içur manière ordinaire de
▼ivre 5 comme sont les chevaux , Içs moutons
et les Taches.
Les efforts les plus fréqu^ns et les plus
actifs auxquels les enfans se livrent ensuite
le plus yolontiers , sont ceux des muscles
qui servent à mordre; les substances dures ;
en effet les efforts dç cçs musclas sont
très-puissans d^us la mastication ordinaire^
comme on peut lei remarquer par la dour-
leur quon éprouve lorsqu'un morceau d'os
se rencontre fortuitement parmi les ali-
mens ; cela est plus évident encore par ce
que ces muscles agissent avec tant de. désa-
vantage mécanique, particulièrement lorsque
nous mordons avec les dents incisives ou
canines , qui sont les premières formées , ^
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i56 Maladies Sbct- XXXIV. i. 5,
qui 9 par conséquent , sont les premières
hi^bituées à une exertion violente.
C^est ce qui fait que lorsqu'un indÎTidu
souffire une grande douleur, dont il ne peut
éloigner la cause , il serre fortement les dents»
ou mord quelque substance avec beaucoup
de force , ce qui est un autre mode d^exer*
tion violente pour produire un soulagement
niomentané : de-là vient notre proverbe que
lorsqu il n y a point de remède au mal , il
ne reste qu*à grincer les dents et à souffrir,
et qu'on dit que les peines de Penfer sont
accompagnées de grincement des dents.
Dans des douleurs spasmodiques violentes,
jVi vu plusieurs personnes , mordre non seu*
îement leur langue , mais même leurs bras
ou leurs doigts , ou ceux des assistons , ou
quelqu autre objet qui se trouvait près d^ellesi
j^en ai vu frapper , pincer ou déchirer les
autres ou eux-mêmes , particulièrement la
partie de leur corps qui était souffrante dans
te moment. Homère dit que les soldats qui
meurent sur le champ de bataille par des
blessures douloureuses, mordent la ^poussier
re. C^est encore ainsi que dans la colique de
plomb , on dit que les malades se mordent ,
et que les chiens attaqua de cette maladie
mordent la terre sur laquelle ils sont cou-
chés. Il est probable que les tentatives de
mqrdre chez les chiens enragés , et la fur^Wi
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Sect. 'XXÉIV. 1. 4. delà voUtàoju 15/
des autres animaux hydrophobes prorieniieiit
de la même cause.
4* Si les efforts de lios mouvemeiis toIou^
taires se fout ayec plus d'énergie encore pour
te soulagement de quelque sensation désa-
gréable , il surrient des convulsions ; telles
sont les diverses espèces d'épilepsie , et quel-
ques paroxysmes hystériques. Dans toutes
-ces maladies il y a production de douleur
ou de sensation désagréable , souvent causées
par des vers ou des acidités dans les intes^
tins y quelquefois par Taffection ^^vol nerf
dans le cèté^ ou dans la tête, et d^autrefois
par les douleurs que cause une maladie du
foie.
Chez quelques individus , il survient un
degré de douleur plus insupportable dans una
partie éloignée de la cause , par Teffet d^une
association sensitive , comme nous Pavons
déjà dit ; dans ces cas les douleurs sont por*
tées au point que je crois fermement qu'il
n^est pas de tortures artificielles qui puissent
égaler quelques-unes de ces douleurs dont
j^ai été témoin; et. je suis fondé à penser que
la vie n aurait pas duré long-temps , si ces
douleurs n eussent pas été allégées 'ou sup-
primées par la convulsion générale des mou-
vemens volontaires , ou par une démence
momentanée. ^ . "«
Chez quelques-uns de ces malheureux^ j'ai
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fis ' Maladies Sect; XXXIV. i. 4«
*a la douleur portée à un degré inéxprima*
ble, avant que lés convulsioné n eussent lieù^
et elles étaient précédées de cris et de grifi*
cismens dés dents ; chet dWtres comme dans
Tépilépsie ordinaire , la contulsioii surTénait
imniédiatemënt après le commencement de5
sensations désagréables ; et comme la stupeur
6ùit fréquemment les convulsions, lès mala-
des né paraissaient 6ë rappeler que d^une
douleur à Testomac , qui précédait Taccès «
oU dé quélqu autre sensation désagréable , ou
le plus iouTént ils ne se souvenaient aucu-
nement de la causé immédiate du paroiiysme^
Mais même dans Péspèce d^épilepsie où lé
malade ne sé rappelle pas de la douleur qui
a précédé , lés paroxysmes sont généralement
devancés par un inouvemelit tremblotant de là
mâchoire inférieui'e dans lequel on se mord
la langue f ensuite lés dents sé serrent avec
violence , , et lés yeux soùt convulsifs avant
le commencement de la convuléion générale :
toutes ces actions sont autant d^èfifortà pour
calmer la douleur.
Nous avons dit plus haut séct. Xll. i. 3.»
pourquoi ces mouvemens convulsifs sont al-
ternativement détetminés et absens. Lorsque
les efforts sont tels qu*ils procurent un sou-
lagement passager à la douleur qui les ex-
tite^ ils cessent pendant un certain temps >
jusqu'à ce que la douleur sé renouvelle , et
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^Cr.XSXVt.ié4* itlavoUtion. 1S9
alors il sd fait encore de nourelles élertioiii
pour la sotilager.' Nous en Toj^ons tous le«
jours des exemples dans le rire fort eft réitéré
de certaines personnes ; la sensation agréa*
ble qui excité à rire s'élève momentanément
ail point de changer de nom et de devenir
douloureuse; les mouTemens couTulsifs dea
muscles de la respiration appaisent le mal
pour un temps ; cependant on ne teut point
renoncer au plaisir, et aussitôt on met ua
terme à cet effort ; alors le plaisir revient et
presqu'à Finstant se cliange encore en dou-^
leur. U n est personne qui n'ait ressenti 1*
douleur dun rire immodéré s on a vu des
enfans qu'on chatouillait , tomber dans des
convulsions générales et d'autres qui sont
tnorts à force de rire; il est probable que
^ela provenait d'une paralysie qui succédait
à l'action long-temps continuée des muscles
de la respiration. Ceci explique la raison
pour laquelle les enfans qu'on elcite si aisé-
ment à rire en les chatouillant, ne peuvent
pas se chatouiller eut-mémes jusqu'au rire;
laction de krurs mains dans cette tentative
pour se chatouiller, empéx^he qu'aucun effort
des muscles de la respiration soit nécessaire
pour diminuer l'excès de l'affection du plat-
wp. Voyez sect. XVII. m. 5.
L'histoire nous apprend que Chrysippe est
mort à force de rire , de ce qu'on avait invité
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j4o Maladies Sect: XXXIV; i. 4«
un Ane à souper avec lui^ On dit la même
clbose d*un Pape qui, étant malade au litj
aperçut ua èingé qùi^ à côté de sotk lit, se
coiffait de hi tiare. Haller , phys. t; III;
p; 5o6. Van Swieten donne quelques exem.-^
pies d'épilepsie produite par le rire, (t. llli
p. 3o9 et 4<^3. ) . et tout le nkonde sait qite
plusieurs personnes sont mortes subitement,
par Pexcès douloureux de la joie , ce qui »
peut-être, am^ait été prévenu par. des exer-
tions du rire.
Chaque combinaison d^idées qui devient
Tobjet de notre attention , produit dû plai-
sir ou de la douleur; celles qui causent du
plaisir produisent un plaisir soit social ou.
personnel^ soit malicieux ou amical, suit laa-
cif ^ soit sublime ; c!est-à-dire qu*elles nous
procurent un plaisir mélangé d'autres émo-
tions^ ou quelles nous procurent un plaisir
pur sans occasionner en même temps d^autr^g
émotions ou exértions. Ce plaisir pur, s'il
est grand , devient douloureux comme tous
les autres mouvemens animaux provenaus
de stimulans quelconques ; et si occasionnel-
lement il ne survient point en même temps
d^autres exertioa$« on se sert du rire pour
calmer cette douleul*. Ainsi le rire est occa*
sionné par un trait d^esprit qui excite seule •
ment le plaisir , indépendamment de toute
autre émotion^ telles que la pitié, Tamour
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AsGT. XXXlV. 1.5. delà voUtion* f 4r.
et le respecta Car les idées sublimes s allient
4 radmiration ^ comme celles qui sont belles ^
à Pamour , et celles qui sont nouvelles , à la
surprise; ces exertions de nos idées rendent
inutile la nécessité de Taction du rire; pour
mitiger le plaisir douloureux décrit plus haut.
Ainsi Tesprit de plaisanterie ne consiste que
dans des idées frivoles sans aucune liaison
entr elles t tels sont les calembourgs , les
équivoques et les jeux-de-mots qui sont si
souvent Tobjet du rire chez lies enfans.
Le plaisir pur ou sans mélange, moindre
que celui qui produit le rire , occasionne le
sommeil , comme lorsqu'on endort les enfans
en chantant) ou qu'on s'enivre légèrement, par
le vin ou les alimens. Voyez sect. XVIII. 13.
5. Si les douleurs ou les sensations désa-
gréables décrites plus haut , ne sont point
momentanément appaisées par les mouvemen»
çonvulsifs des muscles , ceux-ci continuent
sans interruption , et il en résulte une espèce
de catalepsie. Ainsi, lorsqu'un nerf. ou un
tendon est très -douloureux par suite d'une
inflammation ou d'une blessure , le malade
serre et grince fortement les dents , pour
diminuer la douleur; et si la douleur n*est
pas calmée par cet effort, les muscles de la
mâchoire ne se relâchent point comme dans
les convulsions que je viens dé décrire, mais
les mâchoires restent fixement serrées Pune
Tome IL 10 ^
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^4^ Maladies Sect. XXXÏV. i. 5é
contre Tautre : ce trisme est Pexemple le plus
fréquent du spasme cataleptique^ à raison dei
ce que nous sommes plus enclins à faire
usage des muscles qui servent à la mastica-
tion^ lesquels sont habitués de bonne heure
à obéii" aux e£forts violents de la volition.
Mais dans le cas dont il est fait mention
dans la section XIX. sur la réfverie , la dame
cataleptique avait des douleurs dans les dents
supérieures ; et pressant avec véhémence une
de ses main» contre Tos de la pommette ^
pour calmer cette douleur , la main restait
dans cette' attitude pendant plus d^une demi-
heure^ deux fois par )Our, jusqu'à ce que
le paroxysme douloureux fût passé.
Je viens de voir une jeune dame attaquée
de cette maladie ^ ( qu elle a déjà eue fréquem-
ment); elle s est déclarée de nouveau aujour-
d'hui par des douleurs violentes qui se por-
taient d^un des côtés du front vers Tocciput ,
et après plusieurs contorsions , la malade
s'est jetée sur son lit , ayant les doigts et les
poignets fortement contractés et roides pen-
dant environ deux heures ; elle paraissait
d^ailleurs être dans une syncope , le pouls
restant dans son état naturel; elle a eu en-
suite des intervalles de douleurs et de spas-
mes^ et a pris trois grains d'opium toutes
les heures jusqu'à ce qu'elle en eût pris neuf
grains ; alors l^s douleurs et les spasmes
ont cessé*
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Sect. XXXIY. 1. 6. delà volition. i^%
11 y a , cependant , une autre espèce de
spasme fixe qui diffère du précédent en ce
que la douleur existe dans le muscle con-
tracté et parait être plut6t TefTet que la cailse
de la contraction , comme dans la crampe
qui affecte le gras de la jambe et plusieurs
autres parties du corps.
Dans ces spasmes , on croirait que le mus-
cle lui-même est d^abord mis en contraction
par quelque sensation désagréable , telle que
cdle du froid ; et qu alors la douleur yiolente
survient par la grande contraction des fibres
musculaires qui étendent leurs propres ten-
dons , lesquels , dit-on , ne sont sensibles
qu à Textension ; ce qui est plus détaillé ^
«ect. XVlll. i5.
6. Nous avons cité dans cet ouvrage beau-
coup d^exemples qui prouvent qu après des
mouvemens violens excités par l'irritation ,
Forgane est devenu inactif malgré une moindre
irritation , ou même malgré la grande irritation
qui d^abord avait fait naître ce mouvement
violent; comme après qu'on a regardé fixe-
ment et pendant long-temps le soleil ou une
couleur éclatante , on cesse de les voir , et
qu'en passant du grand jour dans une cbam-
bre peu éclairée , Toeil ne jpeut d'abord aper-
cevoir les objets qui le stimulent moiQ«. De
ce genre est laT syncope qui succède à des
^xertions violentes de nos mouvemens volon-
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i44 Maladies Sect. XXXIV. i. 6*
taires ^ comme des attaques dVpilepsie , car
dans ce cas la puissance de la volition agit
comme le stimulus dans le cas précédent.
Cette syncope est une paralysie ou apoplexie
momentanée , qui cesse après un certain
temps ^lorsque les muscles reprennent le pou^
voir d'être mis en action par les efforts de.
la Yolition; de même que Poeil dans le cas
ci-dessus recouvre en peu de temps la faculté
d^apercCToir les objets dans un lieu obscur
où ils étaient invisibles, un moment après
avoir quitté une lumière plus forte ; cet effet
résulte de Paccumulation de la puissance sen-*
soriale pendant Tinaction des fibres qui an**
térieurement ont été habituées à des exer-»
tions continuelles , comme on Fa expliqué
sect. XÏI. viï. I. On éprouve celte mala*
die à un moindre degré après une grande
fatigue , lorsque les muscles sont tellement
incapables de prolonger leur action que nous
sommes obligés de nous reposer pendant un
' certain temps , ou d'appeler une plus grande
quantité de puissance de volition pour en
continuer les mouvemens.
Dans toutes les syncopes que fai vues sur-
venir après des accès de convulsions , le
pouls est resté naturel , quoique les organe^
du sentiment ainsi que les muscles locomo*
teurs, ayent cessé de remplir leurs fonctions;
car il est nécessaire pour la perception des
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Sect. XXXiy. I. 7, de la volitionp 145
objets que les orgames extérieurs du âentî*
ment soient convenablement excités par lit
puissance volontaire , puisque les paupières
doivent être ouvertes et peut-être les mus-*
clés de Toeil mis en action pour distendre et
donner par^là plus de transparence à la
cornée^ cpaà ^ dans la syncope comme dans
Tétat de mort, parait applatie et moins trans--
parente ; le tympau de Toreille Semble aussi
exiger une exertion volontaire de ses mus^
clés pour être suffisamment tendu , et il est
probable que les autres organes extérieurs
du sentin&ent demandent un ^ort volontaire
de la même nature^ pour les adapter à la
perception distincte des objets. Ainsi, dan^
la syncope comme dans le sommeil, la puis«
sance de la volition étant suspendue , ou
n aperçoit aiicun objet extérieur. Voyez sec*
tion XV 111. 5, Pend^ant tout le temps que le
malade est dans Tétat d^vanouissement, Pesf
prit d^animation saccumnle \ ensuite les
muscles deviennent irritables par leur stimu'^
latîon ' ordinaire , et la syncope cesse. Voy e;i
sect. XXI; vir. 1,
7. Si Pexertion des mouveméns volontaires
a été encore plus énergique , l'inaction qui
succède est si complète que ces mouveméns
ne peuvent plus être mip en action par les
effi>rts de la volonté ; c'cfst de cette manière
fjXM U paralysie et |r'a|>aplexi$ (<|ui est uua
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j^ Maladies Sect. XXXIV. i. 7-
paralysie universelle) sont souvent produites
à la suite des convulsions ou d^autres efforts
violens ; je vais en rapporter quelcjues exem-
ples.
Platner fSait niention d^individus qui sont
morts d^apoplexie par les efforts violens qu'ils
ont faits dans Faction de ia danse ; et le
Dr Mead , dans son essai 6\ir les poisops ,
parle d'un hydrophobe qui, d^un seul effort,
rompit les cordes qui le liaient et mourut au
même instant; il est probable que ceux qui
sont morts d^un rire immodéré ont succombé
par cette paralysie qui succède à une exertion
violente. Mistriss Scott de Stafford, étant bien
portante, se promenait dans son jardin avec
sa voisine Mistriss * * *. Celle-ci tomba par
hazard dans un fossé bourbeux , et fit de vains
efforts pour se dégager à l'aide de la main
de Mistriss Scott qui fit tout son possible
pendant plusieurs minutes , d^abord pour aider
son amie qui lui tenait toujours la main, et
ensuite pour empêcher qu elle ne Pentrainât
dans le fossé : on vint au secours de ces
dames aussitôt qu'on les entendit criçr : eu-
suite Mistriss Scott alla s'asseoir sur une chaise
qui se trouvait à quelques pas de-là, et fut
tout'àcoup frappée d^une attaque d'iapoplexie ,
qui dura pendant plusieurs jours et se ter*
mina par la perte totale de Pusage; du bras
droit, et de la parole > quelle nt^ recoi:|vra
jamais parfaitement dans la suite.
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S£CT. XXXIY. 1. 7. de la voUtion* 147
On dit qu'en Hollande beaucoup de per-
sonnes sont mortes pour avoir patiné 4:rop
long^temps ou avec ti*op d^ardeur sur les ca*.
naux glacés ; il est probable que la mort de
ces iudiyidus et celle dVutres qui ont péri
subitement en nageant, était due à la grande
torpeur ou à la paralysie qui succédait aux
exertioo.s tirès-violentes jointes au froid con-*
comitant, qui a eu doutant plus d^effet que
les victimes s'étaient échauffées et épuiséea
par r.exercice précédente
Je xœ rappelle d^un jeune homme nommd
It^airn qui , se promenant à Cambridge sur
le bord d^un bateau , tomba dans la rivière ;
son cousin du même nom 1 instruit qu il ne
savait pas nager^ se jetta à Peau après lui ,
le saisit par ses habits , puis s approchant de
la rive , par un effort violent ^ il le poussa
i terre sain et sauf^ mai3 au même instant
il fut saisie à ce quon croit ^ d^une crampe
ou paralysie , et disparut pour toujours. La
raison pour laquelle les muscles qui forment
le gras de la jambe sont si susceptibles d^être
attaqués de la crampe chez les nageurjs, est
que ces muscles ont des antagonistes très*
faibles , et que dans la marche ils sont g^né^
ralement réallongés, après leur contraction,
par le poids du corps sur la base du gros
orteil , poids qui est beaucoup plus fort que
la résistance de Teiiu dans U natation» Yoyej^
wct. XVIU. i5.
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14* Maladies Sect.XXXIV. i. 7.
11 né s'ensuit pas que toutes les attaques
d^apoplexie ou de paralysie soient précédées
immédiatement d'un eâbrt violent. La torpeur
qui survient après Texertion et qui n'est pas
assez grande pour mériter le nom de para-
lysie, reyiént souvent dans la suite par in-
tervalles et par d autres causes de torpeur qui
se présentent dans ces intervalles^ ainsi que
nous Ta vous expliqué en traitant des paroxys-
mes des fièvres intermittentes ; à la fin cette
torpeur devient si grande qu'elle ne peut plus
être éloignée par les efforts de la volition ,
et quil en résulte une paralysie complète.
.Voyez sect. XXXIl. m. a.
Chez plusieurs paralytiques que j ai vus ^
il y avait évidemment maladie du. foie , eau-'
sée par l'usage trop fréquent des liqueurs
spiritueuses; quelques-uns avaient la goutte-
rose sur la figure et la poiirine , qui s était
dissipa, soit spontanément 3 soit par lusage
de remèdes extérieurs , et a été suivie d une
attaque de paralysie; et comme j avais ob-
servé chez divers individus qui faisaient trop
d'usage des boissons alcoolisées^ que les accès
depilepsie avaient lieu ver* ï'^g® de qua-
rantSk ou cinquante ans^ sans dis{tosition hé-
réditaire , ce qui selon moi résultait du sti-
mulus d une maladie du foie , ) -étais disposé
à attribuer beaucoup de cas de paralysie à
la même. causée lorsque ce n'était point évi»
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Sncté XXXIV. I. 7. de la voUtion* 14^
demment ieffet de TAge ou de la débilite
Bon contractée. Ce que j'ai rapporté plus hauÉ
àes îiydropisies qui sont dtaes très-sourent
à une paralysie du systéiïie absorbant et qui
attaquent Â^équ^mÉiei^t lea ivrognes , ma
confirmé dans mon opinion.
L-îrritation désagréable causée par une
maladie du foie , produit des exertions et
par suite une torpeur; la concurrence for-
tuite d'autres causes de toipeur, telles qud
le froid ^ les influences sdiairè et lunaire ,
l'inanition et le besoin de6 boissons spiritueux
6es ordinaires , amènent enfin la paralysie.
Ce qui achèye de le prouver, c'est quon
observe que les muscles qui agissent le plus
fréquemment et le plus énergi(Juement , sont
les plus sujets à ]a paralysie ; tels sont ceux;
de \^ voix et de l'articulation ; et parmi les!
paralytiques que j'ai vus, le plUs grand nom-
bre avaient perdu l'usage du bras droit, plus
généralement employé que le gauche.
Je ne puis quitter ce sitjet sans faire ob-
server que si après une attaque de paraly-
aie les facultés vitales ne sont pas fortement
lésées 3 le malade doit r apprendre à faire les
mouvemens du membre affecté, comme dans
l'enfance : le membre est d'abord mu par
l'irritation de ses muscles , comme dans l'ex-
tension (ce dont un exemple a été rapporté
4ans la sect. VU. i. 3*) ou par la commo-
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i5q Maladies Sect. XXXIT. ii. i.
tion éleclFiq^e ; ensuite il obéit à la sensa-^
tion^ ainsi qu^il ^rrÎTe d^s un grand danger
ou dans 1^ fray^eur; et enfin les muscles se
réassocient avec la yolition , et reprennent
graduellement Tbabitude d^agir simultané'*
ment.
Un autre pbénomène quoffrent les para-
lysies , est , que quand les membres d^un
côté sont sans mouTement , ceux de Tautre
côté sont continuelleni^nt eu action ; on ne
peut expliquer ceci quen admettant que la
force motrice, quelle quelle soit, ou quelquen
soit le siège , étant susceptible de s'épuiscF
par la fatigue et de s accumuler par le repos ,
est alors uioins dépensée , parce qu uue moi<!>
tié du corps est hors d^état d^en recevoir la
quantité ordinaire^ d^où résulte quelle afflue
pins facilement et plus abondamment ver^
les membres qui ne sont poiut affectés.
11. I. L'excès ou le défaut d^exertion tot
lontaire , produit sur les mouvemens sen-?
suels ou idées de Tesprit.des effets sembla-
bles k ceux dont nous avons parlé en traitant
des fibres musculaires : ainsi lorsqu une dou-
leur violente causée par le défaut d'un sti-r
mulus particulier , se fait sentir dans le
système musculaire ou sensuel des fibres et
qu elle ne peut pas être éloignée par le re«
nouvellement du stimulus , comme dans cer-r
^iu!$s constitutions oti les cQnvul3iou3 de«
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Sect. XXXIY. II. 2. delà voUHan. i5i
nmscles ont lieu à Teffet de procuver un
80ulagemetit passager ; de menue dans dVu-
tres constitutions , des efforts yiolens et yo*
lontaires des idées de Tesprit ont lieu pour
le même objet , car durant cette exertion ^
comme pendant celle des muscles ^ la dou-
leur ou cesse ou diminue. Cette exertion
violente constitue la manie ^ et dans plusieurs
cas, j-ai tu la manie survenir et les convulr
sions cesser, et réciproquement la manie ces^
«er et les convulsions revenir. Voyez sec?
tion 111. V. a.
2. La manie se distingue dWec le délire , eu
ce que dans ce dernier état le malade ne sait
pas où il est, et ne connaît ni ses amis ni
eeui^ qui l^ntourent ; il reste même étranger
à Fimpression des objets extérieurs , excepté
lorsqu on lui parle k baute voix ou qu on le
stimule fortentent, et alors iiiéme il retombe
bientôt dan6 son état dUnsensibilité pour tout
ce qui Tenviromie ; au lieu que dans la ma-i
nie^ le malade a lesctntiment parfait de tous
les objets extérieurs; mai^ la, puissance vo^
Ion taire de son esprit agit forte'mejit sur uu
objet particuliçr de désir ou d^aversiou ; tous
les hommes lui. sont su^p^ect^^ il craint quon^
ne traverse ses desseins^ et tandis quil fait
Tin secret profond de ses intentions et dea
motifs d« sf;s actions , il é^u^e sans cesser
les moyens d^ob.tenir l'objet ^e, .%es désirs ow
de prévenir ou venger les torts qu il suppose.
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i5i Maladies Sect. XXXIV. u. ^^
5* Un philosophe lÊLodeme finançais , Mr
Heltetius , rapporte le principe de presque
tontes nos actions au désir d^ëritér Tennui
ou iœdiurh pitœ , et il est Trai que nos désirs
et nos ayersions sont les motifd de tontea
90S actions yolontaires ; et Thomme .parait
surpasser tous les autres animaux dans Pusage
si facile de cette puissance volontaire , et
par cette ràdson est plus, sujet qu'eux i|
Faliënation ; mais dans la manie , cette exer«
tion violente de la volition s'attache à des
objets faux, et ne serait pas soulagée quand
}>ien même oh obtiendrait^ bu parviendrait à
fuir les objets qui déterminent celle exertion }
c'est ainsi que j^ai vu deux exeiJiples de ma-r
niaques qui s'iiriagfnaietit avoir la gale , et
plusieurs autres se sont crus attaqués de la ma-
ladie vénérienne, qùoiquen e>ffet ils n eussent
aucun symptôme de Turié ni de l'autre : leur
imagination restait constamment occupée de
cette idée 5 et pour les désabuser , ce fut
envain qu on provoqua clie« quelques - uns
d'entreux la salivation , pi>ur essayer de lea
convaincre de leur erreur.
4- Il n existe dans res][)frit des lùaniaques
que les volitions qui ne sont point mêlées
de sensation ; le jït^eniier sy'ftitftÂiâè est ordi-
nairement un |>6iichaxtt eittréme à la liiéfiance,
ainsi que le manqiiè de bonté otk de délica-
fesse rektivement à la pf^dj^^té^ Le soupçon
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Sèct. XXXI V. n. 5* ife la voUtioiu i55
est un efibrt volontaire de Tesprît qnî natt
de Tétat pénible de la peun dont il chercke
à se délivrer : la honte est une sensation
désagréable particulière : voyez la fable des
abeilles. La délicatesse sur la propreté résulte
d^une autre sensation désagréable. Voilà pour^
quoi on ne les trouve pas chez les maniaques
qni ne s'occupent que d^efforts volontaires i
ainsi dans cette nmladie, les femmes les plus
modestes se promènent nues parmi les kam^
mes avec une parfaite indifférence, tiennent
des discours obscènes, et nWt aucun senti*
ment de décence relativement à leurs éva*
cuations naturelles.
5. Les maniaques ne font pas plus d^atten*
tion à leurs appétits naturels, ou aux stimu-
lans des objets extérieurs , excepté dans ce
qui se rapporte à leurs soupçons ou à leurs
vues ; car les efforts vîolens et perpétuels de
la puissance volontaire de leur esprit^ em^
pèchent en eux la perception de presque tous
les autres objets, soitd^irritation, soit de sen*
sation. C'est pour cela qu'ils supportent le
froid , la faim et la fatigue avec beaucoup
plus de courage, que dans leurs instans lu-
cides, et que leur santé en est moins alté*
rée : les historiens assurent que Charles Xll ,
Roi de Suède , dormait sur la neige au sicge
de Frederikstadt , n'ayant pour lit tjue soti
manteau, et qu'il supportait les extrêmes du
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i54 Maladies Se CT. XXXIV.. ii. 6.
froid , de la faim et de la fatigue , qui fSai-
aaient périr un grand nombre de 8es soldats,
parce que ce Roi était fou d^ambition , au lieu
que le soldat n'avait pas un stimulus aussi
puissant pour le préserver de la débilité et
de la mort.
6. Indépendamment de l'aliénation mentale
causée par des e^ertions résultantes de la
douleur, il y a aussi une démence agréable,
ainsi qu uû délire agréable , tels que la folie
de la vanité personnelle et celle du fanatisme
religieux. Lorsque des idées agréables met-
tent en mouvement la puissance sensoriale de
la sensation^ et que celle-ci produit à son
tour d'autres séries d'idées agréables , il en
résulte une succession constante d'idées agréa-
bles ^ qui produit un délire plein d'agrément :
ainsi lorsque la puissance sensoriale de la
Tolition excite des idées agréables , et que
le plaisir qui en est la suite produit à son
tour une plus grande yolition, il en résulte
un flux continuel d'idées agréables Yolontai-
res , lesquelles étant ainsi portées à l'extrê-
me^ constituent l'aliénation mentale.
Lors donc que nos actions musculaires
sont excitées par nos sensations de plaisir ,
on leur donne le nom de jeu , et lors-
qu'elles sont excitées par la yolition y on
les appelle travail ; le premier est accom-
pagné de moins de fatigue > parce que les
L
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Sect. XXXlV. If. 7. de lavoUtîon. i55
actions musculaires qui accompagnent le jeu^
produisent dans leur succession plus de sen-
sations agréables , et ces sensations ont la
faculté de produire plus d^action musculaire :
î^en ai tu ce matin un exemple intéressant.
TJn petit garçon fatigué de marcher , priait
son père de le porter; n tiens, (lui a répondu
celui-ci , ) prends ma canne à pomme d'or et
xnets-toi à chcTal sur cette canne ; » Penfant
charmé s'est mis la canne entre les jambes
et a couru gaiement y sans se plaindre de
lassitude. Dans cette circonstance, Paide d'une
autre puissance sensoriale , celle d'une sen-
sation agréable, a donné une nouvelle vigueur
à lexertion de la volition épuisée qui , d'ail-
leurs, n aurait pas pu être excitée par une
douleur additionnelle ^ telle que celle de la
contrainte. C'est ce qui explique comment
toute la puissance sensoriale étant employée
à la contemplation de la félicité céleste ,
les saints de toutes les religions nouvelles
ont supporté les tortures du martyre avec
un courage dont autrement on ne pourrait
rendre raison.
7* Il y a quelques maladies qui reçoivent
au moins un soulagement passager des exer-
lions de la démence : on a plusieurs exem-
ples d'hydropisies qui ont été guéries de cette
manière pour un certain temps. J'ai vu deux
fois une femme âgée attaquée d une ascite ,
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i56 Maladies SecT. XXXIV, ii. 7.
en être délirree pendant quelques semaines
par un accès de démence ; Tliydropisiè dis-
paraissait pendant quelque temps et revenait
ensuite ^en alternant avec raliénation mentale.
J ai TU aujourd'hui un homme attaqué d*une
difficulté de respirer lorsqu'il était couthé^
ayant le pouls très-irrégulier et les jambes
œdémateuses 5 qui avait été « pendant plus
dune semaine , considérablement soulagé de
tous ces symptômes par un accès de folié
qui setait déclaré à la suite de soupçons
mal fondés et d une colère violente.
Dans les cas de colère ordinaire et momen<>
tanée , l'augmentation daction du système
artériel' se reconnaît à la rougeur de la peau^
à Taccélération du pouls et à l'accroissement
immédiat de la force musculaire. Un de mes
amis avait coutume, lorsqu'il était trop fati^
gué par l'exercice de léquitation^ de se rap-
peler des idées qui excitaient sa colère ou
son indignation , et de cette manière il se
soulageait , du moins pour quelque temps ,
de sa fatigue : par cette démence passagère,
TefTet de la puissance volontaire sur tout le
système était augmentée ; comme dans le
cas d'hydropisie dont je viens de parler^ il
paraîtrait que l'augmentation d'action de la
faculté volontaire du sensorium affectait le
système absorbant ainsi que le système se-
crétoire.
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Seot. XXXIV. II. 8. delà voUtion. i Sjc
8. A 1 égard du soulagement des douleurs
inflammatoires et de la guërison de la fièvre,
j'en ai vu plusieurs exemples que j'ai rap-
portés dans la sect. XII. ii. 4* Upe damé
que î'al traitée , eut deux fois , à des inter-
valles de plusieurs années , un tétanos quî
la soulagea d^une douleur au sternum^ accom«
pagnée de péripjieumonie. J^ai vu deux au-
tres dames qui, vers la fin d'aune péripneu-
monie violente dans laquelle elles avaient été
saignées plusieurs fois , furent guéries pac
la démence qui survint. Chez la première ,
Faugmentation de l'exertion volontaire des
muscles de la mâchoire^ et chez les autres^^
celle des organes du sentiment, fit disparaître
la maladie: c'est-à-dire que la sensation désa-
gréable qui avait produit Tinflammation , ex-*
citait alors la puissance volontaire ; et ces
nouveaux efforts volontaires employaient ou
dépensaient la puissance sensoriale surabon-
dante qui s'exerçait auparavant sur le sys-
tème artériel et qui avait causé Pinflammation.
Un autre cas que Je crois digne d*être rap-
porté , est celui d'un îeune homiiie d'environ
vingt ans, qui avait été .attaqué d'une fièvre
irritative avec débilité {)erdant trois ou qua-
tre semaines , avec un pouls très -faible et
très-accéléré et les autres symptômes ordi-
naires de cette espèce de typhus, mais qui,
k cette époque , se plaignait beaucoup et
Tome IL II
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%
iBé Maladies Sect.XXXIV. lï. 8^
souvent de douleurs aux jambes et aux pieds^
Tandis que ceui qui le traitaient d^sespé-'
raient presque de ça guérison , je ris avec
plaisir survenir' une démence qui était tota-»
îement différente du délire,- en ce qu'il re-*
connaissait ses amis ^ les appellant par leurs
npms et distinguant parfaitement la cliambre
où il <^ouctiait ;, mà^îs il devînt extrêmement
soupçonneux à l'égard des personnes qui le
soignaient, et injuriait en termes grossiers sa
tendre mère qui . pleiirait à côté de son lit t
alors son pouls se ralentit et devint plus fort^
mais sa fréquence dura encore quelque temps;
enfin il guérit insensiblement. Dans ce cas ,
Tintroduction d'une plus grande quantité dé
puissance de la volition donna . de la vi-
gueur avix mouvemens du s'yst^riie i qui ne
sont ordinairement excités que par la puis-
sance de rirrîtation et de Fassociation. *
Je me rappelle d*uîa autre jeune homme
de vingt-cinq ans, qui avait une fièvre scar-
latine , avec un pouls très-fréquent et une
éruption générale a la peau et qu'on croyait,
non sans raison , être en grand danger de la
vie. Quelques jours après, il fut attaqiié d'une
aliénation d'esprit que ses amis prireiit pour
un délire : il guérit peu à peu et Pépiderme
subit une desquamation totale. D'après ces
cas et quelques autres , j'ai toujours regardé
l'aliénation mentale comme un signe favora-
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Sbct, XXXIV. jii. i. de la voUtion. ï5g
ble dans les fièvres, et Fai totijotix*s>soigâeu-^
«ement distinguée du délire»
111. Un autre mode d'exertîon mentale pour
soulager la douleur , est de produire une séw
rie d^idées non seulement par les efforts dé
la Yolition, comme dans la folie, mais encore
par ceux de la sensation , comme dans le
délire et le sommeil. Cet efibrt de Tesprit se
nomme rérerie ou somnambulisme-, et e^%
décrit plus au long dans la secte «XIX. qui»
traite de ce sujet ; mais je citerai; encore ici
un autre cas de* cette maladie- étonnante ^
que ]'eus occasion de voir récemment , et j^en kî
Yu plusieurs cas analogues dans la fc>tie^ quoi*
que toutes ïes circonstances tt^^n fussent pas
exactement semblables. Mais coirttae toutes
ces affections se tei^minèrent ou cotiimencê^
rent par des douleurs ou des convulsions , il
n'est pas douteUït qu'elles ne ' fussent d'orî-^
gine épileptique et ne constituassent un aû-^
tre mode d'efroi*ts de resprîl pour mitigër^;
quelque sensation douloureuse.
1. tJn jeune garçon de neuf ans atait été'
attaqué tous les" matins à sept heuï'es , depuis
dix jours , d'accès' extracrrdinait'es ^ avec de'
légers retours dans raprès-niîdî. On crut que
cette affection ^tait causée par des^ Vers, et*
on lui fit prendre eii vain des purjgàtifs ver-'
mifuges. Comme son accès deVait venir vers'
les sept heures du matin, j'allaî le voir avant'
cet instant; îl dormait, me pai*ut exempt de*
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Googk
i6o Maladies Séct.XXXIV. m. i.
douleur et le pouls était naturel. Vers sept
heures , il commença à se plaindre de dou-'
.leurs vers Pombilic ou plus du côté gauche ,
efc quelques minutes après ^ il fit des efforts
des bras et des jambes comme pour nager;
ensuite « pendant une demi-heure , il suivit
une meute de chiens^ comme on le comprit
diaprés ses cri» et les noms des chiens quil
appelait ^ et par sa conrersation avec les
compagnons de sa chaise, décriTant' exacte-
ment une partie de chasse dont , à ce que
j^appris y il avait été témoin un an aupara^
vaut , et dont il rapportait les plus légères
circonstance»^ parlant à ceux qui y avaient
assisté et regrettant Tabsence de ceux qui
ne s'y trouvaient pas : après cette scène , il
imita dans son lit quelques jeux de jeunes
garçons, tels que la natation et le saut; en-
suite il chanta une chanscm anglaise , puis
un air italien : pendant ce temps , il avait les
yeux tantôt ouverts et tantôt fermés , mais
on ne put l'éveiller ou Texciter par aucune
violence quon crut convenable d'employer.
Environ une heure après , il revint à lui*
même ; il était étonné et ne se ressouvenait
de rien : après avoir été assez bien pendant
une demi-heure, il tomba subitement dans une
grande stupeur , avec un potils moins accéléré
que dans Tétat jiaturel et une respiration lente
et gémissante; il resta dans cet état environ,
une demi-heure, après quoi il reprit ses sens.
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SfiCT. XXXIY. m. 2. de la voUtion. i6i
Jjvssne de cette maladie fut farorable; je
loi ordonnai de 8e lever tous les matins à
six heures , après avoir pris un grain d'opium;
^ six heures et demie , il devait prendre
quinze gouttes de laudanum dans un verre
d'eau et de vin. Le premier jour le paroxjs-^
me fut plus court et moins violent. La dose
d'opium fut augimentëe de moitié , et au bout
de trois ou quatre jours , les accès le quitté'^
rent. Il prit ensuite le quinquina et la
limaille de fer deux fois par jour^ et ja
^iois que la maladie ne reparut plus.
2. 11 est bon de faire observer que ces
paroxysmes commençaient par une douleur
et se terminaient par une stupeur,^ en quoi
ils ressemblaient à un accès d'épilepsie. Ainsi
donc les exertions du corps et de Tesprit
tant volontaires quêxcitées immédiatement
par la sensation agréable , étaient des exer*
tions pour calmer la douleur.
Il parait que la scène de chasse était plu^
tôt un acte de la mémoire que de Fimagina-^
tion, et que c'était, ainsi, en quelque sorte,
une exertion volontaire , quoique accompa-
gnée d'une activité agréable , qui était la
suite des idées rappelées par le souveair «
mais qui nen était pas la cause.
Les idées rappelées ainsi volontairement ,
étaient suivies de sensations agréables^ quoi^
que ses sens ne fussent pas affectés par
le stipiulus des objets visibles.^ ou tper-'
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i6a Maladies Sect. XXXIV. m. 3.
ceptibles par Porgane de l'ouïe , ou qu ils
fussent si faiblement excités par ces objets
quil TL^iL résultait ni sensation ni atten*
tton; le plaisir ainsi excité par la Tolition ^
produirait d'autres idées et d'autres mouve-
mens , résultans de la\ puissance sensoriale
de la sensation ; de-là proviennent les caté-
nations mixtes dldées volontaires et sensiti*
ves et des mouvemens musculaires dans la
jrêverie, qui, comme toutes les autres espè-
ces d'exertions violentes , contribuent à cal-
mer la douleur , en dépensant une grande
quantité de puissance sensoriale.
Ces accès commencent généralement pen-
dant le sommeil^ doù je crois quçst venue
lopinion qu ils avaient des rapports avec cet
état , ce qui les a fait, nommer somnambu-
lisme ; mais leur commencement pendant 1^
sommeil est dû à laugmentation d'excitabilité^
par des sensations internes à cette époque ,
ainsi que je lai dit dans la sect. XVIII. i4*
et i5.^ et non à une analogie entre la rêve-
rie et le somtneil.
5. J'ai traité une demoiselle jeune et très-
spirituelle , affectée d une rêverie qui revenait
de jour à autre et durait presque tout^ la
journée ; comme elle conservait pendant ses
accès des idées de la même espèce que celles
qu elle avait eues le jour précédent y et
qu'elle ne s'en rappelait plus, le jour suivant;,
quaiid il y avait absence d accès , ses parens
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Sect. XXXIV. III.4. de la volUion. t&i
m
• imaginaient quelle avait deux âmes. Cette
maladie participait aussi de la nature de
} epilepsie et fut guérie nonobstant quelques
jecfaûtes , par lopium administré avant le
coi^mencement du paroxysme.
4* Il s'ensuit de Jà , que le moyen de cal-
mer les douleurs inflammatoires , consiste k
supprimer tout stimulus , ce qu on obtient
par la saignée , lair frais ^ Jes alimens mu^
cilagineux , les boissons aqueuses^ le silence
et 1 obscurité.
Les moyens de soulager les douleurs qui
proyiennent d'un défaut de stimulus, consis^
lent à ajouter le stimulus particulier nécessai^
re, comme ceux des alimens et de la chaleur.
La méthode générale de calmer la doub-
leur, est d'exciter Faction de quelque grande
partie du système , afin de consommer une
partie de la puissance sensoriale , ce qui
se fait, soit par Texertion des idées volon-
taires , comme dans la démence et les con-
vulsions^ soit par Texertion des mouvemens
volontaires et sençitifs , comme dans la rêveur
rie, ou en excitant les mouvemens irritatifs
par le vin ou lopiun^ pris intérieurement^
^t par le bain chaud et les vésicatoires à
Textéiieur , ou enfin , en excitant les idées
sensitives par des nouvelles agréables , de$
répits toi^cUans 019. des passions délicieuses»
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1^4 . Maladies Sect. XXXT.
' ^' ■>;■). . . ..-j ^ ^
SECTION XXXV.
DES MALADIES DE L^ASSOCI ATIOlf.
I. I. Sympathie ou harmonie des parties;
les parties primaires et secondaires d^une série
associée de moui/emens , s'affectent réciproque'^
ment. Les parties des séries irritatiçes de
mouuemeriSy s'affectent réciproquement de quatre,
manières ; sympathies de la peau et de Vesto^
mac. Rougeur du visage après le repas , éruph
iion de la petite-vérole sur le visage\ Jrissons
après le repas. 2. Vertiges par iyrèsse. 5. Ab'
sorption dans les poumons et le péricarde , cau^
sée par les émétiques ; dans le vomissement j
les actions de Vestomdc sont diminuées et non
augmentées. La digestion est fortifiée après un
émètique ; vomissement ^ par défaut de puissance
sensoriale. 4- ï)jspnée par le bain froid. Len^
ieur du pouls occasionnée par la digitale ; mort
causée par la goutte de Vestqmac. II. î. Les
parties primaires et secondaires des associa-
fions sensitiues , s'affectent réciproquement. Dour
leur causée par un calcul biliaire\ ou par une
pierre dans la vessie. Migraine y épilepsie dou-
loureuse. 2. Goutte et rougeur du visage ^ caji-
sées par Viriflammation du foie. Herpès par
injflammation d^s reins. 3. Coryza par le froid:
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Stcr. XXXV. I. 1. de rassociation. ï65
appliqué aux pieds. Pleurésie ; hépatite» 4* Dou-
leur aux épaules pcfr inflammation du Joie.
IIL Maladies par association d^idées.
I. I. I^N grand' nombre de mouyemeni
isochrones et successifs des fibres musculai-
res et des organes du sentiment ^ou idées ^
«-associent, au point de former des familles
on séries indissolubles d^actions ^ ainsi que
je Fai démontré dans la section X. sur les
mouTCmeiis associés. Il y a des constitutions
qui établissent plus aisément ces association^^
par des répétitions yolontc^ires , sensiti^es ou
irritatives , et d-autres les perdent plus aisé-
ment, comme on Ta tu dans la sect. XXXI. <|
sur les tempéramens.
Lorsque lé commencement dHine telle série
d^ctioi^s est dérangé par un moyen quelcon-
que, la partie qui suit est susceptible d^étre
dérangée en conséquence^ et c'est ce quon
nomme ordinairement dans les ouvrages d^
médecine , sympathie ou harmonie des parties.
Afin de mieux comprendre ces sympathies^
nous devons considérer une famille ou série
d^actions comme divisée en deux parties, et
nommer Tune d^elles comme appartenante
aux mouvemens primaires ou origrnels y ejt
Tautre aux mouvemens secondaires ou sym*
pathiques.
Les pfurties primaires ou, secondaire^s d.^uoe
•» • _„Goog,c
ï66 Maladies Seot. XXXV. 1. 1^
série d'actions irritatives , peuvent s affecter
|i>éciproquement de quatre n^nières différent»
tes : i"* elles peuvent toutes deux agir avec
plus d^énergie que dans Tétat naturel, d^ 1^
première peut ^gir avec plu$ d^énçrgie et la
seconde avec moins, 3"^ la première peut agir
avec moins d'énergie et la seconde avec plus,
4'' elles peuvent agir toutes deux avec moiny
d'énergie que dans Fétat naturel. Je vais
donner un exemple de chacun de ces mode9
d'action et tâcher de démontrer que^ quoi*
que les parties primaires et secondaires d^
ces familles ou séries de mouvemens, soient
liées par une association irritative^ ou par
leur habitude d'agir ensemble , comme je l'ai
dit dans la sect. XX. sur le vertige ^ cette
manière d''agir avec des degrés semblables ou
diflerens d^énergie , dépend de la plus ou
moins grande quantité de puissance senso-
riale que la partie primaire de |a série em?
ployé dans ses exertions.
Les actions de l'estomac constituent une
partie tellement essentielle des associations
àes mouvemens irritatifs et sensitifs , que
Ton croit qu elles sympathisent avec presque
toutes les parties de Téconomie animale. Le
premier exemple par lequel je démontrerai que
les parties primaires et secondaires d'une
série d'associations irritatives du mouvement
agissent avec augmentiitioiçi: d'énergie , est
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Sect. XXXV. I. !• de V association. 167
tiré de la sympathie de la peau aTec ce vis*
cère. Quand Taction des fibres de Testomac
est augmentée f comme par le stimulus d^un
bon repas ^ les exertions des artères cuta-
nées du visage , augmentent par leur açsor
dation irritative avec celles de Testomac ;
et il en résulte une rougeur à la face; car
les pej;its vaisseaux de la pçau de cette par^
tie ayant été habitués aux variations d^action
par leur exposition\ fréquente aux divers
degrés de température > leur action augmente
plus facilement que celle des parties qui
sont recouvertes par les vétemens; et ainsi
ils agissent avec plus d^énçrgie par leurs
associations irritatives ou sensitives avec
Festomac ; c*est pour cette raison que dans
la petite -vérole , Féruption qui succède à
Fafiection préalable de Festomac , se mani-
feste sur le visage un jour plutôt que sur
les mains , et deux jours ^ plutôt que sur le
tronc , et qu'elle disparaît à des intervalles
semblables, après que les pustules ont atteint
leur maturité.
Mais ensuite^ dans les constitutions faibles,
c'est-à-dire dans celles qui possèdent moins
de puissance, sensoriale y il s*en fait une si
grande consommation dans les actions aug-
naentées des fibres de Festomac excitées par
le stimulus d^un repas ^ quil survient un.
Irisson au lieu de la rougeur générale dont
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f68 Maladies Sect. XXXV. I. 5.
nous avons parlé ; et ainsi la partie secon*
daîre de la série associée de mouyemens ,
diminue d^énergie par Paagmentation dWti<»
Tite de sa partie primaire.
a. Un autre exemple d'un genre analogue,
où. la partie secondaire de la série agit avec
tBoins d'énergie, en conséquence des exer-
tions plus fortes de la partie primaire, est le
▼ertige qui accompagne Tirresse ; dans cette
circonstance , 1 estomac consomme une telle
quantité de puissance sensoriale par ses as-
sociations les plus proches et les plus fortes ,
(comme celle des vaisseaux sous-cutanés et
sans doute aussi celles des membranes de
quelque viscère interne ,) que les moûvemens
îrritatifs de la rétine se font imparfaitement
par le défaut de puissance sensoriale, comme
je lai expliqué dans les sections XX. et
XXI. 5. sur le .vertige et Tivresse : c'est
de cette manière que lliomme ivre ne peut
pas conserver son équilibre , par le défaut
dexactitude dans la vision.
5. Un exemple de la troisième circonstann
ce , où la partie primaire d une série de
moûvemens irritatifs agit avec moins deneiv
gie et la partie secondaire avec plus , peat
se démontrer par l'expérience suivante. Si on
se couche avec les bras et les épaules hora
• du lit jusqu'avec qu'ils deviennent froids , il
pn résulta ui^ coryza ou catarrhe momentané ^
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Sect. XXXV. ï. 5. de l'association. 169
de sorte que le canal nasal edt totalennenfc
obstrué ; €*est du nioins ce qui airrive à
beaucoup de personnes : ensuite^ en se cou*
Trant les bras et les épaules , jusqu'à ce
qulls deTÎennent cbauds , le conduit nasal
cesse d'être obstrué et il en sort une ^ande
quantité de mucus. Dans ce cas, la torpeur
des Taisseaux de la peau des bras et des
épaules f occasionnée par îexposition à Tair
firoid , produit « au moyen des associations
irritatiyes , une augmentation daction des
Taisseaux de la membrane des narines ; et
Taccumulation de puissance sensoriale pen-
dant la torpeur des bras et des épaules, est
ainsi consommée par la production d'un co-
ryza ou catarrhe momentauié. ,
On pourrait encore citer un autre exemple
de la sympathie (les mouyemens de Vestomac
avec d'autres cbàlnons plus éloignés des fa-
milles ou séries très-étendues des mouyemens
irritatifs qui leur sont associés , comme on
l'a dit dans la sect. XX« sur le yertige. Lors-
que des actions des fibres de l'estomac sont
diminuées ou fnteryerties , celles des vais-
seaux absorbans qui enlèvent le mucus des
poYimons et du péi^icarde, et des autres cel-
lules du corps , sont augmentées et absorbent
avec plus d avidité les fluides qui y sont con-
tenus , comme on le voit par Fusage de la
digitale^ de lantimoine ou d'autres émétiques.
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tyà Maladies Sect* XXXV. i. 5.
dans lé cas d'anasarque qui est accompagnée
d'inégalité du pouls et de dif&ctilté de res-
pirer.
On peut eïi conclure que la nausée et le vo-
missement proviennent d'une exertion dimi-
nuée des fibres de- lestomac; lorsquon prend
tin Tomitif il produit la douleur de Tenvie de
Tomir, de même qu*un goût désagréable dans
la bouche, produit la douleur de la nausée; ces
douleurs, ainsi que celles de la faim ou du
froid, ott celles que Ion nomme ordinairement
neryeuses , telles que la céphalalgie ou la mi-
graine, ces douleurs, dis-je, n'augmentent pas
Faction de Torgabe { mais je crois que dans ce
Cas les douleurs de Tenyie d^ vomir ou de
la nausée, contre-balancent ou détruisent la
sensation agréable qui parait nécessaire à la
digestion , ainsi qu'on Fa vu dans la sec-
tion XXXIl. I. t. Les mouTcmens péristaN
tiques des fibres de l'estomac safPaiblissent
par le manque de ce stimulus de sensation
agréable et s'arrêtent en conséquence potrr
un certain temps, puis s'intervertissent, car
ils ne peuvent pas rétrograder sans s'arrêter
auparavant; or ce qui prouve que cette in-
terversion des séries de mouvemens des fibres
dé Festomac est due au défaut de sensation
agréable , c'est que des idées ùaùséabondes
produites par des paroles , causent le vomis-
sement presque aussi efficacement qu'un émé-
fique.
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Google ^
â£CT. XXXV. i. 5. de Vassociation. ijt
II parait donc que l^acte de la nausée et
du vomiasement^ dépense moins de puissance
sensoriale que le mouveiment péristaltiquf!
ordinaire dé Testottac dans Facte de la di-
gestion , et qu ainsi ^ il s accun^ule une plud
grande quantité de puissance sensoriale dand
les fibres de l'estomac i qu'il en reste tonié-^
quemment davantage pour Tat^tion des parties
de Péconomie animale qui sont ainsi associée!^
ateti restotnat,' tel' que' tout ïe système des
absorbaus> et qui sont excitées en mêm«
temps par' leurs stimulans ordinaires.
D'après cela on' peut comprendre com-^
ment après l'opératâon 'd'un-^émétique ,' Pès-
tomac devient plvts 'iii^itable et 'pliT^^^ensible
au stimulus des alimëns et àu'plalsir qu'ils
causent; car domme la puissance" •iensdrîale
est accumulée pendant la nausée ' et le vo*
missement , là puîé^ancè dlgë'sUf e s'eierce
ensuite avec plus dVnergîe |)Ctt<!fcant^ un cer*
tain temps. 11 faut néanmoins reiivarquer ici
que, quoique le 'voUfiisseraéiït soit, en géné-
ral, produit par le défaut de ce stimulus de
sensation agréable , comme lorsqu'on prend
un médicament nauséabond ', cependant
quand le vomissement dure long- temps ,
comme dans le mal de mer^ ou dans- l'ivro-
gnerie habituelle, il provient d^un défaut de
puissance sensoriale , qui dans le premier
cas est épuisée par PexertioB augmentée des
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i7% Maladies SecT. XXXT. ii. i*
idées îrritatiyes de la vision y et dans le
second par Tapplication firéqueute d*un sti^
mulus trop énergiqueé
4« La dyspnée qui stirvienit îorsqiie ron.
entre dans un bain trèS'froid> et que nous
aTons décrite dans la sect* XXXII. m. a.,
est un exemple de la quatrièml) circonstance
où les parties primaires et secondaires de
la série de mouvemens se font arec moinft
diénergie que dans letat naturel. On remar-
que la même chose dans le cas d'augmenta-
tion dé débilité des pulsations 4^ cœur e%
des artères pendant Topération d'un vomitif;
secondement, .dans la lecteur et Tintérmit-i»
tencë dès pulsations du coaur « résultantes
des efforts continuels pour vomir ^ occasion-
nés par une trop forte dose de digitale ; et
troisièmement^ dans la cessation totale des
mouvemens du cœur^ ou la mort^ suite de
la torpelir de Testomac , lorsqu'il est affecté
par le commencement du paroxysme du froid
de la goutte. Voyez sect. XXV. 17.
II. I. Les parties primaires et secondaires
des séries dassociation sensitive , s affectent
réciproquement de différentes manières : i"* la
sensation augmentée dans la partie primaire
peut cesser , lorsque celle de la partie secon-
daire commence^ p? Faction augmentée de
la partie primaire peut cesser, lorsque celle
de la partie secondaire conmieacc , 5"" la par-
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Sbct. XXÎV. II. I. de rassociation. 17?
lie primaire peut avoir la sensation augmen^
tée , et là partie secondaire une augmenta-
tion d'action , 4"* ^^ partie primaire peut avoir
une augmentation d'action, et la partie secon-
daire une augmentation de sensation.
11 n'est pas rare de voir des exemples de
la première espèce , où une augmentation de
sensation dans la partie primaire d'une série
d'associations sensitives vient à cesser, lors-
que celle de la partie secondaire commence^
puisque c'est ^ en général , Forigine des dou-
leurs qui durent pendant un certain temps
sans être accompagnées d'inflammation : telle
est la douleur au creux de Testomac ^ causée
par un calcul fixé au col de la vésicule du
fiel, et la douleur de la strangurie dans le
gland, causée par un calciil logé au col de
la vessie; dans ces deux cas, la partie qui
est secondairement affectée , parait beaucoup
plus sensible que celle qui est affectée pri-
mitivement, comme il est dît dans le cata-
logue des maladies, classe II. i. i. ii. et
IV. 2. 2. 3. IV. 2. 2. 4*
La migraine ou céphalalgie nerveuse , ainsi
qu^on la nomme , lorsqu'elle est le résultat
d^une dent cariée, est une autre maladie de
cette espèce , car la douleur de la dent ce^sc
toujours lorsque celle de l'orbite ou de la
tempe commence ; et il est probable que les
douleurs violentes qui occasionnent les con*
Tome II. 12 *
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174 Maladies Sect. XXXV. ii^ i.
Tulsions dans les épilepsies douloureuses, sont
produites def la même manière, c est-à-dire
parce qu une partie sensilile sympathise avec
une partie malade dont la sensibilité est
moindre. Toyez le catalogue des maladies ,
classe IV. 2. 2. 8. et 111. i. 1. 6.
La dernière dent ou dent de sagesse de la
mâchoire supérieure se détériore souvent la
première, et il en peut .résulter une douleur
à l'oeil et à la tempe du même côté. La der-
tiière molaire de la mâchoire inférieure est
aussi susceptible de produite une migraine
semblable , lorsqu'elle commence à se gâter.
Quand une dent de la mâchoire supérieure ,
est la cause de la (céphalalgie^ on éprouve
souvent une douleur plus légère dans Tos
maxillaire , et lorsque c'est une dent de la
mâchoire inférieure qui la produit, on éprouve
quelquefois de la douleur dans les tendons
des muscles du cou , qui s'attachent au^ mâ-
choires ; mais f ai vu la carie de la seconde
molaire de la mâchoire inférieure , produire
le clou hystérique, ou cette douleur qui a
lieu yers la partie moyenne de Tun des os
pariétaux , et j*en rapporterai l'observation
"suivante. Voyez classe IV. 2. 2. 8.
Une dame ^ âgée de 3o ans, fut attaquée d'une
grande douleur vers le milieu du pariétal
droit , laquelle durait depuis 24 heures avant
que je fusse appelé , et cette douleur était
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^ECt.XTLt. il. i. de VàssbciatioH. iyS
tellement Viblcntë qu'il y avait à craindre
des convulsibns *, ne pouvant découvrir de
dén* cariée bû sënâiblé par Fiiispectidn ocii*
laire ni en leS frappant àiëc lin corps dur , et
traigndtit' de inttuvtiises coliséqueficës de da
disposition éna cpnvulsiotis , je lui conseillai
de se faire extraire là dernière inolaire de
la mâchoire inféHeurë du côté affecté , bè
tjui fut pratiqué saiià Succès. Ensuite je la
fis saigner et lui fis prendre 'un purgatif
tt*ès<^actif j et Après qii'il eut opéré, je lui
prescrivis enviroil sôixahte gouttes de httida-
num avec dé fortes dosés dé quinquina; ces
moyeifs firent cesser la douleur. Quinze jours
aprèà elle prit imprudemment ùti nôuVéau
tathartique> et la douleur revint dVéc plus
de violence au même endroit; comihe elle
demeurait à 5o milles ( lo lieués ) de chefe
moi), elle eut Une attaque de paralysie avant
que je pusse arriver près d'elle; cette atta-
que afecta le6 membres d'un côté et la moi*
tié de la face^ /et soulagea sa douleur de
tête.
Environ un àti après , je fus encore mandé,
sa douleur étant revenue avec autant de vio-
lence qu'auparavant et exactement sur la
même partie du pariétal opposé. Ayant exa-
miné ^n bouche , je^ trouxai que la seconde
molaire de la mâchoire inférieure du côt.é
affecté primitivement i était cariée ^ et j'en
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:i!j6 Maladies Sect.XXXV, ij. !•
conclus que cette dent avait été la cause de
Tattaque de paralysie , par la douleur et
Tex^rtioB qui en avaient été les suites. En
x^nséquence je lui recomi;nandai fortement
de se faire extraire la molaire saine de la
puême m^âchoiref correspondante à celle qui
^talt cariée ^ ce qui fut £ait à Tinstant , et sa
dpuleur k la tête cessa immédiatement^ au
^and étonnement de tous ceux qui étaient
présens «
Dans les cas décrits plus haut où la dan-
ieur existait dans une partie éloignée du siège
;d,e la maladie > cette douleur était due au dé-
/aut. de mo^uvemens ordinaires.de la partie
douloureuse. Cela se reconnaît à la froideur ^
À la pâleur et à la vacuité des vaisseaux affec^
«tés 9 ou des extrémités du corps en général «
«t à» ce qu'il ny a point de tendance à rinflam-
;Snation. L^augmefitation d^action de la partie
primaire de ces mouvemens associés , comme
jde. la terminaison hépatique du canal biliaire
.parole stimulus d^un calcul biliaire/ ou de
la terminaison intérieure de Turèthre par le
stimulus d^un calcul dans la vessie « oii enfin
d^une dent cariée dans la migraine ; cette
avigmentation d^action , dis-je , prive la par-
tie secondaire de ce>s mouvemens associés ,
nommément les terminaisons extérieures du
canal biliaire ou de TurèthrCi ou les mem-
branes douloureuses de la tête dans la mi*
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^£CT. XXXV. II. I. de Vassociation* t^*j
graine , de leur portion naturelle de puissance
éensoriale : et ainsi les parties secondaires
de ces séries sensitives d'associations , de-
viennent douloureuses par défaut de leurs
mouyemens ordinaires « lequel est accompa-
gné de défaut de sécrétions et de chaleur.
Voyez sections IV. v. XII. v, 5. XXXIV. i.
Pourquoi la douleur de la partie primaire
de TassQciation cesse-t-elle lorsque celle de
!a partie secondaire commence? Cette ques-
tion est embarrassante , mais elle n'est peut-
être pas insoluble^ La douleur de la partie
primaire de ces séries associées de mouve-
mens , était l'efiFet d'un trop grand stimulus ^
tel que celui que produit un calcul au col
de la vessie , et était par conséquent cau-
sée par une trop grande action de la partie
douloureuse. Cette action excessive de la
partie primaire de ces mouvemens associés «
occasionnait un engourdissement et consé-
quemment une douleur dans la partie secon-
daire de la série associée , en employant ou
dépensant la puissance sensoriale de Firrita-r
tion qui appartenait à toute la série associée
de mouvemens , parce que cette partie avait
plus de sensibilité que la partie primaire^
Or aussitôt que commence la grande douleur
de la partie secondaire de la série , elle
employé ou épuise la puissance sensoriale
de sensation qui appartient à toute la série
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179 / Maladies Sect. XXXV. ii. |.
associée des mouyemens , et en conséquence
les mouveinens de la partie primaire « quoiT
quaujgmentés par le stimulus d'up Pprp^
étr£^nger, cessent d^étre ^ccoinpagnjés de dou?
leur ou de sensation.
Si ce raisoï^nemeut est juste , il explique
ce fait curieux « pourquoi quand deux parties
flu corps sont fortement stimulées , la dou-
leur ne ^e fait sentir que danç une seule y
quoiqu'il sqit possible que , par une attention
volontaire, y on la ressente altern^tiyement
dans toutes les den:;:. Dp même encore « lorsr
que deux nouyelles idées se présentent à Tes-
prit par le stiiuulus des corps extérieurs, on
ne fait attention qu à une ^eule à ^ fois ; ou
en d^autres termes ;, lorsqu'une série dç fibres,
soit des piuscles , &ioit des organes du senti-
xnent^ se contracte assez fortement pour exr
citer beaucoup de sensation , une autre séri^
de fibres, se contractant plus faiblement, n ex-
eite aucune sensation quelconque, parce que
)a puissance sensoriale àç sensation est pré-
occupée par la prewère série de. fibres. Ainsi
9n ne peut pas vouloir plus d'uue chose à
la foiSj^ quoique par des associations préa^-
l>Ieinent formées, nous puissions mettrç en
activité })eaucoup de fibres en même temp^.
Ainsi, daps les ei^çmple^ que j^ai cités ^ la
terminaison du canal biliaire d^ns le duodé-
num, et Textrémité extérieure de Furèthrei
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Sect. X3CXV. II. a. de r association. 479
6ont plus sensibles que leurs autres terminai-
sons. Quand ces parties sont privées de leurs
mouTemens ordinaires par défaut de puis-
sance sensoriale , ainsi que je Fai déjà expli*
que , ces parties deviennent douloureuses >
conformément à la cinquième loi rapportée
dans la section IV. et la douleur plus légère
excitée primitivement par le stimulus de la
bile concrétée , on d^un calcul aux autres
extrémités^ cesse d^étre sentie. Cependant,
quand par la suite y ces concrétions bilieuses
ou urînaires , deviennent plus nombreuses ou
plus grosses , la douleur que cause leur aug-
mentation de stimulus^ devient plus forte que
la douleur associée; et alors on la sent au
col de la vessie ou de la vésicule du fiel,
et on cesse de la ressentir au gland , ou
au creux de Testomac.
2. Il s offre aussi assez communément des
exemples du second mode où il arrive que
Taugmentation d*action de la partie primaire
d*une série d^association sensitive cesse , lors-
que celle de la partie secondaire commence.
C^est de cette manière que se font les trans-
positions des inflammations internes vers les
parties externes , comme quand une inflam*
mation du foie ou de Pestomac se porte aux
membranes du pied , et produit la goutte ;
ou à la peau du visage , et forme la goutte-
rose î ou lorsque Tinflammation des membra-
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i8o . ^ Maladies Sect.XSXY. 11. IR.
nés des reins se porte à la peau des lombes »
et y forme une espèce d^herpes ; dans ces
cas , quelle que soit la cause qui ait produit
riuflammation primitite ^ comme la partie
secondaire ile la série d^association sensitive
est plus sensible , elle s*exerce ayec plus de
violence que sa première partie ; et par sa
douleur augmentée « et le mouvement aug-»
xnenté de ses fibres , la puissance sensoriale
de sensation diminue et s*épuise an point
que la partie primaire de la série étant moins
sensible , cesse de ressentir de la douleur ,
et d'agir avec trop d'énergie.
5. 11 n'est pas rare non plus que la pçirtie
primaire d'une série d'association sensitive
de mouvemens, ait sa sensation augmentée,
et que la partie secondaire ait également son
action augmentée ; car ^ c'est ainsi que la
plupart des inflammations commencent. Ainsi^
lorsqu'on reste quelque temps dans la neige ^
les pieds sont affecté^ de la douleur du froide
et il en résulte un coryza simple ou une
inflammation de la membrane des narines. 11
est probable que les inflammations internes,
telles que la pleurésie ou l'hépatite qui ont
lieu dans le paroxysme de froid de la fièvre ,
ont la même origine par la sympathie de ces
parties avec quelques autres , qui soufi*raient
auparavant par la torpeur ; comme il arrive
à diverses pai^ties du système pendant Titcçès
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Sect. XXXY. II. 4* ^ Vassoeioftum» i8i
de firoid de la fièvre. Il semblerait que dans
ces cas, la puissance sensoriale de sensatioù
«accumule pendant la durée de la douleur
du froide de même que Tengourdissement
des vaisseaux occasionné par le défaut de
chaleur , contribue à Faccroissement ou à
Taccumulation de la puissance sensoriale de
l'irritation^ et que Tune et l'autre s'exercent
sur quelque partie interne , qui n avait pas
été engourdie par le froid dont les parties
externes étaient affectées, ni par son asso-
ciation avec elles; ou sur celles qui ont re-
couvré plutôt leur sensibilité. Ceci demande
plud de développement.
4* Un exemple de la quatrième espèce ,
c'est-à-dire, où la partie primaire d^une as-
sociation sensitive de mouvemens peut avoir
son action augmentée et la partie secondaire
avoir une augmentation de sensation , peut
se déduire de la douleur de Tépaule qui
accompagne Tinflammation des membranes
du foie , voyez classe IV. a. 3. g. ; dans cette
circonstance, il parait quil se dépense une
telle quantité de puissance sensoriale dans
les actions violentes et les sensations des
membranes enflammées du foie, que les mem-
branes qui leur sont associées s engourdissent
pour leur stimulus naturel , et deviennent
par conséquent dotdoureuses.
U peut y VfQSiX d'autres modes par les-
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i8^ Malaâ.de Vassociat SiCT. XXXV. iij*
quels les parties primaire et secondaire des
séries de mouTemens sensitifs associas « peu-
Tent s'affecter réciproquement , comme on
peut le voir classe IV. dans le catalogue des*
maladies, qui toutes peuvent probablement
se réduire au plus ou au moins de puissance
sensoriale; mais )usqu*à préseiit nous narons
pas fait a9sez d^expériences pour éclaircir
cette doctrine.
' m. Les séries associées de nos idées peu-
▼ent avoir des sympathies , et leurs parties
primaire et secondaire s'affecter mutuelle-
ment d'une manière en quelque sorte sem-
blable à celles que nous venons de décrire, et
peuvent ainsi occasionner divers phénomè-
nes curieux qui n'ont pas encore été obser-
vés , sans parler de ceux que nous avons
expliqués dans les sections sur les rêves , la
rêverie , le vertige et Fivresse ; elles peuvent
ainsi déranger les conséquences de nos rai-
sonnemens , aussi bien que le cours de nos
idées, nous présenter de faux motifs de peur^
attacher une valeur imaginaire à des^ circon-
stances indifférentes, donner Heu à des pré«*
Tentions et à des antipathies , et ainsi nuire
au bonheur de la vie. On pourrait faire une
moisson abondante et curieuse dans cette'par-
tie de la science, mais cependant je me dis-
|>en$erai de traiter ce sujet en ce mont|ent«
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Segt.XXXVL Des périodes des malad/ i85
SECTION XXXVI-
DSS FiRIOD£9 D£S MALADIES,
I. Les muscles excités par la, volitiony par la
sensation ou par rirritation^ cessent bientôt de
^e contracter , d cause de Vépuisement de la
puissance sensoriale. Les muscles qui sont sujets
à moins de stimulus , ont une accumulation de
puissance sensoriale- De^là les périodes de cer»
taines Jiêçres i défaut dHrritabilité après IHin-es-
^•11. I. Les actions naturelles sont liées aux
habitudes joi^maliéres de la vie. 2. ^ux péri(h
des solaires. Périodes du sommeil. Des éça^
ouations aJçines. 5. Caténation des actions na^
turelles ai^ec les périodes lunaires. Menstruation.
Orgasme vénérien des animaux. Stérilité. III. JP^
riodes des actions animales morbides par Iç
retour réglé du Jroid nocturne ^ par Vinfluence
Solaire et lunaire. Périodes de lajièçre diumC'^
de la Jièyre hectique , quotidienne , tierce et
quarte. Périodes de la goutte ^ de la pleurésie^
des Jièifres avec débilité artérielle ^ et auec force
çrtériellcé Périodes de la raphania , de la toux
nert^euse y de la migraine , des hémorrJiagies
artérielles , des hémorrhoïdes ^ de Vhémopthy^
fie 9 de répilepsicy de la paralysie y de t\apo^
^leofie , de Ifi marde. IV. Les jourf critiquesç
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1 84 Des périodes Sect . XXXVI, r .
dépendent des périodes lunaires. Des périodes
lunaires dans la petite-vérole.
I. OI
quelques-uns de nos muscles se con-
tractent avec Yiolence par la puissance de la
Tolîtion , comme ceux des doigts lorsqu*on
6e pend par les mains ^ on se fatigue bien?
tôt et les muscles cessent d'agir par Tépui-
5ement momentané de Fesprit d'animation (
aubsitàt que celui-ci y est de rechef accu-
mulé ^ les muscles sont disposés à se con-
tracter de nouveau par ks efiforts de la vo-
lition.
C'est de cette manière qiie les violentes
actions musculaires produites par la douleur^
deviennent intermittentes , comme dans les
douleurs de Tenfantement ^ le vomissement,
le ténesme et la strangurie; lesquels sont dus
également à Fépuisement momentané de l'es-
prit d'animation , comme je viens de le dire»
Quand un stimulus quelconque continue à
agir long-temps avec trop de violence , au
point de produire des actions trop énergi-
ques de quelques-uns de nos organes mo-
teurs y ces mouvemens cessent bientôt^ quoi^
que le stimulus continue d'agir , comme
quand on regarde long-temps un corps bril-
lant, tel qu'un, pouce quarré de soie rouge,
placé sur du papier blanc exposé au soleil.
Voyez fig. 1. scct. 111. i.
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Sect. XXXTI. I.- des maladies. t85
Lorsquau contraire ^ il y a ea une quantité
moindre qu^ordinaire de stimulus de la yoli-
tien 9 de la sensation ou de Tirritation appli-
quée à un muscle , il parait j avoir une ac«
cumulation de Tesprit d^animation dans Por-
gane moteur^ qui le rend susceptible d^agir
avec plus d^énergie par une quantité de sti-
mulua moindre que celle qui était aupara-
vant nécessaire pour le déterminer à une
action aussi considérable \ c'est ainsi qu après
avoir été plongés dans la neige , les vaisseaux
cutané» de la main éprouvent une action
plus forte par le stimulus d'un moindre «degré
de chaleur que celui qui^ auparavant, aurait
été nécessaire pour produire le même effet.
11 «résulte de4à que les périodes de quel-
ques accès de fièvre peuvent avoir leur ori-
gine, aoit virtuellement, soit par leur coïn-
cidence accidentelle avec les périodes solaires
et lunaires ou avec les périodes diurnes du
chaud et du froid, dont nous traiterons plus
bas ; car pendant Paccès dé froid du com-
mencement d'une fièvre, quelle que soit la
jcause qui ait produit le froid , il s'ensuit :
1° que Tesprit d'animation doit s*accumuler
dans les parties qui, pendant cet accès de
froid, s'eneroent moins que dans Tétat naturel:
^<» que si la cause qui produit cet accès de
froid n augmente pas ou est diminuée , les
parties i|ui étaient auparavant engourdies ou
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186 ifes périodes .SECt. XXXVI. U
inactires ^ deviennent alors excitables par iiri
moindre stimulus , et sont ainsi mises pliii
violemment en action que dans Tëtat natu-^
rel^ c est-à-dire que Faccès de chaleur suc*
cède à celui du froid : S"" que par Faction
énergique du système pendant laccès de dur-*-
leur, s'il dure long-temps, il en résulte- un
épuisement de lesprit d animation; et il peut
être suivi d'un nouvel accès de froid, le sjs^
tème moteur n étant point suffisamment exci^
table par le stimtdus ordinaire. Cette inirri^
tabilité du système par un trop grand stimu*
lus préalable^ et Tépuisement delà puissance
sensoriale qui en est la conséquence , sont les
causes de la débilité générale, du ntal-aise
et de la céphalalgie que nous éprouvons
quelques heures après Tétât d^ivresse; Nous
connaissons par là une des causes des pé*
riodes defs accès de fièvre , qui cependant
sont souvent Combinées avec les périodes de
nos habitudes journalières où du chaud et
du froid , ou des période^ solaires ou lunaires;
Lorsqu indépendamment de la tendance à
la torpeur, occasionnée par Fépuisement d^
la puisisance sensoriale pendant Faccès de
chaleur de la fièvre, qiielqu autre cause «de
torpeur , telle que les périodes solaires ou
lunaires , ^est nécessaire au retour d^un second
accès de froid, la fièvre devient intermit-
tente; c est-à-dire qu'il se passe un certain
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SscT. XXXVI. n. I. des maladies. i8f
laps de temps entre la terminaison de Taccès
de chaleur et le commencement de Taccès
de froid s^ulvant. Mais lorsqu'une cause ex«*
terne nest pas nécessaire à la production du
second accès de froid, il ne survient point
d^interralle semblable de santé ^ mais le se-»
cond accès de froid commence aussitôt que
la puissance sensoriale est suffisamment épui^
sée par Paccès de chaleur , et la fièvre devient
continue.
!!• I. Les actions animales naturelles sui-^
vantes y sont fréquemment liées à nos habi-
tudes journalières de la vîe^ et déterminées
par leurs irritations naturelles* Les périodes
de la faim et de la soif se lient à certaines
portions du temps, ou degrés d'épuisement ^
ou à d'autres habitudes diurnes de la vie ;
et si la douleur de la faim n*est pas soulagée^
en prenant de^ alimens à Fépoque accou<>
tumée , elle peut être, suspendue jusquau
retour du temps fixé ou jusquà ce que d'au-
tres habitudes reviennent; ceci est non seu-
lement vrai quant à notre appétence géné-
rale pour les alimens , m^is leurs différentes
' espèces sont encore gouvernées par cette ha-
bitude périodique; au point que de la bière
prise à déjeûner dérange la digestion de ceux
qui sont habitués à prendre du thé ; et le
thé pris à dlner^ incommode ceux qui sont
habitués à Tusage de la bière. U s ensuit de-li,
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188 Des périodes SecT- XXXVI. ii. i .
que ceux dont Festomac est faible ^ seront
capables de digérer plus dalimens, s*ils pren-
nent leur repas à des heures rèjglées , parce
qu'ils ont le stimulus de Paliment qu'ils pren«
lient et celui de lliabitudé périodique , pour
aider à la digestion.
Les périodes d'évacuation des urines dépen-
dent non seulement de lacrimonie ou de la
distension causée par le liquide qui est con--
tenu dans la vessie, mais ils sont souvent
lies avec le froid appliqué à réxtérieur ,
comme lorsqu'on prend un bain froid ou qu on
se lave les mains ; ou ils le sont avec d autres
habitudes de la vie , puisque bien des gens
sont habitués duriner atant de se mettre au
lit, ou après avoir fait une course, ce qui
se fait^ soit que la vessie soit pleine ou non.
Nos périodes de respiration sont non seu-
lement gouvernées par le stimulus du sang
dans les poumons , ou par le désir de res-
pirer l'air frais , mais encore par notre atten-
tion aux objets qui s'offrent continuellement
à nos yeux: ainsi, lorsqu'on est fortement
pccupé d une idée chagrine , on oublie de
respirer, jusqu'à ce que la sensation produite
dans les poumons en rende le besoin urgent;
alors cela est suivi d'un soupir, afin de chas-
ser avec plus de force le sang qui est accu-
mulé dans les poumons.
Les périodes de la respiration sont souvent
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Sect. X%Xtl. II. !à. des maladies. ^89
déterminées en partie par le besoin d une sta-
bilité assurée pbur les actions des bras ou
dés mains, éommé lorsqu'on veut enfiler Un6
aiguille, tailler du bois ou nager; quand on.
s'occupe de ces objets avec attention , on res-
piré pendant les întervàlléè dé lexertion des
muscles de la poitrine. '
2. Les actions animales natttrelles ci-après,
sont influencées par les périodes solaires. Les
périodes du sommeil et de la veille dépen-
dent beaucoup des périodes solaires , car
nous sommes ' enclins au' sommeil à certaine
heure du jour, èiiiisi qiià nous reveiller, soit
^e nous ajrons plus ou moin'S fatigué le jour
précédent, pourvu qu'il n'y ait pks eu d'excès i
et de même on est susceptible de s'éveiller
à une heure réglée, soit qu^on se soit couché
un peu plus tôt 6u un peu plus tard quand on
n excède pas les bornes ordiriaires. 11 s'ensuit
que ceux qiil se plaignerié tfùii défaut de
sotnmeil , feront susceptible^ dé dormir mieux
et plus long- temps s'ils s habituent à se cou*
cher et à se lever à des heures réglées.
Les périodes pour évacuer ïe^'ïiitestins sont
généralement liées à quejqùe partie du jour
solaire, de même qu'à laci^mohié ou à la
distension occasionnée par les lùatîères féca-
les. Ainsi pour prévenir la constipation ,
on doit tâcher de contracter une habitude
d'évacuation à une certaine heure du jour.
Tome IL i3
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190 . Des périodes Sbct. XXXVI. iu S^.
comme Fa recommanilé Mr Locke, ce qui
peut 8 obtenir en se présentant régulièrement
k la garde-i:obe à des heures fixes correa*
pondantes au stimulus ordinaire des matières
à évacuer.
3. Les actions animales naturelles qui sui-
Tent, sont liées aux périodes lunaires : i® les
périodes de la menstruation du sexe sont
liées très-|exactement à celles de; la lune, et
dans- quelques cas, ne diffèrent que de peu
d'heures. Cette évacuation ne commence ni
ne finit à aucune période fixe de la lunai*
aon^ mais lorsquelle a commencé, à une
époque quelconque ; elle continue à repa-
raître au même temps avec beaucoup de ré-
gularité , à moins quune circonstance vio-
lente ne vienne y mettre obstacle , comme
}e Fai expliqué dans la section XXXIL vi. :
son retour est causé immédiatement par le
défaut de Tabsorption veineuse qui est dû
à Tabsence du stimulus désigné par la na-
ture , à la privfition de la copulation amou-
reuse, ou à Paccroissement du fétus. Quand
les règles reviennent avant le retour de la
période lunaire ^ cela indique une tefadance de
^a constitution à llrritabilité , c*est-à-dire à
la débilité^ ou au défaut de puissance sen-
soriale , et il faut la combattre par de petites
doses d'^opium et de martiaux.
LWgasme vénérien des oiseaux et des qua-
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6ect. X'S^yi. ïu. des rkàladics. rgï
ârùpèdes parait commencer et revenir Vers
les Imiaisons les plu^ prononcées des éqùi*
hoxes du printemps et de Tautomnè ; mais
Hi ranimai h'oBtîent point la jouissance dèsi-
irêe , on dît que Forgasme observe un retoui^
mensuel, qui sous ce rapport ressemble à
la nienëtruatlon des femmes. Ce qui porte à
icroirè que célleë-ci sont plus susceptibles dé
{concevoir â Tépoque ou vers le temps de leurd
Règles que dans les temps intërmëdiairés ; et
sur ce fondement elles se trompeni ràreitienC
de beaucouip dans leur calcul sur la concep-
tion , en comptant neuf pétiodes lunaires
dépuiè là dernière menstruation; faute d^at-
tention à cette circonstance ,*"on à quelquefois
iu^jposé la Stérilité , et par conséqueîit elle
est digne d'être rémarquée par celles qui dé-
sirent aVoir des enfans*
III. Nous passons maintenant aux pério-
des de maladies des actions animales. Celles
des accès de fièvre, qui dépendent des retours
fixe^ du froid ndcturiie , ont été décrites dans
la sect. XXXtI. iil. Celles qui ont leur ori-
gine ou qui reviennent à des périodes solai-
res ou lunaires , sont également expliquées
dans la même éeîction, paragr. Vi. CVst de
ces dernières que nous allons parler ; obser-
vant toutefois qu'il n est pas plus surprenant
que l'influence des attractions variables du
soleil et de la lune^ puisse transformer Tocéaii
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iQa Des périodes Sect. XXXVI. m. x*
en montagnes d^eau, qu*il n*est possible que
cette influence soit capable d'affecter la sen^
sibilité délicate des corps animaux 5 quoique
son mode d^opération. sur eux soit difficile
^ comprendre. Cependant il est probable que
comme cette influence diminue graduellement
dans le courant de 1^ journée , ou de la hx*
paison ou de Tannée , quelques actions de
Féconomie animale s'affaiblissent aussi }usqu'ii
ce qu'enfin il surrient une torpeur totale de
quelque partie ; ce qui constitue le com^
mencement des paroxysmes de la fièvre , de
)a menstruation , de la douleur aVec décrois*
sèment d^action de Torgane affecté , et des
convulsions qui en sont la suite.
I. On observe distinctement chez les gens
faibles , une fièvre diui^ne qui se manifeste
Ters le soir et qui se termine par une moi-
teur de la peau vers le matin , obéissant ainsi
aux périodes solaires. Les individus d^une
faible constitution se trouvent ordinairement
plus dispos dans Taccès de chaleur de cette
fièvre du soir, ce qui les engage à retarder le
moment du coucher; cette coirduite, en les
affaiblissant davantage , augmente la maladie ,
d'où résulte la perte de leurs forces et de
leurs couleurs.
On observé que les dames délicates qui ne
mettent pas de rouge , deviennent plus pâles
vers le soir, ce qui est dû probablement à
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Sect. XXXVI. III. 2. des maladies. 19$
ce que la circulation dans tonte Fëconomie
animale se fait moins fréquemment dans un
temps donnée quoique le pouls soit plus ac<^
eéléré; d'où suit que la masse du sang est
moins souvent oxygénée dans les poumons «
et en conséquence sa couleur moins tcp-
meille. Ainsi donc cette pâle couleur vient
de débilité , lorsqu'elle a lieu chez les per-
sonnes faibles^ vers le soir, par Fépuisement
de la puissance sensoriale pendant le jour,
et en général elle est accompagnée de tvé^
quence dans le pouls; cette circonstance peut «
en quelque sorte y servir à mesurer le degré
de débilité.
Une autre cause de la couleur de la peau
peut quelquefois dépendre de l'augmentation
d'action des vaisseaux capillaires cutanés j
comme dans Taccès de chaleur de la fièvre ;
ou provenir de la production de nouveaux
vaisseaux sanguins^ comme dans les inflamma-
tions locales ; là pâleur peut résulter d*une
situation contraire , comme de Tinaction deç
vaisseaux capillaires cutanés dans laccès de
froid de la fièvre, et des concrétions qui se
forment sur les parois des petites artères cu*^
tanées , comme cela arrive dans la vieillesse,
3. Les périodes de la fièvre hectique , quon
suppose provenir de l'absorption ^de» la ma-
tière y obéissent aux périodes diurnes comma
cellei» çhI^ssus , ayant leurs exacerbations vers
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•
194 Des périodes Sect.XXXVLiii.4*
le $oir et ]es rémissions de gr^nd matîa «
avec sueurs' ou diarrl^ées, ou ufine sé4i-:
tuent euse.
3. Les périodfEjs de la fièyre quotidienne
sont liées aux époques solaires^et reviennexit
à des interralies de vingt-quatre heures , o\\
elles le sont apix périodes lunaires et revien-
nent i^ des intervaPes d'environ vingt-cinq
heure^s. \\ est très -utile de copnaitre avec
quelle^ circonstances sont joipts, les retour^
périodiqvies dune nouvelle action maladive ^
parce qu elles sçrvçnt le plus efficacement %
déterminer le temps le plus propre à admi-
nistrer les médicamens convenables. Ains^
si la (orpeur qui donne lieu à yai succès de
fièvre , est liée à ^n jour lunaire , o^ sait
quand on doit ^administrer 1^ q^inquina oi^
ropiuni;^ pour que rçfifet principal ait liei^
vers le temps présumé du reitoui^* de Taccès.
t3n à,o\% donner Topium solide environ une
heure ayant Fépoque du paroxysme de froid;
Topium liquide et le vin à peu près une demi-
heure aups^avant ; le quinquina doit êtrç
donné à plusieurs reprises pendant six ou huit
heures avant le retour attendu du paroxysme»
4. Les périodes des fièvres tierces , à comp-
ter du commencement d^un accès de froid à
celui de Tautre accès de froid 1 reviennent
à des intervalles solaires de quarante-hui^
heures ou à des intervalles lunaires d^environ
•- » • • ' • • • • • . # . • ^ t , * . » . - • • , \ •• ' ^ . \ *. ♦ fi
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focT. XXXVI. m. 5. des maladtes. igS
cinquante heures. Lorsque le retour de ces
paroxysmes a lieu une heure ou deux plutôt
que la période solaire , cela indique que la
torpeur ou accès de froid est produite par
moins d^fluence externe ^ et par consé-
quent plus suBceptible de dégénérer en fié»
▼re qui n a que rémissions ; de même lors-
que la menstruation revient plutôt que la
période lunaire, cela indique une tendance
de la constitution à la torpeur ou à Tirrita*
bUité.
5. Les périodes des fièvres quartes revîen*
nent à des intervalles solaires de soixante*-
douze heures^ ou à des intervalles lunaires
de soixante-quatorze heures et demie. Cette
espèce de fièvre règne le plus dans les au*
tomnfs froids et humides, et dans les pays
froids et marécageux. Elle est accompagnée
de plu9 de débilité ; et il est plus difficile
dy prévenir l'accès de froid. Car, lorsqu^il
y a préalablement un défistut de puissance
sensoriale , la constitltition est exposée h subir
une plus grande torpeur par la diminution
ultérieure de cette puissance; il convient dans
ce cas de donner deux onces de quinquina
avec des martiaux la veille du retour du
paroxysme de froid , et par degrés une pinte
de vin, peu d^heures avant Taccès, pui« trente
gouttes de laudanum une heure avant Tépo»
(jue présiuné^ de T^ccè^ de froid»
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I9O Des périodes, Secx. XXXVL m. 9. !
6. Les périodes de la goutter commencent
généralement environ, une heure avant 1^
lever du soleil, ce qui est ordinairement le
temps le plus froid des vingt-quatre heures
4u jour* Les plus grandes périodes de la
gotitte semblent aussi observer Tinfluence so^
laire , .puisqu'elles reviennent k pi^u près aux
xnéimes saisons de Tannée* '
7. Les périodes de la pleurésie se renou-
vellent avec des exaçerbatious de douleu.r$
et de lièvre vers le coucher du soleil , et
c est à cette époque que la saignée est le
plus utile. On obserye la mén^e chose à
regard du rhumatisme inflammatoire « et des
autras fièvres avec force artérielle qui par
iraissent obéir aux périodes solaires ; tandis
que celles avec débilité , paraissent obéir aux
périodes lunaires.
8. Les périodes, des fièyres avec 4^.bilité
artérielle par^is.sj^nit; être réglé/es par le jour
lunaire , leurs acoè^f) retardant d'ei^Tiron une
heure par jour; q^elqttefois ce§ fièyres ont
deux accès dans nu |our , ressemblant ^^
cela a^x effets de la lune sur le^ marées.
9* Les périodes de la raphania > o\\ con«:
yulsion des membres par des doyleujs rhu-
matismales ^ paraissent soumises; à' rinfluence
solaire ^ car ell^s reviennent à peu près à la
même heure pendant des semaines entières j»
à moins quelles ne . soient dérangées par dç
fortes doses d opium. " '
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SscT. ZSJSyfl. III. I a* des maladies. tgy
C'est encore ainsi que les période^ de 1^
toux £érine on toiix yiolfdnte avec débilité du
pouls, que Ton nomme aussi toux nerrense,
reviennent à dles périodes solaires. Cinq
grains d opium donnés au oommencement de
laccès de toux, firent retarder la période
de sept heures du soir jusqu'à onze , époque
^ laquelle elle retint ensuite régulièrement
pendant qui^lques purs ; on supprima lopium
graduellement , alors on donna cent vingt
gouttes de laudanum une heure ayant laccès
de toux^ et elle cessa totalement. On con*
tinuil à donner le laudanum pendant quinze
jours encore, ensuite on le supprima insen«
sihlement.
10. Les périodes de la migraine et de Tépt*
lepsie douloureuse , sopt susceptibles d^obéir
aux période^ lunaires , dans leurs retours
diurnes et dans leurs grandes périodes heb-
domadaires <, mais elles soi^t encore produi-
tes par dautres causes excitantes.
1 1 . Les périodes deé hémorrbagies artériel*
les paraissent revenir aux époques solaire$
vers les mêmes heures du matin et du soir^
Feut*étre les faémorrhagies reineuses obéis*
sent-elles aux périodes lunaires, comme le$
inenatrues et les hémorrhoïdes.
12. Les périodes des hémorrhoïdes revîen-,
pent tous les mois chez les nus , et seulement
à répoquQ des grandes influences lunairç^
Ters les équinoxes , chez les autrçs.
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f 98 Des périodes Skct. XXXVI* iTr
iS. Les périodes de Thémoptysie obéissent
quelquefois à Tinfluence solaire^ et revien^r
lient de grand matin pendant plusieurs jours {
et d^autres fois aux périodes lunaires^ en
revenant tous les mois ; d'autres fois elles dé-
pendent des heures du sommeil. Voyez classe
I. 3. I. 9.
i4* Plusieurs des premières périodes des
accès dVpilepsie obéissent aux lunaisons
inensuelles avec une certaine exactitude ;
dVutres ne reviennent quaux fortes lunai-
sons avant Téquinoxe du printemps et après
celui d^automnç ; mais lorsque la constitution
s>st habituée àjcalmer des sensations désa^
gréables par cette espèce d'^exertion , Taccès
se reproduit par la cause la plus légère.
i5. On sait que les attaques de paralysie
et d^apoplexie y reviennent le plus souvent
rers les équtuoxes.
i^. U y a beaucoup d'exemples des effets
des lunaisons sur les périodes de la démence;
de-là dérive; le nom de lunatiques donné à
ceux qui sont attaqués de cette maladie.
IV. Le jours critiques , où Ton croit que les
fièvres se terminent^ ont fixé. Tattention des
médecins pl^ilosophes depuis Hippocrate just
qu*à nous. Dans quelque partie dVne lunai«
spn que commence une fièvre , dont Tuliique
ç^use réside dans Tinfluence solaire ou Iut
{ifiire , ou dans cette influence jointe k ^9l^9
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Sect. XXXYI, IV. des maladies. 199
très causas , il semblerait que Teffet dAt être
au plus haut degré à la nouvelle et à la
pleine lune^ puisque c'est à c^s époques que
les marées sont les plus hautes^ çt qu^il
dût être au plus bas degré vers les quar
dratures ; si donc un- accès de fièvre corn?
menée à la nouvelle ou à la pleine June , et
quil ait pour cause la diminution de quelques.T
pnes des affinités chimiques des particules du
sang, produite par Fattraction solaire ou lu*
paire , Qt que cela diminue leur stimulus sur
)e système sanguifère^ comme )e Fai expliqué
pQct. XXXIl. VI ; cet efifet doit déci*oltre jour?
neUement pendant la première semaiiie , pui^
\\ doit i^ugmenter jusques vers le quatorzième
jdur , puis décroître jusqu'environ le vingtr
vpième et augmenter encore jusquà la fin de
la lunaison. Si un accès de fièvre produit par
la cause décrite plus haut , commençait au
septième jour après Fune ou Fautre lunaison,
il arriverait le contraire de ce que je viens
de dire* Or, il est probable que les fièvres
dont la crise ou terminaison est influencée
par les lunaisons^ peuvent commencer à lune
ou à Fautre des époques que j'ai citées , c'est-
à-^re aux phases ou i^ux quadratures; cepen-
dant oi;i n'a pas encore fait assez dobserva-
tioqs pour sassurer. de ce. fait. Je conclus^
de-là que la petite-vérole et la rougeole oi^l
Jieurs îours critiquas , qui ne sont point gou«
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Despéridd.deê maJad. S. XXXVI. rv,
cernes par lé$ temps rexjuis pour, opérer cer«
tain changemeat chimique dans le sang, qui
puisse altérer pu affecter le stimulus de la
matière contagieuse , mais que ces jours cri'»
tiques dépendent de leffet journalier crois*
aant et décroissant de cette caténation lunaii»
re, comme je Tai expliqué dans la sect. XYII^
III. 3. Et comme dautres fièvres se termi»-
uent le plus fréquemment vers le septième,
le quatorzième, le vingt-unième jour ou yers
la fin de la quatrième semaine, lorsqu aucun
accours médical n a dérangé leur cours , j'eu
conclus que ces crises ou terminaisons sont
l^ouyernées par les périodes lunaires ^ quoi»
que nous ignorions encore leur manière
dopérer.
Dans la petite^vérole discrète , les vestiges
des lunaisons sont très-apparens ; après ïïno^
culation , le quart d'une lunaison précède le
commencement de la fièvre , un autre quart
se termine avec l'éruption complète , un troi^r
sième avec la maturité parfaite, et le der*
pier termine labsorption totale de la matière
tçpi n perdu alors sa qualité délétèret
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SscT.XXXTiLi. De la digestion ^e(â. ^t
SECÏION XX3ÇV11.
IXE LA DIGKSTlOli, i)E LA sicRiTlOn ET 6E
LA . NUTRITION.' '
I. Les . cristal^ fitx>iss^tU par une plus
grande attraction de leurs côtés^ agrégation
par des pfécipitations chimiques^ par jonction^
par compression)^ par agglutination. \!L. De la
Jaîm. De la digestion. Pourquoi cette fonctiim
ne peut être imitée hors du corps. > Xfi^ ^vaisseiau^
lactés absorbent par cho,i:t ou. par ^ppétancf
animalcé lll. . Jl^s .glandes, et le^ .pores absmy
bent les particules niiftritii>eS'p4r instinùt Oui-
mal. Des particules organiques^ 4^sBi0in^ JLt^
-nutrition appliquée lors de , Vallpngenient. des
Jibres ^ de la même manière , que dans Vinfism^
motion. iy# llsepible qu^il eut été plf^s -aiéié de
conseri^er la. santé, et la vie des animau^c. quç
de les reproduira. J^ieillesse et, mqrt par inir^
ritabUitéf Celaest dû à trqis çoiusesé Lesjfihres
originelles des prganes du sentiment et des
muscles ne .subissent point de changement*
V. Art de prolonger la vie%. ; :. >'
I. JLi
rss plus grois cristaux des corps salins
peuvent être considérés comme provenant
d^une combinaison de cristaux plus petits dé
la même forme, ilùe à ce quedef attrac4ipn6
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Gopgk
d*â DtladjgeHiànietc. Ssef .XXXVIL t*
de leurs côtés sont plus grandes que celles
de leurs angles* Ainsi , supposons huit cubes
âottans dans un fluide^ dont lé frottement
ou la résistance serait nulle , il est certaia
que les côtés de ces cubes s'attireraient ré-
ciproquement avec plus de forcé que leurs
aiigles^ et qu ainsi tés* huit cubés s*àrrange-
raient de manière à eo^ former un plus
gros;
Il y a dVutres moyen^ d^àgré^ation chi-
mique. Telle sont les dépositions àes par*
ticules calcaires ou siliceuses dissoutes «
comme le ptotite lit formatiotï dés stàlacti^
tes de chaux dans lé Derbyshire , ou de
calcédoine^ dans le c;ômté de ComwàlL
D-autres moyens d^adhésion sont le résultat
de la chaleur et de la pression , comme dans
la jonction de deux barres de fer par la forge;
d^autres moyens sont pi'odtiits pai' la simple
pression , comme lôràqu on forcé deux moi^
ceaux dé caout-chouc d^adhérer ensemble ,
et enfin par Fâgglutinatiôn dhmé troisième
substance qui pénètre lés pores des deux
autres , comme lorsqu'on coUe deux mor-
ceaux de bois au moyen dtf gldtén animal.
Quoique les dernières particules des corps
animaux soient unies pendant la yie et après
la mort par leur attraction spécifique de co-
hésion , comme toutes les autres matières ;
il parait cependant que leur organisation pri-
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SecT« XXXyiI. n.ï)âia digestion^ été. mS
mitive n est pas le résultat des lois chimiques «
et qu'ainsi il ne faut cherciier Texplicatioa
de leur production et de leur accroissement
que dans les lois de la Tie animale.
11* Quand la douleur de la faim demande
à être appaisée, certaines parties du monde
matériel qui nous environne, étant appliquées
au palais^ excitent Tactioii des muscles de
la déglutition , et la inatiére est avalée et
passe dans Testomàc; là^ le nouvel aliment
se mêle avec certains fluides animaux et subit
un procédé chimique que Ton nomme diges-
tion 3 et que cependant la chimie n a pas
encore pu parvenir à imiter hors du corps
animal ou végétal vivans* Ce procédé parait
fort analogue à la fermentation saccharine
dans les lobes des semences farineuses , teU
les que celles de Forge loràqu*il commence
à germer ; excepté cependant qu avec la ma-
tière sucrée^ il se produit aussi de Thuile
et du mucilage qui forment le chyle des
animaux , lequel ressemble . beaucoup à leur
lait.
Je croia que ce procédé chylifère ou cette
fermentation saccharine n a encore pu être imi-
tée par aucune opération de la chimie , parce
que les matériaux sont dans une telle situa-
tion, quant à la chaleur, à Thumidité et au
mouvement , qu ils passent immédiatement à
la fermentation irineuse ou acéteuse ; à moins
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4à4 Dé^digesthfi.etc.SEoi.XXXXll.uu
que là nourelle matière saccharine ne soit ab*
sorbée par les nombreux vaisseaux lâctës ou
lymphatiques, aussitôt quelle est formée; ce
qu il n est pas aisé d'imiter dan^ un labo<»
ratoire.
Ces vaisseaux lactés ont des bouches qui
sont mises en action par le stimulus dvL
fluide qui les entoure; et par un choix ou
appétence animale , elles absorbent les parties
du fluide qui leur, sont les plus -agréables ;
celles « par exemple ^ î qui se conrertissent
aisément en chyle « avant qu'elles n'ajent eu
le temps de subir un autrie chati^elnent par
une fermentation vineuse ou acéteufe. Cette
absorption animale, des fluides est presque
visible sans le secours de la loupe y dans Fac-
tion des points lacrymauit qui absorbent les
larmes de Tœil^ ^t les reversent dans les
narines.
111. Les artères sont tm • autre réservoir
d^un fluide susceptible de changement : ce
fluide, après son oxygénation récente dans
les poumons , produit divers autres fluides
qui sont absorbés par un gmnd nombre de
glandes, qui choisissent leurs fluides res*
pectifs dans le sang, lequel subit perpétuel^
lement un changement chimique { mais le
choix que font ces glandes, comme celui des
vaisseaux lactés qui ouvrent ; leurs bouches
à Talimént digestif que contient Festomac ,
est le résultat d^une appétence animale et
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Sect- XXXVIÏ. ni. De la digestion] etc. ^S
non d^une affinité chimique ; or on ne saurait
imiteir les sécrétions dans un laboratoire ^
puîsquelles consistent dans le choix d^une
partie d^un fluide , pendant que ce fluide subit
un changement chimique.
Les bouches des yaisseaux lactés et lym-
phatiques et les dernières terminaisons des
glandes , sont beaucoup plus déliées quoa
ne peut se Fimaginer ; cependant il est pro-
bable que les pores ou interstices des parties
ou parois qui constituent ces derniers Taia-
seaux , peuvent avoir encore plus de ténuité ;
et que d'après Panalogie ci-dessus^ ces pores
doivent posséder une irritabilité semblable
et absorber par leur énergie titale les par-
ticules des fluides qui leur conviennent le
mieux ^ soit pour remplacer lôft parties ex-
coriées ou dissoutes , soit pour s'allonger et
saggrandir eux-mêmes. Non seulement cha-
que espèce de glande est ainsi douée de sort
appétit particulier , et choisit dans le Sang
la matière qui est agréable à sorp goût;* mais
chaque pore en particulier ptend par choix
la matière dont il a besoin ; et ainsi il parait
que la nutrition se fait d'une (.manière telle-
ment conforme à la sécrétion y quelles' ne
différent qu'en ce que Tune retient ses par-
ticules choisies dans le sang , et que l'autre
s'en séparé:
11 est vrai, néanmoins, quelles peuvent
Tome lié i4
Digitized
/by Google
aoô Delà digestion, tic. Sxcr.XXXtlt.itï.
différer par une autre circonstaace ; c est
que dans lat nutrition, certaines particules du
-sang en circulation qui n ont pas préalable-'
ment servi dans le système^ sont conserrée»
et forment une partie solide dû corps, tan^
dis que dans certaines sécrétions ^ il parait
que ces particules qui ont déjà été employées
dans le système, sont Reprises par les glan-
des , et probablement e^tra^ites ou détachéea
d'elles dans le cours de la circulation ;
celles-ci sont déposées dans des réservoirs
pour un usage futur ; tels sont la bile et le
mucus ; ou elles en sont exclues pour d^au^
très usages , tels que la semence et les lar^
mes *, ou elles sont directement évacuées
comme les matières fécales et Purine. Il faut
observer que toutes ces sécrétions sortent de
leurs glandes dans un grand état de fluidité^
mêlées , à ce que je crois , avec du mucus
dissout dans de Feau et qui est ensuite
i'éabs^rbé et porté dans les réservoirs des
glandes ou dans les cellules de la surface du
corps ^ afin q&'il ne se fasse pas une con-
sommation fnutile de matière animale ; voilà
pourquoi les poissons ont une vessie urinaire,
•qui , sans cda , semblerait inutile , d'après
les observations du Dr Monro.
Cette manière d'expliquer la nutrition par
un stimulus et par le choix animal des particu-
les^ qui en est le résultat^ est beaucoup plus
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Sect. XXXVIt . III. De la digestion^ etc. ^07
Unalogue bjxx autres phénomènes du mictocos^
me animal que si on aTait recours aux animal-
cules microscopiques ou aux particules orga-
niques de Buffbn et dé Needhatn ; car celles-ci
étant elles-mêmes composées , exigent des par-
ticules nutritives pour consterner leur propre
existence. Elles doivent être susceptibles dé
subir dés changeméns dans lés organes diges-
tifs ou sécréteurs; autrement^ si Ton adop-
tait cette théorie , Thommé ressemblerait
bientôt aux animaux dont il se nourrit : celui
qui se nourrit dé viande de boeuf ou de
venaison, deviendrait enfin cornu, et celui
qui fait sa nourriture de viande de porc, ac-
querrait un grouin propre à retoui*ner la terre
pour y chercher des racines , aussi-bien que
pour percevoir les odeurs.
Tout le système animal peut être consi-
déré comme étant composé des extrémités des
nerfs, ou comme ayant été produit par eux;
si on en excepte, peut-être, la partie médul-
laire du cerveau logée dans la tête et le canal
vertébral , et dans les troncs des nerfs. Ces
extrémités nerveuses sont ou celles de la
loco-motion que Ton nomme fibres muscu-
laires , ou celles de la sentsation qui consti-
tuent les organes immédiats du sentiment ,
et qui ont aussi leurs mouvemen s particuliers.
Or , comme les fibres qui constituent les os
et les membranes , ont été douées primitive-
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^o8 De ta digestion^ etc. Se c T . XXXVlI . iir.
mçnt de mouTement et de sensation^ et qu elles
sont susceptil^ljes de les récupérer lorsqu^il y
survient de , nnflammation , il s'ensuit ' que ^
lors de leur première formation ^ ces fibres^
étaient des appendices des nerfs de la sen-
sation et de la locomotion , ou qu elles en
ont été ibrmées, et qu ainsi toutes les par-
ties solides du corps qui^ dans le princî^pe^
n'étaient que les extrémités des nerfs ^ exigent
rapposfition de particules nutritives d^une
espèce semblable , ce qui est contraire à
Topinion de BufTon et à celle de Needham
dont j.^ai parlé.
Enfin ^ comme tous- ces filament ont pos^
sédé ou possèdent la faculté de se contrac^
ter, et conséquemment celle de rester inertes
ou de s allonger^ il parait probable que les
particules nutritives sont appliquées pendant
rinstant de leur allongement^ lorsque leurs
parties constituantes et originelles sont plus
éloignées les unes des autres ; car chaque
fibre nifusculaire ou sensuelle peut être con-
sidérée comme une rangée ou cordon de
grains de chapelet , qui se rapprochent pen-
dant la contraction et s'éloignent durant le
repos ou rallongement; et Texpérience jour-
nalière nous prouve que les grands mouve-
mens produisent la maigreur du système et
que le repos le rétablit.
Quelque chose de semblable se remarque
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Sbct . X3CXVI1. «I. De la digestion , etc. io^
hors du corps , car si on trempe dans Peau un
cheyeu ou un brin de lin ou de soie non
torse , Teau qui a pénétré* dans ses pores le
rend plus long et plus gros ^ or , si on pou-
Tait snpposer quun cheveu îkl trempé dans
une solution de particules analogues à celles
dont il est composé , on peut croire qu'il
serait augmenté en poids et en volume ,
comme les particules de Fécorce de chêne
augmentent la substance des peaux de bêtes
dans Tart du tanneur. Je» ne donne point ces
raisonnemens comme des analogies philpso*
phiques , mais seulement comme des com-
paraisons pour faciliter le moyen de com-
prendre comment Pagrégation des parties
peut se faire par des appétences ou par des
choix animaux , d^une manière en quelque
sorte semblable aux attractions mécaniques
ou chimiques.
Si ces nouvelles particules de matières
préalablement préparées par la digestion et
la sanguification ^ ne font que remplacer cel-
les qui ont été consommées par les actions
du système , c'est ce qu'on nomme propre-
ment nutrition. Si elles sont appliquées aux
extrémités des fibrilles nerveuses , ou eii
assez grande quantité pour augmenter leur
longueur ou leur épaisseur, le corps en même
temps s'agrandit^ sa croissance est augmeii*
(ée et ses pertes se trouvent réparées.
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»îù De la digestion, etc. SECT4XXXyiI.iif.
Dans ce dernier cas , il parait qu il fiauf
quelque chose de plus quune simple appo^
sition ou choix de particules ; car pendant
raccroissement du corps , pliisieurs partie^
se séparent de celles avec lesquelles elles
étaient auparavant en conti^ct -, thalles sont
les extrémités des os ou des cartilages qui
s éloignent l^s unes de^ ai^tres k mesure quç
leur accroissement ayance ; c0 procédé res-
semble à riuflammation , comme il parait
dans rophthalmie , cm dans la production dç
nouvelles chairs dans les ^lcèr€;s ^ où le^
anciens vaisseaux grandissent et où il s*eii
forme de nouveaux;, et comme Pin^ammation^
ce procédé est fiussi accompagné de sensa-
tion : dans cet état de choses, les vaisseaux
sont distendus par le sang et acquièrent une
plus grande sensibilité ; oi> peut ainsi les
comparer à rérection de la verge ou des
mamelons du sein des femmes ; il se fait en
même temps une addition de nouvelles par*
ticules , comme dans le procédé de la nutri-
tion que je viens de décrire.
Lorsque raccroissement des diverses par-
ties du corps se fait seulement dans Tordre
naturel , il est accompagné d^ne sensation
agréable, comme dans la jeunesse ^ et peut-
être chez ceux qui prennent de Tembonpoint.
Lorsqu'un accroissement non naturel a lieu«
comme dans les maladies inflammatoires ,
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Sect. XXÎVII. IV. De la digestion , etc. % 1 1
£ette augmentation de Tolume du système
/est accompagnée d^un^ sensation douloureuse.
lY. Gette apposition de nouvelles parties^
k mesure que les anciennes disparaissent ,
absorbées de nos alimens , dTéTcloppe et for-
tifie ^otre corps pendant vingt ans , cette
apposition de nouvelles parties entretient la
, santé et la vigueur pendant vingt autres an-»
nées« et ajoute de la force et de la solidité
au système ; ensuite la nutrition cesse par
degrés^ et pendant les vingt années suivan-
tes on dépérit insensiblement, et enfin on
cesse d^agir et d^exister.
Lorsqu'on réfléchit sur ce sujet, on serait
d^abord tenté de croire , qu*il aurait été plus
facile à la nature de conserver sa progéniture
ëternellement en santé et en être , que de
la reproduire perpétuellement par le procédé
étoiinant et mystérieux de la génération ; mais
. il semble qu une longue habitude fait que nos
corps cessent d*obéir a^ stimulus des alimens^
qui devraient nous conserver. Lorsque nous
avons acquis notre entier accroissement, il
ne se (ait plus de nouvelles parties , et le
système obéit aut irritations , aux sensations ,
aux Tolitions et aux associations, avec une
énergie qui va toujours en décroissant ^ jus-r
€[u'à ce que toutç la |luichiue tombe dans
rinaction.
Tipoi^ causes peuvent contribuer à rendre
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2 1 2 De la digestion , etc, SpCT , X3ÇXYII • ÏT.
nos nerfs moins excita]3^es, et nous les ayons
déjà indiquée^, i*" Si un stimulus est plu&
grand que dans Pétat naturel , il produit une
trop grande exertion dans Forgane stimulé^
et en conséquéhcp il épuise Tesprit d'ani-
mation; l'organe moteur cesse d'agir, mêmq
quand le stimulus continue ; et quoique
le repos puisse réparer cet épuisement , il
se conserve cependant quelque degré .d'uiot
dérangemei^t permanent^ con^me il devient
évident lorsque les yeux ont été exposés trop
long-temps k nne forte lumière. 2° Si on appli-r
que des excitans plus faibles que ceux qui sont
naturel^ , au point q^ils n'excitent pas Tac*
tion de. Porgane^ (comme q\\and on prend
de petites doses d'aloès ou de rliuWrbe , )
on peut les augmenter graduellement sans
exciter Faction de Torgane, qui de cette ma-
nière doit iicquérir Phabitude de ne plus obéir
au stimulus ; ain^i en augmentant la dose
par degrés, on peut prendre de fort grande3
quantités d'opium ou de vin sans éprouver
d'ivresse; voyez sect. XII. m. i. 5* Une
autre cause qui mine graduellement le prin-
cipe de la Tie , c'est lorsque les mouvemens
irritatifs continuent à être produits par un
stimulus , mais qu'ils ne sont pas suivis de
sensations ; d'où il résulte que le stimulus
d'une matière contagieuse n'est pas capablç
de produire la fièvre une seconde fois, parce
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Sbct. XXXVII. r. Delà digestion ; etc. ji 5
qu'elle n'est plus suivie de sensations. Voyez
sect. XII. III. 6. Et par conséquent le man-
que de sensation agréable générale qui doit
accompagner la digestion et les sécrétions
glandulaires , produit un dégoût de la vie ;
et lorsque cet état est porté à un plus haut
point , il en résulte la mélancolie de la vieil-
lesse, avec torpeur et débilité.
Je conclus de-là q\A\ est probable que les
fibrilles ou iilamens moteurs aux extrémités
des nerfs du sentiment^ et le^ fibres qui cour
stituent les muscles (lesquels sont peutrètre
les seules parties du système animal qui
soient douées de la vie contractile^ ) ne sont
point changés à mesure quon avange en âge^
comme les autres parties du corps ; mais
seulement agrandis et allongés à mesure que
nous croissons , et qu'en conséquence ils de-
viennent de moins en moins excitables. Ainsi^
au lieu de changer continuellement Pancien
animal , il devient Jiécessaire hju il en soit eur
gendre un autre eBièrement nouveau et don(
Pexcitabilité n'est point encore diminuée 2
celui-ci continue plusieurs années à acquérir
de nouvelles parties ou une nouvelle soli-r
dite , puis perdant. ^ son excitabilité avec le
temps , il périt comme ses auteurs.
V. D'après cette idée , l'art de conserver I9,
santé et de prolonger la vie , doit consister
à ne pas faire usage, soit relativemfint k ^
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ûi4 JDe la digestion, etc. Sect.XXXVII. t,
quantité ou à 1^ qualité de nos alimens oxj^
jde nos boissons ou des circpiistances extér
rieur^s « telles que la chaleur , Fexercice et
la Teille, d^une plus grande quantité de sti-
mulus qu'il n est nécessaire pour entretenir
la Tigueur, et d^augmenter graduellement le
stimulus de noç alimens à mesure quon
avance en âge, et ei^ proportion que Tirrir
tabilité du système dt^inue.
Les effets débilitans attribués par le poète
Martial k Tusage excessif des bains chauds
en Italie , peut également s appliquer aux
chambres trop chauffées en Angleterre , ce
qui joint ^u stimulus excessif des liqueurs
6piri tueuses ou fermentées , et q^elquefois à
Fusage immodéré des plaisirs de Tamour ,
contribue à abréger notre existence.
Balnea, vina. Venus,' corrumpont corpora nostr^ ;
iVt faciuQt yitam balnea , vioa , Venus f .
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SEcr.XSS.Wlll.i. De l*03e)rgénat. du sang. a^Ç
SECTION XXXVIII.
PE L^CXToéKATION QU SA^O DANS LES
POUMONS ET PANS LE. PLACENTA*
I. Le sang absorbe Vo:ipygêne de Vair^ de-l^
l^acide phosphorique i U change de couleur ,
laisse dégager du calorique et quelques matiér
res phlogistiques ^ et acquiert un esprit éthéré^
qui se dissipe dans les mouvement fibreux.
II. he placenta est un organe pulmonaire ,
comme le^ ouïes d^s poissons. Oxygénation du
sang par Vair , par Veau ,. par les poumons ^
par les ouies , par le placentas JUicessité de
cette oxygénation chez les quadrupèdes^ chez
les poissons > chez le fétus dans la matrice.
Les vaisseaux du placenta sont insérés dans
les artères de la mère* Usage des cotylédons
dans les vaches. Pourquoi les quadrupèdes
n^ont point de lochies sanguinolentes. Oxygé-
nation du poulet dons Vœuf^ des semences.
III. La liqueur de Vawnios n^est pas excré-*
mentitieUe } elle est nutritii/e : on la trouve dans
rœspphage et dons Vestomac , et elle forme le
méconium. Naissances monstrueuse^ acéphales.
Questions du Dr Haruey.
,D'.
APRES les découvertes récentes de
plusieurs savant philosophes , il parait que
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2|6 De Poxygénation Sect. XXXVllI, f*
pendant la respiration , le sang absorbe la
partie vitale de Pair, que l'on nomme oxy-
gène^ à travers les membranes des poumons;
et quainsi on peut raisonnablement compa-r
rçr la respiration à une combustion lente ;
car dans la combustion ^ Foxygène de Tat-
mosphère se combine avec quelque corps
pblogistique ou inflammable et forme un
acide, (comme dans la production de Pacide
sulfurique par le soufre , ou de Tacide car-
bonique par le charbon , ) laissant dégager
en même temps une certaine quantité de
calorique ; ainsi dans la respiration , Poxy-
gène de Vfkiv s'unit avec la partie pblogistique
du sang et produit probablement Pacide phos-
phorique ou animal , qui change la couleur
du sang, de foncée quelle était en rouge ver-r
meil ; et il est probable qu'il se dégage en
même temps une certaine quantité de calo-
rique , selon la théorie du Dr Crawford.
Mais comme le dégagement du calorique acr
compagne presque toutes les combinaisons
chimiques , il est probable qu il accompagne
aussi les sécrétions des divers fluides sépa-
rés du sang; et que les combinaisons con?
étantes ou les productions de nouveaux flui«
des par le moyen des glandes^ constituent
particulièrement la source de ]a chaleur ani-
male : . cela parait prouvé par le développer
inent universel du calorique ^ lorsqu om tou^i(
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se6t. xxxvin. I. au songé ^i^
de honte ou de colère ; et il se &it en inéin«
temps une sécrétion plus forte de matière
transpirable ; tin déTcloppement partiel de
chaleur a. lieu aitissi dans \t% inflammations
locales^ comme dans la, goutte et le rhuma^
tisme ^ dans lesquels il y à formation de
nouTeaux vaisseaux. Quelques médecins phi*
losophes ont. attribué la chaleur des corps'
animaux aniï frottemens de^ particules du
sang contre lés parois des vaisseaux ; ^lais
on n'a jamais pu produire de chaleur per-
ceptible par Tagitation de. Teau , de Thuile,
du mercure ou de tout autre fluide ^ si ce
n*est de ceux qui subissent en même temps
un changement' chimique ^ comme lorsqu^on
agite du lait ou du vin jusqu'à ce quils de-
viennent acjfdés.
Indépendamment de la production jup*-
posée de Tacide phosphorique , du change-
ment de couleur du sang et de la production
de Tacide carbonique , il parait, qu'il y a quel-
que chose d\ine nature plus subtile^ que
Tatmosphère fournit continuellement ; cette
matière étant trop déliée pour rester longr
temps contenue dans les vaisseaux animaux,
doit^ par conséquent, être contintiellement
renouvelée ; qàr sans elle la vie parfaite ne
pourrait durer plus d'une ou deux minutes.
Il est probable que ce fluide éthéré est séparé
du sang par le cerveau, et quil'se dissipe
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âî8 tte Voxygériatiàn SÉCT.XlXVÏÎI, r.
tDOntînuellement dans les mourémens de^
muscles et des organes du sentiment^ niai^
il peut hëanmoins y rester plus long-temps,
lorsqu'il ne se fait que peu où point d'exer-
tion des fibres animales , cotnme dans la
Syncopé, et chez les insectes et les autres
animaux qui passent Thiver dans uli état dé
torpeur : il peut ne pas s évaporer entière-
tnent par le défaut de chaleur, d^humidité où
de quelqu autre circonstance; car on dit que
des limaçons qui avaient été ^ëcbés et gai^^
dés plusieurs années dans un cabinet, ont
été tendus à la vié^ ainsi que dés moucher
qui avaient été long-temps dans du vin , et
d^autres insectes^ qui avaient été gelés.
11 parait d'après les expériences du Dr Haré ,
( abrégé des transactions philosophiques ^
tom. m. p. 259, ) que Pair communiqué 'au
sang un certain principe qui est immédiate-
ment nécessaire à la vie. Il a trouvé que
des oiseaux , des souris , etc. mis dans des
vases où il avait renfermé, au moyen d'un
condensateur, le double de la quantité d'air
que ces vases contiennent communément ,
pouvaient vivre deux fois autant que lors-
qu'ils étaient plongés dans un air d'une den-
sité ordinaire , tandis que s il ne se faisait
quune exhalaison de quelque espèce de va-
peur délétère séparée du sang dans la res-
piration, l'air, étant condensé à la moitié de
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Sect. iXitlll. ti. du sang. ûig
son Tolumei ne pourrait pas être supj^osé ea
recevoir autant.
II. Sir Edward Hulse, médecin eïï répu-
tation au commencement de ce siècle ^ était
d^opinion que le placenta était un organe
respiratoire • comme les ouïes des poissons i
et noii tm mojren de fournir de la nourri-
ture^ au fétus> coi^me lé tlit Derham dans sa
phisico-théologie. Beaucoup d^autres niéde*
cins semblent avoir adopté la même opinion,
comme le dit Haller dans ses élémens de
physiologie, tome 1*'. Lé Dr Gibson publia
une défense de cette théorie dans le médical
essays d'Edimbourg , yol. I. et II. , où cette
doctrine est combattue dans tous ses points
par le Dr Alexandre Monro. Depuis lors ,
l'opinion générale a été que le placenta nest
quun organe de nutrition y opinion fondée
sans doute sur Fautorité d'un aussi grand
nom 5 plutôt que sur la solidité des argu*-
mens avancés en sa faveur. Cette matière
a encore été récemment traitée par les Drs Ja^
mes Jeffray et Forester French , dans leurs
dissertations inaugurales à Edimbourg et k
"Cambridge ; ils ont défendu l'opinion con-
traire d'une manière aussi savante quingé-
nieuse*; et c est de leurs thèses que jai exti'ait
plusieurs des remarques suivantes.
D'après les dernières découvertes du Doc-
teur . Priestley ^ de Mr Lavoisier et autres
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pso De Voaygéndtion Sect.XXXVIII. ii.
philosophes 9 il paraît d abord que ce qui
forme la base de lair atmosphérique et que
Ton nomme oxygène , pénètre dans le sang
à travers les membranes des poumons , et
que^ par cette addition /la cotdeur du*sang
passe d'un rouge foncé à un rouge vermeil.
Ensuite , que l'eau contient aussi de Touygène
comme ume de ses parties constituantes , et
quelle contient de plus de lair dans ses
pores; d'où résulte que le sang des poissons
reçoit au moyen des ouïes , de ToTtygène de
Teau ou de lair quelle contient, de la même
manière que le sang est oxygéné dans les
poumons des animaux qui respirent de lair ;
que sa couleur se change en ntême temps duu
rouge foncé en un rouge vermeil dans les
vaisseaux des ouïes qui constituent un organe
pulmonaire adapté à la température * dans
laquelle vivent les poisso(ns ; enfin , que le
placenta est formé dartères qui conduisent
le sang à ses extrémités « et dune veine qui
le rapporte, ressemblant exactement dans sa
structure aux poumons et aux ouïes ci-dessus
mentionnés ; et que le sang change sa cou-
leur foncée en couleur vermeille , en passant
par ces vaisseaux.
Cette analogie entre les poumons et les
ouïea des animaux et le placenta du fétu« ,
s'étend à une grande variété d'autres circon-
stances ; ainsi les animaux qui respirent Tair^
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-^ECT. XXXVlll. II. du spirfff. ^ a^i
ainsi qtie les paissons ne peuvent vîyre qtle
quelques minutés privés d'air ou deau, ou
lorsqu'ils sont renfermés dans une masse
d'air oU d'eau -corrompue pat* leur prôpte
respiration; la lâénie chose cirriTe au fétu6:
' aussitôt ' que le placenta est sépa'ré de ^la
inatrice^ il fattt 4pl^\\ dilate ses poutnons p^Sur
-respirer Pair, sans quoi il mourrait. Ainsi,
d'après la structure et les usages- du placenta ,
il paratt que c'est Un orgarnè .respiratoire ,
<;omtne les ouïes des poissons , au moyeu
duquel le sang est orygéné. ' v > -û
Puisqu'on -observe que les «xtrém-ités ' des
Taisseaux du placenta ne saignefnt pas, lors*
qu'on les sépare de la matrice , tandis ^ae
ceux de ce dernier organe laissent échapper
une grande quantité de sang artériel- vermeil^
il semblerait que les terminaisons des vaisseaux
du placenta sont insérées dans lies vaisseaux
artériels de la mère , et reçoivent l'oxygène du
sang de celle-ci à travers leurs parois ; cette
* oxygénation est prouvée parle ciiangement de
couleur que subit- le san^ à son passage des
artères du placenta dans $es veines, dcnrenant
rouge clair , de rouge foncé qu'il tétait.
La structure curieuse des cavités bur lacu-
nes du placenta , démontrée par Mr Jobu
Hunter^ explique cette circonstance. Ce sa-*
vaut auatomiste a prouvé que la face du
placenta qui tient à la matrice ,. confient un
Tome IL i5
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aM De VooygifuaUm Sect.XXXTIII. in*
grand ûombre de cavités on de lacunes qui
. 5oivt remplies de sang par les artères de la
mère qui sj 09Trentr ce sang, repris par
les yeines de la mère , est ainsi eontinnelle-
ment renonTelé ; tandis qne d'un autre cÂlé
les terminaisons des artères et des yeines du
placenta sont épanouies eii réseaux très^déliés
sur les parois de ces cellules ; de cette ma-
nière, comnue le fétus dans son accroissement,
, exige une plus grande oxygénation ^ il se
forme un appareil qui ressemble eiacten^enl
aux cellules aériennes des poumons.
Dans les Taches et autres animaux rumi^
naus , la face interne de la matrice est iné^
.gale et présente des enfoncemens que l'on a
jdommés cotylédons; cest dans ces cayitésque
ismsèreut les proéminences des nombreux
placentas dont le fétus de ces animaux est
pourvu j et elles y adhèrent fortement ^
:quoiqu*diles puissent en être extraites sans
• effusion de sang. Ces inégalités de la matrice
et les nomboreux placentas qui y correspon-
dent, paraissent être destinés k présenter
une plus grande surface aux extrémités des
vaisseaux des placentas, afin quils puissent
recevoir Toxygène des vaisseaux utérins ;
parce que les fétus de ces classes d^animaux
' sont plus complètement formés avant de
nattre , que ceux des carnivores , et que par
conséquent dans les derniers temps de la
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3ect- XXXVIII, If. du s^ng. «5
gestation' ils doivent avoir besoia de plu$
d^oxygénation. Les veaux et les agneaux peu-
vent niarcher quelques minutes après leur
naissance^ tandis que les jeunes chats et les
jeunes chiens sont plusieurs jours sans pou'^-
voir même ouvrir les yeux. Quoiqu'il ne se
fasse point d^effusion de sang lof's de la sé^
paration des cotylédons chez les animaux ru*
minans^ il est clair néanmoins que cela pro*^
vient de la graAde puissance de contractioa
de leurs lacunes ou alvéoles utérines. Voyez
médical essays » vol. V. page 144. Et c'est
pour cette même cause quils he sont point
sujets à une menstruation sanguinolente.
La nécessité de Toxygénation du sang du
fétus est encore prouvée par analogie avec
Tétat du poulet dans Toeuf, dont le sang
parait oxygéné aux extrémités des, vaisseaux
qui entourent le jaune , et se répandent sur
le sac aérien qui est à la partie obtuse
de Toeuf : ils peuvent absorber à travers cette
membrane humide l'oxygène de Tair contenu
derrière elle , et Fexpérience de la machine
pneumatique , a prouvé que cet air pouvait
se renouveler à travers la coque. Voyez
Phytologia, sect. III.
Cette analogie peut même s^étendre aux
semences des végétaux en état de germination;
Mr Scheele a prouvé quelles ont besoin d'un
renouvellement d'air sur la sur&ce de Peau
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324 ^^ l'oxygénation Se<îT. ÎXXVltl, m. i*
dans laquelle elles sont plongées. Un grand
nombre de semences végétales sont entourées
d'air dans leurs capsules ou réceptacles, tel*
les qfue les pois, le frûh du stapkiléa et du
lichnis Tesicèiria ; mais il est probable qae ces
semences, lorsqu'elles sont répandues sur ou
ai}prés de la surface humide et aërée de la
terre , de même que les frais des poissons
dans une eau toujours Uiouvante et aërée ,
peuvent ne pas avoir besoin d'un appareil
pour l'oicygénation de leur premier sang »
avant que; les feuilles des unes et les ouïes
des autres ne soient formées pour remplir
cette fonction. Voyez Phytologia, sect. 111.
m. I. Indépendamment de la grande ana-*
logie qui existe entre la liqueur de Pamnios
et le blanc d'œuf , il y a encore un grand
nombre de raisonnemens qui prouvent que
cette première liqueur est un fluide nour-
ricier, que le fétus avale dans les derniers
-mois de la gestation, et qu'en conséquence
le placenta est destiné à quelquautre usage
importante
D'abord il est prouvé que la liqueur de
i'amnios n'est pas un fluide excrémentitiel ,
puisqu'on en trouve une plus grande quantité
quand le fétus est jeune , et quil diminue
après une çei^taine époque jusqu'au moment
de la naissance. Haller assure, Dque dans
^certains animaux, il n'existe que fort peu
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Sbct. XXXVIIÏ. III. a. du sang. a^S
de ce fluide au moment de la naissance*
Dans l'œuf de poule ^ il est épuisé au dix-
huitième jour, de sorte quà la sortie du
poulet, il n€n reste presque plus. Dans les
lapins, il ny en a point avant la naissance. »
Elém. physioL Si ce fluide était excrémenti*
tiel, le contraire aurait probablement eu lieu.
D^un autre côté , la peau du fétus est recou*
verte d^un induit ou pellicule blanchâtre , ce
qui semble exclure toute idée que la liqueur
de Pamnios serait produite par une exsuda*
tion d^ la matière perspirable. Cette liqueur
ne peut pas être formée par Furine, car dans
%es animaux , Touraque passe de la vçssie à
Fallantoïde à Peffet d'évacuer ce fluide , qui , .
4ans le fétus humain, parait cependant rester
4ans lia vessie qu il dilate , comme les matiè-
res fécales sont accumulées dans les intestins
de tous les animaux.
a. La qualité nutritive du liquide qui en*
'vironne le fétus se fait remarquer par les
iaits suivans. i"" Il est coagulable par la cha-
J^eur , par Tacidje nitrique y et par Palcool »
ainsi quç le l^it , le sérum du sang et les
autres fluides que Pexpérience prouve être
nourriciers, a® D'après TexpérienciB de Hall^r#
il a un goût saum4tre , qui ressemble asses^ à
celui du petit lait , dont il a même Todeur,
3* L'expérience journalière prouve -qu^ le
Waup d'ceuf qui cpnsûtue la »oumturô du
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fi26 De roTf^génation Sect. XXXVllI. m. 3.
poulet, est de qualité nutritive ; indépendam-
ment des expériences sur ses effets nutritifs ,
mentionnés pjar le Dr Fordyce dans son traite
sur la digestion , p. 178. C^t auteur ajoute
quç cette substance ressemble beaucoup à la
partie essentielle; du sérum du ^ang.
3. On trouve dans Kestomac du fét^s , uri
fluide semblable à. celui dans lequel il
nage , excepté une légère altération qui peut
avoir élé produite par un commencement dç
digestion ; de la même manière on rencon- '
tre 1^ blanc de Vœuî danç Fçstomac du
poulet.
On trouve constamment dans l'estomac de?
veaux nouveaux -nés une quantité de poils
semblables à ceux dont ils ^ont couverts ; il
faut donc qu ils se lèchent avant de naître.
Blasii anatom. Voyez sect. XVI. ij. sui!
rinstinct.
On voit le poulet dans V^^^ ^^ mopvoio
doucement ^ans le ^uide qui Fentoure' et
ouvrir et fermer alternativement le bec; on
a observé la même chose dans les jeunes
chiens. Haller, clem. phys. I. 8. p. ^01.
On a remarqué une colonne de glace s*é ten-
dre depuis la bouche par lœsophage jusquà
lestomac d*un fétus gelé ; e|t cette glace était
formée par la congélation de la liqueur de
lamnios.
Le méqo^ium ou les premières matières
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Sect. XXXVIll. II!, 5. du sang. 337
fécales qui se troaTeat dans les intestine des
enfans nouveaux-nés^ prouvent que quelque
chose a été digéré ; et que ponrraît-ce être
sinon la liqueur de lamnios jointe au * sac
gastrique et à la bile , qui étaient nécessaires
pour sa digestion ?
Le foie nous offre un autre fait qui
prouve que le fétus se nourrit par des ali-
mens qui passent par la bouche dans Testo-
mac et les intestins durant les derniers moia
de la gestation: Haller observe qu'il est fort
gros ; ce qui est le contraire des poumona
qui ne sont destinés à servir quaprès la
naissance. Physiol. voL VI. p. 6i8. Ainsi il
•doit déjà s'être fait une sécréllon de bile qui
ne peut avoir eu dautre usage que d'êtr«
mêlée aux matières de la di^^estion.
Nous avons quelques histoires de monstres
nés acéphales et par conséquent sans bou'*
che : ces histoires paraissent avoir éré rap*
portées par des autorités douteuses ou diaprés
une observation superficielle ; il y a cependant
deux de ces monstruosités qui sont bien at^
testées ; Pune est un fétus humain men-
tionné par Oipson dans les essais de méde*
cine d^cosse ; chez celui-ci FiBsophage étant
oblitéré ^ il y avait une ouverture danô la
trachée-artère qui communiquait avec Toeso-
pliage; et par ce moyen la liqueur de Pam^
nios pouvait passer dans Pestomac sans àatik»
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oad De Voxygénation Sect* XXXyill. ni. %
ger de suf&cation , puisque ayan); la nais'-f
sance , le fétus n*était pas dans le cas de respi-
rer. ITaulre fétus monstruevix çst 4éerit paç
Vander Wiel , qui assure avoir vu uij agneaif
qui n'avait pas de bouche^ mais qui en sa
place avait une ouverture à la partie inférieure
du cou, laquelle conduisait dans Testomac. fCes
deux exemples sont éyideihment ei^ faveuç
de la doctrine ici avancée que Je fétus sie
nourrit par la bouche ; car autrement ï\
ii'aùrait pas été nécessaire quil y .eût unç
ouverture nouvelle ou extraordinaire pour
conduire à Pestomitc , lorsque Touverturç
Naturelle manquait.
. D'après ces ^its et ces observations, nouç,
pouvons conclure avec certitude, q^e le fétuç
dans la matrice se nourrit a^x dépens du
0uide qui l?environne ; que cç fluide est ab-
sorbé au commencement de la grossesse par
les vaisseaux lactés qui sont à nud^ et que par
la suite il est avalé et introduit dans Testo-
mac et )es intestins , lorsque ces organes
ont atteint leur perfection ; et enfin que le
placenta est un organe destiné ^ transmet*
trè Toxygène au sang du fétus ^ ce qui est
plus nécessaire , ou du moins Test plus souvent
que la matière même qui sert à la nutrition»
De cette manière il est aisé de répondre
à la question du grand Jlarvey. >> Pourquoi
>) le fétus 4âns la matrice n est-il pas sufiq«
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5»CT. XXXVIII. ni. 5. du sangi aag
» que par défaut d*air , lorsqull y reste jus-
» qu au dixième mois sans respirer^ taudis
9 que s il i^alt au septième pu aiji huitième
»mois, et qu*il ait, respiré une seule fois ^
V il est immédiatement suffoqué par le man«
s> que d^air , si on arrête sa respif ation ?
Pour plus amples informations sur cet objet,
je renvoyé Je lecteur au Tentamen medicumi
^n Dr Jefiray^ Edimbourg 1786, et il est k
espérer que le Dr Forest^r publiera un [pur
les thèmes quil a fâiit^s aur ce sujet.
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*5i> Dà la génération. Sect.XXXïX*
SECTION XXXIX.
DE, l*k, ^lÊMéRATION.
Felîr, qui causa» alla câligîae mersas •
Pandit , et e?olvit teouissima vincula rerufb.
ANOK.
I. Leà habitudes d^agir et de sentir dans les
individus ^ accompagnent Vdme dans une vie
future , ainsi que Vembrion au moment de sa
formation. Le premier rudiment de Vétre absorbe
de la nourriture et reçoit de Voaygène: ildéphye
les extrémités de ses vaisseaux sur des cellules
gui communiquent auec les artères de la ma^
trice et quelquefois ai>ec celles du péritoine ;
ensuite il at^ale la liqueur de Vamnios , qui est
produite par V irritation ^que lejetus cause à Ut
matrice ^ ou au péritoine ^ dest de la même ma*
rdêre que les insectes naissent dans la tête des
moutons et des veaux. Pourquoi le blanc d*(Bif
a deux consistances. Pourquoi on ne trout^e rien
dans les quadrupèdes qui soit analogue aujaun^
de Vœiify non plus que dans la plupart des se-*
menées végétales. II, i . Les œufs des grenouilles
et des poissons sont fécondés hors de leurs
corps. Les œufs des oiseaux ^ non fécondés ^ no
contiennent que la nourriture propre à Vembrion.
Çclui-^i est produit par le mdle^ e( la nourriture
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Sect. XXXIX. De la génération. a5i
par la femelle. Animalcules dans la liqueur
spermatique. Profusion de la nature dans la
génération. 3. Végétaux vivipares. Les rejetons
et les bulbes ont chacun leur père , nmis poini
de rnère. Les vaisseaux de lajeuitte et du bou'
ton s^ anastomosent. Le descendant paternel res^
semble exactement au pare. 3. Les insectes sont
Jécondés pour six générations. Les polypes jet*
tent des branches comme les rejetons. Des ra*
cines rampantes. Fleurs vii^ipares. Du tœnia.
Du vohox. Eçe Jormée d*une côte d^ Adam. Le
sperme n^ est pas unstiniuluspour Vosuf. III. \.Les
embrions ne sont pas origim^rement créés dans
d*auires embrions. La matière organisée n'est
pas si déliée, a. Toutes les parties de Vembryon ne
sont point formées dans le générateur mâle. Les
crabes reproduisent leurs pattes ^ les ii^rs repro*
duisent leur tête et leur queue: il se forme de nou^
Idéaux vaisseaux dans les loupes ^ le cancer et les
inflammations. Les mulets participera des for^
mes de leurs père et mère. Les chei^eux et les
ongles croissent par allongement et Jiçn par dis^
tension. 5, Des particules organiques de Buffbn.
IV. i. Le rudiment de Vembrion est un simple
Jïlament vitrant ^ il devient un cercle^ puis un
tube viê^ant. a. // acquiert de nouvelles irrita^
biUtés et sensibilités at^ee une nouvelle organir
sation , comme dans les limaçons blessés , le^
volipes ^ les teignes^ les cousine ^ les têtards •
Ainsi les noupclles parties sont produites pof
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a5a Dà la génération. Sect. XXXIX;
éuldkion et non par distension. 5. Toutes les
parties du corps croissent tant qu* elles ne sont
' point comprimées. 4- J^es fétus ai^ec des mem^
bres de moins ou de plus. Des monstres. Parties
doubles des Végétaux. 5. Les mulets ne peuvent
pas être formés par la distension du rudiment
séminal. 6. Familles d^animaux produites par
un mélange de leurs ordres naturels. Mulets
imparfaits, j. U appétit animal ressemble aux
qffinités chimiques. Force productii^e et médi"
eatrice de la nature. 8. Changemens dans les
animaux aidant et après la naissance, analogie
de leurs structures. Leurs changemens par la
concupiscence^ la faim et le danger. Tous les
animaux à sang chaud proviennent d^un flor-
ment vivant. Des animaux 4 sang froid : les
insectes , les vers et les végétaux dérit^ent aussi
d^un filament vitrant. Les rnâles des animaux
ont des mamelles. Le pigeon mâle donne du
lait. Le monde lui-même a été engendré. Cause
des causes. État d^épreut^e et de responsabilité.
Y. i. Cause efficiente de la couleur des œufs
des oiseaux ^ ainsi que des poils et des plumes
qui blanchissent dans les pays neigeux. Uim,at
gination de la femelle communique la couleur
à Vœiif. Les idées ou mou^emens de la rétine
sont imités par les extrémités des nerfs du
toucher ou le réseau muqueux. 3, La npurriture
que produit la femelle est de trois espèces. Son
in^^pnatiçn ne peiit Jamais (0ecper qi4e h pr^
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5bctXXX1X. Dt là gén^dUon. !^i
miére. Comment se formefit les mu1et$\ et fes
mulâtres. Pourquoi les organes dé la réproduc^
tion sont dtfectueux dans les miilets. Des teufs
à double jaune. VI. i. Diverses sécrétions sont
formées par les extrémités des vaisseaux ,
comme dans les glandes. De la matière conta-
gieuse» Beaucoup de glandes sont affectées par
des idées agréables i telles sont celles qui prch-
duisent le sperme, tx^ Les limaces et les vers
sont hermaphrodites et ne peuvent cependant
pas se reproduire seuls: quelle en est la cause
^finale* 5. L'imagination du mâle forme le sexe.
Les idées ou mouvetnens des nerfs de la vision
ou du toucher sont imités 'par les dernières
eMrémités des glandes des testicules., qui cu^
ractérisent le sexe. Cet effet de VimaginatioH
rtappcnrtient ifu'au mâle. Le sexe de Venibrydti
tCest pas dû au hazard. 4* Causes des chan-
gemens dans les ahimaux ^ par l'imagination^
comme il arriifê ddns la production des monsf
très., JRelatipement du mâle. Ou d lafomelle.
5. Aportemens par la peur. 6^ Puissance tilp
Vimagination du mâle sur la couleur., la forme
et le sexe de \Vamh7yon4 Exemple, j. L'acte
de la génération accompagné d^ idées des forr
mes mâles ou fomelles. L'art de procréer de
beaux enfans de Vun et de Vautre sexe. Vil. Ré-
capitulation. VIII. i.Appendix. Les bourgeons
sont des inditndus. Ib consistent en une plu-
mule , une, tige et une radicule* Chaque par^
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^ De la génération. Sect. XJSXllC.
tie de ta tige peut germer, ^rbre triplé par la
greffe. Mulet latéral végétal produit par trois
pères. Confenfa fontinaUs. a. Propagation lor
téraU du polype et dé Vhydra etentorea. Réu^
nion des deux moitiés d'un pofype. De Ut
greffe des végétaux* , Mulet latéral. 3. he nour-
peau bourgeon d'un arbre doublement greffe a
trois espèces de tiges ^ Mulet triple produit par
diverses parties de Varbre pore; 4* ^^ ^^^^ de
• terre coupés en morceaux s'engendrent une nou-
pelle tête et une noupelle queue, ^insijbnt les
tiges des bourgeons des arbres. Tout rembryon
n*ést pas formjé en même temps. 5, Les parties
de tx longue tige du noupeau bourgeon sont
Jbrmées par des parties correspondantes du
bourgeon père « et s'unissent soifS Vépiderme.
Chaque partie de cette tige peut germer. Ces
noupeaux bourgeons ressemblent à là partie dé
la branche d'où ils s^élêpent. Mulet latéral pro-^
duit par plusieurs pères. Peut^il se former un
mulet à triple sexe? 6. De la grapitationy de
Vqfffinité chimique ^ de l'électricité ^ du magné*
tisme^ de la puissance d'attraction ^ de Vapti*
tude à être attiré. L'aimant possède la pro*
prié té d'attirer, et le fer celle d'être attiré. Il
en est de même des corps électriques et des
€iffinités chimiques. Deux corpe peupent s'atti-
rer réciproquement. 7. Union de la matière
animale apec la matière inanimée. Union de
deux particules vipantes. Le sens possède une
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5bct. XXXÎÏ. I>e U génératiôHé , 3^6
ûppétence à Vunion , lor md^tiêr^ inanùnée p0s^
sàde Paptilude â être wùe. f^itaiité du sang ,
JîbriUes ayant des appétits , molécules douées
de penchants^ 8« Les JîbriUjSS ont des appétits
de Jbrmation* Moléculesf at^ec des penchants à
laJbrmaUon* De même que -dans les affinités
simples et doubles. Passions de la Jaim et de
Vamout. De la soif. De ralaitement des er^ans.
Manière dorU se Jait la propagation latérale.
9* Particules vitales superflues formées dans le
sang. Séparées par les glandes sexuelles. Com-
binées sous l^épiderme des arbres. EJlfis ac-
quièrent de TWuçeoMX appétits , et Jorment les
parties secondçdres de Vembryon. Il en est de
mémje de la passion pûur la générqLtion^ du
désir de la nourriture animale ^ et des nouçel-
les attractions des^ corps combinées chimique-
ment^ De nouvelles molécules sont formées par
les glandes sexuelles à Vâge de puberté^ ainsi
0pjfe dans îes glandes pectorales, lo. D^feren--
tes fibrilles et dit^erses molécules sont détachées
des dUf erses parties du tronc père p&ur f&rmer
le tronc fis. Il en est de même dans la pro-
pagation sexuelle des végétaux; leurs combi'
nuisons produisent un embryon; acquièrent de
nouveaux appétits ^ et forment des parties se^
eondaires ^ comme dans les fleurs de la classe
dioïque. 1 1 . Mulet latéral triple. Ainsi les mu-
lets sexuels ressemblent aux parties de leurs
parens selon la combiruiison des f brilles et
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^6 De la génétatioH. STect. ÎXXlX.
àèÉ molécules « et pi^oduisent des parties secùn^
•Maires ^ autrement ils ne ressembleraient qu^â
Jeur père. Epigrammè dà MartiaL IX. i. Di-
PèféeS parties dû noiH^l erhbryon produites en
même temp^. Leè corps organisés stmt tfxfp
volumineux pour étte iécrifés^ Formation pri^
mitii^e et secondaite des parties du fétus. La
théorie de Mf de Buffofi diffère de celle-ci. Dès
moles et des moristreè^ Vn émbfyon h* est pas
un indii^idu tant que lès nerfs ne s'uhisSent pas
au àeri^éau. 2. Lé cerpeAu et le ôœur sontfor^
ifiés en même temps. Les partiel àtgàniquès
'^sont trop pohmiiheuses pour passer par lès glafi^
des et les vaisseaux capillaires. Il n^en est pas
Mnsi des particule^ fofmatiçes. . De-là les d^r-
niêreS ne peUueM pas se combiner dànéi le sang.
4. Les particules forfnatii^es ne se combinent
pas dans les réceptaeles des glandes sexuelles ,
yarce que celles du mdle diffèrent de celles de
la fenielle. Il n^eh est pas de même dans la
• théorie de Buffon. 5. L^embryon entier n^est pas
produit en m^me terhps. Parties primitîifes et
secondaires. Formation secondaire de la tige
des bourgeons y dès vers coupés en deux^ des
pattes des crabes , des dents humaines et d'un
pouce reproduit. X. i. Génération latérale ^o-
litaire i et génération interne solitaire. Les par-^
ticules animalisées de la combinaison primitive
sont sécrétées , se combinent et forment des
organisations primitives. La tige d*un bcurgeon
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Sect. XXXIX* De la génération. aZy
produit des parties . secondaires , et commence
sa formation dans différens endroits à la
fois. Il ressemble à son père mieux qu'une
progéniture sexuelle. Du polype et de l^hydre*
a. La génération interne solitaire de Vaphis ,
du ténia ^ de Vactinia et du volçox y produit
une progéniture' vit^ipare et non ouipare. Diffe^-
rence entre la génération latérale et celle in^
ieme. 3. Génération sexuelle hermaphrodite
dans la plupart des fleurs y et dans quelques
insectes. Les sommités bulbeuses de certain^
végétaux sont une progéniture sexuelle. Les
organes sexuels des hermaphrodites sont sépa^
rés y mais sécrètent les particules formatiçes
mâles et fomeUes de la même masse de sang.
Pourquoi un pommier semé ressemble quelque^
fois à son père et d'autrefois ne lui ressemble
point. Le nombre des espèces augmente par
une génération réciproque. 4* Dans la généra^
tion sexuelle simple ^^ les sécrétions masculines et
fominines proviennent de différentes masses de
sang. Ces animaux étaient primitù^ement her-
maphrodites. Manière dont s'opère la produc^
tion d'un nout^el embryon. La sécrétion diffère
de la nutrition. Le noui^el embryon commence
dans plus d^une de ses parties. Il acquiert de
nom^eaux appétits et forme des parties secon*
daires. Les organes sexuels sont des parties
secondaires et non primaires* De4d vient la
Tome II. i6
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âS8 De la génération. SEct. XXXlJf.
différence des formes masculines et féminines é
Productions secondaires animales et végétales.
5. Semence , œufs. Le frai diff<ire dès œufs
en ce quHl grossit ai^ec Vèmbryon , comme les
membranes du fétus dans la matrice. XI. i . Cris-
taux inanimés. Organisation animée^ Animal-
cules microscopiques par la stagnation des
Jtuides végétaux et animaux. Ils ne se régé^
nèrenJt point. 2. La secoftde espèce des produc^
tions animales commence en plus d'un point.
Elles différent des animaux microscopiques ;
telles sont les truffes , les champignons^ les
polypes et les hydres. 5, D^autres t^égétaux
sont hermaphrodites , mais leurs glandes sexuel^
les respectives exercent leurs sécrétions sur la
même masse de sang. 4- D'autres végétaux ont
acquis des seXes séparés , et sécrètent leurs
fluides prolifiques de différentes masses de sang.
Vèmbryon commence par un plus grand nom^
bre de points dans les animaux plus compU--
qués. Les parties primaires forment les parties
secondaires , comme dans la classe dioïque des
végétaux , et dans tes animaux sexuels. La
nature est encore dans son enfance. 5* Pro-
duction spontanée des animalcules microsca--
piques. Elle est analogue à la génération effec-^
tii^e. Les premiers animalcules en engendrent
d^autres , et se perfectionnent. Bulbe de tulipe
par semence.' jéphis. La matière est soumise
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Sbct. XXXIX. I. De ta génération. oSg
d des lois immuables. XII. Conclusion. / De
la cause et de Veffèt. La philosophie des ato-
mes mène à la cause première.
\. Li
^E sarant Dr Hariley , dans son onyrage
sur rhomm^^ et quelques autres philoso-
phes^ pensent- que- la partie de nous qui est
immortelle , acquiert pendant cette Tie cer-
taines hahitudes d^action ou de sentiment,
qui deviennent à jamais iH4is8olubl£s , et
continuent aprèa la mort dans Pétat que noua
appelions Peu^tence future \ et ils ajoutent
^e si ces habitudes sont Ticieùses , elles doi-
.Te&t rendre malheureux celui qui les pos-
sède, même dans le cid. J'appliquerais va-
lontiers cetts^idée ingénieuse -à la génération
ou. production de Tembryon, ou nduyel ani*
*mal , qui participe, tant des formes et des
kiclinations dé l'auteur de ses jours.
Par suite de Pimperfection du langage , ou
•donne à la progéniture ; le nom de nouTâl
animal; mais ce niest dans le fait qu une braù-
che ou un allongement de son générateur;
car ;utte partie de Fembi^on animal est, ou a
été une partie de celui dont il procède ; ainsi
à parler strictement , on ne peut pas dire qu il
soit entièrement nouveau au moment de sa
formation ; et il peut par conséquent conser-
Ter quelques-unes des habitudes du système
producteur.
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34o Dehgéniration^ Skct.XXXlX.f.
^ Jl parait que dès le moment même de sa
formation , Tembryon , en tant qu il est sé*^
crété du sang du mâle , ccmsiste en un
filament vivant ayant une certaine suscep-
tibilité d^irritation , de Sensation , de vo-
lition et d^açsociation , ainsi que quelques
habitudes acquises ou propensions particu-
lières au père : les premières sont communes
aux autres animaux ; les demiètes paraissent
distinguer ou produire Tespèce. de Tanimal >
soit homme soit quadrupède « avec une res-
:semhlance de traits ou de formes à celles
de Fauteur. 11 est difficile de concevoir qu un.
être vivant puisse être séparé ou produit par
le sang au moyen de Faction: d'une glandes
et qu'il puisse ensuite devenir un animal
semblable à celui dans les vaisseaux duquel
il a été formé ; quand même on supposerait
avec quelques théoristes modernes « que le
sang est vivant; cependant toutes les autres
hypothèses sur la génération >, reposent siu*
des principes encore moins à la portée de
notre intelligence.
Au moment de la procréation , ce point
d'entité est reçu dans un nid approprié, oii
il doit acquérir deux choses nécessaires à sa
vie et à son accroissement; Tune est la nour-
riture ou substance , qui doit être reçue par
les bouches absorbantes de ses vaisseaux ; et
Fautive est la partie de l'air atmosphérique ^
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Sect. XXXIX. I. De la génération. ^i^i
ou de Peau qoe la chimie moderne a nommée
oxygène , et qui affecte le sang en passant
à trayers les parois des vaisseaux qui le con«
tiennent. Le fluide qui environne Pembryon
dans sa nouvelle habitation , etqueTon nomme
liqueur de Tamnios , lui fournit sa nourriture;
et comme un peu d^air doit infailliblement
s^introduire dans la matrice en même temps
que Fembryon y entre , il parait que ce même
fluide doit^ quand ce ne serait que pendant
quelques heures , fournir aussi une quantité
suffisante d^oxygène pour son existence im^
médiate.
Diaprés ce principe , la fécondation des
plantes aquatiques se fait dans Pair ; et il
est probable quil est nécessaire que le nec*
taire des végétaux soit ouvert à Pair^ afin que
les anthères et les stigmates de la fleur puis-
sent recevoir une nourriture plus oxygénée
que li| sève ordinaire.
Lors de Fintroduction de ce principe d^en*
tité dans la matrice , l'irritation de la liqueur
de Tamnios qui l'entoure , met les bouches
absorbantes des nouveaux vaisseaux en ac-
tion; elles en boivent une partie, et une
sensation agréable accompagne cette nouvelle
action ; en même temps Paifinité chimique
de l'oxygène agit à travers les parois des
Taisseaux du sang rougissant; et ce procédé
soulage un besoin ou une sensation défa*
Çréable qui existait auparavant*
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343 De la génération. Sbct* XXXIX. i»
Gamme le besoin de cette oxygénation du
sang est continuel^ (ainsi que le proure la
nécessité constante de respirer , soit par des
poumons^ soit par des ouïes j) les yaisseaux
se distendent par les efforts de la douleur
ou du désir de chercher cette oxygénation
nécessaire / et pour éloigner la sensation désa-
gréable que ce besoin occasionne ; en même
temps , de nouvelles particules de matière sont
'^absorbées ou appliquées à ces Taisseaux dis-
tendus^ et ils se trouvent allongés dune ma-
nière permanente , parce que le fluide qui
est en contact avec eux , perd bientôt la par-
tie oxygénée qu'il possédait d'abord et qu'il
devait à l'introduction de Tair avec l'embryon.
Ces nouveaux vaisseaux sanguins s'approchent
des parois de la matrice et pénètrent par les,
extrémités de leurs ramifications dans les vais-
seaux de la mère , ou y adhérent^ recevant
de l'oxygène à travers leurs tuniques , par le
courant dû sang artériel de la mère. Voyez
sect. XXXVill. II.
Cette insertion des vaisseaux du placent-,
à la face interne de la matrice, produite par
leurs propres efforts , parait encore mieux
prouvée par les nombreux exemples de fétus
extrà-utérins , qui ont leurs vaisseaux atta-
chés ou insérés dans le péritoine ou lés vis-
cères du bas-yentre , exactement de la même
manière qu'ils adhèrent où s attachent natu-
rellement à la matrice.
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Googk
SscT. XXXIX. I. De la génération. 245
Les Taisseaux absorbans de lembryon con*
tinuent à pomper la nourriture qui fournit
le fluide ou liqueur fie Famnios dans lequel ils
nagent; et qui, dans le principe^ n exige point
de préparation digestive préalable , mais qui ,
lorsque Fappareil de la digestion se ^complète ^
est avalé par la bouche et introduit dans
Testomac , où étant mêlé ayec la salive y le
suc gastrique , la bile ^ le suc pancréatique 9
et le mucus des intestins , il est digéré , et «
laisse un résidu qui constitue les premler9
excrémens de Tenfant y que Ton nomme
xnéconium.
La liqueur de Famnios est sécrétée dans
la matrice à mesure qu elle est nécessaire au
fétus , et il est probable qu elle est produite
par Firritation de celui-ci qui agit comme
corps étranger; car le péritoine produit un
fluide semblable dans les grossesses extra-
utérines. jLes chrysalides du taon^ placées dans
la peau des vaches , et les larves de li^ mour
che ichneumon nichées dans le dos des che-
nilles que Ton trouve sur les choux ^ paraisf-
sent se procurer leur nourriture en irritant
les parois de leur nid* Une sécrétion et con*
crétton végétale se forme de cette manière
sur les feuÛles du chêne par le gallerins/e;cte,
et par le cynips dans le calice de la rose ^
ainsi que par la jeune sauterelle sur un grand
^ofobre d$ plantes , et par ce inoyeii F^nim^}
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^44 ^^ la génération. SscT* XXXIX. i.
s'entoure d'écume. Mais rien ne ressemble
mieux à la gestation extrà-utérine que les œufs
de mouches qui sont déposés dans les sinus
frontaux des moutons et des veaux : ces
œufs nagent dans quelques onces de fluide
amassé dahs une pellicule mince ou hydatide.
Ce sac comprime le nerf optique d'un côté,
ce qui fait que la vision étant moins dis*
tincte dans cet œil , Taniraal se tourne con-
tinuellement du côté affecté , afin de mieux
apercevoir les objets ; c'est par la même
raison que dans le strabisme , Toèil se
tourne du côté opposé à l'objet quil regarde.
Dans les temps de chaleur, les moutons se
tiennent le nez contre terre pour empêcher
cette mouche de pénétrer dans leurs narines.
La liqueur de l'amnios est sécrétée dans
la matrice en raison des besoins ^ non seu^
lement quant à la quantité , mais encore
quant à la qualité et à la consistance, qui se;
modifient à mesure que se développent les
facultés digestives du fétus , jusqu'à ce que
cette liqueur soit remplacée par le lait après
la naissance. Haller, pbysiol. vol. 1. Dans
Toeuf , le blanc qui est analogue à la liqueur
de l'amnios des quadrupèdes , consiste ea
deux parties distinctes, dont Tune est plus
visqueuse , et probablement plus difficile à.
digérer et plus nutritive que l'autre ; et c'est
celle-ci qui se consomme dans la dernière
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Sbct. XXXCC. I. De la génération. 24^
semahie de Tincabation. Le jaune de Fœuf
est un fluide encore plus fort et plus nutri-
tif, qui passe dans les intestins du poulet
avant sa sortie de la coque , et qui sert à sa
nourriture pendant un jour ou deux, jusqu'à
ce qu'il soit capable de digérer , et qu'il ait
appris à choisir les -semences ou graines plus
dures qui doirent le nourrir. On ne trouve
rien de semblable à ce jaune de Toeuf dans
les fétus des mammifères , parce que le lait
est un autre fluide nutritif déjà préparé pour >
le jeune animal ; il est encore très-remarqua-
ble, que le premier lait des animaux femel-
les^ après Taccouchement, est beaucoup plus
ëpais comme le jaune de l'œuf, et beaucoup
plus coagulable que celui qui est sécrété
quelques jours après , lorsque les facultés
digestiyes de Fanimal sont plus énergiques.
Ainsi le jaune n'est pas nécessaire au frai
de poisson , aux œufs dUn sectes ou aux se-
mences végétales ; parce qu'il est probable
que leurs embryons trouvent leur nourriture
aussitôt qu'ils sont sortit» de la coque ou qu ils
ont poussé des racines. De-là il arrive que
quelques insectes produisent une progéniture
vivante au printemps et en été^ et des œufs
en automne; et que certains végétaux pro*
duisent des racines ou des bourgeons vivans
au lieu de semences ; tels sont le polygonum
viviparum, et Toignon magique. Voyez Jardin
botanique f part. II. art. Anthoxantum.
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a46 De là génération. Sbct. XXXI3L il. i«
II parait néamnoins qu'il y a uik rëserroir
^e nourriture préparée pour certaines semen-
ces , indépendamment de leurs cotylédons
ou feuilles séminales ^ et on peut supposer
qu'elle est en quelque sorte analogue au
jaune d'oeuf. Tels sont les sucs saccharins
des pommes , des raisins et autres fruits qui
donnent de la nourriture aux semences, lorsr
qu elles sont tombées à terre. Tel est encore
le suc laiteux que IW trouve au centre de
la noix de coco^ et une partie dé son amande;
je crois qu il en est de même de toutes les
semences monocotylédones , telles que celles
des palmiers^ des graminées et des lys. L^
suc laiteux qui est au centre de la noix d^
coco parait ressembler au chyle àes animaux^
car il contient une bqile mêlée à du mucilage
et à du sucre , d'oii provient sa couleur
blanche ; tandis que le chyle ou la sève des
végétaux qui s'écoule des blessures faites axM.
bouleau ou à Térahle dans les mois de prin-
temps , est transparent et ne consiste qu'en
sucre et en mucilage y circonsts^ice qui la.
fait différer du chyle des animaux.
II* I. Le procédé de la génération est en-
core enveloppé d'un voile impénétrable ; on.
peut cependant bazarder quelques conjectu-*
res concernant plusieurs de ses cirçonstan-
ces. i^ Les œufs des poissons et des gre-
nouilles sont fécondéfi après qu'ils sont sortra^
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Sbct. XXXIX. II. i*. BeUginénahn. h^j
An corps Ae la femelle , * parce qu^iki 66at
déposés d^D^s un fliii<le et ne sont, par con-
séquent pas recouTerts d'une coque dure.
Il est cependant remarquable que ni les pois^
sons ni les grenouilles ne déposent leur frai
hors de la présence du mâle ; et c'est pourquoi
les carpes femelles dans les petits viviers où
il n j a pas de mâles ^ meurent fréquemment
par la distension de leurs œufs près d^éclore«
2"" Les œufs d^oiseaux qui sont pondus «ans
être fécondés, ne contiennent que le blanc
et le jaune qui sont évidemment la nourri-
ture destinée au fétus. 5"". Gomme la cica«
tricnle de ces œufs est fournie par le mâle
et quelle est évidemment le rudiment de
ranimai , nous pouvons en conclure que
Tembryon est produit par celui-ci et la nour-
riture appropriée , ainsi que le nid , par 1^
femelle. Car si on supposait que la femelle
contribue pour moitié à la formation de
Tembryon, pourquoi formerait-elle tout l'ap-
pareil de la nutrition e.t de Foxygénation ?
Dans un grand nombre d^animaux, le mâle
est plus grand , plus fort « et digère plus
d'alimens que la femelle ^ et par con-
ééquent il doit contribuer autant et plus
quelle à la réproduction de l'espèce ; mais
s'^il ny contribue que de moitié pour l'em-
bryon et point pour Pappareîl de la nutri-
tion et de, Voxygénation^ le partage est ine-
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34S DtlagéniraUofL Sbct • XXXIX. iKi.
gai; la force du n^àle, et la consommation
de «loarriture quil fait sont trop grandes
pour leffet qui en résulte , comparativement
À la femelle ; ce qui est contraire à la mar«
che ordinaire de la nature.
On a supposé dans quelques ouvrages sur
le procédé de la génération, que la semence
du mâle ne pouvait pas se mettre en con»
tact avec Tovaire de la femelle dans beau-^
coup d animaux « et on en a conclu qu^une
émanation aérienne ou élhérée provenant de
la semence du mâle , pouvait produire le
•principe de la vie ds^ns lœuf de la femelle ,
parce que dans le stigmate végétal de quel-
ques fleurs , on ne voit point de vais-»
seaux qui reçoivent et qui transmettent le
pollen , et parce qu'il n est pas possible que
lejaculation de la semence dans les qua<r
drupèdes puisse la faire parvenir à travers
les trompes de Fallope dans les vésicules
-de Tovaire.
Quant aux analogies prises des autres ani*
maux , on peut observer i"* que dans la gé-
nération des grenouilles , on sait très - bien
que le sperme du mAle est mis en contact
avec le frai de la femelle , à mesure qu elle
Tévacue, et que dans les poissons^ c^ sperme
est répandu de même sur le frai^ après que
Ja femelle la déposé, a* Quant aux végétaux,
^il faut faire attention que leurs vaisseaux
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Sect. XXXIX. II. I. De la^ginératiàk. a49
sont 81 petits quen général on n'estf t^pomt
encore parrenu à les injecter ayec wi iluide
coloré , et que par-là il8> sont nu)ins visibles
an microscope que ceux Am animaux^ >^t<quil
est probable que ceux dies stigmates ou pîs«-
tils des fleurs qui sont destinés à absorber
la solution du pollen qni>«dbère aux stigma-
tes bumides , peuvent être toujours .vides oa
avoir leurs ; orifices fermés v excepté lorsquils
sont mis en action par .le stimulas du pol-
len, ce qui fait quils peuvent échapper à
nos recherches* Je ne sache pas non plus que
personne ait cherché à ^ reconnaître oes^yais-
seaux par des expériences , avec des liqueurs
colorées appliquées en même temps, que le
pollen sur le stigmate pour y être absorbé «
ou en disséquant le pistil, 6oit dans son état
de^ vitalité^ soit dans son état de dessèche-
ment, ou en robservant dans celui de car-
bonisation «
Quant aux quadrupèdes^ le Dr Haighton
a démontré par un grand nombre d^expérien-
ces curieuses sur des lapins , publiées dans les
Transactions philosophiques pour Tannée 1797^
que la semence du mâle ne passe pas par
les trompes de Fallope , et n'arrive par con-
séquent pas à l'œuf femelle , dans un état
liquide ou aéré ^ mais que c'est par le ^ sti-
mulus de la semence dans le col de la ma-
trice ; que les vésicules de Tovaire se gon-
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dSa Dèla génération. Sect. XXXIX. ii* t .
fient ^ et laissent échapper la substance que
Ton nomme œuf, quoiqu il n^it point de
forme distincte , et que ce corps soit conduit
dans la matrice par le mouTement péristal-
tique des trompes de Fallope , quelques beur-
res après la copulation. Je présume que là
il rencontre la semence du màle^ et qu*aînsi
ie noÛTel animal produit par la. sécrétion
du mâle trouve, dans toutes les productions
sexuelles^ une nomritnre appropriée et une
situation commode dans la femelle. *Mais je
crois quun appareil femelle est inutile pour
la production des bourgeons, des arlure^^ du
fétus adhérent des pol^jr^pes, et des coraux.
On pouiTait faire à cette théorie de la
génération, robjection suivante. Si les ani-.
malcules spermatiques que Ton découvre au
moyen du microscope , sont tous des rudi-
mens d^homoncules, lorsqu'il ny en a. quun
seul qui puisse trouver un nid ^quelle pro-
digalité .la nature- ne met-elle pas dans ses
productions? Je n assure pas que ces parti*
cules mouvantes , visibles au microscope ^
soient des hopaoncules; peut-être «ont elles
les produits de la stagnation ou de la putri-
dité, etpeut-é^e ne sont-elles point des êtres
vivans; mais si on suppose quelles sont des
rudimens d^homoncules , ou d^embryons ,
cette grande profusion est en proportion avec
les efforts généraux de la nature pour pour-
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SlECT. XXXIX. II. 2. De la génératioû. aSi
Toir A la perpétuation des difféi^ntes espè*
ces d^animaux. Chaque arbre produit une
4]uantité innombrable de semences^ et çha-
^e poisson dépose une quantité, non moins
grande d^œufs , et cela avec une abondance
si inconccTable que si tout venait à bieq ^
la terre et la mer seraient bientôt: cncomr
brées d'habitans ; cependant ces* semences
et ces œufs sont bien plus parfaits : que les
animalcules* spermatiques ne peuvent l'être,
et ils périssent par millions. Cet argument
prouve seulement que les productiojis de la
i:iatnre sont régies par des lois générales , et
que par une sage superfluité^ elle assure la
reproduction continuelle des êtres.
2. Il parait diaprés Tanalogie des semences
végétales, cpie Tembryon est sécrété ou pitJ-
duit par le màle , et non par un concours
4le fluides provenants du mâle et de la
femelle. Dans les grandes fleurs telles que
les tulipes , il n y a point d analogie d ap-
pareil entre les antbères et les stigmates :
daprès les observations de Spallanzani , les
semences sont produites long -temps avant
que la fleur ne soit épanouie et par consé-
quent bien avant la fécondation ^ comme
Toeuf dans la poule. Lorsque le pollen est
répandu sur le stigmate , la semence se coa-
gule d abord sur un points comme k cica-
tricule dun œuf iecoiidé. (Voyez Jardin bo-
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:fi53 Dé la génération. Sect. XXXIX. ii. a.
tanique, part. I. note additionnelle 58t.) Or
dans ces productions simples de la nature ,
si la femelle contribuait à la formation de
lembryon autant que le màle^ il y aurait
probablement quelqu analogie yisible dans
Içs parties pour remplir ce but « indëpen-
damnient de celui .de fournir le nid et la
subsistance pour la nouvelle progéniture.
D^ailleors^ dans l>eaucoup de fleurs, les ni^-
les sont plus nombreux que les femelles^ ou
que les cellules utérines séparées dans leurs
germes , ce qui tendrait à prouver -que la
fonction du mâle était au moins ausai impor-
tante que celle de la femelle ^ tandis que si
le mâle ^ après avoir produit sa partie de
Tembryon , devait encore produire 1 OQuf ou
la semence « lacté de la réproduction serait
inégalement distribué, entrent.
Ajoutons à cela que dans la réproduction
Tëgëtale la plus simple , comme dans les bour-
geons des arbres, qui sont des descendans
vivipares , la feuille est évidemment le père
du bourgeon , qui se développe dans son
sein , selon l'observation de Linné. Cette
feuille consiste en vaisseaux absorbans et en
vaisseaux pulmonaires, destinés à lui 'pro-
curer la nourriture et à lui fournir de Toxy-
gène. Cette partie simple de lorganisation
vivante est pourvue aussi d^une puissance
reproductrice ; et comme le nouveau rejeton
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Sbct. XXXIX. U. 2. Delà généroHiOu d55
est ainsi nourri en adhérant à son père : il
ne loi faut pas de mère pour lui fournir un
nid, la nourriture et Toxygénation ; ainsi il
n'existe pas de feuille femelle.
Je croyais d^abord que les Vaisseaux qui
se trouTent entre le bourgeon et la feuille
8 anastomosaient ou conununiquaient entr'eux^
et que le premier était ainsi fourni de sang
végétale» c est-à-dire de nourriture et d'oxy-
génation jusquà la mort de la feuille père
en automne; et que sous ce rapport il y avait
une différence dWec le. fétus des animaux
vivipares. Mais depuis la publication des
premières éditions de cet ouvrage , j'^ai cru
devoir changer d'opinion < parce qu en dissé«*
quant le bourgeon du châtaignier , œsculus
hyppocastanum y de la manière décrite plus
bas , je ne pus apercevoir aucune communi-
cation entre les Taisseaux de la feuille et ceux
du bourgeon produit dans son sein , de sorte
qu*il est plus probable quil se nourrit en
absorbant le fluide qui Tentoure , comme le
fétus des animaux , ainsi que je Tai démontré
dans mon ouvrage sur la végétation , intitulé
Phytologie, sect. VII. i. 2* Je crois en se-
cond lieu que les vaisseaux de Técorce qui
appartiennent à la feuille morte « et dans
lesquels je soupçonne quil se dépose une
espèce de manne, deviennent alors ^ si je puis
m'exprimer ainsi « des vaisseaux placentaux
Tome IL 17
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s54 De la génération. Sect>XX7CIX> ii, s.
du nouveau bourgeon. On peut retirer an*
nuellement de la sève priptanière ainsi pro*
duite par un érable à sucre de New-York
et de la Pensylvanie , cinq ou six livres de
bon sucre sans détruire l'arbre. Account of
xnaple sugar, by B. Rush. ( Voyez Jardin bo-
tanique , part. I. , note additionnelle sur le
placenta végétal. )
Lorsque la chaleur du printemps fait éclore
le jeune bourgeon^ ces vaisseaux lui fournis->^
sent un aliment de nature saccharine jus*
qu'à ce qu'il ait acquis des feuilles , et qu il
ait produit un nouveau système absorbant
dans Pécorce et la racine de Farbre^ de la
même manière que la matière farineuse ou
huileuse des semences et la matière sac-
charine des fruits^ fournissent la nourriture
à leurs embryons, jusqu'à l'époque où ils
prennent des feuilles et des racines. Cette
analogie dans un sujet si obscur est ausai
évidente quelle est curieuse ; et dans les
gros bourgeons comme ceux du ch&taignier,
on peut presque l'apercevoir à Foeil nud ♦
si avec un canif on coupe par tranches le
reste du rudiment de la feuille de Tannée
précédente et du nouveau bourgeon qu'il
renferme. On verra alors que les sept ner-
vures de la feuille ancienne se sont éle-
vées de la moelle" en sept points bien dis-
tincts , qui forment une courbe « et que le
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Segt. XXXtX. II- n. De la génération. 255
nouyeau bourgeon a été produit dans leur
centre, €[o^il a percé Taubier et Féçorce et
a crû sans Fassistance de sa mère. On peut
obserrer un procédé semblable en disséquant
une bulbe de tulipe en biv^r ; les feuilles
qui enveloppaient la tige de la fleut de Fan-
née précédente n'étaient point nécessaires à
la fleur ; mais chacune déciles était le père
d'un nouveau bourgeon, que Fou peut alor^
trouver à sa base , et qui étaint adhérent à
son^père, nappas besoin de mère.
Cette génération paternelle des végétaux,
telle que les bourgeons et les bulbes , offre
une circonstance très-curieuse , c'est qu'elle
ressemble exactenient à ses pères > comme
on peut Fobserver dans, la greffe des arbres
fruitiers , et dans la propagation des racines
bulbeuses ; tandis que les descendans sémi*
naux des plantes^ recevant leur nourriture de
la mère> sont susceptibles de variations con-
tinuelles. Ainsi dans la classe diœcie oii les
fleurs mâles «pnt produites sur un arbre et les
fleurs femelles sur un autre , les bourgeons
de Farbre mâle produisent constamment des
fleurs mâles ou d'autres bourgeons qui leur
ressemblent exactement , et les bourgeons
de Farbre femelle produisent indifféremment
ou des fleurs femelles ou d'autres bourgeons
semblables à eux ; tandis que la semence de
ces ai^bres produit tantôt des individus mâles
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aSfi De la génération. Sect.XXÎÏX.M.^*
et tantôt des indiyidus femelles. Diaprés cette
analogie de I)a production des bourgeons Té«
gétaux sans une mère^ je soutiens que la
mère ne contribue pas à la formation de
Tétre Tirant dans' la génération animale ,
mais quelle n*est nécessaire que pour lui
fournir «Ifa nourriture et son oi^ygénation.
Les TégétatEx présentent un autre fait qui
a été publié par Mr Koelreuter , et qu'il
nomme » une métamorphose complète d^une
espèce naturelle de plantes en une autre.»
Ce fait prouve que dans les semences aussi
bien que dans les bourgeons , Tembryon pro-
cède du mâle , quoique la forme de la plante
future dépende en partie de la femelle.
Mr Koelreuter imprégna un stigmate de la
nicotiana rustica^ avec le pollen de la nico*
tiana paniculata « et en obtint des semences
prolifiques. Avec les plantes que produisirent
ces semences, il répéta Texpérience, en les
imprégnant arec le pollen de la nicotiana
paniculata. Comme les plantes Jijbrides ainsi
produites étaient prolifiques , il continua à
les imprégner pendant plusieurs générations
avec la poussière de la nicotiana paniculata^
et elles ressemblèrent de plus* en plus au
père mâle^ tant qu*à la fin il obtint six plan-
tes parfaitement semblables sous tous les
rapports à la nicotiana paniculata , et qui ne
ressemblaient en aucune manière à leur mère
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Sect. XXXIX. If. 5. De la génération* aSj
la nicotiana rustiea» Blunueobachj sur la gé«
nëration.
3. Il e9t probable que les insectes quoa
dit pouvoir être fécondés pour six généra*
tions , tel que l'aphis , ( voyez Amoenit. acad. )
produisent leurs descendans de la manière
ci-dessus décrite , cVst-à-dire sans mère mais
non sans .père , et ainsi donnent un exemple
de lucina sine conciibitu. Ceux qui ont étu«>
dié rhistoire des pol^rpes que Ton trouve
dans Teau stagnante de nos fossés au mois
de Juillet^ assurent que les jeunes polype^
sortent et ramifient des côtés de leur père»
comme les bourgeons des arbres, et quau
bout d'un certain temps ils s en séparent d'eux*
mêmes. Cela est tellement analogue à la ma*
mère dont paraissent se produire les bour«
geons des arbres , que Fou peut considérer
ces polypes comme étant tous mâles ^ et pro^
duisant des embrypns qui n ont pas besoiu
de mère pour leur fournir un nid , non plus
que la nourriture et Toxygénation*
Cette génération latérale ou linéaire des
plantes^ non seulement a lieu dans les bour*
geons des arbres qui continuent à y adhérer»
mais elle est admirablement visible dans les.
iilets du pplj-gonum apiculare et dans ceux
du fraisier, Jragaria vesoa. De ces plantea
sort un bourgeon allongé et rampant , el
14 oi» il (ottcbe la terre il prend, racine i^
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55$ De la génération. Sect. XXXIX. ii. 5.
^t produit une nouvelle plante provenant de
son père , dont elle tire la nourriture et
Toxygénation : par conséquent il pie faut point
pour cçla d'appareil maternel. Dans les fleurs
jrivlpares , telles que celles de VaUium magU
cum , et du polygcnum vwiparum\ les anthè-
res et les stigmates se flétrissent et meurent ;
et au lieu de semence, il survient un descen-
dant latéral ou paternel, qui adhère jus-
qu'à ce que sa maturité soit suffisamment
avancée , et alors il tombe à tefre où il prend
racine comme les autres bulbes.
La production latérale des plantes par de$
filets, tandis que chaque nouvelle plante est
ainsi enchaînée à son père , et continue à en
produire un autre ^ puis un autre encore, à
mesure que le filet s'étend sur la terre , est
{>arfaitement semblable au tœnia que Voi\
trouve si souvent dans les intestins et qui
«'étend en forme de chaîne depuis Pestomac
jusqu'au rectum. Linné assure » qu'il vieillit
à une de ses extrémités , tandis qu'il continue
à produii^e de jeunes anneaux à Px^utre , se
procréant à/1 infini comme unç racine d'herbe^
les articulations séparées sont nommées verg
de gourde ^ et produisent à Uinfini de nou-
Veaui^ aîineaux * semblables k leur père , et
dont chacun est pourvu d'une bouche appro-
priée et dV)rganes de la digestion.» Systtmn
naturœ. Vermes tœnia. Il parait évidemment
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Sbct.XXXIX. ÏÏ.5. De la génération. aSg
qu'il y a dans cet animal une faculté repro-
ductrice , sans aucun appareil maternel pro-
pre à fournir la nourriture et Foicygënation
à Tembryon , parce qu^il reste attaché à sou
père jusqu'à sa maturité. Le poli^ox ghbator
qui est un animal transparent , porte en Itd*
méme^ dit Linné, ses fils et ses petits«-fils
jusqu'à la cinquième génération. Ce sont sans
doute des fétus ^i^aas , à différens degrés de
maturité et produits par le père : ils doivent
être eiLpulsés à des périodes différentes , comme
les œufs non fécondés de différens yolumes
que Ton trouve dans le corps des poules ;
et comme ils sont produits sans aucune co*
pulation connue , cela contribué à prouver
que l'embryon vivant est formé dans les au«>
très ordres d^animaux, par le mâle seul, et
non par la femelle, puisquun seul a le pou^*
voir de le produire.
Cette idée de la reproduction des animaux
par un seul filament vivant provenu du père;
paraît avoir été employée allégoriquement dans
le récit curieux que nous donne Pécritûre
sainte^ comment Eve fut formée d'une côtie
d'Adam.
D'après toutes ces analogies.^ je conclus
que l'embryon est produit par le mâle seul ^
et que la femelle lui fournit un nid conve-
nable , de la nourriture et l'oxygénation ; et
^u§ l'idée ^e la ^omeuce du m&le n^^tait
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260 De la génération* SscT.XXXlX. m. â«
quun slimulus pour Pœuf de la femelle ,
(ainsi que Pont ayancé plusieurs philosophes)
n'est . aucunement appuyée sur rexpérience
ou l'analogie.
m. I. Quelques sayans philosophes ont
éprouvé une si grande difficulté à concevoir
comment sopère la reproduction des ani-
maux , qu'ils ont supposé que toutes les nomr
breuses générations ont f^xisté en miniature
^ans le premier animal qui a été créé ; ef;
que ces infiniment petits ne font que s*étenr
dre ou se développer k mesure que l'em-r
bryon croit dans la matrice. Indépendamment
de ce que cette théorie n est uppuyée sur.
mticune analogie que. Ton connaisse , elle atr
tribue en outre à la matière organique un€t
ténuité beaucoup trop considérable pour
qu ou. puisse Pi^dmettre sans difficulté. ; car
si Ion veut supposer quct chacun de ces em*
bryohs ainsi renfermés, est composé des parT
ties variées et compliquées d^s corps animaux,
en ce cas^ ils devraient avoir une petitesse^
inférieure à celle que Ton a attribuée aux
diables qui tentèrent St. Antoine , dopt o^
assure que 20,000 pouvaient danser, une sa*
rabande sur la pointe de la plus fine ^içuille^
sans se gêner les xips les autres.
a. D'autres ont supposé que toute;s le(\
parties de Tembryou sont formées dans Iq
Jtnâle avant quil soit déposé dans Tœuf o^
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Sect. XXXIX. III. a. De la génération. sQi
la matrice; et que c est après cette épôqUe
seulement quil doit receyôir Fel^tepsion ou
le déyeloppement de ses pi^rties ^ comme il
a été dit ci-des9us ; mai$ cette explication
ne lève une difficulté que pour en substituer
|ine autre également incompréhensible : ils
ont trouvé difficile de concevoir comment
Tembryon pouvait être formé dans la matrice
ou dans^ Foeuf^ et en conséquence ils ont
préféré de le forfner avant quil fàt arrivé.
On peut observer « pour répondre k ces deux
théories : i^ qu0 quelques animaux , tels que
les crabes , peuvent reproduire tout un mem?
bre ^ par exfsmple une patte qui aurait été
arrachée ; que d^autres , tels que les vers et
les limaçons « peuvent reprodi|ir.e une tète
ou une queue lorsqu'on a coupé Tune ou
Tautre ; et qu ainsi dans ces animaux une
partie au moins peut être formée de non*
veau , sans quon puisse dire qu'elle ait
existé préalablement en miniature* a"" Il se
forme de nouvelles parties et de nouveaui^
vaisseaux dans beaucoup de maladies , pas
^xeniple sur la cornée de Pceil dans rophlbal*»
|nie , dan^ )ea loupes et les cancers ; et on
ne peut pas supposer que ces parties ayent
eu un prototype ou une exist^noç en petit
dans Tembryon. 3^ Comment pourrait-il naî-
tre des animaui^ métis qui tiennent des for^
ip^es de leur pèrç çt leur mère i si 1- embryon
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503 De la génération. Sect. XXXIX. in. a»
originel existait en miniature dans la semence
du mâle? Si Fembryon d^un ^e se déyelop*
paît seul, le mulet ne ressemblerait en au-
cune manière à la jument.
Il parait que cette fausse idée de Teicten-r
sion des parties vient de ce que lliomme fait
ressemble généralement au fétus quant à la
forme ; et on a cru de-là que les parties du
fetus^ se développaient pour former un hom«
me , tandis quelles ont été centuplées en
poids et en volume ; or , il n*est personne
qui voulût appeler la quantité additionnelle
de 99 parties , une distension de la partie
originelle , relativement au poids. Ainsi la
matrice ^rend beaucoup d'épaisseur dans la
grossesse et elle augmente en solidité et en
volume : il faut donc quelle ait acquis ce
volume additionnel par un accroissement de
nouvelles parties, et non par un développe-r
ment des anciennes ; l'acte simple et com*
mun de souffler la vessie dun animal nou-»
vellement tué , à porté Timagination à appli-»
quer cette idée de la distension à laugmen^
tation de volume par accroissement naturel;
cependant ce dernier état doit venir dune
apposition 4^ nouvelles parties , comme le
prouve rangmentation de poids qui acoom^
pagne celle de dimension ; et comme Tceil
peut en juger daprès rallongement des cbe-r
ifei^x par la couleur de leurs çxtrémité^ pu
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Sect. XXXIX. ni. 5. Be la génération. «63
lorsqu'ils ont été teints sur la tête ^ ainsi
que dans la croissance des ongles par les
taches qui s y fpnt remarquer quelquefois, et
par Télargissement du croissant blanc qui
parait à leur racine , ainsi que par Taccrois-»
sèment des nouveUes chairs dans les plaies
où il se forme de nouveaux nerfs et de nou*
Teaux yais^eaux sanguins.
5. Enfin , Mr de Buffon a imaginé avec
beaucoup de sagacité\ l'existence de certaines
particule^ organiques , qu'il suppx>se être en
partie vivantes et en partie des ressort^
méchaniques. Ces derniers ont été décou-
verts par Mr Needham^, dans l'organe mâle
du calmar ^ espèce de poisson ; et les pre-*
miers ou animalcules vivans se trouvent dans
les sécrétions mâles ou femelles , dans les
infusions de semences telles que celles du
poivre, dans la gelée de veau rôti et dans
toutes les autres substances animales et vé-
^él:ales. 11 suppose que ces particules orga-
niques existent dans le fluide spermàtique
des deux sexes, qu'elles sy rendent de toutes
les parties du corps ; et elles doivent par
conséquent, à ce qu il croit, ressen^bler .à la
partie d où elles proviennent. 11 pense que
ces particules organiques sont dans une acti-
vité constante , jusqu'à ce qu'elles viennent
à se mêler dans la matrice ; alors elles sç
joignent sur le chalnip et produisent un em-
bryon ou fétus semblable aux deux auteurs^
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s64 Oé la génératiefu Sect. XXXIX* TV. i ^
On pourrait faire beaucoup d^objections
contre cette théorie ingénieuse ; mais je n ea
proposerai que deux. La première , c*est
qu'elle n'a d^analogie avec aucune loi animale
connue; et la seconde, que comme ces flui-
des remplis de particules organiques prove-^
nant des orgalies mâles et femelles sont sup^
posés être semblables, il n j a pas de rai^
son qui empêchât la mère ' de produire un
embryon femelle sans Paide du mâle , et de
réaliser le luoina sine concubitu. Voyez para-<^
graphes viii. et ix. de cette section et la
éect. XXXVU. III.
IV. i^ Je crois que Je principe ou rudiment
de Tembryon, en tant que séparé du sang
du père , consiste en un simple filament Ti^
Tant, comme une fibre musculaire* Je crois
en outre que ce filament est Textrémité d'un
nerf de la loco-motion , comme une fibre d^
la rétine est une extrémité d^un nerf de la
sensation , par exemple une des fibrilles qui
composent Torifice d^un vaisseau absorbant.
Je présume que ce filament vivant , quelle
que soit sa forme , sphérique , cubique ou
cylindrique , est doué de la faculté d^étre
mis en action par de certaines espèces
de stimulus. Celui du fluide environnant
dans lequel il est i;eçu en sortant du mAle^
peut le faire replier sur lui-même en forme
4'ftnneau^ çt poduire ainsi I^ commence*
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SfiCT. XXXIX. iY. H. J)e ta génération. â6S
ment d^un tube. Ceux qui ont observé lés anU
malculed microscopiques, décriyènt de s*em«
blables filamens et de semblables anneaux»
Cet anneau vivant peut alors embrasser où.
absorber les particules nutritives du fluide
dans lequel il nage, et en les attirant dari|.
«es pores , ou en s'y joignant par la com«
pression de ses extrémités^ il peut augmen->
ter sa longueur ou son tolume, et d^anneau
vivant devenir ainsi par degrés un tube vivant*
3. De nouveaux genres dHrritabilité peu*-
vent commencer avec cette nouvelle organi-
sation ou cet accroissement des parties; car
tant qu'il n'y avait qu'un seul organe vivant^
on ne pouvait le supposer doué que d'irri-
tabilité 4 puisqu'on conçoit bien que la sen-
sibilité est une extension de Fefiet de l'irri-
tabîlité sur le reste du système; ces nouvelles
espèces d'irritabilité et de sensibilité résul-
tantes d'une nouvelle organisation , sont évi-
dentes d'après un grand nombre de faits qui
ont lieu dans les animaux plus formés ; ainsi
la formation des testicules , et la sécrétion
de la semence qui en est la suite , occasion-
nent la concupiscence; les poumons doivent
être formés avant que leurs efforts pour ob-
tenir de l'air, puissent avoir lieu; le gosier
ou œsophage doit être formé avant qu'on
éprouve la sensation ou les appétits de la
SsLVta et de la soif, dont l'une parait avoir
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*i66 De lagénéràtioit. Sect. XX3CIX. i\r. A
son siège à rextrémité supérieure et Fautre.
à iTsxtrémité inférieure de ce canal.
C'est encore ainsi que lorsque, la verge esl
distendue par le sang ^ elle acquiert une nou^-
Telle sensibilité et une nOurelle appétence.
La même chose arrive aux matnelons des
femelles des animaux : lorsqu'ils sont dis-
tendus par le sang , ils acquièrent une
nouvelle tendance à fournir du lait; Ainsi
les tendons et les membranes> et même les
os lorsqu'ils sont enflammés , acquièrent dé
nouvelles sensations ; et les parties des anr-
maux mutilés, telles que celles des limaçons
blessés/ des polypes et des crabes, se repro*
duisent , et acquièrent en tnême temps des
sensations appropriées à leur situation. C^est
ainsi que lorsque la tête dVn limaçon est
réproduite après avoir été coupée arec un
rasoir -tranchant^ on voit Se reproduire aussi
ces yeux télcscopiques si curieux ^ et qui
acquièrent leur sensibilité pour la lumière ,
ainsi que les muscles nécessaires à leur ré-
traction à rapproche du danger^
Je crois en conséquence, qu'avec chaque
nouveau changement de formes organiques
ou chaque addition de parties organiques ,
il survient une nouvelle espèce d^irritabilité
ou de sensibilité ; ces variétés d'irritabilité
ou de sensibilité existent dans les glandes,
chez les adultes ; chacune de ces glandes est
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SfiCT. XXXIX. IV. 2. De la généràtiorL iAj
douée d'une irrîtabilitë , d^un goût ou d'unt
appétence^ et par conséquent d^un mode
d*action qui lui est propre.
Cest de cette manière que je conçois qu«
les vaisseaux des mâchoires produisent les
dents ^ que ceux des doigts produisent les
ongles et que ceux de la peau produisent
les cheyeux et les poils ; de même que par
la suite ^ Tcrs Tâge de puberté ^ la croissance
de la barbe et les autres changemens consi-
dérables dans les formes du corps et dans la
disposition de lesprit, ont lieu en conséquence
de la nouyelle sécrétion de la semence ; car
si on priye lanimal de cette sécrétion , ces
changemens ne sunriennent point. Je crois
qu'ils sont occasionnés, non par lelongation
ou la distension des étamines primordiales^
mais par la juxta-position d^s parties ,. de la
même manière que le crabe peut, au bout
d'un certain temps , regénérer un membre
dont il aurait été privé ; le têtard ne pro-
duit ses pieds que long-temps après quil
est sorti du frai ; et la chenille , en se trans-
formant en papillon^ acquiert une nouvelle
forme , avec de nouvelles facultés ^ de nou-
velles sensations et de nouveaux désirs.
L*histoire naturelle des papillons, des chry-
salides ^ des scarabées et des cousins ^ est
remplie de faits curieux ; quelques-uns de
ces insectes passent plusieurs u^ois et dau-
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ji68 Delà génération. Szcr. XXtlX. tv. n.
très même des années dans 1 état de chenilles
ou de vers ; ensuite ils restent plusieurs se^
maines sans nourriture, suspendus en lair,
cnserelis sous terre, ou plongés dans leaat
pendant ce temps ils se changent en un.
animal qui parait être dune nature différente:
chez quelques-uns lestomac qui auparavant
digérait des feuilles ou des racines végétales,
ne digère alors que du miel ; ils ont acquis
des ailes à Teffet de chercher cette nouvelle
uourriture et une longue trompe pour là
recueillir sur les fleurs ; et je présume qu ils
ont en outre un sens de Todorat pour dé-
couvrir dans les fleurs les endroits secrets
où le miel est formé. Les teignes qui volent
la nuit, ont une trompe beaucoup plus lon-
gue , roulée sous leur menton en forme de
ressort de montre^ et quelles allongent pour
recueillir le miel des fleurs dans leur état
de sommeil , temps où elles sont fermées 5
et où il est ^ par conséquent , plus difficile
de butiner dans leurs nectaires. Le scarabée
est couvert dune cuirasse dure qui garantit
ftes atles^ afin que cet insecte puisse encore
an besoin creuser des trous dans la terre
où il a déjà passé la première période de
son existence.
Mais ce qui , plus que tout le reste^ distin-
gue ces nouveaux animaux , c'est qu'ils sont
alors doués* de- la faculté de se reproduire;
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Sect. XXXÏX. IV. 2. Delà généràtioiu ^
€t qu ils difTèrent entr^eux par les sexes , ce
qui ne parait point aToir lieu dans leur état
de chenille ou de Ter. Chez quelques-uns de
ces insectes , ce changement de chenille ea
papillon ou en teigne semble n'avoir dVutré
but que de servir à la reproduction de l'es^
pèce , puisqu'ils meurent inunédiatement après
qu^elle est accomplie , et qu'ils ne prennent
point de nourritui;e dans Finteryalle ; tel est le
Ter à soye dans nos climats , quoiqu'il p&t
probablement se nourrir de miel , si on lui en
présentait. Car en général il parait yraisem-*
blable qu'une nourriture d^une nature plus
stimulante que les feuilles, telle que le miel
des végétaux , était nécessaire pour la repro*
duction séminale de ces animaux, ce qui est
exactement semblable à ce qui arrivé aux
végétaux ; dans ceux-ci les sucs de la terre
sont suffisans à leur reproduction par le moyen
des bourgeons ou des bulbes, dans lesquels
il parait que la nouvelle plante est formée
par des mouvemens irritatifs , comme Tac-
croissement de leurs autres parties , telles
que leurs feuilles ou leurs racines; mais lors-
qu'il s'agit d'une reproduction séminale ou
amoureuse où la sensation est nécessaire, il
faut une nourriture plus stimulante pour les
anthères et les stigmates; et cette nourriture^
c'est le miel , comme je Tai expliqué dans la
sect. XIII. sur Tanimation végétale.
Tome II. i8
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97Û JDc la génération. Sect. XXXIX. iv. 2»
Le moucheron et le têtard se ressemblent
dans leur métamorpliose d^aniraaux aquati-
ques avec des ouïes , en animaux aériens
avec des poumons , et par le changement
de Tél^ment dans lequel ils TÎTcnt ; et pro-
bablement aussi par le changement de leur
nourriture , et enfin en ce qu'avec un nou-
vel état, ils acquièrent la différence des sexes,
et les organes de la reproduction séminale
ou amoureuse ; tandis que le polype qui
partage leur premier état d^existence , ne
pouvant changer ni de forme ni d'élément^
ne peut se reproduire que comme les bour-
geons des végétaux par la même espèce de
:gxouvemens irritatifs ^ qui produit Taccrois-
seinent de son propre corps , sans propaga-
tion séminale ou amoureuse^ laquelle exige
sensation , et qui , dans le moucheron et le
têtard, parait exiger un changement dans la
nourriture et dans la manière de respirer.
De -là je conclus , qu avec Facquisition de
nouvelles parties , ils obtiennent de nouvelles
sensations, de nouveaux désirs et de nouvel-
les facultés ; ce qui se fait par juxta-position
sur les anciennes parties et non par leur dis-
tension ; et enfin que les parties les plus essen-
tielles du système , telles que le cerveau pour
la distribution de la puissance vitale^ le pla-
centa pour i^oxygénation du sang , et les vais-
seaux absorbans additionnels pour recevoir la
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r
Sfi-CT. XXXIX. IV. 5. De la génération. Ofjt
nourriture, sont les premières formées par
les irritations mentionnées ci-dessus^ et par
les sensations agréables qui accompagnent ces
irritations, ainsi^que par les exertions qui ont
lieu en conséquence des sensations désagréa* <
blés , telles que celles de la faim et de la
suffocation. Après ces parties , vient un ap-
pareil de membres pour les usages à yenir^
ou pour mouToir le corps dans son état
actuel de natation, puis de poumons pour
la respiration future, et de testicules pour
la reprodudtion de l'espèce ; ces parties se
forment par les irritations et les sensations «
ainsi que par les exertions ultérieures des
parties qui existaient dans Porigine, et aux-
quelles les parties nouvelles doivent être
attachées.
5. Pour confirmer cette théorie , , on peut
faire observer que toutes les parties du corps
cherchent à croître^ ou à se faire des parties
additionnelles pendant tout le cours de notre
vie , mais qu elles sont arrêtées par les parties
qui les contiennent immédiatement ; ainsi
quand la peau est enlevée , les parties char-
nues qui sont au-dessous , poussent bientôt
de nouvelles granulations nommées vulgaire-
ment chair fongueuse. Si le périoste d'un
os est enlevé, Taccroissement de cet os se fait
de la même manière. Or , lorsque l'embryon
est imparfait, on suppose que les parties
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^7^ De la génération. Skct. XXXIX. iv. 4*
contenantes ou limitatives ne sont pas encore
formées , et que par conséquent il n y a
rien qui soppose à son accroissement.
4^ Cette production des parties de Tem*
bryon par de nouvelles appositions, sert à
expliquer plusieurs phénomènes des produc-
tions animales et végétales ; par exemple ^
comment un assez grand nombre d'enfans
naissent avec un défaut de conformation des
extrémités^ comme le manque dun doigt ou
d'un orteil , on du bout de la langue , ou bien
encore ce qu'on nomme bec de lièvre avec
absence de palais. S'il y a un défaut dans
la quantité des particules nutritives primor^
diales dans l'œûf pour la réception du pre«
mier filament vivant , les parties extrêmes ,
étant formées les dernières, doivent indiquer
ce défaut par leur imperfection.
Cette idée de l'accroissement de l'embryon
aVccorde aussi avec la production de quel*
ques êtres monstrueux qui ont une rédu-
plîcation de nuembres: tels sont des poulets
à quatre pattes ; ce qui ne pourrait arriver
si le fétus était formé par le développement
d'un germe originel ou d'une miniature. Car
s'il existait un superflu des premières parti-
cules nutritives déposées dans Fœuf pour le
premier filament vivant, il est aisé de con-
cevoir qu'il en résulterait une réduplication
de quelques parties.^ Ce qui prouve que cette
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Sect XXXIX. IV. 5. De la génération^ àyi
superfluité de nourriture existe quelquefois,,
c est quil y a des œufs qui ont deux jaune&
lesquels , je crois , ont été ainsi formés ayant
d'être fécondés , par une nourriture trop
abondante donnée à la poule^
Cette théorie est confirmée encore par l'ana-
logie des monstres du règne yégétal, où on
observé quelquefois une production double
ou triple des différentes parties de la fleur^
comme un triple nectaire dans quelques co*
Jombos, et une triple pétale dans quelques
primevères , ce que l'on suppose provenir
d'une surabondance de nourriture.
5. Si l'embryon est reçu dans un fluide
dont le stimulus diffère ml quelque sorte
du stimulus naturel , comme dans la pro*
duction des animaux métis , les nouvelles
irritabilités ou sensif)ilités acquises p^t* les
parties organisées croissantes, peuvent diffé^
rer entrelles et produire ainsi des parties
qui ne sont point conformes à celles du père«
mais qui appartiennent partiellement à celles
de la mère; et ainsi, quoique le germe primitif
ou l'entité vivante vienne totalement du père,
comme il se fait de nouvelles irritabilités oh
sensibilités, il en résulte un changement de
formes qui leur correspond. I^a production
des mulets ne saurait avoir lieu si le germ^
primordial ou miniature de toutes les parties
dç Vfijnbrjon ^tf^t fonné dans la semçnpç da
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^74 De la génération. Sect. XXXIX. iv. 5.
xnàle et simplement déyeloppé par la noar<*
riture dans la matrice de la femelle, au lieu
que cette difficulté est leyée si on suppose
que Tembryon consiste en un filament Tivant^
qui acquiert en se forme de nouyelles par**
lies , avec de nouvelles irritabilités , à me-
iure qui] prend de Taccroissement.
La forme , la solidité et la couleur des par-
ticules nutritives déposées pour la réception
du premier filament vivant , ainsi que leur
espèce particulière de stimulus , peuvent
contribuer à produire une différence dans la
forme , la solidité et la couleur du fétus , au
point de le faire ressembler à sa mère , à
mesure quil avance en âge. Cela peut aussi
avoir lieu sur^tout pendcmt le premier état
d^existence de Fembryon , avant qu'il ait
acquis des organes qui peuvent changer ces
premières particules nutritives , comme je
Texpliquerai au paragr. v. a. de cette sec-
tion. Et comme on présume que ces parti-
cules nutritives sont conformes à celles qui
aervent à la nutrition dé la mère, il s'en*
suit que le fétus doit lui ressembler jus*
ques-là.
Cela explique pourquoi les maladies héré-
ditaires peuvent provenir du mâle ou de la
femelle , ainsi que la forme particulière du
corps de l'un ou de Pautre. Quelquesrunes
{de ces maladies héréditaires proviennent Am^
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SfiCT. XXXIX. IV. 5. De la génération. 278 /
plement dVn défaut d'actiyité d^une partie
du système, comme par exemple des Vàîs^
seaux absorbans , qui s'auyrent daus les cél^
Iules ou cavités du corps , et occasionnent
ainsi les hydropisies. D^autres sont dues en
même temps à une augmentation de sensa*
tion , comme dans les scrofules et la con*
somption , où Fobstruction des fluides esl
causée d^abord par Tinirritabilité des Tais*
seaux ; et Finflammation et les idcères qui
surriennent^ sont causés par Taugmentatioii
de sensation dans la partie obstruée ^ qui en
est le résultat. D^autres maladies héréditaires ^^
telles que Tépilepsie et les autres convulsiona,
consistent en de trop grandes exertions volon-^
taires, en conséquence d^une sensation désa**
gréable dans quelque partie morbide. Or «
comme les douleurs qui occasionnent ces con^
Tulsions , sont dues au défaut d^action de cette
partie morbide , ainsi qu*il est dit dans là
section XXXIV , il • est clair que toutes cei
maladies héréditaires peuvent avoir leur ori*
gine , soit dans le défaut d'irritabilité , prove-^
nant du père , soit dans le défaut du stiiÉiu^
lus de la nourriture, provenant de la mère*
Dans les deux cas, Veïïet doit être le même,
car on voit souvent parmi les pauvres une
&mille devenir scrofuleu&e par un défkut dé
stimulus des alimens ou parla faim; et parmi
les riches 9 par un défaut d^irritabilité dû à cS
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37^ De la génération. Sect.XXXIX.it. 6.
qa*ils ont «été habitués pendant long-temps
à un trop grand stimulus ^ t^l que celui des
liqueurs a}cooli3ée$.
6. On yoit par cet exposé du système de
la reproduction, que tous les apimaux ont
une origine semblable^ c'est-à-dire qu'ils pro^
Tiennent ^us d^un simple filament yiyant^
et que la différence daps Içurs Cormes et leur^
qualités n est résultée que des irritabilités «
sensibilités, yolontariétés ou assoçiabilités di-
verses de ce filament -virant primordial , et
peut- être aussi en quelque degré des diffé-
rentes formes des particules des fluides par
lesquels il ^ è\é mis ep activité pour la
première fois; et qu'il en résulte qu'il n'esf;
pas impossible , comme Favait déjà conjecturé
Linpé relatiyement au règne végétal , que
la grande variété d^espèces d^animaux qui
habitent aujourd'hui le globe terrestre , peu-
Yent tirer leur origin^ du mélange d'un petit
nombre d'ordres naturels , et que les métis
animaui^ ou végétaux qui purent perpétuer
leur espèce^ Pont fc^it, çt ont donné naissance
aux nombreuse&i familles d'animaux et de
végétaux qui existent actuellement, tandis que
les métis qui étaient nés avec des organes
de la reproduction imparfaits, ont péri sans
postérité, selon l'observation d'Aristote , et que
ce sont ces animaux qu'aujourd'hui on nomme
, mulets. Voyez Jardin botanique, part. II* |
note sm* le Dianthus.
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Sect. XXXIX. |V. 7. De la générattaf%^ >jj.
Le capitaine Huuter ^\i qife 4^iis la nou-
velle Galles méridionale , il $e fait encore
aujourd'hui un mélange semblable de^ races
d'animaux ; et cela non seulement parmi
les quadrupède; et le$ oisec^ux de différen-
tes espèce; , mais ip4ime parmi les pois-
sons^ et, à ce quil croit^ P^i*^i 1^$ végétaux.
11 fait mention d'un animal qui tient de
lopossum et du kanguroo depuis la taille
d'un mouton jusqu'à celle d*un rat. Plusieurs
poissons paraissent tenir du requin , quel-
ques-uns ayant la t^te et l^s épaules dune
raye et la partie postérieure d'un requin ;
d'autres ont la tête de la raye et le corps
du mulet ; d'fiutres enfin ont la tête d'uA
requin et le corps applati d une raye épineuse»
Plusieurs oiseaux tiennent du perroquet^
quelques-uns ayant la tête., le cou et le bec
du perroquet, ayec des pieds çt des ji^mbes
longues et droites ; d'autres ont les jambes et
les pieds à,\i perroquet , avec la tête et le col
de la mauve de mer. ( Voyage à 1^ nouvelle
Galles méridionale^ par le capitaine John
Hûnter, p. 68. )
7. Je soutiens, en conséquence, que tous;
les animaux doivent leur organi9ation à une
causé semblable j| prenant leur origine d^ns ui)l
simple filament vivant , qui est doué^ à la
vérité^ de différentes espèces d'irritabilités
çt de sensibilités ou d appétences animales ^^
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^7^ De îa génération. Sect. XXXIX, iv.y,
lesquelles existent dans chaque glande et dans
chaque organe motieur du corps, et qui sont
aussi essentielles à lorganisation yitale , que
les affinités chimiques le sont à de certaines
combinaisons de la matière inanimée.
S*il m'était permis de . faire une comparai-
son dans un ouvrage philosophique^ je dirais,
que les petits-animaux sont peut-être non seu-
lement moins nombreux originellement que les
affinités chimiques ; mais que comme celles-ci,
ils changent à chaque nouvelle combinaison;
ainsi lair vital et lazote combinés , produi-
sent lacide nitrique , qui acquiert alors la
^propriété de dissoudre l'argent ; de même
chaque nouvelle partie ajoutée à lembryon,
telle que le gosier ou les poumons, doit pro-
duire , si je ne me trompe , une nouvelle
appétence animale.
11 est assez difficile de supposer que la
faculté de la volition puisse prendre nais-
sance à cette première époque où l'em-
bryon se forme par les irritabilités , les
sensibilités , les associabilités et les appé^
lits qui en sont la suite. Car sur quoi le
fétus pourrait-il délibérer ^ lorsqu'il na pas
le choix des ol^ets? Mais dans l'état plus
avancé du fétus , il est évident qu'il possède
la volition, puisqu'il changé souvent de posi-
tion, quoiqu'il paraisse dormir la majeure
|>artie du temps; et dans la suite, la puis*
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Sect. XXXIX. IV. 8. De la génération. iy^
sance de la Yolition contribue & changer oa
altérer plusieurs parties du corps, à mesurd
qu'il avance vers la virilité , et cela par noi
premiers modes d^exertîon dans les diverses
occupations de la vie. Toutes ces facultés
constituent donc lés forces créatrice , con-
servatrice et médicatrice de la nature^ dont
on parle tant , mais que les philosophes
comprennent si peu.
8* Lorsque nous repassons dans notre es^
prit, premièrement, les grands changemens
que nous voyons s*opérer naturellement dtins
les animaux après leur naissance , comme
dans la production du papillon aux ailes
brillantes par une chenille rampante , ou de
la grenouille qui respire, par un têtard sous-
aquatique, du petit garçon imberbe à Phom-
me barbu, et de la jeune fille non nubile
à la femme qui allaite , tous changemens
qui peuvent être empêchés pat» les mutila-
tions de certaines glandes nécessaires à là
reproduction.
Secondement, lorsque nous nous rappelons
les grands changemens que subissent di-^
vers animaux par une éducation artificielle
ou accidentelle , comme dans les chevaux
que nous dressons pour la force ou pour la
vitesse, pour porter des fardeaux ou pour
disputer le prix de la course; ou dans leâ
cl|i^?is que Ton élève poiu* la force çt |^oui^
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â8d Ve la génération. Sect. XXXIX. iv. 8.
le courage « tel que le dogue (^buU-dog;^
ou pour la fînesse de son odorat comme le
chien de chasse et Tépagueuï^ ou pour sa
légèreté à la course ^ comme le lévrier ; ou
pour nager , ou pour tirer des traîneaux
sur la peige , comme le3 chiens du Nord à
poils durs ; ou enfin comité les petits chiens
des dames ; les ch^ngemens de formes dans
le bétail en état de domesticité depuis la
plus haute antiquité , tels que les chameaux
et les moutons^ qui ont subi une transfor-r
ipaation si entière et si absolue que nous
ignorons aujourdliui à quelles espèces d^api*
maux sauvages i}s doiyei>t leur prigine.
Ajoutons à cela les grands changempns de
formas et de couleur^ que nous voyons tous
]e^ jours arriver aux petits animaux que nous
apprivoisons , tels que ^es lapins et les pigeons ,
ou ceux qui sont les suites des changemens
de climats et même de saisons ; c'est ainsi
que les mouton^ des pays cl^auds sont cou-
verts de poils au lieu de laine ; et que lesi
lièvres et les perdrix des pays qui sont pen-
dant long-temps couverts de neigç, devien-s
^ent blancs pendant Fl^i^^^ \ ajoutons encore
les divers changemens produits dans les formes
humaines^, par les habitudes que contractent;
les enfans y ou par les maladies qu'à occasion^
^ées leur manière de vivre ^ lesquelles sont^
4eyçnuç$ également ^éréditç^rçs pen4a^t i^«
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Sec*. XXXIX. IV* 8. De la génération. tAt
longue suite de générations. Ceux qui tra-^
Taillent à la forge , à la rame pu au métier
àfi tisserand , ainsi que les porteurs de chaise
et les danseurs de corde , sotit tous recoii-
naissables à la configuration de leurs mem-^
bres ; et les maladies occasionnées par Tivro*
gnerie défigurent lllabitude du corps par de$
éruptions lépreuses^ ou le corps lui-même
par la tuméfaction des Tiscères , ou les arti-
culations par des tumeurs et des distorsions*
Troisièmement , lorsque nous passons en
reTue les grands changemens produits dans
les espèces des animaux avant leur naissance,
ces changemens sont tels qu ils les font res-
sembler à leurs auteurs , dont les formes ont
été altérées par Téducation ou par les ac-
cidens ci -dessus décrits « et ils se trans-
mettent ainsi à leur postérité. Ou ce sont
des changemens produits par le mélange des
races ^ comme dans les mulets ; ou ce sont
des changemens produits probablement par
Fexcès de nourriture fournie au fétus, coinme
dans les monstres nés avec des membres su-
perflus; plusieurs de ces formes monstrueu-
ses se propagent f et ont continué au moins
comme une variété , sinon comme unenou-
TcUe espèce d^animal. J'ai vu une portée en-
tière de chats avec une griffe de plus à
cJiaque patte , et des poulets éclorre avec
on doigt de plus et des ailes aux pattes, et
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98a De la génération. Sect.XXXIX.iv.8.
d^autres sans croupions. Mr de BufTon fait
mention d^une famille de chiens sans queue
qui sont communs à Rome et à Tiaples ^ et il
croit que cela Tient d'une coutume établie
depuis long-temps de leur couper la queue
près du tronc. Il y a plusieurs espèces d^
pigeons qu on admire pour certaines particu-
larités, et qui sont des monstres ainsi produits
et propagés. A cela il faut encore ajouter les
changemens produits par Fimagination du
père, et dont nous parlerons plus en détail
au paragr. YI. de cette section.
Quand nous considérons tous ces change-
jnens des formes animales et un grand nom*
bre d'autres que l'on trouve décrits dans les
ouvrages d'histoire -naturelle, nous ne pou-
vons quêtre convaincus que le fétus ou em-
bryon est formé par juxta-position de nou-
velles parties , et non par le développement
des germes ou des nids primordiaux emboî-
tés les uns dans les autres, comme les
gobelets d'un escamoteur.
. Quatrièmement , lorsque nous repassons
dans notre esprit la grande ressemblance de
structure qui a lieu dans tous les animaux
& sang chaud, soit quadrupèdes , soit oiseaux^
soit amphibies , ainsi que dans l'espèce humai-
ne y et depuis la souris et la chauve-souris
jusqu'à l'éléphant et la baleine; on ne peut
«empêcher d'en conclure qu'ils ont tous été
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Skçt. XXXIX. ïY. 8. Pe la génération. a85
formés d'un pareil filament viva^nt. Dans
les uns ce filament acquiert des mains et
des doigts à mesure qu'il approche de la
miaturité , avec un sens exquis du toucher ,
comme dans Thomme. Dans d'autres , il i^c*
quiert des griffes ou des serres., comme dans
les tigres et les aigles ; dans d'autres , il
survient des doigts avec une membrane inter-
médiaire^ comme dans les veaux marins^ et .
dans les oies. Dans d'autre$ , c'est un pied
fourchu , comme dans les vaches et les co-
chons , ou dans d'autres un sabot entier ,
comme dans le cheval. Da^s les oiseaux ^
ce filament vijiran^t originel produit des ailes
au lieu de bras, et des plumes au lieu de
poils. Dans quelques-uns , il projette des
cornes sur le front au lieu de dents à 1^
partie de devant de la mâchoire supé-
rieure ; dans d'autres , des défenses au lieu
de cornes, et dans d'autres^ des becs au lieu
de Tun ou de l'autre. Tout cela se fait exac-
tement comme nous le voyons tous les jours
dans les métamorphoses du têtard , qui ac-
quiert des jambes et des poumons lorsqu'il
en a besoin , et qui perd sa queue lorsqu'elle
lui est devenue inutile.
Cinquièmement , depuis leur premier rudi-
ment ou germe primitif jusqu a la fin de leur
Tie, tous les animaux subissent des transfor»
mations continuelles^ qui sont produites en
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a84 De la génération. Sbct.XXXIX.iv.8.
partie par leurs propres exertions en consé-
quence de leurs désirs ou aversions, de leurs
plaisirs ou de leurs douleurs , de leurs irri-
tations ou associations ; et un grand nombre
de ces formes oU dé ces propensions acqui-
ses se transmettent à leur postérîté. Voyez
sect* XXXI. I.
Gomme les animaux sont pourtus d^air et
d^eau en quantité suffisante , les trois grands
objets des désirs qui ont changé les formes
d^un grand nombre d'animaux , par leurs
exertions pour les satisfaire^ sont ceux de
la concupiscence , de la faim^ et de leur con-
servation. Un grand besoin dkine partie du
règne animal a consisté dans le désir de la
possession exclusive des femelles ; les ani-
maux de cette classe ont acquis des armes
pour se combattre à cette fin ; car la peau
très -épaisse , écailleuse et presque cornée
qui se trouve sur les épaules du sanglier en.
forme de bouclier , n'est une défense que
contre les animaux de son espèce, qui frap-
pent obliquement de bas en haut, et ses
dents ou défenses ne lui servent qu'à repous-
ser son ennemi^ puisque de sa nature cet
animal nest pas Carnivore. Ainsi le bois du
cerf est pointu pour attaquer son adversaire ,
mais il est branchu pour pouvoir parer ou
Recevoir les coups d'une arme semblable à
celle qu'il employé : en conséquence son bois
est formé pour lui servir à combattre les
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Seçt. XXXIX. IV. 8. Dé la génération. a83
Éutred cerfs pour la possession des féipelles ^
qu'on Toit, à Pinstar des dames des siècles
de la cheTalerié , accompagner le char da
tainquéui*. -
Les oiseaux qtii n'apportent point eux*
mêmes la noùrrittire à leurs petits ^ et qui
par coiiséqtient nliabitént pas ensemble > sont
armes d^éperoiis destinés à se battre polir la
possession exclusive des femelles ; tels sont
les co<]s et les caillés. ïl est certain que ces
armes ne leur sont pas données pour se dé-
fendre contre d^autres adversaires que ceux
dé leur eëpèce, puisque les femelles n'en sont
point potirvués. Lé but que semblé s'être pro-
posé la nature en* établissant ce conflit entre
les mAlésj est que Panimal le plus fort et le
plus actif soit emplojré à perpétiier lespèce
qui, par ce moyen , do*t se perfectionner.
Un autre grand besoin consiste dans les
moyens de se procurer de la nourfiture, et
c'est ce qui a diversifié les formes de toutes
les espèces danimaux. Ainsi , le groin du
porc s'est endurci, à l'effet de pouvoir fouil-
ler dans la terre pour y trouver des insectes
et des racines é La trompe de Téléphant est un
prolongement du nez , afin qull puisse attirer
à lui les branches d'arbres pour s en nourrir,
et puiser leau sans fléchir les genoux. Les
animaux de proye ont acquis des griffes ou
lies serres. Les bestiaux ont acquis une lan*'
Tome IL 19
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a86 De la génération. Sect. XXXIX. iv. 8*
gue et un palais remplis daspérités pour ar*
racher Therbe ; tels^ sont les Taches et les
ipoutons. Quelques oiseaux ont acquit ua
l)ec plus dur pour casser les noix ^ comme les
perroquets ; d^autres > des becs adaptés à bri-^
Ber les semences encore plus dures , tels que
les moineaux ; d^autres Font propre à enle^
yer les semences tendres des fleurs ou les
bourgeons des arbres ^ comme les bouvreuils^
D^autres oiseaux ont un long bec pour péné-
trer dans les terres • hunaides et y chercher
des insectes et des racines > comnoe la bé-^
fiasse ; d^autres enfin ont des becs larges pour
attraper les insectes aquatiques , dans le
fluide où ils nagent ; tels sont les canards^
Tous ces moyens paraissent avoir été acquis
graduellement pendant une longue suite de^
générations , par les* efforts continuels de ces
animaux pour se procurer leur nourriture ,
et avoir été transmis à leurs descendans avec
une amélioration constante de ces parties à
Teffet d'atteindre le but désiré.
Un dernier besoin impérieux parmi les
animaux » c'est celui de leur conservation , *
ce qui parait avoir beaucoup diversifié les for**
mes et les couleurs de leurs corps; ces pro-
priétés leur donnent les moyens de se sous-
traire . aux poursuites d^autres animaux plus
puissans queux : c'est ainsi que plusieurs
ont acquis des ailes au lieu de jainbes pour
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Sect. XXXIX. IV. 8. De la génération. 287
pouToif s'échapper ; tels sont les oiseaux de
la petite espèce. D^'autres ont des nageoires
ou de longues membranes , tels que le pois-
son volant et la chauve-souris ; d'autres sont
agiles à la course , comme le lièvre ; et d'au-
tres ont acquis des écailles dures ou armées ,
tels que les tortues et Téchinus marinus.
Mr Osbeck , élève de Linné , fait mention
du poisson-grenouille de l'Amérique, lophius
histrio^ qui habite les grandes îles flottantes
de plantes marines, vers le cap de Bonne-
Espérance, et qui a des taches ressemblan-
tes à des feuilles , afin que les poissons de
proye le prennent pour une des herbes ma-
rines parmi lesquelles il vit. Voyage à la
Chine y p. 11 3.
Les ruses pour parvenir à la conservation
de soi-même s'étendent jusques aux végé-
taux , comme on le voit dans les moyens
ëtonnans et variés qu'ils employent pour ca-
cher leur miel et le défendre contre les atta-
ques des insectes , ainsi que leurs semences
contre celles des oiseaux. D'un autre côté , les
milans et les hirondelles ont le vol rapide
pour poursuivre leur proie ; et l'abeille , la
teigne et le colibri ont acquis une trompe
d'une structure admirable , pour les mettre
en état de butiner les nectaires des fleurs. Tous
ces moyens paraissent avoir été formés par
le filament vivant primordial , et être mis en
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s68 De la génétûthn. Sbct. XXXIX. iv. 8«
action par ks besoins des animaux qui \e9
possèdent et dont Telisteïice repose sur etix^
En méditant ainsi sur la grande ressem-
blance dé structure des animaux à sang chaud,
et en même temps sur les grands changemens
qu' ils subissent avant et après leur naissance ;
et en considérant en quel petit espace de'
telnps m sont opérés plusieurs de ces change-'
mens dans tes animaux ci-dessus décrks f
serait-^e une témérité d'imaginé]^ .» qn,e dans
la longue suite de siècles écoulés depuis la
eréiKton du monde;^ peut-être plusieurs mil-'
Jions^ de siècles avant Thistoire du genre
bumain , serait -^ ce , dis- je > une témérité
d'imaginer que tous les airimaul à sang chaud
sont provenus d^un filament vivant que LA
GRANDE CAUSE PREMIERE » doué de Tanima-
litë, avec la faculté d'acquérir de nouvelles
parties accompagnées* de nouveaux peuchans
dirigés par des irritations , des sensations > des
Tolitions et des associations , et ainsi possé-
dant la faculté de coiltinuer à se perfection*'
ner par sa propre activité inhérente , et de
transmettre ce» perfectionnemens de généra-*
tion en génération k sa postérité et dans le»
siècles dés siècles ?
Sixièmement, les animaux k sang froid ^els
que les familles de poissons, qui ne sont doués
c|ue dun seul ventricule du cœur, de bran-
chies au lieu' de poumons ^ et de nageoires
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ftscT. XXXIX. IV. 8, De la génération. ^89
au lieu de pieds ou d^Ues , ont une grande
analogie entreux ; mais ils diffèrent néan*
inoins tellement, dans leur structure gënë<»
raie, des animaux à sang chaud , qull né
parait pas probable au premier coup d^oeil
que le niême filament Tirant ait pu donner
naissance à cette section du règne animal,
/comme k la première. Cependant il y a
quelques créatures qui réunissent ou parta^
gent ces deux ordres de Tanimation ; tels sont
les baleines et les 3reaux marins , et plus
particulièrement 1^ grenouiHe qui , d'*animal
aquatique fourni de branchies^ se change eu
un être respirant Fair et pourvu de ponnoions»
Les nombreuses tribus dUnsectes non allés;
depuis Paraîgnée jusqu'au scorpion et 4e»
puis la puce jusqu'à l'éçreyisse de mer, ou
ailés , depuis le moucheron et la fourmi ,
jusqu'à la guêpe et la moucherdragon , diffè*»
Vent si complètement entrelles et d'avec JeS
classes d'animaux à sang rouge ci-dessus
décrites , tant dans les formes du corps que
dans leurs modes d'existence , indépendam«
inent de Porgane du sentiment que ces insecr
tes paraissent posséder dans leurs antennes
pu cornes, qui, suivant lopînion de quelques
naturalistes , n'o0rent aucune so):te d'analogie
^vec ce que possèdent les autres créatures ;
tous ces êtres , dis-je , digèrent tellen^ent qu'il
fist 4iffi<^^ ^9 <:oncevoir que ces cl^ssçs ^\^i^
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^QO De la génération. Sect. XXX13JL. iv. 8»
maux ayent pu être produites par la même
espèce de filament vivant que les animaux
à sang rouge dont il vient d'être parlé; .et
cependant les changemens que beaucoup
d'ençr'^ux éprouvent depuis leur naissancç
jusqu'à leur maturité , sont aussi différens
qu un animal puisse Fêtre d'un autre ; par
exemple , ceux du moucheron qui passe
son enfance dans Teau , et qui, ensuite,
déployant ses nouvelles ailes et dilatant ses
iioi;veaux pounxons , s'élève dans Fair ; ou
ceux de la chenille . et des nymphes des
^beijiles,' qui se noi;ijrrissent des feuilles vé-
gé^ajes ou de farine , et qui , ensuite , bri-
6ftqj^,le to.mbeau quelles s'étaient fait, devien-
nent, de, magnifiques habitans allés des airs,
Toltigeans de fleur en fleur, et se nourrissans
de l'ambroisie du miel.
11 y ia encore une autre classe d'animaux
que Linné nomme vers : ils n'ont tii pied»
ni cerveau et sont hermap^irodites :. tels sont
les vers proprement dits , les sangsues , les
limaçons, les poi&sons à coquilles^ Içs insec-
tes de la coraline et des éponges ; ils ont la
structure animale la plus simple, et paraissent
totalement diflerens de peux qni ont déjà été
décrits. Jja simplicité de. cette 'structure ne
peut. cependant fournir aucun argument con-
tre Iq système que j'ai mis en avant , qu'ils
qjxi^ çté produits, par un seul fil^qn^ yi?an(^
r
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SEtr. XKXIX. rv. 8* 3èla génération^ agt
En dernier lien , les ;^diter«es classes ée%
"Végétaux doiy^it être comptées parmi les
ordres inférieurs des animaux. Nous aVont
déjà Yu <|ue' leurs anthères et leurs stigma^
tes possèdent quelques organes du sentiment «
«se nourrissent de miel ,' et ont la faculté de
se reproduire conmie les insectes ; c'est pour
cette raison que nous les avons rangées dans
le règne animal, section XIII , à quoi il faut
encore ajoilter les bourgeons et les bulbes
iqui eonstituent les descendans vivipares de
ia végétation! Mon opinion est que les pré^
tuiers proviennent d^un simple filament vi*-
vant par une proci:éation séminale et amon^
reuse t et que It^s dernières doivent à un^
-cause semblable :leur génération latérale oa
branchue , qu^elles possèdent en commun
avec les polypes, le tsemià et le volvox, et
Tiont la sîmplicité'^'est im>argitlnent en fdVétiï*
de Tanalogie de^la tause. -^ • .
Linné suppos^^ dand f introdufetiont à scfs
Trtrdres naturels ^ que fort peu de végétaux
furent créés dans lorigine , ^M que leur -nom-
bre s*est accru par leui^ 'mkfiiages entr eux ;
il ajoute, suadent keec '€reài0ris leg€s à sim^
plicibus adoorAposHa. U parait qu un grand
nombre d^autres changemens c^e sont faits eu
eux par leurs efforts perpétuels pour obtei»
nir de la chaleur et de la lumière hdrs de
terre , eit dte la nourriture ou de Thumidité
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^^ Df la gjénérâtHon. $bct. XXXIXr fT* 8«
au-des9ons da sol , cot|iixie je Fai observe
Jans le Jardin botanique , partie II , note
sur le cuscuta. D^aulres çhapgémens produite
dans les Yégétaux , paB lé climat et d^autre|(
causes, sont indiqués dans le même ouTraget
note sur le curcùma. "D'après ces cbiEin|;émeliSt
on serait porté à croire que chaque planté
$k consisté dans le principe en une seule bulbe
ou fleur pour chaque racine î comme It
gentiane et la marc4erite ; et que dans U
résistance qù elle allait à Vaincre pour attein«»
4re Tàir et la lumière, de noUyeaux 'bour-
geons se sont développés sur la vieille ti^t
languissante 9 poussant leurs longues racines
jusqu a terre , et qu ainsi dans la suite dei
siècles, il s'est fortné de grands arbres^ et
qu'une bulbe individuelle est devenue un
essaim de végétaux. PVutrès plantes qui dans
cette lutte pour Tàir et la lumière se trou*
Tèrent trop débiles pour s élever par leurs
propres forces , apjfirirent par dèfiirés à s atta*
cher à leurs Voi^iniéfc , sôit eh produisant auV
dehors des racines, comme le lierre/ ou des
cirrhes^ conui^^.ïa: vigne, ou des coiivolutions*
spirales , c^omv^^ le chèvrefeuille ; ou en
croissant siir eux comme le gui de chêne et
tirant leur nourriture de son écorce; 6ù seu*
lenient en ^ y logeant du y adhérant et tirant
leur nourriture de Fair, comme le tillandsia.
. .^rons-xioiis donc €[ue le filjnqictiit vivant
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S2çr. XXXIX. |T« 8. De 'h génération. dgS
▼égétal était originairement différent de celui
de chaque classe des animaux décrits ci^dessus^
et que ie filament Tirant^ producteur de cha^
çune de ces classes, était origipairement dif*
fièrent de l'autre ? Ou , comme la terre et
Tocéan étaient probablqmi^nt peuplés de pro*
ductions Tégétales long-temps avant re:!^istence
des animaux , et que plusieurs familles d^ani*-
maux existaient long -temps avant d autres ^
en concluerons-nous qu'une seule ^t mémç
espèce de filamens viyans est et a été la cause
de toute vie organique T
Si nous admettons cette production graduel;^
des espèces et des genres d^^nimaux , on peut
supposer qu*une circonstance contraire a eu
lieu, savoir qu€( par de grands chi^ngemens
arrivés dans les élémenSt plusieurs espècei
ont pu être détruites. Cette idée se, présente
k nos sens y lorsque nous contemplons les
pétrifications de coquillages et de végétaux,
qui, comme d!anciens bustes o^ d^anciennes
médailles, nous enseignent Fblstoire des temps
reculés. Des myriades dç béleAinites « de
cornes d^ammon , et de beaucoup d'autres
coquilles pétrifiées que lV)n trouve dans les
masses de pierres calcaires, quelles ont for*
^ées «^ aucune ne se trouve k présent dans
^os mers, ni dans celles dçs autres parties
du monde , selon les observationis d^an grand
jaombre de naturalistes. U j ^o a qiii ont
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A94 De la génération. Sect. XXXlli. iv. 8;
imaginé que la plupart des habitans dà
la Hier et de la terre dans des époques très*
reculées , sont maintenant anéantis ; à peine
•dmettent-ils qu un seul coquillage fossile ait
une ressemblance parfaite avec un des co-
quillages modernes; et ils pensent que les
impressions ou pétrifications végétales que
l'on trouve dans la mine de fer , dans Tar-
gile et dans la pierre à sable, et dont beau-*
coup sont de la classe des fougères , ne sont
point exactement semblables à aucune des
plantes de notre pays , ni à celles des au-
tres climats , ce qui appuyé fortement Popi-
nion du changement perpétuel des formes
des animaux et des végétaux , pendant la
formation progressisme du globe que nous
Itabitons. Voyez Townson^ Minéralogie phi*
losophique, p. iio.
Cette idée de la formation graduelle et du
perfectionnement dçi règne animal^ s'accorde
avec les observations de quelques philoso-
phes modernes ^ui ont cru que le continent
de rAmérique est sorti de Pocéan plus tard
que les trois autres parties de notre globe,
ce qu'ils infèrent des hauteurs comparative-
ment plus gr$indes de ses montagnes , du
froid plus intense de ses climats respectifs,
et de rinfé'riorité de ses anihiaux en taille et
en force, tels que les tigres et les^ ïilligatofs;
compâf é» k^ cefix de PAsie ou ^de PAfrique^
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Segt. XXXIX. IV. 8. De la génération. agS
et enfin du moindre progrès dans la culture
de Tesprit de ses habitans en ce qui a rapr
port aux exertions volontaires.
11 paraît que cette idée de la formation et
du perfectionnement graduels du règne ani«
mfil , n'était pas étrangère aux philosophes
anciens. Platon ayant probablement observé
la génération réciproque des dernières clas*
ses d^animaux , tels que les limaçons et le^
vers , conjecturait que le genre humain e^
tous les autres animaux étaient orimnellement
hermaphrodites dans Tenfance du monde , et
que par suite des temps ils se séparèrent en
mâles et en femelles. Les mamelles des qua*
drupèdes m^es auxquelles on ne peut attri-
buer a^cun usage ^ ajoutent peut-être une
ombre de probabilité à cette opinion. Linné
excepte le cheval des quadrupèdes mâles qui
ont des mamelles , ce qui pourrait établir
^ancienneté de son origine \ mais Mr John
Hunter assure quil en a découvert des ves-
tiges sur le fourreau , et il a enrichi This^
toire naturelle d'un fait très-curieux concer*
nant le pigeon mâle ; pendant Tincubation s
le mâle et la femelle éprouvent un change'*-
ment considérable dans le jabot qui se gonfle
et devient ridé, et sécrète une espèce de
flui(}^é laiteux qui se coagule , et avec lequel
ils nourrissent leurs petits pendant plusieurs
ÎQUrs ; ensuite ils les nourrissent d^un më^
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9^6 De la génération. Sect.XXXIX.it. 8»
lange de ce flaîde coagulé avec daatre$
alimens. Gombieu ceci ne re$$emble-t-il pas
anx mamelles des femelles des quadrupèdes
après la naissance de leurs petits ! Et com*
bien n*est-il pas extraordinaire que le mâle
fournisse alors du lait aussi-bien qu^ la fe<<*
melle ! Voyez Jardin botaniques j partie II y
note sur le curcuma.
Feu Mr David Hume , dans ses ouvrages
postbfimes^ place les puissances de la gêné*
ration beaucoup au-dessus de celles de la
raison dont nous nous yantons si fort; et il
ajoute que la raison ne peut produire quune
macbine^ telle quune montre ou un navire,
mais que le pouvoir dç la 'génération fait le
faiseur de la machine ; et ayant probable-
ment observé que la plus grande partie dé
la terre a été formée de récrémens organi-
ques « tels que les couchf^s immenses de pier^
res calcaires^ de «^raie et de marbre formées
par des coquillages de poissons; et les graur
des couches d'^argile , de pierres sablonneu-
ses 5 ocreuses , et de houille « formées des
débris du règne végétal qui tous ont été pro-
duits d^abord par la génération, ou par des
sécrétions de la vie organique, il conclut qu9
le monde lui-même peut ayoir été procréé plu-
%àt que créé ; c'est-à-dire qu il peut avoir été
produit graduellement par de très-petits prinr
^pes , augmentant par Tacûvité de S9S princir
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iktt. tSXIX. f. I. Jbc là géhitdiUm. ^
pes inhérents , plutôt que par une évolution
sabite dû tout causée par la tolonté du Tout''
|)ui8âant4 — > Quelle idée sublime de la puis-"
sancé infinie du GRAND ARCHITECTE ! la
CAUS£ DESr causer! le PERE DES P^RES !
L^ÊTRS DES ÊTRES !
Car s*il nous est permis de comparer lés
infinis i il parait quil faudrait une plusgramder
infinité de puissance pour produire la cause
des efiers^ que pour causer lés effets êux^
mêmes. Cette idée est analogue au perfec^
tionnement admirable que l'on remarque dani
toutes les parties de la création ; comme dani
l'augmentation progressive de la partie solide
et habitable de la terre slvljl dépeus du do-
maine des eaux ; et dans raùgmentartioù {^6«
gressiye de la sagesse et du bontieur de ses
kabitans ; ce qui s accorde eticore avec Fidée
que notre état est un état d*épreute suscep*
tîble d'être perfectionné par nos etforts »
et que par conséquent nous sommes respon*
sables de nos actions.
T^ I. La cause efficiente de la diversité
des couleurs des œufs d'oiseau:t , et des poils
et des plumes des animaux, est Un objet
tellemetit curieux quou me permettra d'en
parler ici# Les couleurs d'un grand nombre
d'animaux paraisent adaptées k leur but de
se cacher pour étîtèr les dangers , ou de
a élancer sur leur proye. Ainsi la vipère, le
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998 Dé la génération. Sect. XXXïX. V* i .
chat sauvage et le léopard , sont .colorés de
manière à ressembler à des feuilles foncées
et à leurs interstices plus clairs ; les oiseaux
ont la couleur brune du sol on la couleur
terte des haies qu'ils fréquentent ; et les
teignes et les papillons sont colorés comme
les fleurs quils dépouillent de leur miel.
J^en ai rapporté beaucoup d'exemples dan^
le Jardin botanique^ partie II , note sur le
rubia.
Cependant^ ces couleurs ont un autre usage
dans certaines circonstances : telle est Paire
divergente noire des yeux du cigne qui , vu
que ses yeux sont moins proéminents que
ceux des autres oiseaux , pour qu'il puisse
mettre sa tête sous Peau , empêche les rayons
lumineux dé se réfléchir dans son œil et de
Téblouir, soit dans Tair^ soit sous Teau^ ce
qui n'aurait pu manquer d'arriver si cette
surface eût été de couleur blanche commQ
le reste de son corps.
Il y a une chose encore plus merveilleuse
relativement à ces couleurs appropriées au
but de cacher l'animal; c'est que les œufs
des oiseaux sont colorés de manière à res-
sembler aux objets adjacens et à leurs intersti-
ces. Les œufs des oiseaux de haies sont verdâ-
très avec des taches obscures ; ceux des cor-
beaux et des pies que Ton voit par-dessous
au travers de leurs nids d'osier sont blancs
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S€GT. XXXIX. V. i . JD^ fa gétténâioh. âg^
avec des taches noires; et ceux des alouet^
tes et dés perdrix sont rotix ou bruns comme
leurs nids ou comme le terrein sur lequel
ils reposent.
Une cbose encore plus surprenante, c'est,
que dans les pays qui sont couverts de neige^
beaucoup d'animaux deyiennent blancs en
hirer^ et reprennent, à ce quon dit, leur
couleur en été ; tels sont les ours , les lié*
Très et les perdrix. Nos animaux domesti^
que s perdent leurs couleurs naturelles et
forment jde grandes .yariétés : tels sont les
chevaux^ les chiens et les pigeons. La cause
finale de ces couleurs est facile à saisir «
parce qu'elles servent toutes à quelque but
de ranimai ; mais la cause efficiente parait
presque hors de la portée des conjectures»
D'abord, la membrane choroïde de l'œil,
sur laquelle la rétine demi-transparente est
étendue , est de différentes couleurs dans les
ilifférens animaux : elle est verte chez ceux
qui vivent d'herbages ; de-là il paraîtrait y
avoir quelque rapport entre la couleur de la
choroïde et celle qui est continuellement re-
présentée sur la*rétine par l'herbe verte. Or,
lorsque la terre est couverte de neige , il
semblerait que Faction de la rétine que Ton
nomme éblouissement, étant continuellement
excitée dans' Toeil, peut être graduellement
imitée par les extrémités des nerfs du tou-
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{Soo Delaginiràihn. Sttu.XXXXX.r.f.
cher, OVL lé réseau muquçiix de la péga. Et,
si Ton suppose que Faction de la rétine, en
produisant la perception d^une couleur cpiel^
conqùé^ consiste à* disposer ses fibres ou sa
surface , de telle sorte qu elle ne réfléchisse
que ces rajrons colorés seulement, et qu'elle
transmette les autres comme des bulles de
saton ; alors cette partie de la rétine qui
nous donne la perception de la neige, doit
dans ce motnent être blanche ; et celle qui
nous donné celle de Fherbe j doit être Terte«
Si donc par les lois dé Timitation que jVi
etpliquées dans les sections XIL m. 5. et
XXXIX. VI , lés extrémités des Uerfs du
toucher dans le réseau muqueux sont mises
ftn une action semblable , la peau et left poils
ou les plumes peuvent de la même manière
disposer leurs dernières fibres au point de
réfléchir le blanc , car il est évident que ton*
tes ces parties obéissaient dans le principe et
lors de leur accroissement à dés moutemens
irritatifs , et qu elles continuent probablement
de le faire ; que ces mouvemens irritatifs ne
sont pas susceptibles 9 dans Pétat de santé,
d^être suivis de sensation , ce qui néanmoins
n est pas rare dans leur état de maladie ou-
dans leur état d*enfance , comme dans la pli*
que polonaise , et dans les très-jeunes plumeà
des ailes qui sont encore pleines de sang.
Nous avons vu dans la sect. XV>. sur la
Digitized
b? Google
J^rodlitrtiotl ' des iâéeë , ^}tii$ Vàt^ané mùiént
*^ aeneiihetit resis«iiâ>le da^^ certaines: cii<-
consttfnées à Tobjét qui a t>t'odiiît le mottte^
meut. De-là on peut comprendre que le réseau
iftuquenx' qm est leiitrénM^ dâF nérf du tttti^«-
cber« peut se ëolorer en'^ifiiltm&leé iifto^tèl-
ttiens de la rétinev que comme 4tftis là &ble
du caméléoii^ tous^ les aiiimaux peuvent a^oii»
uiïe tendance à prendre à peu près la c^û^letà^
des objeta qu'ils regardent >e<«p)ti9 80titeiit*>
et finalement, que la couleuif^p^Vétre tFfrtfè^
teise de cett^ manière A* la k^oqtie de Vétijtt
par rimagibation de la fi^nielloi e<ftie eoqtfi
netant d^abord qu^une membratfë ïnùqifêtiéè
douée d'irritabilité saiis laquelle les Quidei
«e sauraient y cireuler^ ni sôti Volume aUgî*
tnenter. Cela nest pas plus éto^riant que ^è
voir qu*uhe simple idée -de Pîmaginatîon *,
puisse en un instant cèloret' liMite la surface
du corps en vif écarlate , comme lorsqrioii
rougit de bonte , quoiqtie ceÏÈî felt lieii j)ar
UA procédé tout^à-fait dîflfiérent. Dans ce sujet
enveloppé de6 voiles duî mystère , on ne
peut obtenir que. des cônjèctlirëè analogues
vagues , mais elleS' peuvettt' Uténet à dé ilbii-
velles découvef»tes5 il est iiéannlôins c€?^tàîtt
que le changement de Cotlleûr des aninlâux
qui détiennent blancs dans le* t>alys neigeii*
et les taches des œufs deS oiseaux, dbirent
avoir une cause efficiente} puisque Furfifôir-
Tome II. ao
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^9 Pe l0 géiéfftkf^^ SEeT. XltXlX. y. 7.
mU'ii dans leur producdion proiUTç que cela
lle^ peut proTeuir. d-un concours fortuit de
^rqonst^ùc^a } et comment peut-on décou-
Tirir. cette cau6e efficiente, ou Texpliquer
autrQndent que^ par son analogie a^ec à^ur
Xv^8 faits de la vie animale ?
;) .3;. lia. ,naumture que la femelle des ani-
ftiaiix vivipares fournit à ses petits, peut se
^ifi^r eb trois espèces^ qui cotrespondeot
^ Tâge du i[\qu^l être, i** La ùoturriture con*-
ianue dan^iJ^^cpif et préparée d*avance dans
Xojaiire patiiv rembiyoû. a"* La liqueur de
IVpnios prépan^e. pour le fétus dans la ma«*
Irioe, liqueur daps laquelle il nage. Et 3** le
l^tt préparé dans les glandes pectoirales pour
Penfant pouveau-né» 11 y a tout lieu de croire
que ces divers changemens peuvent être pro«
dfiits dans le nouvel animal par toutes ces
sources de nourriture et sur-tout par la pre-
mière.
Les organes de la digestion et de la san-
guification dans Içs adultes, ,et ensuite ceux
de la sécrétion V préparent^ ou séparent les
particules propres, à la nourriture , par de
nouvelles combinaisons de matière, ou les
l^ecombinent eu nouvelles espèces de ma-
tière propres à mettre en action les fila-
mens qui les absorbent , ou les attirent par
une appétence animale. Dans ce procédé
nous devons faire attention non seulement
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SECT.XKXTXé Y. ^. Delà généradm^ StoS
à Factioii du -filament yivaiit qui reçoit une
particule nutritive dans son sein , mais en*-
«ore à Vesfèee de particule, relativement à la
forme , au volkittie , à la couleur et à la du*-
retév pai^ûcttlei<|ui est d^arance ainsi prépa-
Irée pour, ce filament par) la digestion, la
éaoguificaiion et la sécrétion. Or, comme
le preipier - filament de Tentitë ne peut pas
^e doué des organes préiparatoires dont
fai parlé, les particules' nu^itives quil doit
ï«çeToir- au commeneenvent) sont préparées
par la mère , et déposées dans ToeuC destiné
à le redevoir. On doit creire que ces parti-
cules nutritives diffèrent à quelques égards^
lorsqu elles sont ainsi pi^parées par différens
animauic. Elles ' peuvent différer en volume;^
en solidité, en couleur et en former let
néanmoins être. assez congéniales avec le 'fila-
ment vivant auquel elles sont appliquées/^
pour exciter son action par leur stimulus «
et son appétence animale à les recevoir et
à les combiner dans . son organisation.
Par cette première nourriture ainsi prépa-
^rée pour Fembryon, on n entend point par-
ler de la liqueur de Tamnios qui n*est foiw
mée que dans la suite, ni des grandes par-
ties extérieures du blanc de Toeuf; mais je
parle du fluide préparé, à ce que je crois,
dans Tovaire des animaux^ et de celui qui
environne immédiatement la cicatricule de
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So4 DcïagtniràHon. SfiCT.XXXIX.r.:?*
roeu£ féconde > et qui est visible à Fœil dans
un œaf cuit dur«
Or , ces dernières particules je mattène
«nimale. préparées parles glaadeade la mère^
peuvent être «considérées cosime ressemblant
aux dernières. ' particules ..semblables qui
étaient préparées: pour sa propre naurrituret$
cest«àr4îre aujL dertiières particules qui conî-
Stituent ^A prOipi*f^ organisation; et quainsiii
lorsqu'elles se combinent ayeo un nouv/âji
.^mbrjout ^o^.» Jxo. icommenceniient^ B*est pas
pourru d^estomac ni de glandes pout - 1^
altérer, cet embrjon doit atoir quelque te^r
sémblance avec sa mère.
Telle parait être Torigine des formes comr
posées des mulets 5 qui ressemblent évidera-
jment à leurs deux auteurs « mais sur^tout à
leur père. Les anciens semblent aToir donné
xax Hbre essor à leur imagination dans ces
productions chimériques; «ie^là les sphinx;,
les griffons, 1^6 drsgons , les centaures et les
minotaurea., qui n'existent plus pour les
nnodemes crédules^
.11 semblerait que dmis ces copulations con-
tre-nature^ lorsque la nourriture déposée par
la femelle était mal adaptée à stimuler et
mettre en aetion le filament yiTaitt prorenant
du mâle , et à être reçue ou embrassée par
lui et combinée pour s'organiser arec lui^ au
point de ne pouvoir produire les organes
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SccT XX3BX. t:\^ Delu généraitan. Soi
nécen^SLËTés M hi Tie, tels 'que le cerveau, le
eœar oîkiTestaniiite ^ il na s'engendrait point
deim^let^iMais lipaaad la formation de tontet
les parties nécessaires à la vie de ces animaux
^ontposés '4tait Mjffîsammtot pai^faite, eiccepté
«elles de la génération , il' en résultait dea
unimaar que noua Tiommons^ mulets ou métis.
' La formatiol^ Aéé organes de la générartioa
seiLuelle , en ooniradiëtinction à celle qui
s*opère par des bourgeons latéraux dans les
végétaux et dans qu^lqu^s aniiinauit , tels que
jles polypes, lé taenia et le vol vox;, parait être
)e chef-d^oeuTre de' la 'nature^, comme on le
remarque dans un grand' nombre d'insectea
allés, tels que les teignes et les papillons, qui
paraissent sul)ir'^ùn changement général de
leviers formes p^iïr* le but unique de la repro-
duction seiuellej et dans tous les autres ani*^
maux, cet organe' n'est cdtnplet que lorsque
l'animal a* atteint^ sa maturité. 11 arrive de-là,'
que dans la cépnlalicm des* animaux dV^pèceé
différentes, les parties-' nécessaires k la vie $oni
souvent formées complètement; mais que cel*
les qui doivent. )seît*lrir^à Ift génération sont dé-
fectueuses ; parce quelles exigent une organi-
sation pltisf'dëiîcîsrfei ou une coïncfidence plus
exacte des particules 'nutritives avec les irri^
habilités orj apbét^tttfes du fiUm0nt tivaut prit
mordrai ; tandis que les mulets, oii toutes le*
parties ont -^ix 'être ^ p^rfaitémet^t IbniP^te ^
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SoS De ta génénation. Sbct. XX3L1X. v. a^
if>euvent avoir été exijgendrés daits les temps
recalés et ayoir ainsi aÎQUié. amx différente»
espèces des animaux connus , .comme je IVd
déjà dit.
Puisque cette production des: mulets est ua
effet constant de la conjonction de différente*
espèces d^animaux , et que ceui provenant
d'un cheval et d'une Anesse ressemblent plus
au cheval qu'à l^&nei tandis que ceuip au con-;
traire qui proriennent dkmâne et d%ne jumeni
ressemblent toujours plus k FAne qu'à la jument ,
cela ne saurait être attribué à Timagination
du mâle qui ne peut é%re , Supposé agir avec
cette uniformité ^ niai? è ^ forme des pre*
mièreç particule^ nutritives t çt ij^ leur stimur
lus pi^rticulie.r qui excite }e filament vivant
à les chpisir et à les combiner avec lui* 11 y e
une uniforniité semblable dans lea effets qnan(
à la conleur des epfans provenant 4Vn blenc
et d^une négresse , qui , ^i je s^if bi$n informé,
sont toujours n^ul^tres .» çectt^^Mlwe un mé*
lange des d^nx ; ce <iui peut-^tre doit s'im-
puter à la ibnne particulière à^ particules
nutritives fonrnies à Teçabryon par. la, mère
au commencement de son ^existence , e^ M
leur sti^iulus particulier; puisque cet effet «
comme dans 1^ progéniture des mulets « dont
]^ai parlé plus haut , e^t uniforme et constant,
et ne peut par conséquent être attribué k
ViflM^ini^tipn du père ou de li^ mèçe.
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BfiCT . XXXIX. y. 3. De la génération. iùf
Le Dr Tfaunberg observe , dans son Toyage
au Cap de Bonne-Eapiéranee^ qu*il s'y trouTO
des familles qui sont descendues de nègres
dans la ligne maternelle depuis trois géné-^
rations. La première génération qui provient
d'un Européen par le mariage avec une es*
clave bazanée, reste bazanée, mais approche
du blanc; tandis que les enfans de la troisième
génération mêlée ayec des Européens , ''de*
viennent entièrement blancs , et sont sou»
vent* très «-beaux, vol. I. p. 112.
Quand Fembryon s^est formé un placenta
et s est pourvu de vaisseaux pour choisir les
particules nutritives, et les oxygéner^ celles
qu il tire alors du fluide dans lequel il est
plongé ^ ne sont probablement point capa*
blés de produire de grands cbangemens dans
sa forme ou sa couleur, parce qu'il possède
alors des organes pour les altérer et les com^
biner de nouveau avec lui. Voilà pourquoi il
continue à croître^ soit que le fluide dans
lequel il nage soit séparé par la matrice , ou
par les parois de toute autre cavité du corpf»
comme dans la grossesse extra -utérine ; ce
fluide semble être produit par le stimulus du
fétus sur les parois de la cavité où il se troiu
ve, oomme je Pai dit plus haut.* Enfin, il y a
encore moins de raison de sattendre k un
changement non-naturel . dans Tenfant après
'^^il e9t Bé, par la 4iff<^ence du lait quîl
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prebdalorf, parcç qu'il a acquis nn estoi^^c,
des potimons e\ d^A g)a4des ^ d-unç^ forciil
•uijîsante pour décomposer et reçomblner 1^
lait, el le cban^r iiiusi en diyerses parUcu?
les nutriÛTes , que les appéteuc^ps des fibrU?
les et des nerfs peuvent eiiiger.
. De tous ces raisonnemeps je çonclptraif
que quoique rimagination de la (^meUo puissq
être supposée affréter Tembryon em produi-^
aant une différence dans sa première nour«
riturc, une telle p^iiss^ince ne peut ec^pendant
plas Faffecter après quil a ohienu ^n pUcenta
et d^a^tres organes^ qui peuvent cl^oisir pu
changer les alimena q^i lui sont, présentés^
soit dans la liqueur dé KamniosY aoit dans le
lait. Or , comme les œ^fs de poules , ainsi
que les semences des végétaux; soi|Lt formés
graduellement long-temps avant d'être fécon-
dés , on ne voit pas coanuptSEUt un effet subit
de Vimagination de la mère au moment de la
fécondation peut produire quelque cbang^meni
considérable dans la nourriture déjà déposée
de cette manière pour rjemhryon attendu ou
désiré; et qu ainsi tous les cnangemens qui
surviennent danslpembryoUt excepté ceux qui
ent lieu unifocmémeat dans I4 production dei
mulâtres et des mulets,, dépendent plus pro-
bablement de rimâgination du père. Il parais
évident en même temps que les naissances
snopstàpueus^s qui offrant seul<me»t quelques
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SsQT. XXXIX. t; it\ De Ta ^inérdiiùn: S<^
pèrtiet de wom^ 19U àé j^bs^ ont lëui* caii^ê^
dans l'ab^jence <m dl^ns la snperflulté de l£
wmnière nonmtHrë préparée dans PoTaîre i
ôa ^Tk% là pat»ti0 d6 Tâsuf ^qui entoure imr
média tement la cicatricule 9 comme je IVi
déjà 4ît: et qne c« fluide continue pendant un
oertain temps à exciter en action le premier'
Hament Virant, après cjue ranihistl simple esè
complété; oiï qu'il cesse de Teiciter ayané
que ia forme complète n'^n goit achevée, ta
premièr^e de ces circonstances est démontrée
par les œufs qui ont deux jaunes , et qu'on
rencontre souvent dftns la volaille domesti*
que , jaunes que jt crois étrç formés ainsi
avant la fécondation ; maiç c'est un fait qui
vaudrait bien la peine d^^tre obseryé ayant
et après la fécondation , car il est probable
qu'on pourrait apprendre par-là quelque chose
de précieux; Là dernière circonstance ou le
défaut de nourriturçi primitive , peut se dé-^
duire d'une analogie ck>ntraire.
'Cependant il y a d autres espèces de nais-
suncet monstrueuses qui ne présentent poini
nn défaut ni une surabondancei de parties,
et qui ne sont pomt le produit dç là copu-
lation de deun animaux d^espèces différentes;
mais qui paraissent étr^ de nouvelles con-
formations ou de nouveaux arrangemen s des
pafTtîee IVsine *pit Rapport à l^ufre , et qui ,
lis TtriMiMa de couleurs et de for-
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%lo D& h génération. Sect- XXXIX. Vi. k
|A6S. de nos animaux domeatiquM « el pro*
l^bliement comme les parUes sexuelles, de
fouaces animaux, peurent dépeùdre de rima«
ginatiôn du père, ce que nous allons main«»
tiçiiant examiner.
, yi. 1 • Les actions délicates des extrémités
de pos 4^verses glandes se laissent aperceroir
dans le^rs productions variées que Ton croit
être formées par la glaude et ne pas existev
préalablement comme telles dans le sang^
Ainsi la bile est formée p4r les glandes qui
constituent le foie, le suc gastrique par celles
de Testomac^ la salive par les glandes sous*
maxjlUaires , le cérumen par celles des oreil^
les et ain^ de suite. Chaque espèce de glande
doit posséder une irritabilité^ et probablement
une sensibilité, particulière , au commencement
même de son existence , et doit èl4*e fournie
d^un nerf du sentiment ou du mouvement ^
pour percevoir, choisir et combiner les par-»
ticules qui composent le fluide qu elle sépare.
Ce nerf sensitif qui perçoit les différentes
parties qui composent le sang, doit, au moins «
se coucevoir comme étant un organe aussi fin
et aussi subtil que celui de la vue ou celui
de louïe qui perçoit la lumière qu les tons*
Voyez sect, XIV. ix. , .
Mais cette action délioate des extrémités
des vaisseaux sanguins > na riei^ d*aussi m^r^
vfiillçBx qiie di^iis. 1% |iroduiràoii de k «M»
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S«CT. XXXIX. ri. I. De iÊgMrêtwn. Sir
^ère cQntftgieu&e. Une petite goutte de cqn^
f^on T^riolease mtro4ilH^ dans le ^ng ,
oa peat-ètre seulement insérée sous Tépir^
dern^e , excite au bput dHxn certain temps
(il peu prè^ le quart d^^pe lunaison) dans
les petits rai^egux cutanés certains mouye-
qieqs qui produisent une matière contagieuse
analogue, laquelle contre la. pçau d'un nom*
|>re infini de pusttil^s : de sorte que par inrir
tatipn , ou pi^r sepsfitipii çn conséquence
d'irritation , ou d^association de mouTemens ,
il se forme aux extrémités de quelques Tais«
seauf cutanés U|iç matière çxactçment sem<v
blable à 1% matière stimulante , qui avfdt
causé Firritfition « de inéme que la sensation
ou Tassociation subséquentes.
Les mouyemens dune grande quantité de
glandcis et par conséquent les fluides qu eUef
sécrètent , peuyent être affectés par des idée$
agréables ou douloureuses j puisque dans bien
dçs cas elles sont influencées par dçs asso^
ciations sensitives , ainsi que par les irritar
tipns dès partictdes du sang qui j pa^se»
Ainsi Vidéç dçs lumens çxcitéç dans le cerr
yeau d'un cbien affan^é , par le sens de la
vue ou par cçlui de Todorat^ augmente la
sécrétion de la saliye^ en qufintité et en yis*
cosité , comme on peut le yoir par récpulq^»
ment qui s en. fait de sa gueule , lorsque cet
fu^mal se trpuye auprès d^une tflJ>le oi^ TcHpi
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%ii ihtIigénérMion. 8E4t. ÎKSIK. Vlv ty
mange. Les ^ensatidns du {>lai8ir ou de la
d(mléui^ portées k Uti certain degré, excitent
de ' la même manière une abondance de
^àrthe^, qui semblent aussi être plus aciritno-»
nieuses au môtnéiift de leur Sécrétion , parce
qu'elles enfljEimment les jetxx et les paupiè-^
t'es. Xa pâleur que cause la peur et la rouT
gêur de la bonté et de la foie , sont d autres
exemples des effets des sensations agréables
bu- désagréables sur les exlré^nilés du sjSt
téme artériel.
' 11 est probable que la sensation agréable'
ncitée dans Testomac par 'tes alimens ^
ainsi que les irritations de ce viscèrcv, • con-?
tribuent à mettre en action les glandes gas^
triques et à produire une plus grande sécré-
tion de leurs fluides. La même cbose a pro-
bablement lieu dans la sécrétion de la bile;
c'est-à-dire que la sensatiob agréable excitée
dans Festomac , affecte cette sécrétion par
association sensitiye, itinsi que par associa-
tion irritatÎT^.
Enfin « iï semble qtae toutes les glandes du
corps sont affectées dans leurs fluides sécré-
tés, tant en quantité qu'en qualité, par les
sensations agréables ou douloureuses qui
produisent ou accompagnent ees sécrétions ;
ft que lés sensations provenant de ces sé-
crétions peuvent constituer le plaisir non
défixn on anonyme de Texistence , qui est
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Lopposé de'*eè «pieii appelle: /ori/tom iùm ou
ennui; 'Ces y c g p»y my nous- rendent qQelqae^
fois Iimreux/ i^ans qtie ûo» pûiâions Tatirb*
imer à anckinei cMi^e'^in0iilftla,:OOflBDmeraprài
un repM' fl9rëid>l0^f > on 'att^commeneement ridé
Viyresêe* rr.rp .■ .^r- • !i . ., . ..,..».;
Or> il parait, qu ancimejffiâorétioti o«i eitcféi-
t«an de fiùide'n'Sest' aboompagnée dTaatani^de
^Cttsation :ajgréa:hle:^. que celle d 19 la acnlencie];
et* il doit;lften^nuTre de^làji^^qti^ l^s pandas
^i aooompliisseinb ' celte a^^rétofo •« * aimi plus
susceptibies^' )d^eitie jaffiactéea. foctemeiu. >par
leors catéàat3oiii< ayeo « lea ^ii^aitiona 4iu f)lc)i«-
tir. Un ùàï cetttâxk \ ) c e$t ^'il. ae . pn»Ittil;
wie plna gi^aii4^ ^pantité^de ce^^nide :dana
un temps donné , lorsque Pali)«i deaon émis^
aion est a^ëable k' FespHl. • ; -
7. Un avgtinftfiitsoUdeqiu motitre la.DécesH
aité d'une aemation agrëaUe pont la, coftA^
lation y c esrt qire cet aete ne peut s'accom*
plir sans elle; il est aisément interrompu pair
la douleur de la peur du de la konte ; et
aucun effort de la' rolition 'ou de rirritation
ne peut pMduire cet acte 5 sinon ceux qui
suggèrent ^es idées ou des sjmaations agrëar
blés. Voyecaèct^ XXXIII. i* i.
Une circonstance analogique curieuse qui
a lieu dans les insectes hermaphrodites , tels
que les limaçons et les vers , donne encore
plua de poids àr^ cette théorie; si ee$ animaux
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5l4 DéUgénérktim..^eT.XXXVLyi.à.
muaient eu le poiurpir de t6te féconder epiL^
mêmes t on aurait pu épargner un grand
«ppareil mAle^ binais coiiinix) la nature en a
ordonné autrement ^ et que les limaoona . et
lés irerst reçoivent 'eè donnent réciproquement
Fimprégnation , il parait qu une sensation
agràable était nécessaire^
t Cette- circonstance miraculeuse de lllerma^
pfaroditisme d'un grand nombre d'insectes qui
u'ont pas là &culté de je féconder eua^mémess
a été remarquée 'par le Di< Lister^ dans ses
£xercitationes anàtom^ de limacibus^ p. 145-;
après avoir cité plusieurs causes finales qu il
lui attribue^ ilâ^ute : UtidmtristWuèetftigidk
animalihiismajorivum ^ohiptate perfioiaiur venus.
. 11 j a cependaùt une autre cause finale. à.
laquelle on peut attribuer cette circonstance*:
nous avons fait observer plus haut que les
bourgeons et les bulbes: des végétaux qui nais-
sent sans mère , ressemblent toujours exac-
tement à leur père ; comme le prouvent la
greffe des arbres et les bourgeons des fleurs
des plantes de la diœcie qui sont toujours
du même sexe sur le même arbre ; or si œs
insectes hermaphrodites avaient pu produire
des petits sans mères , ils nauraient point
été suspeotibles de ce changenijent.ou de ce
perfectionneinent que Ton remanquc' dans
tous les autres animaux, et dans les. végétaux
qui sont procréés par une copulation sexuelle
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itxcT.XXXIX.Ti/S. De U g^ékéràtloH. SiS
rfh Tembiyon du mâle est reçu «t «ooiri pair
la Mhelle, 11 est donc probable que si lé^
Tëg^tatiX tiaTaîent pu se reproduire cpxe par
bourgeons ou par bulbes et ndn par la géné-
ration sexuelle , il n'elisterait pas aujourd%^
ia millième partie des espèces que nôils coii-
osaissons , et qui dans Forigine oflt probable*
ment été des mulets ; et il n aui^it pu sj
fiiire d^auitreè changemens ou perfectionne^
mena, que ceux produits par le( diffërenceB
du sol et du climat*
.3* Je conèlus que Timagination du mftle
au moment de la copulation ; ou lors de
l'ëmission de la semence^ peut affecter cette
sécrétion par des associations irrîtatives ou
sensitiTes , décrites au paragr. v.. i » de cette
section 3 au point "de causer la ressemblance
de forme ou des traits^ ainsi que la différence
des sexes;, de même que les mouvemens du
ciseau du tourneur imitent les idées de Tar^
tiste ou leur correspondent. On ne doit pas
entendre par-là que la première fibre vivante
qui doit former un animal ^ soit produite avec
quelque ressemblance des formes de Tanimal
à naître; mais avec des propensions ou des
appétences, qui par Taccroissement des par-
ties, produiront la ressemblance des formes.,
des traits ou de^ sexe ^ correspondantes à
rimagination du père.
STos idées sont des mouvemens des nerfs
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3i^ Dà hgén^nUhh. Sëct. XXXIX. n. S»
'du intiment 4. tels que cemu du serf o(>liqita
lorsqu'on se ra|>pelle des idées tisuMIess
-colbme par ' «liemple d^un morceau d^ivolre
lait eu triangle. Les .petites fii>res motrices de
la rétine agissc^uld^uiie mai^ièrè k laquelle je
donne le ^om d^ blanc ; et cette action est
bornée à une veriaîae partie de cet organ^'^
k laquelle je«ddnne le nom de triangle^ Ëfc
cest une sensation agréable précédente exi»-
tant dans rt^oix esprit qui me porte à produira
ce mouTcment particulier de la rétine^ lorsque
je ne Vois point de triangle. Or il est pro-
bable que les fibres agissantes des dernières
terminaisons des ou'irertures sécrétantes des
vaisseaux dés testicules sont aussi fines que
celles de la rétine ; et quelles sont sus-
ceptibles d^entrer dans cette ' action parti*
culière, qui marque le sexe de Tembryon.
sécrété ^ par sympatbie ayéo les mouyemens
agréables 'des nerfs de la yision ou du tou^
cher , c'est-à-dire avec certaines idées de
rimagînation< 11 résulterait donc de-là que
ron s est toujours mépris lorsque Ton a ai*
tribué une si grande puissance à Timagina^
tion de la femelle , tandis que diaprés ce
que nous venons de voir^ la puissance réelle
de rimagination dans Tacte de la génération
appartient tout entière au mâle. Voyez
sect. XIL III. 3.
On pourrait objecter à cette théorie qiiun
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SicT. XXXlX. VI. 5* i>e ta génération. Zif
homme peut être préstnné avoir dans Tésprii
Fidée dés formes et des traits de* la femme ,
plutôt que dé ceux de son sexe , et qu ainsi il
derrait naître plus de filles que de garçons %
mais au contraire nous sommes presque conti*
tiuellement occupés de Tidée générale de notre
propre conformation , ce qu on nomme sen->
timent de notre existence ; et c*est ce qui^
|>eut-être , fait que le nombre des mâleâ
turpasse celui des femelles. Voyez sect. XV#.
fti. 4* ^t XVlll. Xîii. Ce qui confirme encore
plus cette idée , c'est qUe les enfans mâles
ressemblent plus souvent à leur père ea
forme et en traits ainsi quen sexe^ et que
tes filles ressemblent le plus souvent à leurs
mères en traits et en forme , aussi-bien qtL*en
sexe.
On pourrait objecter encore que si une
fille ressemble quelquefois à son père et ua
garçon à sa mère , les idées du père au mo-
ment de la procréation^ doivent passer subi-
tement de lui à la mère à Tinstant même oii
Tembryon est sécrété ou formé. Cette diffi-
culté cesse, lorsqu'on considère qu'il est aussi
aisé de se faire une idée des traits de la
femme avec des organes mâles de reproduc-
tion, ou des traits masculins avec des orga-
iles féminins « que le contraire; de même que
nous concevons aussi aisément et aussi dis-
tkictement l'idée d'un sphinx ou dVne sirène
Tome IL ai
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Si8 Delà génération. Sect. XXXIX. VI. 4<
que celle d'une femme. Ajoutons à cela quaa
moment 4e*la procréation , Tidée des oi^anes
mâles et des traits féminins est souTent exci-
tée en même temps , soit par le contact ,
Soit par la vue.
Je demanderai à mon tour si le sexe de
Tembiyon est un effet du hazard ? 11 est
très-certain que tout ce qui est produit re-
connaît une causé ; n^is quand cette cause
est trop petite pour notre intelligence , oik
dît vulgairement que la chose est arrivé^ par
Lazard « comme lorsqu en jetant des dés on
amène un nombre quelconque. Or , quelle
cause peut produire le caractère mâle ou
femelle de l'embryon ^ sinon les actions par-
ticulières des glandes qui le forment? Et qui
est-ce qui peut influencer ou gouverner ces
actions de la glande , si ce ne sont %es as-
sociations ou ses caténations avec d'autres
mouvemens sensitîfs ? Cela, n est pas plus
eiLtraordinaire que de voir produire des nau-
sées par les caténations des mouvemens irri-
tatifs joints aux vibrations apparentes des
objets, en mer; ou de voir un récit dégoûtant
faire l'effet d'un vomitif.
4* On peut tirer de la procréation de quel-
ques monstres particuliers un argument qui
pVonve l'effet de l'imagination sur le premier
rudiment .de l'embryon ; tels sont par eicem-
ple ceux qui ont deux têtes jointes à un
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Sèct.XÎXIX. VI.4' De la génération. 5ig
seul corps , et ceux qui ont deux troncs joints
à une seule téte^ ce qui nest |)as rare parmi
nos quadrupèdes domestiques et notre yo«
taille. Il serait absurde de supposer que de
telles formes existaient dans les germes pri»
mordiaux^ comme je Tai dit au paragr. ly. 4^
de cette section. 11 n est pas possible non.
plus que de telles difformités soient produites
par Taccroissement de deux embryons ou
filamens yiyans qui yiendraient à sunir par
la suite « comme on dit que le font la tête et
la queue de différents polypes. (Blumenbach sur
la génération ) ; car dans ce cas un embryon
ou filament yiyant , aurait dû commencer par
former d'abord une partie, et l'autre aussi
une première partie. Mais il deyient moins
difficile d'expliquer ces monstruosités , si »
( comme je lai expliqué ci^^essus ) on les
considère comme un effet de Pimaginatiou
sur le filament yiyant , au moment où il est
sécrété; et que Ion admette qu'une telle
réduplication de membres a été produite par
Tadjonction de nouvelles parties , en consé-*
quence des propensions ou appétences, ani-
males 5 acquises ainsi du père.
Par exemple^ je conçois que si un dindoa
regardait un lapin ou une grenouille au mo-
ment de la procréation ^ il pourrait arriver
qu une idée forcée ou même agréable de la
forme du quadrupède , occuperait son imagi<-
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foa S)e la génération. SSCT.XXXIX. Vl.5^
nation au point de causer dans le filament
naissant une tendance à ressembler à cettef
forme, par Tapposition d^une réduplication
de membres^ Les expériences sur la produc
tion des mulets et des monstres mériteraient
bien qn un Spallanzani s'en occupât : il pour-'
yatt jeter de grandes lumières sur ce sujet
qui maintenant ne peut être expliqué que
par des analogiea conjecturales.
L^effet étonnant de Timaginattoii dans le
mâle et la femelle^ est démontré par la pro-^
duction d^une espèce de lait dans le jabot
des pigeons mâles et femelles après la nais-»
sance de leurs petits, ainsi que Ta observé
Mr Hunter, et comme je Pai rapporté plus
haut. A cda on pourrait ajouter qu on a tu de»
l^omi^ies avoir du lait dans leurs mamelles et
donner le sein à des enfans , comme le dit
MrDeBufibn; cet effet de l'imagination du mâle
et de la femelle parait avoir été observé dè&
les premiers siècles, car îL est dit que Jacob
plaça non seulement des perches en partie
dépouillées de leurs écorces^ pour les faire
paraître mouchetées « mais encore des agneaux
tachetés devant ses troupeaux au moment de
la copulation. Genèse cap« xxx. ver. 40.
5. Quant à Fimagination de lar mère, il est
difficile de concevoir comment elle peut pro-
duire quelque changement dans le fétus ,
ainon en affectant la nourriture qui est pré-
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Sbct. XXXIX. Ti. 5. De la génération^ 5«
parée pour le recevoir , comme je Tai dît au
paragr, t. a. de cette section^ ou en affec»-
tant la nourriture ou l'oxygénation quelle lui
fournit dans la suite. Une anxiété continuelle
d'esprit peut probablement affecter la sécré-
tion de la liqueur de Pamnios dans la ma*
trice , puisqu'elle affaiblit tout le système «
et que la frayeur subite est souvent la cause*
de Tavortement; car la peur difi^re de la
joie en ce que la première diminue , pour
un certain temps , l'action des extrémités da
système artériel ; d^où résultent la pâleur sttV
bite et les frissons ou contractions des vaîs^
seaux de la peau et des autres mémbranecr^
Je crois que par cette circonstance > les btê^.
trémités des vaisseaux du placenta se dét^
chent de leurs adhésions ou insertion« dans
la membrane de la matrice , ce qui est cause
de la mort de l'enfant et conséquemm^ent de
lîavortement.
Je m'en rappelle un exemple remarquable
qu*on[ ne pouvait attribuer k aucune autre
cause ^ et que je rapporterai ici en peu de
mots. Une jeune femme bien- pointante i âgée
d'environ vingt ans^ était enceinte de près de
cinq mois; et étant descendue dans sa cave
pour y tirer de la bière , elle fut e0rayée
par un jeune garçon domestique qui sortit
tout à coup de derrière le toni^eau , où il
if'^tait caché pour faire peur h la eervautir ^
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5^3 De la génération. Sect. XXXIX. vi. 6L
pour laquelle il prit sa maitreàse. Celle-oi
remonta les degrés ayec dilËculté ; il lui
^Burrint sur le champ une perte , et elle fi^
une fausse couche quelques heures après.
Depuis ce temps elle devint enceinte plusieurs
fois^ et tous ses accouchemens se firent à
J;erme.
6. Quant au pouvoir de Pimagination du
xnAle sur la forme ^ la couleur et le sexe de
^^enfant ^ j ai observé les circonstances suiV'an-
tes, et peut-être ne les trouverait-on pas rares,
•ai IWy faisait attention. Je connais un gentil-
Jbiomme qui a un enfant dont les yeux et les
icheveux sont noirs , quoique sa fehune et lui
soient blonds et aient les yeux bleus ; ils ont
quatre autres enfans qui ressemblent à leurs
père et mère. En observant cette différence
de cet enfant d^avec les autres « il m'assura
qui! croyait que c*é.tait son imagination , qui
en avait été la cause , et il me fit le récit
suivant. Lorsque sa femme était en couche
de son troisième enfant , me dit-il , il devint
amoureux de la fille dVn de ses fermiers, et
lui offrit en vain ce qu il crut propre à la
décider à condescendre à ses désirs, et en-
suite il lui fit de plus grandes offres , sans
pouvoir rien obtenir; il ajouta que la figure
de cette fille fut toujours présente à son es-
prit pendant plusieurs semaines, et que l'en-
fant qu'ail eut ensuite de sa femm* et qui
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Sect. XXXIX. VI. 7» De la génération. 5a5
ëtait celui aux yeux et aux cheveux noirs,
ressemblait exactenxent^ en traits et en cou-
leur, à la jeune fille qui avait résisté à la
séduction.
A cet exemple Rajouterai que j'ai connu
deux familles , dans lesquelles y en raisoni
d'une substitution de biens ^ le père désirait
ardemment un héritier m&le ^ mais au con-
traire, dans Tune il vint. sept filles de suite
et neuf dans Fautre : alors chacune d^elles
eut un fils. Je conclus de cela que Fardent
désir du père d^avoir un héritier mâle,* pro-
duisit une sensation plutôt désagréable qu'a^
^éable, et que ses idées Tarrétèrent davan«
tage sur la crainte d'avoir une fille que sut^
la sensation agréable de ses propres formes
ou organes mâles ; au moment du coït ou de
la sécrétion de la' semence r et quà cause dé-
cela , ridée des formés féminines était plu-*
tôt présente à son esprit que celle des for-"
mes mâles ; de sorte qu à la fin désespéranîF
d'avoir un fils , ces idées s'évanouirent , et*
celles du caractèr/e mâle présidèrent à Facte
de la génération. * . , ^^
7. Je conclus, donc de tout ce qui vient
d'être di|; que la génération "ne peut poipt.
fl[voir lieu sans être accompagnée d'idées, et'
que Fhomme , dans cet instant , doit avoir,
ou une idée générale de ses propres fôrines
m^es OU de celles de ses organes sexuels^
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Sd4 Vela génération. Seqt. XXXIX. vu. i^
ou une idée <1es formçs de la femme , ou d^
ges organes sexuels ; pt que cette idée déter?
^ine le sexe et la ressemblance particulière
'de Fenfant ayec Tun ou Tautre de ses auteurs,
U en résulterait alors , qu^ le phallus qui
pendait au cou des danses romaines ou qu el-r
les portaient dans leurs cheyeux , pouvait
avoir Feffet de produire des enfans mâles
d^ins une plus grande proportion , et que l^
callipédie ou Tart d^engendrer de beaux en?
fans et de procréer les sexes à volonté ^
pourrait s'enseignejr, ei^ afileictapt Vimaginatioi^
du père , c*est'à-dire çp fés^i>t que les der?
vières extrémités dçs glandes, séminale^ imi-^
teAt les actions d^s orgauips des sens^ soit
de la vue^ $oit d^ toucher. Mais lit maniera
de paprenir à ce but ne peut pfts Âtre déver
loppée avec ass^z dîç délicatesse pour être
ii^ise sous les yenj. du publip ; elle mérite^
cependant Ta^ttention 4? ceux qui sont se-;
Jcfieusement intéressés à la procréation d^ui^
eAfant mâle . qu femelle»
Récapitulation.
^ Vil. 1. Une certaine quantité de particules
Siutritives est produite par la femelle avant
la fécondation ; elle n exige plus d'élaboration^
de sécrétion ni d'oxygénation ultérieures.
Oest ce quon voit dans les œufs d^oiseaux,
et 'dans les réceptacles des semences des^
végétaux, non fécondés.
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8seT. XXXIX; vu. Z. De la génértHion. Sai
3. Le mâle fournît un fiJaxnent vivant, qui,
létant introduit parmi te^ premières particu«-
\es nutritives, est par elles niis en action ; eu
conséquence de cette action y quelques-unes
4e« parues nutritives sont assimilées et ajou<«r
tées à ce filameiit yiyant , de la même ma«
KÛère que la nutrition ordinaire se fait dans
l'animal adulte.
3. Cette nouvelle organisation ou addition
à^s parties , est stimulée par les particules
nutritives qui sont dans son voisinage , et
alors la sensation est ajoutée à ^irritation; et
^^autres particules sont ^i conséquence asai*
milées et ajoutées au filament rivant ; comme
on le voit dans les nouTellos ^anulatdons
cbamues des ulcères ^
Les parties déjà formées . continuent leurs'
mouvemens, par la puissance de Virritatioi^
ou de Fassociation , auxquels la sensation eu
ajoute de nouveaux^ comme )e Tai dit plus
baut; et enfin par la yolitioft, cpie j^^i prouré
exister dans le fétus yers sa maturHé, parce
qu'il a éyidemment des périodes d^activité et
de sommeil ; et cette derni^ne n est qu'une
âuspension momentanée de- la yolition.
On peut considérer le filament primordial
vivant, coninie^ ayant là^ fiiculté de repousser
les particules qui sont appliquées sur cer*
taines de ses parties , de «îéme que . celle de
l>il asi^imilejt 4Vutres qui ttimulçmt 4W
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526 De la génération. Sect.XXXIX. vii.5,
très parties : et ces facultés existent dans
diiTérentes parties de lanimal adulte; ainsi
iorîfice de chaque glande embrasse les par-
ticules xlu fluide qui conviennent à son ap*
pétence ; et son canal excréteur repousse
celles^ qui lui sont désagréables.
4* Ainsi Fesquisse ou miniature \du nouvel .
animal est produite graduellement , mais en
peu de temps ; parce que les particules nutri«
tives originelles nont pas besoin de prépara*
tion préalable de digestion^ de sé(^rétion ni
d'oxygénation ultérieures , et exigent seule*
ynent le choix et lassimilalion qui se font
par le filament vivant. Mr Blumenbacb dit
qu*il possède un fétus humain , âgé de cinq
Semaines , qui n'a que le volume d'une
abeille ordinaire, et où tous les traits de la
figure, tous les doigts et tous les orteils sont
complets, et chez qui on distingue très-net-
tement les organes de la génération^ p. 76.
I>ans un autre fétus dont la tête n était pas
plus grosse qu un pois, toute la base du crâne,
avec tous ses trous , ses dépressions et ses
apophyses étaient marqués de la manière la
plus distincte, quoiqu'il n j eût point encore
d ossification. Ibid*
5. Dans certaines circonstances, an moyen
de la nourriture déposée primitivement par
la mère , le filament acquiert des parties qui
lie sont point «xaclçment semblables à cellei
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Sect. XXXIX. vu* 6. De la génération. S37
dit père , comme dans la génération des
mulâtres et des mulets; d autres fois le
manque de cette nourriture première , cause
des défauts des extrémités du fétus qui sont
les dernières formées, telles que les doigts^
les orteils et les lèvres. Dans d autres cirr
constances une réduplication de membres est
causée par la surabondance der ce fluide ori*
ginel nourricier ^ comme dans les doubles
jaunes d'œufs , et les poulets qui en provien-
nent et qui ont quatre pattes et quatre ailes.
Mais la production des autres monstres tels
que ceux à deux tètes ^ ou dont les parties
sont mal situées , parait provenir de ce que
l'imagination du père est en quelque sorte
imitée par les derniers vaisseaux des glandes
séminales; comme la couleur des taches des
œtifs, et le changement de couleur des poils
et des plumes des animaux par letat de do^
mesticité, peuvent être causés de la même
manière par'Timagination de la mère.
6. Le filament vivant est une partie du
père, et a par conséquent certaines propen»
siens ou appétences qui lui appartiennent '^
et peuvent avoir été acquises graduelle^r
ment pendant un ibillion de générations, et
même depuis, l'enfance du monde habité]
possédant aujourdliui des propriétés qui ,_
au moyen de lassimilation de nouvelles par^
^c^lçs^ rendraient le fétus exactement sem«
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Ba8 De la génération. Sect.XXXIX.tii.6.
blable à son père , comme cela arrive dans
les bourgeons et les bulbes des végétaux ,
ainsi que dans le polype, le ténia et le ver;
mais comme la première nourriture est fournie
par la mère, et ressemble par conséquent aux
particules nutritives qui ont servi à sa propre
nourriture ou à son accroissement , la pro-
géniture prends en partie^ la ressemblance
de la mère.
D^autres analogies de Texcitabilité ou de la
forme du père , telles que les épaules larges
ou étroites , ou celles qui constituent certai-
nes maladies héréditaires/ comme les scro-
pbules f répilepsie , Taliénation mentale , ont
leur origine produite dans une ou peut-être
dans deu^c v générations ; tels sont les des-
cendans de ceux qui prennent beaucoup de
boissons alcoolisées : et ces propensions hé-
réditaires cessent à leur tour , ainsi que je
Tai vu , s'il survient une ou deux générations
jsobres ; autrement la famille s'éteint»
Le filament vivant est susceptible aussi
d'avoir ses propensions ou appétences alté-
rées au moment de sa formation , par lUma*
gination du père, les extrémités des glandes
séminales imitant les mouvemens des organes
du sentiment. C'est ainsi qu est produit le
sexe dé Pembryon, qui peut être ainsi mâle
ou femelle , selon que rimaginàtion du père
est affectée au moment de la fiécoadatioxû
yojez sect. XXX1!2(» vi. 5. et 7^ . ^
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Sect. !SCXXlX. Vli. 7. J)e ta génération. Znf^
7* Après ^que le fétus est ainsi formé comr
l^lètement , arec ses vaisseaux ombilicaux et
son placenta, il reçoit une autre espèce de
nourriture, comme il parait par la différence
de la consistance des différentes parties du
blanc de Foeuf , et de la liqueur, de ram*»
nios , car il a acquis alors des organes pour
la digestion , la sécrétion et Toxygénation ,
quoiqu^ila soient encore faibles; ces organes
{meuvent en quelque scorie changer aussi-bien
que choisir les particules nutritives qui leur
tout présentées ; mais cependant ils peuvent
encore être affectés par le défaut de quantité
de la nourriture fournie par la mère, ou
par le degré d^oxygénation fourni à son pla^
eenta par le sang matemeh
L'^accroissement du fétus complet par Tad*
dition des particules nutritives, ne se fait pas
par distension seulement, mais par apposition
à • chaque partie tant interne qu'externe , et
dont chacune acquiert par de nouvelles ap*
pétences les particules dont elle a besoin.
De -là les parties agrandies conservent les
fermes de leurs prototypes, et on peut dire
alors quelles s'étendent; mais ce développe^
ment ne doit être considéré que comme la
suite nécessaire de Tagrandissement de tou-
tes leurs parties par Tapposi^ion de nouvelles
particules.
Il s'ensuit que cette nouvelle apposition de
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55o De la génêraiiori. SbcT. XXXÏX. viï* S^
parties n est point due à une attraction ca-
pillaire , parce que le tout s'étend, au lieu
que Tattraction capillaire tendrait plutôt à
réunir les parois des tubes flexibles, quà les
distendre. Elle n'est point produite non plus
par des affinités chimiques , car alors il - en
résulterait une solution de continuité, comme
quand le sucre se dissottt dans Peau; mais
elle est produite par un procédé animal, qui
est une conséquence de jl*irritation ou de la
sensation ^ et que Ton peut nommer appé-*
tence animales
Ceci est encore mieux expliqué par les
expériences que Ton a faites pour démontrer
quun muscle vivant dans un corps animal
vivant^ exigeait plus de force pour se rom<*
pre , que le même muscle dans le cadavre ;
ce qui prouve qu'indépendamment de Tattrac-
tion de cohésion dont toute matière est douée,
et outre les attractions des affinités chimiques
qui lient plusieurs corps ensemble , il y a
une adhésion animale qui ajoute de la vigueur
à ces lois ordinaires de la matière inerte.
8. Lorsque Tenfant nait , il quitte son pla-
centa ou ses branchies^ et en dilatant ses
poumons , il reçoit beaucoup plus d'oxygène
des courans d'air quil doit alors continuer
de respircfr sans cesse jusqu'à la fin de sa
vie ; car il vient de quitter. Télément liquide
dans lequel il a été produit; et, semblable
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Sect . XXXtX. vni .i. De lagénéraHotté 55*
au têtard lorsqu'il se change en grenouille^-
il devient un animal propre à respirer Pair»
9. Comme les parties habitables du globe
terrestre ont toujours été en augmentant et
augmentent encore perj^étuellement par la
production* des coquilles de mer et des co-
raux^ ou par les récremena d^autres animaux
et des végétaux; de même, depuis Torigine
de notre planète , les animaux c|ui Thabitent,
se sont constamment perfectionnés , et se per-
fectionnent encore tous les jours.
Cette idée de la génération graduelle de
toutes choses , parait avoir été aussi familière
aux philosophes anciens quaux philosophes*
modernes , et avoir donné lieu à la belle
figure hiéroglyphique du «-f^w^ft , ou premier
grand œuf produit par la nuit , c'est-à-dire
dont Torigine est enveloppée dans l'obscu*
rite , et qui est animé par '^t^ c'est-à-dire par
L^AMOua Divin, d'où sont provenues toutes
les choses qui existent., «^
^ppendix.
VIll. I, Dépuis que la section quW vient
délire sur la génération a p^ru pour la pre-
mière fois, fai été porté dans mon traité sur la
phytologie^ à faire plus d'attention aux gcné-
i*ations latérales ou solitaires des végétaux dana
la production de leurs bourgeons , espérant
par-là pouToir jeter quelque lumière sur leuç
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S5a ^tagéttéroHon. Sect.XîXIÎ.viim*
génëratîon sexuelle dans la production des se«^
xnencés ; et par consëqucfnt sur la propagation
d^animaux plus parfaits. Je Tais rendre compté
ici de. mes travaux , qui ^ j'ose lé croire , in-»
tëresseront le lecteur philosophe; j'observerai
aeulemeilt que d'après les faits relatifs à la
Tégétation^ dont il est ici question, îe suis
aujourdliui enclin à croire que les embryons
des corps animaux et végétaux compliqués ^
ne sont point formés par un seul filament
yivantf comme je lai availcé ci-dessus, mais
que leur structure commence sur plusieurs
points à la fois > quoiqu'il soit probable *qué
la partie la plus simple ou le premier rudi-
ment de lauimation ait commencé par tin
seul filament , et continue à le faire dans
toutes les productions spontanées des plus
petits animalcules microscopiques , qui ne
paraissent pas avoir été engendrés par dau-
tres animalcules semblables à eux , comme
il sera dit plus ^n détail au paragr. %i. 5*
de cette section.
J'ai su()isamment prouvé dan» l'ouvrage que
je viens de citer, que chaque î>ourgeoit d'un
arbre est un individu végétal , et consiste en
tuie plumule ou feuille à son sommet , en
une longue queue qui s'étend depuis son
sommet jusqu'à terre ^ formant un filament de
l'écorce , et enfin en radicules qui pénètrent
dans la terre ; j*ai encore démontré que chaque
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I Sect^XXXIX. Viii. 1* De la génération. 555
' iKmrgeon possède la faculté de la germinatiou
ou de 1% reproduction > non seulement à lais^
selle de la feuille « ce qui est le plus ordi*
nàire ^ mais . à une partie quelconque de la
longue queue (i) du bourgeon , comme il se
Toit d après lés nouyeaulL bourgeons qui pou6^
sent de toutes les parties de Técorce, lorsque
le sommet d une branche en a été retranché*
Or , si Ion greffe un rejeton de pommes
de nonpareilles sur le tronc dun pommieir
sauyage , ou qu on greffe une rainette sur la
nonpareille , qii arriyera-t-il ? La queue du
bourgeon de la rainette consiste en ses pro««
près vaisseaux absorbans , ses artères et ses
Teines ^ jusqu à ce qu elle ait joint lé tronc de
la nonpareille; alors la continuation de sa
queue yers le bas consiste en des vaisseaux
semblables à ceux de la nonpareille^ et quand
cette queue est descendue encore plus ))as ,
elle consiste en vaisseaux qui ressemblent à
ceux du pommier sauyage.
Cette vérité est démontrée par deux cir-
constances ; premièrement , parce que les par**
ties inférieures de cet arbre composé pous-
sent de temps en temps des bourgeons de
la même nature que ceux du troue primitif;
et secondement, parce que dans certains ar-
<i) L*Aiittiir M ifxi iâ et dan* la fuite da mot Causas qoi signifie qneae»
«Ege ou trône. Conine d^ns ce cas il s'agit da rapport da booigeon, noot
STooi adopté la premièN figaifioatioa.
Torw II* a2
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s S54 D^ la génération. Sect. XXXIX. VIII. i •
bres greffés , où on a inséré un rejeton yi-
yace sur un tronc plus tardif en croissance^
comme on le voit sourent sur les yieux
cerisiers , la partie supérieure du tronc de
l'arbre est devenue presque double en gros-
seur de la partie inférieure. Ces deux cir-
constances prouvent que la partie inférieure
- du tronc de Tarbre continue à être de la même
espèce » quoiqu'il ait dû être recouvert sou-
vent par de nouveaux cercles concentriques
de bois , par Técorce et par l'épiderme.
Donc , comme la queue de chaque bourgeon
qui passe dans toute la longueur du tronc
de Tarbre , et forme une conununication
entre la partie supérieure ou plumule et la
partie inférieure ou radicule ^^ doit consister
dans ces arbres doublement greffés , en troia
différentes espèces de queues^ ressemblantes
à celles des différens rejetons \ nous connais-
sons de cette manière , ce qu'on peut nom-
mer un mulet latéral ou paternel^ par oppo-
sition à un mulet sexuel. Car comme dans
ces arbres ainsi combinés par la greffe , la
partie supérieure de la queue de chaque
bourgeon est celle dVne rainette , la partie
moyenne celle d^une nonpareille et la partie
inférieure celle du sauvageon; si ces queues,
qui constituent les filamens de Técorce ,
pouvaient être séparées entières de Tarbre
avec leurs plumules et leurs radicules, elles
offriraient autant de mulets latéraux ou pa-
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Sbct, XXXIX. VIII. a. De la génération. 555
temels , formés par les parties réunies de
leurs trois auteurs; la plumule appartiendrait
au supérieur « la radicule à Finférieur et la
triple queue à tous les trois.
On dit que Mr Blumenbacli a observé une
séparation de ces bourgeons de la plante
mère dans la confenra fontinalis , végétal qui
consiste en petite filets courts et déliés et
qui croit dans les fontaines et fixe ses racines
dans la vase. 11 observa à l'aide du micros*
cope que les extrémités des fils se gonflent
et forment des tubercules ou têtes , qui se
séparent graduellement des filets pères ^ s*at-
tacbent à la terre et deviennent des végétaux
parfaits; on peut suivre tous les progrès de
leur formation dans l'espace de quarante-buit
heures. Observ. sur les plantes , par Von Uslar.
a. La propagation latérale des polypes qu'où
trouve dans les fossés au mois de Juillet^ et
plus particulièrement celle de l'espèce nommée
bydra > stentorea , est absolument analogue à
l'opinion qu'on vient d'émettre sur la généra-
tion latérale des végétaux. D'après le récit de
Mr Trembley , l'hydra stentorea se multiplie
en se fendant en long; et au bout de vingt-
quatre heures, ces divisions qui adhèrent à
un pédicule commun , se fendent encore et
forment quatre animaux distincts. Après uu
même espace de temps, ces quatre se fendent
encore et doublent ainsi leur nombre journel-
lement , jusqu à ce quils ayent acquis une
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Gôogk
556 De la génération. Sect.XXXIX^viii.^ï^
figure assez ressemblante à un bouquet. Les
jeunes animaux se séparent ensuite de leur
père ^ s attachent à des plantes aquatiques «
et donnent naissance à de nouTelles colonies. .
Blumenbach, dans son traité sur la géné-
ration des polypes d'eau douce, raconte un
autre fait curieux relatif à ces insectes ; il
en coupa par moitié deux qui étaient de
couleurs différentes , et appliquant la partie
supérieure de Fun à la partie iiiférieure de
Fautre, au moyen d'un tube de verre, et les
tenant uii certain temps en contact^ les deux
extrémités divisées se réunirent et ne firent
plus qu'un animal. La facilité qu^ont à s*unîr
des moitiés séparées de différens polypes, est
aussi affirmée par Mr Adams , dans son traité
sur les microscopes.
Le lecteur intelligent m'a déjà devancé ^ en
faisant Tapplication de ces modes étonnans
de reproduction animale , à la propagation
latérale et à la greffe des végétaux. La jonc-
tion de la tête d*un polype avec la queue d'un
autre est exactement représentée dans la greffe
d'un rejeton sur le tronc d'un autre arbre ; la
plumule ou sommet de chaque bourgeon avec
la partie supérieure de sa queue ^ se joint au.
long tronc de l'arbre^ et descendant le long,
du tronc, se termine dans ses radicules. Si
co végétal composé pouvait être séparé lon-
gltudinalement des autres longs filamens de
récorce qui sont dans son voisinage, comme
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Sect. XXXlX. viir. 5. Se la génération. 55^
les fibres de Técorce du mûrier préparées à
Otaheite , ou comme Técorce du chanrre et
du lin sont préparées dans notre isle y ou
comme les petits de Thydra stentorea se sépa-
rent de leurs auteurs , il pourrait porter le
nom de mulet latéral ou paternel , comme
je Tai dit ci-dessus.
5. 11 résulte de-là, que chaque nouTeau
boui^eon d'un arbre où deux rejetons ont
été entés Pun au-dessus de Tautre sur un
même tronc, s'il pouvait être séparé depuis
la plumtde jusqu'à la radicule^ consisterait
en trois espèces de queues , et qu'on pour-
rait par conséquent le nommer mulet latéral
triple. 11 s'ensuit encore que chaque partie
de cette nouvelle queue Jriple doit avoir été
séparée ou sécrétée latéralement de la par-
tie voisine du tronc de Tarbre, et qu'elle ne
pouvait pas être formée, comme je Pavais
cru d'abord, des racines de la plumule du
bourgeon qui des.oendent de la partie supé-
rieure de sa queue jusqu'à terre. Cette cir-
constance est d'une très-grande in^portance
dans les recherches à faire sur le sujet cu^^
rieux de la génération latérale des végétaux
et des insectes.
On peut, en conséquence, soupçonner, que
si Blumenbach avait fait attention à la pro-
pagation du polype qu'il avait composé de
4§ux moitiés de ces ètr^s^ il aurait vu que
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55S Delà génération. SECT.XXXîX,vni.4.
la nouyelle génération aurait eu les couleurs
des deux auteurs réunis , comme les différens
troncs des arbres greffés ; expérience qui mé'
rite assurément d'être répétée.
4- Je dois aussi £aire mention d'un autrç
fait relatif aux animaux ^ c'est qu*un grand
nombre d'insectes , tels que les vers de terre
ordinaires, aussi-bien que les polypes, possè-
dent, à ce quon assure, une telle quantité
de vie dan6 une grande partie de leur sys-
tème , qu'on peut les couper ça dçux ou
plusieurs niorceaux sans les tuer, parce quç
chaque tronçon acquiert i:^ne . nouTjelle tête
ou une nouvelle queue, ou les deux parties
ensemble, et que Tinsçcte peut ainsi, se mul-
tiplier ! Cela est exactenaent imité par la lon-
gue queue des bourgeons des arbres, laquelle
possède une si grande quantité de vie végétale
d'une extrémité à 1 -autrç , que quand la tête
ou plumule est retranchée^ elle peut en for-
mer une autre , et que quand on coupe la
partie inférieure , elle peut produire d'au-
tres radicules , et multiplier ainsi d'une ma-
nière étonnante.
Ce phénomène végétal singulier çst digne
de toute notre attention; car conune chaque
filament de la nouvelle écorce de l'arbre
constitue la queue d'un bourgeon embryon ,
lorsqu'on a coupé le sommet d'un jet qui
contenait les plumules ou feuilles embryonis».
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Sect. XXXIX. VIII. 5. De la génération. 539
de plusieurs bourgeons , chaque queue emr
brjon peut régénérer de nouvelles plumuleg
ou feuilles embryons ; et lorsque la partie
inférieure d'un jet est retranchée , et quoi^
pUinte la partie supérieure^ chaque queue
embryon peut produire dé nouvelles radicur
les; ce qui prouve que les parties primaires
dun embryon végétal peuvent produire dep
parties, secondaires ; et qu ainsi il nest pa$
nécessaire que toutes les parties du fétu$
animal soient produites en même temps.
5. Nous acquérons de-là sur la génératioin
latérale des végétaux quelques idées neuves
et importantes ^ qui pourront probablement;
contribuer k éclaircir leur génération sexuelle»
C^est, i», que les parties de la longue queuç
de chaque nouveau bourgeon d'un arbre greffa
et par conséquent de tous les arbres^ sont
séparées ou sécrétées des parties voisines cor*
respôndantes de la longue queue du bourgeon
de Tannée précédente qui était son père , et
non quisUe est formée des racines de chaque
nouveau bourgeon qui poussent en descendant
depuis sa plumule ou son commet « comme
je lavais supposé. Ces diverses molécules ou
fibrilles sécrétées de la queue du bourgeon
de Tannée précédente, se joignent et croissent
ensemble aii-dessous de Tépiderme du tronc de
Tarbre ; les fibrilles supérieures constituent la
plumiil^ du nouieau bourgeon^ qui est sa feuilla
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54o De la génération. Sb<>T. XXXIX. vîii; 5*
ou ses poumons pour reccToir de loxygène
de latmosplière ; et les fibrilles inférieures
forment les radicules ^ qui sont des vaisseaux
absorbans pour tirer la nourriture de la terre.
a° Que chaque partie du tronc d'un arbrç
greffé 'et par conséquent de tous les arbres ,
peut produire une nouvelle plumule lorsque
6a partie supérieure est étratigléé par un fil
de fer, ou coupée; ou bien lorsqu'elle est plu*
abondamment pourvue de nourriture, de ven-
tilation et de lumière; et que, chacun de ces
nouveaux bourgeons produits de la sorte ,
ressemble à la partie de la branche où il prend
naissance dans les arbres composés. Ainsi,
dans 1 arbre triple ci-dessus mentionné , un
bourgeon de la partie supérieure des longues
queues qui forment les filamens de lecorce,
doit devenir une branche de rainette ; un
bourgeon de la partie moyenne deviendrait
une branchie de nonpareille , et un bourgeon
de la partie inférieure serait une branche
de sauvageoii. ^ .
5® Une autre propriété étonnante de cette
progéniture latérale métis des arbres com-
posés par la greffe , c*est que le nouveau niu-
let peut consister en parties provenantes de
trois ou quatre auteurs ou plusv, selon
lé nombre de rejetons qui sont entés les
uns sur les autres; ce qui peut donner lieu
à la questipn de savoir si un mélange d^
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Sbct XXXïX. vnr. 6. De la génération. 54i
éeux espèces de pollen « fait ayant son applî*
cation au stigmate des fleurs , ne pourrait
pas produire un mul^t triple qui aurait de
la ressemblance avec les deux mâles?
6. Le lecteur indulgent voudra bien me
pardonner une* investigation plus prolixe^ sur
ce sujet délicat «de la reproduction, sujet si
fort au-dessus de rintèlligencë ordinaire.
Ij*attraction de toute matière Tcrs les centres
des planètes ou du soleil, est nommée gra-
vitation , celle des corps particuliers Tun vers
lautre, se nomme en généfal affinité chimi-
que : à cette dernière paraissent se rapporter
les attractions qui appartiennent à lélectrir
cité et au magnétisme*
Dans ces dernières espèces d'attractions ,
le concours de deux circonstances paratt né-
cessaire ; dabord la puissance dattirer que
possède Fun des corps , puis l'aptitude à
être' attiré qui existe dans lautre», Ainilt
quand un aimant attire le fbr, on peut dire
qu'il possède une tendance spécifique à s unir
au fer, et que celui-ci possède une aptitude
spécifique à s unir' à laimant. La première
propriété paratt résider dans laimant, parce
<{uon peut le prjver de sa puissance attrac-
tive et qu on peut aussi la lui rendre ; et le
1er semble posséder une a)^titude spécifique
à s'unir à Paimant , parce qu aucun autre
métal ne s'en approchée On peut dire de ^
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i4j De la génération. SBCT,XXXlX.vni.6.
même manière qa*un tube de verre où un
Morceau de cire à cacheter^ frotté^ possède
une tendance spécifique à s unir à un brin
de paille ou à un cheveu, et que ces sub*»
stances possèdent une aptitude spécifique à
s unir au morceau .de verre ou de cire «
parce que lattraction spécifique de ces der-
niers corps peut leur être ôtée et restituée;
à quoi nous pouvons ajouter que certaines
combinaisons chimiques peuvent provenir de
la simple attraction dun seul corps , et de
] aptitude d un autre à être attiré ; ou bien
elles peuvent être dues aux attractions réci*
proques des deux corps , conime dans ce que
Ion nomme en chimie affinité double^ que
Ion sait être assez forte pour séparer les
corps qui sont unis ensemble, probablement
par la simple attraction de Tun des deux vers
lautre qui^ lui-même, ne possède quune
aptitude à être attiré par le premier.
Il est probable que dans quelques-unes
des combinaisons les plus simples des par*
ticules de la matière inanimée ^ deux de
celles-ci peuvent être fortement unies par
des attractions réciproques lune vers lautre;
que dans d autres combinaisons simples deux
particules peuvent tenir ensemble^ quoique
moins solidement, par lattraction de Tune et
Taptitude de lautre à être attirée. C'est ainsi
que je sonpçonnç qne le carbone et Toxy^
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r
Sect. XXXIX. VIII. 7- Delagénération. 543
gène s'unissent ensemble par leurs attrac-^
lions réciproques jusqu'à produire une explo^
^ipn , et qu'il n est plus facile de les séparer
dans la suite; tandis que Tazote est moins soli-*
dément uni ayec loxygèue par lattraction de
Tun des deux et la seule aptitude de lautre
à être attiré. Si on pouvait déterminer cette
circonstance avec précision, la théorie des
affinités chimiques ferait probablement un
pas de plus dans Texplication de quelques
phénomènes obscurs, tels que celmi du ca-
lorique qui est dégagé dans l'explosion de
diverse^ matières^ avec lesquelles loxygène
est plus faiblement uni , lorsqu'on y appli-
que un charbon ardent ; tçls encore l'acide
nitrique et différens oxydes métalliques , ainsr^
que les circonstances générales de la combus-
tion et de l'inflammation , comme celle du
phosphore dans l'atmosphère , et de l'huile
de girofle combinée avec l'acide nitrique*
7. L'explication que je viens de donner des
tendances à l'union dans les matières inorga-
niques ou inanimées , n'est point présentée
ici comme une analogie philosophique, mais
conmie propre à fSstire concevoir plus aisément
les adjonctions ou concrétions qu'on peut
observer dans )es corps organisés ou ani-
més, et qui constituent leur formation, leur
nutrition et leur accroissement. On peut les
diviser en 4eux espèces; la preoiière est le^
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844 De la génération. Sect. XXXIX. Vif f.y,
jonction ou Toiiion des corps animes avec
)a matière inanimée , comme qnand on fait
entrer des fruits ou des viandes dans l'estomac
ou ils sont absorbés par leis vaisseaux lactés;
et la seconde, lorsque les particules vîvan^
tes s'unissent ou se concrèlent ensemble^
comme dans la formation, la nutrition ou la
conjonction des parties des animaux vivans.
Quant à la première espèce , les parties
animales, telles que les narines et le palais,
ont des Apétences , lorsqu'elles sont stimU'*
lées par 1 odeur et la savçur d'alimens agréa-
bles^ à s'unir avec eux; et la matière inani^
mée possède une aptitude 'à sunir ainsi avec
Torgane animal. La même chose arrive ^ lors*
^e la nourriture est descendue dans Testo-»
mac ; les orifices des vaisseaux lactés étant
stimulés agréablement , possc'dent une appé-
tence à absorber les particules de la masse
en digestion , qui est dans le cas de subir
des changemens chimiques , et possède à une
certaine époque de ces changemens , une
aptitude à stimuler , et à s*unir aux orifi^^
ces des vaisseaux absorbans^
Mais quand ces particules absorbées de la
matière inanimée ont passé dans le sang par
)a circulation, elles semblent acquérir gra-
duellement une espèce de vitalité; c'eSt sur
ce fondement que Mr John Htm ter, ainsi que
quelques pbilosqphes ancieps eirle divin: Moise^
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Sect. XXXlX.TiïK 8. De la génération. 545
ont assuré que le sang est Tivant^ cest-à-dîre
quil possède un certain degré dWganisation,
ou d'^autres propriétés différentes de celles
de la matière inanimée , propriétés qu aucua
procédé chimique ne peut lui communiquer,
et qui cessent d^exister ayec la vie de Fani-
'maL II y a donc tout lieu de supposer que
pour opérer la nutrition^ deux circonstances
sont nécessaires , et qu elles dépendent tou-
tes les deux de la yie et de Pactivité qui ea
est une suite; la première est Pappétence des
fibrilles de Inorganisation fixe qui ont besoià
de nutrition, et^ la! seconde la propensioa
des molécules fluides existantes dans le sang^
ou qui en sont séparées > pour a unir avec
lorgane qui vient d^ètre mis en action. De
sorte quon peut dire que la nutrition est
effectuée par Punion intime des fibrilles qui
possèdent des appétences nutritives avec les
molécules qui possèdent des propensions nu-
tritives s ou en d^autres termes , des particu-
les qui possèdent des appétences réciproques
pour se lier les unes aux autres*
8. Si le philosophe qui veut réfléchir sur
ce sujet ne se sentait pas porté à croire que
toute la masse du sang est vivante , il ne
peut au moins contester la vie à la partie
de ce fluide qui est sécrétée par les organes.
de la génération et qui transmet la vitalité
au nouvel embryon quelle produit. 11 s'en-
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546 De la génération. Sect.XXXIX.viiî.S.
mît que , quoique dans le procédé de la
nutrition on puisse mettre en doute Pacti-
'vité des deux espèces de fibrilles ou molécli-
les, cependant, dans celui de la génération
d^un nouvel être animal oU végétal , il parait
qu on est très-fondé à croire , que les parti-
cules combinantes et combinées sont douées
de vitalité ; c'est-à-dire , d'un certain degré
d'organisation ou d'autres propriétés qui
n'existent point dans la matière inanimée, et
que je me hasarderai à nommer fibrilles ayant
des appétences formatives , et molécules avec
des propensions formatives ; parce que les
premières semblent posséder un plus grand
degré d'organisation que les dernières.
11 parait donc que quoique la nutrition
puisse se concevoir comme résultante de
ce que les fibrilles animées d'une partie
organisée sont stimulées et mises en action
par des molécules inanimées, avec lesquelles
elles sont intimement unies, et qu'en langage
vulgaire on puisse ainsi la comparer aux
attractions chimiques simples ; cependant il
est constant que dans la production d'un non*
vel embryon , soit animal soit végétal , les
fibrilles avec des appétences formatives et les
molécules avec des propensions de même na-
ture se stimulent réciproquement, s unissent
entr'elles et s'identifient aussitôt ; ce qu'on
peut comparer aux attractions réciproques
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SKCT.XXXIX.vni.8* Delagénéraéion. «47
de quelques-uns des atomes de la matière
inanimée , ou aux afiGinites chitiniques doubles*
Mais il 7 a dans la yie animale des circon-*
stances que Ton peut comparer aux unes et
aux autres , et qui par -'là leur sont plu»
philosophiquement analogues s savoir les deux
grands conservateurs de la nature animée s,
la passion de la faim et celle de Famour.
Bans la prenûère^ Pappétence ne réside que
dans Testomac^ ou peut-être au cardia, mais
Tobjet consiste en matière inanimée ; dans
la dernière, il existe des appétences et des
propensions réciproques dans le mâle et dans
la femelle , qui les portent à s embrasser
mutuellement. Deux autres circonstances qui
appartiennent également au règne animal
leur sont encore analogues; la première qui
est la soif^ a son siège à la partie supé*
rieure de Toesophage^ et quoique cette partie
possède une appétence qui lui est propre ,
son objet n'est qu une matière inanimée ; mais
dans les femelles mammifères , lorsqu'elles
allaitent leurs petits , il existe une appétence
réciproque ^ de la part de la mère pour don-
ner son lait^ et de la part des petits pour
le recevoir.
Telle est donc en définitif la manière dont
je conçois que s'opère la production de la
progéniture latérale des végétaux, La longue
queue d^un bourgeon vivi^t d^un arbre qui
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5^ Delà génération. Sect.XXXIX. vili.g*
constitue un simple filament de Pécorce ac«
luelte , est pourvue de glandes aussi nom*
breusès que les glandes perspiratoires ou
muqueuses des corps animaux ; elles sont
de deux espèces : les unes sécrètent de la
masse du sang végétal les fibrilles avec ap^
pétences formativès , correspondantes à la
sécrétion masculine des animaux ; et les
autres, séparent de ce mémç sang végétal les
molécules avec propensions formativès, cor-
respondantes à la sécrétion féminine des
animaux: alors ces deux espèces de particu^
les formativès sont déposées sous Pépiderme
de l'écorcè dans toute sa longueui^, où elles
te joignent et s'identifient à Finstant à côté du
générateur^ formant une nouvelle queue qui
possède une vie végétale , ainsi que les puis-*
sances additionnelles de nutrition et d^ac-
croissement.
g. Cest donc là le grand secret de la na-
ture. Les puissances de la vitalité produisent
dans la formation du sapg végétal plus de par-^
ticules vivantes y les unes avec des appéten-^
ces et les autres avec des propensions^ qu'il
n en faut pour la nutrition ou pour la répa-^
ration des organes qui servent à la décompo-
sition. Ces. particules sont séparées par diffe-
rentes glandes et portées à Textérieur , et leur
combinaison produit une nouvelle organisa-
tion vitale sous Tépiderme des arbres et sur
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Google *^
^CT. liXXlX. Vni. 9. JDe lagénémtton. ^
Tancienne écorce. Ces nouvelles combinai'*
sons de fibrilles et de molécuLes Titales4 ac«
quièrent de nouT elles appétencds et forment
des molécules àyec de nourëlles propensions;
et possèdent ainsi la faculté de former les
feuilles ou- poumons à Tune des extrémités
de la nouvelle queue ; et les radicules ou
Taisseaux absorbans à raûtrie extrémité ; et
quelques-unes déciles , comme dans Icfs bour-
geons du centre qui terminent les branches ^
forment enfin les organes sexuels de la
reproduction , qui constituent la fleur ; tou-
tes sont des parties secondaires du nouvel
embryon ou fétus ^ comme je Tai prouvé aa
paragr. IX. 4* ^^ cette section.
L*attrait de la génération qui se fait sentir
aussitôt que les organes de cette fonction sont
complets^ aîn^î que les variations des goûts
ou des désirs pour certains alimens à mesure
que Ton avance en âge , comme le passage
du lait à la viande, prouvent aâsez que les,
nouvelles organisations du système croissant
acquièrent de nouvelles appétences ; ainsi
par une allusion populaire et non par une
analogie philosophique , nous sommes encore
autorisés à recourir aux combinaisons chi-
miques. Lorsque deux diffërentes espèces
de particules s unissent , comme des acides
et des alcalis , il en résulte quelquefois une
Tome IL 2I
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95o De la génération. Sbgt. XXXIX. Vift.idv
troisième qui possède des attractions difie*'
rentes de celles de Tune ou de Tautre de»
deunt premières.
Les sécrétions des glandes séminales ^t até<'
rines ^ lorsqn ell^s ont acquis leur maturité ,
et celles des- glandes pectorales dails les^
femelles» nourrices , prouvent que de nou-«^
relies organisation» produisent de noutelles
molécùlesv -
* io.r Dans la propagation latérale des kour-«^
geon» végétaux , comme les fibrille» super-
flues ou les moîé<îùles qui ont été formée»
dans le sang, ou détacbées des organes vi-
Tan» , et douée» d'appétences ou de propension»
nutritives ou formative», et qui ont été trop
abondantes pour la nutrition du bourgeon
végétal père , lorsqu'il est parvenu à son plu»
tiaut degré d^accroissement > sont sécrétée»
par le» glande» innombrables répandues sur
les diverses parties de sa surface sous Pépi-'
derme générale de^Parbre^ oà s unissant et
s identifiant, elles forment une nouvelle queue
embryon, qui produit graduellement une nou-*
velle plumule et des radicules. Et conmie le»
différentes parties de la nouvelle ^xxeneÇcaudexy
d^un arbre composé ressemblent aux parties de
la queue pèi^e auxquelles elles adbèrent, cette
circonstance importante ne permet pas de
douter^. ^e diiEérente» fibrilles ou molécules,
nayept été détachées des différentes parties
de la queue père pour former la queue filiale.
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Séct. iXXlX. ntt. io. ï>e la génération. 55r
Ain^i dans la propagation seicuellë des
tégétaui , lés fibrilles ou molécules vivantes
huperflués détachées des diverses parties du
système , et flottantes dans le sang^ parais-
sent en être séparées par deux espèces de .
glandes seulement , savoir : celles qui con-
stituent les anthères et cell(3s qui constituent
le péricarpe des fleurs. Je crois que les pre-
mières sécrètent les fibrilles ay^nt dés appé-
tences formàtires et nutritives , et que les^
dernières sécrètent les molécules ayant des
Jpropensions formëtives et nutritives ; qu'en-
suite ces fibrilles se mêlent dans le péricarpe
de la fleur, avec des molécules correspon-
dantes douééd dé propensions^ formatives et
nutritives, et qu aussitôt un nouvel embryon
prend naissance par leurs embrassemens ré-
ciproques et leur union <
Je crois aussi que les parties de cette nou-
tellé organisation acquièrent ensuite de nou-
Telles appétences et fortiient de nouvelles
molécules, et produisent ainsi graduellement
d'autres parties de- la semence germante qui
ne paraissent pas au commencement , telles
que la plumule , les radicules ^ l'épiderme et
les glandes delà réproduction dans le péricarpe
et les anthères, qui, dans le fétus animal ^
correspondent aux poumons , aux intestins ,
à l'épiderme et aux organes qui distinguent
les sexes , et qui sont leurs parties de for-
mation secondaire.
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SStk Delaginiratum. Sl&CT.XXXlX. ^in. t i^
Si les parties secondaires d^^un embryon vé-
gétal n'étaient pas fomtées de ses- parties pri-»
maires , ou de ses premiers radiraens ^ les
fleors de la classe diœcie de Linné ne
pourraient point produire des semences mâ-
les et femelles , puisque les organes- mâle»
et femeOes de la réproduction résident sur
des individus différens^ Car comme les plan««
tes mâles produisent des bourgeons sembla^
blés à elles-mêmes et quon pourrait nom-
mer bourgeons mâles ; et que les plantes
femelles produisent aussi des bourgeons qui
leur ressemblent, et qu'on pourrait nommer
bourgeons femelles , il paraîtrait impossible
que les flieurs produisissent des semences fe-
melles > selon la théorie de la reproduction ex-
pliquée plus haut. En effet, le mâle ^n étant
pas hermaphrodite , on ne saurait supposer
qu il sécrète des fibrilles ayec des appétences
propres à produire des organes femelles f
puisqu'il n'en peut exister de telles dans son
sang, d^où suit qu'elles doivent être formées
ensuite par les nouyelles appétences qu'ont
acquises les nouTcUes organisations de Tem-
bryon dans son accroissement.
II. D'après cette nouvelle doctrine d'un
mulet végétal triple par propagation latérale»
tel que le nouveau bourgeon d'un arbre, sur
lequel our a enté deux rejetons Tun sur Tau-
ire i doctrine par laquelle il est prouvé incon-
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Sect. XXXIX. yni« ii.De la génération. S53
le&tablemeHt , que diffiérentes fibrilles ou
molécules sont détachées de différentes par-
ties de la queue père pour former la ^eue
filiale qui y adhère ; nous pouYons conclure
hardiment, autant qu'ion peut le déduire de
la plus forte analogie, que dans la produc-
tion des mulets sexuels j quelques parties dUt
nouvel embr^ron ont été formées de par-
ties analogues au père, auxquelles elles res-*
seniblent, ou quelles en ont été détachées ;
et comme ces fibrilles ou molécules flottaient
dans le sang de leurs auteur^ dans l!état
de circulation , elles ont été recueillies sé^
parement par les glandes appropriées du
mâle ou de la femelle ; et que finalement , à
rinstant de leur mélange dans^la matrice , a
été produit Tembryon qui ressembl)e dans
quelques parties à la fo^me du père et dans
d^autres parties à celle de la mère, selon
la quantité ou Factitité des fibrilles ou molé-
cules respectives , au moment de leur {onction^
Et qu enfin , diverses parties des ' nou-
velles organisations , ont acquis ensuite de
nouvelles appétences , et formé des molécu«
les avec de nouvelles propensions , et ont
ainsi graduellement produit dVutres parties
secondaires du fétus en croissance , telles que
la peau^ les ongles, les ^c^heveux et les ot^^
ganes qui distinguent les sexes.
Si p« supposait que Içs molécules fourniet
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554 De^la génération. S|;cT. XXfKlX. ix.i^
par les organes femelles dans le péricarpe
des fleurs , ou dans loyairp des animaux ,
ne consistassent quen matière inorganique
0]i inanimée ; et que les fibrilles sécrétées
par les organes m&les né possédassent quç des
àppétfçnces formatives pour }es choisir et sq
les assimiler; Fembr^oa aurait dû probable-
ment ressembler toujours au père, et il ny
aurait jamais eu de mulets.
Mais d'après la théorie ci--dessus , il parait
que le nouveau descendant végétal o|i ani-
jtnal^ mulet ou non , doit quelquefois ressem-
bler davantage au mAle et quelquefois davan^
tage à la femelle ; et d^autr^s fois être unjf
combinaison des deux • comme dans cette
épigramme dç Marti^.
Dam dubitat natura gravis poeruni faceretnfi piielUm »
Facius es , o pulcher, peue puella ^ puer.
IX. I., Les ^ema^qiieç précédentes sur li^
génération végétale sont en partie; tirées d^
mon ouvrage sur la phytologie , sect. VII. ,
et on peut les appliquer à la reproduction
animale ; car par cette analogie avec la pr07
pagation latérale des bourgeons yégétaux , si
on suppose que les fibrilles superflues douées
d'appétences formatives , sont produites par
les diverses parties du m^le ou eu ^ont dé-
tachées^ et que^ circulant dans son sang ,
elle^ en sont séparées par 46s glandes adap:
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jby Google
Sect. XXXIX. IX. {. De Ugé^a^iùm. 555
tées eJt constituent la liqueur séminale ; si
on suppose encore , que les n^IécuLes su-
perflues ayJ!nt des aptitudes ou des propen*
«ions fonnatiTes , sont produites par diyerses
parties de la femelle ou en sont détachées^
et que , circulant dans son sang , elles sont
séparées par des glandes adaptées , et for«>
ment un réservoir dans Tovaire ; et enfin que
quand ces fibrilles et ces molécules formati*
Tes , se mêlent dans la matrice ^ elles s unis*
sent ou s'embrassent mutuellement ^ et for-
ment différentes parties du nouvel embryon ,
comme dans la cicatricule de IVeuf fécondé ^
on comprendra beaucoup plus aisément. queU
ques circonstances qui sont difficiles à con^
cevoir en admettant tout autre système suit
la génération^
Il convient d'observer que cette tbéorie
difi<ère de celle de Mr de Buffon , en ce qu'il
suppose que les mêmes particules organisées
existent dans les sécrétion^ çéminales ^du
mâle et de la femelle ; tandis que dans la
mienne je suppose , que des particules com-
plètement organisées sont trop volumineuses
pour pouvoir passer à travers les glandes de
Tun ou de l'autre sexe , et que celles que
le microscope fait apercevoir dans le sperme t "^
sont Teffet de la stagnation de ce fluide ^ ^
comme dans les pustules p.soriqi;es , et dans les
4éjectio9s liquides des malades de la dysseiif
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S5d De U génération. Sect. XXXIX. ix. i ^
terie. Il résulte de-là que les fibrilles a^eo
des appétences formatiTes , et les mplécules
aTec dés aptitudes ou des propensions de
même natui^e^ doivent se réunir poxir pror
duire la première organisation.
Secondement 9 la théorie de Mr de Buffbn
fiuppose que le fétus est formé en un seul
instant tout entier ; tandis que dans la mienne,
j^admets Pexistence d^me formation primaire
et dune formation secondaire ; cVst-à-dire
que plusieurs parties essentielles , telles que
le cerveau et le cœur, sont engendrées pri-r
mitivement par le concours des fibrilles avec
des appétences formatives et des molécules
avec des aptitudes ou propensions de niême
nature ; et que ces combinaisons acquièrent
de nouvelles appétences , qu*elles produisent
ou s^unissent des molécules ayant de nour
Telles aptitudes, et engendrent ainsi d'autres
parties de formation secondaire , telles que
les côtiss, les doigts, les intestins, ainsi que
la fonne extérieure et les glandes qui
constituent la différence des sexes.
Une des grandes objections (kites à la théorie
avancée sur la génération^ dans la première
partie de cette secl;ion , est écartée par cette
idée de Fexîstence des fibrilles formatives et
des molécules formatives , qui , par leur jonc-*
tion , produisent diverses parties de Tembryon
an même temps ; cette objection coasistç ^t\
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Sect. XSXIX. IX. I « De îa génération. 55:^
ce que dans certains fétus monstrueux ou
imparfaits, il ny a que certaines parties de
formées ^ au lieu du tout ^ et que ces parties
sont celles qui ne paraissent pas devoir être
les parties primaires : telles sont les dents et
les cheveux qu on a trouvés dans les môles ou
faux-germes^ et qui existent naturellement j|
une certaine distance du cerveau et du cqeuv
que Ton regarde comme le centre de la vita^
lité , et qui sont les premiers yisibles dans
Fembryon du poulet. On assure qu on a vu quelr
quefbis des monstres oii plusieurs autres par-
lies' étaient complètement formées et oii il
n'existait ni cerveau ni cœur ; on ne saurait
rendre raison de ces productions par d^autres
idées sur la génération , à ipoins de supposer
que l'embryon a dVbord été formé en entier^
et que tout a péri et a été absorbé , excepté
les parties qui constituent le fétus monstrueux
ou imparfait à sa naissance^ ce qui serais
difficile k expliquer. *
Mr J. J. Sue, dans ses recherches suv
la vitalité, rapporte beaucoup d^exemples de
fétus très<imparfaits , et on en trouve aussi
plusieurs dans les commentaires de Leipsio^
I. 17. p. SaS. Mr Sue a disséqué un fétus
de cinq mois qui n'avait ni tête , ni poitrine ,
ni estomac , ni gros intestins , et cependant
la moitié inférieure du bas-ventre était par^
^ite^ avec )e cordoii ombilica}^ l^s organof
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,Googk
558 ^ De la génération. SfiCT.XXXiX.ix. u
mâles de la géntération , et une exti^émiU
inférieure complète ; on en a donné une gra*
Ture dans le mj^gasin encyclopédique^ année
1797. Ce fétus monstrueux, qui n était formé
qu*à moitié , prouye que Tembryon n est paft
jtoujours produit par nn principe unicpe , mais
probablement par plusieurs; conune il nj avait
pi cerveau ni cœur , la connexion d«s nerfs
dans la partie inférieure de la colonne Tertéi»
brale doit avoir tenu lieu du premier , et
une jonction des grandes artères et veines a
dû suppléer i^u cœur^ produisant une circu<>
lation* comme celle qui a lieu dans le foie,
ou dans Taorte et la veine cave des poissons»
£n effet , la formation préalable et la réabsorpr
tion des autres parties plus essentielles du
fétus ^ telles que le cerveau et le cœur avec
toutes les parties supérieures du corps ^t
les intestins , semblerait présenter encore
plus de difficultés.
Cette erreur de croire que Fembryon comr
inence à se fonder dans un seul point , a
pu provenir sans doute de ce que nous avons
été habitués à considérer un animal comme
un être individuel ; ce qui semble n*étre pas
vrai , jusqu'à ce quune union de tous les nerfs
soit formée de toutes les parties du senso-
rium commun , et produise une sensibilité
générale j que l'on distingue ainsi de Tirri-»
^bilité, qui peut avoir sqd siège 4w6 4^A
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8ect. ItXXlX. ij. 3. De la génération. iig
parties même détachées du système , comme
on le voit dans les contractions du cœur
de la Tipèrç lorsqu'il est retiré du corps,
ou dans les membres que Ton vient dVm-
pu ter.
3. Une autre chose difficile à concevoir dan9
ces théories qui si«f>posent que le premier
rudiment de l'embryon consiste en une seule
phtité « serait de pouvoir répondre à la ques-
tion curieuse lequel du cerveau , du cœur oii
des artères a été formé le premier fcar il parait
que pour que la sécrétion de la puissance
aensoriale dans le cerveau ait pu se faire ,
il a fallu que les mouvemens du système
artériel fussent p^réalablement exercés ; et en
sens inverse , ces mpuyemens du système
artériel paraissent avoir eu besoin de la puis-
sance sensoriale dont le cerveau est le siège.
Cette difficulté n ei^iste plus , si Ton ^dmet
que plusieurs parties du nouvel embryon
peuvent commencer en même temps , parce
que différentes fibrilles fomiatîyes et diffé-
rentes molécules de même nature se réunis-
sent au moment où elles se mettent ^n con-
tact Tune avec Tautre; et ainsi les rudimensf
du cerv<eau et du cqeur peuvent être produit^
^n même temps.
3. Si les fibrilles et les molécules ci-dessu^
Récrites, existent dans la circulation du màlq
^t dq 1^ femelle ^ pourquoi ne, s^upisseut-*
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56o Delà génération. Sect.XX3lIX.ix.4,
^Ues pas là ? Ceci parait être une objection
gan3 réplique à la théorie de Mr de Buffbn , qui
dit, quele8 particules organiques existent dans
la circulation ; mais dans le système que j^éta-
blis , il n'existe point de particules organiques
dans le sang , dans leur état de combinaison ;
et ainsi on naperçoit point dVnimalcules
microscopiques dans .le sang récemment tiré,
quoiqu'on puisse y en apercevoir après quel*
ques heures de stagnation ; mais on croit que
les fibrilles forma tives seulement et les molér
cules formatives existent dans la circulation ;
et queljies n'y forment point de combinai-
sons ^ parce qu elles ne peuvent point sy
reposer; et comme de telles combinaisons
seraient trop volumineuses pour passer dans
les vaisseaux capillaires de laorte et de Tarr
tère pulmonaire , ainsi que de toutes les
glandes 3 si elles pouvaient se former préa-
lablement dans les gros vaisseaux ^ elles y
seraient continuellement désunies»
4* Si les glandes sexuelles du mâle et de la
femelle sécrètent des parties organiques simir
laires , pourquoi ne produisent-elles pas des
parties ou rudimens d'un embryon dans les
^réservoirs mâles ou fen^elles sans un mélange
réciproque ? Ceci est encore une autre objecT
tion irréfutable à la théorie de Mr deBuffon^
mai^ i^on à celle que j^ai avancée , et oii je sup-*
posç qu il ^ y ^ point de particules orga4i»éç$
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SiLCT.TSXîX.tx.S. De la génération. 56t
sécrétées par les glandes soit du mAle soit de
la femelle ; mais que les fibrilles ayant des
appétences formatiyes sont sécrétées par les
glandes du mâle, et que les molécules aTec
des aptitudes ou propensions formatives le
sont par celles de la femelle , et que lorsqu el*^
les se combinent, l'organisation commence.
S. Si on suppose que tout Fembryon est
formé simultanément , comme on dit que cela
est presque visible dans la cicatricule de Toeuf,
même avant lincubatiôn , comment cela peut-
il se faire par \xa mélange d^une espèce quel-
conque de particules provenantes du m&Ie et
de la femelle , si ces particules sont préalable*
ment détachées des diverses parties de leurs
corps respectifs; puisqn aucune partie sembla-
ble aux organes femelles ne peut exister aupa-
ravant dans le m&le , ni aucune des parties
des organes du mâle exister dans la femelle?
Cette production simultanée de toutes les
parties de Fembryon , mise en avant par Mr
de Buffon , milite contre sa théorie ; et si
elle était vraie, elle militerait aussi contre celle
que )'ai établie plus baut; mais diaprés tou-
tes les descriptions données du fétus par les
anatomistes , tant dans Tétat de sa formation
primitive que dans celui de son développe-
ment ultérieur, il y a des parties de forma-
tion secondaire , de même que lies parties de
formation primaire; ainsi li^ tête et |a co^
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5Ba De la génération. Sect. XXXIX. li. ^.
lonne vertébrale s aperçoivent les premières
dans les embryons Tivipares et ovipares ; en*
Éuite paraissent lés potimons , les côtes , les
membres « les ongles , lés poils et les plumes ,
et en demie/-' lieu peut être lès glandes qui
différencient les sexes; car celles-ci sont léé
dernières parties qui an^ivènt à leur maturité.
Cette formation seéondaire des pstrties est
prouvée par les longues queues des bour-
geons des arbres qui forment un filament dé
Fécorce , puisque de toutes les parties dé
celle-ci il peut être produit une nouvelle
plumule ou feuille qui est le poumon du
bourgeoil embryon , lorsqu'on à coupé lé
sommet d^uùe branche , comme je Tai fait
voir au paragr. ix. 4* ^^ cette section. Celai
est encore prouvé dans certains animaux ^
comme lorsqu'on cotipé eu deux un vèr dé
terré 4 la partie postérieure ou caudale peut
reproduire la partie à tête, et la partie anté-
rieure petit reproduire la partie à queue; enfin
cela est prouvé par la faculté qu'ont les
crabes dé reproduire une nouvelle patte lors-
qu'elle a été rompue par accident. L'homme
possède aussi cette faculté, dans la pousse
des secondes dents , et on cite quelques
exemples d^une troisième pousse survenue
aux m&cboires des vieillards.
La puissance de la formation des parties
secondaires dans le corps humain^ est dé-
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8l*cfT.l3dïX.X. t)e ïqgéniration. â6?
Aiiiontrée d'une manière étonnante dans Tôb-
servation snivante , rapportéer par Mr White
dans les mémoires de Manchester , roi. !•
I». 3r38. » Il y à quelques années , dit-il ^
» j'^accouchai une dame de qnalité d^nn beau
» garçon , qui avait deux pouces k une main ,
y> ou plutôt un pouce dout)le depuis la pre«
» miëre ^articulation ; Texteme était un peu
» plus petit que Finterné , e^ cbacun at^it utà
9 ongle parfait. Lorsqu'il eut atteint Page
» d'enviroH trois ans , on me pria dVitirper
j» le pouce le plus petit, ce que je fis ; mais à
1^ mon grand étonnemrent il en repoussa un autre
» avec son ongle. La famille alla, ensuite de«
» meurer à Londres , où le père fit voir ce
1» pouce ht Mr Bromfield , qui dit qu'il sUp-
» posait que par crainte de blesser Tarticu-
«latiouy î'e ne Tatais pas totalement extirpé^
3* mais. qU^il le disséquerait entièrement , et
3) quailors il ne retiendrait plus. Il exécuta
» son plan et fit sortit la tèle de la pbalange
» de sa catilé , mais malgré cela le pouce
^ revint encore; il se forma un nouvel ongle
y> et la partie resta dan« cet état. "
Récapitulation .
X. Eu considérant la re^productîon des
bourgeons végétaux et des semences , celle
de quelques insectes et d^autres animaux
plus parfaits , les modes de génération peu*
vent se diviser en solitaire et en sexuel.'
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j564 De la génération. Sect . XXXIX. x. 4 r
I. Le premier consiste , ^oit en une gêné'»
ration latérale solitaire « comme dans la re^^
production des bourgeons ou dés bulbes des
•végétaux^ des petits dés polypes et de Thydra
stentorea ^ soit en iine génération solitaire
interne , comme celle de Taphis > de Fané-
mone de mer ^' du ténia ^ du toItox, etc* ton-»
tes ces générations sont proprement ritipa-
Tes, car elles ne sont précédées ni par des
semences, ni par du frai^ ni par des œufs.
Dans ces modes de reproduction, je sup-
pose que des fibrilles ayant des appétences
fonnatives , et diCs molécules avec des apti-
tudes ou des propensions de même nature^
produites par diverses parties esrsentielles de
leurs systèmes respectifs ou détachées d'eux «
flottent dans le sang du régétal ou de Tin*
secte. On peut nonuner ces fibrilles et ces
molécules , des particules animalisées de com-
binaison primaire^ consistantes en une par->
ticule solide jointe à une appétence el à une
propension particulières ; cette dernière peut
être considérée comme sa partie éthérée ^
puisqu'on peut communiquer le magnétisme
ou Télectriéité au fer ou à d^autres substan-
ces inanimées.
Ces fibrilles ayant des appétences formati-
ires et des molécules avec des aptitudes oa
des propehsions semblables^ ne peuvent
8\inîr , ou ^rester unies dans le sang en cir-
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SfecT . XXXIX. X . I . Delà généradon. 56^
culation , parce qu'elles ne sont point eii
repos y et qu'elles seraient trop Tolumineuses
pour passer dans les vaisseaux capillaires de
l*aorte, de Tartère pulmonaire et des glan<-
des , quand même elles pourraient s'unir dans
les gros Taisseaux : elles sont donc choisie^
ou sécrétées séparément par des glandes
appropriées f et, mêlées ensemble, elles se
combinent et forment les parties primaires
de la nouvelle organisation d'un embryon.
Celles qui sont sécrétées des longues
queues dés bourgeons végétaux sont déposées
sous Tépiderme de Pécbrce des arbres et , s'y
unissant, elles forment un nouveau caudex
pour les bourgeons à côté du caudex père,
qui a la faculté de produire des organisations:
secondaires par les nouvelles puissances qu'il
a acquises j de manière à former les feuilles
ou poumons soit à son sommet dans l'aisselle
de la feuille-père , soit dans toute autre par*
tie de sa longueur ; et aussi à former des
radicules à la partie inférfçure , ou à une
partie amputée quelconque.
11 est prouvé que cette nouvelle queue du
bourgeon prend sa formation originelle en
diiTérens. endroits en même temps , du triple
caudex du bourgeon d'un arbre qui a été greffé
deux fois successivement et que j'ai nommé
mulet triple; mais comme le nouveau végétal
consiste en général en une combinaison de
Tonie 11. 24
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S66 Delà génération. Skct. XXXIX. X. ié
parties provenues d^ua seul père , il ressem*^
ble plus exactement à ce père , dans sea
formes ^ son accroissement et ses maladies #
que le descendant qui provient d'une généra-
tion séminale ou sexuelle. Les mêmes circon-'
stances se présentent dans les végétaux qui
ont le caudex court et plat entre les radicules
^t les feuilles radicales « comme dana les bulbea
des tulipes et des oignons , que Ton pourrait
peut-être greffer les uns sur les autres^ comme
les bourgeons de différens arbres, et former
des bulbes mulets fort curieux.
Ce mode de propagation latérale ou soli"
taire appartient aussi aux polypes de nos
fossés et à Tbjdra stentorea, et probablement
à plusieurs autres insectes.
!x. 11 j a aussi un mode de génération se-'
litaire interne, qui a lieu dans les produc*
lions vivipares de Taphis qui ae succèdent,
comme on sait, pendant huit ou neuf généra-
tions sans le concours des sexes; mais ce qui
est extraordinaire y c'est qu'il parait queFunion
des sexes est nécessaire pour la production
d^une postérité ovipare dans Pautomne pour
la conservation de Tespèce pendant Thiver;
d^où il paraîtrait que la génération solitaire
produit toujours une' progéniture vivipare.
Pour avoir un détail plus particulier sur cet
étonnant insecte , voyez la Phy tologie , sec-
tions IX. et XIY. On peut y ajouter
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^ECT. XXXIX. X. 2. De la génération. 56/
qu*un mode semblable de reproduction soli-
taire et intérieur a lieu sans doute dans le
ténia ou Ter solitaire, qui attaque difTériens
animaux^ ainsi que dans Pactinie ou anémone
marine et le voItox^ décrits dans le Systema
Baturee de Linné.
La différence essentielle qu^il y a entre la
génération solitaire latérale et la génération
solitaire interne semble consister ^ en ce que
dans la première il y a plusieurs glandes qui
sécrètent ou produisent les fibrilles avec des
appétences formatiTCs; et beaucoup d^autres
qui sécrètent ou produisent les molécules
ayant des aptitudes formatives ou propen*
sions ; que ces nombreuses sécrétions sont
mêlées et se combinent dans un grand ré-
ceptacle sous répiderme des arbres et de
quelques insectes ^ et qu*en s y combinant
elles donnent naissance aux particules orga*
nisées qui constituent le rudiment du nou-
vel embryon , et produisent à la fois plusieurs
de ses parties essentielles ; tandis que dans la
dernière , il n^existe probablement quune
classe de glandes, qui sécrètent les fibrilles
avec des appétences formatives ; et une autre
classe de celles qui sécrètent les molécules
qui ont des propensions formatives ; et que
ces particules primaires sont reçues et se
combinent dans un réservoir moins étendu,
parce que Texistence universelle de glandes
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568 De la génération. Sect.XXXIX.X.5-.
productrices, comme dans les longues queues
des bourgeons végétaux, aurait pu être inconi-*
mode pour des animaux doués de la faculté
de la locomotion. Ce sont par conséquent
ces générations qui me paraissent former un
chaînon de la chaîne de la nature entre la
production latérale des bourgeons et les her-
maphrodites sexuels , ces derniers tont être
le su^et de notre attention.
3. Le mode sexuel de propagation peut
être divisé d^abord en génération hermaphro"
dite ou génération sexuelle réciproque, comme
dans les fleurs de la pluparl des végétaux ,
et dans quelques grands insectes ^ tels que
les escargots^ et sans doute d^autres insectes
plus petits; et en génération sexuelle simple^
laquelle a lieu dans les grands animaux.
Les modes sexuels de génération peuvent
aussi se diviser en un mode séminal et un
mode ovipare , comme les graines des végé«
taux, le frai des poissons et des insectes et
les œufs d'oiseaux ; et secondement en modes
vivipares , tels que les sommités bulbeuses de
quelques végétaux^ comnae celles du polygo-
num viviparum , de Fallium magicum , parce
que ces sommités des bulbes viennent à la
suite du congrès «exuel des organes mâles
et femelles des fleurs , et ne sont point des
bourgeons, puisque leurs racines ou queues
ne passent jfoint au bas de la tige de la plante
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f
Sect. XXXIX. X. 5. De la génération. S69
pour gagner la terre \ et sont par conséquent
des descendans vivipares sexuels de végé-
taux; mais les principales productions vivi-
pares sexuelles sont celles des quadrupèdes
et de Phomme.
Après le mode de propagation interne et
solitaire , la nature semble avoir produit le
système hermapHrodite de reproduction ,
comme dans la plupeurt des fleurs^ et dans
les escargots ou limaçons ; dans ceux-ci les
organes m&les et femelles sont généralement
extérieurs et totalement séparés les uns des au-
tres ; ils sont composés de glandes qui sécrè-
tent de la même masse de sang les fibrilles
avec des appétences formatives, et les molé-
cules avec des propensions de même naitiire.
Ainsi dans les productions végétales, les
arbres qui proviennent de semence , tels que les
pommiers y ressemblent quelquefois exacte*
ment à leur père, comme les bourgeons et les
bulbes y qui SQnt produits sans le concourt
des sexes ; d^autrefois ils ne ressemblent pas
précisément à leur père, ce qui paraît provenir
de ce que le pollen de là même fleur ou
d^autres fleurs du voisinage ^ féconde le stig-
mate. Mais dans les insectes hermaphrodites,
comme les escargots et les limaçons , j'ai ob-»
serve fréquemn^ent qu^ils se fécondent ihu-
tuellement^ quoique cet acte soit accomp^igné
^e beaucoup de danger et d'incommodité pour
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5'jo De la génération. Sect. XXXIX* x. 4*
ces animaux ; je conclus de-là qu^ils n o|it pas
la faculté de se féconder eux-mêmes par la
conjonction de leurs propres organes de la
reproduction , car si cela a^ait eu lieu , le$
descendans , de même que les bourgeons des
arbres , seraient plus ressemblans au père j
et Tespèce n aurait jamais pu s'améliorer, ou
de nouvelles espèces du même genre nau*
raient pu. être procréées; cette dernière cir-
constance a probablement augmenté beaucoup
le nombre des productions animales et vé-
gétales.
4* Enfin le mode simple de génération
sexuelle difiFère du mode réciproque ou her-
maphrodite de génération ; en ce que les
glandes qui constituent les organes ipascu-
lins ejt féminins^ sécrètent les fibrilles avec
des appétences formatives et les molécules
avec des propensions de même nature « de
différentes masses de sang; pai*ce quun dou-
ble système d^organes aurait pu être embar-
rassant , sH^s avaient existé ensemble dans
les animaux plus grands et plus actifs : quoi-
qu'il ne soit pas hors de vraissemblance ,
d'ap\*ès Topinion de Platon relativement au
genre humain /que tous les animaux ont été
primitivement hermaphrodites, comme sem-
bleraient le prouver les mamelles, ainsi que
les glandes pectorales qui sont encore visi-
bles chez les hommes et tous les quadrupè-
des mâles.
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Sect.XSXIX.X.^. De la génération. ^yt
Dans ce mode de propagation^ les fibrilles
ayant des appétences formatiyes , détachées
de plusieurs parties essentielles du màle^ ou
qui ont été formées du sang analogue à ces
parties essentielles, sont déposées par Tor*
gane mâle dans un réservoir appro|^rié ; et
les molécules ayec des propensions formati*
Tes détachées de plusieurs parties essentielle»
de la femelle , ou qui sont formées d^n sang
analogue à ces parties essentielles « sont égale-
ment déposées par Forgane femelle dans un
réservoir approprié; et dans cette circonstance
Ul sécrétion diffère de la nutrition ; dans la
dernière , certaines particules du sang , qui
n avaient point été employées préalablement
dans le système « sont assimilées et deviennent
des parties solides de Tanimal ; et dans la sé-
crétion certaines particules qui avaient déjà été'
employées dans le système et qui en avaient été
détachées sont absorbées par certaines glandes
adaptées , puis déposées dans des réservoirs
ou portées ailleurs, Voyez sect. XXXVII. m.
Enfin, lorsque ces fibrilles et ces molécu-
les sont mélangées dans l'action du coït, elles -
s'unissent et se lient ensemble et forment les
parties essentielles du nouvel embryon , dont -
la formation commence dans j^lus d^un point;
car le cerveau et le cœur avec quelques*
nerfs ^ des artères, des veines et des vai?- *
seaux absorbans, sont probablement formés
on même temps et presquau même instant»
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Zy2 De la généraîiçn* Sect. XXXIK. x.4i
Ces nouvelles combinaisons fibreuses ac-
quièrent de nouvelles appétences , et produi-
sent par leur activité vitale des molécules
avec de nouvelles aptit^des ou propensions;
et forment ainsi graduellement d'autres par-,
ties secondaires soit simultanées soit succes-
sives , tjsllçs que les côtes , les poumons , les
wembres et enfin les organes qui distinguent
les sexes , avec l£t différence générale des
formes mâles et femelles dans tov)t le. sys-
tème^ selon l'activité prépondérante ou la
quantité des fibrilles avec appétences fournies
par le mâle ou des molécules avec propen-
sions fournies par la femelle. Cette idé^ dif-
fère de la théorie de Mr de Buffon qui sup-
pose que tout l'embryon fist/ormé ^ la foi$
ou que les organes sexuels sont produits lefi
J>remiers, comme étant le centre de l'animali-
sation ; mais les observations que. l'on a faites
sur le poulçt dans Tipcubation, ont démon-
tré que \^ formation de ces organes n'e.st que
secondaire , et cela est ' çncore rçndu plus
proba}>le paf Pacçroi^sement lent de ces par-
ties £^près la naissance/ f lesquelles ne sont com-
plètes^ qu'à la maturité de l'animal , époquQ
que Ton nomme puberté.
La faculté qu\iut les parties primaires ou
essentielles de Tembryon, de former des par-
ties secondaires ou moins essentielles, est ana-
logue à la production de la nouvelle plumulci
Digitized
zedby Google
Sect XXXIX. X. 5. De la génération, ijS
ou des nouyeUes radicules p^r Pembrjon Ter
gétal, ou tronc germinal mentionné au pa-
ragr. vili. 4* ^^ cette section; et à la faculté
qu'ont les crabes de produire un nouveai^
membre et la place de celui qui est enleyé
par accident ; et à celle qu ont les rers de
terre d^acquérir une nouvelle tête ou une
nouv^llfs qi^eue lorsqu'on les a coupés en
deux; ainsi qu^à la faculté qu avait Tenfant,
dont î^ai parlée de régénérer un pouce 'sur-
numéraire ; cette faculté est encore analogue
à la seconde pousse des dents et au dévelop-
pement des glandes sexuelles à Tâge de pu-
l>erté. Voyez paragr* ix. 5. de cette section.
5. Quelques-unes dç ces reproductions
sexuelles consistent en semences ou en œufs ,
dans lesquels les parties essentielles du yégé-?
tal ou du poulet sont déjà formées , comme on
peut le voir au cœur de plusieurs semences ^
et dans la cicatricule ou le germe le l'œuf,
aussitôt qu^il sort de la poule et avant Fin*
cubation. Dans cet état Tembryon ne conti-
nue pas à croître, ^\\ est seulement exposé
à la température et à l'humidité ordinaires
de Ta^osphère , mais il peut rester long-
temps dans cet état de vie insensible , quoi-
qu'il fermente^ ou se putrifie bientôt lorsqu'il
est priyé de vitalité.
Ces reproductiotis sexuelles consistent
ans^i en frai^ qui diffère des oeufs en cet
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Google '
574 De la génération. SecT- XXXIX* xi. i ,
que Tembryon n est pas renfermé dans une
coquille dure ; de sorte que le réceptacle S9
distend à mesure que le fétus augmente en
Tolume; ce quon obserre dans le frai des
poissons et des grenouilles , et dans les œufs
d'ariaignées , de limaçons et de beaucoup
d^autres insectes. Diaprés cette distensibilité
du sac qui contîeiit Tembryon des poissons
et des insectes , il parait avoir plus d'analo**
^e avec la matrice des quadrupèdes quavec
les œufs d'oiseaux ; car chez les premiers ,
le réceptacle augmente en volume eu même
temps que le fétus, et fournit la liqueur de
Famnios k fur-et-mesure des besoins; mais il
en diffère en ce quil ne reste point dans le
sein de la mère , jusqu'à ce que Fanimal entre
dana une atmosphère froide et sèche.
XI. I. Enfin je conclus « que comme les
particules inorganiques ou les atomes d^ la
matière s'unissent en cristaux de diverses for-
mes par les diverses puissances d^attraction,
que quelques-unes d'elles possèdent; et les
diverses aptitudes à être attirées dont d'autres
espèces sont douées, et que Ton peut nom-
mer propriétés éthérées de la matière inanimée;
de même les fibrilles animées ou' molécules ,
qui ont des appétences pour recevoir et des
propensions à être reçues, et que Ton peut
aussi nommer leurs propriétés éthérées , se
confondent, lorsqu'elles sapprocl^ent^ et for-?
ment des corps organisés*
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Google
Sect. XXXIX. XI. I. De la génération. S75
Lorsque cette organisation ne commence
que dans un seul point, et qu'elle augmente
seulement à mesure qu elle acquiert des nou«'
Telles sortes d'appétence^ , comme je Fai
expliqué dans un' autre endroit de cette set-<
tion , je suppose que le commencement d^uu
être animé a pri^ naissance; tels sont les ani*
malcules que Ton découyre à Taide du micros*-
çope solaire dans différens fluides , après qu^ils
ont stagné pendant quelque temps ; comme
dans les infusions des semences des plantes «
dans le sperme des animaux , et dans tous
|es autres i^écrémens animaux et yégétaux
répandus dans Peau.
Je crois que ces animaux microscopiques
sont produits par la stagnation de la semence
dans le^ vésicules séminales, par la stagna-
tion de la matière psorique dans les pustu-
les de la gale j et par celle des e:i^crémen9
dans les intestins ; mais je ne crois pas qu ils
existent dans le sang ^ ni dans les fluides
récemment sécrétés. Ce sont ces animalcules
microscopiques qui constituept le primordium
vitse, ou premier ordre de la yie animale j^
et il est probable qu ils ne sont pas propagés
originellenient mais sont le résultat de la
dissolution de toutes les matières animales
ou végétales.
La formation spontanée de ces animalcu-
les microscopiques paratt vraisemblable en ce
qu'on en découvre en un court espace de
Digitized by VjOOQ IC
576? De la génération. Sect. XXXTX. xi. k
temps dans toutes les dissolutioÂs ou décom^
positions des matières animales et végétales ,
aussi-bien après quayant d^avoir subi Tébul*-
lition, Mr Reaumur mit du bouillon de yeau,
et Mr Baker des pommes de terre bacbées,
•t à Fétat d^buUition , dans des flacons échauf-
fés qui furent fermés avec des bouchons de
verre ; au bout de trois jours l*un et Tautre
étaient aus^i pleins d^animalcules que les ma-^
tières contenues dans d^autres flacons qui
n'avaient point éprouvé d^ébullition. Voyea
Baker, sur le microscope.
Il est probable quUl existe des productions
microscopiques dans le règne végétal , aussi-
liien que dans le règne animal , et auxquelles
on n aura pas fait attention , vu la prompte
évaporation d^ne goutte d'eau dans le microS'?
eope ; et qu elles sont d'abord formées spour
tanément par les récrémens décomposants des
corps animaux et végétaux ; et qu'ensuite elles
en forment d'autres un peu plus parfaits
qu elles-mêmes par une reproduction latérale.
D'après cette espèce de végétation microsco*
pique spontanée , je crois que la matière verte
observée, par le Dr Priestley^ et qui laisse
dégager une si grande quantité d'air vital à la
chaleur du soleil , provient de cette espèce
de production microscopique spontanée; et
qu ensuite elle donne une autre progéniture;
car au commencement elle n'est produite que
lentement dans Feau , quelle que soit sa aitua^
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SecT- XXXIX. XI. t. Delà génération. ^ 877
tion , puis elle se propage avec beaucoup d^
rapidité; et diaprés les obseryations de Sene-
bier, elle se développe très-\lte dans Teau
où il y a des substances végétales ou animales
en dissolution ; ce qui a déterminé dernière^
ment plusieurs philosophes a supposer que
cette matière verte est dWigine animale «
parce qu'elle change sa forme globulaire en
celle d'un fil; et cest ce qui a donné lieu
aux recherches de Fontana ^ Ingenhou;^ et
Senebier. Journal de physique > par Delà*
metherie , tom. 5.
C^est ainsi que la moisissure qui vient sur
toutes les substances animales ou végétales
en décomposition , et en repos dans un en-
droit convenablement chaud et humide, et
qui semble par-là n'avoir point de père , est
probablement produite en preniier lieu par
les appétences spontanées et les aptitudes ou
propensions des particules décomposées des
corps organiques ; et il est probable que ces
nouvelles combinaisons sont d^abord des ani--
malcules microscopiques , qui en engendrent
d'autfes par une génération latérale ou soli-
taire , lesquels deviennent de plus ^en plus
parfaits et d'un volume plus grand que les
premiers , mais qui n'acquièrent jamais l'orga-
nisation nécessaire à la reproduction sexuelle.
Les champignons qui ne croissent que sur
des parties d'arbres ou de substances végétales
en état de dépérissement , ainsi que ceux
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578 De la génération. Sect. XXXIX. il. a.
qui Tiennent sur le fumier, et commencent
par des racines capillaires , et qui probable-
ment ne produisent jamais de semence, pa-
raissent provenir dé même d^une organisation
microscopique spontanée , qui grandit et se
perfectioùe par des générations solitaires suc-*
cessivés.
s. La seconde espèce de production ani-
male , qui est une génération proprement
dite j commence dans plusieurs points > comme
dans la production des longues queues des
bourgeons des arbres ; les fibrilles et les
molécules animées commencent par se com-
biner et forment des corps organisés! ceux-ci
sunissent encore à Fendroit où ils sont en
contact^ et ainsi le nouvel embryon prend
naissance dans plusieurs points à la fois. Le
mode solitaire de génération est secondaire
à la production des animalcules microscopi-
ques les plus petits, dont je suppose que
Fexistence ne commence qu en un seul point,
c'est-à-dire, d'abord par la production d'un
simple filament vivant , que je croyais autre-
fois être le nrode général de propagatioA. Ce
mode solitaire de génération a lieu dans la
production des bourgeons de tous les végé-
taux; et peut-être que les végétaux les plus
imparfaits tels que les tnrlflfes et les autres
fongus, nont été propagés jusqu'à nos jours
cpie par des bourgeons , n ayant point encore
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StCT.'SXXlX.tt.^. ÙelaginératUmi 579
acquis d Wganes* sexuels ^ ce qui paraît aussi
aToir lieu dans plusieurs animaux imparfaits,
tels que les polypes, l'hydre et le ténia.
3. Quelques tégétatix ont acquis Un étal
dliermaphroditisme et possèdent des organes
sexuels extérieurs, comme on le voit dans
la plupart des fleurs ; mais les organes mâles
et femelles acquièrent ou produisent chacun
leurs fluides appropriés^ de la même masse
de sang, et par-là ressemblent aux insectes
hei*maphrodites , tels que les limaçons et les
Ycrs.
4* Dautrés yégétaux ont acquis une sépa*
ration des sexes > soit sur la même plante j
comme dans la classe nommée monoécie par
Linné, soit sur des plantes différentes^ comme
dans la dioécie^ dont les bourgeons peuvent
être nommés avec raison végétaux mâles ou
femelles^ et diffèrent à un certain degré par
leur forme et leur couleur^ comme les ani-
maux mâles et femelles; ils ressemblent ici
aux animaux plus gros , en ce que leurs
glandes sexuelles acquièrent ou produisent
leurs fluides prolificpies de deux différentes
masses de sang; ce qui probablement est moins
embarrassant pour lindividu que lorsque les
glandes des deux sexes existent dans un
même système d*organisation.
Je suppose que dans tous ces modes de
reproduction 9 animales et yégélales^ le nou-
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585 Be la génération. SkcT.ÏXXIX.Xi.^.
▼el embryon commence dans plusieurs pointa
à la fois , et sans doute dans un plus graiiid
nombre de points, dans les animaux compli^
qués que dans les animaux plus simples ; et
finalement que comnie ces parties nouvellement
organisées ou ces rudiments de lembryon^
acquièrent de nouvelles appétences , et pro-
duisent ou trouvent des molécules ayant de
nouvelles propensions , plusieurs parties se-
condaires sont ensuite fabriquées.
Ainsi il semblerait donc que toute la na-
ture existe dans un état de perfectionne-^
ment perpétuel diaprés des lois imposées aux
atomes de la matière par la grande cause
DES CAUSES ; et que le monde pourrait bien
être encore dans son enfance^ et continuera
8 améliorer dans la progression des siècles.
5. Quant à la production spontanée des
animalcules microscopiques, qu*il me soit per-
mis de répéter, premièrement, que je crois
que les plus petits sont formés par la jonc-
tion ou l'union des fibrilles animales qui ont
des appétences, avec les molécules animales,
lesquels possèdent des propensions qui leur
correspondent; et que ces fibrilles ou molé-
cules se trouvent dans toutes les substances
animales et végétales , lorsque leur organisa-
tion se décompose; s'il y a en même temps
une humidité suffisante et une chaleur con-
venable.
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Skct.XXXIX.xi.5. De ta génération. 58 1!
Secondement, que cette espèce de repro-
duction spontanée ressemble à la génératiou
eflfective , en ce qu'elle' consiste dans la jonc*
tion de fibrilles animales ayant des appéten-
cea, avec des ^molécules qui possèdent des
propensions analoguies ; que dans la repro*
duction spontanée elles se rencontrent dans
la dissolution de matières animales^ lorsque
celles-ci se décomposent par la stagnation ;
tandis que dans la génération^ ces fibrilles et
ces molécules fiprmatrices sont séparées par
différentes glandes du sang de Pauteur.
Troisièmement, que les premiers animal-
cules en produisent d^autres par une géné-
ration effective, mais sans sexes, comme les
bourgeons des arbres , et que comme plu-
sieurs générations peuvent se succéder dans
un jour ou même dans une heure, je conçois,
quelles peuvent acquérir graduellement de
nouvelles organisations, et se perfectionner
par Paddition de nojiveltes parties, telles que
des nageoires^ une bouche, des intestins, et
finalement peut-être, des organes sexuels de
reproduction. Ainsi la semence de tulipe
produit , le premier été , une petite racine
de la grosseur d^un pois ^. avec un som-
met comme un brin d'herbe^ cela périt ea
automne^ après avoir produit un successeur
plus grand que lui^ et avec une feuille ou
un sommet plus fort; celui-ci périt aussi
Tome IL ^5
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iSà De la génération. Sect- XXXIX. xi. 5.
Tautomne suivante , et il en résulte une troi-
sième génération, qui est encore plus grande
et plus parfaite ; jusqu'à ce que la cinquième
génération par la semence devient si parfaite
qu'elle produit des organes seiuels de repro-
duction , telle que la fleur avec ses anthè*
res et ses stigmates. »
Cette analogie curieuse est non seulement
démontrée par les bourgeons des arbres a
semences , et qui se succèdent pendant dix ou
douze générations , et où les 4>ourgeons pères
périssent en automne , avant qu'ils deviennent
assez parfaits pour former les organes se:xuels
de reproduction dans leurs fleurs , comme
on le remarque dans les pommiers ; mais on
peut encore Fobserver dans un insecte com-
plet tel que Taphis , qui se reproduit sans
sexe pendant neuf générations^ à partir de
Foeuf , et -qui alors devient assez parfait pour
former des organes sexuels et produire une
postérité ovipare. D'autrq^ insectes , tels que
les teignes et les papillons , subissent un
grand changement de formes ^ avant d'acqué-
rir la faculté de la reproduction sexuelle ;
et il est probable qu'un grand nombre d'au-
tres espèces d'insectes sont sujets aux mêmes
lois.
Cette idée de la production et des chanr
gemens de forme des animalcules microsco-
piques , reçoit de la force de ce qu'on n a
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Sect. XXXIX. XII. 1. Delà génération. 58S
jamais pu TOÎr^ à ce que je crois , les espèces
les plus petites dans leur œuf ou dans leur
état d'enfance; et de ce que plusieurs sont
susceptibles d^être rappelées à la vie au bout
de quelques beures par la chaleur et Thu-
midité , après avoir été sçcs et immobiles
pendant des mois entiers , comme Tinsecte
nommé vorticella. Et enfin par les formes
variées que plusieurs de ces animalcules
subissent , . comme dans celui que Vôn
nomme protée. Voyez Baker et Adams sur
le microscope.
Or^ comme par les attractions et les aptî*
tudes à être attiré « qui existent dans la
matière inanimée , divers corps nouveaux
doivent leur existence à la décomposition de
ceux qui existaient auparavant; ainsi par les
appétences, pour embrasser, et les propen-
sions à être embrassé dans la matière anima*
le, divers animalcules nouveaux sont formés
par la décomposition de ceux qui existaient
auparavant; ce qui dans les deux cas est le
résultat de ces lois immuables imposées tant
à la matière^ inanimée qu a celle organisée ,
par la grande cause première.
XII. I. La cause et l'effet peuvent
être considérés comme la progression ou les
jnouvemens successifs des parties du grand
système de la nature. L'état actuel des cbo-
aes est l'effet de l'état de choses qui existait
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384 ^^ la génération. Sbct. XXXIX. xii. i.
Pinstant d'auparavant; et est la cause de
Tétat de choses qui existera le moment d'après.
Ces causes et ces effets pourront mieux se
comprendre si Fon opnsidère le mouvement,
comme un changement de la figure d'un
groupe de corps, comme je Tai proposé dans
la sect. XIY. ii. n.^ d'autant que nos idées
des corps visibles ou palpables sonjt plus
distinctes 2 que les idées abstraites que nous
avons de leurs mouvemens. Or, le change-
ment de la configuration du système de la
nature dans ce moment doit être un effet de
la configuration précédente; car un change-
ment de configuration ne saurait avoir lieu
sans une configuration préalable ; de même
la cause prochaine de tout effet doit précé-
der immédiatement cet effet. Par exemple
une boule d'ivoire en mouvement ne pour-
rait pas avancer si elle n'avait déjà commencé
à aller en avant, ou si on ne lui avait pas
donné préalablement une impulsion ; et ce
mouvement préalable ou impulsion constitue
une partie de la dernière situation de choses *
Puisque les effets produits dans Tinstant
actuel deviennent causes Tinstant d après ,
nous pouvons considérer les mouvemens pro-
gressifs des corps uniquement comme un en-
chaînement de causes; dont le premier chaînon
est provenu du créateur, et qui ont existé
depuis le commencement de la création de
l'univers, et contiuuent sans cesse.
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SïCT. XXXÏX. Xif . a. De la génération. 385
2. On peuy très -judicieusement diviser
ces causes en, deux espèces ^ en causes
efficientes et inertes^ conformément aux deux
espèces d^entités quon suppose exister dans
le inonde matériel ^ et qu*on peut nommer
matière et esprit , ainsi que je l'ai ayancé
dans la section I. et traité plus en détail dans
la section XIV. Les causes efficientes du
mouvement ou de la nouvelle configuration
consistent,* soit dans le principç de la gra«
yitation générale , qui fait mouvoir le soleil
et les planâtes; soit dans celui de la gravi-
. tation particulière , comme dans Téliectricité «
le magnétisme , ou la chaleur ; Ai dans le
principe des affinités chimiques, comme dans
la combustion , la fermentation et la combi-
naison; soit enfin dans celui de la vie orga*
nique , comme dans la contraction des fibres
animales et végétales. Les causes inertes du
mouvement, ou de la nouvelle configuration
consistent dans 1|BS pitiés de la matière qui
sont introd^ites dans les sphères d'activité
des principes ci-dessus décrits^. Ainsi quand
une pomme tombe k tierre, le principe de
la gravitation est la cause efficieiite , et la
matière du pommier est la cause inerte. Si
on approche une barre de fer d'un aimant^
OA peut la nommer 1^ cause inerte du mou-
Tjement, qui met ces deux corps en contact;
tandi» qu^ le principe magnétique peut être
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586 De la génération. Sect.XXXIX. xii.5.
appelé la cause efficiente. G^est encore ainsi
que les fibres qui constituent la rétine, peu-
Tent être nommées la cause inerte des mou-
Temens de cet organe dans la vision, tandis
que la puissance sensoriale peut être consi*
dérée comme la cause efficiente.
5. Une autre distribution plus commune
de la^cbatne perpétuelle des causes et des
effets^ qui constituent les mouvemens, ou les
cbangemens jies configurations du monde ma-
tériel, c'est de les distinguer en actifs et en
passifs. Ainsi si une boule en mouTcment
en cboque une autre qui soit en repos et lui
communique son mouvement ^ on dit que la
première est active et la seconde passive.
Dans cette acception des mots on dit que
Taimant attire le fer , et que la piqûre de
Téperon stimule le cheval et le met en action ;
de sorte que dans cette manière de considé-
rer les œuvres de la nature on peut dijce que
toutes cb%ses existent» simplement^ ou qu*eL
les existent comme causes, ou qu^elles exis-
tent comme effets; c'est-à-dire quelles sont
dans un état actif ou passif.
Cette division des objets et de leurs mou-
vemens ou cbangemens de position , a été
trouvé tellement commode pour les besoins
ordinaires de la vie, que c'est sur ce fon-
dement que repose toute la construction ou
la théorie des langues. Les noms des chose»
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Sect. XXXIX. XII. 4. De la génération. 587
elles-mêmes sont désignés par les grammaî*
riens par le mot noms y et leurs modes d^exis-
tence sont appelés verbes « les noms sont
divisés en substantifs^ qui dénotent la chose
principale dont on parle; et en adjectifs ^ qui
désignent certaines circonstances ou moin**
dres espèces de choses qui appartiennent
aux premiers. Les verbes sont divisés en
trois espèces^ ceux qui dénotent simplement
Texistence des choses » comme être ; ou leur
existence dans un état actifs comme manger}
ou leur existence dans un état passif, comme
être mangé. Il s'ensuit de-là\, que toutes les
langues ne consistent qu en noms et en ver-
bes avec leurs abréviations ^ afin que nous
puissions plus promptement ' communiquer
nos penséiss ; ainsi que cela est expliqué dans
le savant ouvrage de Mr Horne Tooke^ qui
d^un seul trait de lumière a dévoilé toute la
théorie du langage , qui pendant si long-temps
avait été enterrée sous le fatras pédantesque
des écoles. *
4. ' On a fait une troisième division des
causer , en prochaines et éloignées , les écri«>
vains en médecine se sont beaucoup évertués
sur celles-ci^ mais il ny ont pas mis assez
de précision. Si aux causes prochaines et
éloignées , nous ajoutons les effets prochains
et éloignés , nous aurons lié ensemble quatre
chaînons d^ la chaîne perpétuelle de la eau-»
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588 Delà génération. Sect. XXXIX. xii. 5.
sation ; ce qui sera beaucoup plus commode ,
pour la discussion d^un grand nombre de
sujets philosophiques.
Ainsi , lorsqu'une particule de cbyle est.
appliquée à Porifice d^un vaisseau lacté , on
îpeut la considérer comme la cause éloignée
des mouvemens des fibres y qui composent
cet orifice ; la puissance sensoriale est la
cause prochaine ; la contraction des fibres
de Porifice du vaisseau lacté est PeflFet pro-
chain; et leur union avec la particule chy*
leuse est Tefifet éloigné; ces quatre chaînons
de la causation constituent l'absorption.
De même, lorsqu'on regarde le soleil levant,
d'abord les rayons dorés de la lumière sti-^
mulent la puissance sensoriale qui réside dans
les extrémités du nerf optique; ils consti-
tuent la cause éloignée, a'' La puissance sen-
soriale qui est excitée à agir, est la cause
prochaine. 3^ La contraction des extrémités
fibreuses . du nerf optique constitue Teffet
prochain. 4'' La sensation agréable ou dou-'
loureuse qui résulte de la contraction de ces
fibres du nerf optique , est Tefifet éloigné. Ces
quatre chaînons de la chaîne de la causation
constituent Tidée sensitiye , ou ce qu'on
tiomme ordinairement la sensation du soleil
levant.
5. Les écrivains en médecine ont encore
cités d'autres causes, sous les dénominations
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SbctXXXIX.xii.6. De la génération. S89
de causa procatarctica , et causa proegumîna,
et causa sine quâ non. Toutes sont des an-
neaux plus ou moins distants de la chaîne
des causes éloignées.
A celles-ci il fieiut ajouter la cause finale «
ainsi nommée par plusieurs auteurs ^ et qui
signifie le' motif ^ pour Faccomplissement
duquel la chaîne précédente de causes a été
mise en activité. Ainsi donc , Fidée d^une
cause finale renferme celle d'un esprit rai-
sonnable qui employé des moyens pour par-
venir à ses fins ; ainsi le désir de se préser-
ver de la douleur du froid, qu'il a souvent
éprouvée, porte le sauvage à se construire
une hutte ; ficher des pieux en terre pour
servir de murailles , arranger des branches
d'arbres en forme de chevrons, et du gazon
pour faire un toit, sont une série d'efforts
volontaires successifs, qui offrent autant de
moyens de' produire un certain effet. Cet
effet de se préserver du froid est ce qu on
nomme la cause finale ; la construction de la
hutte est l'effet éloigné ; l'action des fibres
musculaires de l'homme est Teffet prochain ;
la Tolition ou l'activité du désir de se garan-
tir du froid est la cause prochaine ; et la
douleur du froid qui a excité ce désir est
la cause éloignée.
6. Cette chaîne perpétuelle de causes et
d'effets, dont le premier chaînon est rivé au
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Gbogk
590 De la génération. SBCT.XXXlX.xn.6.
tr6tie de Dieu , se diyise en branches diver-
gentes sans nombre, qui, comme les nerfs
qui partent du ceryeau , pénètrent les extré-
mités, les plus ténues et les plus éloignées
do système^ répandant par tout le mouyement
et la sensation. Comme toute cause est supé*
rieure en puissance à Tefifet qu elle a pro-
duit, de même Tidée^que nous nous formons
de. la puissance du créateur détient plus
éléyée et plus sublime à mesure que nous
suÎTons les opérations de la nature d^une
cause à Tautre^ en remontant le long des
anneaux de c^tte chaîne de Texistence jus-
qu'à ce que nous soyons arrivés à la Grande
Source de toutes choses. .
C'est ainsi que les découvertes modernes en
chimie et en géologie^ ayant suivi les cau-
ses des combinaisons des corps jusques dans
leurs origines les plus éloignées , de même
que les découvertes en astronomie, qui illus-
trent notre siècle , contribuent à agrandir et
à élever nos idées de la puissance de la
Grande Cause Première. Et si ces philosophes
de l'antiquité qui soutenaient que le monde
était formé d^atômes , avaient assigné à leurs
combinaisons de certaines propriétés immua-
bles reçues des mains du Créateur y telles
que la gravitation générale , les affinités chi-
miques^ ou les appétences animales^ au lieu
de les attribuer à im hazard aveugle ; la
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SscT. XXXIX. XII. 6. De la génération. Sgr
doctrine des atomes y comme composans le
monde matériel par la variété de leurs corn*
binaisons , loin de porter Tesprit à Fathiisme,
fortifierait la démonstration de F^xistence
d^un Dieu , comme la première cause de tou-
tes choses; parce que l'analogie résultante
de notre expérience continuelle de la cause
et de Peffet, aurait ainsi été rendu évidente
dans la nature entière.
Les cieux déclarent la gloire de Dieu , et le
firmament publie Vœuvre de ses mains j un
jour en annonce un autre y et une nuit certifie
Vexistence d'une autre nuit ,* ils n'ont point de
langage , et cependant leur voix s'est répandue
dans toutes les contrées^ et leurs paroles ont
pénétré Jusqu'aux extrémités de la terre. Oh
Dieu! Tes œuvres sont immenses! Tu les a
toutes Jaites dans ta sagesse. Pseaumes XVill.
et civ.
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Sga Des spectres oculaires. Sect. XL.
SECTION XL.
DES SPECTRES OCULAIRES , DE LA LUMIERE
ET DES COULEURS.
Par le Dr R. W. Darwin , de Shrewsbury.
Répris des Transacriont Philosophiques, vol. uucvi, pag. 313.
Les spectres oculaires sont de quatre espi^
ces. I. udctwité de la rétine dans la vision.
II. Spectres par défaut de sensibilité. 111. Spec*
ires par excès de sensibilité. IV. Des spectres
oculaires directs. V. Un trop grand stimulus
excite une action spasmodique de la rétine.
VI. Des spectres oculaires renversés, VII. Un
plus grand stimulus excite dit^erses actions
spasmodiques successives de la rétine. VIll. Et
une action spasmodique Jixe. IX. Produit une
paralysie momentanée. X. Dii^erses remarques}
I. spectres directs et reni^ersés paraissant à la
Jois. Halo spectral. Règle, pour déterminer
d^apance les couleurs des spectres. 3. J^ariation
des spectres par Veffet d'aune lumière étrangère.
5. Variation des spectres en nombre , Jigure et
rémission. 4- ^^ circulation du sang dans
l'œil est visible. 5. Nouvelle méthode de gros-
sir les objets. Conclusion.
\^UAND on a regardé attentiYement et long»
temps un objet lumineux ^ par exemple au
soleil couchant et cpensuite on ferme les
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SeCT. XL. Des spectres ùcuUdreSé 5g5
yeux 3 ou qu'oB détourne la Tue^ une image «
qui ressemble par sa forme « à Fobjet qu on
▼ient de fixer, reste visible pendant quelques
instans; cest cette apparence dails Toeil que
nous nommerons le spectre oculaire de
Tobjet.
Ces spectresv oculaires sont de, quatre es*
pèces : 1° ceux qui sont dus à une moindre
^ sensibilité d'une partie déterminée de la rétine;
ou spectres par défaut de sensibilité, a^ Ceux
causés par une trop grande sensibilité d'une
partie déterminée de la rétine ; ou spectres pccr
excès de sensibilité* 3" Ceux qui ressemblent
à leur objet en couleur et en figure et que
Ton peut nommer spectres oculaires directs.
4*» Ceux qui. sont d'une couleur contraire à
celle de leur objet, et qu'on peut appeler
spectres oculaires renversés.
Les lois de la lumière ont été expliq^ée8
de Ik manière la plus satisfaisante par le
grand Newton^ et la perception des objets
visibles a été très-savamment traité par le
Dr Berklej et par le père Mallebranche ;
mais ees petits phénomènes de la vision ont
été just[uMci considérés comme nétant point
susceptibles d'être réduits en théorie, quoi-
que plusieurs philosophes y ayent apporté
un degré considérable d'attention : de ce
nombre sont le Dr Jurin^ à la fin de l'ou-
vrage du Dr Smith sur Foptique. Mr Œpinus,
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S94 ^^^ spectres oculaires. Sbct. XL. i.
dans le Not. Corn. Petropol., toL io. Mr Be*
guelin^ dans les mémoires de Berlin, toL 2.
1771. Mr d*Arcy^ dans l'histoire de Pacadé-
mie des sciences. 1765. Mr De la Hire, et
enfin le célèbre Mr de Buffon, dans les mé-
moires de i 'académie des sciences , qui les a
nommés couleurs accidentelles, comme s^ils
notaient assujetis a aucune loi fixe. Acad.
Paris., 1745» M. p. ai5.
Je dois ici prévenir le lecteur qu^il est très-
difficile pour différentes* personnes de don-
ner les mêmes noms aux diverses nuances
des couleurs ; c*est pourquoi dans ce qu on
▼a lire, il faut nous passer quelque chose,
si en répétant les expériences, les couleurs
dont il y est fait mention ne correspondent
pas exactement aux noms que le lecteur leur
aura donnés.
I. Actwité de la rétine dans la vision.
Diaprés les expériences suivantes, il parait
que la rétine est dans un état actif et non
dans un état passif durant Texistence des
spectres oculaires; il faut conclure de-là^ que
toute vision est due à Tactivité de cet organe.
I. Placée un morceau de soie rouge d^en«
viron un pouce de diamètre^ comme dan9 la
fig. I. sect. III. I. sur une feuille de papier
blanc , au grand jour, regardez le fixement sans
relâche à la distance d'un pied et demi pen-r
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Sect. XL. f « Des spectres oculaires. ^ SgS
dant une minute } alors fermant les yeux
couvrea^les avec les mains; tous verrez ua
spectre vert de la même forme que le mor-
ceau de soie rouge : quelques instans après
ce spectre disparaîtra , puis reparaîtra aussi^
tôt, et cela tour^à-tour jusqu^à trois ou quatre
fois , si Texpérience est bien faite , jusqu'à ce
qu'enfin il s'éyanouira -entièrenlent.
a. Placez sur une feuille de papier blanc «
et au soleil , un morceau circulaire de soie
bleue, d'environ quatre pouces de diamètre^
couvrez en le centre' d^un morceau circulaire
de soie jaune d'environ trois pouces de dia*
mètre ; dans le centre de celui-ci mettez un
autre morceau ^de soie rouge de deux pou-
ces de diamètre^ puis remplissez le centre
de ce dernier d^uu morceau de soie verte
d^environ un pouce de diamètre , et finale-
ment placez au centre de ce dernier un petit
rond de couleur bleue indigo d'environ un
demi-pouce de diamètre , faites une petite
tacbe d^encre au centre du tout, comme dans
la planche 3. sect. III. m. 6., regardez fixe-
ment pendant une minute le point central,
puis fermez les yeux et tenez votre main
au-devant à environ un pouce de distance^
et de manière à ce qu'il ne passe ni trop
ni trop-peu de lumière à travers les paupiè-
res;, vous verrez les plus beaux cercles de
couleur que Timagination puisse concevoir.
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596 Des ipectresoeûlaires. SscfT. XL. té
et qui ressembleront beaucoup à celles pro-^
duites par une ou deux gouttes d^buile ver*
sées sur un lac tran<|iuille dans un beau jour;
mais ces iris circulaires non seulement sont
différens des couleurs des morceaux de soie
ci*dessus décrits , mais encore changent con^
tinuellement tant qu^ils existent.*
5. Lorsque dans Fobscurité op se comprime
le coin de Tœil ayec le doigt, et qu'on
tourne le globe du cdté opposé ^ on Toit un
cercle de couleurs , çonune celles de la queue
d^un paon: et lorsqu^on* reçoit un coup sur
Tceil on y aperçoit un rayon lumineux»
Newton, optic* q. 16.
4« Lorsqu'on tourûe rapidement sur un pied
au point de s'étourdir et de tomber, lea
spectres des objets ambians continuent , aprèa
la cbûfe, à paraître tourner ou se balancer,
et pendant un certain temps il semble qu'on
les Toit toujours en mouvement.
D après toutes ces expériences^ il parait
que les spectres dans Tœil ne sont point dus
à rimpulsion mécanique de la lumière impri-^
mée sur la rétine , ni à sa combinaison chi-
mique avec cet organe , ni à Fabsorption et à
rémission de la lumière , comme on Tobserye
dans plusieurs corps; car dans tous ces cas,
les spectres doivent rester dans une forme
constante , où diminuer graduellement ; et il
nexisterait point d^apparition et disparition
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Sect. XL. I. Des spectres oculaires. 897
alternatives comme dans la première eipé-
rience , ni des changemens continuels de cou-
leurs comme dans la s^econde^ ni les étin-
celles de lumière ou de couleurs dans V6d\\
froissé comme dans la troisième^ ni la rota*
tion oa le balancement des spectres comme
dans la quatrième.
Il ny a pas d'absurdité à imaginer que
la rétine peut être stimulée et mise en mou*»
Tement aussi-bien que les muscles rouges et
blancs de nos membres et de nos vaisseaux;
puisqu'elle est^ ainsi qu^eux, composée de
fibres entremêlées avec sa substance médul^
laire. Pour démontrer cette structure^ la
rétine de Tœil d'un bœuf fut suspendue dana
un Terre d'eau cbaude, et décbiréë avec force
en plusieurs endroits ; les bords de ces dé^
cbirures paraissaient dentelés et yelus^ ils ne
se contractèrent, point , et ne devinrent point
unis comdie le mucus simple , lorsqu'il est
distendu jusqu'à se rompre, et qui prouve
que la rétine est formée de fibres : cette
construction fibreuse devint encore plus évi-
dente à la vue , en ajoutant à Teau un peu
d^alcali caustique^ car ;ilors le mucus adhé-
rent se trouva bientôt corrodé, et les fibres
capillaires restèrent à découvert , et flottè-
rent au haut du vase. Le degré de transpa-
rence de la rétine ne détruit point la preuve
qu'elle est d^une structure fibreuse, puisque
Tome IL 26
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Zq9 Des spectre^ oculaires.^ S^cr. XL. !•
Leeuwenhoek - a dqmontré que Fliumeur cris-
talline même eat.con^poçée, de fibres;., ( Arcana^
naturae, vol. I. p. 79* ) . î * :
Il parait donc vquej. comme les mtuscles ont»
de grandes âbres entremêlées d^une plu« pe-
tite., quantité de. substance médullaire ner^
Teuse, Torgane de la vîsioii.a une »plu s grandes
^anttfé de cette substance . nerveuse entre-
mêlée avec des fibres plus petites; et il est
jMTobable . qut les, muscles locoibôteurs, ainsi
que les muscles vasculeux des animalcules
microscopiques, ont beaucoup plus de ténui-^
té que ceux dé la rétine^^
* Indépendamment des lois analogues , que
nous démon.liierons plus bas gouverner éga-
lement les àct^ns de la rétine et des mus-*
des, il y a encore plusieurs autres' analogies'
entreux. Tous deux» sont mis en action par
irritation, ils agissent à- peu-près dans le
même espace de temps, ils soùt pareillement
fortifiés ou fatigués, par Texercice , Fun et
lautre deviennent douloureux si on* les met
en mouvement pendant Tétat d^inflammation
et ils sont également susceptibles de paralysie
et de torpeur causées par la vieillesse.
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feficF.XL^ lu Des sp0Ctres oculaires. S99
II. ï>^S SPEGTRJSS PAR DEFAUT DB SENâjIBlt^l^^
Une irritation moindre excite moins aisément
Inaction de Ta Htihe^ lorsqu'elle à été depuis
peu southise à une irritation plusjbrte.
. I. Quand on passe du grand jour dajgtS)
t^i appart(eme^t obscur ,: Firis âe dilate a^tfint
qu'il est ^possible .au bout de ^quelqucjs ^3^7.
. condés ; ma^s il se passe long-temps avant,
que le nerf, optique , après afoir été stimulé,
par la grande lumière du ÎpuTv.deTienne sen-*
sible à un moindre degré de. lumière dans,
une cb^mbre; et , si la cbap^bre n'est pas,
trop obscure •, Tiris se coipi^triicte. derechef eo^
quelqiae A^fffiè', à jnesurc; q;ife la sensibi^té,
de U rétine rçvieut. .^ ^ ^
3. Met^€|^ , ;U^ morcc^au . de, . papier bl^nc.
d'environ un demi -pouce en carré sur un,
chapeau noir et regardez fixement sur le ce^ti^i^^
pendant une*mtuu,te, détournez lesy.euxensuite-
pour regarder, upe feuille de papier blaqc^^
et au bout d^i àe^x. secondes, vous verrez sur^
le papier bl$u^o,iu;L carré olfisçur, cpii y re^-.
tera quelques , inst^n^. Un sen^blable carrjé;
obçcur se verra dans l'oeil' fermç\ si la lu-
mière pénètre, à traverser les paupières.
Lorsqu'on a regardé. tixémen^t un bbjet lumi-
neux tel que Jp j^oleil, ^enàant quelque^,
înstans, sans, cependant trop se, fatiguer 1|Ç8^
yeux , cette partie ,de la ^éti^e , qui Ta. iîpçéj
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4oo jHes spectres oculaires. Sect. XL. ii.
derient moins sensible à de moindres quan-
tités de lumière; ainsi lorsquon regarde une
autre partie moins lumineusç du ciel ^ on y
aperçoit un point obscur de la grandeur du
soleil, ou de tout autre corps lumineux que
Ton tient de regarder attentiTcment. C est par
la même cause que Ion toit une espèce de
muscae tolitantes de couleur noire. Si ce point
obscur git au-dessus du centre de Toeil, on
tourne les .yeux, de ce côté dans Tespoir de le
ramener au centre dé Forgane , afin de le toir
plus distinctement, et dans ce cas ce spectre
obscur parait remonter. S'il se troute au-
dessous du centre de Tœil^ on le suit par le
même motif et il semble se moutoir en des-
cendant. Cela a donné lieu à dîterses con-
jectures sur quelque chose qui flotterait dans
iliumeur aqueuse des yeux ; mais quiconque
en Voyant ces taches , tient ses yeux immo-
biles en regardant fixement le coin d'un
nuage en même temps qu'il bbserte ces spec-
tres obscurs , sera pleinement containcu ,
qu^ls n ont d^autre moutemént que celui qui
leur est imprimé par le moutemént des yeux
pour les suître. Quelquefois la forme du
spectre , quand il a été reçu d'un corps
lumineux , détient oblongue , et d'autres fois
il se ditise en deux spectres circulaires;
cela ne protient point de ce qu*on change
Tangle formé par les deux axes des nerfs
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Sect. XL. II. Des spectres oculaires. l^ot
optiques , reUtivèment à la distance des nua-
ges ou des autres corps avec Ies(|uels le
spectre est supposé cqntigu ^ mais cela est dû
' à d^autres causes dont nous parlerons au pa-
ragraphe X, 5. de cette section. Le volume ap-
parent du spectre peut aussi varier en raison
de la distance supposée.
Goname ces spectres sont plus» aisés à ob-
server lorsque les yeux sont un peu affaiblis
par la fatigue , il est souvent arrivé que def
personnes délicates en ont été fortement allar* <
mées , et s'imaginant que leur vue commçnçai^
à s affaiblir^ elles se sont livrées aux main$
d^oculistes ignorans; mais je crois que.jan^ai^
ces apparences ne sont les avant -coureurs
d^aucune autre maladie des yeux , et que c'est
lliabitude seule ou le défaut d^attentipip^ q\ii
fait qu on ne les voit pas sur tous les objetf
et à chaque instant de la yi^. Mais comme
les nerfs des gens très-faibles perdent leur
sensibilité de la même manière que leurf
muscles perdent leur activité par de faibles
exertions, il arrive souvent que les malades 9
dans Textréme débilité des fièvres^ sont con-
tinuellement occupés il ramasser quelque
chose sur les couvertures de leur lit parce
qu'ils se méprennent. Benvenuto Celini , ar-
tiste italien, homme d'un grand talents dit
qu'ayant p^ssé toute ,up.e nuit, sur une mon^
tagne éloignée 1 avec qiielquef compagnons ^t
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4<53 Des spectres oculaires. SÈCT. XL. ij.
im $6i- disant sorcier, et y ayoir pratiqua
plusieurs cérémonies pour évoquer le diahie,
ils revinrent à Rome le lendemain matin, et
en- regardant en Pair au moment du lever du
soleil , ils virent un grand nombre de diables
qui couraient sur les toitis , tant les spectres
formés dans leurs yeux afiaiblis , étaieiit gros-
sis, pair la peur, et devenus esclaves ou com-
plices de la fraude et de la superstition. (Vie
dè'Benv. Celini. ) '
5*. Mettez un morceau de papier blanc d'ui^
^puce en carré ' sur un grand morceau dq
soie cotileur de paille; fixez les yeux pendant
Quelques instans sur le papier blanc , puis
porter le centre du rayon visuel sur la soie,
vous y vert^ez tm spectre de la forme du mor-
teau de papier ^ qui sera d^un jaune plus
fotïcé que le teste : car la partie centrale de
là' rétine ayant été exposée quelque temps au
stimulus d^une pins grande quantité de lu-
inîêre ïlanche , est devenue moins sensible
à une plus petite quantité de lumiti^e, et par
conséquent rie .Voit 'que les rayons jaubes
dans cette partie de la soie couleur de paille.
On peut observer des faits analogues à
ceux-ci sur d'autres parties de notre système:
ainsi lorsqu'on se cbauffe une main, et qu'on
expose Fautre au froid, et puis qu on les trempe
toutes deux dans Peau tiède , une main éprouve
la sensation de la cliakur de Teau, çt Tautre
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Sect, XL. iiî. Des spectres oculaires. 4^5
telle du froid ; on ne saurait entendre des
sons fafbles pendant quelque temps après qu*ôn
Tient d'en entendre de forts ; et on éprouve
des frissons quand oii entré dans une atmos-
phère tempérée ^ après avoir été enfermé dand
une chamhrè bien échauffée : c'est encore
ainsi que Testomac et les t/rganes digestifs
de ceux qui ' s'ont habitués au grand stimu*
lus des liqueurs spiritueuses , ne sont plus
excités par celui des seuls alimens ordinai^
res ; et il en résulte des indigestions et
rhypochondrie,
. m. DES SPECTRES PAR EXCÈS DE.SENSIBIUXé»
La rétine est plus JacHemertt mise en action
par une irritation plus grande y quand elle
vient d^étre assi^ttie à une irritation moùidre,
I. Si les yeux sont fermés et parfaitement
recouverts avec un chapeau^ pendant une ou
deux minutes dans un jour bien clair , lors-
qu'on retire le chapeau, on aperçoit une lu-
mière rouge ou cramoisie à travers les pau-
pières. Dans cette expérience la rétine, après
avoir été quelque temps dans l'obscurité, de-
vient s! sensible à une petite quantité dé
lumière, quelle peut voir distinctement une
plus grande quantité des rayons rouges que
des autres qui passent à travers les paupiè-
res. On voit une pareille lumière colorée
passer entre les côtés des doigts, lorsqu'on
liçiit la main étendue devant i:!Lne ch^dellet
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4o4 Des spectres oculaires. Sect. XL. m.
3. Si on regarde fixement une fenêtre pen-
dant quelques minutes au commencement du
crépuscule du soir^ ou dans un jour sombre,
et quW remue un peu les yeux^ de sorte
que les parties de la rétine sur lesquelles
était empreinte la couleur obscure des chas-
sis tombe sut la partie yitrée , on y verra
plusieurs caies lumineuses qui représente-
ront ces châssis ; parce que les parties de la
rétine qui , auparavant , étaient les moins sti-
mulées par les châssis obscurs , sont alors
plus sensibles à la lumière que les autres
parties de cet organe, qui étaient exposées
aux parties les plus lumineuses de la fenêtre.
3. Faites aveô de Pencre sur du papier
blanc une tache fort noire d'environ un demi-
pouce de -diamètre^ et faites -y ime queue
d^un pouce ou environ de longueur « de ma-
nière à représenter un têtard, comme dans
la figure 3. sect. III. VIJI. 5.; regardez fixe-
ment ce pointf pendant une minute , et en
fésant un mouvement de Foeil , vous verrez la
Çgure du têtard sur la partie blanche du
papier^ laquelle figure paraîtra plus blanche
et plus lumineuse que les autres parties du
papier blanc ; parce que la partie de la rétine
sur laquelle est empreinte la figure du têtard,
est devenue plus sensible à la lumière que^
les. autres parties de cet organe qui étaient
fixées sur le papier l^lanc. Le Dr Irwin Uxl
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SccT. XL. III. Des spectres oculaires. 4^S
nientian de cette expérience i mais il ne lui
assigne pas sa Traie cause, qui est Ti^iigiiien*
talion de sensibilité de la partie de la rétine
qui rient de fixer le point obscur^ sensibi-
lité qui est plus grande <](ue celle des parties
qui araient obserré fixement le papier blanc,
et c'est ce qui est mis bors de 'doute par
^expérience suivante.*
4« Si on ferme les jeux^ après ayoir regardé
attentivement le point obscur sur le papier
blanc y comme dans Vexpérience précédente ^
on voit une tache rouge de Ifi même forme
que le point noir , parce que la partie de la
rétine sur laquelle le point obscur était des*
sine, étant alors plus sensible à la lumière
que les autres parties de cet organe qui
étaient fixées sur le papier blanc, elle^ est
capable de percevoir les rayons rouges qui
pénètrent à travers les paupières. Si on fait
cette expérience à la lumière d^une chandelle
de suif, le point sera jaune au lieu d'être
rouge , parce que la châudelle produit; beau-
coup de rayons^ jaunes ^ qui passent en plus
grande quantité et avec plus de (brce à tra*
vers les paupières que' la lumière bleue ; de-
là natt la difficulté àfi pou,voir distinguter li^
couleur bleue d'avec le vert, à la chandelle.
La couleur du sp^tre peut .varier à la lu-
mière, du jour, en raison des différenites cou-
leurs de la, lumière da matin. « du midi 01%
du soir.
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Xioogk
4o6 Des spectres aciilairer. SÉCT; XL. m,
Mr Beguelîn , dans les mémoii'es de Berlin ;
tom. V. ir. 1771 > observe que (}uand.il tenait
un litre de telle manière que lès rayons so*
laires tombaient sur ses paupières demi-closes,
lés lettres noires qu'il )ayait regardëeslong-temps
devenaient rouget , ce qui a dû provenir de
ce que les parties de la rétine, qui avaient
reçu pendant quelque 'temps les lettres noi*
res , étaient plus sensibles que celles qu'il
avait observées sur le papier blanc ^ parce
que dans les premières , les rayons rouges
qui passaient à travers les paupières , étaient
perceptibles. Oti trouve, je crois, dans les
ouvrages historiques de Mr de Voltaire, un
fait semblable d'un Duc de Toscane qui , étant
à jouer aux dés avec le Général d'une armée
étrangère, et croyant apercevoir des tâches
rouges sur les dés, en tira le présage d'évé-
nemens funestes . et se retira tout troublé.
Un observateur qui regarderait fixement pen-
dant une minute les points noirs d'un dé , et
qui fermerait ensuite les yeux., verrait l'image
des dés dans ses yeux avec des points rouges,
comme je viens de l'expliquer.
5. Quand on sort d'un lieu obscur où on
a été long-temps , la lumière du jour devient
insupportable pendant un temps assez long,
k cause de l'excès de sensibilité de l'œil ,
qui n'a reçu alors que peu' ou point de sti*
mulus. Cela fait que Tiris M contracte jusqu'il
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Skct. XL. III* Des spectres oculaires. 4^7
9on ouverture la plus petite, et qu* elle se dilate
ensuite graduellement^ à mesure que la rétine
s'habitue à un stimulus plus fort de la clarté
du jour.
Le yacillement d'aune étoile brillante , ou
d^une chandelle éloignée dans la nuit, pro-
Tient peut-être de la même cause. Tandis
quon continue à regarder ces objets lumi«
neux^ leurs parties centrales semblent pâlir
graduellement^ à cause de la diminution de
sensibilité de la partie de la rétine exposée
à . leur éclat ; en même temps la mobilité
de l'œil feit que les bords de ces objets
tombent perpétuellement sur les» parties de la
rétine qui Tenaient de se fixer sur l'obscu-
rité de la nuit , et sont par conséquent dix
fois plus sensibles à la lumière que la partie
sur laquelle l^étoile ou là lumière de la
chandelle arait été dessinée pendant quelque
temps. Cela affecte Toeil de la même manière
que quand on passe subitement d^un lieu
obscur au grand ^our , où Von Toit des scin-
tillations lumineuses. Yoilà pourquoi les étoi-
les brillent daTahtage quand la nuit est plus
obscure, et quelles pe scintillent pas dans
les télescopes , comme Ta obserTé Musschen^
broeck ; nous Terrons plus bas pourquoi
cette scintillation est quelquefois de différen-
tes couleurs, loi^que Tobjet est très-brillant,
comme Mr Melyill V^ obserré çn regardant
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4oS * Des spectres oculaires^ Sect. XL. iir»
rëtoîle Sirins : quant aux autres opinions
aur ce sujets Toyez Texcellente histoire de
la iumière et des couleurs par le Ih Priest*
ley, p. 494-
11 est beaucoup de circonstances analogues
à celles-ci et qu on peut observer dans le
système «nimal; telles sont la sensation de
ijialeur occasionnée par la température ordi*
Baire de l'atmosphère , et la chaleur de nos
jl^emens en sortant d^un bain froid ; la dou-
leur que Ton ressent aux doigts en les ap«
prochant du feu après ayoir manié de la
neige; et Finflammation aux talons pour j
aToir marché» C est de4à qua suivi la mort
de ceux quon a approchés trop brusque-
ment du feu lorsqu'ils ayaient été exposés
au grand froid , ou que leurs membres se
•ont enflammés au point de se gangrener :
e est par la même cause quune nourriture
ou du yin donnés tout-à-coup en abondance ,
ont fait périr ceux qui ont souffert la famine ;
car tous les organes du corps affamé sont
devenus tellement irritables pour le stimulus
des alimens et du vin , dont ils ont été pri-
vés depuis si long^temps, qu^il survient une
inflammation qui se termine par la gangrène
ou par la fièTre.
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Sbct. XL. ïv. Des spectres oculaires. fy^
Vf. DBSf SI^ECTRSS OCULAIRES DIRECTS* ,
Un stimulus un peu plus Jort que le stimulai
naturel^ exciie la rétine à des actions spas-^
modiques^ qui cessent au bout de quelques
secondés.
Une certaine durée et une certaine éner-
gie du stimulus de la lumière et des couleurs ,
produit Faction parfaite de la rétine dans la
▼ision; car les mouyemens très-rapides, comme
ceux qui sont très^lents> sont imperceptibles
pour nous; tels sont les mouvemens de ro-
tation d^une toiapie , et ceux de Tombre d^uii
cadran solaire. Ainsi Tobscurité parfaite
n affecte aucunement l'oeil ^ et Texcès de là
lumière excite de la douleur , au lieu de
produire la vision.
I. Quand on fait tourner un tison allumé «
dans Tobscurité ^ il reste pendant assez long^
temps un cercle lumineux dans l'œil, et avec
une telle Tiyacité de lumière qu on le prend
pour la continuation de l'irritation causé^ par
Tobjet. De même quand un météore igné tra-
verse Pair dans la nuit, on dirait quil laisse
après lui une longue queue lumineuse ^ dont'
une partie et peut-être quelquefois le tout, est
dû à la continuation de Faction de la rétine ,
après avoir été ainsi Tivement excitée. Ceci
est heureusement démontré par Fexpérience
suivante : prenez un morceau de papier de
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'4io Des spectres oculaîreFi SpcT; XL. it;
trois ou quatre pouces -de diamètre , donnez
lui la forme dVn moulinet que Toô met aux
fenêtres pour donYier 4ssue à la fumée ^ et
fixez-le dans un tube de cartoa ; en regardant
dans ce tube à une certaine distance^ on peut
en voir quelques parties désunies k traTcrs
les espaces étroits que laissent les ailes ; mais
dès que la pièce commence à tourner , tous
ces intervalles paraissent plus grands , et
quand elle tourne vite , on voit alors tout le
cercle aussi distinctement, que s'il n'y avait
aucune continuité dé papier entre les inter-
Taïles , seulement il est moins clair.
; ' ' -«■' * .1-1 , • . _
:ié Regardez pendant trente secondes à tra-
vers uii tube obscur d^un pied et demi dé
longueur, un cercle jaune dun demi pouce,
de diamètre > posé isur un cercle bleu dW
diamètre double; en fermant les yeux, les*
couleurs du spectre paraîtront ressembler aux
deux cercles , de la! fig. 5 ; mais si ïes yeux^
y restent fixés trop • long-temps , Jes couleurs
du spectre sei'ont inverses de celles qui sont
sur le papier j c*est-à-aire que le cercle ip-
teme sera bleu, et l^extérieur jaune , ainsi
cette expérience exige queïqu'attention.
5. Placez dans Tobscurité la flamme bien
claire d'une chandelle de blanc de baleine ,
devait un corps noir ; regardez-le fixement
pendant quelques instans , jusqu'à ce que
vous la voyiez pâlir un peu, en fermant alors
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JLViiilt AA>
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S^CTé XL. IV. Des spectres oculdireê. • 4**
les yeux et en les. couvrant soigneusement,
mais* de manière à ne pas les comprimer 9
Timage de la chandelle continuera à être très-
distinctement visible.
Regardez tixénient. à une fenéti^e par un jour
8ombre j comme dans Texpérijence 3. sect. 4IÎ.,
puis fermez les yeux et couvrqz4es avec la
main , vous aiire^ pendant, quelque tempï
dans les yeux une image exacte de la f^nê-
tre; ftiais. il faUt que cette expérience soit
souvent pratiquée pour quelle réussisse pien;
car si les yeux sont fatmuës d'avpir resardé
•r''*i» a"' ''•'•j^*' ' ^ •''Ji'fc ■•
la fenêtre trop long-temps , eu si le jour est
irop clair, les parties lumineuses de la
fenêtre paraîtront obscures dans le spectre l^
et les parties ooscures deà châssis paraîtront
lumjineuses , comme dans la deuxième expé-
rience» sect./ 111. Il est même diilicilé pour
plusieurs personnes qui font Cette expérience
pour la première fois , dé voir la moindre
chose du spectre; car une contention d'es-
prit ou même une trop grande attention au
spectre , peut les faire échouer , jusqu'à ce
quelles ayent acquis lliabittide de faire
attention à ces , légères sensatioiis.
•Les spectres décrits dans cette section , et
que je nomme spectres oculaires directs ,
sont produits sans beaucoup fatiguer Toeil ;
Virritation de l'objet lumineux cessant aussi-
tôt, ou la quantité de lumière n étant pas
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4i2 i^^s spectres oculaires. SlKCT. XL. iv.
assez grande pour produire aucun mal-aise
dans Torgane dé la Tue , ce qui les distingue
de la classe suiyànte des spectres oculaires^
qui sont l'effet de la fatigue. On observe le
mieux ces specti*es directs, lorsqu^il ne peut
tomber sur Foeil d^autres rayons que ceux
qu cnToye l'objet ; comme quand on regarde à
traders un tube d*un pied et demi de longueur
et d*un pouce de diamètre^ sur un papier
jaune qui tapisse une cbambre^ le spectre
direct se présente facilement si an fermé
Toeil sans le retirer du tube; mais si la Iu«
mière latérale pénètre par les paupières^ ou
si on porte le spectre sur dû papier blanc,
il devient inverse^ comme je lexpliquerai
plus bas.
Les autres sens conserrent aussi pendant
un certain temps les impressions qu'ils ont
reçues, ou les actions quon y a excitées.
Ainsi , qu^un corps dur soit pressé contre la
paume de la main, comme on le pratique
dans les tours d*adresse , il n*est pas facile
de distinguer pendant plusieurs secondes si
le corps est présent ou non; et les saveurs
se font sentir vivement dans la bouche lopg-
temps après que les parties sapides en sont
rétirées ; telle est celle de la fumée de tabac
ou le goût de la racine de gentiane.
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Sect. XL. T« D^s spectres oculaires^ ^iS
V. 27/14? certaine quantité de stimulus tant soit
peu plus grande que celle dont on vient de
parler 9 excite des actions spasmodiques , de Ic^
rétine , qui cessent et retiennent alternatii^ement.
I • Si on regarde quelques instants le soleil
couchant , de manière à ne pas trop se fati-
guer la vue, on voit un spectre jaune quand
les yeux sont fermés et couverts; ce spectre
reste quelques instans et disparaît , pour
reparaître ensuite plusieurs fois jusquà ce
qu'il s'évanouisse entièrement. Ce spectre
jaune du soleil devient bleu quand on ouvre
les yeux; et si on regarde l'herbe verte, ou
tout autre objet coloré , sa couleur varie par
son mélange avec les leurs, comme je lexpli-
querai dans un autre lieu.
a. Prenez une lumière de blanc de baleine
et placez4a« dans l'obscurité à environ ua
pied de distance de l'œil; regardez fixement
le centre de la flamme , jusqu'à ce que l'œil
soit beaucoup plus fatigué que dans la troi-
sième expérience du paragr. lY. : en fermant
les yeux vous verrez un spectre rougeâtre ,
qui paraîtra et disparaîtra alternativement.
L'action du vomissement cesse , et re-
vient par intervalles , quoique le vomitif
soit rejeté dès les premiers efforts : de même
il reste des arrière-douleurs après raecou-
chement ; et les pulsations du cœur de li|.
Tome IL 37
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4t4 J^^s spectres ocuIaireSé Sbct. XL. Vf*
iripère ont encore lieu quelques instans après
q\Le ce^ organe est priTé de son sang.
YI. DISS SPECTRES OCULAIRES INVERSES*
Quand la rétine a été mise en action par un
stimulus un peu plus fort que celui dont je
viens de parler ^ elle entre dans des actions
spasmodiques opposées.
Les actions de toutes les parties des corps
animaux ^ peuvent être comparées avan^
tageusement en tr elles. Cette stricte ana-
logie contribue beaucoup à la découverte de
la vérité , tandis que ces analogies plus dis^
parâtes qui comparent les phénomiènes de la
vie animale avec ceux de la cKiibie ou de la
mécanique , ne servent qu'à égarer Fesprit
dans ses recherches. '
Quand quelques-uns de nos grands muscles
ont été long-temps en action ^ et^juen même
temps leurs antagonistes ont été en exten-
sion^ aussitôt que Faction des premiers cesse^
le membre s'étewd en sens contraire pour se
soulager , et il survient des pandicnlations
ou des baillemens.
11 parait diaprés les observations suivantes
qu'il arrive la même chose dans Torgane de
la vision ; après qu'il a été fatigué par une
action quelconque , il prend sur le champ
un mouvement contraire.
1. Mettez un morceau de soie colorée d'^en*
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6e(!:t. ÎL. VI. Des spectres oculaîres* J^iS
tiron uii poiicè dé disimètré , sur une feuille
de papier blanc, et tenez-TOUS à uil pied et
demi de distance; regardez-le attentiTement
pendant nne minute^ puis regardez une autre
partie du papier ^ vous verrez un spectre de
la même figure que le morceau de soie, mais
dVne couleur opposée. M)n Terra un spectra
à-peu-près semblable si on ferme les jeut: et;
quon les couvre avec la main, dé nlanière
à ce qu^il puisse, y pénétrer un peu , mais
pas trop de lumière.
Le rouge produit un spectre vért#
Le vert en produit un rouge.
L'orangé en produit un bleu*
Lé bleu en produit un orangé*
Le jaune produit du violet.
Et le violet produit du jaune. .
Dans ces eicpériences , les couleurs des spec-
tres sont rinverse de celles qui les ont occa-
èionnées , ce dont on peut se convaincre en
eicaminant la fig. 3. de Foptique de Newton,
L. II. p. I., où les. lames d^air minces qui
renvoyaient le jaune, transmettaient le violet;
celles qui donnaient le rouge, transmettaient
un bleu verdâtre; et ainsi du reste, en tout ana-
logue aux expériences mentionnées plus haut.
2. Ces spectres inverses ressemblent à
une couleur formée par une combinaison de
toutes les couleurs primaires , excepté de
«elle qui a latigué l'oeil en faisant Texpé-
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4 1 6 Des Spectres oculaires. Sbct* XL. vté
rience : ainsi le spectre inverse du rouge doit
être un yert tel que le produirait une combi-
naison de toutes les autres couleurs prisma^
tiques. Pour éclaircir ce fait, on a procédé
arec succès à Texpérience suirante. Les cou-
leurs du prisme furent peintes sur une roue
circulaire de carton d^ênviron quatre ponces
de diamètre^ et dans les proportions données
par )e Dr Priestley, dans son histoire de la
luniière et des couleurs, pi. in. fig. 83 , excepté
que la partie rouge fut omise entièrement ^
et que les autres couleurs s'étendaient prO'
portiounellement de manière à compléter le
cercle. Alors ^ comme l'orangé est un mé-
lange de rouge et de jaune, et que le violet
est un mélange de rouge et de bleu indigo ^
il devint nécessaire de mettre du )aune sur
la roue au lieu de Porangé , et de remplacer
le violet par le bleu indigo , afin que Tex-
périence pût mieux cadrer avec la théorie que
Ton voulait établir ou réfuter; parce quen
obtenant un spectre ve^^t d'un o)>)et rouge,
Toeil est supposé être; devenu insensible aux
rayons rouges. Au moyen d'un axe on fit
tourner cette roue conime une toupie , et ce
mouvement fit paraître une couleur verte ,
qui correspondait très -exactement au spec-
tre inverse du rouge.
5, Lorsqu'on contemple un de ces spec-
tres inverses dans Fœil fermé et couvert ^
I
Digitized by VjOOQIC
Sect. XL. VII. Des spectres oculaires» 4^7
il disparaît et reparaît plusieurs fois de suite 5
et enfin il s*éTanouit entièrement comme le
spectre direct du paragr. Y. ; mais il y a
cette circonstance à ajouter^ que lorsqu'il
6'affaiblit, on peut le rendre plus yif en étant
là main de devant les yexxx^ pour admettre
plus de lumière : parce qu alors nôti seulement
la partie de la rétine qui est fatiguée est inoli^
née spontanément à éprouver des mouTemenê
en sens contraire , mais étant encore sensi*
ble à tous les autres rayons lumineux , ex^
cepté à celui qui vient de la fatiguer , ceux-ci
la stimulent encore et produisent le mouve-
ment d'où résulte le spectre inverse. - «
D'après ces expériences il y a lieu de con-
clure , que la partie de la rétine qui est fa*
liguée , prend un mode d^action contraire ,
comme Faction de bâillement ou de paii<-
diculation», aussitôt que le stimulus qui Ta
fatiguée est retiré^ et quelle reste sensible ^
€ ést-à-dire capable d'être misé en action par
les autres couleurs à la fois , hormis celle qui
vient de lui causer de la lassitude^
VII. Quand la rétine a été mise en action par
un stimulus un peu plus cçnsidérable que celui
qui est mentionné plus haut , elle tombe succès*
{sii^ement dans divers moupemens spasmodiquçSf
I. Si Ton regarde le soleil en plein jour
j^ossi lon^^emps que les Yeu:;^ peuvent ais^
Digitized by
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4i9 Des specirts ocidaires. Sect* XIj. vu*
xncfut supporter «on éclat ^ le disque devient
d:'abor4l pàle^ et on voit un croissant Inmit-
I9641X qui parait Be balancer de côté et d'autr«
]sur ses bords , c^ qui doit être attribué à
rinunobilité de Toeil ; alors tout le disque sot
laire devient bleu, entouré, d^un halo blanc;;
ei Vùti ferme ensuite les yeux et quon lef
i^ouyre avec la main^ on ne tarde pas k aper-
cevoir un spectre jaune ^ qui au bout de quel*
iques instans se change en bien.
. l^lr de la Hire a observé , qià après avoir
f f^ardé le soleil , rimpressiôn dans Fceil pa-
raît dVbord jaune, puis verte, puis bleue; il
aime à attribuer ces apparences à quelques
affections des nerfs, Voye^ jPorterfield on the
lye, vol. I. p, 545.
. n» Après avoir regardé fixement à la dis-
lance d'un pied de mes yeux, un monceau
jdjB soie rouge d'environ un pouce carré, placé
SMT du papier blanc et exposé au soleil, et
pi'être couvert les yeux après lés avoir fer-
més , le spectre de ce morceau de soie me
parut d'abord d'un vert foncé , et celui du
papier blanc devint rouge. Les dçux spectres
disparurent ensuite; puis Fin terne reparut bleu;
puis après une seconde disparition il devint
jaune et enfin rouge , tandis que le spectre
du papier varia en rouge et en vert.
Ces successions de spectres différemment
<6alorés , ne furent pas exactemjent les mémea
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$ECT.XL.yiH. Des spectres oculaires. 4191
dans le$ différentes expériences, quoique j^
les aye observés autant que pos^blo avec, la
même quantité de lumière,, et dans les m&me»|
circonstances ; je crois que c'est parce que
je tentai trop d^exipériences à 1^ fois, de sorte
que Foeil netait pas entièreçient libre def
spectres des couleurs auiLquelbBs je venais de
faire attention.
Les exerûoiis altemativçs de]a rétine, meur
tionnées dans le paragraplie précédent ^ res-
semblaient aux oscitations pu papdicul^tioris
des muscles 5 en ce qu ellei^ s^ Cuisaient alter-
nativement dans des directions contraires le^
unes aux autres^ et étaient Teffet de 1^ fatigua
plutôt que de la douleur. Elles différent) eu
cela des exertions successives dissimilaires d^
la rétine y dont j^ai p^irlé dap3 cette section., et
qui ressemblent en mini^i^ure. a.i^x actions les
plus violentes des muscle^ dai^s les maladies
convulsives , telles que Pépilepsie ^ 1^ dfinse
de St. Yit^, et Topisthotopos , maladiesr qui
sont probablement toutes ai^ commencement
Teffet de la douleur^ et dont les périodes
setablissent ensuite par Thabitude,
VIII. Quand la rétine a été mise en action par
un stimulus plus fort encbre que celui dont
je viens de parler , elle éprou{;e une action
spasmodique qui dure pendant quelques jourS.
!• Quand dans le cour^ des expériences
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î^30 Dei spèôlrèè oculaire^. SfitT. XL. vilï^
jirécédentes , je regardais fixement et loog-*
temps le soleil du midi juscjuà ce que soii
disrc^ue me parût d-un bleu pâle^ j^ai souTent
ôbtfervé un spefctfe du soleil^ d^un bleu yïî^
isùf tous les autres coi^s pendant ce jour-là
et -le sùitant, ce qui avait lieu constamment
qttartd j'y faisais attention , et souvent même
quand je n*en étais pas préoccupé. Lorsque
jë'fôrmàis lès^yeûiret que je les recouvrais^ ce
èpéctre paraissait être d'un jaune foncé; et
d'autres fois ce spectre se mêlait aux cou-
lè^iirs dWtres objets sur lesquels- il paraissait.
On peut croire que cette partie dé la rétine
était dévenue insensible à la lumière blan-
che ; et avait pi^oduît ainsi un spectre bleuâtre
sur tous lej objet» lumineux ; mais comme
^è voyais aussi Utt spectre j^une dans l'œil
fiètnié' et c6uvèi*t,' il ny a pas àe doute que
ce né fût te ^pecta*e dû soleil. Mr OËpinus
a observé une semblable appa'rence , mais il
avoue qu'il ne pouvait en rendre raison. Nov.
Corn. Petrop. v; lo. p. 2. et 6.
'Le tétanos et certains spasmes catalepti-
ques sont analogues à ce phénomène , et
ae-là nous pouvons juger du danger que court
l'œil eu regardant fixement des objets très-
lumineux pendant un trop long espace de
temps.
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Sbct.XL.ix. Des sjs^eeires oculaires* 4^t
IX. Une {pumtité de stimulus plus grande que
IfL précédente produit une paralysie momen-
tanée de t* organe de ht vue.
I. Mettez un morceau circulaire de saie -
écarlate d^un demi pouce de diamètre , sur
Je milieu d*une feuille de papier blanc; posez-
les à terre et au soleil , en regardant alors
fixement le centre du cercle rouge pendant
trois ou quatre mimâtes , à la distance de
quatre à ^ix pieds, la couleur ro^ge de la
soie deviendra graduellement plus pâle , et
enfin s'évanouira entièrement.
2., Ceci est parfaitement analogiie à plu-
sieurs circonstances* de la Tie animale ; les
purgatifs y lopium et même les poisons ces-
sent df5 stimuler le système dès qu'on est
habitué à leur usage. Ainsi il est des per-
sonnes qui dorment tranquillement au bruit
des cloches ou même à celui du marteau
d'un forgeron de leur voisinage ; et non-seu-
lement des irritations continuées , mais aussi
des exertions violentes quelconques , sont
suivies de paralysie momentanée. Les bras
tomhent après un grand exercice et sont
incapables d'agir pendant un certain temps ;
et il est. probable que ceux qui périssent
subitement en nageant ou^ en patinant^ doi-
vent leur mort à la paralysie ou à la grande
fatigue qui succède à tous les efforts violens
çt long-temps continués, ^
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Hm Des spectres ceulaires. S£CT« XL. x. i •
* X. Remarques diverses.
En {kisant ces expériences^ il est survenu
quelques circonstances qui semblaient tendre à
en altérer les résultats ^ et dont je parlerai ici
pour satisfaire ceux qui voudraient les répéter.
1. Des spectres directs et inversés existants en
même temps ; des spectres directs récipro^
ques ; de la combinaison des spectres directs
et int^erses ; du halo spectral; régies pour
déterminer d^apance les couleurs dès spectres.
a Quand on avait regardé une aire de
))eau. papier rouge des indes , de six. pouces
en carré ^ sur une autre^ aire de papier blanc
dun pied carrée le spectre interne vu dans
Toeil fermé était vert^ couleur ijtfi est l'in-
verse du rouge , et rexterné était rouge , ce
qui était le spectre direct du papier rouge.
La même cbose arrivait lorsque Tairey inté-
rieure était, blanche et rêxtérieure rouge ,
c'est-à-dire que le spectre interne était rouge
-et lexterne vert. Toutes les mêmes apparen-
ces eurent lieu quand le papier rouge était
posé sur un cbapeau noir.
b Quand on regardait sur un papier vio-
let lisse de six pouces en carré , placé sur un
morceau de papier blanc d'un pied carre» le
spectre interne était jaune y ce qui est Tin*
verse du violet, et l'externe était viplet ,. ce
qui est le. spectre direct du papier violet.
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^ECT. XL; X. t. Dés spectres ocûlmires. 4^
c Quand on regardait un morcean de pa-
pier rou^e de «ix pouces carrëâ , appliqué sur
«n autre morceau de papier bleu de la gcaitr
deur d'un pied carré , le spectre interne était
Jbleu et Telteme rouge; cest-à-dire que Tin-
terne était le spectre direct de lobjet externe
et que Texterne était Le spectre direct de
} objet interne ^ au lieu d'être réciproquement
le spectre inverse des objets auxquels ils
eorrespondaient.
d ^uand on regardait un carré de papier
bleu de six pouces, sur un autre carré de
papier jaune dun piedj le spectre interne
était dun jaune éclatant et lexteme d un
bleu brillant* La yiTacité des spectres était
due à ce qu ils étaient excités tous deux par
le stimulus des objets interne . et externe ;
■àe sorte que le spectre jaune interne était à
la fois le spectre inverse du papier bleu^ et
ie spectre direct du papier jaune ; et que le
spectre bleu externe était le spectre inverse
4u papier jaunie et le spectre direct du pa«
pier bleu.
s Quand Faire interne n'était qu un carré
d un demi pouce de papier ronge ^ posé
sur un pied carré de papier violet foncé « Ils
spectre interne était vert avec un halo dnn
bleu rougeAtre. Lorsque ce papier rouge
interne était de denx pouces carrés , le spec^
^e interne était d'un vert plus foncé, et
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i$^ Des spectres oculaires. Sect, !SlL. x.i.
1 externe était plus rouge. Quand le papier
interne avait Tétendue de six pouces carrés ,
son spectre devenait bleu', et celui du pa-
pier externe était rouge.
y* Quand on mettait un carré d'un demi
pouce de papier bleu sur un autre carré de
six pouces de papier jaune , le s|>ectre du
papier central présentait aux yeux fermés
tine couleur yaune entourée dun halo bleu.
Lorsqu'on regarde long-temps le soleil du
midi, son disque devient dun blei^ p&le,
entouré dun halo blanchâtre.
Ces circonstances, quoiqu'elles embarassas*
sent fortement les expériences avant qu*on en
eût • découvert les causes , admettent cepen-
dant une explication satisfaisante ; car, tandis
que les rayons de l'objet interne de l'expé-
rience ay tombent avec toute leur force sur
le centre de la rétine , et qu'en fatiguant cette
partie^ ils produisent le spectre inverse, plu-
sieurs rayons divergens tombent de ce même
-papier rouge interne sur les parties extérieu-
res de la rétine , mais non en assez grandç
quantité pour causer beaucoup de lassitude ,
et de là résulte le spectre direct de la cou*-
leur rouge dans ces parties de Toeil. Les
mêmes spectres inverses et directs ont lieu
«dans le papier violet de Texpérience bz et
•dans Pexpérience c\ les rayons divergens Au
papier rouge central^ produisent un spectri)
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Sect. XL. T. I. Des spectres oculaires. 4^5
direct de cette couleur sur les parties exter-*
nés de Foeil; tandis que les rayons divergens
du papier bleu extérieur , produisent ua
spectre direct de cette couleur sur la partie
centrale de Pœil, au lieu de produire réci*
proquement les specties inverses sur ces dif-
férentes parties de la rétine. Dans Texpé-
rience d , les couleurs étant inverses Fune
de Tautre , les rayons divergens de Fobjet ex-
térieur tombent sur la partie centrale de Tœilt
et y «iicitant leur spectre direct, en même
temps que la rétine était excitée par Tobjet
central à représenter le spectre inrerse , et
ces spectres direct et inverse étant de cou-
leurs semblables y il en résultait une vivacité
extrême de ces spectres. Dans Texpérience e
leffet des diverses quantités de stimulus sur la
rétine^ par les diverses grandeurs respectives
des aires interne et externe , produisait un
spectre de Faire interne dans le centre de
l'œil, combiné du spectre inverse de cette
aire interne et du spectre direct de Faire
externe^ avec diverses nuances de couleurs ,
depuis le vert pâle jusqu au bleu foncé ,* avec
des cbangemens analogues dans le spectre de
Faire externe. C^est pour la même raison que
quand un objet éclatant interne était petite
comme dans Fexpériencey, au lieu que le spec-
tre entier de Fobjet externe fût Finverse de la
couleur de Fobjet intérieur^ il n*y avait qu un
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J^tS Bes spectres oculaires* Sect* XL* x. i^
kalo 4 on rayonnement de cotllear analogue
à celle de Fobjet interne « et qui s étendait
vn peu sur le spectre extérieur; car Faire
Ueue interne étant si petite , les rayons direr-i
gens^ qui en émanaient , ne s étendaient pas
loin sur Pimage de Taire externe du papiez^
jaune, et ne pouraient par conséquent pro-
duire qu un halo bleu autour du spectre jaune^
dans I0 centre.
Si l*on soupçonnait que les rayona diver-
gens de Tobjet externe coloré ne se mêlent
pas avec ceux de Fobjet coloré interne , pouf
affecter ainsi la partie centrale de Tœil , on
lia qua regarder à ti^arers un tube obscui'
d^environ deux pieds de longueur et d^un
pouce de diamètre^ sur une muraille peinte^
en portant un œil au tube et laissant Fautre
ouTert; on verra quen excluant la lumière
latérale, Faire de la muraille vue à travers
le tube , paraîtra comme si elle était écla»^-
rée par le soleil , comparativement au reste ;
de«là provient Favantage de regarder les ta-*
bleaux qui sont un peu trop éloignés, à tra*
vers un tube obscur.
De tout ceci nous pouvons hardiment dé-
duire les règles suivantes pour déterminer
d avance les couleurs de tous les spectres*
j"* Le spectre direct sans aucune lumière la-
térale , offre une représentation faible de son
objet h, Fœil qui n'est point fe^tigué. a^ Avec
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SEcf^XL.x.aé t>es spectres ùûulaires^ 4^7
une certaine quantité de lumière latérale ^ il
devient d'une couleur combinée du spectre
direct de- Fobjet central , et des objets cir-»
con voisin s , en proportion de leur quantité
et de leur éclat respectifs^ 3^ Le spectre in*»
Terse sans lumière latérale , est une représen-
tation dans Tœil fatigué y de la forme de ses
objets, avec une couleur telle quelle serait
produite par toutes le9 couleurs primaires ^
excepté celle de lobjet^ ^^ Avec de la lumière
latérale, la couleur est composée du spectre
inverse de Tobjet central , et du spectre di-
rect des objets circonvoisins , en proportion
de leur quantité et de leur éclat respectifs.
a. Variation et vii^acité des spectres occasion^
nées par une lumière étrangère.
Le spectre inverse , comme nous venons
de le dire , est analogue à une couleur for-
mée par la combinaison de toutes les couleur^
primitives , bbrs celle par laquelle Toeil a été
fatigué en faisant Texpériencè : ainsi le spec-
tre ii^verse du rouge est un vert comme celui
qui serait produit par une combinaison de
toutes les autres couleurs du prisme. Or, il
faut remai^uer que ce spectre inverse du
rouge est par conséquent le spectre direct
dune combinaison de toutes les autres cou-
leurs du prisme, excepté le rouge; doù il
résulte qu en portant la vue d un morceau de
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4^8 Bes spectres oculaires. SE<rr. XL. r. ^4
soie ronge sur une feuille de papier blanc ^
le spectre Tert que Ton aperçoit , peut être
considéré ou conune le spectre inyerse de la
soie rouge 5 ou comme le spectre direct de
tous les rayons émanés du papier blanc , bor9
le rouge; car dans le fait il est Tun et l'autre;
Nous Yoyons par-là la raison pourquoi il n est
pas facile d'obtenir un spectre direct d'un
objet coloré quelconque pendant le }our, où
il y a beaucoup de lumière latérale, à. moins
que ce ne soit d'objets bien éclataris , tel que
le soleil coucbant, ou en regardant à trayerst
un tube obscur; parce que la lumière laté-»
raie externe tombant aussi sur la partie cen-
trale de la rétine ^ contribue à produire le
spectre inverse , qui est en même temps lé
spectre direct de cette lumière latérale , dé-
duction faite seulement de la couleur de
l'objet central que Itin vient de regarder. Et
par la même raison, il est difficile d^obtenir
le spectre inverse lorsqu'il n y a point de lu-
mière latérale pour contribuer à sa formation.
Ainsi en regardant à travers un tube opaque,
sur une muraille jaune, et en fermant Vautre
oeil pour empêcher ladmission de la lumière
latérale, tous les spectres étaient d abord jau-
nes; mais enfin ils se changeaient en bleu.
£t en regardant^ de la même manière sur du
papier rouge , j'ai enfin obtenu un spectre
vert ; mais au commencement tous étaient
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SÉct. ^« %. 3. Des spectres ocutair^i 4^
Jauges i leffet fut lé méniè après avoir regardé^
îpendant la nuit , une chandelle allumée.
Le spectre inTérse se forma avise plus âû
£Eioilité lorsque Tœil se porta de rob)et sur
une feuillue de papiier blane , ou lorsque la
lumière fut admise à travers les paupières
fermées ; parce que tion seulement la partie
fatiguée de la rétine était inclinée à subir uu
mouvement spontané contraire à cette direc-.
tion, mais étant encore sensible à tou^ le»
autres rayons lumilieux , hors celui qui lavait
fatiguée en dernier lieu , elle était en mém^e
temps stimulée par ces rayons et prenait cesr
xnouvemens qui forment le spectre inverse.
Ainsi quand le spectre inverse d'une couleuç
quelconque commençait à s'affaiblir \ on Iq
revivifiait singulièrement en admettant pluis
de lumière à travers les paupières, en tetiraiît
la main qui les couvrait : et de même en
<K)Uvrant les paupières fermées, le spectre
disparaissait souvent pendant quelques in-
stants , ]usqu à ce que la rétine devînt sensi-*
ble au stimulus d'une petite quantité de lu-
mière > et alors il reparut. Non seulement ce
spectre changeait en vivacité et en degré par
Fadmission de la lumière à travers les pau-
pières ; mais il firrivait fréquemment^ qu'après
avoir regardé des objets éclatans , le spectre
dans Tœil fermé et couvert fut changé en un
troisième spectre, lorsque la lumière put pas^
Tome IL 2S
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43q Des spectres oculaires. Skct* XL. x. s.
^r par les paupières: et ce troisième spectre
était composé de couleurs qui / pouyaient y
pénétrer i sans celles de Pobjet. Ainsi quand
une aire d^un demi-pouce de diamètre de
papier rouge était vue sur une feuille de pa-
pier blanc et au soleil , les yeux étant fermés
et couverts , le spectre , était vert ; mais en
retirant les mains , il devint jaune , et re-
prit sur le champ sa couleur verte , et cela
continua aussi souvent que les mains étaient
alternativement appliquées sur les paupières
et. en étaient retirées : car la rétine étant
pour lors insensible aux rayons rouges , les
rayons jaunes passant par les paupières en
plus grande quantité que les autres couleurs ,
produisaient un spectre jaune; tandis que
si le spectre était porté sur du papier blanc y
les yeux étant ouverts , il devenait seulement
d'un vert pâle*
^ Quoiqu'une certaine quantité de lumière
facilite la formation du spectre inverse « une
trop grande quantité Pempéche {d^avoir lieu ;
parce quun stimulus plus puissant .excite
raction des parties mêmes qui sont fatiguées ;
s'il en était autrement on verrait le spectre
de Pobjet le dernier vu , aussi souvent
quon tournerait les yeux. Ainsi les spectres
inverses sont plus visibles en approchant gra-
duellement la main des paupières fermées et
seulement jusqu'à une certaine distance^ qui
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&5CT. XL. X. 34 Des spectres ocutaîres* 4^%]
doit varier en raison de la clarl)é du jour >
ou de rénergie du spectre. Ajoutons à cela^
que tous les spectres obscurs tels que les
noirs ^ les bleus ou les terts , donnent des
spectres rougeâtres , si on admet le passage dé
la lumière à travers les paupières , ap/ès
quelles ont été couvertes pendant quelque
temps ; ce dont j^ai donné les raisons dans la
Section 111. expérience !'•*
JPuisqûe la lumière étrangère coïncide avec
les efforts spontanés de la rétine fatiguée pour
produira un spectre inverse , comme je Tai
fait observer , il n'est pas aisé d^obtenir ua
spectre direct, excepté d^objets qui ont plus
de splendeur que la lumière ambiante , tels
quune chandelle le soir, le soleil couchant^
ou un objet éclatant vu à travers un tube
obscur ; et alors le spectre inverse est produit
sur le champ par Padmission d\ine lumière
extérieure , de même on le convertit de
suite en spectre direct, en interceptant cette
lumière. Ainsi en regardant le soleil couchant
tt en se couvrant les yeux après les avoir
fermés * on voit un spectre jaune , qui est le
spectre direct du soleil couchant ; mais si im-
médiatement après on regarde le ciel , le spec-
tre jaune se change aussitôt en bleu , qui est
iHnverse du soleil jaune, ou le spectre direct du
ârmamentbleu, ou une combinaison des deux.
Ce spectre se change encore en jaune lors-
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43i Pes spectres oculaires. Sect. XL. X. a»
^'on ferme'les yeux, et ainsi réciproquement,
aussi TÎte quon peut ouvrir et fermer les
yeux. Ceci explique pourquoi Mr Meïvill
a obseryé que les scintillations de Pétoile
Sirius étaient quelquefois colorées; ces scin-
tillations étaient probablement le spectre di-
rect du bleu du ciel sur les parties de la
rétine fatiguées par la lumière blanche^ de
rétoile. (Ëssays physical and literary^ p. 8i.
Lorsquun spectre direct est porté sur des
couleurs plus foncées que lui, il fie mêle
avec elles; tel est le spectre jaune du soleil
couchant porté sur Therbe verte , et qui
devient dVn jaune verdàtre. Mais quand un
spectre direct est jette sur des couleurs plus
vives que lui „ il se change sur le champ en
spectre inverse, qui se mêle avec ces cou^
leurs plus vives. Ainsi le spectre jaune du
soleil couchant porté sur le ciel lumineux
devient bleu, et change avec la. couleur ou
l'éclat des nuages sur lesquels il parait.
Mais le spectre ^inverse se mêle avec toutes
les espèces de couleurs sur lesquelles il a
lieu, soit quelles soient plus vives ou plus
obscures que lui : ainsi le spectre inverse
que Ton a obtenu en regardant un morceau de
soie jaune , étant porté sur un papier blanc ,
était d^un bleu verdàtre brillant; et lorsqu^il
fut jette sur un morceau de maroquin noir
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Tom. II. p. a* 45?.
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Sect. XL. X. 5* Des spectres oculaires. 455
il est devenu dVn violet foncé. Le spectre de
la soie bleue pris sur du papier blanc , était
d^ùn jaune pâle ^ et sur de la soie noire il était
* dVne couleur orangée obscure ; et le spectre
bleu, obtenu d'un morceau de soie orangée^
jette sur une couleur jaune , est devenu vert.
Dans ces cas la rétine est mise en activité
par le stimulus des couleurs extérieures en
même temps qu elle conserve son activité ou
sa sensation (jui produit les spectres ; de la
même manière que les couleurs du prisme
peintes sur la tête d^une toupie sont suppo*
sées être mêlées ensemble* Quand les cou-
leurs des objets extérieurs sont plus vives
que le spectre direct qui est porté sur elles ^
elles le changent en spectre inverse v comme
Tadmission de la lumière externe sur le spec-
tre direct , ainsi que je Tai expliqué plus haut.
Lorsqu'elles sont plus foncées que le spectre
direct f elles s y mêlent, leur faible stimulus
* étant insuffisant pour produire le spectre
inverse.
5. Variation des spectres rele^tii^ement au norn^
bres , à la forme ^ et à la rémission.
Quand on regarde long-temps et attentive*
ment un objet quelconque , Foeil ne peut pas
toujours rester entièrement immobile; ainsi en
regardant fixement un morceau circulaire de
soie rouge placé sur une feuille de papier blanc «
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5^54 Ues spectres oculaires. Sect. XL. x. 5,
on Toit un croissant lucide qui se balance sur
Tun ou l'autre côté du cercle rouge : parce que
les parties externes de la rétine tombant quel*
quefois sur le bord du morceau de soie du
centre et quelquefois sur le papier blanc ,
sont moins fatiguées par les rayons rou-
ges que la partie centrale d^ la rétine j
qui y est èonstamment exposée , et par con-^
séquent lorsqu'elles tombent sur les bords
de la soie rouge, elles les perçoivent plus
Tivement. Lorsqu'ensuite Fœil cammencc à se
fatiguer , on voit un spectre yert sous la forme
d'un croissant^ qui se balance d'un côté ou de
l'autre du cercle central^ parce que la mo-
bilité de l'œil fait quune partie de la rétine
fatiguée tombe' sur le papier bjanc , et parce
que la fatigue de l'œil augmentant , la par-
tie centrale de la soie parait plus pâle : alors
le bord sur lequel la partie non fati[guée de
îa rétine se porte , parait d'un rouge plus
foncé que la soie type ^ parce qu'elle est com-
parée à sa partie interne qui est pâle. Mr de
Buffbn , en faisant cette expérience , observa
que }e bord rouge de la soie était non seule-
ment plus coloré que la soie originale , mais
en se reculant un peu y elle lui parut oblongue
et enfin se diviser en deux ^ ce qui sans doute
provenait de ce qu'il l'observait soit en-deçà
ou au-delà du point d'intersection des deux
axes optiques. Ainsi, ^and on tient un^
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Sect. XL. X. 3. Des spectres oculaîres. t^B
plume à écrire deyant une chandelle éloignée
et qu'on regarde fixement la plume , oi» yoit
deux chandelles derrière la plume ; et fli Ton re»
garde attentivement la chandi&lle, on voit deux
plumes. Si la vue jiesl pas fixe quand on
regarde le soleïl, même en ne faisant usage
que d'un œil, on Toit plusieurs images du
, soleil , ou des signes lumineux lorsque l'œil
est fermé. Comme certaines parties de ces
images sont plus yives que d^autres , et que
plusieurs parties sont produites plus près du
centre de l'œil , ces dernières disparaissent
plutôt que les autres ; et ainsi le nombre et
la forme de ces spectres du soleil Tarient con-
tinuellement aussi long-temps quUls existent.
La cause du plus d'éclat de quelques-uns
consiste dans là mobilité del^œil , qui fait que
plusieurs parties de la rétine sont exposées
plus long-temps aux rayons du soleil. L'ex-
périence suivante prouve que certaines par-'
ties d'un spectre compliqué s'évanouissent et
reviennent avant d'autres parties* Dessinez
trois cercles concentriques ^ dont l'externe
ait un pouce et demi de diamètre , celui du
milieu un pouce et l'interne un demi-pouce;
colore^ les cercles externe et interne en bleu
et celui du milieu en jaune ^ comme dans la
fig^ 4- V 'dprès avoir fixé les yeux pendant une
minute sur le centre de ces cercles au grand
^opr ^ le spectre du cercle externe parait
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456 Des spectres oculaires. Sect. XL. x. 4»
d^abord dans Poeil fermé , puis celui du mi«
lieu et enfin celui du centre ; ensuite ce
dernier disparait et les autres suivent dans
un ordre inverse : si ou ajoute des cercles
concentriques d^un plus grand nombre de cou*
leurs , on obtient un beau spectre toujours
changeant^ comme dans le paragr. I. expér. 2.
Il paraîtrait donc de*là que le centre de Poeil
produit des rémissions plus promptes de
spectres , peut*ètre à cause de sa plus grande
sensibilité^ ou de ses exertions plus éner-
giques. Ces rémissions de spectres ont une
certaine analogie avec le tremblement des
mains et les palpitations du cœur chez les
personnes faibles ; et peut-être en mesurant
exactement la durée de l'exertion d'un mus-
cle ou d'un nerf, pourrait-on obtenir une
règle certaine pour juger de sa force.
4» J^ariaiions des spectres relatwement à Véclat ;
visibilité de la circulation du sang dans Vœil.
i . La lumière du midi ou celle du soir pro-
duit une différence dans les couleurs de cer*
tains spectres ; car à mesure que le soleil
descend , les rayons rouges , qui sont moins ré-
frangiblés par la convexité de Tatmospbère, se
présentent en grande quantité ; de^'là le spec*
tre des parties éclairées d'une fenêtre , vers
le soir x>u le watin de bonne-heure, est rouge ^
et devient bku uu peu plutôt ou un peu
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SecT* XL. X. 4* P^^ spectres oculaires^ 4^7
pins tard ^ et blanc au milieu du jour s il
Tarie aussi en raison de la couleur des nua^
ges ou du ciel qui sont en iace de cette
fenêtre.
3. Toutes ces expériences sont susceptibles
de se confondre si on les fait à tf op peu de dis-
tance les unes des autres , parce que le der**>
nier spectre se mêle avec les nouyeaux. Cette
circonstance est très -désagréable pour les
peintres qui sont obligés de fixer long-temps
les yeux sur une même couleur , et particu*
lièrement pour ceux dont les yeux « vu leur
débilité naturelle^ ne peuvent pas continuer
long-temps le même mode d^exertion. Voilà
pourquoi en faisant ces expériences les résul-
tats sont fort variés si les yeux , après s'être
fixés sur un objet quelconque ^ se portent sur
un autre y ne fût-ce que pour un seul instant ^
avant de les fermer pour voir le spectre ;
car la lumière qui vient de Pobjet , quon n a
Vu que rapidement dans le mouvement même
où on ferme les yeux , agit comme un stimu-
lus sur la rétine fatiguée , et empêche pen-»
dant quelque temps que le spectre attendu
ne paraisse, ou il mêle avec lui son propre
spectre ; ainsi quand les yeux sont (ermés «
on voit un fond obscur ou des couleurs
inattendues , pendant plusieurs instans avant
que le spectre désiré ne soit distiîictemenk
Tisibk,
Cigitized by
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458 Des spectres heulaires. Sect. XL. x. 4*
3« Le temps qui se passe à considérer un
objet dont on Tcut observer le spectre , fait
une grande différence dans son apparence ,
non seulement quant à, la vivacité , mais
encore quant à la couleur ; parce que le spec-
tre direct de Tobjet central ou de ceux
environnans , aussi-bien que le spectre inverse
de l'un et des autres , avec leurs diverses
combinaisons, ainsi qUe leur durée dans Toeil^
et leur rémissions et altérations dépendent
. du degré de fatigue auquel la rétine est
assujettie. Le chevalier d^Arcy a construit
une machine au moyen de laquelle un char*
bon ardent était mu circulairement dans
l'obscurité , et il trouva que quand un corps
lumineux fait une révolution en huit tierces «
il présente à Fœil un cercle complet de feu;
d'où il conclut que Pimpression reste sur
l'organe pendant environ un septième de
seconde. ( Mémoires de Tacadémie des scien-
ces, année 1765 )• Il faut néanmoins consi-^
dérer ceci comme la durée la plus courte de
ces spectres directs ; car dans l'œil fatigué les
spectres direct et inverse avec leurs inter-
missions , semblent durer plusieurs secondes
et paraissent très-variables en proportion des
circonstances de façigue ou d'énergie.
4^ 11 arrive quelquefois ^ quand Içs globes des
yeux ont été frottés rudement avec les doigts,
Çue Ton voit des étincelles brillantes ^i
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Sect. XL. X. 4i Des spectres oculaires. t^Z^
ont un moiiyement très-rapide dans le spéc*
tre auquel on fait attention. Ceci est analo*
^ue aux étincelles que produit un coup de
poing sur Tœil dans le pugilat , et ressemble
à la rougeur et à la chaleur qui parait sur
la peau après une friction , ce qui provient
probablement de Faccëlération du sang arté-
riel dans les vaisseaux vidés par la j^ression
qu^ils ont éprouvée. En s^abituant à obser-
ver ces légères sensations dans l'œil, il est
aisé de voir la circulation du sang dans
cet organe. Je l'ai souvent remarqué lorsque
j'ai vu que mes yeux étaient extrêmement
sensibles aux autres spectres. On peut voir
la circulation soit dans les deux yeux à Ift
fois , soit dans un çeul ; car comme une cer.
taine quantité de lumière est nécessaire pour
produire ce phénomène curieux , si on ap-
proche une mafin plus que l'autre' des pau*
pières , la circulation ne se^ voit plus dans
cet œil pendant quelque temps. Afin de
mieux observer la circulation , il est quelque-
fois nécessaire de se frotter les yeux aveo
une certaine force après les avoir fermés y
^t de retenir* son haleine autant qu'on peut^
ce qui ^ en ï^ccumulant plus de sang dans les
yeux , facilite l'expérience ; mais en général
on peut la voir distinctement après avoir
examiné d^autres spectres en ayant le dos
%owpié au jouir ^ jusqu*à cç qvu^ les yçux soient
Digitized by
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44^ •Z'^^ ^p^ctres oculaires. Sect. XL. x. 5.
fatiguée ; puis ayant couvert les paupières
fermées pendant une demî-^minute jusqu^à. ce
que le spectre qu^on observait soit évanoui ;
tournez-vous vers le jour et retirez les
mains de dessus les paupières ^ ensuite re-
couvrez-les encore un peu, et la circula-
tion deviendra très-distincte. On voit en géné«-
ral que les courans du sang s'unissent , ce
qui prouve que cette circulation est veineuse »
et doit être attribuée je crois , à la plus
grande opacité de la couleur du sang dans
ces vaisseaux; t%T cette circulation veineuse
est aussi beaucoup plus aisément apperçue
au microscope.^ dans la queue d^un têtard.
5. f^ariation des spectres relatwement à Vap^
parence et au volume } ai^ec une nouçèUe
manière de grossir les objets.
I. Nous avons observé plus haut , que »
quand les deux couleurs vues ensemble sont
opposées Pune à l'autre comme le jaune et le
bleu , le rouge et le v«rt^ etc, conformément
à la table des réflexions et des transmissions
de la lumière dans . le traité d^optiquq de
Sir Isaac Newton , liv. 2. fig. 3. , les spectres
de ces couleurs sont les plus brillans de tous
et les mieux définis « parce quUls sont com-
posés du jspectre inverse dVne couleur et
du spectre direct de Tautre. De4à» dans les
livras imprimés en petits caractères 9 ov. àênt
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SECir. XL. X. 5. Des speâtres oculaires. 44^
les petites graduations du thermomètre ou
des cadrans , que Ton doit Toir d^une cer-
taine distance , si les lettres ou chiffi*es sont
colorés en orange et le fond en bleu indigo j
ou si les lettres sont rouges et le fond vert ^
ou enfin si on fait usage pour les lettres de*
toute autre couleur lucide, dont le spectre
soit analogue à la couleur du fond, ces let-«
très seront bien plus visibles et moins con-
fuses^ que si elles étaient noires ou blanches:
parce que le spectre de la lettre étant de la
même couleur que le fond sur lequel on la
Toit , la mobilité de Toeil en j' regardant
long'temps ne produira point des lignes co-
lorées sur les bords de la lettre, ce qui est
la cause principale de la confusion. La beauté
des couleurs qui sont Toisines lune de Tautre ^
et dont les spectres sont réciproquement
semblables à chaque couleur , provient de
la plus grande facilité que l'œil éprouve à
les apercevoir distinctement , et il est proba-
ble que dans Porgane de Pouïe, une circon*
stance semblable peut être la cause du plai-
sir que nous procure la mélodie. Sir Isaàc
NevFton observe que Tor et Tindigo' sont
agréables à voir ensemble , et il croit qu'il
peut y avoir quelqu'analogie entre la sensa*
tion de la . lumière et celle des sons. ( Opti-
que , qu. 14. )
Quand on regarde le spectre d'objets bril*
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443 toes spectres oculaires. Sect. XL. x. 5>
lans ^ tel que celui d^une aire de soid
rouge d'un demi-pouce de diamètre sur du
papier blanc , il est aisé de le grossir jusqu aa
décuple de son Tolume naturel : car, si lors-
que le spectre est formé ^ on continue à tenir
les yeux fixés sur la soie , et qu ou Téloigne
ensuite de quelques pouces « on verra un cer-
cle vert autour de la soie rouge^ parce que
Tangle maintenant soustendu par la^ soie
est plus petit que lorsque le spectre a
été formée mais celui du spectre reste le
même ^ et Timagination place Pun et l'au-
tre à la même distance. Ain^i quand on re-.
garde un spectre sur une feuille de papier
blanc , si on approche l'œil du papier , on
peut le réduire à un point ; et si on éloigne
le papier de Fœil , le spectre paraîtra aggrandi
en proportion dfe îa distance.
Je fus agréablement surpris et amusé pai*^
Texpérience suivante. Je color&i en jaune ua
morceau de papier de quatre pouces environ
en carré, et avec de l'encre bleue j'écrivis
au milieu le mot BAInKS en majuscules ,
comme dans la fig. 5. , et tournant le dos au
soleil je fixai mes yeux pendant une minute sur
le centre de la lettre N , placée dans le milieu
du mot; fermant ensuite les yeux et les cou*
vrant un peu de la main^ je vis distincte-
ment le mot écrit eii lettres jaunes sur un
fo^id bleu; puis ouvrant les yeux et regar-
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Tom IL p. 44t.
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Sëct. XL- X. 5. Des spectres oculaires, 44^
daht une muraille de. couleur jaunâtre à vingt
pieds de distance , le mot BAKKlS a§grandi
me parut écrit sur le mur en caractères
d'or.
6. Conclusion.
Le savant Mr de Sauvages , a observé
(Nosol. method. cl. viii. ord. i.) que Fou
pourrait voir les pulsations de Fartère opti-
que en regardant attentivement une muraille
blanche bien éclairée. On voit en effet une es-
pèce de réseau plus obscur que le reste de la
muraille, qui parait et disparaît alternative-
^tnentà chaque pulsation. II. attribue avec rai-
son ce changement de couleur de la muraille à
la compression de la rétine par la diastole de
Tartère. Les diverses couleurs produites dans
l'œil par sa compression avec le doigt , ou
par un coup sur cet organe , ainsi que l'a
observé Sir Isaac Newton , paraissent provenir
aussi de la pression inégale sur différentes
partie de la rétine. Or, puisque ce savant
physicien a démontré , que toutes les diffé-
rentes couleurs sont réfléchies ou transmi-
ses par les lames d'une bulle de savon ou
d'air ^ selon le degré de leur épaisseur ou de
leur ténuité , n'est -il pas probable que Teffet
de l'activité de la rétine peut être d'opérer
des changemens dans son épaisseur ou sa
ténuité y de manière à la rendre plus propre
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444 ^^^ speùtfTS oeutaùres. Sect* XL. x. 5*
à refléter ou transmettre les couleurs qui là
stimulent et la mettent en action? Ne peut«
il point eiister pour cet effet dans la rétine
des fibres musculaires moins déliées que
celles des muscles loco-moteurs des animal-
cules microscopiques ? Ces actions muscu-
laires de la rétine ne peuvent-elles pas con^
Stituer la sensation de la lumière et des
couleurs ^ et leurs répétitions Yolontâires
pendant Tabsence de Pobjet ne constituent-
elles pas la faculté de nous les rappeler ?
Enfin « les lois de la sensation de la lumière,
que nous Tenons de considérer, ne seraient'
elles pas applicables à tous nos autres sens,
et ne pourraient*elles pas contribuer beau*
coup à éclaircir plusieurs phénomènes des
corps animaux dans Pétat de santé et dans
celui de maladie ; et rendre ainsi ces rc
cherches dignes de l'attention du médecin,
du métaphysicien, et du physicien?
1' Novembre lySS.
Dam y Liber! Astra petis voliuns trepidanubus aliâ^
Irruis immemori , par?ala guua^ mari.
Me quoque^ me corrente rotâ revolubilis aecas
Yolverii in teaebras » * i > Liber, ipse sequor«
Fin de la première partie.
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INDEX
Des Sections de la première partie.
A.
A.
^BSORBANS» voyez sect. xxii. a. xxix. i.
- Ils communiquent avec la verne-porte, XXVII.' d.
Ils regorgent leurs fluides, xxix. 2.
leur valvules, xxix. 2.
Absorption des solide», xxxiii. 3 i. xxxviit.
- - - - des fluides dans Tanasarque., xxxv. 1. 3.
.... dans le bain chaud, xxix. 1. 3.
Accès de fièvre, xxii. 7. i. xxxit. 3. 4. xxxii. 9. ^
leurs périodes comment elles sont produites,
xii. 2. 3. xxxii. 3. 4.
'leur traitement par le kina , xxii. 3, 4.
Accès de froid (P) produit la fièvre , xxxii. 3. 2.
de la fièvre, xxxii. 4. xXxii. 9. XVII..3. 3.
Accès de chaud (une conséquence de 1') xxxii. 9. 3,
Accumulation de puissance sensoriale, iv. 2. xii. 5. a.
Actions de Tinsiincc (définition des) xvi. i.
Action d'avaler, xxv. i. xxvi. 4.
Activité trop^ grande du système ( traitement de V ) xii. 6.
- - - trop petite (traitement de T) xii. 7.
Air; sentiment de Tair frais, xiv. 8.
- «• il empire les ulcères, xxviii. 2.
- - injecté dans les veine??, xxxii. 5.
Air froid (utilité de T) dans les fièvres, xxxii. 3. 3.
Alcool; ses effets délétères , xxx. 3.
Alaitement des enfans ( sensation produire par !*) xtv. 8.
Alimen? (dégoût pour les) tirés du rèçne animal, xxxvill. X»
Allitérations; pourquoi elles sont agréables, xxii. 2.
Aloès en petites do^es, xiî. 3. i.
Américains, (les naturels ) fiont indotens, xxxi. 2.
ils ont le> épaules étroites, xxxi. l.
Amour animal , xiv. 8. x^i. 5.
- - - sentimental, son origine, xvi. 6,
Analogie intui^ve, xvn. 3. 7.
Tome IL' 59
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44^ IndeXé
AniroalcQies, ou animaux microscopiques, xxxvn. 2. ^»
Animaux» ils éonc moins sujets à la manie, xxxiii. i.
- • • - ils sont moins sujets à la contagion, xxxiii. i.
.... ils soùt plus faciles à conserver qu'à reproduire, XXXVIII. 4.
. - - - comment on les enseigne, xxii. 3. 2-
.... leur ressemblance les uns aux autres , xxxix. 4. 8.
^ - - • les changemens qu*ils subissent après leur naissance ,
xxxiXf 4. 8.
• • - - lescbang(m.qu*ilssubissentavantlanaissance,xxxix.4.8.
. . « . pourquoi ils sont moins sajea aux maladies conta-
gieuses, XXXIII. I. 5.
- - • • pourquoi ils sont moins sujeu an délire et à la ma*
nie, XXXIII. i. 5.
Antipathie x. a. a. dormeurs, xxi. 2. 2«
Aphtes, xxviii.
Apoplexie, xxxiv. i. 7.
Appétence animale, xxxix. 4. 7.
Appétits, XI. 2. 2. XIV. 8.
Architecture, xii. 3. 3. xvi. 10.
Asperges, leur odeur dans Torine, xxix.
Association, (définition de T). 11. 2. 11. iv. 7. v. 2.
• - - • Ç\ts mouvemens par) sont plus forts que ceux par
irritation, xxiv. 2. 8.
• - - - des mouvemens , elle est formée avant la naissance , XI. 3.
• • • • des mouvemens avec des monvem^ns irritatifs , xxiv. 8.
• - • • des mouvemens avec des mouvemens rétrogrades,
XX V. 7. XXV. 10. XXV. 15.
- . - > des mouvemens ( maladies produites par 1*) xxxv.
Asthme, XVIII. 15.
Atrophie, xxviii. i«
Attention, (langa(te de 1*) xvl. 8. 6.
Aversion, (origine de T) xi> 2. 3.
Avçrtement par la peur, xxxix. 6. 5.
B.
Bain chaud, xxix. 4. 5.
- - - froid, pourquoi il fortifie, xxxii. 3. 2.
dans les hémorraghies pulmonaires, xxvii.
. . ^ - • (difficulté de respirer dans le) xxxii. 3. 2.
Balançoire, pourquoi elle est agréable, xxi. 3.
Bandage (le) favorise Tabsorption, xxxiii. 3. ta.
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Index. , 44l
Baccemeiic du son des cloches > xx. 7.
Beauté (sencimeoc de It ) commem produit, xvi. 6. xxii. s*
Beaux arts, xxii. s.
Bégayement, sa définition, xvii. i. 10 xvii. 3. 10.
Bile (regorgement de la) dans le sang, xxiv. 2. 7.
. - ( vomissement de ) xxx. 3.
Brutes, elles diffèrent de l'homme; en quoi, xi* 9* 3* xvi. !/•
- . - voyez animaux.
Bttxton (bain de) xii. s. i. xxxii. 3. 3.
c.
Calculs biliaires, xix. 3. xxv. 17.
Canaux biliaires, xxx.
Capillaires (les vaisseaux^ sont des glandes, xxvi. i.
Catalepsie, xxxiv. i. 5.
Caténation des monvemens, (définition de la) 11. a. iv. 7,
.... (cause de la) xvii. 1. 3.
.... décrite , xvii.
- - - - ellecontinuequelque temps après sa production* XVII. t. 3^.
- - - - volontaire désunie pendant le sommeil, xvii. i. a.
xvn. 3, 13.
Catarrhe par le froid de ^ peau, xxxv. 1. 3. xxxv. a. 3.
- - - causé par un bonnet de nuit trop léger, xviu, 15,
Caihartiques externes , Jeur opération, xxix. 7. 6.
Causation animale, définition, 11. a. iv. 7.
Cause des causes, xxxrx. 4. 8.
- - - inertes et efficientes , xxxix. la. a.
• - - active et passive, xxxix. la. 3.
- - - prochaine et éloignée, xxxix. la. 4.
Cellules aériennes des jpoumons , xxviii. a.
Céphalalgie, xxxv. a^ i.
Cercle diurne des actions, xxv. 4.
Chaleur, (sentiment de la ) xiv. 6. xxxii. 3. t.
----- produite par les glandes , xxxn. 3.
• - - - interne et externe, xxxn. 3. 1.
- - - - répandue dans l'atmosphère, xxxii. 3. l. .
' - - - elle augmente pendant le sommeil , xviii. 15.
Chambre obscure, pourquoi nous y voyons bien, xii. a. i.
Charlatans leurs annonces causent beaucoup de mal. Préface.
Chatouiller, (pourquoi les enfans eux-mêmes ne peuvent pas se)
xvii. 3. 5*
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'448 Index. '
Chacouillement , kiv. 9.
Cheveux ec ongles, xxxix. 3. 2.
- - - - (couleur des) xxxix 5. i,
Ch>cn euragé. (morsure d*un) xxiî. 3. 3.
Choléra niorbu^, (description d'un cas de) xxv. 13.
Ch^le, xxxix> a.
Circulation visible dans Toeil » XL. 10. 4.
CoDcupî>cence, xiv. 8. xvi. 5,
Contagion, xii. 3. 6. xix. 9. xxxiiî. a. 6. et 8.' xxii. 3. 3.
- - • - (1» ) n'entre point dans le sang » xxxi|i. a. 10. xxii. 3. 3.
Contraction et arrractitn , iv. 5.
- - * - (la) produit la sensation, iv. 5. Xli. I. 6.
- - - - elle continue pendant quelque temps, xii. i. 5-
- . . . elle a lieu alternativement avec le relicbement , xii. i . 3.
Conviction intime (consciousness ) xv. 3. 4.
------- dans les rêves, xviii. 13.
Convulsions, xvii. i. 8. xxxiv. i. i. et 4. m. 5. 8. ^
..... de quelques muscles particuliers, xvii. i. 8.
---.-( périodes de la ) xxxvi. 3.9.
Coryza. Voyez Catarrhe,
Coucou, xvi. 13-5.
Couleurs des animanx, (la cause efficiente de$ ) xxxix. 5. i.
.... de leurs œufs par Timagination de la femelle , xxxix. 5. i.
- - • - de la cboroïde de Toeil, xxxix.*5. i.
- - - - des nids des oiseaux, xvi. 13.
Crampe, xviii. 15. xxiv. 1. 7.
Cïh Çles) dans la douleur, xxxiv. i. a.
Critiques (jours) produits par la lunaison, xxxvi. 4.
D.
DÊBiLiTé de puissance sensoriate et de stimulus, xii. a. i.
directe et indirecte du DrBrown, xn. a. i.
xxxii 3. 2
( îéfiniiibn de la ) xii. i. 3. xii. a. i. xxxii. 3. a.
•. ^. . - - (cure de la) xii 7. 8. v
. - - - produite par des boissons spiritueuses , (cure de la)
xu. 7. 8.
dans les fièvres, (cure de la) xxi. 7. 8.
D<5fiit1ance , ^11 7. I.
Définition d) puissances sensoriales , v. ^.
pégoûc de nourriture animale » xxviii. I»
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Index. 449
DéUbéntioa ( qQ*est* ce que c^est que la ) xxxiv. t.
Délire (deux espèces de) xxxiii. i. 4» xxxiv. a. 2.
- - - (cas de) m. 5. 8.
- * - empêché ptr les rêves» xviii. ft.
Démangeaison, xiv. 9.
Dents gâtées, elles causent des maax de tête, xxxv. d. f.
Désir, (origine du) xi. 2. 3.
Diabètes expliqué, xxix. 4.
- - • avec urine sanguinolente, xxvii. a,
- - - pendant la nuit, xviii. 15.
Diarrhée, xxix. 4.
Difficulté de parler, xvii. l. 10. xvii. 2. 10.
Digestion, xxxiii. i. xxxvii.
• - - • fonifiée par Témétique, xxxv. i. 3.
• - • - elle se fait mieux aux heures régulières (pourquoi)
XXXVI. a. I.
Digitale, son utilité dans Thydropisie, xxix. 5. a*
- - - prise en trop grande dose, xxv. 17.
Distention, elle agit comme un stimulant, xxxii. 4.
- - - - Voyez extension, ^
Distinguer, (Pactionde) xv. 3.
Douleur par excès ou défaut de mouvement, ly. 5. xii. 5. j.
xxxiv. I. x^xv. 2. I.
. .' - (la) n'est point sentie pendant Texertion, xxxiv. i. 2.
- - • produite par une grande contraction des fibres, xii. 1. d«
* paraccumulationdepuissancesensortale,xii«5.3«
XXIII. 3- I*
• - - - . - par la lumière, la pression, la chaleur, les caos*
tiques, xiv. 9.
- - - dans Tépilepsie, xxxv. 2. i.
- - - éloignée de sa cause , xxiv. 8.
- - - causée par une pierre diins la veasie , xxxv. 2. |«
- • - de tête, xxxv. 2. 1.
- - - dans la tête et dans le dos par défaut de chaleur, xxxii. 3*
- - - par une pierre dans la vésicule du fiel, xxxv. 2. i.xxv. 17 •
• - - de Testomac dans la goutte, xxv. 17.
- - ' de Tépaule dans Thépatite, xxxv. 2. 4.
• - - elle produit la volition, iv. 6.
Doute , XV. 3.
Pyspna:a dans le biûn froid ^^ p^M* 3* ^.
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iSo 2ndex.
E.
Electricité» xii. i. xiv. 9.
(jauoisse guérie pitr) »x. a.
• mimale, xiv. 5.
Embryên produit par le mâle, xxxix. a.
. - • - il consiste en une fibre vivante , xxxix. 4.
' - - - Il absorbe la nourriture et reçoit l'oxygène, xxxix. i.
- - - - ses actions et sensations» xvi. a,
Eniétique, voyez Fomissemcnt,
Emotions» xi. 2. 2.
Enfant chevauchant sur un bâton, xxxiv. a. 6.
- - - jette avant de naître» xvi. 4.
Ennui ou lœdium vit*, xxxiv. a. 3. xxxin. i. i. xxxu. é.
Epsules larges» xxxi. i. xxxix. 7. 6.
Epilepsie expliquée» xxxiv. i. 4. xxvii. t.
• - - - pendant le sommeil Ccaused'accèider)xviii.i4.eti5.
Equinoxe, (lunaison de) xxxu. 6.
Espace , xiv. 2. 2.
Esprit d'animation » voyez Puissance sensoriaU,
il cause la contraction fibreuse» iv. 2. 2. f.
XIT. t. 4.
possède la solîdité » la figure et autres proprié-
tés de la matière, xiv. 2. 3.
Esprits et anges ou êtres immatériels, xiv. i. xiv. 2. 4.
Estomac et intestins , xxv.
ilîsonr intervertis par un grand stimulus, xxv. tf;
leurs actions sont diminuées dans le vomis*
sèment» xxxv. i. 3.
Estomac (un coup porté sur 1') cause la mort » xxv. 17.
Etonnement» xix. i. xxxiv. 3.
(1') est une maladie épileptique, xix. 9.
Etres immatériels, xiv. i. xiv. 2. 4.
Exci|>bilité , elle varie constamment, xii, i. 7.
«ï>« est synonyme à la quantité de puissance senso»
riale, xii. i. 7.
Exercice, son utilité, xxxu. 5. 3.
Exenion de la puissance sensoriale (définition de V) Xll. ». |«
Existence dans Tespice, xiv. 2. 5.
Extension, (seniimcmdt 1') xiv. 7.
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Index. , 4^1
F.
Face (îo^gcn' ^^ ^*) ■P''*' ^^ repas, xxxv. i. i.
- . . pourquoi elle e&td*abordafiectée de la petite-vérole, XXXV. II. '
- - - ( robgeur à la ) par inflammatioo du foie , xxxv. 2. &. ^
Faiblesse, xxxii. 3* 2*
. - - - (définition de la) xii. i. 3. xii. a. i. xxxii. 3. 2.
... - (cure deJa) xii. 7. 8.
• - - - directe et indirecte du Dr Brown, xii. 3. i.
• - . • de puissance sensoriale et de stimulus, xii. a. !•
- . * - ( cure de la ) produite par des boissons alcoolisées,
XII. 7. 8.
.... sa cure dans les fièvres, xii. 7. 8.
«... ou défiaillanee , xii. 5. i. xii. 7. l.
Faim (sentiment de la) xiv. 8.
Fibres , voyez Muscles.
- - • leur mobilité» xii. l. 7. x^l. i. l.
- . - (contraction des) vi. xii. f. i.
- - - division de leurs mouremens en quatre classes, vi.
- - - leurs mou vemens distingués des mou vemens&en5oriaux,v. 3^ ^
Fièvre (accès de) xii. 7. i. xxxii. 3. 4. xxxii. 9.
•« - - son traitement par le kina, xxxii. 3. 4. xii. 3. 4.
- - - irritative, xxxii. i.
• ' ' intermittente, xxxii. i. xxxii. 3.
. - - sensitive, XXX III. I. elle est de deux espèces, XXXI II. 1.3.
Fièvres, elles ne sont pas un effort de la nature pour se soula-
ger, XXXII. 10.
• - - (paroxysme des) xii. 7. i. xit. 2. 3* xn. 3. 5.
. - - pourquoi Tune n*est pas intermittente comme Tantre» .
XXXVI.^1.
• ^- - leur accès de froid, xxxii. 4. xxxii. 9. xvii. 3. 3.
. - - leurs périodes, xxxvi, 3.
- - - elles observent des périodes solaires ou lunaires, XXX II. (S.
- - - (source des symptômes des) xxxii. i.
- - • (prostration des forces dans les)xii. 4. i. xxxii. 3. 3.
- - - leur cure, xii. i. i. '
- - - guérie par Taugmentation de la volition, xii. 2. 4.
• - - (quantité nécessaire de stimulus dans les) xii. 7. 8.
Figure, xiv. 2. 2. m. i.
Fluides (absorption des) dans Tanasarque, xxxv. i. 3*
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45^ Indexa
Foetus^ voyez Embryon^ xvi. a. zxxix. f*
Foie, (paralysie da) xxxiv. a. 6.
- - - (grand) d'oies , xxx. i. 6.
Folie agréable, xxxiv. 2. 6.
•. - - XXXIV. 2. 1. XI] 2, I.
Foux, (forces prodigieuse des) xii. a. l,
Frissonnement, causé par le froid, xxxiv. i. i. et s.
Frissons après le repas, xxi. 3. xxxv. i. i.
Froid à la tête, xii. 7. 5.
- - - il est sensible aux dents, xxxii. 3. i. xiv. 6.
- • - aux pieds , il produit le coryza, xxxv. a. 3. xxxv. i«
^ - - (le) n*est pas uo stimulant, xxxiuio.
Catbaux à fièvres, xxxii. 7. xxxii. ^.
Génération, xxxiii. 1. xxxix.
Glandes, xii. i. Conglobées, xxii. a.
- - • - elles ont leur snmulus particulier, xi. i.
- - - - elles ont leurs sentiment, xiv. 9. xzxix. 6.
• - - - elles intervertissent leurs mouvemens , xxv. 7.
• - - - elles augmentent leur mouvemens , xxv. 7.
Goutte par inflammation du foie, xxxv. a. a. xviii. 15. xxiv. a. S»
- • - dans re»tomac, xxiv. 3. 8. xxv. 17.
- - - pourquoi elle revient après les évacuations, xxxii. 4.
• - - causée par les boissons spiritueuses seules, xxi. lo.
- - • (périodes de la) xxxvi. 3. 6.
Goût, (sens du) xiv 5.
Grincement des dents dans la douleur, xxxiv. i. 3.
Gyration sur un pied, xx. 5. et 6.
H.
Habitude, ( définition de T ) 11. a. iv. 7.
Harmonie, xxii. a.
Hépatite, (cause de T) xxxv. a. 3.
Hémorrhagie, (périodes de T,) xxxvi 3. a.
- • - - - par paralysie des veines, xxvil» i. et a.
Hermaphrodites (in«eetes) xxxix. 5.
Herpès, xxviii.
- - - par inflammation des reins, xxxv. 2. a. i
Hilarité produite par une fièvre diurne, xxxvi. 3* <•
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lndex\ / 45J
Homme, commeoc 11 est cUsdngné desl>rotes, zu n. 3. xvi. 17-
Huile appliquée extérieuremeot daos le diab^(^« xxix. 4.
Hydropisies expliquées^ xxix. 5. i.
guéries par la folie, z^ziv. ft. 7.
- - . - -.(traitemem des J x^i;;. 5. a,
Hydropbobie, xxii. 3. 3.
tiypocondracismei zxxiii. i. i. xxxiv» ft. 3.
I.
toÉALB (préfence) xv. i. 7. .
Idées de comparaison , xv. 3.
- - - ( définition des ) 11. vi. a. 7.
- - - elles sont des moovemens des organes du s«ndmeqc, tti. 4.
xvin. 5, 10 et 6. ,
- - . elles sont analogues aux mouvemens mifsculaires; ni. 5»
- • - elles continuent quelque temps i» xx« 6.
- - - (on ne peut pas inventer de nouvelles) m. 6. u ^^ .
* - - abstraites , xu. 6. 4. xv. 5.
- - - ( séries Vç.ph^rçntcs d') xviii. i6é
* - - elles périssent «vec les organes ilu ^entlpieiit , ^11. 4. 4*
* - - elles deviennent douloureuse^ par rinflammation de
Torgane, yi. 5. $
- - - irritatives, vir 1. 4. et 3 4. xy. f>.,ji[x. 7.
*- - de ressemblance, de contiguité,jde^3a»^»tjoo.,vui. 3- a-x.^. 3.
- . - elles resscmbleai k la figure ,et aux autres propriétés^ des
corps, -^iv. 2. a. . .
* - • reçues en familles, xv. i.
* - - (les) du même sens se combinent plus facilement, xv. i. i.
de réflexion, XV. I, 6. il. la, ;^ ^; , . r
- - - sensitives, xv. a. a. . , ..
- - - volontaires, xv. a. 3, - . .. ,. i
- - - volonuires, manière de les reconnaître, xf. a. 3. ipuuv. i^
Identité, xv. 3. 5. xviu. 13.
Imagination, vui. i. a. xv. i.- 7. xv. a a.
- - -,- - (T) du mâle forme le sexe, flc^ix. .6.
Imitation, ( origine de P; xii. 3. 3. xxxix. s- »«"• 3« xvi. 7.
Infection, voyez Contagion,
Inflammation , xn. % 3. xxxiii. a. a.
* • - - - ( il y a upe grande exertion vasc|i1i(|re dans V ) xii. a. u
* - - - • non par douleur, mais par 4^fau( de stimulus^
zxxiii. a. s.
Tome IL ^ 3o ~
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454 IhdeA^
nflimmtdofki dM ptnles qai éHitem insensibles, xit. S. f.
- - • - elle est souvent éloignée de sa canse, xziv. ff.
. - - • elle observe des jours solaires, xxxii. 6.
.... de rœil, XXXIII. j. i.
- n • • (T) des intestins esc prévenue pac^lenr action conti*
nuelle pendant le sommeil, 3tviH. d.
noculation par le moyen du sang, xxxiii. a. lo.
nsectes, leur intelligence, xvi. 15. et 16.
- - • trouvés dans la réte des veaux, xxxix. 1.
- - - (classes d') xxxix. 4. Ô.
- - -hermaphrodites, xxxix. 5^
ntelligence des animaux, xiv. 'i.
Intestins, 3txv. ^. '
Atuitive, (analogie) xvii. 3. 7.
nve'ncloa, xv. 3. 3- *
rritabilité, augmenta pendant îé sommeil, xviïi. l^.
Vresse, xxfi.
- soulagée par la douleur; pourquoi, iitt. 3.
- produite par des alimens, après la fatigue, xxt. fl. '
• (la conrention de fesprit diminue T) :txi. 9.
' « (maladies pfeiduitea par 1') xxi. 10.
vrogne » il ne revient à lui que vefs la même heure da )our
suivant, xwî. i. 1;^. ^ ' .
^ : — il délire et chancelle , xii. 4. r.
- - - il voit les objets doubles ; t>oif rquoi , xxr. 7.
- - - il devient délirant endormi et stupide , xxi, 5*
..••'. • ■. J- •
AUNissB par paralysie du foie, xirt. a.
.... guérie par Télectricité , xxx. 2.
Jours critiques produits par la lunaison, xxxvi. 4.
Jugement, xv. 3. ^ '
L.
Lacrymal, ^ sac) XVI. 8. XXIV. s. 7. •
Lactés, (paralysie des vaisseaux) xxviii. Kfoyez dbiorbans.
Langage naturel, son origine, xv!. 7. et 8.
. . . . ( description des diverses passions du ) xvi. 8.
- - - - artificiel de* diflférens animaux, xvi. 9.
. - - • (théorie du) xxxix. 8. 3.
Laper ( action de ) dans les jeunes chiena , tyi. 4*
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Jndem^ 455
• - • par la douleur, xvi. 8. 2.
• - • par le plaisir, zvi. 8« 5*
• - - par le stimulas du conduit natal» xvi« 8. xxiv. 4.
- - - par la volitioat X>iv. 6.
Libre arbitre , xv. 3. 7.
Liqueur de ranmios, xvi. s. xxxviii. 3. xxxix. i. i,
- - - elle est nourrissatîte, xxxviii. 3.
----*.-- gél^c, xxxviii. 3.
Lumière, elle ii*a pas de force impulsive, m. i«
Lunaires, CP^"odc«) elles influeoçent les maladies , xxxil. 6.
Lune, XXXII. 6.
Lymphatiques (paralysie des.vaiaaeaqt), xxviii.
■ M. ■
MaGNÉTISMB, XII. I. I.
Mal de mer, xx. 4.
est arrêté par rattentioo , xx. 5.
Maladies héréditaires, xxxix. 7. 6.
Mâles (les animaux) ont des mamelles, xxxix. 4, 8«
Mamelles, dans les hommes, xiv. 8,
Manie, xxxiv. ft. i. xii. a. i.
Marcher , ( comment on apprend ï ) xvi. 3.
Matériel, (monde) xiv. i. 2. 5. xviii, 7.
Matière , ( pénétrabilité 4^ la ) xiv. ft. 5.
Membranes , xxvi. fiu
Mémoire, (définition de la) 11. a. 10. xv. i. 7. xv. 3.
Menstruation ( la ) suit les périodes lunaires , x^ii/ 6.
Migraine, xxxv. a. i.
Monde, (gfnéradon du) xxix. 4. 8.
Monstres , xxxiv. 4. 4. et 5. a.
acéphales, xxxviii. 3u
oulei
Mordre (action de) dans la douleur, xxxiv. 4. 3.
Morsure des animaux enragés, xxxiv. i. 3.
Mortification, xxxiii. 3- 3*
Mots , sont de trois espèces , xv* 3. 4.
Mouvement ( le ) est cause ou effet , i. xiv. 2, ^.
primaire çt secondaire, i.
» . . . . animal, i. 3. i.
volontaire, ix. xxxiv. l.
T - • ' ' (ppnclMinç au) »«• u
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ÎÇ56. Index. *
BAoovement, comment il continue encore qoeH^be temps après st
production, zvii. i. 3.
V . - . • (définition du } comme éttnt nne variKion de
fiiniîe,' ifi. I.' xir. i. d. xxjtix. 7.
Monvemens sensitifs, viii. xzxiii. 2. xxxir. r.
. . . ^ • associés t X.
... - * vibratoires , éprouvés aprèa avoir navfgné , xx. 5. xx. 10.
• . - - • rétrogrades» XI r. 55 xxv. 6. xxix. n.
..... rétrogrades de l*eitomtc, xxv. 6.
..... rétrogrades de la peau, xxv. 9.
- . . . - rétrogrades des fluides 9 (les) comdient se distinguent,
XXIX. 8.
..... rétrogrades , ( les ) comment sont causés , xxix. a. 5.
* - - • • sensoriaux, distingués des mouvemens fibreux, v. 3.
* . . . - sensuels, distingués des mouvemens musculaires, II. 7.
Mucus, (expérience sur le) xxvi. i.
• • - ( sécrétion du ) xxvl a.
Mulets, XXXIX. 4. 5. et 6- xxxix. 5. a.
Mu^cs vohtantes, XL a.
Muscles (les) constituent un organe du sentiment, xtv. 7. 11. s*
.... sont stimulés par Textenston, xi. 1. xiv. 7.
- - - - se contractent par Tesprit d'animation, xii. i. i. et 3.
Musical (temps) pourquoi il est agréable, xii» 3. 3.
Musique, xvi. IQ. xxii. a.
N.
Nausées, xxv. <^.
Nerfs du cerveau, lu a. 3*
- - - ( le« extrémités des) forment le système entier, xxxvn. 3.
- - - (les) ne changent point avec Page, xxxvii. 4.
Nerveuses, (définition des douleurs) xxxiv. I. i.
Ni48 d'oiseaux , XVI. 13.'
Nombres , ( définition des ) xxv. a. a.
Nourriture pour Tembryon, xxxix. 5. a.
Nutrition due au stimulus, xxxvii. 3.
- - - • par élection animale, xxxvii. 3.
.... quand les fibres sont allongées, xxxvn. 3.
- - - - elle ressemble à l'inflammation, xxxvii. 3.
o.
Objets, nouvelle méthode de les grossir , xl. 10^ ^.
c r * - (les)regard4speiulaationg-temps8*ifiaiblissent,iii.3.a.
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Indes* 4^7
Odoocalgie, xvi. lo. m. 4. 3. xxii. 3. 3.
Ocforat, XIV. 5. xxi. 5»
Œah des grenomlles, des poissofis, de» oisetax* xxxix. s*
... d*^eaux , pourquoi ils ont dés caches • xxxix. 5.
- - - avec deux jaunes, xxxix. 4« 4*
Oiseaux de pas5ige^ xvi. la.
- - - leurs nid», xvi. 13.
- - - la couleur de leurs œufs, xxxix. 5. i.
Ongles et cheveux, xxxix. 3. 3.
Opium (l*) est un stimufant, xxxii. s. 2.
- * ' ( r ) 4ûnné après les évacuations favorise Tabsorptlon •
XXXIII. ft. 10.
- - - (T) administré en doses augmentées, xii. 3. !•
OreiUe , ( une bonne ) xvi 10.
- • - (battemens dtns V) xx. 7»
Orgaiies du sentiment, 11. a. 5.
- - - (les) détruits cessent de produire des idées, m. 4. 4.
Organiques r particules) de Bufibn, xxxvir. 3. xxxix. 3. 3.
Onk , ( de r ) xiv. 4.
poïess des poissons, xxxviii. a. «
Oxygénation du sang, xxxviii.
P.
Palbur, dans Taccès de froid de k fièvre, xxxii. 3. &•
Paralysie, causée par une grande exertion , xii. 4. 6.
- - • - causée par défaut d*excrtion« xii. 5. 6»
.... des vaisseanx lactés, xxviti.
• . . . dn foie, XXX. 4.
.... du bras droite pourquoi, xxxiv. i. 7."
• • - - des veines; xxvii. a*
Paralysies expliquées, xxxiv. 1. 7.
Paralyciqfues ( les membres) s*étendent par irritation, vu* l. 3.
.... - (les) remuentbeancouple membre non affecté, XI 1.5. 1.
Particules ( les ) de matière ne sont point en contact , xii. i. i.
- - • - organiqdes de BttâRni, xxxvii. 3. xxxix. 3. 3.
Passion iliaque , xxv. 15. ^
Passions, xi. n. a. xvi. i.
Perception, sa définition, xv. 3. i. 11. n. 8.
Pêtukn (croûtes sur la) xxvi. i.
- - - (couleur de la) ses causes, xxxvi. m.
Périodes des fièvres» ( comment se forment. les) xxxii. 3. 4.
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458 lnde3f.
Périodes des maladies, xxzvi.
.... des actions animales naturenes et des acdooi aoimilet
morbides, xjcxvi. m.
- - ^ - des accès de fiè\rre, tommenc elles sont produits,
XII. 3. 3. XXXII. 3. 4.
Perpendicularicé 9 déterminée par la vision, xXt i*
Peur, elle cause la fièvre, xxxil. 8.
• - - ( langage de la ) xvi. 8 i.
- - - (cause de la) xvii. 3. 7.
- - • elle cause Tavortemenc, xxxix. 6. 5.
Pétéchies, xxvii. 2.
Pbthi&ie, ( tempérament qui favorise la) zxxf. i. a.
- - - - chez ceux qui ont les yeux foncés, xxv. a. i.
- • - - chez ceux qui ont les yeux bleus, xxviii. s.
- - • - elle est conta.eieu8e , xxxiii. 2, 7.
Pigeons Aiâles , ils sécrètent du laie dans leur estomac, xxxiz. 4« 8.
Placenta, c'est un organe pulmonaire, xxxviii. a.
Plaisir de la vie xxxiii. i. xxxix. 5.
- - - - causé par de grandes contractions des fibres, xii. i. 6^
.... de quelle sorte est^celui qui provoque le rire,xxxiv. It4*
.... de quelle sorte est celui qui provoque le sommeil, xxxi v. i . 4»
Plantes hybrides, xxxix. 3.
Pleurésie, ses périodes, xxxvi. 3. 7.
- - - - sa cause , xxxv. a. 3.
Poils, (coulçur des) xxxix. 5. i.
Poissons, (intelligence çies) xvi. 14.
Poulet, dans Tœuf, (oxygénation du) xzxviii. a.
Pouls, fréquent dans les fièvres par débilité, xii. i. 4. xii. 5.4.
XXXII. 3.
• - • (dans les fièvres avec force du) xxxii. s.
- - - par défaut de sang, xxxii. 3. 3. xii. i. 4.
• - • faille après Tadministration des émétiques, xxv. 17.
Présence idéale, xv. i. 7.
Proméchée, (bistoire de) xxx. 3.
ProstratiQn de forces dans les fièvres, xii. 4. i.
Puissance sensoriale, voyez Esprit d^ animât ion,
( grande dépense de la ) dans les mouvemens vitaux ,
xxxii. 3, 3.
• - - • elle est de deux espèces dans les fièvres 6ensitives,xxxx II*
1.3.
- • . - sa définition, v. i.
t > . . (définition de Texertion de la) m, •» i%
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Index. 45$
I>oissaiice sensoilftle 4 9^8 noovemtnt distingués des ttioavemcin
fibreux, v. 3.
. - -son accamulatioD , iv. 2. xit. 5. a.
- • - elle n*esc pas fort acCumiiléc pendant le sommeil»
XVI II. a.
- • - sensoriale C accumulation de la) xii. 5. i.
« - - (épuiseolent de la) xii. 4. t.
- - - (épuisée) outre nature dan» les accès de chaleor des
fièvres, xxxii. ^ 3.
* • - ( une moindre exenion de la) produit la douleur, xi 1 .5.3^»
• - - (moindre quantité de) XXII. 5.4.
Pupilles , ( des yeux ) xxxi. i. •
Q-
Quadrupèdes (lès) n*6nt point des lochieè sanguinolentes, xxxviii. 2.
(les).n*ont rien qui ressemble au jaune de Tœuf,
ixxix. I.
R.
Raison, IX. I. S. XV. 3.
Raisoutiement, J^s^.a*
kaphania , (périodes de la ) xxxvi. 3. 9.
RécollectioiK, II.. 10^ îX-.V ». xv. a. 3.
Règle sûre pour administrer le vin, xii. 7. 8*
. . . . pour abandonner le xân» xii. 7. 8.
Relâchement et tension , xxxii., 3. 2.
Répétition pourquoi elle est agréable ^ xil. 3* 3* xxii. a.
Respiration [| la] est affectée par V^tcentiofi» xxxvi. a. i.
- - - - comment elle s'apprend , xv. 4.
Rétine [la] est fibreuse. III^ a. xl. 1. .
eat active dans la vision, lH. 3. xi. l.
est excitée à des mouvemens spasmadiques, xl. 7.
est sensible pendant le sommeil, xviu. 5. xix. 8«
Rêverie, x.ix. i. xxxiv. 3«
- - - - cas de somnambulisme, xix. a.
- - - - (la) est une maladie épileptique, xix. 9.
Rêves» viii. i. a. xiv. a. 5.
- - - - [incohérence des] xviii. 17.
. - . . [absence de la «urpriseSdans les] xviii. 17.
- - - - [nouveauté des combinaisons dans les] xviii.
Rimes en poésie, pourquoi elles soqt agréables, xxti. fi.
Rire [le] expliqué , xxxiv. i. 4.
« • - par chatouillement, xvit. 3. 5« xxxiv. i. 4*
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46o Index.
Rire par des idées frivoles, xxxiv^.i. 4». %vm,. ta.
Rhumatisme [le] il y en a de trois espèces^ pucvi, 3.
Rougeole, XXXI II. a. 3^ .
Ruminaos. [aoimaux] xxv* u
s.
Saicnée, dans les douleurs nerveuses « xxxii* 5. 4.
Salive [la] prodmce par le mercure., zxiii.
par les alimens, xxiii..i.
* par les idées ^ xxiil. o; 5*
» - • par la volitioo dérangée « xxill. 7.
Sang [transfusion du] dans les fièvres neryeuKs» xxxii.4.
• - - [défaut de] xxxii. 2. et 4.
- - . il passe de la veine -porte dans les inceftias^ xxvil. d.
- - - [force irapulsjve^u] xxxii. 5. a.
- - - [force impulsiveda]augrtientéeparlaphïébotoniie,xxxii, 5.4.
. - - [évacuation du] dans les doMléurs lierveusés, ttxii.s- 4*
• - • [oxygénation du] xxxviir*
Scorbut des poumons, xxvii. a. ^. . : .
Scrofule, [le] son tempérament, xxxi. t. xxviiï. s. xxxix.4 j.
Sécrétion, xxxiii. i. xxxvii.
- - - - augmentée pendant le somn^eil, xvtij. 16/
Selles noires, xxvii. 2.
Semences, elles ont besoin d^oxygénatfon , xitxviii. ar.
Sensation, sa définition, II. a/p.vC-a. xxxi3t. 8. 4.
- - - - [maladies de la] xxxiii/ *
- * - - produite par des contractions fibrettsés, iv. 5. xii. 1.6.
- . • - dans un membre après son am|:futation , III- 7. 3.
- • • - (laO affebte tont le sensorium , xi. a.
■* - • - ( la ) produit la volitlon , iv. 6.
Sens (les; se cwrigeni réciproquement, xviii. 7,
• -\ - - sont disHngués des appétits, xxxtv. ï. f.
Sensibilité [la] augmente dans le sommeil, xvih. 15.
Sensorium, «a définition, II. a. i.
Sensuels [ mouvemens ] distingués des rooovemens musculaires, n. 7.
Séries, de mouvemens intervertis, xii. 5. 5.
Sexe [le] est dû à Timagination du père, xxxiv. 5. xxxix. 7.6.
, xxxix. 6. 3. xxxix. 6. 7.
Skitrheuses [tumeurs] elles se reproduisent, xil. a. 2.
Soleil et lune, leur influence, xxxii. 6.
Solides, [absorption des] xxxtii. 3. i. xxxvii.
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Inde Xi ^6i
i^olidlté, XIV. 2. I.
Soif [sentimenc de la] xiv. 8.
- - - pourquoi elle a lieu dans ITiydropisie, xxxix. ^.
Sommeil [le] suspend la volicion, xvin. i.
- - - * sa définition, xviii. 21.
- • - - ses causes éloignées, xviii. ao.
- - - - (la sensation continue pendant le) xrm. a.
. - - - causé par les alimens; xxi. i.«
P" le bercement et par l'uniformité des sons, XXI. I,
par le vin et par l'opium , xxi. 3.
• * - - pourquoi il donne de la vigueur au corps, xii. 5. i.
- • - - (le pouls est plus lent et plus plein pendant le) xxxii. 2. 2,
- - - - interrompu, xxvii. 2.
... - produit lorsqu'on respire moins d'oxygène, xviii. 20
-..».-. lorsqu'on tourne circulairemenc sur une meule
de moulin, xxiii. oo.
- ••- - --par l'application du froid, xvni. 20.
par une régularité dans les heures, xxxyi. ;î. 2.
Somnambulisme, voyez Rêverie^ xix. i.
Soupçon (le) est compagnon de la folie, xxxiv, a. 4.
Sourire, (origine du) xvu. 8. 4.
Spasme, (doctrine du) xxxii. 10.
Spectres oculaires, xi.
- par erreur , xi. s.
"ils varient si on les regarde long-temps» III. 3. s.
Stimulus, sa définition, II. 2. 13. iv. 4. xii. 2. i.
- - - - il est de diverses espèces, xi. i.
* • • - avec diminution d*effet , xii* 3. i.
- - - - avec aûgmenution d'effet, xii, 3. 3.
- - - - il cesse de produire la sensation, xii. 3. 3.
Strangorie, xxxv. 2. i. •
Sueur, froide , xxv. 9. xxix. 6.
dans 4'accès de chaud de la 6èvre, xxxil. f.
le matin; et pourquoi, xviii. 15.
Sueur, des mains', guérie par la chaux, xxix. 4. 9.
Suggestion, sa définition, II. 10. xv. 2. 4.
Surprise , xvii. 3. 7. xviii. 17.
Sympathie, xxxv. i.
Syncope, xii. 7. i* xxxiv. i. 6.
Tome IL 5k
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46a indeif,
T.
Tachbs noires (les) sur les dos paraissent roagei« XL. 3. 4.
Taedium vit», xxxiv. % 3. xxxiii. i. i. xxxi. 6.
Tempéramens 9 xxxi.
Temps» XIV. 2. a. xviii. ift.
- - - (laps de) XV. 3. 6.
- - - poétique et musleal; pourquoi ils sont agréables, XXII. a*
• - • dramatique, xviii. la.
Tétanos, xxxiv. 1. 5.
Tettons , ( les animaux mâles ont des ) xxxix. 4. 8*
Théorie de la médecine ( nécessité d*une ). Préface,
Toucher, (sentiment du) xiv. a. i,
• - - - sujet au vertige, xxi. 9.
• - - - dans les divers animaux, xvi. 6,
Toux nerveuse, (périodes de la) xxxyi. 3. 9.
Transfusion du sang dans les fièvres nerveuses, xxxh. 4.
Transport de matière, xxxix. 7.
Tuyaux d*orgue, xx. 7,
Typhus, (la meilleure quantité de stimulus dans le) xii. 7. 8.
. - . -ses périodes observent des jours lunaires i xxxii. 6.
u.
Ulcères, la manière de les traiter, xxxii. 3. a.
des poumons; pourquoi ils sont difficiles à guérir »
xxvni. a.
Unirormité dans les beaux arts; pourquoi elle est agréable, xxir. a.
Urine, elle est pâle dans Tivresse, xxi. 6.
• - - en petite quantité dans l'anasarque; pourquoi, xxix. $•
- - - son passage des intestins à la vessie , xxix. 3. 1
- - ^ abondante pendant fe sommeil, xviii. 15.
V.
Vaisseaux capillaires (les) sont des glandes ,, xxvi. i.
absorbans, xxii. a. xxix. i.
ils regorgent leurs fluides, xxix. s.
(valvules des) xxix. a.
- communiquentaveclaveine-pQr(e,xxvii.a*
Variation perpétuelle d'irritabilité, xii. a. i.
Végétaux microscopiques, xxxix. a. !•
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Index. 4^3
Végétaux ( les boutons dei ) sonc dei laiimiax 4*0B ordie
inférieur, liin. i.
- - - - Ils ressemblent exacten>enc à leurs pnreiis, icxxix.
.... ils sont doués de seostnon et de voUden, xhl a.
- - • - ils ont des mouvemens associés et rétrograde», xiii. 4»
XXIX. $K
• - - • leurs anthères et leurs stygmates sonc vivans, xiii. 5.
• - • • ils ont des organes, -des sens et des idées, xiii. s*
- • - • Ils se disputent Tair et la lumière, xxxix. 4. 8.
- - - • réduplication de lenn fleurs , xxxix. 4. 4«
Veille, comment elle a lieu, xviii. 14-
Veines, elles sont des absorbans, xxvii. l.
• - - (paralysie des) xxvn. i.
Vénérien (orgasn^) dans les brutes, xxxii. 6.
Ver solitaire, xxxix. a. 3.
Vérole, (petite) xxxiii. a. 6. xxxiv. 6. i.
elle fait son éruption c[*abord au visage : pourquoi,
XXXV. I. I. xxxiii. a. 10. '
- ne se communique point par le sang du ma-
lade , XXXIII. p. 10.
• --•-- ses périodes suivent les lunaisons , xxxvi. 4.
Vers (en poësie) leur mesure, xxii. 2.
Vertige, xx. Sa définition, xx. s.
- - - - produit en regardant du haut d*une tour, xx. i»
.... produit dans un vaisseau de mer, xx. 4.
• . . «de tous les sens, xxi. 9.
- - - - par ivresse, xxxv. i. a.
Vessie (communication de là) avec les intestins t^xxix. 3.
- - - des poisspns, xxiv. i. 4.
Vie, (art de la prolonger) xxxvii.
Vieillesse, xii. 3. i. xxxvii. 4.
.... par inirritabilité, xxxvii. 4.
Vinaigre, rend les lèvres pâles, xxvii^ i.
Vis médicatrix de la nature, xxxix. 4* 7.
Visage , voyez Face»
Vision, (sentiment de la) xiv. 3.
Volition, (définition de la) v. A. xxxiv. i.
- - - - elle affecte tout le sensorium, xi. 2.
- - • • ( maladies de la ) xxxiv.
Vomissement par venige , xx. 8.
par ivresse » xx. 8. xxi. 6.
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464 Indexa
Vomissement par intervalles, xxv. 8*
par des efibns volontaires» xxv. 6'
dans Taccès de froid de la fièvre» xxxfi. p. !•
arrêté par le vif- argent « xxv. i6.
•^ - • - - il affaiblit le pouls, xxv. 17.
il est de deux espèces» xxxv. i. 3^
Y.
Ycox, ils deviennent noirs dans quelques cas d^épilepsiey.xxvii.
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ZOONOMIE,
OU LOIS DE LA VIE ORGANIQUE.
TROISIÂMS PARTIE, ,
Contenant les articles
DE LA MATIÈRE MÉDICALE,
Avec des considérations sur
L'OPÉRATION DES MÉDICAMENS.
m vivxrif coEPus
Agukt medicamsnta*
Tome IL 5a
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PRÉFACE.
^A MATIERE MÉoicALB Comprend toutes les
substances qui peui^ent concourir au rétablisse^
merU de la santé. On peut les dit^iser comrtîo^
dément eh sept articles, relatluernent à la dU^er*
site de leurs opérations.
1. NuTRiENTiA, sont les substances ou ma-*
tiêres qui consentent dans leur état naturel
les excitions com^enables de tous les moUt^^mens
irritatifs.
2. InciTàntiA, lés substances ou matières
qui augmentent les exertions de tous les mou^
pemens irritât ifs.
5. Secernentia , les substances cm ma--
tiêres propres à augmenter les moupemeris irri-
tatifs qui constituent la sécrétiùm
4. SoRBBNTiA, les substances ou matières
propres à augmenter les mouuemens irritatifs
qui constituent Vabsorption.
5. Invertentia , les substances ou ma-
tiêres qui intervertissent l'ordre naturel des
moui^emens irritatifs successifs.
6. Revertentia , les substances ou ma^
tiêres qui rétablissent Vordre naturel des
mowemens irritâtes intervertis.
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^68 Préface.
7* ToRPENTiA , les substances ou matières
qui diminuent les exertions de tous les moU'
pemens irritatifs.
Il est' Utile de préuenir le lecteur que dans
les considérations suit/antes sur les vertus des
médicamens^ on suppose toujours qu'ils son$
administrés en doses conuenahles ^ et que le
malade est exposé à une température à laquelle
il est habitué , ( lorsqu'il n'est pas fait men*
tion du contraire)^ parce que toute variation
dans l'une ou l'autre de ces circonstances^ fait
varier leurs effets.
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Art. I. 1. 3. Nutrientîa. 4^
ARTICLES DE LA MATIÈRE MÉDICALE.
. ARTICLE I.
NUTRIENTIA.
1. 1. \ ^ES substances ou matières qui con-
servent dans leur état naturel , les exertions
convenables des mouvemens irritatifs , sont
nommées nutrientia; elles produisent l'accrois-
sement du système, et en réparent les pertes.
Elles consistent en diverses substances ani**
maies et végétales, ainsi que dans Peau et
Taîr-
3. Lorsqu*on a fait un long usage de forts
stimulans , ces substances sont nécessaires
pour en tenir lieu : telles sont la moutarde ,
les épices ^ le sel , la bière ^ le vinaigre «
Palcool et Topium; cependant comme ce sont
des stimulans non naturels , et difficiles à
diriger relativement aux quantités^ ils sont
susceptibles d'abréger le fil de la vie^ et ren-
dent plutôt le système incapable d'être sti-
mulé et mis en action par les nutrientia.
Voyez sect. XXXVII. iv. C'est par cette rai-
son que les hommes vivent moins long-temps
dans les pays chauds que dans les climats
plus tempérés.
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'^^ Nutrienth. Art. I. a. i. i>
II. Observations sur leç Nutrientia.
T. i. lia chair des animaux contient plus
de nourriture , et stimule les vaisseaux absor-
bans et exhalans , plus énergiquement que
les végétaux quon emploie comme, alimens ;
ca^ les animaux carnivores peuvent jeûner
sans inconvénient plus longr temps que les
herbivores, et on se spnt plus fort et plus
échaufïe après un repas de viande qu'après
avoir mangé des végétaux. Ainsi dans les
malacUes accompagnéps de froid des extré-
mités et de débilité générale , cette dernière
(espèce de régime e$t à préférer, comme dans
le rachitisj, Phydropisie , le scrophule ^ les
affections hystériques et hypochondriaques «
de même que pour empêcher le retour des
fièvres intermittentes. De la viande réduite
à l-état de pulpe et donnée en petite quan-
tité , ne conviendrait- elle pas mieux dans
les fièvres avec débilité que la diète végé-:
taie ?
La viande dont la couleur e$t fi)ncée ^
contient en^ général plus de parties nu-
tritives et stimule les vaisseaux plus puisr
samment que les viandes blanches. La chair
des animaux carnivores et ichtyophages est
tellement stimulante que les nations Euror
péennes en font rarement usage, excepté du
cochon^ de Foi^ de Soland (pelicanus bas?
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Aht. I. ;i. I. 3. Nutrientîa» fyjt
sanus ) , et autrefois du cigne. Mais on a
soin de . nourrir le cocbon et le oigne de
Tégétaux , et on ne mange Foie de Soland
qu en petite quantité , et seulement pour
aiguiser Tappétit. Après eux Tiennent les
oiseaux qui se nourrissent d^insectes , et qui
sont peut-être Faliment le plus stimulant et
le plus nutritif de tous ceux dont nous fai-
sons un usage habituel*
On dit qu on peut extraire une plus grande
quantité d^alkali Tolatil de cette espace de
viande t et c*est à quoi Ton a attribué sa
qualité stimulante ; mais il est plus proba-
ble , que la viande fraîche coi^tient seule-
ment les élémens de cette matière alkaline.
3. Après les animaux à chair noire , les
diverses tribus de testacés paraissent réela^
mer leur place, ainsi que les bonnes espè-
ces de champignons , qu'il faut considérer
comme nourriture animale ^ par leur ten-
dance à Talcalescence , leur propriété sti-
mulante , et la quantité de noufriture qu'ils
fournissent ; parmi les premiers nous com*
prendrons les huîtres , les homards , les
crabes et les chevrettes ; auxquels nous pour*
rions peut-être ajouter quelques poissons
sans écailles; tels que Panguille, le barbeau,
la tanche, Tépef^lan^* le turbot et la tortue.
La chair de plusieurs espèces de poissons
lorsqu elle a subi ^ dit-on^ un commencement
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'Hji Nutrientia* Art. I. 2. i. 4.
de putréfaction^ deyient lumineuse dans Fobs-
curité. Gela semble indiquer une tendance
du pl^osphore à s échapper, et à se combiner
ayec Toxygène de Tatmosphèré , ce qui prou-
verait alors que cette espèce de chair n est
pas aussi paprfaitement animalisée que celles
dont on vient de parler. Comme cette phos-
phorescence se voit souvent sur le bois pourri,
et quelquefois sur la viande de veau qui est
gardée trop long*temps, on croit commune-
xnent qu elle est due à la putréfaction ; mais
il est plus probable que son origine est due
au phosphore , comme la phosphorescence
que Ton voit dans Tobscurité^ sur les écailles
d^huttres calcinées et exposées aux rayons du
soleil , et comme celle que produit la pierre
de Bologne. Voyez Jardin botan. c. i. vers 183,
et la note additionnelle marquée X.
5. La chair des jeunes animaux, telle que
celle d^agneau , de veau et de cochon de
lait , nous fournit un aliment encore moins
Stimulant. Le bouillon qui s en fait s acidifie^
et reste en cet état long-temps avant de se
putréfier , ce qui prouve que leur chair tient
beaucoup des propriétés chimiques du lait
dont ces animaux sont nourris.
4. Les viandes blanches , telles que celles
de dindon^ de perdrik, de faisan^ de vo-
laille et leurs œufs semblent y succéder
pour la douceur ; ce sont aussi les premiers
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Art. I. a. a. 3. Niarierdia. 475
alimens dont on permet ordinaîremejit Tusage
aux conyalescens qui ont éprouré des mala-
dies inflammatoires.
5. Après ces alimens, suivent les poissons
Uancs de rivière qui ont des écailles , tels
•que les perches, les gouons et les brochets.
II. I. Le lait offre la réunion des élémens
des nourritures animales et végétales, parce
quUl tient des propriétés des unes et des
autres : A contient du sucre et par consé-
quent il est susceptible de fermenter et de
produire une espèce de liqueur vineuse ou
alcoolique , qui est d^un usage commun en
Sibérie ; ou il peut . devenir acide par la
simple agitation , comme quand on bat le
lait pour faire de la crème; et enfin il con-
tient de la lymphe coagulable qui peut subir
les procédés de la putréfaction comme les
autres substances animales , ainsi qu on peut
le remarquer dans le vieux fromage.
2. Par le repos ou Pagitation , on peut
séparer du lait, la crème, le beurre, le lait-
battu, le petit-lait et le caillé. La crème
est plus facile à digérer pour les adultes ,
parce quelle contient moins de matière ca-
séeuse ^ et est aussi plus nourrissante. Le
beurre , formé d'une huile qui tient dé la
nature animale et végétale^ contietit encore
plus de particules nutritives , et dans son
état récent il n est pas de difficile digestion j
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474 Nutrimtiaf ART. ï. 3. a. 5.
•î on Je prend en quantité modérée. Voyez
article I. d* 5. a. Quand le lait-baltu n est pas
amer , c est une substance nourrissante et
agréable ; mais s^il est amer, cest qu^il con-
tient quelques parties putrides de la crème
qui aura été gardée trop long*temps; peut-
être n'en est-il pas moins sain pour être aigri
à un certain point e car le peuple en Ecosse
préfère le lait aigre au lait écrémé et doux.
lie petit- lait est le moins nourrissant et te
plus facile à digérer; et lorsqnau printemps
les vaches paissent Therbe nouvelle , il con^
titent tant de propriétés végétales qu^il devient
une boisson salutaire , à la dose d^une pinte
tous les matins, pour ceux qui pendant Thiver
n ont point pris asse^ de nourriture végétale^
et par cette raison sont sujets aux concré-
tions bilieuses.
?. Le fromage est de diverses sortes , selon
la plus ou moins grande quantité de crème
qu^il contient, et aussi à raison de son âge.
Ceux qui se laissent broyer le plus facilement
dans la bouche , sont en général les plus
flisés à digérer et contiennent le plus de par«f
ties nutritives. Il y a des fromages qui^
quoique d'une digestion tardive^ sont néan«
moins lents à subir des changemens chimi*^
ques dani' Festomac , et par conséquent ils
conviennent souvent à ceux dont Festomac
(^st faible; car fai vu rendre par la bouche
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Art. l. 9. 3. i» Nutrientia. 4^5
4u fromage grillé, .un jour après qu*on Tavait
inangé , sans qu'il eût subi aucun changement
apparent, ni causé d'incommodité dans Pes-f
tomac. Il est probable quun peu de sucre «
pu de graisse animale , ou de )usr de yiande
bouillie ou rôtie , ajoutés au fromage quand
on le fait, pourrait ajouter à sa qualité agréai
ble et nutritive.
4» Il n'est pas facile de comprendre pour^
quoi le lait de^ l'automne est plus épais et plus
coaguîable que celui du printemps ; mais
comme le lait nouveau est sous beaucoup de
rapports semblable au chyle , on peut le con^
sidérer comme un aliment déjà en partie digéré
par l'animal qui Ta fourni i et il doit procurer
ponséquemment une nourriture facile et légè*
re : cependant , comme il est caillé dans l'es-
tomac par le suc gastrique avant de pouvoir
entrer dans les vaisseaux lactés, ainsi quon le
remarque dans l'estomac des veaux, il parait
mieux convenir aux enfans^ dont l'estomac
contient plus d'acidité^ qu'aux adultes ; mais
il fournit néanmoins une nourriture saine à un
grand nombre de ces derniers , et sur-tout à
fceux qui font usage de végétaux 3 et dont l'es-
tomac n*est pas habitué aux stimulans non-
naturels des épices, du sel et des liqueurs
alcoolisées. Voyez classe I. i. 2. 5.
III. I. Les semences, les racines, les
feuilles et 1^ s fruits des végétaux , constituent
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47^ NutrieîiHa. ART. I. s. 5. i.
la principale partie de la nanrriture des hom-
mes ; les qtlantités respectives de parties nu-
tritives qu^ils contiennent, pourraient, peut-
être , s'estimer par celle de fécule ou de sucre
qu on peut en retirer : dans les semences
farineuses , il parait que le mucilage se con-
Tcrtit graduellement en fécule^ tandis qu*elles
sont déposées dans nos greniers ; et la fécule
se convertit en sucre par la germination des
jeunes plantes, comme quand on ftiit la dré-
che avec l'orge , ou par la digestion animale.
Ainsi le vieux froment et les vieilles fèves
contiennent plus de fécule que quand ils
sont nouveaux ; et dans nos estomacs , d^au-
tres matières animales et végétales sont con-
verties en sucre , lequel constitue une partie
du chyle dans tous les animaux.
De-là il me parait probable que le sucre
est la partie la plus nutritive des* végétaux ;
et ceux-ci sont d'autant plus nourrissants y
que les puissances digestives peuvent en con-
vertir une plus grande quantité en sucre»
comme il est prouvé d'après le sucre que
Ton trouve dans le chyle de tous les animaux,
et la grande quantité qui en existe dans
Purine des diabétiques, dont j ai cité un exem-
ple curieux, sect. XXIX. iv. , dans lequel
le malade qui en était attaqué , buvait et
mangeait énormément et rendait quelquefois
en un jour seize pintes d'urine dont chacune
contenait une once de sucre.
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Art. I. à. 5. n. Nutrientia. 477
La qualité nutritive du sucre esf prouvée
non seulement par les nègres de la Jamaïque
et les animaux qui deviennent plus gros dans
le temps de la récolte des cannes à sucre ,
quoiqu alors ils soient forcés à un plus rude
travail , mais encore par les exemples nom-
breux d^où il résulte que le sucre a nourri pen-
dant des années entières des personnes très-
âgées, qui ne pouvaient presque plus prendre
d^autre nourriture. Le Dr Mosely , dans son
traité sur le sucre , en cite plusieurs exemples ,
et moi-même fen ai eu trois sous les yeux.
Gela Y d^ailleurs , n est pas surprenant «
puisque le sucre constitue une partie du chyle
des animaux et des yégétaux , qui ne diffè^
rent entr eux qu en ce que celui des Tégé-
taux consiste principalement en sucre et en
mucilage dissous dans Teau ^ comme le jus
qu on retire de Térable et du bouleau au
printemps, et qui est par conséquent trans-
parent et sans couleur, au lieu que le chyle
des animaux contient en outre de Phuile
mêlée avec le sucre, le mucilage et Teau ,,
ce qui lui donne une apparence laiteuse ,-
due à rimperfection de la dissolution du,
sucre.
2. L^huile mêlée avec le mucilage ou arec
la lymphe coagulahle^ comme dans la crème
ou le lait nouveau, est facile à digérer, et
constitue probablement la partie la pins nu-
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\
478 ffùtrUmia. Art. t. 2. 3. 5*
Iritite iie*la diète animale , parce que Thuile
compose dans tous les animaux une partie!
de leur chyle. Comme le sucré et lé beurre
contiennent beaucoup de nourriture sous uil
petit Tolumé , et qu^ils subissent aisément
quelque changement chimique qui les rend
acides ou rances , ils sont susceptibles dé
déranger les estomacs faibles lorsqu'on les
prend en grandes quantités ^ plutôt que les
-alimens qui contiennent moins 4e parties
nutritives, et sont moins susceptibles de subir
des changemens chimiques; parce que le chyle
se forme plus yite que les vaisseaux lactés
engourdis né peuvent l'absorber , et qu'en
conséquence il subit un procédé chimique
tdtérieur. Ainsi donc le sucre et le beurre
ne sont pas aussi faciles à digérer, quand on
les prend en grandes quantités^ que les sub-
stances qui contiennent moins de parties nu-
tritives; c'est par cette raison que lorsque
Testomac est faible , on doit en faire usage
avec modération. Mais Thabitude où sont
quelques personnes de n'en jamais donner à
leurs enfans , leur fait souffrir la privation
d'une partie très-saine, très-agréable et très-
substantielle de leur nourriture. Le Aiiel,
la manne et la sève sont diverses espèces
de sucre moins pur.
5. Tous les végétaux propres à nourrir,
contiennent ou une huile douce, ou un mu-
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>
Art. I. a. 5t 4* NutrienUa. 479
cilage j ou de la fécule , ou du sucre ^ ou uit
acide; et comme leur stimulus est modéré^
ou peut les donner seuls comme aliment dans
les maladies inflammatoires ; et « mêlés au
lait^ ils forment la no^rriture d'un ti^ès-grand
nombre d^individus : d^autres végétaux possè»
dent divers degrés et divers genres de sti«
mtdus ; et nous devons la plus grande partie
de notre matière médicale à ceux qui pro«
duisent les nausées , le vomissement , le àé*
voyement, l'ivresse^ Pinflammation et même
la mort, si on les administre sans discerne*
ment.
Les sucs acres ou enivrans et les autrest
espèces de sucs des végétaux , qui causent
des nausées ou évacuent les intestins ^ ouL
même ceux qui ne sont que désagréables au
goût, paraissent' être en partie les armes
défensives des végétaux qui les possèdent,
contre les attaques des insectes ou des ani-
maux, y oyez le Jardin botanique , a* partie,
chant I , vers 161 • note. G est ce qui paraîtra
constant à ceux qui liront les relations de
plusieurs voyageurs qui ont essuyé des nau-
frages sur des côtes incultes, et qui n^ont
trouvé que difficilement de quoi se nourrir,
quoique dans des pays où lliospitalité n était
point inconnue.
4* Comme ces sucs Acres et narcotiques
résideAt en général dans le mucilage^ et non
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/
48o Nutrienttd. Art. t. ii. S* 4*
dans la fécule de plusieurs racines et 'semen-»
ces, selon ce qua obserté Mr Parmentier^
on peut^ conséquemment , séparer les par-*
ties nutritives des végétaux de leurs partiel
médicamenteuses ; ainsi , lorsqu^on râpe la
racine de brione blanche dans de Peau froide
au moyen d'une râpe de fer blanc 4 et qu'on
Ij agite ^ le suc acre de la racine sera dis-*
sous avec le. mucilage , ou nagera dans
Teau^ tandis qu'une fécule très-saine et très-
nutritive se précipitera , et pourra servir
d'aliment dans un temps de disette.
Mr Parmentier observe en outre que les
pommes de terre contiennent trop de muci-
lage en proportion de la fécule , ce qui
empêche qu'on ne puisse en faire de bon
pain ; mais que si on retire la fécule de dix
livres de pommes de terre crues ^ en les
râpant dans l'eau froide et en les agitant «
qu'ensuite, on mêle la fécule ainsi obtenue
avec dix autres livres de pommes de terre
bouillies , et qu'on les fasse fermenter^ con-
venablement comme la fleur de farine V on
en obtiendra un pain aussi bon que celui qui
est fait du . pli^s pur froment. . ^
Qn peut encore obtenir de bon j^ain en
mêlant de la fleur de farine avec de$ pom-
mes de terre bouillies. On calcule que dix-,
huit livres de fleur de farine donnent vingt-
deux livres et demie de pain. Dix-huit livres
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Art, I. 2. 5. 5 Nutrientîa, 48i
de cette fleur mêlées à neuf livres Je pom-
mes de terre bouillies, produisent, dit-on,
TÎngt-neuf livres et demie de pain. Cette
différence dans les poids doit provenir de
"^celle de la sécheresse préalable des deux
matières. On. pourrait, vraisemblablement,
retirer des pommes de terre une farine plus
belle si on les faisait bouillir dans u2 vais-
seau fermé à la vapeur de Teau , et rendu
de quelques degrés ■ plus chaud que Peau
commune en ébuUition.
.On petit dépouiller d'autres matières végé-
tales de leur trop grande' acrimonie en les
faisant bouillir dans Peau : tels sont les choux
de toute espèce, les jeunes pousses de la
brione blanche, le cresson d'eau, Fasperge,
une quantité innombrable de racines, et quel-
ques fruits. D'autres plantes perdent en par-
tie leur àcreté ou leur amertume, lorsqu'on
les met à l'abri de la lumière, en les faisant
blanchir comme on le pratique pour les tiges
du céleri et de Tendive. La première mé-
thode extrait ou décompose les particules
caustiques^ et la seconde empêche qu'elles
ne se forment. Voyez Jardin botanique ,
vol. I. note additionnelle XXXIV^ sur l'étib-
lement des végétaux.
5- L'art de la cuisine , en soumettant les
substances animales et végétales à l'action
du calorique , a contribué à augmenter U
Tome IL 33
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482 Nutrîentia. Art. 1. 2. 5/5.
quantité de la nourriture des hommes paV
d^autres moyens encore que celui de détruire
. leur âcreté. L un de ces moyens est de con-
vertir en sucre les sucs acerbes d,e certains
fruits ^ comme quand on fait cuire au four
des poires non mûres , ou qu'on exprime le
)us des pommes certes , pour en faire du
cidre. Dans Tun et l'autre procédé on détruit
la yie du Tégétal , et la couTCrsion ^u suc
acerbe en suc doux doit se. faire par un pro-
cédé chimique > et non par un procédé sim-
plement -végétal, ainsi qu'on Ta supposé gé-
tiéralement de Faction de faire germer Torge
, pour produire le malt.
Certaines circonstances qui semblent por-
ter atteinte à la yie de plusieurs fruits^ pa-
raissent accélérer la fermentation saccharine
4e leurs sucs. G*est ainsi que ^ si on cueille
certaines espèces de poires huit jours arant
leur maturité , et si on les met en tas et qu'on
les couTre, le suc derient doux plusieurs
jpurs plutôt. Si on enlève une portion cir-
culaire de Técorce d'une branche de poirier,
le fruit de cette branche mûrit quinze jours
plus vite, ainsi que je Tai observé moi-même
plusieurs fois : les blessures que les insec-
tes font aux pommes avancent leur maturité.
La caprification ou le trou fait aux figues
dans risle de Malthe, les dispose, à ce qu'on
assure , à mûrir plutôt^ £)nfin je sais de
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ARTi I. 2. 5. 5. Nutrieniia. 485
bonne source que quand les grappes de rai-
sin , dans et pays , ont acquis le volume
qu'elles doivent avoir, on peut accélérer leur
maturité en coupant à moitié la tige de
chaque grappe.
LWge qui gei^me pour faire le malt , n'ac-
quiert, je crois, que peu de douceur jusqua
ce que la vie du grain soit éteinte , et que
la fermentation saccharine soit ensuite con-
tinuée par la chaleur qu'on employé pour le
sécher. Ainsi dans la digestion animale, le
sucre produit dans l'estomac est absorbé par
les vaisseaux lactés à mesure qu^il se forme ,
autrement il fermente et produit des flatuo-
sités ; de même dans la germination de Forge ,
dans les cuves , • tant que la nouvelle plante
vit i le sucre , je pense , est absorbé à fur et
à mesure qu'il se forme ; mais dans celui
dont on fait la bière , le sucre est produit
par un pi'océdé chimique après la mort de
la jeune plante , ou il se fait plus vite que
la plante ne peut l'absorber.
C'est probablement cette fermentation sac-
charine, qui se fait trop promptement dans
les meules de foin , et qui entrant bientôt
en fermentation produit une chaleur capable
d'y mettre le feu, La plus grande partie des
graines , des semences ou des racines dont on
fait usage dans les distilleries , tels que le
froment , le miUet et les pomme3 de terre ,
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484 Nutrientia. Art. I. 2. 5. 5.
si je ne me trompe , ne sont point assujettis
à la germination , mais sont en partie con-
vertis en sucre par un procédé chimique , et
soumis immédiatement à la fermentation vi-
neuse ; et il est probable qu'un jour on dé-
couvrira un procédé pour retirer du su-
cre de Taraidon ou de la farine ; et l'en
séparer pour les usages «lomestiquea par
Talcool qui, comme on sait, dissout le sucre
et non le mucilage; ou qu'on y parviendra
de quelqu'autre manière.
Un autre moyen d^augmenter la nourriture
de rhomme^4)ar Tart de la cuisine^ c'est de
dissoudre les cartilages, les os, les tendons,
et probablement plusieurs végétaux^ dans la
vapeur de Feau. portée beaucoup au-delà de
la chaleur de FébuUition. Cela se fait dans
un vaisseau clos que Ton nomme digesteur
de Papin ^ dans lequel on dit que Peau peut
être mise en ébullition jusqu'à rougir et
qu'alors elle dissoudra les substances anima-
les ; on peut de cette manière ajouter à la
quantité des alimens dans les temps de dr-
sette. Ce vase doit être en fer et avoir une
ouverture ovale au sommet, avec un couvercle
ovale aussi de fer plus grand que l'ouverture.
Le couvercle doit être glissé sur l'ouverture
quand le vaisseau est plein ; ensuite on le
retourne , et par le moyen d'un écrou , fixé
au-dessus de ce couvercle, on le met en
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Art. I. 3. 3. 5. Nutrientia. 4^5
contact avec les bords inférieurs de Pouver-
ture. Il faut avoir soin aussi d'y pratiquer un
tube ayant une valvule chargée d'un poids
pour éviter le danger d'une explosion du
digesteur.
Quand les puissances digestives sont affai-
blies , les bouillons faits avec des substances
animales et végétales dans Peau fournissent
une nourriture ; quoique moins substantielle «
]e crois, que celle qui est fournie par la viande
et les végétaux en substance, et mêlée avec
la salive dans la mastication. L'aliment pré-
paré de cette manière ne doit bouillir que
peu de temps , et il ne faut point le laisser
séjourner ensuite dans les ustenciles de cui-
sine , parce qu'il sont doublés d'un mélange
moitié plomb et moitié étain , et sont par
conséquent malsains , quoique le cuivre
soit parfaitement recouvert. Les soupes dans
lesquelles on a fait bouillir un acide quel-
conque ou du vin 5 sont réellement vénéneu-
ses , si on ne les prépare pas dans des vases
d'argent, de porcelaine ou de poterie non
vernissée avec des préparations de plomb ;
car l'acide , soit du citron , soit du vinaigre ,
lorsqu'il est chauffé , ronge et dissout le
plomb et l'étain qui doublent les vaisseau^
de cuivre y et le vernis de plomb des pots de
terre. Ainsi quand on ne peut pas se pro-
C5urçr des vases d'argent, ceux de fer sont
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'486 Nutrientia. Art. l. 2. 3. 6,
préférables aux vaisseaux de cuivre étamés;
on peut encore se servir de ceux de fer
plaqué qui , à ce qu'on assure , ne sont dou«-
blés que d'étain pur.
6. Une autre circonstance qui facilite les
moyens de nourriture des hommes ^ c'est
Tart de moudre les graines farineuses entre
des meules , qu on peut nommer les dents
artificielles de la société. Il est probable
que certaines espèces de bois tendres , sur-
tout quand ils ont subi une espèce de fer-
xnentation^ et que leur texture est relâchée,
pourraient servir de nourriture dans un
temps de famine.
Il n est pas invraisemblable que le foin qui
a été mis en tas jusqu'à subir une fermenta-
tion saccharine , puisse être préparé par la
mouture et la fermentation avec de la levure
comme le pain , et ainsi servir en partie à
la subsistance de rhorome dans les temps de
grande disette. Le Dr Priestley donna à une
vache pendant quelque temps une forte infu-
sion de foin pour sa boisson, et pendant ce
traitement elle donna plus du double de lait.
Il résulte de ce fait que si on ne pouvait
pas faire du pain avec du foin haché 5 il y
a tout lieu de croire qu'on pourrait en pré-
parer un breuvage nourrissant, soit dans son
état sacchariu;^ ou fermenté en une espècç
de biè^e.
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Art. I. 2. 3. 7. Nutriéntia. éfif
Dans les temps de grande didiette, ^lusîeur^
autres végétaux qui ne sont point d'un usage
familier, fourniraient probablement une nour-
riture saine 5 soit en les faisant bouillir, ou
sécber et moudre , ou par ces deux pro-
cédés successivement. De ce nombre sont«
peut-être, les sontmités et les écorces de tous
les végétaux qui sont armés d^épines ou de
piquans , tels que les groseillers , le houx ,
le genêt, et peut-être Taubépine. L'écorce
intérieure de Forme fait une espèce de
gruau. Les racines de fougère, et probable-
ment plusieurs autres racines , telles que
celles du gramen et du trèfle arrachées eu
hiver , pourraient fournir une nourriture ,
soit par FébuUition , soit par la cuisson au
four, et en séparant les fibres de la pulpe
par le battage ; ou en retirant la fécule seule
de celles qui, comme la brione blanche, con-
tiennent un mucilage acre. L'aubier de pres-
<jue tous les arbres, et sur-tout de ceux qui
pleurent au printemps , pourrait fournir une
liqueur saccharine et mucilagineuse en le
faisant bouillir dans l'hiver ou au printemps.
7. Quoique les arts de la cuisine et de la
mouture puissent contribuer à faciliter les
moyens de subsistance de Tespèce humaine,
leur grande source est dans Tàgricultifre. Le
Dr Franklin ma dit que dans Pétat sautage
où les hommes vivent isolément du produit
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488 Nutrientia. Art. I. 2. 5, 7,
dp leur («liasse^ il existe rarement plus d'une
famille dans une étendue /de deux lieues de
diamètre , qui mise en pâturages pourrait
faire vivre plusieurs centaines d'individus ,
et suivrait ^our plusieurs milliers dans uu
état d'sigriculture. L'art de nourrir les hom-
mes avec une semence aussi petite que le
froment, art qui parait avoir été découvert
en Egypte d'après le nom immortel de Cérès,
prouve beaucoup plus d'industrie qu^ celui
de les nourrir avec les grosse; rs^cines comme
les [)Ommes de terre, qui paraît avoir été une
découverte des malheureux l\iexicains*
Cette production de nourriture plus consir
dérablé par l'agriculture que par les pâturages,
prouve qu une nation qui ne se nourrit que
de substances ^nimaleé doit être moins nom-
breuse que si elle se nourrissait de végétaux»
et par conséquent , ci ces peuples sont en
guferre , le premier sera exposé à subir le joug
du dernier^ comme Abel fut tué par Caiin. Ceci
est peut-être le seul argument solide contre
la clôture des terres labourables. La pro-
duction abondante de nourriture par l'agri-
culture et les pâturages j, démontre les avan-
tages de la civilisation sur l'état sauvage ;
car la population se multiplie dans la pro-
portion de mille k un au moyen de ces deux
arts; et le bonheur des hommes, sous un
bon Gouvernement, çst probablemejit i^ug-
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AUT. !• 3. 4* <• Nutrientia. 4^9
^menté en proportion égale , de ce qu'ils sont
exempts de la' crainte continuelle des ani-
maux carnassiers^ de la famine et des incur-
sions fréquentes de leurs féroces voisins.
Mais les pâturages ne peuvent exister sans
un droit de propriété , tant du sol que des
troupteaux qu'il nourrit ; et pour Tinvcfntion
des arts , et la fabrication des instrumens
aratoires , les uns doivent penser , et les
autres travailler ; et comme quelques indi-
vidus obtiendront par leurs efforts plus
de succès que d'autres ^ il s'établira néces-
sairement une inégalité de rangs dans la so-
ciété ; mais cette inégalité parmi les hommes
dans l'état actuel du monde , est trop forte
pour faire produire la plus grande quantité
possible de subsistances pour la nourriture
de rhomme , et la plus grande somme de
bonheur pour l'espèce humaine. 11 faudrait^
que l'esclavage ne fàt point à une extrémité
de la chaîne sociale > et le despotisme à
l'autre extrémité. — Au moyen des perfec-
.tionnemens futurs de la raison humaine^ on
verra peut-être un jour des Gouvernemens
qui porteront au centuple la population des
hommes et augmenteront leur bonheur dans
une proportion dix fois plus grande.
lY. I. L'eau doit être considérée comme
une partie de notre nourriture , parce qu'il
^n entre une grande quantité dans la com-
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490 Nuirientia. Arï. !• 3. 4- 2.
position de bos solides ainsi que dans celle
de nos fluides ; et parce que , selon Topinioa
aujourd'hui reçue , les végétaux tirent de
cette source la presque totalité de leur nour-
riture. Comme ils la décomposent et qu^ils
la pompent pendant que le soleil luit ^ le
gaz oïLjgène augmente la quantité et la pu*
reté de Tatmosphère qui les ayoisine^ et il
parait que Thydrogène y est retenu et forme
les sucs nourriciers ^ et les sécrétions ulté-
rieures de résine ^ de gomme , de cire , de
miel^ d^huile et d'autres productions végé-
tales. Voyez Jardin botanique , i'* partie ,
chant IV. vers 26. note. L'eau a cependant
d'autres usages dans l'économie animale , in-
dépendamment .de sa propriété ûutritive :
elle délaye les fluides et lubréfie les solides ;
et par ces raisons nous en avons un besoin
fournalier.
a. L'eau de rivière est en général plus
pure que celle de source, parce que les sels
neutres extraits de .la terre , se décomposent
les uns les autres, excepté, peut-être^ le sel .
marin ; et les terres où l'eau de source
abonde fréquemment , sont précipitées ; cepen-
dant il est probable que la terre calcaire
dissoute dans l'eau de certaines sources peut
contribuer à notre nourriture , comme l'eau
de source/ qui contient de la terre passe
pour rendre fertiles les terres quelles inon-
dent , plus eiEcacement que l'eau de rivière.
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Art. I. 2. 4» 5. Nutrientia. * 49*
Sir G. Staunton dit que les Chinois purifient
Teau de quelques rivières ou canaux bour-
beux ^ en Tagit^nt avec un roseau creux rem^
pli de petits trous, et dans le tube duquel
ils rei^ferment quelques morceaux d^alun*
Les boulangers de Londres assurent qu*un
des usajges de Talun est de clarifier Teau de
la rivière nouvelle , et de donner ainsi plus de
blancheur à leur pain. Quand Peau contient
de Falcali volatil i ainsi que cela arrive sou«
vent par le fumier des écuries et les autres
immondices des grandes villes , iL peut être
converti en sulfate d'ammoniaque par une
solution d'alun ; et les tenes calcaires peu-
vent être converties en gypses et se préci-
piter avec les terres alumineuses. Voyez
classe IL i. 6. i6.
3. Plusieurs argumens semblent établir que
les terres calcaires contribuent à la nourri-
ture des animaux et des végétaux ; premiè-*
rement , parce que cette terre entre en grande
partie dans la composition de leur être , et
doit par conséquent y être reçue du dehors ,
ou être formés par elle , ou les deux causes
agissent simultanément; de même que le lait
qui, pris comme aliment par une femme qui
alaite, est décomposé par le procédé de la
digestion , et est ensuite reconverti en lait
par les glandes pectorales ; secondement ,
parce que dVprès Tanalogie de tous les corps
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49^» * Nutrientia. Art. 1. 2. 4. 5.
organisés y tout ce qui a composé une partie
d^un végétal ou d^un animal^ peut, de nou*
Teau y après sa dissolution chimique , deve-
nir une partie d'un autre animal ou végétal,
par PeflFet de la transmigration générale de
la matière : et enfin , parce que l'emploi
constant qu'on fait de la chaux dans Pagri-
culture, sur presque toutes les espèces de
6ols et dans toutes les situations , ne sau-
i*ait s'expliquer assez clairement par ses
seules propriétés chimiques , qui cependant
peuvent avoir des résultats considérables par
rapport à quelques espèces de terres et dans
certaines circonstances.
Les avantages chimiques de la cha^x dans
Tagriculture , peuvent être, i** quelle détruit
en peu de temps la cohésion des fibres
végétales mortes, et les réduit ainsi en terre,
ce qui autrement ne se fait que par un pro-
cédé lent , soit par la consommation qu en
font les insectes , soit par une putréfaction
graduelle. Ainsi, à ce qu'on m'a assuré , un
mélange de chaux et d'écorce de chêne de
laquelle le tanneur a retiré tout ce qui est
dissoluble dans Teau , peut se changer au
bout de deux ou trois mois en un bon ter-
reau noir ; et si cette écorce n'était que mise
en tas, il faudrait des années pour lui faire
subir ce changement par la fermentation
^pontanée ou par I4 putréfaction. Cet effet
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Art. I. a. 4- 5. Nutrientîa. 49^
de la chaux doit être sur-tout avantageux
dans les terraîus nouvellement défrichés.
a** La chaux continue pendant plusieurs
mois à attirer Thumidité de Tair ou de la
terre dont }e crois qu'elle absorbe Facide
carbonique 5. puis le laisse s'exhaler de nou-
veau , comme on le voit sur les murs, de plâ-
tres des maisons neuves. Sous ce rapport
elle doit être avantageuse quand on la mêle
à un sol sec ou sabloneux , parce qu elle
attire Thumidité de Tair qui est au-dessus
et celle 'de la terre qui est au-dessous; et
cette humidité est ensuite absorbée par les
vaisseaux lymphatiques des racines des vé-
gétaux.
5** On croit généralement qu'en mêlant la
chaux avec de l'argile, cet alliage rend, le
sol moins compact ^ et qu'il se laisse pénétrer
par les fibres végétales. Ce mélange détruit
la trop grande abondance d'acide s'il en existe,
et en s'unissant avec lui forme du gypse ou
de l'albâtre. Enfin la chaux vive détruit les
vers, les limaçons, et les autres insectes avec
lesquels elle est en contact.
Cependant toutes ces propriétés chimiques
ne rendent pas raison de la grande utilité
de la chaux dans presque tous les terreins
et dans toutes les situations ; car elle con-
tribue autant à l'abond)ance des récoltes ^
qu'à l'augmentation de leurs -produits» Les
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4^)4 Nutrientia. Art. I. 2. 4* ^^
cultivateurs, les meuniers et les boulangers
croient généralement que le froment, pro-
duit par un terrain bien mêlé de chaux , à
la pellicule plus mince , et qu'il donne plus
de farine et d'une meilleure qualité ; ce qui
Tient y je pense ^ de ce qu'il contient plus de
fécule et moins de mucilage. Quant aux
pâturages , on m'a dit que si on jette une
pelletée de chaux sur un gazon que les bes-
tiaux auront depuis plusieurs années refusé
de toucher , ils en brouteront Therbe jusqu'au
niveau du sol pendant plusieurs saisons de
suite.
La chaux a une autre propriété que Ton
ne connaît peut-être pas encore bien : je veux
dire celle de produire une extrême chaleur ,
quand elle est mêlée avec de Peau ; ce qui
peut venir de ce que le calorique est ren-
fermé dans la chaux vive. Quand on jette
de Teau sur la chaux , si on a soin de n'en
pas jeter trop ou de trop froide , la vapeur
occasionnée par cette chaleur brise la chaux
en poudre tellement fine quelle devient
presque liquide , ce qu'aucun autre moyen
ne serait capable d'effectuer, et je crois que
cela su(Bt pour accorder à la chaux dans
IV.griculture , et aux dissolutions de terre
calcaire dans Peau , la préférence sur la
craie ou sur la même substance pulvérisée
et étendue sur les champs.
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Art. I. 2. 5. î. Nutrientia. 49^
4. On croyait naguères que les eaux qui
contiennent des terres calcaires ^ telles que
celles qui incrustent les parois des bouil*
loîres , ou qui font pétrifier les mousses ^
étaient susceptibles de produire ou d'aug-
menter la pierre dans la vessie. Cette erreur
a été détruite par la chimie moderne , les
calculs analysés par Scheele et Bergman
n ayant offert que peu ou point de terre cal-
caire. Les eaux de Matlock et de Carlsbad ,
qui couvrent la mousse à travers laquelle
elles passent d'une incrustation calcaire , sont
lellement éloignées d'augmenter la pierre
dans la vessie ou dans les reins ^ que celles
de Carlsbad sont renommées par le soula-
gement qu'elles procurent aux personnes
atteintes de cette maladie* (Transactions phi-
losophiques.) On boit celles de Matlock en
grande quantité et sans inconvénient; et je
connais un individu qui pendant plus de dix
ans a bu environ deux pintes par jour d'eau
froide de source , qui incruste fortement de
terre calcaire les vases dans laquelle on la
fait bouillir^ et donne ijn précipité calcaire
abondant^ par une dissolution d'acidulé tar-
tareux ;' cette personne jouit de la meilleure
santé.
V. I. Comme les corps animaux contien-
nent une grande partie d'oxygène et d'azote
qui composent l'air atmosphérique , ces deux
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49^ Nutrientia. Art. I. â. 5. ié
gaz doirent être comptés au nombre des sub-
stances nutritives ; d'ailleurs il résulte des
expériences du Dr Priestley -que Toxygène
pénètre dans le sang à travers les membra-
nes humides des cellules' aériennes ; et il
parait être beaucoup plus important à la con-
servation de la vie f|ue les autres espèces de
nourriture dont je viens de parler.
Comme la base de 'Pair fixe, ou gaz acide
carbonique , est le carbone , qui constituef
aussi une grande partie des corps animaux
et végétaux ; ce gaz doit également être rangé
parmi les substances nutritives. Ajoutez à
cela que quand on avale de ce gaz acide
carbonique en buvant de la bière ou du cidre ^
ou quand on boit de Teau qui en est char-
gée , étant précipitée de la pierre à chaux
par Facide vitriolique, cela procure une sen-
sation agréable au palais et à Testomac; par
conséquent ce gaz est probablement nutritif.
L'^immense quantité de carbone et d'oxi-
gène qui constituent une si grande partie des
pays à terres calcaire» , est presque incon-
cevable , et comme. elle a été produite par
les animaux-, ,ces principes peuvent bien
rentrer dans leurs combinaisons , ainsi que
la matière calcaire à laquelle il sont unis.
De-là on peut comprendre pourquoi les eaux
qui tiennent beaucoup de pierre à chaux en
dissolution , peuvent fournir de la nour,riturç
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Aftt. 1. 2. 6. t* NutiUntid. .4§^
bux Inimaux et aux yégétaut ^ Coiùine je
Tai dit ci-desSus.
YI. ik La manière dont les particules HU'-
tritives remplacent celles qui susent méca'-
niquement oU qUi se décomposent ehimiqûe^'
ment, ou celles qui sont consommées par
l'absprptioti animale , tient vraisemblablement
à une appétence animale , comme je Tai
expliqué dans la sect. XX^YII. lii. et est
probablement analogue aii procédé de Tin-
flammation^ qui produit de nouTCaux vais-
seaux et de nouveaux fluides , ou à celui
qu^ constitue Taccroissement du corps jus-
qu*à la maturité. * Ainsi les gi^anûlations
charnues qui servent à réparer le$ peintes
de substance dans les plaies, sont yisibles
à Fceil , de même que le càl qui réunit les
ot fracturés; la matièt*e calcaire qui rétablit
les coquilles endommagées des limAçonst 6t
lès fils formés par les vers à soie et les
araignées; toutes ces substances sont sécré-
tées dans un état presque fluide ^ et se dur-
cissent, soit par la dessiccation^ soit par le
contact de Tair, ou par Tabsorption de leurs
parties lèls plus fluides.
C'est une question digne de nos recher-
ches , si les matières qui réparent ainsi les
pertes du système , peuvent être introduites
autrement que par l'estomac , de manière à
conserver le corps pendant un certain espace
Tome IL 54
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4^8 Nutrientid. Aht. 1. tt. 6. û.
4e tempg ; car il arrive quelquefois que
rien ne peut pénétrer dans ce yiscère i
comme dans les obstructions de Poesophage ,
les inflammations de la gorge et Thydropho-
bie^ et il nest pas rare de rencontrer des
maladies dans lesquelles les puissances diges-
tives sont totalement ou en partie détruites ;
telles sont l'anorexie épileptique , et plu-*
sièur^ espèces, de fièvres.
Bans le premier cas, la nourriture liquide
peut quelquefois passj^r dans Festomac il
travers une sonde flelible ^ ainsi qu^il est
expliqué classe III. !• i. i5 ; dans l'autre
cas , des alimens légers tels que le lait ou le
bouillon , peuvent être pris en lavement avec
de petites quantités d'opium, par exemple
dix gouttes de teinture trois ou quatre fois
le jour ; on pourrait aussi y ajouter avec
avantage de très^etitea quantités d'alcool ;
mais j'ai observé que ces moyens ne sont
pas capables de soutenir long -temps un
malade qui ne peut rien avaler.
2. Un autre- mojen d'administrer des flui-
des nutritifs serait celui de l'application des
fomentations très - étendues , ou de plonger
tout le corps dans \in bain de bouillon ou
de lait tiède , qu'il serait aisé de faire cailler
en n^ème temps par le moyen ^d'un peu de
pressure *, de cette manière il est probable
que Ton pourrait intioduire du bouillon ou
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Akx. I. "2. 7. Nutrièntià. 499
}>etit lait 9 au moins en partie, dans la cir-
culation^ puisqu'on assure qu^une solution
de nitrate de potasse a été absorbée dans
un pédiluve , ce dont on s est assuré en
trempant fréquemment dans Turine du ma-
lade , dit papier qu^ou laissait ensuite sécher
et qui pétillait alors en brûlant. Ceux qui
prennent un bain chaud après un violent
exercice et une abstinence de boissons^ ab-
sorbent, comme on sait^ une grande quantité
d^eau* On dit que Cléopâtre^ lorsqu'elle voya-
geait, avait à sa suite quatre mille ànesses,
et que \ts matins elle prenait un bain de
leur lait , qui lui servait plutôt comme cos'^
métique que comme nourriture.
5. La transfusion du sang d^un animal dans
les veines d^un autre qui serait hors d^état
de rien avaler ou de digérer , pourrait le
soutenir long-temps; et peut-être y aurait-il
moyen d^introduire de cette manière dans
Téconomie animale d^autres substances nu-
tritives , telles que le lait ou le mucilage ;
mais jusqu à présent on n a pas fait d^expé-
riences suffisantes à ce sujet. Voyez sec-
tion XXXII. IV. et classe I. 2. 3. ^5.^ et sup-
plém. I. i4» 3.
VII. Différentes espèces de condimens ou
sauces se prennent avec la nourriture ani-
male et végétale, et il y en a qui croyent
qu^ils aidaient à la digestion, et par consé*
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5oo Nutrientia. Art. I, 5. 3*
quent à la nutrition ; dans ce nombre le yiu
et les autres liqueurs fermentées^ le vinai-
" gre , le sel , les épiées , et la moutarde ont
été le plus en usage ^ et ont nui , selon moi »
à des milliers de personnes. Par leur stimu-
lus violent, Testomac perd à la longue son
degré naturel d'irritabilité , et il en résulte
des indigestions, qui produisent des flatuo-
sites et rémaciation. LorsquW s*est fait une
liabîtude de Tubage de ces choses , il faut
le continuer sans augmenter la quantité , ou
la diminuer graduellement et lentement ,
avant que d^y renoncer tout-à-fait, ainsi qu^il
est prescrit dans la sect. XIL vu. 8.
III. Liste, des substances nommjêes
Nutrientia.
1. I. La venaison , le bœuf, le mouton,
lé lièvre , les oies , les canards , les bécas-
ses, les bécassines^ et \é gibier de marais.
2. Les buitres , les homards , les crabes ,
les crevettes , les champignons , les anguil-
les , les tanches , le barbeau , les éperlans ,
les turbots , les soles et les tortues.
3. L^agneau , le veau^ et le cochon de lait.
4. Le dindon , la perdrix , le faisan , les
volailles et les œufs.
5. Le brochet, la perche, le goujon , la
truite et Tombre.
II. Le lait, la crème, le beurre, le lait-
battu , le petit-lait et le fromage.
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Art. 1. 5. 7. Nutrientia. 5oi
III. Le froment, l'orge, Favoîne, les pois»
les pommes de terre , les navets , les ca-
rottes ^ les choux, les asperges , les arti-
chauts , les épinards , les betteraves , les
pommes , les poires , les prunes , les abri-
cots^ les brugnons, les pèches^ leê fraises^.
les raisins , les oranges , les melons , les
concombres , les figues sèches „ les . raisins
secs, le sucre et le miel^ ainsi quun grand
nombre déracines, de semences, de feuilles,
et de fruits. •
iV. L^eau^, Feau de rivière , l'eau de
source et la terre calcaire.
V. L'air , l'oxygène , l'azote et le gaz acide
carbonique.
Yl. Les bains et les lavemens nourri$san$>
la transfusion du ,sang.
VU. Les condimens.
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Bo% Inc^aniHa. A^r^ II. :». x, 14
1. 1. JL/]
Article II.
INCITANTIA.
^E$ substances qui augmentent les
«xertions de tous les 'môUTemens irritatifs,
Sont hOmmées incitantia. Telles sont Palcool^i
ou la partie spiritueuse des liqueurs fer-
xnentées , l'opium; et plusieurs substances
que Ton regarde encore comme des poison s j,
parce que leurs doses convenables ne sont
pas bien connues. A celles-ci il convient
d^a^outer les passions qui réjouissent Fâme,
telles que la joie et Tamour ; et à l'extérieur
Inapplication de la chaleur , Télectricité ,
l'éther , les huiles essentielles , les frictions
et l'exercice.
3. Ces moyen^ provoquent les sécrétions
et l'absorption , augmentent Is^ chalf^ur natu-
relle , et écartent les douleurs causées par le
défaut des niouvemens irritatifs , et que Ton
nomme affections nerveuses , et préviennent
les convulsions qui en sont la suite. Pris inté-
rieurement^ ils produisent la constipation, don-
nent une couleur foncée à l'urine ^ et à plus
grandes doses, i]is causent Tivresjse et ses suites.
IL Observations sur les Incitantia.
I. I. L^opium et Fal^ïool augmentent tou*
tes les sécrétions et les ^absorptions. Laug?
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Art. il ù. i.% JnckamUA 5o!|
mentatîon de la sécrétion de la puissance
sensotiale se manifeste dans les exertions yïo^
lentes des personnes ivres; celle des sueurs
est plus sûrement excitée par Topium ou la
vin que par aucun autre médicament ; et
laugmentatioB de chaleur générale que cet
substances produisent est une preuve de la
propriété quelles ont de provoquer toutes
les sécrétions ^ puisqu'une augmentation de
sécrétion est toujours acconipa^ée .dun
dégagement de chaleur dans la partie^ comme
dans les inflammations du foie et autres.
a. Mais comme elles provoquent en ii^éme
temps Tabsorption , les fluides qui sont àé*
posés dans des réservoirs ^ tels que lurine ^
la bile ^ le mucus pulmonaire et intestin
nal , ont encore leurs parties les plus flui^»
des absorbées, et ainsi ^ quoique la quantité
de fluide sécrété soit augmentée et que
Tabsorption le soit aussi , Vexcrétion jpar ces
réservoirs est diminuée, en même temps que
les fluides sont plus épais et plus colorés i
comme l'urine ^ les excrémens et le mucus
pulmonaire. Tandis que la transpiration
étant sécrétée à la surface du corps ^ On voit
que sa quantité est auginentée , avant de
pouvoir être réabsorbée ; de-là vient lopinton
erronée oii Ion est que lopium augmente
la sécrétion cutanée et diminue toutes les
autres.
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Bb4 InckanHa^ Art. H. à. i.Si
5. 11 faut remarquer néanmoins , qu*aprè&
les évacuations j lopium paraît provoquer les
absorptions plus que les sécrétions , si l'on en
excepte celle de la puissance sensoriale dans
le cerveau^ et qui probablement ne souffre
point d absorption. De -là son efficacité k
arrêter les hémorrhagies^ après que les vais-
seaux sont vidés ^ en provoquant labsorption
veineuse.
4«. La matière des ulcères s épaissit par
Tusage de lopium , par Pabsorption augmen-
tée de ses parties les plus fluides ; mais il
est probable que toute la sécrétion ^ en y
comprenant la portion qui s'en absorbe^ est
augmentée ; il s'ensuit que de nouvelles
fibres sont sécrétées avec le pus , et lulcère
se remplit de nouvelles granulations cbar-
nues. Mais comme un ulcère ne peut se
cicatriser avant qu'il nait cessé de suppurer;'
c est-à-^ii*^ lorsque l'absorption devient aussi
grande que lexcrétion^ les médicamens qui
ne provoquent que labsorption , sont plus
avantageux pour la guérison d'tin ulcère qui
est rempli de nouvelle chair ; tels sont le
Lina & rintérieur , et les bandages et les
préparations de plomb à l'extérieur.
5. Plusieurs douleurs ont leur source dans
tm manque de mouvement convenable de la
partie , par exemple celles qui sont occasion-*
liées par le froid et celles qui 9ont accom*
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Art. II* !i. 1. 5. Incitantta. 5o5
pagnëes de froid aux extrémitës et que Ton
nommé en général nerveuses. On les appaise
par tous les moyens qui eîtcitent la partie à
produire les actions qui lui sont propres, et
par conséquent à Faide de Topium et de
Talcool, qui sont les stimulans les plus uni-
Tersels que Ion connaisse ; dans ces cas ,
reflet de lopium a lieu aussitôt que le corps
devient généralement chaud ; et un certain
degré d'ivresse ou de sçmmeil succède à la
cessation de la douleur.
Celles que Ton nomme nerveuses , revien-
nent souvent à des périodes fixes et sont
aussi assez communément suivies de convul-
sions ; dans ces cas , si Topium» calme les
douleurs , les convulsions nont pas lieu;
pour cet effet , il faut le donner graduelle-
ment Y par exemple un grain toutes les heu*
res ou. toutes les demi -heures jusquà ce
qu'il enivre-: il* faut ohserver ici que pour
prévenir les périodes de ces douleurs froi-
des, il en faut une dose beaucoup moindre
que celle qui est nécessaire pour calmer les
douleurs après laccès, de même quun grain
et demi dopium pris une heure avant le
paroxysme, empêche laccès de froid dune
fièvre intermittente , mais ne suffit pas pour
le faire cesser promptement lorsqu'il est
conàjDiencé ; car dans le premier cas , les
associations ou caténations habituelles ou
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5o6 TntUémiia. Art. II. a. i. 5.
saîixes de monyëment fayorisent les effets du
remède ; et dans le second cas , ces associa-
tions ou caténations êtont dérangées ou inter-
rompues , et il s'en forme dautres , qui con-
trarient Teffet du médicament.
Lorsqu'il est nécessaire de donner lopium
à grandes doses pour mitiger ou prévenir les
convulsions, quelques-uns conseillent de
s abstenir de lusage du yin^ parce qu alors
on peut administrer une plus grande quantité
d^opium; et comme il parait que ce dernier
augmente plus labsorption et moins la sécré-
tion que Falcool, il peut quelquefois être utile
de substituer lun à l'autre^ par exemple
dans les maladies où les évacuations sont
trop fortes , telles que la diarrhée et la
dyssenterie, Topium peut être préférable; au
lieu que dans le tétanos^ ou Tinflammation
du système serait utile, le vin peut être pré-
férable k lopium. Voyez cla^sse 111. i. i. i3.
JPai observé généralement quun mélange
dVlcôol et d'eau tiède ^ donné alternative-,
ment avec les doses d'opium, a produit le
plutôt et le plus sûrement le degré d'ivresse
qui était nécessaire pour soulager le malade
dans VepUepsia dôlorifica.
L'application extérieure de l'opium peut
aussi être employée avec avantage, sur-tout
lorsqu'il répugne à l'estomac ; à cette fin ,
)'ai fisLit fomenter tout le trajet de la colonne
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[Art* II. a. !• 6#r InoUantiar. 607
Tertébrale avec de la teinture d'opium » dans
les convulsions épileptiques , et urne forte
friction faite avec un linement consistant en
six grains d*opium, bien triturés dans une
once d'axonge de porc^ a été dernièrement
mise en usage avec succès par le Dr L.
]Frank de Florjençe pour procurer le som»
meil dans des cas de ^i^nie.
Des injections dune. -solution ou d*nne
teinture d'opium dans le rectum , agissent
isur toute l'économie animale , mais il en
faut une quantité à-peu*près double de celle
que l'on prend ordinairement dans Testomac.
Une solution d opium injectée dans lurèthre
peut être utile pour soulager les douleurs^
ou pour faire absorber les nouveaux vais-
seaux^ produits par rinflammation , après des
évacuations suffisantes ^ comme on le voit
quand on lapplique à un œil enflammé.
Enfin, lopium est utile pour calmer les dou-
leurs que causent à^s sécrétions trop acres,
en augmentant leur absorption , ou pour
calmer par son application à l'extérieur celr-
les que cause la torpeur d une partie ^
comme dans certaines odontalgies.
6. L'opium procure encore du soulagement
dans les douleurs inflammatoires , ou dan&
celles par excès de mouvement dans la
partie affectée ; mais avec cette Slifférence
que ce fioul^gement et }e sommeil qu'il
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5o8 Tncitantia. ArT. II. 2. i. 6.
procure , n'ont lieu que quelques heures
après qu'il a été administré. Ceci demande
une explication : quand le stimulus de lopium
OQ de Talcool a cessé , comme après Tivresse
ordinaire , il survient un engourdissement ;
et toute FécOnomie animale derient moins
irritable par les stimulans ordinaires, De-là,
la céphalalgie ^ les riihisées et la langueur le
lendemain de Tivress^T arec froid à la peau
et débilité générale. Or ^ dans les douleurs
par excès de mouvement ^ et que Ton nomme
^ouleur^ inflammatoires , Topium ne soulage
pas jusqu'à ce que la débilité survienne après
que le stimulus a cessé dagir; car alors le
plus grand stimulus de lopium a épuisé la"^
puissance sensorîale , 'et le stimulus moindre
quî^ auparavant^ occasionnait la douleur,
A excite plus alors les parties à une action
f îolente.
Dans ces cas le stimulus de Topuim com-
mence par augmenter la douleur ^ et il arrive
quelquefois qu'il survient une telle torpeur,
quVlIe cause la mort ou la morti%ation de
kl partie affectée ; de-là le danger de donner
lopium dans les maladies inflammatoires^
et sur-tout dans Finflammation des fntestins;
mais en général la douleur revient avec sa
première violence , aussitôt que la torpeur
cesse. Ainsi les douleurs accompagnées
^Inflammation sont plutôt soulagées par des
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'Art. II. 2. I. 8. IncUantias So^
saignées copieuses, par d'ajatres évacuations,
et par la classe des médicamens nommés
torperUia,
7. Les douleurs par excès de mouvemeiit
sont accompagnées d augmentation de la cha-
leur de tout le système ou de la partie aJSec*
tée^ et d^un pouls fort et fréquent; celles par
défaut de mouvement sont accompagnées de
froid des extrémités , et de faiblesse du
pouls j €{01 y à quelques exceptions près y est en.
général plus fréquent que dans Tétat naturel.
8. Uopium et Talcool sont les deux seules
substances enivrantes que nous connaissions
bien ; et cette propriété fait quon les dis-
tingue aisément des secerncntia et des sor-
bentia. Le camphre , la ciguë et le tabac
produisent, dit-on, une espèce dUvresse ; et
il y a un grand nombre d'autres médicamens
de cette .classe , dont les effets sont moins
connus , on dont les dosies pe sont pas déter-
minées; tels .ontlatropa belladonna, Fhyos-
cyamus , le stramonium , le prunus lauroce-
rasus , le menispermum , le cynoglossum ,
quelques champignons, et Teau distillée des
noyaux de cerises noires ; on faisait autre-
fois un usage fréquent de ce dernier mé-
dicament dans les convulsions des enfans ,
avec succès j à ce quon assure, mais main-
tenant il est banni inconsidérémebt de nos
pharmacopées. Jai vu une dame faible et
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5io încttafUià. ÀRt. it. 2. i; ^.
hystérique t)reDdre tous les 'matins en guisé
de thé^ pendant une semaine, une feuille dé
lauro-^cerasus hachée ^ et cela sans aucune
conséquence fâcheuse, mais plutôt 4 peut-être,
avec avantage i
Il est probable que d'autres noyaut amers
tels que ceux des châtaignes sauvages, des
glands, ceux de Tsesculus hippocastanum et
du quercus robur, peuvent avoir un certain
degré de propriétés enivrantes ; et par ce
genre de stimulus, ainsi que par leur prin-
cipe amer, on pounait en faire usage pour
prévenir le paroxysme dune fièvre inter^
mittente, en l'administrant une heure avant
Taccès , comme la dernièrement affirmé le
Dr Fuchs de Jena; il dit quun extrait pré-
paré avec les noyaux mûrs du maronier
sauvage agit comme un extrait de quinquina,
et il ajoute que Técorce de cet arbre peut
remplacer avec succès celle du Pérou,
g. Les effets pernicieux de Tusage conti-
nué de beaucoup de liqueurs spiritueuses , se
voient tous les jours et sont déplorés par les
médecins ; cette intempérance n*amène pas
seulement la débilité et une vieillesse préma-
turée,' mais encore elle donne lieu à des ma-
ladies dont la liste seule est effrayante, telles
que rhydropisie , la goutte , la lèpre , Fépi-
lepsie, et l'aliénation mentale. Voyez Jardin
botaniq. part. 11. chant III. ligue SSy. Plus
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Art. Il.2« I. to. IncUantidi Sti
l'alcool est fort et plu6 il tue promptement,
comme on le voit dans ceux qui en boivent
habituellement; mais ses effets nuisibles sont
encore plus prompts lorsqu'on j fait infuser
des noyaux d abricots , d^amandes amères ,
ou des feuilles dci laurier , pour faire ce
qu on nommel des , ratafias , parce qu alors
on avale deux poisons à la fois. Comme
le vinaigre contient beaucoup d alcool, il
est probablement une partie mal saine de
notre régime. Le vinaigre distillé que Ton
Tend dans les pharmacies est vraiment vé-
néneux , car il est distillé dans des alambics
et des retortes d'étain ou de plomb ^ et con-
tient beaucoup de ce dernier métal , qu ou
peut aisément découvrir en j mêlant un
hydro^sulfure. L opiuI^ pris par luxe et non
comme médicament est aussi pernicieux que
lalcool , d après ce que rapporte le Baron
de Tott dans sa relation sur les mâcheurs
d opium , en Turquie.
lo. Il est à propos d'observer quun usage
fréquent des remèdes de cette classe, habi-
tue tellement 1 économie animale à leur sti-
mulus, quon peut en augmenter graduelle-
ment les doses à un point étonnant^ et qui
autrement tueraient sur le champ ; ainsi
qu'on le voit fréquemment chez ceux qui
s'habituent à lusage journalier de lalcool
ou de Topium; et il semiblerait que ces
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5i!2 Incitaniia. ArT. II. 3. !}. tt
malheureux devieunent malades dès quiU
se privent de leur dose naturelle'; et que là
goutte^ rhydropisie , la paralysie et les* i>ou-
tons au visage proyieunent de la débilité
-occasionnée par- le manque de stimulus ha^-
bituel ou de quelques changemens dans les
fibres contractiles y qui exigent que ce sti*-
mulus soit continué ou augmenté. De- là
les. précautions nécessaires à prendre^ et que
j'ai indiquées dans la sect: XII. vu* 8.
1 1 . Quelques-uns des articles de la liste
ci-après^ ne produisent probablement point
d'ivresse , quoiqu'on les ait considérés comme
enivrans; tels sont le tabac ^ la ciguë, la
noix vomique , le staphisaigre ; et sous ce
rapport on devrait les classer ailleurs , soit
dans les seccrncntia , les sorbentia ou les
invertentia.
IT, I . A l'extérieur , lapplication de la
chaleur , comme celle du bain chaud , par
le stimulus qu elle porte à la peau , excite à
un plus grand degré d'action les canaux
excréteurs des glandes perspiratoires et les
orifices des vaisseaux lymphatiques qui s'ou-
vrent à sa surface ^ et par conséqueut pro«
duit beaucoup d'autres mouvement irritatifs
qui sont associés avec e\x\. A cette augmen-*
tation d'action se joint une sensation agréa-
blé , qui ajoute encore à l'activité du sys-
tème^ et ainsi on peut calmer pluaieurs
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Art. 11. 2. 2. I. Incitantia. 5i5
genres de douleurs par cette atmosphère de
chaleur additiounelle.
L'expérience m'a démontré que Tusage
d'un hain chaud d'environ 96 à 98 degrés au
thermomètre de Fahrenheit, pendant une
demi-heure chaque jour et continué pendant
trois ou quatre mois , est très -avantageux
aux personnes faibles, et de tous les stimu-
lans non naturels, c'est peut-être le plus
bénin; cependant, comme tout autre grand
excitant, on peut le porter à l'excès , et c'est
dont se plaignaient les anciens. L'applica-
tion insignifiante des termes de relâchant
et de fortifiant que l'on a faite aux bains
chauds et froids, a beaucoup fait négliger
l'usage de ce stimulant agréable; et Fabus
du nom de bain chaud donné à des bains
d'une température plus froide que celle du
corps, con[une à ceux des eaux de Buxton
et de Matlock , et aux bains domestiques
au-dessous de 90 degrés de clialenr, et que
Ton devrait nommer bains froids , a contri-
bué à égarer dans le mode de leur applica-
tion les personnes irréfléchies.
Le stimulus du vin , des épices ou du
sel , augmente la chaleur du corps en aug-
mentant les sécrétions ou quelques-unes
d'elles ; de-là il arrive que les forces sont
ensuite diminuées tant par la perte des
fluides que par l'augmentation d'action dans
Tome ÏI. 35
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5i4 Inàitantia. Art. II. ù. !i. 14
les fibres. Mais le stimulus du baia chaud
entretient la chaleur plutôt qu'il ne la pro-
duit, et il remplit le système yasculaire par
laugmentation de labsorption , plutôt qu'il
ne le désemplit par l'augmentation de la
sécrétiop; on peut donc en faire usage dans
presque tous les cas de débilité accompa-
gnée de froid des extrémités, et peut-être
même dans l'anasarque, et aux approches de
la mort dans les fièvres. Dans ces cas , le
bain beaucoup au-dessous de 98 degrés, tel
que de 80 ou 85 degrés pourrait être nui-
sible , parce qu'il serait froid , si on le com-^
pare à la température du corps, quoique en
général un bain de cette nature soit cou"
sidéré comme chaudr
L'activité du système ainsi produite par
un bain de 98 degrés de chaleur et au*
dessus, ne parait pas rendre le malade sus-'
ceptible de s'enrhumer lorsqu'il en sort, car
le système est moins disposé à la torpeur
qu'auparavant, puisque la chaleur acquise
ainsi par une communication plutôt que par
une augmentation d'action, dure long-temps
sans qu'on éprouve un frisson considérable,
ce qui s'accorde avec l'observation du Dr For-
dyce rapportée dans le supplément J. 5. i.,
où il dit que ceux qui sont enfermés pen-
dant un certain temps dans une atmosphère
de 120 à i3o degrés de chaleur, n'éprouvent
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AHf. II* 3. 2. I. Ihcitantiâ* 5i5
pas de froid et ne pâlissent même pas en
passant à une température de 5o à 4^ de-
grés , qui refroidirait beaucoup ceux qui
nauraient éprouvé qu'une chaleur de 86 ou
90 degrés.- Dissertation sur la fièvre simple^
pag. 168. ^
Ainsi lorsqti'on peut fixer la chaleur et
rhumidité ^sur une partie dans l'état de tor-*
peur, par exemple sur une tumeur scro-
fuleuse , on provoqué la suppuration ou la
résolution. On y parvient en appliquant un
cataplasme chaud , qu'il faut renouveler
souvent, ou bien un emplâtre de résine, de
cire ou de graisse, ou en couvrant la partie
de tafi'étas huilé; ces deux derniers moyens
empêchent la matière de la transpiration
et la chaleur de la partie de • s'exhaler ,
parce qu'ils répercutent l'humidité et sont
mauvais conducteurs du calorique. Un autre
usage avantageux du stimulus de la cha-
leur^ c'est son application sur des ulcères
atoniques , qu'en général on nomme sci*ofu-
leux ou scorbutiques , et qui ont bien plus
de disposition à se guérir quand ils sont
recouverts de compresses de flanelle.
Mr * * * était attaqué depuis plusieurs mois
d'un ulcère au périné , qui avait une com-
ijiunication avec l'urèthre, et par lequel il
rendait une grande partie de ses urines atec
beaucoup de douleurs ; il était réduit à un
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Si6 Incitantia. Art. II. a. 5. i*
état de débilité extrême. Il fit usage durant
Tespace de six mois dHm bain de 96 à 98
degrés, pendant une demi -heure tous les
jours. Par ce stimulus agréable ainsi répété
k des époques fixes, non seulement Fulcère
se cicatrisa , contre l'attente des amis du
ipalade , mai& il acquit plus de santé et de
forces qu^il n*en avait jamais eu depuis plu-'
sieurs années.
Mad. *** fut attaquée de douleurs vagues
que Ton nomma spasmes nerveux , et d^uue
grande frayeur de maladies quelle n'avait
pas; les extrémités étaient froides et la dé-
bilité était générale. Elle fit usage pendant
quatre mois d^un bain chaud à 96 degrés
tous les deux jours ^ et sa santé se rétablit
parfaitement. Elle eut même par la suite plus
de force et de courage qu elle n'en avait eu
depuis plusieurs ihois.
Mr *** âgé d'environ soixante-cinq ans y
avait été assez intempérant, sur Particle du
vin , et depuis plusieurs années il avait an-
nuellement des accès de goutte qui étaient
devenus irréguliers ; il paraissait perdre ses
forces et commencer à ressentir les effets
de Fâge. 11 fit usage deux fois la semaine
pendant dix-huit mois d^un bain assez chaud
pour être d'une sensation agréable ^ et il
recouvra en grande partie sa santé et ses
forces \ sa goutte revint moins fréquemment ^
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Art. 11. 2. a. I. Incitantia. Sit
et les accès en furent moins violents ;
aujourd'hui il est âgé de près de quatre-
vingts ans.
Lorsque le Dr Franklin , le philosophe amé-
ricain , était en Angleterre , il y a quelques
années , je lui recommandai Pusage du bain
chaud deux fois la semaine^ pour retarder
Tarrivée trop subite de la vieillesse dont il
croiait ressentir les approches , et j'ai appris
depuis qu'il en avait continué Fusage jusqu'à
la fin de sa vie qui fut fort longue.
Je conseillai aux malades dont je viens de
parler, de ne point se vêtir plus qu'à Kordi-
naire en sortant du bain, soit qu'ils se mis-
sent au lit ou soit qu'ils restassent levés ,
parce que mon intention n'était pas de pro-
voquer la transpiration qui affaiblit toutes les
constitutions , et est rarement utile. Ainsi
une chemise de flanelle , sur-tout si on la
porte dans les temps chauds , cause la fai-
blesse en stimulant la peau quelle met en
action trop forte par les pointes de la laine,
c'est ce qui détermine la chaleur , et occa-
sionne Fémaciation en augmentant la trans-
piration ; sous ces deux rapports, elle diffère
beaucoup du bain chaud qui communique
de la chaleur à tout le système , en même
temps qu'il le stimule et produit plutôt
l'absorption que l'exhalaison.
Les personnes qui restent une demi-heur#
zldby Google
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6i8 Incitantia. Art. IL a. 2. i.
dans un bain chaud , après avoir été épui-
sées par l'exercice ou rabstinence des nour-
ritures solides et liquides, absorbent de l'eau
au point que leur poids augmente considé-
rablement. Le Dr Jurin s'est trouvé peser
dix-huit onces de plus , après avoir dormi
dans une chambre froide à la suite d'exer-
cice et d'abstinence pendant tout un jour ,
tant fut grande l'absorption qu'il fit dans cet
état, de l'air atmosphérique; mais les Drs
RoUo et Curriç ont observé dernièrement
que quelques malades ne pesaient pas davan-
tage «^n sortant du bain et étant bien essuyés.
Nous pouvops donc ôonclure de-là que ces
jnalades n'étaient point' auparavant dans un
état d'inanition , ou qu'ils étaient restés au
bain assez ' long-temps pour perdre quelque
chose par la digestion , la circulation et les
décrétions *qui font éprouver au système une
.dépense perpétuelle. Or, il est certain que
comme le bain chaud n'occasionne aucune
perte , il est le plus innocent et par consé-
quent le plus salutaire de tous les stimu-
lants. Voyez classe L i. 3. ?•
2. Indépendamment des dernières expé-
riences de Galvani et de Volta sur les gre-
nouilles , rétincelle électrique qui passe au
travers dun membre paralysé et y produit
la contraction , doit être classée parmi les
çtimulan^ universcils. Les commotions élfc-
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Art. II. !i. a. 2. Inckantia. 619
triques répétées fréquemment tous les jours
pendant une semaine ou deux , éloignent
les douleurs chroniques, telles que la pleu-
rodyne chronica , classe I. 2. 4- *4* 1 ^*
autres douleurs chroniques, que Ton nomme
rhumatismales , ce qui a probablement lieu
en provoquant l'absorption de quelque ma-
tière extrarasée. Les tumeurs scrofuleused
sont quelquefois absorbées et quelquefois
amenées à la suppuration^ en les faisant pé--
nét'rer par la commotion électrique , journelle-
ment, pendant quinze jours ou trois semaines.
Une jeune demoiselle âgée d'environ huit
ans, avait au cou une tumeur de la grosseur
d'un œuf de pigeon , un pe|i au-dessous de
Foreille : cette tumeur était indolente depuis
long-temps. On y fit passer trente à quarante
commotions -électriques deux fois par jour
pendant près de trois semaines , et au bout
de ce temps , la \umeur suppura et se gué-
rit sans difficulté. Pour faire cette opération,
la bouteille de Leyde de la machine avait à
son sommet un électromètre qui mesurait
les secousses au moyen de Fapproche d'une
boule de cuivre, qui communiquait par le
revêtement extérieur à une' autre boule qui
communiquait aussi avec l'intérieure ; et lés
distances étaient maintenues par une vis , de
sorte que les secousses étaient assez légères
pour ne pas allarmer l'enfant ; et l'électricité
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6^0 IficitarUia. Art. II. 2. s.ât
accumulée se déchargeait fréquemment, à
mesure que la roiie continuait de tourner.
La tumeur était comprise entre deux autres
boules de cuivre fixées sur des fils -de -fer
qui passaient dans des tubes de verre : ces
tubes étaient attachés dans deux goutières
pratiquées dans une planchette , de sorte
qulà Tune des extrémités ils étaient plus rap»-
proches enlr eux qu'à Fautre . extrémité , et
quon pouvait faire avancer les boules de
n^nière à, renfermer exactement la tumeur,,
pomhie le démontre la figure ci-jointe , où
. ï*appareU est .ixîdait à-péu-près à la moitié
du volume de Toriginal. ;
* ; li^inflammation des yeux «ans fièvre se
guérit souvent en les exposant à un courant
-cle très-faibles étincelles électriques , ou en
donnant aux yeux les secousses électriques
tme ou deux fois par jour pendant une
semaine ou 'deux : c'est-à-dire que le» nou-
veaux vaisseaux qui constituent Finflamma-
tion dans les constitutions, non irritables ,
6ont absorbés par Tactivité des vaisseaux
absorbans , laquelle est due au stimulus de
Pélectricité. Pour faire cette opération , la
meilleure manièi^e est de fixer un fil-de-fer
pointu sjur Un bâton de cire à cacheter, ou
au bout d'un isolateur de verre; un bout de
ce fil -de -fer communique avec le premier
conducteur, et on approche la pointe vers
Vœil enflammé, dans toutes les directions.
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TOAf. J2 H dT^C
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Digitized by VjOOQ IC
Art. II. 2i 5. Incitantia. , 52i
m. ^application extérieure de Féther et
des huiles essentielles ^ telles que celles
de girofle ou de canelle , parait aroir un
effet stimulant général ^ parce qu elle sou-
lage tout-à-coup le mal de dents, et le
hoquet , lorsque ces affections ne sont pas
portées à un trop grand degré ; on dit que
le camphre à grande dose produit Hyresse,
cependant je ne lui ai jamais vu produire
cet effet dont je doute beaucoup.
Quelques gouttes dether introduites dans
les oreilles de ceux qui ont l'ouïe dure , pa-
raissent avoir un double effet , savoir de
dissoudre le cérumen durci ^ et de stimuler
l'organe engourdi ; mais cette substance peut
causer quelque douleur^ à moins quelle ne*
soit dégagée de son acide sulfurique dont
une partie monte avec la liqueur dans la
distillation; pour purifier Téther de cet acide,
il faut le rectifier sur du manganèse. Voyez
classe 1. 3. 5. 6. De la chaux ajoutée à Téther
non purifié 5 peut aussi s'unir avec Tacide
sulfurique , s'il y en existe , former un sul-
fate de chaux et se précipiter.
La manière dont Téther et les huiles essen-
tielles opèrent sur le système étant appliqués
à l'extérieur, est une question intéressante,
car ils calment les douleurs si promptement,
qu'il semble qu'ils pénètrent par leur grande
fluidité ou par la faculté d'expansion de
\
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5m Iricitantia. Art. II. 2. 4.
quelques-unes de leurs parties , telle que
Texhalaison odorante ou Tapeur et qu'ils
stimulent ainsi la partie engourdie^ et non
parce qu^ils sont enlevés par lefe vaisseaux
absorhans , et transportés la par le long trajet
de la circulation ; il n est pas probable non
plus que ces douleurs soient calmées par la
sympathie de la membrane engourdie avec
la peau extérieure, qui est ainsi stimulée et
mise en action ; car ces substances ne réus-
sissent pas si on ne les applique sur la partie
douloureuse. Ainsi donc il parait qu'il y a trois
moyens par lesquels on peut introduire des
corps étrangers dans l'économie animale ,
indépendamment de l'absorption, i" Par la
transition éthérée , comme la chaleur et
Télectricité. 2** Par l'attraction chimique ,
comme Toxygène. Et 5** par la vapeur ex-
pansive , telle que 1 ether et les^ huiles
essentielles.
IV. La nécessité continuelle du mélange
de Toxygène avec le sang dans les poumons,
prouve que ce principe doit agir comme
stimulant sur le système sanguin, puisque les
mouvemens du cœur et des artères cessent
bientôt quand Tanimal est plongé dans un
air dépourvu d'oxygène. 11 peut encore rem^
plir un autre but important^ car il est pro-
bable qu il procure les matériaux nécessaires
à la production de la puissance sensoriale
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Art. 11. 2. 4* Incitanda. 525
qu on croit être sécrétée dans le cerveau ou
dans la partie médullaire des nerfs ; et que
le .besoin continuel de ce fluide dans la
respiration, est occasionné par la puissance
sensoriale qu'on suppose provenir de lui;
étant trop subtile pour pouvoir rester long-
temps renfermée dans une partie quelconque
du système.
Une autre preuve de la propriété stimulante
de Toxygène, résulte de l'augmentation d'acri--
monie dont est douée la matière d'un abcès
ordinaire , après qu'il a été exposé à lair ,
mais non auparavant; et il est probable que
toutes les autres ' matières contagieuses doi-
vent leur propriété fébrile à ce qu elles .
sont acidifiées par leur union avec Foxygène.
Voyez classe II. i. 8.
Comme l'oxygène traverse les membranes
minces et humides des vaisseaux aériens des
poumons, et qu'il s unit au sang par une
attraction chimique , ainsi quon le voit
quand on reçoit du sang dans un bassin , la
surface inférieure du caillot est d'un rouge
très-obscur, tant qu'il est séparé de l'air pdr
la couche supérieure , mais dès qu'il est
exposé à l'air atmosphérique, il devient d'un
rouge vermeil; il parait probable que ce nest
point par absorption animale que l'oxygène
pénètre dans le système, mais que c est par
attraction chimique ^^ en quoi il diffère des
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53i4 Incitantia. Art. II. 3. 4*
fluides dont fai parlé plus haut, qui sont la
chaleur y rélectricité , Téther et les huiles
essentielles.
Comme Toxygètie a la propriété de péné-
trer à travers les membranes humides, ainsi
que Fa découvert le célèbre Dr Priestley ,
il est probable qu'il pourrait être utile dans
les pétéchies avec fièvre et les ecchymoses,
cil humectant la peau de ces parties avec
de Teau tiède , et les couvrant de gaz oxy^
gène au moyen d'un tube de verre renversé,
ou en exposant simplement les parties ainsi
humectées à l'air atmosphérique , parce que
de cette manière le sang <:;xtravasé et foncé
en couleur pourrait devenir vermeil, et être
réabsorbé plus facilement par Taugmentation
dti stimulus.
Deux malades faibles à qui je fis prendre
le gaz oxygène, dans un état aussi pur qu'il
est possible de se le procurer de Toxyde
de manganèse d'Exeter , et à la quantité
d'environ seize pintes par jour , parurent
se sentir rafraîchis et plus forts , et se
itiieux porter après l'avoir respiré , et ils
regagnèrent des forces en peu de temps.
Deux autres dont un avait un hydrothorax
confirmé et l'autre une difficulté de respi-
rer permanente et uniforme , ne furent
point rafraîchis et neprouvérènt aucun sou-
lagement du gaz oxygène , quoiqu'ils en
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Art. II. t. 4« Incitantia. 52$
eussent respiré la même quantité de seize
pintes par jour^ ce que j^attribuai au défaut
dUrritabilité des poumons malades. Pour con-
naître d^autres cas > le lecteur peut consul-
ter » Touvrage du Dr Beddoes , intitulé : Con-
sidérations sur Vusage des airs factices*
Ses e0ets auraient été probablement plus
grands relativement à la quantité respirée ,
s^il avait été. mêlé avec dix ou vingt fois sa
quantité dWr atmosphérique ^ -car autremeni
on en expire beaucoup qui n'a subi aucun
changement » ainsi qu on peut le voir en fai^
sant une expiration sur la flamme d'une
chandelle , qui devient plus vive. Voyez
louvrage du Dr Beddoes, cité plus haut.
Mr Scot dit dahs ses lettres insérées dans
le Courier de Bombay , qu'il a donné Toxida
noir de manganèse ^ à la dose de plusieurs
drachmes par jour sans aucun inconvénient
à un vénérien , dans lespoir que Toxygène
qu'il contient^ aurait été avantageux à ce ma-
lade. J'ai autrefois fait prendre la pierre ca-
laminaire à la dose de vingt grains, deux fois
par jour^ dans la consomption^ sans quUl eu
soit résulté d'inconvénient ; et je crois que
cet oxyde de zinc , ainsi que celui du fer ,
est une union de ces métaux avec Toxy-
gène^ et quon peut les administrer inté-
rieurement avec plus de sécurité que les
oxydes de plomb ^ qui jadis étaient renoms
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526 Incitantidé . Art. II. à.^j
niés contre la phthisie. Voyez classe II. lé
5» 2. et l'article IV. a. 7* i.
V. Les passions qui sont accohipagnées de
sensation agréable ^ excitent une augmenta-
tion d'action dans le système en conséquence
de cette-^ sensation ; telles sont la joie et
l'amour^ comme on le reconnait à la rou-
geur de la peau. Les passions qui sont
accompagnées d'une sensation désagréable^
produisent la torpeur générale par la con-
sommation de puissance sensoriale occa-
sionnée par la douleur inactive , à moins
que la yolition ne soit excitée à la suite
de la sensation douloureuse ; et dans ce
cas il survient une augmentation d'acti-
vité du système: ainsi la pâleur et le froid
sont les conséquences, de la peur , mais la
cbaleur et la rougeur sont le résultat de la
colère.
VI. Outre les exertions du système occa-»
sionnées par une augmentation des stimulans,
par l'irritation qui en est la suite , et par
les passions de l'âme dont je viens de par-
ler ^ les actions augmentées occasionnées
par l'exercice , appartiennent à cet article.
On peut les diviser en actions du corps,
1® en celles produites par la volition , qu on
nonime en général travail; 2* celles causées
par la sensation agréable et qu'on nomme
jeu ou divertissement; 3"* celles déterminées
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Art. II. 3. 6. Incitantîa. 527
par Fagitation, comme quand on ra en voi-
ture ou à - cheval ; 4^ celles produites par
friction , comme les actions que Ton excite
par une brosse ou par la main et qui sont si
fort en usage dans les bains en Turquie ;
et 5** enfin Texercice de Fescarpolette.
Le premier de ces modes d'exercice est
fiouTCnt porté à un excès considérable,
sur-tout parmi nos ouvriers , et encore plus
sous la verge du despotisme ; de sorte qne
le corps dépérit et succombe, soit sous les
travaux actuels , soit par une vieillesse pré-
maturée. Le second mode d'exercice se voit
dans les jeux de tous les jeunes animaux ,
tels que les jeunes chats, les jeunes chiens
et même les enfans^ il est' tellement néces-
saire à leur santé aussi bien qu'à leurs plai-
sirs, que les enfans qui en sont trop privés,
non seulement deviennent pâles et bouffis ,
ayant le ventre tuméfié et des vers, mais
sont même susceptibles de contracter des
habitudes d'actions non-naturelles, telles que
des distorsionSir dans les membres , oli dans
la figure ; et souvent ils deviennent maussa-
des et de mauvais caractère.
L'agitation dans un carosse ou à cheval,
demande quelques efforts volontaires pour
se tenir en équilibre, mais beaucoup moins
cependant que pour marchei^, et est pour cette
raison plus convenable aux personnes valé-
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BaS Incitantia. Art. II. 2. 6.
tudinaires , qui par ce moyen font de Texer-
cice , aux dépens du cheval , et n épuisent
pas trop leur puissance Siensoriale. L'usagef
des frictions avec la brosse ou avec la
main , pehdant une demi- heure ou plus ,
matin et soir , est encore plus convenable
à ceux qui sont réduits à une extrême
débilité ; de cette manière ils ne consom-»
ment rien de leur puissance sensoriale; et
de même que le bain chaud y cette mé'
thode procure de l'activité sans exertion
volontaire ; on en fait us^ge par sensualité
après le bain chaud dans plusieurs parties
de TAsie.
Un autre genre d'exercice est celui de
Fescarpolette , qui demande quelque exer-
tion pour tenir le corps droit , ou pour viser
au centre de la balançoire , mais il est en
même temps accompagné d'un certain degré
de vertige ; comme on le verra dans la
classe 11. I. 6. 7. classe IV. 3. 1. 10. sup-
plément 1. 5. et i5.
Les médecins ont insisté sur la nécessité
de beaucoup d'exercice , peut-être plus que
la nature ne parait Texiger. Peu d'animaux
s'exercent volontairement au point de suer
visiblement^ à moins qu'ils ny soient forcés
par rhomme , par la peur ou par la faim ;
et un grand nombre de personnes dans les
petites villes et de dames siir-tout dune
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AiiT.n*^*!» tncitantid, Sag
fortune médiocre , -vivent en sapté jusqu à un
âge arancé^ sans faire aucun exercice corpo*
rel » et sans beaucoup d'activité, d'esprit#
Les {gens faibles ne doivent pas rester trop
long- temps à Tair dans 1 été ^ s'ils ne peu-*
vent le faire sans se fatiguer; et dans Tbiver
ils devraiept sortie plusieurs fois par jour
pendant quelques minutes ; lair leur sert
alors comme d'un bain froid et leur donne
de la vigueur et de Tagilité.
m. Liste des substances kommées
Incitantia.
I. Les pavots; Topium, papavcr somnjferum.
L'alcool, le vin^ la bière, le cidre.
L'eau distillée des feuilles de laurier;
prunus laurO'Cerasus.
L'eau distillée des noyaux de cerises noi-
res ; prunus cerasus*
Le tabac , l'huile essentielle , et la décoction
des feuilles de tabac ; nicotiana tabacum*
Les fruits de la belle de nuit ; atropa
beUadonna.
Le ?ruit de la pomme épineuse ; datura
stramoneum , bouilli dans du lait.
Les semences et les feuilles de jusquiame ;
hyoscyamus reticulalus.
La langue du chien ; cynoglossum.
Le menispermum cocculus. Baie des Indes.
Les amandes amères ; amjygdalus amarus»
Tome II. 36
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55o Incitantia. Aux. 11. 3. 6*
La ciguë; conium maculatumé
La noix Tomique ; strychnos , nux vomica*
Le staphisaigre ; delphinium stat^isagria.
II. A Textérieur , la chaleur , rélectrîcité.
m. L'éther* Les huiles essentielles.
IV. Le gaz oxygène.
y. Les passions de Tamour^ de la joie ^
de la colère.
VI. Le travail^ le divertissement, Tagi ta-
lion et les frictions*
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Art. 111. 1. 4. Secernentidé 53t
Article 111*
SECERNENTIA.
,L
ES substances qui augmentent les
mouTemens irritatifs constituant la sécrétion^
sont faommées secernentia ; elles sont aussi
nombreuses que les diverses glandes dont
elles stimulent Faction.
1. Les diaphorétiques , tels que les végé-
taux aroùiatiques , les huiles essentielles ^
l'éther , Tàmmoniaque , les sels neutres , les
préparations antimonialcs , la chaleur ex-
terne, Texercice, les frictions, l'eau froide
pendant un certain temps et suivie de cha-
leur , les vésicatoires , le fluide électrique.
2. Les sialagogues^ tels que le mercure à
l'intérieur, et la pyréthre à l'extérieur.
5. Les expectorans , comme la scille ^
les oignons , la ^omme ammoniaque , la ra-
cine de Poligala-Seneka , le mucilage; quel-
ques-unes de ces' substances augmentent la
transpiration pulmonaire , et peut-être aussi *
le mucus de la poitrine.
4. Les diurétiques , tefs que les sels à
bases terreuses ou alcalines , Falcali fixe ,
les baumes, les résines^ lasperge, les can«
tharides.
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Bin Sècementia. Art. III. i. ii.
5. Les cathartiques doux^ tels 'que le séné,
le jalap , les sels neutres , la manne ont la
faculté d augmenter les sécrétions de la bile,
du suc pancréatique, et de la mucosité in^
testinale.
6. Le mucus de la vessie est augmenté
par les cantharides^ et peut«être par Thuile
de thérébentine.
7. Celui du rectum, par Taloès pris inté-
rieurement , ainsi que par les lavemens et
les suppositoires.
8. Celui du tissu cellulaire est augmenté
par les vésicatoires et les sinapismea.
9. Le mucus des narines est augmenté par
des errhines doux « tels que le marum^ le
tabac en poudre.
10. La sécrétion des larmes est augmentée
par les sels volatils ^ par la vapeur des
oignons , par le chagrin et par la Joie.
11. Tous ces médicamens augmentent la
cbaleur du corps , et calment les douleurs qui
proviennent d'un défaut de mouvemens dans
les vaisseaux qui servent aux diverses sécré
tions ; ainsi le poivre produit une chaleur à
la peau^ et le baume du Pérou calme, à ce
qu'on assure , la colique venteuse. Mais ils
diffèrent de ceux 4e la classe précédente en
ce qu'ils ne produisent ni constipation ni colo-
ration de l'urine , pris en doses ordinaires ,
et que les plus fortes doses ne causent point
d'ivresse.
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Art. m. 2. t. T. Secementia. 555
12. Cependant si Ton fait usage de Fun ou
l'autre de ces médicamens , sans nécessité ^
il est clair que comme les incitantia , ils
doivent contribuer à abréger la yie en ren-
dant de bonne beure certaines parties de
Téconomie animale insensibles à leurs çtimu-
lans naturels accoutumés.
Parmi ceux qui sont d'un usage journalier,
le sel commun ^ muriate de soude , pris par
excès , est probablement le plus pernicieux ^
parce qu'il entre dans tous nos alimens, et
peut-être est-il une des causes du scrofule
et du scorbut de mer, quand il est joint à
d'autres causes, de débilité. Voyez Jardin bo-
tanique ^ 2« partie^ chant IV. vers aai. Les
épices prises avec excès, en stimulant Testo-
mac et les vaisseaux cutanés par association,
et en les déterminant à des actions non néces-
saires , contribuent à afi^iblir ces parties du
système , mais elles sont sans doute moins
nuisibles que l'uçage général d'une grande
quantité de sel.
II. Observations sur les secernentia.
I. I. Quelques-uns des médicamens de
cette classe provoquent l'absorption jusqu'à
un certain point, quoique leur eflFet princi-
pal s'exerce sur les parties sécrétoires du
système. Nous aurons occasion d'observer
une circonstance semblable dans la classe
suivante des médicamens nommés sorbentiai
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554 Sàcementia. Art. 111. a. i. n
parce quHl y a quelques-unes de ces sub-
stances qui déployent leur puissance plus
faiblement sur les organes sécréteurs. Ceci
ne doit nullement étonner ceux qui ont ob-
servé que tous les corps naturels se présen-
tent à nous dans un état de combinaison; et
que d'après cela les matières qui produisent
ces effets différens, se trouvent souvent mêlées
dans un même végétal. Ainsi les aromatiques
purs augmentent Taction des vaisseaux , qui
séparent la matière de la transpiration ; et
les astringens purs augmentent Faction des
Taisseaux qui absorbent le mucus des pou-
mons^ et des autres cavités du corps; de-là
il est présumable que la noix muscade qui
possède ces deux qualités doit avoir le dou-
ble effet dont j'ai fait mention.
D'autres substances ont cet effet double ,
et appartiennent soit à la classe des secer-
nentiay soit à celle des sorbentia , selon Id
dose> à laquelle on les donne. Ainsi une
petite dose dalun augmente labsorption et
produit la constipation ; et le même remède
donné à grandes doses augmente les sécré-
tions du canal intestinal et devient catbar-
tique. Ceci rend raison de la constipation
du ventre qui survient quand l'effet purgatif
de la rbubarbe cesse ^ car prise en petites
doses elle augmente labsorption , et prise en
grandes doses elle détermine les sécrétions.
Ainsi quand une partie de la grande dose est
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^RT. III. a. ï. 5. Secementia. 555
évacuée par les selles , la petite quantité qui
reste 3 produit la constipation. Donc la rhu-
barbe prise à petites doses ^ telles que de
deux ou trois grains par jour, fortifie le sys-
tème^ en augmentant Faction des yaisseaux
absorbans et du canal intestinal.
2. Les diaphorétiques. La transpiration est
une sécrétion tirée du saug à son passage
dans les vaisseaux capillaires , de même les
autres sécrétions se font aux terminaisons
des artères dans les diverses glandes. Quand
cette sécrétion est faite , le sang perd sa
couleur vermeille , qu il reprend à son pas-
sage dans les poumons ; ce qui prouve que
la peau sécrète quelque chose de plus que
de Peau.
Aucune expérience de statique n'a encore
pu fixer la quantité exacte de la transpira-
tion ; parce qu'il se fait en même temps une
absorption de Thumidité atmosphérique par
les vaisseaux lymphatiques cutanés et pul-
monaires.
3. Toute glande est susceptible d'éproiï-
ver une action plus forte par leffet dun
stimulus convenable qui y est appliqué ,
soit par son mélange avec le sang ^ immé-
diatement sur le vaisseau sécréteur» ou ap-
pliqué extérieurement à son canal excréteur.
A^nsi le mercure pris intérieurement provo-
que la salivation j et la pyrèthte, appliquée
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536 Secementia* Art. III. a. i. 4*
extérieurement aux canaux excréteurs de
glandes salivaires ^ produit le même effet.
L*aloès stimule le rectum « étant pris à Tin-
térieur et mêlé avec le sang en circulation;
îe sel marin pris extérieurement par injec-
tion a la même vertu. Or , comme les vais-
seaux capillaires ^ qui sécrètent la matière
de la transpiration , sont situés près de la
'surface du corps ^ l'application externe de
la chaleur agit immédiatement sur leurs vais-
seaux excréteurs , et provoque la transpira-
tion; à l'extérieur , les substances qui con*
tiennent une huile essentielle aromatique ,
ou esprit recteur, produisent ce même effet;
tels sont les végétaux aromatiques dont le'
nombre est fort grand.
4. 11 faut observer qu'on doit administrer
en même temps une certaine quantité d'un
véhicule aqueux pou± aider à cette évacua-
tion; autrement il en résulterait une chaleur
brûlante sans beaucoup de sueur visible.
Lorsque la peau acquiert un degré de cha-
leur beaucoup au-delà de 108 degrés , d'après
les expériences du Dr Alexander, il n'y a
point de sueur manifeste^ ce qui doit être
attribué à ce que la grande chaleur de
la peau la fait évaporer aussi promptement
qu'elle est produite; et quand la transpira-
tion est abondante , son évaporation ne peut
pas enlever la chaleur superflue, comme la
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Art. III. a. i. 5. Secernentta. BZy
vapeur de Feau bouillante , pafce qu'une
grande partie est essuyée ou absorbée par les
draps de lit ; ou bien lair dans lequel est Iç
malade n'est pas renouvelé , à mesure qu'il
se sature de matière transpirée. De-là il est
probable, que Tévacuation de la matière de
la. transpiration est aussi grande ou même plus
grande quand la peau est chaude et sécbe,
que quand la sueur se condense en gouttes
sur la peau ; ainsi qu*il conste par la soif
inextinguible que Ion éprouve alors.
C'est ainsi que le Dr Alexander a trouvé
que quand la chaleur du corps était au-delà
de io8 degrés^ rien ne pouvait produire
des sueurs sinon des potions réitérées d'eau
froide; et que les sueurs étaient provoquées
par des fluides chauds , quand la chaleur
était beaucoup au-dessous de ce degré. Il
trouva encore que Peau froide qui produi-
rait sur le champ des sueurs quand la cha-
leur était au-delà de io8 degrés, les arrêtait
infailliblement quand la chaleur était au-
dessous de ce degré , et que des morceaux
de flanelle trempés dans Feau chaude et bien
exprimées^ lorsqu'on en enveloppait les cuis-
ses et les jambes , produisaient alors plus
sûrement des sueurs abondantes.
5. On dit que tous leê diaphorétiques réus-
sissent beaucoup mieux, quand on les prend
le matin , environ une heure avant le lever
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558 Secementlaé Art. ïll. 3. x • 6,
du soleil 9 qu'en aucun autre temps , ce qui
Tient de la grande excitabilité de toutes les
parties de Téconomie animale^ après que la
puissance sensoriale s'est accumulée pendant
le sommeil. Chez ceux qui ont la fièvre hec-
tique ou la fièvre nocturne par débilité, les
sueurs matinales sont dues au déclin de
Faccès de fièvre, comme je Tai expliqué dans
la sect, XXXIl. 9. Chez plusieurs de ces
malades, la sueur ne parait que quand ils
s'éveillent; à raison de ce que le système est
alors plus irritable que pendant le sommeil,
et parce que Tassistance de la puissance
volontaire pour la respiration facilite la cir-
culation générale. Voyez classe I. 2. i. 3.
6. 11 faut observer que la peau est trèsr
sèche et rude au toucher, quand les absor-
bans qui s'ouvrent à sa surface n agissent pas;
comme dans certaines hydropisies et autres
maladies où la soif est grande. Cette séche-
resse, cette rudesse et cette apparence ridée
de la peau sont dues à ce que les orifices
des vaisseaux absorbans sont privés de leur
fluide accoutumé; on distingue cet état, de la
sécheresse de la peau dans Paccès de cha-
leur d'une . fièvre , dont j'ai parlé plus haut ,
en ce quil n'est point accompagné d'une
augmentation de calorique.
Comme la chaleur de la peau dans la tem-
pérature ordinaire de Tatmosphère, annonce
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^Art. III. 2. I. 7. SecementuZé 53^
toujours une augmentation de trànsplratioii
visible ou non, et la chaleur se développant en
même temps que l'augmentation de sécrétion;
il s'ensuit, qu'un défaut de transpiration ne
peut avoir lieu que quand la peau est froide.
7. L'alcali volatil (ammoniaque) est un
diaphorétique très -puissant, sur- tout quand
on le prend dans du petit-lait vineux ; vingt
gouttes d'esprit de corne de cerf, dans une
demi-pinte de petit-lait vineux , prises toutes
les demi-heures , le malade se tenant dans
un lit médiocrement chaud , produisent en
peu -d'heures des sueurs les plus abondantes.
Les sels neutres provoquent la transpira-
tion insensible, quand la peau n'est pas trop
échauffée extérieurement, comme le prouve
la grande soif , qui survient après qu'on
a mangé des alimens salés, tels que des
harangs-saurs : lorsque ces sels sont suffisam-
ment délayés dans l'eau, et que la peau est
tenue chaude , il en résulte des sueurs co-
pieuses sans échauffement. Une demi-once
de vinaigre saturé d'alcali volatil ,. et prise
toutes les heures ou deux heures, produit très-
bien cet effet, et est peut-être en général
préférable à tout autre moyen , lorsqu'il est
avantageT:x de faire suer le malade^ Boerhaave
fait mention d'un individu qui fut guéri d'une
fièvre en mangeant des harangs-saurs et des
anchois, qui lui firent boire beaucoup d'eau
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54Ô Secementîd. Art. III. a. i. 9.
tiède ou de thé^ et , je suppose , produisis
rent une transpiration abondante.
Les préparations antimoniales ont, depuis
peu, été employées avec «uccès comme dia-
phorétiques. Je renvoyé le lecteur aux ou-
vrages récens sur la matière médicale , pour
l'histoire et les usages de ces préparations;
je remarquerai seulement que Pestomac s'ha-
bitue bientôt tellement , à leur stimulus «
qu'on peut augmenter beaucoup la seconde
dose , quand la première n a pas opéré.
Lorsqu'il y a indication de provoquer une
sueur abondante^ les émétiques tels que-i'hi-
pécacuanha, joint à Fopium, comme dans la
poudre de Dover , produit cet effet avec
encore plus de certitude que les remèdes
précédens.
8. 3e ne quitterai pas ce sujet sans faire
observer que la transpiration est destinée à
entretenir la peau souple , comme les larmes
le sont à lubréfier et nettoyer Toeil; et que
ni l'un ni l'autre de ces fluides ne doit être
considéra comme excrémentitiel dans son état
naturel, mais comme une sécrétion. Voyez
classe I. I. 2. 3. Et qu'ainsi le principal usage
des remèdes diaphorétiques est dechauffer
la peau , et de produire en conséquence le
degré naturel de transpiration insensible dans
les individus languissans.
9. Quand la peau des extrémités est froide*
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Art. III. a. i. lo* Secementia. 54*^
ce qui est toyjours un signe de débilité ac-
tuelle , la digestion est fréquemment déran-
gée par association^ et il survient des car-
dialgies par une fermentation vineuse ou
acéteuse des alime^s. Bans cette maladie ^
les diaphorétiques que Ton a nommés cor^
diaux , à cause de leur action sur lestomac^
lui rendent son énergie, ainsi qu aux Taisseans
capillaires cutanés , pair suite de leur asso-
ciation avec ce viscère , alors la peau se
réchauffe et la digestion se fait mieux.
lo. Mais le vésicatoire a un effet plus cer-
tain et plus permanent , en stimulant une
partie de la peau , et en laffectant par-là
toute entière , et Festomac par association ;
il calme les cardialgies et les vomissemens
les plus obstinés. On comprendra d après
cela que leffet principal des vésicatoires
consiste à rendre l'énergie aux exertions des
vaisseaux artériels et lymphatiques de la
peau, en produisant une augmentation de
transpiration insensible et d'absorption cuta-
née ; à augmenter Faction de lestomac et
par conséquent la puissance digestive ; et
à exciter sjmpathiquement tous les autres
mouvemens irritatifs ; ainsi ils appaisent les
douleurs nemmées froides , qui proviennent
dun défaut de mouvement, non en produi-
sant une douleur plus grande comme quel-
ques-uns Font imaginé ^ mais en stimulant
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544 Sccernentia. Art.. 111. 3. 5. 5.
médicament que Ton range ordinairement
dans celte classe; les yésicatoîres, en stimu-*
lant Faction des vaisseaux de la peau, pro*^
duisent par association une plus grande
actirité de ceux de la membrane muqueuse,
qui tapisse les ramifications de la trachée*
artère et les cellules aériennes des poumons;
et ainsi après l'évacuation , ils provoquent
labsorption du mucus , et guérissent par con-
séquent l'inflammation de la membrane , tan-
dis que les liquides diluans empêcbent que
le mucus ne devienne trop visqueux , ou
facilitent son expectoration.
Les vésicatoires appliqués un à la fois sur
le côté, sur le dos ou sur le sternum, sont
encore utiles vers la fin des péripneumonies
en prévenant lacâès nocturne du froid ^ et en
empêchant ainsi Taccès de chaleur par leur
stimulus sur la peau ; de la même manière
que cinq gouttes de laudanum agissent par
leur stimulus sur Testomac ; car Taugmen-
talion d^action des vaisseaux de la peau ou
de Testomac, excite une plus grande quan*
tité de puissance sensoriale de lassociation ^
et empêche ainsi la torpeur des autres par-
ties de 1 économie animale , qui , quand le
malade est affaibli , est très-susceptible de
revenir le soir.
3. Le bain chaud est très-utile vers la fin
de la péripneumdnie ^ pour provoquer Tex-
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Gqogk
Art. ill. 2. 4* !• Secementia. 645
pectoration , sur-tout chez les enfans qui ne
prennent pas assez de boissons aqueuses ^
parce quil augmente doucement Faction des
Taisseaux capillaires des poumons par leur
sympathie avec les capillaires, de la peau ,
et fournit à Téconomie animale un fluide
aqueux , qui délaye le mucus sécrété.
Quelques médecins ont recommandé l'ap-
plication de rhuile sur la poitrine , ainsi que
son usage en boisson , pour prdToquer Tex-
pectoration^ et sur le nez quand sa mem^
brane muqueuse est enflammée, comme dans
le catarrhe ordinaire.
lY • I • Les diurétiques* Si la peau est tenue
chaudement 3 la plupart de ces médicamens
provoquent la sueur au lieu de provoquer
les urines ; et si on en augmente les doses ^
plusieiirs d'entreux deviennent cathartiques.
Aussi les sels neutres sont-ils généralement
employés pour remplir ces difierentes indi*
cations. 11 est vrai que ceux où il entre un
acide végétal , sont plus ordinairement mis
en usage comme sudorifîques ; ceux oii entre
Tacide nitrique^ comme diurétiques et ceux
qui sont composés avec lacide sulfurique
comme cathartiques y tandis que ceux qui
sont combinés avec Tacide muriatique entrent
dans nos alimens , comme étant plus géné-
ralement stimulans. Tous ces sels augmen-
tent Facrimonie de Furine, ce.qui fait quelle
Tome IL 67
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546 Secernentia. Art. III. 2. 4* ^*
reste moins long- temps dans la vessie , et
par conséquent il uy en a pas autant Je
réintroduit da,ns le système par Pabsorption;
la quantité en est augmentée en apparence ,
parce que 1 eyacuatîon est plus abondante ;
mais cela ne prouve pas que les reins en
sécrètent davantage. Ainsi c'est à tort quon
donuQ le nitrate de potasse, (nitre) et d'autres
sels neutres danslagonorrhée; car ils augmen*
tent les douleurs que l'on éprouve en uri-
nant, par leur stimulus sur la n^mbran^ de
Turèlbre qui est excoriée ou enflammée. C'est
encore par erreur qu'on les donne dans les
catarrhes ou dans les rhumes , lorsque Tex-
pectoration est sans consistance et a un goût
salé , parce qu'ils augmentent la fréquence
de la toux.
2. On croit que le baume de copahu pro-
voque les urines plus qu'aucun autre des
baumes naturels ; et on dit que la résine
ordinaire agit sur les chevaux comme un
puissant diurétique. On les recommande aussi
beaucoup dans la gonorrhée et les fleurs
blanches , et peut-être plus qu'ils ne méri-
tent ; ils donnent à IWine une odeur de
violette; et il est probable d'après cela qu'ils
en augmentent la sécrétion.
On dit que les écailles d'oeufs calcinées
provoquent la sécrétion des urines , ce qui
serait probablement dû à l'acide phosphori-
que quelles contiennent.
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Art* III. a. 5. Secernentia. 54/
5. L'air froid et l'eau froide augmentent la
quantité de l'urine , eu diminuant l'absorption,
dans la- messie ; et les sels neutres et alca-
lins^ et les cântharides , en stimulant le col
de la vessie , déterminent à évacuer l'urine
aussitôt qu elle est formée ; l'alcool , le geniè-
vre et le rhum font rendre beaucoup d'urine
au commencement de l'ivresse , si le corps
n'est pas tenu trop chaudement, parce qu'ils
occasionnent un mouvement rétrograde des
vaisseaux lymphatiques urinaîres , doii résulte,
un épanchement de fluides dans la vessie qui
uont jamais passé par les reins. Cependant
il est probable que les remèdes qui donnent
une odeur à l'urine, comme les bannies et les
résines, et sur-tout l'asperge et l'ail ^ sont les
seules substances qui augmentent réellement
la sécrétion des reins» Néanmoins l'alcool »
pris comme je l'ai dit ci-dessus, et peut-être
de grandes doses de teinture de cantharides^
peuvent être considérés comme des diurétiques
drastiques, parce qu'ils versent un fluide dans
la vessie par l'action rétrograde des vaisseaux
lymphatiques qui sont en grand nombre au-
tour de son col. Voyez sect. XXIX. 3.
V. Les cathartiques doux. Les anciens
croyaient que certaine purgatifs évacuaient la
bile , et pour cette raison les nommaient cho^
lagogues; que d'autres évacuaient la lymphe,
d'où on les nommait hjdragogues ^ et enfin
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548 Secernenliai. Art. III. 2. 6.
que chaque cathartique particulier choisissait
xme humeur particulière à laquelle il don-
nait issue. Les modernes ont rejeté trop
précipitamment ce système; le sujet mérite
d'être observé de nouveau.
Le muriate de mercure doux ^ ( calomel )
donné à la dose de dix à vingt grains , et
de manière à purger sans l'aide d autres rc-
mièdes^ me parait augmenter particulièrement
la sécrétion de la bile , et 1 évacuer ; laloès
semble augmenter celle du mucus intestinal;
et il est probable que le pancréas et la rate
peuvent être particulièrement stimulés par
quelqu autre remède de cette classe ; tandis
que d autres pourraient bien ne stimuler que
le canal intestinal pour évacuer son contenu,
de même que la bile des animaux. Il faut
remarquer que je suppose que tous ces mé-
dicamens cathartiques . sont donnés à des
doses convenables, autrement ils deviennent
des purgatifs drastiques ^ dont nous parle-
rons dans la classe des invertentia.
VI. On remarque que Turine est chargée du
mucus de la vessie quand on fait usage des
cantharides, soit àTintérieur soit à Textérieur,
au point de produire ta strangurie. On dit
que Tessence de thérébentine a la même
vertu : j'en ai donné plus d une drachme deux
fois par jour, étendue dans un verre d'eau ,
pour un lombago chronique , sans remarquer
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^Art. 111. 3. 8. Secernentia. '549
cet effet, et le malade guérit graduellement.
11 est* possible que le phosphore affecte les
glandes muqueuses de Furèthre de la même
manière que les cantharides. Voyez impotentia
classe IL n. a. 5.
VII. Laloèspris intérieurement, parait agir
principalement sur le rectum et le sphinc*-
ter de lanus, et produire le ténesme et les
hémorrhoïdes^ Le sel de cuisine à l'extérieur
en lavemens ou en suppositoires , semble
affecter cet intestin plus efficacement ; ihais
quand il y a des ascarides , on les fait sou-
Tcnt périr par une décoction de soixante ou
cent grains daloès dans une pinte d'eau
d'orge^ dont on fait donner un lavement deux
fois par semaine pendant trois mois de suite.
Les poils de la siliqua hirsuta ne pourraient-
ils pas être employés en injection pour le
même but? voyez classe. 1. i. 4* i4*
VIII. L'application extérieure des cantha-
rides , en stimulant les canaux excréteurs
des glandes capillaires^ produit une grande
sécrétion de mucus sous-cutané avec douleur
et inflammation; ce fluide muqueux ne pou-
vant pas percer au travers de Tépiderme, le
soulève; une sécrétion et une élévlation sem*
blable de l'épiderme sont produites par le
cautère actuel , ainsi que par les caustiques ,
tels que Papplication du suc de la racine
de brione blanche , et de 1^ semepce dçmou<f
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S5o Secementia. Art, III. 2. lô.
tarde ëcrasée. Nous manquons d^expériences
sur quelques substances acrimonieuses à sub-
stituer aux cantharides ^ et qui ne produi-
sent pas la strangurie.
La semence de moutarde seule est trop
forte, car si on la laisse séjourner sur la
peau pendant quelques minutes , elle est
susceptible d'y produire une escharre suivie
d'ulcère ; il convient de la mêler avec de la
farine quand on l'applique aux extrémités
refroidies ; Talcali volatil assez délayé pour-
rait stimuler la peau sans occasionner de
strangurie.
IX. Les doux sternutatoires sont ceux qui
stimulent modérément la membrane des na-
rines, au point d'augmenter la sécrétion du
inucus nasal ; comme on le remarque cbez
ceux qui sont habitués à prendre du tabac.
L'article V. 2. 3. fait mention de sternutatoires
plus énergiques.
X. La sécrétion des larmes est augmentée ^
Boit par l'application des substances acres
sur l'œil , ou des vapeurs de même nature
qui stimulent le canal excréteur de la glande
lacvy maie , ou par l'application 'de ces mêmes
substances aux narines^ et en stimulant le
canal excréteur du sac lacrymal ; ainsi que
Je l'ai dit dans la section sur l'instinct.
Cette sécrétion des larmes peut encore être
provoquée par l'association des xuouvçmens
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Art. 111. 5. ï. I. Secementia. 55i
du sac lacryrtial avec des idées de volupté
ou de douleur amère , comme je Tai expliqué
dans la section XVI. vîii. a. et 5.
XI. La sécrétion de la puissance sensoriale
dans le cerveau est probablement augmentée
par l'opium ou le vin , parce que quand on
prend ces substances en certaines quantités,
on éprouTC immédiatement , et pour quelque
temps , un surcroît de force et d'activité , qui
est suivi de débilité si la quantité quon a
prise est portée jusquà produire le moindre
degré d'ivresse, La nécesssité de respirer con-
tinuellement, prouve que l'oxygène de l'atmos-
phère entretient la source de l'esprit d'ani-
mation ^ qui est constamment épuisé , et est
probablement trop subtil pour se conserver
long-temps dans les nerfs après sa production
dans le cerveau. Il est donc probable que la
respiration du gaz oxygène mêlé avec Tair
commun , peut augmenter la sécrétion de la
puissance sensoriale ; ainsi que semblerait
l'indiquer lespèce d'hilarité qu'il produit chez
la plupart des malades.
III. Liste des substances nommées
SECERNENTIA.
1. Les diaphorétiques.
I . Le gingembre , amomum zinziber. Le clou
de gérofle^ cahyopkyllus aromaticus. Le poivre,
piper Jndicum. Capsicum. Cardamomum. Le
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55i Secerneniia. Art. III. 5. 5. i.
piment, myrtus pipierUa; Iji canelle blanche;
la serpentaire de Virginie , aristolochia ser-
j>entaria. Le guaiac ; le sassafras ; Popium ;
le vin.
^. Les huiles essentielles de canelle ; la
jnuscade , myrisjfica moschafa ; le gérofle ; la
menthe ; le camphre ; Téther.
5. Les sels volatils^ tels que ceux d*ammo-
Biaque et de corne de cerf, sal cornu ceri^i.
4« ï-^s sels neutres , tels que ceux qui con-
tiennent un acide végétal , cçux ^yec lacide
muriatique , comme le muriat^ de soude. Le
Jialex^ les harengs-saurs , les anchois.
5. Lçs préparations antimoniales ^ telles que
le tartre émétîque, tartrite dépotasse antimo-
nié. Le vin d antimoine. La poudre de James.
6. Les applications externes. Les vésicatoi-
res. Les bains chauds. L air chaud. L'exercice.
Les frictions.
7. L'eau froide avec chaleur subséquente.
II. Les sialagogues. Les préparations mer-
çurielles.-Hy^/rar^rM^. La racine de pyrèthre»
anthémis pjrethrum. Le tabac ; les doux de
gérofle ; le poivre ; le stizplobium siliqua hir-
^ ^uta / le mastic ^ pistacia lentiscus.
III. Les expectorans.
I . La scille , scilla maritima ; Fail ; les
poireaux; les oignons; lassa-Ssetida , forula
nssqfœtida^ la gomme ammoniaque; le benjoin ;
le goudron, pix liquida} le baume de Tolu.
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'Art. IIÏ. 5. 5. 2. Secerncntia^ 555
2. La racine de Seneka; poljgala Seneka.
Enula hdenium.
3. La mauTe , Yalthœa ; le pas-d'àne , le
tussilage , tussilago^arfara ; la gompae arabi-
que , mimosa nilotica ; la gommé adraganthe ^
astragalus tragacaniha j la décoction d'orge,
hordeum disiichon^ les huiles par expression;
le blanc de baleine ; le savon ; l'extrait dc^
réglisse ; gljcyrrhiza glabra ,• le sucre ; le mieL
4. 'A l'extérieur les yésicatoir^s ; l'huilç; le
bain chaud.
ly. Les diurétiques douT[.
I. Le nitrate de potasse « nit|:e , r£^cétate
de potasse; et d'autres sels neutres.
3. L'alcali fixe ; le savon ; les, coquilles
d^œufs calcinées.
5. La thérébentine ; le baume de copahuj
la résine; Toliban.
4* L'asperge ; Taîl ; la carotte sauvage ,
le persil , apium ; le fenouil ^ Jœniculum. ; la
pareira hraça; cissampelos,
5. A l'extérieur; l'air froid; Teau froide.
6. L'alcool ; la teinture dé cantharides ;
Fopium.
y. Les cathartiques doux.
I . Les fruits doux un peu acides ; les pru-
ii€;s; 1^ casse, cassia Jîstula ^ les tamarins;
le sel de Glauber , sulfate de potasse ^ le
sucre non raffiné ; la manne ; le miel. .
:3. Le pçtit-lait; la bile des animaux.
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554 Secerntntia. Art. lit. S. lo.
5. Les sels neatres, tels que le sulfate
de potasse ; Peau de mer ; le carbonate de
magnésie ^ magnesia alba } le savon.
4. La gomme de guaiac ; le baume du Pé-
rou; rhuile de Palma-Cbristi ; Fbuile de Cas^
tor; celle d^amandes, celle d'olives; le soufre.
5. Le séné^ cassia senna; le jalap; Taloès;
la rhubarbe ; rheum palmatum.
6. Le muriate de mercure doux , calomel ;
le tartrite antimoijiié de potasse , tartre émé^
tique.
YI. La sécrétionr du mucus de la vessie est
augmentée par les cantharides, par Tessence
de tbérébentîne , par le phosphore.
VIL La sécrétion du mucus du rectum est
augmentée par Taloès pris intérieurement,
et à Pextérieur par les divers clystères et
suppositoires.
VIII. La sécrétion du mucus sous-cutané
est augmentée par les vésicatoires , composés
de cantharides , par Tapplication dune tran-
che mince de racine fraîche de brione blan-
che ; par des sinapismes ; par la racine de
raifort sauvage , cochlearia armoracia ; par
lammoniaque ; alcali volatil.
IX. .Les doux sternutatoires; la marjolaine;
Voriganum} le marum i le tabac.
X» La sécrétion des larmes est au^entée
par la vapeur des oignons crus coupés par
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Art. IIÏ. 5. II. Secementia. 555
tranches, par celle de Talcali volatil, par la
pitié ou les idées dan grand malheur.
XI. La sécrétion de la puissance sensoriale
dans le cerveau est probablement augmentée
par l'opium , par le vin » et peut-être par le
gaz-oxygène ajouté à l'air atmosphérique dans
lacté de la respiration.
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556 Sorhentia. ART. IV. . i . 3*
Article IV.
SORBENTIA.
,L
E S substances propres à augmenter les
mouremens irritatifs \ qui constituent l'ab-
sorption , portent le nom de sorbentiai et sont
aussi Tariées que les vaisseaux absorbans
quelles mettent en action eà les stimulant.
1. L absorption cutanée est augmentée par
des acides austères y tels que le sulfurique ;
fî'est ce qui fait croire quils arrêtent les
sueurs coUiquatives , qu'ils répriment l'érup-
tion de la petite-vérole , et qu'ils contribuent
à la guérison de la gale et de la teigne; il$
épaississent la salive dans la bouche ; tels
sont le jus de citron , celui de pommes
' sauvages et de prunelles de haie.
2. L'absorption de la membrane muqueuse
est augmentée par l'opium et le quïnquina
à ^inlérie^r ; et par le sulfate de cuivre y
vitriol bleu^ à l'extérieur. Ces substances font
que la matière expectorée dans les rhumes ,
et l'écoulement muqueux de l'urèthre, sont
épaissis et diminués.
3. L'absorption du tissu cellulaire est pror
voquée par des végétaux amers , et par les
émétîque$ et leS calhartiqucs. C'est ainsi que
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Art* IV. I. 8. Sorbentia. SSf
les matières des ulcères sont épaissies et di-
minuées^ par lopium et le quinquina ; et
que le sérum est absorbé dans lanasarque par
lopération des émétiques et des cathartiques.
4. L'absorption veineuse est augmentée par
des végétaux acres , tels que 1» cresson d*eau ^
lé céleri , le raifort sauvage , la moutarde.
De-là leur usage dans le scorbut de mer ♦
dont les taches sont dues à un défaut dap-
sorption veineuse ; la même absorption est
produite par des stimulans externes ^ tels que
le vinaigre et l'électricité , et peut-être par
l'oxygènçi
5* L'absorption intestinale est augmentée
par les végétaux astringens^ tels que la rhu-
barbe , la noiiL de galle ; et par les sels à
base terreuse , comme l'alun ; et par les
terres argîUeuses et calcaires.
6. L'absorption hépatique est augmentée par
les sels métalliques , d'où résulte l'efficacité
du calomel, et du sel de mars dans Pictèr^,
les maladies vermineuses , la chlorose et
rhydropisie.
7. Le virus vénérien des ulcères est ab-
sorbé par le stimulus du mercure ; dcrlà
leur guérison par lusage de ce remède.
8. La saignée , la faim , la soif et les éva*
• cuatious violentes , augmentent toutes les
absorptions ; c'est ainsi que les sueurs pro-
duisent la constipation.
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558 Sorhentia. Art. IV. i. lo.
9* A lextérieur , les Tégétaux amers astrin-
gens 9 les sels terreax et métalliques et les
bandages « provoquent labsorplîon dans la
partie sur laquelle on les applique.
io« Tous ces remèdes employés à leurs
doses ordinaires naugmentent point la cha-
leur naturelle ; mais ils produisent la consti-
pation , et une urine foncée avec un sédi*
ment terreux.
A plus grandes doses ils intervertissent les
moiivemens d'e Testomac et des vaisseaux
lactés , et font évacuer par haut ou par bas ;
tels sont le chardon bénit , et la rhubarbe t
ils provoquent les sueurs ^ si la peau est
tenue chaudement ; c'est ainsi que le thé
de camomille , et les poqdres testacées ont
été employés comme sudorifiqnes.
Les préparations antimoniales proroquent
le vomissement, les déjections ou la sueur^
selon la quantité qu on en prend , ou selon
qa une partie de ce qu on en a pris est rejeté.
Ainsi un quart de grain de tartre émétique,
s'il est bien préparé, produit une diapho-
rèse si la peau est tenue chaudement ; un
demi-grain procurera une ou deux selles
dabord , puis des sueurs ; et un grain fait
ordinairement vomir, ensuite purger et finit
par faire suer le malade. 11 est probable
qu'en moindre quantité ce médicament agit
comme les autres sels métalliques , tels que
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Art. IV, 3. I. I. Sorbentia. 569
l'acier, le zinc, ou le cuiyre à petites doses,
c'est-à-dire qu'il fortifie le système par soa
stimulus. De même que , selon les doses ,
la camomille et la rhubarbe font vomir ou
purger^ ou agissent comme stimulans de ma-
nière à donner plus d'énergie au corps.
Quelques-uns des remèdes de cette classe
ont été nommés toniques par quelques au-
teurs , parce qu'ils donnent du ton à la fibre
animale ; mais il est à remarquer que ton est
un terme mécanique y qui n est applicable
qu a des cordes d'instrumens de musique , et
ainsi que les mots fortifier et relâcher , ne
peuvent s'appliquer à la vie animale que mé-
taphoriquement. jOn peut dire la même chose
du mot réaction y dont plusieurs auteurs mo-
dernes font usage , et qui dans sa signification
propre est*un terme mécanique qui nest
applicable que par métaphore aux lois de la vie.
II. Observations sur les Sorj^entia.
1. I. Comme il y a une grande différence
dans Ja structure apparente des diverses glan-
des , et dans les fluides qu elles tirent du
sang , ces glandes doivent être douées de
différentes espèces d'irritabilité , et par con-
séquent portées à des actions plus fortes ou
non naturelles par différentes substances de
la matière médicale , comme on l'a vu dans la
classe de secernentia. Or, comme les v^is-
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56o Sorbentia. Art. IV. 2.1.1.
seaux absûrbaii9 sont aussi des glandes, et
qu'ils pompent ou choisissent différens fluides
tels que le chyle ^ Teau , le mucus , ainsi
quune partie de toutes lés diverses sécré-
tions f par exemple , une partie de la bile ^
de la salive ou de Turine, etc. ; il parait que
ces vaisseaux absorbans doivent posséder
également différentes espèces d'irritabilité ,
et en conséquence ils doivent avoir besoin
de différentes substances de la matière mé-
dicale pour être mis en action extraordinaire.
Cette partie du sujet a été tellement négli-
gée par les auteurs , que le lecteur impartial
aura à exercer ici son indulgence.
Nous avons observé que quelques substan-
ces des secernentia augmentaient labsorptioû
à un moindre degi^é, d après la combinaison
de propriétés différentes dans un même végé-
tal ; par la même raison quelques sorben-
tia provoquent les sécrétions à un moindre
degré, ccrinme sont les amers dans la com-
position desquels il entre un arôme; on les
reconnaît à ce qu'ils augmentent la chaleur
du système au-delà de son degré naturel.
11 est bon d'observer en outre, que les
actions de chaque partie du système absor-
bant sont tellement associées entr elles, que
les substances qui stimulent une seule bran-
che augmentent Faction du tout; et que la
torpeur ou le repos d'une branche affaiblit
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Art. IV. 3. 1.3. Sorbentia. 56t
les exertions du tout, ou que lorsque la^^tion
d une branche est augmentée , quelqu autre
branche a ses actions affaiblies ou interver-*
ties. Cependant quoique quelques branches
particulières- du système absorbant soient
stimulées et mises en action par des sub-
stances particulières, il existe d'autres si\J)-
stances qui paraissent stimuler tout le sys«
téme , sans augmenter immédiatement aucune
des sécrétions ; tels sont les amers qui n ont
point d'odeur aromatique , et à la tête des-
quels se trouve la célèbre écorce péruyienne
ou le quinquina.
3. L^ absorption cutanée. J'ai entendu parler
d'expériences qui portaient à faire croire que
le corps étant froid absorbait plus d'humi-
dité atmosphérique que dans aucune autre
circonstance : néanmoins ce fait ne peut pas
être déterminé par des expériences de stati*
que 4 parce que les vaisseaux capillaires qui
sécrètent la matière de la transpiration ^
doivent en ce moment avoir été engourdis
par le froid ; et par leur inaction , la déper-
dition ordinaire du poids du corps n'a pu
avoir lieu par la transpiration ; et comme
toutes les autres fonctions musculaires se
font mieux quand le corps possède son degré
de chaleur naturelle , il faut en conclure
que le système absorbant doit également
Tome IL 38
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562 Sorbentia. ARt. IV. 2. i. ^.
remplir le mieux ses fonctions , lorsqu'il n'est
pas engourdi par le froid extérieur^
Les acides concentrés , tels que le suUu^
rique , le suc d^ citron , et celui des pru-
nelles et des pommes sauvages, fortifient la
digestion et préviennent cette disposition k
transpirer qui est si ordinaire aux convales-
cens faibles; et ils diminuent les sueurs col-
liquatives dans la fièvre hectique ; tous ces
effets sont dus à ce que ces acides augmen-
^ tent Pabsorption cutanée , tant interne qu'ex-
terne; on administre l'acide sulfurique dans la
petite-vérole , pour empêcher que Féruption
ne soit trop hâtive ou trop abondante 3 ce
qu il effectue en augmentant l'absorption cu-
tanée. Le tinaigre produit un effet contraire
à cause de la quantité d'alcool qu'il contient,
et pour cette raison il appartient aux incitant
tia ; une once de cet acide provoque la
sueur et la rougeur de la peau ; tandis qu'à
Textérieur la même quantité agit comme un
absorbant veineux, puisque les lèvres deviens
nent pâles quand on les humecte avec du
vinaigre. On assure que pris à l'intérieur en
grandes quantités et long -temps de suite ,
il fait pâlir la peau, et amollit les os.
Les acides végétaux doux^ tels que ceux
de différens fruits mûrs , sont rangés dans
la classe des iorpentia , parce qu'ils sont
moins stimulans que la généralité des alimens
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Art* IV. a. I. 5. Sorhentîa. 565
de ce climat , et c'est pour cette raison
qu*on en fait usag^ dans les maladies inflam*
matoires.
Lorsque la quantité des fluides de Tëco*
Bomie animale est beaucoup diminuée , comme
dans la fièvre hectique qui a duré long*
temps , ou dans la fausse péripncumonie , un
grain d'opium pris le soir peut quelquefois
empêcher les sueurs; parce que le stimulus
de Fopium augmente Tactidn des absorbans
cutanés, plus que celle des vaisseaux sécrê*
teurs de la peau; d'où il ne résulte pas une
diminution de la matière de la transpiration >
mais seulement quelle ne se manifeste pas
à la peau, parce quelle est plus facilement
absorbée.
5. 11 y a une espèce de gale qui se mon«
tre rarement entre les doigts , qui 'est très*
peu contagieuse et fort difficile à guérir; mais
dont la guérison est très-favorisée par Fusage
intérieur de Pacide sulfurique. Celte maladie
consiste en petits ulcères à la peau quon
guérit par tous les moyens qui augmentent
Tabsorption cutanée. L'application externe du
soufre y du mercure ou des végétaux àores ,
agit de la même manière ; les animalcules
que Ton voit dans ces pustules sont l'effet
et non la cause de la maladie , puisque tous
les autres fluides stagnàns des animaux , et
la semence elle-même, abondent en animal-
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Ô64 Sorbentia. Art. IV. 3. 2*
cules microscopiques semblables. Voyez classe
11. I. 3. 18. de la dyssenterie*
4* Les jeunes enfans ont souvent une érup-
tion à la tête, nommée teigne^ qui fournit un
ichor acrimonieux , lequel cause . Finflamma-'
tion des parties sur lesquelles il tombe. J^ai
vu cette éruption céder à Pusage intei'ne de
racid.e sulfurique , tandis qu à Fextérieur on
ne faisait que saupoudrer la tête avec de ]a
fleur de froment. On guérit encore souvent
cette éruption au moyen des poudres testa-
cées ; ces deux substances diffèrent cependant
beaucoup par leurs propriétés chimiques ^
mais elles ont en commun celle de provo-
quer labsorptiou cutanée.
11. On augmente labsorption de la mem->
brane muqueuse par lapplication à sa surface ^
des acides concentrés, tels que Tacide sulfu-^
rique, le suc de citron, et celui de pommes
et de prunelles sauvages. Lorsqu'on les prend
dans^la bouche , ils épaississent sur le champ,
et en même temps diminuent la quantité de
la salive ; cette dernière circonstance ne peut
s'attribuer à ce que ces acides coagulent la
salive , mais à ce qu ils augmentent labsorp-
tion de ses parties les plus fluides. Ainsi
l'alun appliqué sur le bout de la langue , ne
borne pas là son action^ mais indépendam-
ment de sa diffusion , il produit une cohé-
sion et des rides dans toute la bouche. (Ma-
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Art. IV. 3. a. Sorbentîa. 565
tière médicale de CuUen , art. des astringens^)
ce qui est dû à Tassociation réciproque des
mouvemens des parties ou branches des vais-
seaux absorbans.
L'opium , pris intérieurement à petites
doses , augmente mieux que tout autre mé-
dicament l'absorption de la membrane mu
-queuse , comme on peut le remarquer par
Tépaîssissement quUl produit de la matière de
Texpectoration dans la toux , et d^ Técouleme^nt
du mucus nasal dans les rhumes , et peut-
être de celui de la mucosité de Turèthre dans
la gonorrhée. Le quinquina paraît, après
Topium^ produire le mieux les mêmes effets.
A Fextérieur, de légères solution? de sul-
fate de cuivre , (vitriol bleu ,) par exemple de
deux ou trois grains dans une once d'eau,
appliquées aux ulcères de la bouche, ou aux
chancres de la verge, les font disparaître beau-
coup plus sûrement qu aucun autre remède.
Quand les poumons ou l'urèthre sont
enflammés à un degré considérable, et que
l'absorption est si grande que le muous est
déjà trop épais et adhère à la membrane par
sa viscosité , Topium , les végétaux amers et
les acides concentrés ne conviennent point;
il faut alors , au lieu de ces moyens , em-
ployer les délayans mucilagineux avec la
saignée et les reiaèdes de la classe de^
iorpentia.
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666 SarberUîa. Art. IV. 2. 3. 2.
111. I. L^absorption du tissu-cellulaire, et
de toutes les autres cavités du corps , se feit
trop lentement dans certaines constitutions ;
de-là les complexions pâles et bouffies ; et
quand cet état est porté à son plus b^ut degré ,
il en résulte une hydropisie universelle. Ces
constitutions sont sujettes aux fièvres înter^
snittentes , aux paroxysmes bystériques , au
froid des efxtrémités y aux indigestions ^ et
aux autres symptômes de débilité.
Le système absorbant est plus sujet à
Fengourdissem^nt que le système exhalant,
ce qui provient dû peu de cbaleur des flui-
des qui y sont appliqués , tels que Fhumidité
de Fatiftosphère , et la froideur de nos bpis-
•sons ordinaires ; cela provient encore de ce
qu'ail n'est stimulé que par intervalles, comme
lorsque nous prenons de la nourriture ; tandis
que le système exbalant est mis continuelle-
xnent en action par la cbaleur du sang en
circulatiom, ainsi que je Fai expliqué dans la
eect. XXXll.
n. Le quinquina , Ic^s fleurs de camomille
et les autres amers , en stimulant cette par-
tie cellulaire du système absorbant, Pempé
cbent de tomber dans Tinertie ; c'est ainsi que
sont prévenus les accès de froid des fièvres
qui résultent de l'engourdissement des lym-
phatiques cellulaires , et que par la mêm^
raison les accès de cbaleur sont également
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Art. IV. 2. 5. «• tSorbentia. 56f
éloignés ; le malade conserve en ce cas sa
chaleur naturelle , et récouvre ses couleurs
et sa. force primitives.
Quand le paroxysme de froid dans la fiè-
vre a sa. cause dans les absorbans du foie »
' de la raie ou des autres yiscères , Tadditiou
des martiaux aux amers végétaux^ et sur-tout
après Tusage d'^ne dose de calomel , aide
beaucoup à la guérison.
Lorsque le paroxysme a sa source dans
une partie quelconque du système excréteur ^
* comme il est probable que cela a. lieu daps
quelques fièvres intermittentes , lopiuni , à
la dose d'un grain et demi, pris environ une
heure avant le moment de Taccès , ou mêlé
aux martiaux et aux amers , complète la
guérison. On peut atteindre le même but
en donnant du vin au lieu dopium avant 1^
paroxysme , et en quantité suffisante pour
produire un commencement d'ivresse.
On distingue aux signes suivans ces trois
espèces de fièvres ; la première n'est accom-
pagnée d^aucune induration ni tuméfaction
des viscères , que le peuple appelé gâteau
h fièvre , ague cake , et qui est sensible au
toucher; la seconde est accompagnée de tumé<»
faction d'iin viscère ; et la dernière a , je crois ,
généralement le type de quarte et n est jamais
sans un certain degré de débilité artérielle.
Ifj^corcç du saule k larges feuilles » ^c^Iko
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^68 Sorbentia. Art. IV. !x. 5. 5*
caprea deLinnée, est fort vantée par leDrWhite,
de Bath, comme un fébrifuge aussi puissant
que le quinquina, donné en quantité égale
ou plus grande. (Observ. and euper. on broad-
leafed wîUow. ) En Allemagne le Dr Gunz
recommande aussi comme propres à rempla-
cer le quinquina, Pécorce de six espèces de
saules , le salix alba , pentandra , fragilis ,
caprea , vitellina et amygdalina. Le Dr Gunz
croit que plusieurs de ces écorces sont plus
efficaces que celle du Pérou ; et comme on
peut se procurer quelques-unes de ces écorces
en grandes quantités , puisqu'on en dépouille
les branches d'osiçr quemployent les bois-
seliers en plusieurs de nos Provinces dans
les mois du printemps , cet article parait
mériter qu'on y fasse attention.
La racine du geum urbanum , est recom-
mandée par le Dr Vogel pour remplacer le
quinquina ; il assure qu elle guérit la fièvre
quarte , à la dose d'une demi-drachme, prise
d'heure en heure pendant la journée : on
dit que la datisca carmabina de Linnëe
égale aussi le kina par ses propriétés fébri-
fuges, (.IVIedical and physical journal , vol.
I. p. 191.) i
5. Cette classe de médtcamens absorbans
diminue , à ce qu'on assure , l'irritabilité :
quand une partie quelconque du système a été
engourdie, quelle que soit la cause qui ait
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'Art. IV. a. 5. 6. Sorbentia. 56g
produit cette torpeur, elle est ensuite sus-
ceptible d'être plus fortement excitée par un
léger stimulus ; c'est ainsi que Faccès de cha-
leur de la fièvre succède à celui du froid.
Comme ces remèdes empêchent la torpeur de
quelques parties du système , ainsi qu on le
remarque "au froid des extrémités qui a tou-
jours lieu chez les personnes faibles , ces
mêmes remèdes préviennent aussi Faugmen-
tation subséquente de l'irritabilité.
4. Ces remèdes absorbans , en y comprenant
les amers, les sels métalliques et les opiates,
sont d'un grand usage dans Fhydropisie, par
leur vertu de provoquer une absorption uni-
verselle ; mais dans ce cas il faut aussi pro-
duire des évacuations , comme nous Fexpli-
querons en parlant des im>ertentia.
5. La matière des ulcères s épaissit, et de-
vient conséquemment moins corrosive , quand
ses parties salines sont réabsorbées par Tusage
des amers; c'est ce qui démontre Futilité du
quinquina dans le traitement des ulcères.
6. Les amers fortifient la digestion en favo-
risant FabsQrption du chyle ; c'est ce qui a
donné lieu à employer le houblon dans les
boissons dout on fait usage à table , ce qui
peut être avantageux comme médicament ;
mais , de même que les autres stimulans inu-
tiles , il doit être nuisible en tant qu'ingré-
dient de notre nourriture journalière.
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570 Sorhentia. Art. IV, 2. 5. 7,
II est possible que le houbloa contribue
> en quelque sorte à la production de la gra-
Telle dans les reins ; car les grands buteurs
dé Tin sont plus sujets à la goutte^ et les
buveurs de bière le sont plus à la gravelle ; il
n*}r a pas de doute que dans la production
de ces deux maladies , Falcool* ne soit le
principal et peut-être le seul agent.
7* Ijes Tomitifs augmentent considérable-
ment l'absorption du tissu cellulaire ; tels
sont la scille et la digitale. Il faut donner
la première à la dose d'un grain de la racine
séchée, toutes les heures, jusqu'à ce quelle
opère par haut et par bas : à l'égard de la
digitale , on doit . prendre quatre onces de
feuilles fraîches cueillies, les faire bouillir
dans deux livres d'eau réduites à une, et
prendre* une demi-once de cette décoction
toutes les deux heures, et ainsi de suite quatre
autres doses ou plus. Ce médicament ^ en
déterminant Faction réti*ograde des yai^seaux
absorbant de l'estomac y augmente Faction
directe des lymphatiques du tissu cellulaire.
Une autre manière plus commode de bien
déterminer la dose de la digitale , c est ^d'en
faire une teinture saturée dans Falcool rec-
tifié ; elle a l'avantage de pouvoir se con-
server long -temps sans rien perdre de se$
vertus. Prenez deux onces de feuilles de digi-
tale pourpré^^ bien sècheç et g^ossièremçnt
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Art. IV. 2. S. 7. Sorbentia, Syt
piilvérisées^ mettez-les dans an mélange de
quatre onces d^esprit devin rectifié avec quan-
tité égale d^eau ; mettez ce mélange près da
feu pendant ^4 heures^ et agitez souvent le
vase; vous obtiendrez ainsi une teinture sa<-
turée de digitale, qu'il faut ensuite soutirer
de dessus le sédiment^ ou filtrer  travers
un papier brouillard.
Un médecin vient de désapprouver récem-
ment la quantité de feuilles -de digitale dont
on fait usage dans la confection de cetta
teinture^ comme étant une dépense inutile;
il ignore apparemment que cette plante croît
spontanément et en abondance dans tous les
teiTcin^ sablonneux/etn a pas faitattention qu'il
est important que tous les pharmaciens soient
toujours pourvus de ce remède dans, tous
les temps de Tannée , et qu on puisse le trou-
ver chez eux dans un état toujours uniforme.
La grandeur dé l'embouchure de la phiole
pouvant faire varier plus ou moins la gros-
seur de la goutte qui en sort , je conseille
de mettre une partie de cette teinture dans
une phiole de deux onces, afin d'en tirer
toujours des gouttes égales en volume.
On mettra trente gouttes de cette teinture
dans une once d'eau de menthe pow* une
potion à prencbe àeoX eu trois fois par jour,
jusqu'à ce quelle diminue l'anasarque des
pxtrémités, ou dissipe la diificultéi de respi^
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Sya Sorlentia. Art. IV. 2. 5. 7-
rer dans ITiydrothorax , ou enfin jusqu'à ce
qu'elle produise des nausées. Et ^i ces phé-
nomènes ne se présentent point au bout de
deux ou trois jours , il faut augmenter gra-
duellement les doses jusqu'à quarante on
soixante gouttes et plus.
Une dame âgée de 92 ans , ftit attaquée
subitement de bonne heure dans la matinée,
d'une grande difficulté de respirer , qui du-
rait depuis deux ou trois semaines , dans
un degré plus ou moins intense^ nonobstant
Pusage de plusieurs médicamens. A cette
époque ses jambes devinrent œdémateuses et
elle ne pouvait se coucher horizontalement.
Trente gouttes de la teinture saturée de
digitale prises d'une phiole de deux onces,
deux fois par jour, dissipèrent l'embarras de
sa respiration , Fenflure des jambes diminua
au bout de deux ou trois jours : elle conti-
nua l'usage de ce remède environ une fois
par mois pendant plus d'un an^ et par inter-
Talles la teinture de kina , avec un grain
d'opium le soir ; et l'état de sa santé est
passablement bon ds^ns ce moment.
Le grand stimulus que produit ce roédica-»
ment, cause une torpeur de l'estomac suiTÎe
de nausées qui continuent pendant plusieurs
heures et même des jours entiers , ce qui
est dû au grand épuisement de la puissance
sensoriale de l'irritation de ce Tiscère \
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Art. IV. a. 5. 8. Sorbentia. 5yS
Taction du cœur et des artères s'affaiblit par
le défaut d^excitement de la puissance senso^
riale d'association; et enfin par raccumulation
de cette puissance sensoriale d'association
dans le cœur et les artères engourdis , Fac-
tion des absorbans de la membrane cellulaire
est sensiblement augmentée , comme il est
expliqué dans le supplément I. i!i.
Nous remarquons un effet analogue chez
quelques individus qui fument du tabac pour
la première fois. Us éprouvent bientôt des
nausées , et les pulsations du cœur et des
artères s'affaiblissent momentanément comme
à l'approche d^un évanouissement ; ce qui
provient de la sympathie directe qui existe
€ntreux et Testomac, c'est-à-dire par défaut
d*excitement de la puissance sensoriale d as-
sociation. Ensuite il survient un fourmille-
ment et une chaleur et quelquefois dés sueurs,
symptômes qui sont dus à 1 augmentation
d'action des vaisseaux capillaires , ou des
glandes perspiratoires muqueuses; ce qui est
à son tour occasionné par laccumufation de
la puissance sensoriale d'association , par suite
de l'action diminuée du cœur et des artères ,
accumulation qui augmente alors Faction des
vaisseaux capillaires.
8. Un autre moyen de provoquer Fabsorp-
tîon dans le tissu cellulaire , est l'air chaud
ou la vapeur de l'eau chaude. 3i on enferme
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$74 Sorbentia. Art. IV. 2. 5. 8*
les jambes gonflées d un hydropique y dans
une boite dont Tair soit échauffé par une
lampe où deux , il en résulte bientôt des
sueurs copieuses , produites par l'augmenta-
tion d action des glandes capillaires : cette
sueur reste sur la peau^ parce qu elle ne peut
pas s'évaporer dans une si petite quantité dair
qui n'est renouvelée qu'autant quil est néceS'
saire pour que les lampes ne s'éteignent pas.
En même temps les lymphatiques du tissu
cellulaire sont stimulés et portés à une plus
grande action par la cBaleur , ainsi que le
démontre la prompte résolution de la tumé*^
faction des jambes.
Il serait bien nécessaire dessayer cette
expérience sur une personne qui aurait une
anasarque universelle ^ en la plaçant dans
une chambre remplie d'un air échauffé à i!K>
ou i3o degrés; il est probable que cela pro-
duirait une transpiration abondante y ainsi
quune absorption cellulaire universelle des
poumons et de toute autre partie. Les expé-
riences "faites dans des chambres échauffées
par le Dr Fordyce €t autres , prouvent qu'on
peut supporter un tel degré de chaleur pen-
dant plusieurs minutes sans un grand incon-
vénient. Transactions philosophiques.
On pourrait encore essayer l'effet de la
chaleur dans Tanasarque et dans d'autres
maladies, par l'immersion du malade dans un
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Art. IV. 2. 3. 8. Sorbentia. SyS
air chaud ou une yapeur chaude reçus dans
un sac imperméahle de taffetas gommé ^ ou
dans une baignoire de fer blanc ^ disposée de
manière que le courant d air ou de la Tapeur
puisse circuler autour et recouvrir le corps,
excepté la tête, qtii ne pourrait pas y être
exposée; de* cette manière les absorbans des
poumons pourraient être forcés dagir plus
énergiquement par sjrmpathie avec la peau
et non par le stimulus de la chaleur. Voyez
sur les usages du bain chaud, lart. II. 2. 2. i.
Un pédiluve salin et chaud est souvent
mis en usage avec succès pour dissiper les
gonflemens des jambes par défaut dactioÀ
des absorbans des extrémités inférieures ; la
quantité de muriate de soude doit être d'en-
viron une partie sur trente . d*eau , ce qui
avec un quatre-vingtième de sulfate de ma-
gnésie ou sel cathartique £(mer , constitue la
force moyenne de Feau de la mer qui entoure
notre isle , d'après les expériences de Mr
Brownrig: il faut tremper les jambes dans ce
bain pendant une demi-heure tous les soirs,
pendant quinze jours , et porter la chaleur
de 96 à g8 degrés.
Le Dr Reid, dans un traité sur les bains
de mer, recommande un bain chaud général
deau de mer, dans les gonflemens œdéma-
teux, et probablement qu'on en oblieddrait du
succès; il conseille judicieusement de faire de
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576 Sorbentîa. Art. IV. 2. 4* r«
bonnes frictions dans le bain sur les mem-
bres enflés^, en les frottant toujours des eilré-
mités vers le tronc et non dans un sens con-
traire ; ce qui doit faciliter récoulement des
fluides dans le système absorbant , nonobstant
que ces vaisseaux soient pourvus de valvules
pour en empêcher le retour. Dans ces bains,
le stimulus du sel . est combiné avec celui
de la chaleur. Voyez article II. 2. 2. i.
9. Un autre moyen d^augmenter Tabsorp-
tion dans le tissu cellulaire , et dont on a
fait un grand usage dans les hydropisies,
c'est Tabstinence presqu'entière ou totale de
liquides. Les sujets trop corpulens pourraient
peut-être pratiquer cette abstinence avec avan-
tage jusqu'à un certain point; mais si on la
porte à Texcès , elle peut produire des fièvres ,
et des maux plus grands que ceux que Ton
voudrait éviter, abstraction faite d'une soif
continuelle et douloureuse. Dans la plupart des
bydropisies, la soif actuelle prouve qu'il y a
dans la circulation trop peu de fluides diluans,
et non quMls y sont en trop grande activité.
IV. I . absorption veineuse. Le céleri , le
cresson d'eau ^ les choux et beaucoup d'au-
tres végétaux de la classe de la tetradyna-
mie, n'augmentent pas la, chaleur du corps
(excepté ceux dont Tacrimonie approche de
la causticité,) et il parait d'après cela qu'ils
sont les seuls ou les principaux qui agissent
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Art. IV. ik. 4. 5* Sorhentia. 577
sur le système Teineux , dont les extrémîtës
absorbent le sang vermeil 5 après qu^il a passé
dans les glandes capillaires , comme je Tai
démontré.
3. Cette action absorbante dans les veines
est en défaut dans le scorbut de mer et dans
la fièvre pétéchiale ; de -là la formation des
taches, occasionnées par la stagnation du sang
aux extrémités veineuses, ou son extravasa-
tion dans le tissu cellulaire. Ces végétaux en
stimulant les veines pour leur faire reprendre
leurs fonctions absorbantes , sans augmenter
l'énergie de Faction artérielle^ empêchent 1^
formation d^autres pétéchies , et peuvent aider
à Fabsorption du sang qui est stagnant, dès
que ses changemens chimiques le rendent
propre à subir cette opération. .
3. Les fluides qui sont extravasés et dépo-
sés dans le tissu cellulaire , semblent y res-
ter pendant plusieurs jours , afin d^ subir
quelques changemens chimiques , puis ils
sont repompés par les orifices des absorbans
cellulaires. Mais comme les nouveaux vais-
seaux qui se forment dans les parties enflam-
mées y communyjuent avec les veines , ils
sont probablement absorbés à leur tour par
les veines en même temps que le sang qu'ils
contiennent dans leurs cavités. Ainsi le sang
qui est extravasé dans les ecchymoses et les
pétéchies , met plusieui*s jours à disparaître ^
Tome IL Sg
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578 Sorhentut. ARt. IV. a. 5- !♦
mais si dans Tophlbalmie ^ après les éyacua'*
lions nécessaires , on applique nne fomenta-^
tion stimulante sur Toeil^ l'inflammation àe%
Taisseaux de la conjonctive se dissipe en
peu d^heures.
Il faut donc ajouter aux remèdes absorbans
qui affectent les veines, les applications exter<
nés des matières stimulantes « telles que le
▼inaigre , qui rend les lèvres pâles par son
contact, les frictions et rélectricité.
4. Les bémorrbagies sont de deux espèces^
soit artérielles qui sont accompagnées dUn-
flammation , soit veineuses ^ par défaut de la
puissance absorbante dans cet ordre de ▼ais-<
seaux. Dans le premier cas les torpentia sont
efficaces ; et dans le second , les martiaux ,
Fopium^ lalun et toute la classe des sorben-
tia^ sont mis en usage avec succès.
5. Sydenfaam recommande les végétaux de
la tetradynamia dans les douleurs rbumatis^
maies qui succèdent aux fièvres intermitten-
tes. Ces douleurs sont probablement analogues
à celles du scorbut de mer , et paraissent
résulter d^un défaut dVbsorption dans la
partie affectée , et par conséquent on les
soulage par les mêmes remèdes*
V. I. Absorption intestinale. -Quelques vé-
gétaux astringens , tels que la rhubarbe,
peuvent être donnés en doses assez fortes
pour agir comme cathartiques ; et après
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Art; IV. ^. 5. 5. Sorbentia^ Syg
qu une partie en est éyacuée , celle qui reste
augmente Tabsorption dans les intestins ; et
agit comme si une dose semblable eut été
douAée après Popération d^un purgatif quel'^
conque. Ainsi quatre grains de rhubarbe
fortifient les intestins et trente grains les
éTacuent avant d^agtr comme tonique.
a. Les §els à base terreuse comme Talun^
augmentent Fab^orption intestinale^ et par
conséquent produisent la constipation, pri& à
la dose ordinaire ; on dit que Palun guérit
quelquefois la fièvre intermittente lorsque
d'autres remèdes ont échoué : peut-être est*Ge
quand son siège est dans les intestins. L'aluu
est utile dans le diabètes , en excitant Fac-
tion naturelle des vaisseaux absorbaos de la
vessie ; et combiné avec la résine on le
recommande dans les fleurs blanche» et dans
la gonorrhée habituelle r La chaux et proba-
blement aussi le gypse y possèdent des pro*
priétés en quelque sorte analogues, et aug-
mentent labsorption dans les intestins; cest
ainsi quune certaine dose de ces substances
arrête la diarrhée ^ mais lalun donné à une
quantité plus forte agira probablement comme
cathartique. Une dose de cinq à dix grains
produit la constipation, et une de vingt ou
trente grains est un émétique ou cathartique.
3. L alumine, la terre de pipe, la marne,
le bol d'Arménie , la chaux, les yeux décre"*
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58o Sorbeiitid. AKt. IV. 2. 6. i.
visses » et la corne de cerf calcinée , ou les
cendres d os arrêtent les pertes ; soit méca-
niquement en fournissant quelque chose de
mucilagineux ou huileux , comme des corps
cylindriques pour adoucir les frottemens des
aîimens sur les mentbranes enflammées; soit
en augmentant leur absorption. Les deux
dernières substances consistent en terre cal-
caire unie à lacide phospborîque , et le bol
d* Arménie et la marne peuvent contenir du
fer. Par la sympathie qui règne entre les
intestins et la peau , vingt grains de bol
d'Arménie donnés au malade de la fièvre
hectique avant de se coucher^ pré?iendront
fréquemment la tendance aux sueurs et aux
dévoiemens , et cet effet sera encore plus
certain si on y ajoute un grain d'opium.
VI. I. Absorption par le Joie , Vestomac
et les autres viscères. Quand Finflammation
du foie est mitigée jusquà un certain point
par la saignée , le calomel et autres pur-
gatifs doux , de sorte que Fénergie artérielle
est affaiblie , quatre ou huit grains de
limaille de fer , ou de sel de mars ^ joints
à Fécorce du Pérou , ont un effet surpre-
nant pour guérir la toux , et rendre le
foie à son état et à son volume naturel;
1 paraît que ce phénomène est dû à laug-
mentation d^absorjption dans ce viscère. Je
crois que la même chose arrive relativement
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Art. IV. 3. 6. 5. Sorbentia. 58i
aux tumeurs des autres viscères , tels que
la rate et le pancréas , dont quelques-uns
sont fréquemment engorgés dans les fièTres
intermittentes.
2. Les hémorrhagies du nez^ du rectum^
des reins , de la matrice et d'autres parties^
accompagnent souvent les. maladies du foie ,
la circulation du sang étant obstruée dans
la veine-porte, tant par la diminution de la
puissance absorbante que par Faugmentation
de volume de ce viscère. Après la saignée
et les purgatifs -mercuriauxi on arrête ces
hémorrhagies le 'plus sûrement par les mar*
tiaux seuls , ou joints à Popium : ils augmen-
tent Fabsorption et diminuent le volume du
foie.
Les martiaux peuvent encore arrêter ces
hémorrhagies en provoquant l'absorption vei-
neuse , quoiqu ils exercent leur principal
efiet sur le foie. On peut les combiner avanta-
geusement avec Topium^ les amers et l'acide
sulfurique. Ajoutons à cela que quelques hé-
morrhagies reviennent périodiquement, comme
les paroxysmes des fièvres intermittentes et
se guérissent conséquemment par le même
traitement.
5. L'ictère est fréquemment causé par l'in-
sipidité de la bile , qui ne stimule pas et
n'entretient pas assez Faction naturelle de la
f ésicule du fiel et des canaux biliaires , d^où
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Ç6a Sorhetaîa, ArT. IV. a. €. 4.
résulte sa stagnation dans cette Yésicule et
une espèce de cristallisation ^ qui étant 4;rop
grosse pour passer dans les intestins, bouche
le canal cholédoque et occasipnne une ma-
ladie longue et douloureuse. La paralysie de
ce canal produit un ictère semblable ^ mais
sans douleur.
4* Les vers des moutons sont dus à la lim-
pidité de leur bile ; ils se forment dans les
intestins et passent de*là dans les canaux
biliaires 3 et en détruisant le foie ils causent
(les ulcères , la toux ' et la fièvre hectique
nommée claTcau. Dans le corps humain il
est probable que Tétat dUnertie de la bile est
une des causes de la production des vers ; cet
état d^insipidité de la bile provient du défaut
d^absorption de ses parties les plus tenues;
c'est ainsi que la figure bouffie et le gonflement
de la lèvre supérieure des f^nfans qui ont des
Ters f doivent être attribués à un défaut con«
concomittant d^absorption dans le tissu cel?
lulaire. Le sel de mars « ou Toxyde de fer,
ou la limaille de ce métal, combiné avec des
amers, augmentent Tacrimonie de la bile en
provoquant Tabsorptiop de sa partie aqueuse;
et détruisent ainsi les vers ^ tant par leur
action immédiate sur les intestin^ que par
celles qu'ils exercent sur les vers mêmes.
Tous ces effets s'obtiennent pl^s facilement
en faisant précéder ce' traitement par un
purgatif de calomeL Yoyez classe L 2. 3, 9.
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Ar*. IT. A. 6- 5. SarhenHa. 5Ô5
5. Lft chlorose est une autre malftâîe due
nu défaut d^action des absorbans hépatiques ^
et peut-être )us(fu*à un certain point à celui
des yaisseaux sécréteurs^ ou des glandes qui
composent ce yiscére, La suppi'essîon des
menstrues que Ton croit généralement être
la cause de cette maladie nen est quuit
tymptôme. Dans cette affection il y a probiu»
blement un défaut de quantité de la bile^
mais toujours un défaut d^acrimonie de ce
fluide , puisque ses parties les plus tenued
ne sont point absorbées. Or ^ comme la bile
est sans doute d^une grande importance dans
la sanguification y c'est par cette cause que
le sang éprouve une si grande disette de glo«
bules rouges ^ ce qui est manifeste par la
grande pâleur de ces malades. Comme ce
sang séreux doit moins stimuler le cœur et
les artères^ le pouls devient nécessairement
accéléré' et faible ; ainsi qi^e je l'ai expliqué
dans la sect. XII. i, 4«
La fréquence du pouls , est souvent si
considérable et si permanente qtie, s'il sur-»
vient accidentellement une toux , on peut
prendre la maladie pour une fièvre hectique;
cependant ott la guérit par les martiaux et
les amers administrés deux fois par jour, et
un grain dopium et d'aloès tous les soirs;
alors les menstrues supprimées reparaissent
par le rétablissement de la quantité néces^
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584 Sarbentia. Art. IY. 2. 6. â.
eaîre de sang rouge. Cette maladie et les
deux précédentes ressemblent beaucoup k
celles quon nomme paralysie du foie. Yoyes
5ect. XXX. 4*
6. II parait paradoxal que le traitement
par les martiaux, les amers , les opiates, et qui
provoque les menstrues des femmes affectées
de la chlorose , puisse reprimer la trop grande
abondance ou la permanence des menstrues
qui ont lieu dans les constitutions faibles , vers
lépoque de la cessation de cet écoulement
naturel. Cette maladie est une hémorrhagie
due à la débilité de la puissance absorbante
des veines et appartient au paragraphe de
labsorption veineuse que nous avons traitée
plus haut ; on peut en conséquence la guérir
par les martiaux^ lalun, les amers , et sur-tout
par Tadministration d un grain d opium n^i^léa
avec cinq grains de rhubarbe tous les soir8«
Comime le fer est soluble dans lacide gas-
trique , peut-être la meilleure manière de
ladmiuistrer^ serait- elle de le prendre en
limaille fine y ou en poudre ferrugineuse pré*
parée de la manière suivante : on fait dis-
soudre du sulfate de fer dans de leau ; on
ajoute à la solution quelques worceaux de
fer , pour précipiter le cuivre qui . pourrait
s'y trouver ; on précipite cette solution par
le sel de tartre , soude cristallisée i on ajoute
au précipité deux ou trois fois sa quantité
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IArT. IV. 3. 6. 8. SàrhenHa. 585
de poudre de charbon : on mêle et on met
le tout dans un creuset recouvert dune
tuile , et on le fait chauffer jusqu'à rougir
pendant une heure; il en résulte une pou-
dre ferrugineuse impalpable y qui doit' être
entièrement magnétisable.
.7. Les sels métalliques, fournissent des
remèdes puissans pour provoquer labsorption
dans les hydropisies , qui sont souvent cau-
sées par Tengorgement du foie. Dabord on
peut les donner en telles quantités qu ils
deviennent fortement cathartiques : nous en
parlerons plus amplement dans larticle des
ini^ertentia ; puis quand leur effet purgatif
cesse^ comme celui de larhubarbe^ leur quan-i
tité absorbante continue dagir. Les sels mer»
curiels « ceux d argent y de cuivre , de fer , de
zinc et d antimoine 5 ont tous été mis en
usage dans Thydropisie, soit seuls pour rem*
plir la première indication ^ soit unis aux
amers et de temps en temps aux opiates
faibles et souvent répétés pour la seconde ,
qui est labsorption.
8. On dit qu^une dose depuis un quart de
grain jusqu à un demi grain de sulfate de
cuivre , (vitriol bleu) donné toutes les quatre
ou six heures est très-efEcace dans les fièvres
intermittentes obstinées y qui souvent aussi
proviennent de Fei^gorgement dun viscère ,
tels que le foiç ou la rate« et qui par cout
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586 Sàrhefdia, ART» IV. ft. 6. 8.
Séqtient sont dues à an défaut d*absoq»tion des
Tatsseattx lymphatiques du viscàre affecté. Un
^piart de grain d oxyde blanc d'arsenic^ peut
guérir efficacement une fièvre quarte , d après
ce que in*a assuré un chirurgien de Tarmée,
si on le donne une heure avant le paroxysme
de laccès; il me dit que cette dose était
convenable à un homme robuste; peut«*étr6
quun hutième de grain pourrait être admi<»
nistré et répété avec plus de sûreté et autant
d^efficacité.
Le Dr Fowler fait mention d'un grand
nombre de cas heureux dans son traité sur
ce sujet. Il prépare le remède en faisant
bouillir soixante-quatre grains doxyde blanc
d arsenic , dans un flacon de Florence , aTCC
la même quantité dalcali fixe végétal pur^
dans une pinte deau distillée jusqu'à disse*
lotion du tout y puis il ajoute autant d eau
distillée quil en faut pour faire exacte-
ment seize onces. Ainsi il y a quatre grains
darsenic dans chaque once de la solution*
11 faut la mettre dans une phiole dont le col
soit assez large pour que soixante gouttes
pèsent une drachme , qui doit contenir un
demi grain d*arsenic. II donne aux enfans
de TAge de deux à quatre ans, de deux il
cinq gouttes, trois ou quatre fois par jour; à
ceux de cinq à sept ans ^ sept ou huit goût-»
tes; à ceux de huit à douce ans, sept k di^
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^ART. IV. a. 6. 9» Sprbentîd^ S8f
gouttes ; à ceixx de treize à dii^-htiit , dix à
douze gouttes; à ceux de dix-huit et au-dessus^
douze gouttes. Il est toujours prudent de
commencer ladministiriitiou d un remède aus^i
puissant , par de petites doses et de les
augmenter graduellement.
Je crois quune solution saturée d*arsenic
dans leau , est préférable à cette pénible pré-»
paration chimique, car on nest ^oint sujet
à errer en pesant les ingrédiens ^ et elle
possède en conséquence plus certainement
une force uniforme. Mettez dans Teau de
Tai^sénic blanc jusqu^à ce quelle en soit sa-
turée. Laissez bouillir cette eau ' dans un
flacon de Florence, ou dans une casserole
de fer blanc , pendant une demi-heure^ Laissez
reposer ensuite cette éau pour quelle se
précipite , et filtrez-la à traTcrs un papier/
Mon ami Mr Greene , chirurgien à Breewood^
ma assuré quHl ayàit guéri dans une saison^
des fièvres intermittentes sans nombre , par
le moyen de cette solution saturée ; il a
trouvé que dix gouttes tinées d^une phiolé
de deux onces , et données ti'ois fois par
jour , étaient une dose suffisante pour un
adulte ; mais en général il commençaùt par
nen donner que cinq gouttes.
g. Ce ne peut être par son stimidus ^é*
néral que Farsenic agit dans la guërison des
fièvres intermittefntes « parce que son usage
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588 Sarbenth^ Art. IV. a. 6. 9,
ii*e&t suivi ni d'ivresse ni de chàlenr; ce ne
peut être non plus par son stimulus particu-
lier sur une partie du système excréteur ,
puisque pris à petites doses il ne produit ni
augmentaticm d^évacuation ni chaleur ; il faut
donc qu'il exerce • son pouvoir comme les
autres articles des sorbentia^ sur le système
absorbant. Il est difficile de comprendre de
quelle manière il détruit la vie si prompte-
ment, parce qu'il n'enivre pas comme un
grand/' nombre de poisons végétaux, et qu'il
ne cause pas de fièvre comme la matière
contagieuse. Appliqué à l'extérieur, il parait
détruire chimiquement les parties en agissant
comme les autres caustiques. Détruit-il chi-
miq^iem^nt l'estomac et par suite la vie? Ou
détruit-il l'action de' l'estomac par son grand
stimulus , et la vie eu conséquence de lsi
sympathie qui existe entre l'estomac et le
cœur? Ce dernier mode d'opération me parait
le plus probable.
Le succès de l'arsenic dans les fièvres
intermittentes dépend, à ce que je crois, de
ce qu'il stimule Faction de l'estomac , et
quainsi par l'association de ce viscère avec
le cœur et les artères , il prévient la torpeur
de toutes les parties du système sanguin.
Cette, conclusion ma été suggérée par les
considérations suivantes.
Pl^emièrement » les effets de l'arsenic donuQ
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Aiit. IV. i. 6. 9. Sorhentia. 58^
intérieurement pendant long-temps en petites
dosés > ou employé en plus grandes doses à
^extérieur, paraissent être analogues à ceux
de tous les autres forts stimulans , tels que
le vin et Talcool. Ces effets sont la bouffissure
du Yisage , l'enflure des jambes , les tumeurs
hépatiques 3 et Phydropisie , et quelquefois
des éruptions cutanées. J^ai yu le premier
de ces sympj;ômes surTenir après avoir fait
usage d^arsenic à Pei^térieur pour guérir la
gale ; et le dernier a été bien évident dans
le procès criminel de miss Blandy à Chelms-
ibrd^ il y <^ environ 40 ^ns.
Secondement, j'ai vu une fièvre intermit-
tente guérie par Farsenic chez un enfant qui
avait déjà pris envain de très-grandes doses
de kiua avec beaucoup de régularité. Un
autre cas est celui d^un jeune officier qui
avait vécu dans Fintempérance , et qui était
attaqué d'une lièvre intermittente : il avait
pris le quinquina à plusieurs reprises^ en
grandes quantités avec un grain d'opium tous
les soirs, et quoique les paroxysmes eussent
été arrêtés trois fois , pour quelque temps ,
ils revenaient au bout d'environ huit jours.
Ayant pris cinq gouttes de la solution satu*
rée d'arsenic trois fois par jour 3 les paroxys-»
mes cessèrent entièrement , et son appétit
revint en même temps.
Troisièmement, un gentilhomme d'environ
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,^oogk
Bgo Sorbentia. Art. IV» a. 6. g.
aoixante-cioq ans, était sujet depuis enviroa
dix ans à une intermittence du pouls et à de
fréquentes palpitations du cœur. Dernière*
ment les palpitations paraissaient prendre un
cours irrégulier, mais Fintermission de cha<*
que troisième ou quatrième pulsation était
presque continuelle. Quatre gouttes d^une
solution saturée d^arsenic prises d'une phiole
de deux onces , presque toutes les quatre
heures pendant un seul jour^ firent non seu*
lement cesser les palpitations « mais aussi les
intermissions , qui ne revinrent plus tant qu'il
continua Fusage du remède, qu^il prit pendant
trois ou quatre jours.
Or, comme le pouls détient intermittent,
quand l'action de Festomac est fort affaiblie
par une trop forte dose de digtale , il est
prouvé qu'il existe une sympathie directe
entre ces parties du système ; et comme j'ai
"observé souvent que, lorsque le pouls com-
mence à devenir intermittent chez les per«
sonnes âgées , une éructation de Festomac
produite volontairement , peut empêcher ce
repos du cœur, je suis porté à croire,. que
Fétat de torpeur de Festomac , au moment
du dégagement de Fair, occasionné par son
action trop faible , causait Fintermission du
pouls ; et que l'arsenic dans ce cas ainsi que
dans ceux des fièvres intermittentes , dont
)€ viens de parler , produisait ses effets en
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ÀRTé IV. 2» 6. 10* Sorbentia* 691
stimulant fortement Pestomac ; et que la ré^
gularité des mouvemens du cceur était ainsi
rétablie en augmentant Texcitement de I4
puissance sensoriale d'association* Voyez sect*
XXV. 17- classe IV. !l. 1. i8é
Mr Simmons^ chirurgien à Manchester, a
dernièrement recommandé Farsenic dans la
quinte-toux , tussis conpulswa , il assure qu^il
en a obtenu les elSets les plus heureux , qu il
mitigé la maladie en peu de jours , et la
guérit généralement dans Tespace d une quin-^
zaine^ 11 la donné à^ des enfems d un an avec
sécurité , et dans les proportions recomman*
dées par le Dr Fowler , dont il em|)}oya la solu-
tion ; mais ijl parait qu il fit usage de temps
en temps de la saignée et des éniétiques : il
recommande de reprendre Tusage de la solu^r
tion au bout d une semaine , pour prévenir
une rechute. Annals of médecine ijgj»
i6. Quand Farsenic a été donné comme
poison 3 on peut en découvrir la présence
dans le contenu de lestomac^ i"^ par sou
odeur alliacée , lorsqu'on en jette quelques
grains sur un fer rouge ; ^i"* si on en place
quelques grains entre deux lames de cuivre «
et quon les fasse rougir, le cuivre blanchit;
Z° faites dissoudre de Farsenic dans Feau au
moyen d^un alcali végétal , ajoutez * y une
solution aqueuse de sulfate de cuivre , 1»
mélange devient d'un beau vert, qui se pré*
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59^ Sorbentîa. Art. IV* 2. 7* !•
cipite graduellement , selon la découTerte de
Bergman ; 4^ quand la quantité est assez
grande , on peut tremper du grain dans la
solution , et le donner ensuite à des moineaux
et à des poulets qui en mourront sur le
champ.
y 11. I. Absorption de la matière des ulcères
pénériens. Aucun ulcère ne peut se guérir si
labsorption n*est pas égale à la quantité de
matière qui y est déposée.^ Les préparations ou
oxydes de mercure , dans le traitement de
la maladie Ténérienne , paraissent agir en aug-
mentant labsorption dans les ulcères qu'elle
occasionne ; et cela , soit en les introduisant
dans Testomac^ ou en les appliquant sur la
peau , ou à la sur&ce des ulcères. Ces moyens
agissent ici de la même manière que Tacé-
tate de plomb, sucre de satume^ ou d autres
oxydes métalliques qui procurent rapidement
la cicatrisation des autres ulcères sur les-
quels on lies applique ; et probablement
aussi quand on les prend à Tintérieur ,
comme l'oxyde de fer que Ion donne aux
enfans affectés d'ulcères scrofuleux et qui
contribue à les guérir. Les solutions de
plomb étaient autrefois célèbres dans la
pbthisie.
La nlatière déposée dans les grands abcès
n'occasionne pas de fièvre hectique , tant
qu*elle*na point été oxygénée par son expQ-
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Art. IV* à. 7. 2. Sorhentid. 59$
sition à Tair libre ou par le contact de laîr
à trayers une nkembrane humide ; la même
chose semble arriver aux autres espèces de
matières qui produisent la fiètre ^ ou qui
occasionnent des ulcères phagédéniques , ce
qui les a fait nommer contagieuses^ Yoyés
classe II. I. 3. IL i. 5. II. i. 6. 6. Il est
possible que* cela prorienne de ce que ces
matières ne sont absorbées , généralement >
qu après avoir été oxygénées; et que ce soit
le stimulus de Facide ainsi formé par leur
union avec l'oxygène, qui occasionne leur
transport dans la circulation et la fièvre
qu'elles produisent alorsr, car quoique les
amas de matière , de lait et de muctis^ soient
quelquefois absorbées subitement pendant
Taction des émétiques ou dans le mal de
mer, il est probable qu'elles sont éliminé^es
du corps sans entrer dans la circulation ;
-c est-à-dire quelles sont absorbées par laug-
mentation daction dune branche des lym«
phatiques^ et évacuées par l'action rétrograde
de quelqu autre branche lymphatique , et
sortent ainsi avec les selles ou les urines.
3. Mais comme en général la matière àe9
grands abcès n'est absorbée qu*après avoir
été exposée à lair de quelque manière que
ce soit, il y a tout lieu de conclure que le
stimulus de cette nouvelle combinaison de
la matière avec l'oxygène, occasionne «on
Tome II. . 40
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694 Sorhehlid. Art. IV. i. 7. i.
absorption ; et qù ainsi ceUe de la matière
des ulpères de toutes lès sortes, s effectue
encore plus puissamment par lapplication
extérieure ou Tusage interne des oxydes
métalliques , qui sont aussi des acides résul-^
tans de l'union ders métaux avec Foxygène)
et enfin, parce que les ulcères vénériens et
ceux de la gale et de la teigne, ne peuvent
se guérir sans une application stimulante ,
c est- à- dire que la sécrétion de la niatière
continue à y être plus grande que Fabsorption;
et que les ulcères continuent à s'étendre , par
la contagion qui affecte leurs bords; on que
le stimulus de la matière oxygénée stimule
les vaisseaux capillaires qui sont à son voi«
sinage^ à des actions analogues à celle de
Fulcère qui le produit.
Cet effet des oxydes de mercure a lieu^ soit
qu^il y ait salivation ou non. On la provoque
aisément par la chaleur externe^ quand on
donne le mercure pour procurer cette sécré-»
tion ; mais comme la guérison des maladies
vénériennes dépend de sa qualité absorbante,
la salivation nest ni nécessaire . ni utile. Un
quart de grain de bon muriate de mercure
sur-oxygéné pris deux fois par jour, manque
rarement de guérir la vérole la mieux con-
firmée : il fait aussi rarement saliver si le
malade se tient fraicbement : je croie quun
quart de grain pris trois fois par jour ^t un
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Art- IV. 4. 8. t. Sorhentia. SgS
remède infaillible , si le sublimé est bien
préparé*
Le mercure crud pris à Pintérieur n a d'effet
que sur les intestins ; ses préparations actives
sont les sels formés par son union avec les
diyers acides , et dont il est fait mention dans
la liste ci'-après. Son union avec un . acide
régétal trituré ayec la manne , constitue ^
dit-on , les pillules de Keyser* Plenck la
recommande beaucoup ,. éteint dans la gomme
arabique ; broyé ayec du sucre et ' un peu
dliuile essentielle , daprès les directions
d'une ancienne pharmacopée d'Edimbourg t'
il forme probablement quelques^^uns des sirops
que Ton vend comme des spécifiques.
Uni au soufre , il entre rarement dans la
circulation, comme quiand on prend le cina^
l>re ou réthiops minéral à l'intérieur ", mais
uni à la graisse et frotté sur la peau, il est
bientôt absorbé. Je ne sais pas s'il peut s unir
au charbon , ni si on a jamais essayé de le
donner à l'intérieur combiné ayec une graisse
animale ; si on mêle seulement six grains de
soufre à deux onces d'axonge de porc et six
drachmes de mercure, le mélange se fait avec
moins de difficulté, à ce qu'on assure, quaveo
le mercure et l'axonge seuls.
YIll. I. Les absorptions en général sont
augmentées par l'inanition; de-là l'usage des
éracuans dans le traitement des ulcères. Le
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Sqô Sorbentia. Art. IV. ^. 8. d.
Dr Jurin a absorbé en une nuit après un jour
d*abstincnce et d'exercice , dix-huit onces
d^air atmosphérique de sa chambre, et cha-
cun peut avoir observé combien ses draps
ont séché promptement après avoir été mouil«
léli par la sueur, lorsqu^il a 6té ses couver^
tures de lit pour se rafraîchir; ce qui est
dû à Taugmentation de Tabsorption cutanée
après une évacuation par les sueurs «
2. Or , cowme lopium est un stimulant
universel ^ ainsi que je l'ai expliqué dans
Tarticle des incitaniia « il doit stimuler et
augmenter Faction des systèmes sécrétoire et
absorbant ; mais après Févacuation par les
saignées et pat l'usage des cathartiques ^ le
système absorbant est déjà disposé à agir pins
puissamment ; parce que les vaissieaux san-«
guins ^tant moins distendus , les fluides ab«
sorbes s y portent avec moins de résistance^
Après les évacuations , Topium donné en
petites doses ^ provoque Tabsorption 5 beau-^
coup plus qu'ail ne provoque lès sécrétions y
^et il est ainsi d^un très^grand service à la fin
des inflammations t comme dans la pleurésie
ou la péripneumonie , à la dose de quatre ou
cinq gouttes de la teinture , prises avant
rinvasion du paroxysme du soir; j^ai vu ce
moyen réussir, lors même qu'il existait un
rire sardonique. Certaines convulsions peu«
vent provenir d^un défaut d^absorption de
C
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AaT, IV. 2. 9. h. Sorhentîa. Z^y
quelque sécrétion acrimonieuse qui cause
de la douleur ; de4à l'utilité de Popium danis
ces maladies^ après la saignée et les autres
évacuations.
IX. I. L'absorption est augmentée par les
oxydes ou solutions de mercure , de plomb ,
de zinc , de cuivre et- de fer appliqués ^
l'extérieur » de même que par l'arsenic^ pat
le soufi^e et par ^application des végétaux
amers en poudre fine. Ainsi le frottement de
la peau avec un onguent composé de mer-
cure et d'axonge de porc , guérit les ulcères
vénériens ; et plusieurs espèces de dartres se
guérissent au moyen d'un onguent fait avec
soixante grains de précipité blanc de mer-
cure et une once d^axonge de porc.
a. Les tumeurs qui viennent au cou des
jeunes gens sont souvent produiles par l'ab*
sorption d'une matière acrimonieuse ou sa*
line, qui est déposée par les éruptions
derrière les oreilles, provenant d'un défaut
d'absorption dans la surface de l'ulcère j
matière qui , en coulant sur la peau est
absorbée et gonfle les glandes lymphatiques
du cou, de la même mai^ière que la matière
variolique insérée dans le bras , gonfle la
glande de l'aisselle. Quelquefois la matière
de la transpiration qui triansude àévrï^fe les
oreilles devient putride faute de ^oin de 10S
i|»ver tous les jours , et son absorption peut
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BgS Soj^entta. Art. IV. !i. 9. S.
aussi produire les tumeurs des glaudes lym*
pha tiques du cou. Dans le premier cas^ un
cérat fait arec la pierre culaminaire , ( oxyde
de zinc) ou la céruse^ (carbonate de plomb}
en poudre sècbe^ ou des linges trempés dans
une solution de sel de saturne, (acétate de
plomb) ^ augmente Tabsorption dans les ulcè-
res et empêche Teffusion de la partie saline
de la matière sécrétée. On prévient Fautre
par la propreté.
Après que les éruptions ou' ulcères sont
guéris ^ une solution de sublimé corrosif,
(^ muriate sur-oxygéné de mercure ) d^un grain
8ur une once d^eau ^ appliquée pendant quel-
ques semaines derrière Toreille et sur les
racines des cheveux d!un côté de la tête,
où. s'ouvrent les orifices des vaisseaux lym-
phatiques du cou , fait souvent disparaître
ces tumeurs*
5. Des morceaux de linge humectés avec
une solution d'une demi-once de sucre de
Saturne (acétite de plomb) dans une pinte
deau, appliqués sur les érysipèles des jam«
bes attaquées d^anasarque , qui ont une ten-
dance à la mortification 3 sont plus efficaces
qu'aucun autre topique. Six grains de vitriol
blanc , (sulfate de zinc) ^ dissous dans une once
d eau de roses ^ font disparaître l'inflammation
des yeux plus sûrement que les préparations
de plomb. Deux ou trois grains de vitriol
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Aht. IV. 9. 9. 9* Sorhentia. Sg^
bleu , (sulfate de cuivFe), dissous dans une
once d'eau y guérissent les ulcères de la
bouche et des autres membranes muqueuses «
et une solution darsenic appliquée à Fexté*-
rieur guérit la gale, mais demande de gran«
des précautions dans son usage. Voyez classe
II. I. 5. 6.
Un yieillard &ible ayant les jambes œdé*
matiées^ les arait toutes deux attaquées d^un.
ërysipéle: sur Tune on appliqua à sec une
poudre très-fine de quinquina qui fut renou-
Telée deux fois par jour ; on appliqua sur
Fautre des morceaux de linge trempés dans
une solution de sel de saturne , qu'on
xenouyela aussi deux fois le jour. Cette derr
nière guérit beaucoup plutôt que lautre.
Gomme l'application extérieure de loxyde
de plomb stimule yiolemment les parties
enflammées , si on en fait usage trop tôt et
avant que les vaisseaux ne soient dégorgés
par des évacuations^ ou par la prolongation
de la maladie , elle est susceptible d augmen-<-
ter rinflammation ou de produire la mortifia
cation , comme dans 1 opbtHalmie. On m'a
raconté Fkistoire d*un homme qui s'étant
piqué les jambes dans du genêt, appliqua
dessus la solution de plomb de Goulard , ce
qui y occasionna la mortification çiveo de
grandes escharres ; mais quand on a préala-
]^)emçnt vidé Jes yaisseauiç , il ^ a moins do
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6oo Sorbentia^ Art-. I¥^ ^ io. x^
résisljftii^e au cours des fluides absorbés, et
le sJtimulus du plomb augmente alors Tactioa
du système absorbaiM^ , plus que celle da
système excréteur , et 1 mflammation disparaît
l>ientôt;
4* Les végétaux amers, tels que le quia*
^uina, cousus entre deux chemises ou mis
dans le ht des en&ns , guérissent quelquefois
la fièvre intermittente. Une solution ferrugi-
piei^se^ et quejqu extrait amer, sous la forme
4^une espèce d'encre , ont la propriété de
. guérir certaines dartres , et j ai vu employer
avec beaucoup de succès , en les renouvelant
chaque jour, sept parties de quinquina en
poudre fine mêlées avec une partie de céruse
ou blanc de plomb pulvérisé, et appliquées
«èches sur des ulcères scrofuleux.
5. A ces moyens on doit ajouter les étin-
celles et les commotions électriques , qui
provoquent l'absorption des vabseaux dans
les yeux enflammés des enfans scrofuleux ,
fit dissolvent ou amènent à suppuration les
tumeurs scrofuleuses autour du coL Pour
obf^enir. ce dernier fcflet, il faut faire passer
4e petites commotions dans les tumeurs seu-
lement, en les introduisant entre deux bon*
les de cuivre qui communiquent avec le revê-
tement intérieur et extérieur d'une bouteille
de.Leyde. Voyez article II., a. a. 5.
X. i. Les bandages augmentent l'absorption,
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Art. IV^ ÎÏ0 nora. ,9orberaia. <Jdx
«ils sont I^iea adaptés à la partie ^ c*e6( pouiv
quoî il est lu^cessaire d*é tendre un peu
d'emplâtre agglutinatif sur le bandage et de
le couper en lanières ou bandelettes de deux
pouces de largeur ; on croise les bouts Tun sur
Tautre, et on applique le bandage le matin
^Tant que le malade -ne soit levé et lorsque
le membre est moins gonflé , si c'est aux
^extrémités inférieures. L'emplâtre de minium
appliqué de manière à recouvrir toute la
jambe tuméfiée , soit qu elle soit dure comme
dans le scorbut, soit quelle puisse être com-
primée plus facilement, comme dans Fanasar-
que , réduit le membre à son état naturel
en deux ou trois jours ; au lieu d'emplâtre'
résineux , j'ai quelquefois fait usage à cet
effet de la colle de menuisier , mêlée a une
yingtième partie de miel ^ pour empêcher
qu elle ne durcisse trop ; mais en général
Templâtre de minium des pharmacies est
préférable. Rien ne facilite autant la guérison
des ulcères des jambes, que de couvrir tout
le membre depuis les orteils jusquau genou
avec un tel bandage emplastique, qui aug-
mente la puissance d'absorplâon à la surface
de Pulçère.
2. La lymphe circule dans les vaisseaux
absorbans , remplis de valvules :, au moyen
de la pression intermittente des artères qui
5ont à leur voisinage. Or , si la peau exté-
rieure du membrç est relâchée , elle selève
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Soa Sorhentià. ART. lY. 3. 10. %^
et cëde à la pression des artères à chaque
pulsation; et ainsi les Taisseaux lymphatiques
ne reçoivent qu'à moitié la pression de la
force artérielle. Mais quand la peau exté-
rieure est resserrée par le bandage environnant
et qu'elle ne peut pas être soulevée par la
diastole artérielle, la totalité de cette force
s'employe à comprimer les vaisseaux lympha-
tiques, et à faire circuler la lymphe déjà
absorbée ; et la puissance absorbante est ainsi
augnientée prodigieusement par un bandage
bien appliqué. Il reste quelquefois des doub-
leurs dans les parties charnues des cuisses
ou des bras , après que l'inflammation a cessé
dans le rhumatisme aigu , ou quand le ma-
lade est trop faible pour supporter d'autres
évacuations ; dans ce cas^ lorsqu'on avait fait
envain usage des absorbans intérieurs , tels
que le kina et Fopium , j'ai employé avec
succès le bandage emplastique, lequel com-
primait la partie enflammée.
Depuis qtie j'ai écrit cet article, Mr Bayn-
ton y habile chirurgien à Bristol , a public
un ouvrage intitulé : Méthode à suivre dan$
le traitement des ulcères des jambes ; il y
recommande de rapprocher les lèvres des
ulcères autant que possible, au moyen de
bandelettes agglutinatives , comme je l'ai dit;
et il parait qu'il a obtenu beaucoup de suc-
cès j^ sans que ses malades ayent été obligés
de garder la chambre. Voyez sect. XXXllL 3. a.
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y*Googk
îArT.IV. 3* II. I. Sorlentia. 6o5
Mais quand on pose des bandelettes agglu-
tinatiyes sur une blessure au point d*en rap-
procher les lèvres , ou de les mettre ' entiè-
rement en contact, la partie se trouve cou-
verte par ces bandelettes et le chirurgien n y
peut plus rien voir. J*ai donc imaginé d^at-
tacher deux lames de ferblanc un peu plus
longues que la plaie , et d'environ un demi-
pouce de largeur , aux bouts des bandelet-
tes y et d^en appliquer une à chaque lèvre
de la plaie ou de l'ulcère ; et alors , au moyen
d^étroites bandelettes appliquées à chaque
bout de ces plaques^ il est facile de les
rapprocher , et le chirurgien peut en tout
temps voir les lèvres de la plaie , dans toute
leur longueur : on peut ensuite appliquer
une compresse de plomb mince ou de linge ^
contenue par d^autres bandelettes ^ et ainsi
guérir les plaies récentes et même les ulcè-
res^ sans qu^il paraisse à peine aucune iné-
galité ou cicatrice.
XI. t. Nous conclurons en fï^isant obser-
ver que les sorbentia fortifient tout le système ,
en empêchant que la partie la plus fluide
des sécrétions ne -soit évacuée , avant qu*elle
lirait fourni toute la nourriture dont elle est
capable y . comme sont les parties fluides des
décrétions de Purine ^ de la sueur , de la
salive et autreb^ qui sont déposées dans des
réceptables. De-là l'opinion qu-ils fortifient,
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€o4 Serbentia^ A^T. IT. 2. ii« s^
et le nom de toniques <m on leur à donné.
Ces mots de fortifions et de toniques^ sont
des termes mécaniques qui ne sont point
applicables aux corps animaux yi^an s, comme
|e Tai dit dans la sect. XXXII. 5. 3»
3^ On croit que Tusage continué pendant
plusieurs années des remèdes amers ^ tels
que la poudre de Portland^ ou le quinquina,
produit Tapoplexie ou dautres maladies fata-
les. Ten ai tu deux exemples ; les sujets
étaient assez intempérans sur Fusage des
boissons spiritueuses , et Pun des deux avait
'été, sujet à la goutte. Comme^ à mon avis, la
goutteproYientengénérald un engourdissement
du foie, qui , au lieu d'être suivi d'une inflam-
mation de ce viscère^ Test d'une inflanuxui-
tion de quelqu'une des articulations ou de
boutons au visage , ce qui est un autre motle
de terminaison de cette maladie du foie :
\e pense que Tusage journalier des amers chez
ces malades empêcha la transmission de
, Finflammati^n arthritique du foie aux mem^
branes articulaires des extrémités , ou à la
peau du visage , en sopposant à la torpeur
nécessaire de ces parties «avant leur inflamr
mation^ de la 'même manière que Fctccès de
froid de la fièvre est prévenu par les mêmes
remèdes , et j estime que ces moyens ont
quelquefois retardé le retour des accès d9
goutte pendant deux ou trois an^s^
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Art, IV. 5. 5. I. Sorbentia. 6e5
Un de ces malades laummt d'apoplexie en
pea d^eures i et l'autre mourut d^une înflam^
luaticw du foie , que Ion nomma, je crois, la
goutte y et qui ^ en conséquence , ne fut point
trail>ée par la saignée et les autres évacua*'
tions. De-lÀ il parait que lusage journalier
du houblon dans notfe bière ^ doit ajoutei^
aux qualités malCaisantes de l'alcool quelle
contient 5 lorsqu'on en prend à l'excès et
quil contribue à la formation de l'apoplexie ^
ou k Tin(laminatidn du foie«
IIL Liste des substances nommées
SORBENTIA.
I. Sorhenda qui affectent la peau.
I • L^huile de YÎtriol » (acide sulfurique) , l'es-
prit de sel ^ (acide nuiria tique) , le suc de ci^
trous f (acide citrique), de prunelle, ànprtmus
spinosa^ prunier sauvage^ des pommes sau-
vages, du pyrus ^ du coings PJ^^^ cydonia^
Topium.
a. ATextérieur, l'oxyde de zinc, de plomb
ou de mercure.
II. Sorbentia qui affectent les membranes
muqueuses.
1. Le suc des pommes et des prunelles
sauvages ^ le quinquina ^ Topium.
2. ATextérieur, le vitriol bleu, (sulfate de
cuivre.)
III. Sorbentia qui affectent Iç tissu cellulaire*
X. Le kina, Tabsinthe^ artemisia maritima^
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6o6 S^behHa. Art, IV. 5- 5. a.
artemisia absynthmm^ semen contra^ artemisia
santonicum^ la camomille, Vanihemis nobilis^
la tanaisie , la fève de marais 4 mcnyanthcs
trifoliatay la centaurée ,. la gentiane ^ gentiana
centaurium^ gentiana lutea^ les feuilles dar^
tichaut , cynara scolymus , le houblon , humu^
Jus lupulus ^ le saule à larges feuilles ^ salix
caprea^ le geum urbanum^ le datisça cannabma.
a. Les écorces doranges ^ la canelle , la
noix muscade et le macis.
5. Les vomitifs, la écillë , la digitale, le
tabac.
4* Le bain d^air chaud ^ ou de vapeur.
lY. SorberUia qui affectent les veines.
1 . Le cresson d eau , sisymbrmm nastur*
titan aquaticum , la moutarde , sinapi , le
cochlearia hor tenais \ le raifort sauvage^ coch*
learia armoracia^ la cardamome^ le chiendent j
leontodon , le taraxacon , le céleri , opium ,
les choux , brassica.
2. Les martiaux, les amers et lopium après
les évacuations convenables.
3. A l'extérieur , le vinaigre , les frictions,
l'électricité,
V. Sorbentia qui affectent les intestins.
I . La rhubarbe , rheum palmatum , la noix
de galle ^ gallœ quercinœ ^ la tormentille ^
tormentiUa erecta ,' la quinte feuille , la poten-
iilla , les roses de provins , le raisin d'ours 1
uva ursi , le sijnarouba.
:2. Le bois de campêche , hœmatoxyban
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Art. IV, 5. 7. 7. Sôrheritia. 607
campeehianum y le suc d acacia^ le sang dra-
gon , la terre du Japon , le mimosa catechu.
3. L^alun , (sulfate acidulé d alumine et A%
potasse) y lalumine , le bol d*Àrménie, la chaux ,
la craie^ (carbonate de chaux)^ les pattes d'écre*
tisse > chelœ cancrorum\ Targile blanche , le cimo*
lia^ la corne de cerf calcinée « les cendres d os«.
VI, Sorbentia qui affectent le foie , Festo-
tomac et les autres yiscères;
L oxyde de fer , la limaille de fer , le sel de
mars i (mur iate de fer) , les sulfates de cuivre et
de zinc ^ le calomel , le tartre émétique , ( tar^
trite antimohié dé potasse) , le sucre de satume ^
(acétite de plomb) , l'oxyde blanc dWsenic.
VII. Sorbentia qui affectent les ulcères
yénériens ; le mercure dissous ou corrodé par
les acides suiyans :
1 • Dissous dans lacide sulfurique ^ on le
nomme sulfate de mercure jaune ou turbith
minérale
3. Dissous dans lacide nitrique ^ nitrate
de mercure, hydrargyrus nitratus ruber.
5. Dissous dans lacide muriatique, muriate
sur-oxygéné de mercure.
4» Corrodé par le muriate de mercure, cafo7?ie/.
5. Précipité par lacide muriatique, oxyde
blanc de mercure , calx hydrargyri alba.
6.' Corrodé par lacide carbonique , il pro-
duit la poudre noire quon ramasse sur le
mercure crud.
7. L oxyde de mercure ouïe mercuie calciné.
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6o8 Sorbentia. Art. IV. 5. ii.
&. Uni à une graisse animale , onguent
mercurieL
g* Uniausoufre, sulfure de mercure, cmna£re«
10. Combiné en partie avec le soufre , Thydro-
aulfure de mercure oxidé ^ eihiops mméraL
11. Divisé par la terre calcaire, hydrargy*
rus cum creta.
' 13. Divisé par un mucilage végétal^ par
le sucre , par des baumes.
y m. Sorber^ia qui affectent tout le sys-
tème: les évacuations par la saignée et les
cathartiques , puis lopium.
IX. Sorbentia externes.
1. Les / dissolutions de mercure , de plomb «
de zinc , de cuivre , de fer , d arsenic , ou
les oxydes métalliques appliqués en poudres
sèches, comme l'oxyde carbonate de plomb
par lacide acéteux , téruse , ' et la pierre
calaminaire.
2. Les végétani^ amers en décoctions et en
poudres sèches^ appliqués à Textérieur, tels
que le kina^ lecorce de chêne, les feuilles
d absinthe, de tanaisie^ et les fleurs ou les
feuilles de camomille.
3. Les secousses ou les étincelles électriques*
. X. Des bandages recouverts d'emplâtre de
minium^ ou de colle de Flandre mêlée avec
un vingtième de miel.
XI. La poudre de Portland: son usage long-
temps continué est dangereux , ainsi que celui
du houblon dans la bière.
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Art. V. !• 5. Invertentia. ' 609
, 1 * I ■■■ 1 , 1
Article V.
INVERTENTI^,
I, I -J E S substances qui întervertîssent 1*qp«
dre naturel des naouvemenfii irritatif^ succes-r
sifs^ sont nommées invertentia.
1. Les émétiques înt^ervertissent les mou*r
vemens du duodénum» d^ TestomaCji et
de Toesophage.
2. Les cathartiques Tiolens intervertissent
les mouvemens des vaisseaux lactés et des
lymphatiques intestinaux.
5. Les errhines ^violentes intervertissent les
mouvemens des lymphatiques des fosses
nasales , et des sinus frontaux et nic^xil-^
laires ; et les remèdes qui procurent des
nausées intervertissent ceux des lymphatiques
de Par ri ère-bouche.
4* Les médicamens qui produisent une
urine pâle et abondante , comme une certaine
dose d'alcool , intervertissent les mouvemens
de§ lymphatiques vésicaux; si la dose d'alcool
est plus grande , elle intervertit ceux- de
l'estomac , et produit les nausées de Tivresse,
5. Les substances qui produisent des sueurs
froides, des palpitations du cœur, etle^/p-r
Jbus hystericusi tels que les évacuatio^s vio«
Tome IL 41
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6io Itivertentiaé Art. V. 31 i* i.
lentes, quelques poisons , la peur, les aniiié-
të8> agissent en intervertissant l'ordre natu-
rel des mouvemens vasculaires.
11. Obseryations sur les Invertentia.
I. I . Uaction de vomîr parait être originai-
rement produite par une sensation désagréa-'
Èle causée par la distension ou racrimonie
des aliméns; de même que quand on intro-
duit dans la bouche une substance qui cause
du dégoût , telle qu une drogue amère elle
est rejetée par les mouvemens rétrogrades
de la langue et des lèvres ; comme je Tex-
pliquerai dans la classe IV. i. 1. 2. et comme
il a été dit dans la sect. XXXV. i. 5. Ou
bien la sensation désagréable peut exciter la
puissance de la volition , qui contribue au^i
à Faction rétrograde de Pestomac et de Toeso-
phage^ comme quand les animaux ruminans
ramènent leurs alimens dans la bouche pour
les remâcher. C'est à Fun ou à l'autre de
ces causes qu'il faut attribuer l'action des
émétiq^es doux , qui cessent bientôt d'opé-
rer , et rendent l'estomac plus fort et plus
irritable après leur opération ; par une suite
de l'accumulation de la puissance sensoriale
de l'irritation pendant son état de torpeur
ou de mouvement rétrograde. Telle paraît
être la manière d'opérer de Tipécacuanha ,
et du tartrite de potasse antimonié , pris à
petite dose.
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Art. V. 3. 1. 2. Invertentia. 6it
3. 11 y a cependant lieu de croire, que
les éméhques plus forts, tels que la digitale
commencent d'abord par stimuler les vais-
seaux, absorbans de Festomac , et que les
mouTcmens rétrogrades de ces vaisseaux ont
lieu ensuite , et versent dans , Testomac la
lym'phe qui vient d'être absorbée ou obtenu
par les autres vaisseaux lymphatiques : ' la
quantité de ce fluide est inconcevable dans
certaines maladies et, sur-tout dans le choiera-^
morbus. Ce mouvement interverti , des ab-
sorbans de Testomac d'abord, et dé Testomac
lui-même ensuite, parait provenir de l'épui-
sement' ou de la débiMté qui suit l'actioa
trop forte qu'ils avaient subi. Un manque
extraordinaire de stimulus , éomme celui
causé par une nourriture privée d'épices ou
de vin dans l'estomac de ceux qui y sont
habitués , produit des nausées et des vomis-
semens ; dans ce cas le défaut d'énergie de
restomacest dû à labsence du stimulus accou-
tumé , tandis que le vomissement produit
par la digitale est dû à un défaut de puis-
sance sensoriale , qui a été épuisée préalable-
ment par lexcès de stimulus. Voyez sect.
XXXV. I. 5. et classe IV. i. i. 2.
Car , premièrement , ce vomissement ne
produit pas d'augmentation de chaleur, ce
qui a .toujours lieu quand le système sécré-
teur est stimulé et» mis en action. Seconde-
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6is Invertentia. Art. V. a. i. 2.
ment, les mouyemens des yaisseauit absorbans
sont aussi susceptibles d^être intervertis que
Test restomac lui-même ; et ce dernier avec
l'œsophage peut être considéré comme la bou-
che absorbante et le ventre de la grande glande
que constitué le canal intestinal. Troisième-
ment^ la classe des sorbentia^ltls que les amers
et les sels métalliques pris & grandes doses ^
deviennent invertentia et font vomir ou pur-:
ger; et enfin ^ les nausées et le vomissement
produits par de grandes quantités de vin ou
d^opium, nont lieu chez certaines personnes,
que le lendemain de la prise de ces sub-
stances , et chez aucunes ils ne se manifes-
tent que quelque temps après Pivresse. La
teinture de digitale à la dose de trente ou
soii^ante gouttes, même étendues d^eau, est
un temps considérable avant de produire son
effet , quoiqu'une idée nauséabonde ou un
mauvais goût dans la bouche cause des vo-
mi ssemens sur le champ. 11 parait en inême
temps quil y a des substances qui peuvent
stimuler immédiatement Pestomac , et lui don-
ner une action tellement forte , que la para-
lysie en est le résultat , ainsi qu'une fièvre
continue ou une mort subite; ce qui- se
fait sans produire une sensation ^ c'est-à-
dire , sans qu on s'en aperçoive. Du nombre
de ces substances sont les particules conta-
gieuses de certaines fièvres « avalées avec la
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Art. V. a. ï. 5. Invertentia* 6i5
salive , et probablement aussi quelques grains
d^oxyde blanc d^arsenic pris en solution.'
Voyez le supplément I. 8. 8. art. IV. a. 6. g.
5. Quelques branches du système lympha-
tique prennent un mouyement rétrograde par
leur sympathie avec d'autres branches, qui sont
seulement stimulées et portçes à une action
absorbante trop violente. Ainsi quand l'esto-
mac et le duodénum sont fortement stimulés
par Talcool , par le sel de nitre ( nitrate de
potasse) ou par des vers^ les lymphatiques
urinaires prennent dans quelques personnes
un mouvement rétrograde et versent dans la
vessie les matières qu'ils ont absorbées dans les
intestins. Dé-là la production du diabètes par
ivresse^ et de-là encore le chyle quon aper-
çoit dans Turine de ceux qui ont des vers.
Lorsquau contraire quelques branches du
système absorbant ont leurs mouvemens inter-
vertis, en conséquence d'un épuisement préa-
lable de leur puissance sensoriale par un
stimulus violent^ d'autres branches de ce
système ont leur action fortement augmen-
tée* C'est ainsi que les vomissemens conti-»
nuels et les violens cathartiques , produisent
une grande absorption dans le tissu ccUu*
laire des hydropiques ; et que les fluides
ainsi absorbés sont versés dans l'estomac et
les intestins par le mouvement rétrograde
des vaisseaux lactés et lymphatiques. Voyez
eeçt. XXIX. 4* ^^ ^*
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6r4 Jnvertentia. ART. V# 3* 1.4*
4» La quantité de la dose d^un émétîque
p'est pas d'upe aussi grande conséquence que
celle des autres remèdes , parce que la plus
grande partie en est rejetée par les premiers
eUbris du Tomissement. On croit que tous
les émétiques agissent mieux quand on lea
donne le matin , après avoir donné de Topium
la veille au soir. Parce que la puissance sett*
Boriale de Firritation de Festomac a été en
quelque sorte épuisée de cette inanière par
le stimulus de Topium^ ce qui facilite alors
Faction de Fcmétique ; et ^quand la dose
d%>pium a été forte, il en résulte souvent le
lendemain des nausées et des vomissement
spontanés , comme après l'ivreSse*
L^ipécacuanha agit avec le plus de sûreté
à la dose de . cinq à trente grains ; le sulfate
de zinc (vitriol blanc) est plus expéditif dans
ses effets , on le donne depuis vingt jusqu'à
trente grains dissous dans Feau tiède; mais le
tartrite de potasse antimonié (tartre émétique)
agit de la même manière depuis un grain jus*
qu a quatre chez les gens. sains d'esprit: chez les
insensés, il est quelquefois nécessaire de porter
cette dose jusqu à vingt grains pour en oî>tenir
de Feffet et alors il répond parfaitement bien
à Fintention ; mais rien n égale la digitale
pourprée, pour absorber la sérosité, du tissu
cellulaire dans Fanasarque des poumons ^ ou
rhydropisie de poitrine. Voyez art* IL 3# 7.
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Art. V. 2. 3. 2. Invertentia. 6i5
11. I. Cathartiques violens. Quand les ca-
thartiqiies violens sont indiqués, comme dans
rhydropisie, la scille séchée, réduite en pou-
dre, et ensuite convertie en pillules d'un grain
ou d'un grain et demi , dont on prend une
pillule toutes les heures jusquà ce qu'elle
opère vivement , est très-efficace, ; on peut
aussi donner dans la même intention ua
demi-grain de tartrite de potasse antimonié
dissous dans une once d'eau de menthe poi-
vrée , et faire prendre cette dose toutes les
heures tant quelle opère. La scammonée et
les autres forts purgatifs , sont susseptibles de
produire des superpurgations s'ils ne sont pas
soigneusement préparés et pesés , de sorte
qu'ils sont dangereux dans la pratique ordi-
naire. La gomme gutte est incertaine dans ses
effets, mais elle a l'avantage d*être insipide;
ce qui rend l'usage de quelques préparations
de cette gomme utile pour les enfans ^ et
par-là ses doses pourraient être réglées et
ses effets rendus plus uniformes.
2. Dans l'inflammation des intestins avec
constipation , le calomel donné à la dose de
dix à vingt grains , après une saignée , est
très-efficace ; et si on en fait de petites pil-
lules il nest pas si facilement rejeté par le
vomissement, qui en général accompagne ce?
maladies. Quand ce remède échoue, un grain,
d'aloès donné toutes les heures passe sou-
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Bi6 Tnpertentiéf. ArT* V. a. 5, î.
vent si les intestins ne sont point gangrenés;
et quelquefois même ce remède peut faire sou
effet si la mortification n est pas fort étendue»
Si le vomissement continue après que les dou-
leurs ont cessé , et sur-tout si les intestins
6e gonflent dair, et que le ventre rende un
son quand on le frappe , il est rare que le
malade en guérisse. Je croîs , que Fopium
joint aux caihartiques est souvent nuisible
dans rinflammation des intestins quoiqu'il
soit avantageux dans la colique deo peintres;
la douleur et la constipation, sont dues, dans
cette dernière maladie , à la torpeur ou à
l'inaction , et non à la trop grande activité.
Voyez classe I. 2. 4- ^*
111. I. Errhines et Sialagogues ytolens. Le
sulfate de mercure jaune (turbith minéral) à la
dose d'un grain mêlé avec dix grains de sucre
remplit tout ce qu'on a droit d'attendre des
errhines. Leur opération consiste à intervertir
les numyemens des vaisseaux lymphatiques de
la membrane qui tapisse les narines , et les
sinus frontaux et maxillaires^ et par consé-
quent leur u^age peut être ayantageux dans
l'hydrocéphale interne.
D'autres errhines violentes , telles que la
poudre d'hellébore blanc , ou de poivre de
cayenne étendeie dans une poudre moins acre,
guérissent , dit-on , les maux de tête froids ou
nerveux ; ce qui peut se faire par la pro*
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Art. V. a, 4« '• Invertentîa. 617
duction d'une inflammation dans les narines»
qui y détermine la puissance sensoriale de
la sensation , et y augmente celle de l'irrita-
tîon ; cette action violente de la membrane
des narines et des sinus frontaux et maxil-
laires , ainsi excitée, peut^ par association
déterminer Faction des membranes engour-
dies qui occasionnent la céphalalgie. On peut
sous ce même rapport en faire usage dans la
goutte sereine et la surdité.
2. Une salivation abondante sans aucune
augmentation de chaleur , accompagne sou-^
vent les maladies hystériques , et les fièvres
avec débilité , ce qui est dû à un mouvement
interverti des vaisseaux lymphatiques de la
bouche , voyez classe I. i. 3. 6. La même
chose à lieu dans les nausées qui précédent
les vomissement; et celte salivation peut être
produite aussi par un goût désagréable , par
la scille, une mauvaise odeur, ou des idées
nauséabondes. Ce flux de salive est fort ana*
logue à Técoulement périodique dun fluide
limpide des narines de certaines personnes ^
et qui diffère du défaut d'absorption.
IV. I. Diurétiques violens. Si on fait prendre
du nitrate de potasse (nitre) à la dose d'une
drachme jusqu'à une demie^once le matin et
^n plusieurs fois , il en résulte du mal-aise
et la vessie se remplit d'urine pâle à cause
du n^ojiivemei^t rétrograda des lymphatiques
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6i& Invertentia. Art. V. 2. 4- 4*
de cet organe. C'est ainsi que Fabsorption
est augmentée dans les ulcères et que la
cure en est accélérée par Pusage du nitre^
selon les observations du Dr Rowley.
a. Les cantharides prises intérieurement
stimulent tellement le col de la vessie qu elles
augmentent la quantité de mucosité quW
remarque dans les urines. Un jour j'ai vu
prendre par mégarde près d'une once dé la
teinture de cantharides , ce qui occasionna ,
je crois» , un violent mouvement' rétrograde
des vaisseaux lymphatiques de la vessie ;
rar le malade but à différentes reprises près
ie huit pintes d*eau tiède en peu d'heures;
et pendant tout ce temps il ne fut pas deux
jofiinutes de suite sans uriner. Le lendemain
on remarqua un peu de sang dans ses uri-
nes , et le jour suivant il eut une cuisson
sans autre inconvénient.
5. La décoction de digitale doit aussi trou*
Ter sa place ici , parce que son usage est
souvent suivi dun flux copieux durine.
Voyez art. IV. 3. 3. 7. N'oublions pas non
plus rinfusion ou la teinture de tabac « re-
commandée par le Dr Fowler d'York.
4. L'alcool et-Topium, pris au point de
produire une légère ivresse , lorsque le corps
est tenu froid et qu'on boit en même temps
beaucoup de liqueurs diluentes , ont un ^e(
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Art. V. 2. 5. ïnvertentîa. 619
analogue en produisant momentanément un
flux d*urine considérable , comme la plupart
des ivrognes ont pu Tobsenrer. Cette circon-
stance parait malheureusement avoir intro-
duit I usage du genièvre , et des autres spiri-
tueux « comme diurétiques dans la gravelle,
parmi le peuple ignorant ; tandis que cette
maladie est souvent occasionnée par les
liqueurs fermentées ou spiritueuses elles«
mêmes et en est toujours aggravée.
5. On sait que la peur et lanxiété produi*
sent une envie fréquente d'uriner. Un homme
qui croyait avoir fait une mauvaise affaire
dans Tachât d un bien , me dit qu'il avait
lâché cinq ou six pintes durine pendant la
nuit qui suivit son marché ; et il est assez
ordinaire aux jeunes gens qu'on fait attendre
dans une antichambre pour aller à l'examen »
d'avoir souvent besoin dWiner.
Y. Les sueurs froides à la tête , au cou et
aux bras^ ont souvent lieu chez ceux dont
les poumons sont oppressés , tels |que les
bydropiques et les asthmatiques. Une sueur
froide est encore souvent Tavant-coureur de
la mort. Ces sueurs sont dues aux mouve-
Tnens rétrogrades des vaisseaux lymphatique^
cutanés de ces parties.
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6ac>. InverterUla. Art. T. 5. 5.
III* Liste des substances nommées
Invertentia.
I. Emétiques. L*ipécacaanha, le tarlre émë-
tique » ( tartrite de potasse antimonié) , la
scille marine, le chardon bénit, Yenicus acarna ,
la camomille , Y anthémis nobilis , le TÎtriol
Bleu ( sulfate de cuivre ) , la digitale pour«
prée, les lavemens de tabac.
II. Cathartiques violens. Le tartrite de
potasse antimonié , la scille , le nerprun ,
rhamnus catharticus , la scammonée , la gomme-
gutte , Velaterium y la coloquinthe , le cucu^
mis f)olocynthis y le veratrum.
m. Errhines et sialagogue$ violens. Le
turbith minéral (sulfate de mçrcure jaune )»
Vasaruni europœum , Feuphorbe , le capsi-
cum , le veratrum ^ les odeurs , et les idées
nauséabondes.
IV. Diurétiques violens. Le nitre (nitrate
de potasse), la scille, la racine de seneka^
les cantharides, Talcool^ la digitale, le tabac
et Tanxiété.
V. Sudorifiqùes froids. Les poisons , I4
peur, rapproche de la mort.
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Art. VI. 3. 1. !.. Revertentia. 6ixi
Article VI.
REVERTENTIA.
iL
ES substances qui rétablissent l'ordre
naturel des mouvemens irritatifs intervertis
sont nommés revertentia.
1. Telles sont le musc, le castoréum »
Tassa-fétida , la valériane , les huiles essen-
tielles.
2. A l'extérieur la fumée des plumes brû-
lées ) la vapeur des sels ou des huiles vola-
tils , les vésicatoires , les sinapismes.
Ces remèdeswï*établissent les mouvemens
intervertis sans augmenter la chaleur du corps
au-delà de état naturel , si on les prend eu
doses convenables ; comme on peut Pobser-
ver dans le globe hystérique et les palpita-
tions du cœur.
Les incitanti'a rétablissent plus sûrement
ces actions maladives , que Topium et Tal-
cool : et ils rétablissent aussi beaucoup mieux
la chaleur naturelle ; mais sUls produisent
le moindre degré d'ivresse , ils sont* suivis
de débilité aussitôt que leur stimulus cesse.
II. Observations sur les Revertentia.
I. I. L'aflFection hystérique est accompa-
gnée dW faible mouvement rétrograde de
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Çaa Bepertentia. Art. VI. 3. i. i.
l'œsophage , du canal intestinal et des yais-
seaux lymphatiques de la vessie , de-Ià les
burborigraes qui proviennent de ce que les
fluides que contiennent les intestins descen-
dent tandis que les gaz remontent. Le globe
hystérique consiste dans le mouvement rétro-
grade de Foesophage ; et le flux immodéré
des urines, de celui des vaisseaux lymphati-
ques qui sont répandus sur le col de la
Tessie ; souvent il survient une salivation
abondante à ces malades par l'inversion des
mouvemens des lymphatiques de la bouche;
tes palpitations du cœur proviennent de la
faiblesse ou du commencement d^inversion
de son mouvement, et porté à l'excès il en
résulte la syncope.
Ces afiections hystériques ne sont pas né-
cessairement accompagnées de douleurs ,
quoiqu'il arrive quelquefois que les douleurs
qui proviennent d'engourdissement accablent
ces malades, comme l'hémicranie, que l'on a
crroneusement nommée clapus hystericus ^
clou hystérique ; mais qui n'est causée que
par l'inaction des membranes de cette par-
tie , comme les douleurs qui accompagnent
les accès de froid des fièvres intermittentes,
et qui y comme elles , reviennent fréquenomient
à des périodes très-régulières.
La plupart de ces symptômes sont appaisés
par le musc, 1^ castoréum, les gommes féti-
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Art. VL a. 2* Revertentia. 62*
des, la Talériane , Thuile animale, celle de
succin , qui en doses ordinaires agissent tous
sans échaufTer le corps. Les douleurs qui
accompagnent quelquefois ces afiFections , sont
calmées par les seccmentia^ comme les huiles
essentielles dans Podontajgie ordinaire, et le
baume du Pérou dans la colique flatulente«
Mais les incitaniia tels que Fopium ou Falcool
rétablissent ces mouvemens rétrogrades biea
plus efficacement que les gommes fétides ,
et calment les douleurs de ces affections
beaucoup mieux que les secernentia^ mais si
on les prend en grandes doses il en résulte
une débilité et un retour des symptômes
hystériques^ quand TefTet de Fopium ou de
Talcool a cessé. Les opiates et les gommes
fétides réunis paraissent convenir . très-bien,
pour alléger les symptômes présens ; et les
sorbentid en stimulant et déterminant Factiou
continue des vaisseaux lymphatiques et lac-
tés, empêchent le retour de leur inversion,
tels sont le kina et Foxyde de fer. Voyeat
classe L 5. I. lo.
II. Le vomissement consiste dans Tordre
interverti des mouvemens de Testomac et de
Foesophage, ainsi que dans le mouvement ré-
trograde d'une partie du duodénum au mo-
ment que la bile est rejetée ; quand le vomis-
sement est accompagné de nausées il y a
aussi mouvement rétrogra4e des vaisseaux
lymphatiques de Testomac et du gosier, et
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624 Revertehlia. Art. VI. 3. 3.
même une évacuation considérable de matières
aqueuses. Le vomissement permanent cesse
pour un temps au moyen des incitantia ,
tels que Topium et l'alcool ; mais il revient
quand leur action cesse. On arrête plus effi-
cacement le vomissement par Inapplication d*un
Yésicatoirc Sur le dos ou sur la .région de Tes-
tomac, parce qu^il stimule Faction de la pean
extérieure , et par sympathie affecte les mem-
branes de Testomac. Dans quelques fièvres
accompagnées de vomissemens continuels «
Sydenham conseillait au malade de se mettre
la tête sous ses couvertures jusqu'à ce qu'il
suât , comme nous lexpliquerons dans la
classe IV. i. 1. S.
Dans les Yomissemens chroniques j'ai ob-
servé que le mercure crud était d'un bon
effet à la dose d'une demi-once deux fois
par jour. Les vomissemens ou les Tains efforts
pour vomir qui accompagnent souvent les
accès d'hystérie ou d'épilepsie , sont quelque-
fois mitigés pour quelque temps par lappli-
cation d'un synapisme de farine de moutarde
à la partie inférieure des jambes , et qu on ôte
dès que la douleur devient considérable. Si on
laisse les sinapismes trop long-temps, particu-
lièrement dans les cas de paralysie^ ils sont
capables d'occasionner des ulcères incommo-
des. Un emplâtre ou un cataplasme combiné
avec l'opium et Je camphre et appliqué çur
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Art. VI. 2. 4» Rsvertentia. ÇaS
la ré^on de Festomac^ rétablit quelquefois
ses mouvemens rétrogrades.
IIL Les purgations yiolentes , comme dans
la diarrhée ou la dyssenterie, sont accom-
pagnées d'^un mouvement rétrograde des yais-
seaux lymphatiques des intestins, et sont en
général dues à quelque matière stimulante*
On rétablit ce mouvement par des liquides
mucilagineux en grandes quantités , tels que
la solution de gomme arabique ou le bouillon
de poulet , afin de. chasser ou diluer la ma-
tière stimulante qui cause la maladie , ensuite
'par Fusage des sorbentia intestinaux , art.
lY. 2. 5. , tels que la rhubarbe , la décoction
de bois de Surinam^ la corne de cerf cal-
cinée « le bol d^ Arménie ^ et enfin par les
incitantia , tels que Topium.
IV. Le diabètes consiste dans le mouve-
ment rétrograde des vaisseaux lymphatiques
de la vessie , qui en général est dû à la trop
grande action de quelque autre branche du
système absorbant. La branche urinaire doit
être stimulée par les cantharides , par la
thétébentine , par la ^ résine , ( qui à trop
grande dose pourrait exciter un mouvement
rétrograde ). par les sorbentia et Topium. Les
lymphatiques intestinaux doivent être rendus
moins actifs par les iorpentia , tels que la
terre calcaire et Talumine ; et ceux de la
peau par des embrocations huileuses sur
Tome II. 43
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6a6 Rci^^ientia. Art* VI. 2. 5.
toute rhabitude du corps , et par le bain
chaud à quatre^rvin^t-seize ou quatre-TÎngt*
dix*huit degrés, et dans lequel il faut que
le malade reste tous les jours pendant une
demi-heure.
y. Les mouTeméns rétrogrades d^u canal
intestinal et de tous les lymphatiques qui
c'y ouvrent , constituent la passion iliaque ,
dans laquelle il arrive quelquefois que les
laveniens reviennent par la bouche. Après
avoir fait une saignée^ il faut donner de dix
à vingt grains de calomel en très-petites
pillules ; si on les rejette , un grain d^aloès
toutes les heures convient , ainsi qu*un vési-
catoire ; le mercure crud ;' le bain chaud ;
peut*op donner dans ce cas un lavement d*eau
à la glace ?
Beaucoup d^autr^s mouvemens rétrogrades
de différentea parties du système v seront
décrits dans la classe I. 5. '; on en traitera
d^une manière analogue à ceux ci -dessus.
Il est convenable' d'observer que les médi-
camens insérés au N* i , dans la liste des
revertentia ^ sont les ""véritable? articles qui
appartiennent à cette classe. Ceux énumérés
dans les quatre autres divisions , tendent
prineipalement à éloigner les causes stimu-
lantes qui ont produit Tinversion des mou-
vemens de la partie, tels que les matières
acrimonieuses^ ou Tinflammation des intes-
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Art.VI. 5.!i. ReverterUia. 637
tins dans la diarrhée , dans le diabètes ou la
passion iliaque. Mais il est probable qu«
quand ces causes éloignées sont détruites ,
les gommes fétides , le musc , le castoréum
et les baumes \ pourraient être donnés ayeo
uvantage dans toutes ce$ affections.
lllr LlST£ DES SUBSTANCES NOMMEES
RsVfilRTBNTIA.
I. Les mouTcmens rétrogrades qui ont lieu
dans les maladies hystériques , sont rétablis
1 . par le musc , le castoréum ; 2. par VassO'
fétida , le galbanum , le sagapenum , la gomme
ammoniaque , la valériane ; 5. par les huiles
essentielles de canelle, de muscade, de gi-
rofle, par rinfusion de pouillot, mentha pule-
giwn , de menthe poivrée , par 1 ether et le
camphre ; 4* par lesprît de corne de cerf»
rhuile animale, la cendre d'épongé ^rùlée^
les mouchures de chandelles^ qui consisteùt
principalement en un charbon animal', la
suie de bois et Thuile de succin ; 5. les
incitantia ^ tels que Topium^ lalcool , le vî-
» naigre ; 6. à lextérieur la fumée des «plumes
brûlées , Thuile de succin , le sel volatil
appliqué aux narines , les yésicatoires et les
sinapismes.
11. Les mouvemens rétrogrades de l'esto*
mac sont rétablis par Fopium , Talcool y le
mercure crud, %t extérieurement par les sina-
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628 Rcpertentia. Art. VI. 5. B.
pismes, les vësicatoires v le camphre^ Popium,
et çles lavement d^assa-féttda.
III. Les mouvemens rétrogrades des lym-
phatiques des intestins ^ se rétablissent au
moyen des dilnans mucilagineux ^ et des
sorbentia intestinaux^ tels que la rhubarbe,
Je bois de campéche , la corne de cerf cal-
tinée , le bol d'Arménie ; et enfin par lei
incitantia^ tels que Topium.
IV* Les moUTCmens rétrogrades de^ lyî»-
phatiques de la vessie^ sont réta{>lis par les
cantharides 5> la thérébentine , la résine, les
sorberUia , Topium et Palumine , et à Texte-
rieur par Fhuile et le bain chaud.
V. On rétablit Tordre naturel des mouve-
mens du canal intestinal par Taloès , le ea-
lomel^ le mercure crud^ les yësicatoires , le
bain chaud , les laveme&s d^assa-fétida , les
.laTcmens d^eau à la glace , pu d^eau de source
refroidie par une dissolution de sel. Quand
il y a une introsuseeption des intestins dans
les enfans, pourrait-on suspendre le malade
pendant un certain temps par les pieds avec
la tète, en bas, ou le coucher sur. un plan ^
incliné et lui donner un lavement de mer-
cure crud de la dose de deux ou trois livres?
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Art. yil. I. a. Torpenûa. 62g
Article VU.
TORPENTIA.
\. JLi
^Es sabstanccs qui dimmuent Fexertioit
des mouvemens irritatifs , sont nommées tor-
pentia.
I . Telles sont le mucus , le mucilage ,
Teau, les huiles douces et tout ce qui pos^
sède moins de stimulus que les alimens ordi«
naires ; la diminution de chaleur^ de lumière^
des sons , d^oxygène et de tous les autres
stimulans^ la saignée , les nausées et Panxiété*
a. Les choses qui détruisent chimiquement
lacrimonie , telles que la terre calcaire , le
saTon, rétain 9 les alcalis dans la cardialgie;
ou qui empêchent lacrimonie chimique^
comme Facide sulfurique qui prévient la fer^
mentation des alimens dans Festomac et les
acidités qui en résultent. Secondement, celles
qui détruisent les vers, telles que le calomel^
l'oxyde ou la lin^aillç d^ fer , pour les yers
lombrics ; ou Tamalgame de mercure et d'étain^
ou Fétain seul à très-grandes doses pour le
ténia. L'éther en layemens peut-il détruire
les vers ascarides ? Troisièmement , celles
qui détruisent chimiquement lés corps étran^
^erS| tçUes <|ue Falcàli ci^ustifjue^ \% çhauiç,
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63o Torperitia. ARt. VU. 3. *•
les alcalis doux contre la pierre. Quatrième-
jnent , les substances qui lubrifient les Tais-
seaux et qui faV.orisent le passage des corps
étrangers^ comme l'huile pour un calcul dans
\ Turèthre , et d^aûtres <|iiî faôilîtènt Texpecto-
ration du mucus durci ; ou celles qui dimi-
nuant le frottement des matièr^ès contenues
^ans le canal intestinal, durant la djssente-
tie ou Texistence des aphtes^ comme la
corne de cerf calcinée, Targile, le bol d'Ar-
ménie^ la chaux, les ceiJdres d^os. Cinquiè-
xhement, les choses qui amolissént on aident
ji distendre Fépiderme sur les tumeurs on
les phlegmons, telles que l'eau chaude ^ les
liataplasmes , les fomentations , ou celles qui
renferment la matière de la transpiration
dans la partie , comme lapplication dea
feuilles de chou , de llxuilé , de la graisse ,
de la cire rierge , deà emplâtres , de la
«oie huilée.
Ces substances diminuent la chaleur natu-
relle et calment les douleurs occasionnées
par excès des moUTCmej^ irritatifs.
II. Observations sur les Torpentia.
I. Comme les torpentia consistent en sub-
etances qui sont moins stimulantes que nos
alimens ordinaires, il est évident que quand
on fait usage de cette classe de médicamèns,
il faut avoir égard à la xliatiière ordinaire de
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. ARt . Vn. a.tu' i. Tôrpentia. 65t
irirre da malade quant à la quantité et à la
qualité dés alimens. Ainsi les blessures de
ceux qui sont habitués à boire beaucoup dé
rin, sont trè&-susceptibles de se mortifier^ à
moins qu on ne permette au blessé de boîr^
à son ordinaire. «Tai yu de ces personnes
guérir par le Tin et presque sur le champ
d un délire qui accompagnait la fièyre et était
occasionné par un régime trop sévère. Dan»
une inflammation, au contraire, la diminu*
Uon des alimens et des boissons spiritueuses
contribue beaucoup, à la guérison de la mar
ladie, parce que par ces moyens le stimulus
produit par la distension des vaisseaux ^
ainsi que celui résultant de Facrimoâii^ des
fluides 5 sont diminués ; mais dans Tun et
Tautre cas t il ^^lut toujours ayoir égard afi
régime antérieur du malade. Si donc Ofi
fait le thé plus fort que le malade n est ha-
bitué k en boire, il entre dans la classe des
sorbentia, et s'il est plus faiblit il appartient
aux torpentia.
, II. I . LVau prise en plus grapde quantité
que de coutume, diminue Taction du systâ-
me, non seulement en délayant nos fluides
et en diminuant en conséqaence leur stimu-
lus^ mais encore en lubrifiant les solides; car
par ces moyens non aeulen^ent les parties
solides glissent plus aisément les unes sur
les autres par ribterposilion des partioulos
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635 torpentia. Aar. TH. s. 5. f «
aqneuseg; mais les particules des solutions
mucilagineuses ou saccharines^ par leur mé-
lange arec une plus grande quantité de par-
ties aqueuses , glissent aussi plus facilement
et par conséquent stimulent moins les Tais*
seaux.
11 faut encore obserrer, que les particules
d'eau elles-mêmes et celles du gluten ani-
mal dissous dans l-eau, comme la colle-forte
des charpentiers, glissent les unes sur les
autres plus facilement au inojeii d'une addi-
^on de calorique-
Ces deux fluides , le calorique et T-eau «
peuvent être considérés comme les dissoWans
ou lubrifians universels , relativement aux
corps animaux ^ et facilitent ainsi la circu-
lation et la sécrétion des diverses glandes.
En même temps il est possible que ces
deux fluides prennent quelquefois une forme
gazeuse 5 comme dans la cavité de la poi-
trine ^ et qu^en ^comprimant les poumons ,
ils «produisent une espèce d asthme , que
Ton guérit eq respirant un air plus froid.
L'augmentation de chaleur, qui ajoute au sti-
mulus de toutes les parties du système ,
appartient à la classe des incitantia»
m. I. L'application du froid à la peau qui
n'est quune autre expression pour significjr
la diminution du degré de chaleur à laquelle
no^s SQœmes accoutumés , engourdit les
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Art. vu. a.5f t. Torptntia. 655
absorbans cutanés jusqu'à rinaction ^ et par
ay^mpatliie les absorbans de la vessie et des
intestins s'engourdissent aussi. Les vaisseaux
sécréteurs continuent leur action un peu plus
long-temps à raison de la cbaleur du sang*
Cest ainsi que les sécrétions ordinaires suât
versées dans la vessie et les intestins, et
qu'il ne s'en fait point de réabsorption. Dcr
là les ablutions d'eau froide sur la peau
augmentent la quantité de Turine qui est^
pâle , et dés selles qui sont fluides ; ceê
effets ont été attribués par erreur à une aug-
mentation de sécrétion 5 ou à une transpira*
tion supprimée. *
Lecoulement limpide par les narines dans
les temps froids , est dû à Tétat de torpeur
des vaisseaux absorbans de la membrane de
.Schneider , qui sont plutôt engourdis que
ceux qui sécrètent le mucus.
Les essoufflemens et les palpitations du
cœur de ceux qui sont plongés dans leau
froide , tient à l'engourdissement des vais*
seaux absorbans et capillaires de la peau*
Par suite de cette torpeur , la circulation
cutanée se ralentit^ et par association il sur-
vient une torpeur universelle du système*
De*là il résulte que le cœur devient incapa-
ble de pousser le sang à travers tous lés
vaisseaux capillaires et glandes inactifs , et
5:omm« les extrémités des vaisseaux artériels
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654 T&rpentia. Ar*. Vil. 2. 5. if,
des poumons éprouvent une semblable inac^
tion par association , le sang passe difficile^
ment par les poumons.
Quelques-uns se sont imagine quil se fiii-
Bait une constriotion spasmodîque des petits
▼aisseaux ^ et ont ainsi expliqué leur résis*
tance à la force du cœur. Mais il ne parait
pas nécessaire d'admettre ce spasme imagi-
naire y puisque ceux à qui les injections
anatomiques sont familières, ont besoin de
mettre dabord les porps dans Teau tiède
pour faire disparaître la roidettr des vaisseaux
froids et morts , qui dans cet état sont inflexi^
Lies comme les autres muscles des animaux
privés de la vif , et empêchent le passage du
fluide injecté.
Avant le perfectionnement de la chimie
moderne t de la physique, et des lois de la
vie organique, quelques écrivains ont regardé
le froid comme un stimulant y fiu lieu de le
considérer comme un négatif du stimulus de
la -chaleui* ; la conséquence immédiate du
stimulus est Texertion des fibres stimulées ;
or, une augmentation de chaleur est suivie
dune augmentation daction des fibres qui
j sont exposées y mais lapplication du froid est
au contraire survie duiie diminution daction
de ces mêmes fibres; ainsi qu*on le voit par
la rougeur qui survient aux mains en les
chaufiknt au feu , et par la pàleui!! <{a on y
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Art. VII. a. 5^ t. Torpentia. , 655
remarque quand elles ont été quoique teniflt
couvertes de neige.
Une sensation douloureuse succède au d^
faut aussi bien qu a lexcès du stimulus de la
chaleur , comme il a été dit tpm. I. sect. lY • 5. ^
et les exertions yolontaires des muscles sous-
cutanés que Ton nomme frissons , sont exci-
tées pour soulager la douleur occasionnée
par la torpeur des fibres qui sont exposées
AU froid ; les exertions des muscles qui
servent à la respiration, sont excitées volon-
tairement dans lés cris qu on jette pour sou«
lager la douleur occasionnée par la chaleur,
ce qui peut avoir donné lieu à Terreur ci-
dessus indiquée*
D'autres ont parlé de la qualité sédative
du froid ^ ce qui certainement est une expres-
sion peu philosophique ; car si le mot puis-
sance sédative a un sens distinct, il devrait
exprimer la faculté de diminuer tout mou-
vement non naturel ou excessif du système ;
or lapplication du froid diminue Tactivité
des fibres en général, activité qui préalable-
ment a pu être plus forte ou moins forte que
dans Tétat naturel.
Tous les mêmes symptômes ont lieu dans
les accès de froid des fièvres intermittentes ;
dans ces cas le froid et la pâleur de la j^eau
accompagnés de soif, ptouvent la diminu*
lion de labsorptiou cutanée ^ et la sécheresse
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656 Torpentia. Art. TH. 2. 5. s.
de$ ulcères^ et la rareté des urines, démon-
trent la torpeur du système sécréteur; les
-essoufflemens et la froideur de Thaleine, sont
un signe que les terminaisons de lartère pul«
snonaire sontr également affectées de torpeur.
Après que les Taisseaux de toute la sur-
§Btce du corps , tant absorbans que sécréteurs ,
ont été engourdis pendant un certain temps
par lapplication de leau froide ; et que tous
les Taisseaux intérieurs absorbans et sécré-
teurs ont été engourdis par leur association
arec ceux de Textérieur ; aussitôt qu'ils
reçoivent leur stimulus ordinaire de chaleur,
leur action devient plus énergique qu^à For-
dinaire; puisque les mains deviennent chau-
des et douloureuses quand on les approche
-du feu après les avoir tenu quelque temps
dans la neige. Cest par la même cause que
le visage devient rouge dans un temps froid
lorsqu'on se tourne contre le vent , et que
la transpiration insensible est augmentée en
s'exposant plusieurs fois à lair froid, pourvu
qu on n j reste pas trop long-temps de suite.
s. Quand par la température trop chaude
d*une chambre ou des vétemens^ la sécré-
tion de la transpiration est fort augmentée,
les forces du malade s*épuisent considérai-
bleVnent par cette exertion inutile du système
capillaire , et en conséquence , de tout le
système sécréteur* et artériel par associs^tion,
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Art. VII. il.. S. û. Torpentia. 6Z7
La diminution de la chaleur externe^ par la
torpeur ou Fengourdissement immédiat qu'elle
occasionne, empêche ces eiiertions inutiles, et
le malade se sent à Tinstaiit fortifié et ranimé;
la puissance animale qui était ainsi épuisée
en Tain, est alors employée à des oh^çts plus
utiles. Ainsi quand les membres d^un câté
sont atteints de paralysie, ceux de l'autre côté
sont continuellement en mouvement. O'esi
pour cela qu^on supporte beaucoup mieux
Téquitatioii et les autres exercices par uu
temps froid.
Les fiévreux dont la peau est chaude^ ^sont
fortifiés sur le champ par Pair froid ^ par
conséquent cet air est d^un grand avantage
dans les fièvres avec débilité et chaleur; mais
il pourrait être momentanément nuisible^ si
on rappliquait trop précipitamment datis cer-
taines fièvres accompagnées d^inflammatiou
locale intérieure , comnfe dans la pérîpneu-
monie ou la pleurésie , où la force artérielle^
est déjà trop grande , et où l'action augmen^
•tée des capillaires externes étant détruite
par le froid , Faction de la partie interne
enflammée peut être augmentée subitement^
à moins qu'on ne fasse usage en même temps
de la saignée et d'autres évacuans. Cepen-
dant dans la plupart des cas Tapplication du
froid est salutaire , parce qu en diminuant
la chaleur des particules du sang dans les
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658 Torpentia. Art. VII. a. 5. 3.
▼aisseaux cutanés , leur stimulus et la dis*
tension des vaisseaux diminuent considéra-
Llement. Dans les inflammations externes ,
telles que la petite-vérole , et peut-être la
goutte et le rhumatisme^ rapplication de Pair
froid doit être fort avantageuse en diminuant
Taction de la peau enflammée , quoiqu'on
£eisse trop souvent le contraire dans la prati-
i^ue à l'égard de ces maladies. 11 est à remar-
quer que pour remplir toutes ces indications/
Inapplication du froid doit être long -temps
continuée ^ autrement une augmentation
d'exeHion succède à la torpeur momentanée
avant que la maladie ne soit maîtrisée.
L^application locale du froid pour soulager
les douleurs inflammatoires ^ ou pour détruire
le trop d'action des vaisseaux , peut être
mise en usage avec un grand succès. Dans
les inflammations locales, par exemple dans
la pleurésie , ou Tc^tithaloiie , ou dans les
douleurs locales causées par le stimulus d^un
corps étranger, comme quand un calcul des-
cend par un uretère , Papplication du froid
sur la partie affectée ou aux environs peut
avoir des effets salutaires ; on peut remplir
cette intention en plaçant sur cette même
partie une vessie pleine d^eau froide dans
laquelle on tient du sel en dissolution, ou en
y faisant évaporer de Péther ; ces moyens
.peuvent engourdir les vaisseaux et les rendre
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dby Google
Art. Vil. 2* 5* a. Ti^entia. 659
inactifs, mais Tapplication du froid sur toute
la peau pourrait, augmenter Faction des vais*
seaux enflammes, en diminuant celle de la
peau et des poumons^ et en accumulant ainsi
une plus grande quantité de puissance sen-
«oriale ; sur- tout si ' cette application était
faite avant les évacuations par la saignée ou
par les cathartiques.
J'ai été informé quun chirurgien instruit
«t distingué dans son art, souffrant fortement
et depuis long-temps de la présence de gra-
viers dans les uretères, se procurait un sou-
lagement subit plusieurs fois dans la journée^
en appliquant sur la partie douloureuse uu
sac rempli de neige ou de glace pilée , et Vj
laissant fondre. Dans les mémoires de la.
société de Londres, tom. Y. Mr Parkinson dq
Leicester , fait mention de Tapplication du
froid sur les brûlures et les inflammations
des yeux , en recouvrant la partie d^une vessie
extrêmement fine , que Pou entretient con-
stamment humide pendant vingt- quatre ou
trente-six heures avec de Palcool. Dans Poph-
thalmie il couvrit ainsi les paupières d^une
vessie mince , et il appliqua de Talcool à Paide
d^une éponge sur la vessie ; ce moyen lui
réussit, après quW eut employé sans succès
les lotions saturnines; à peine eut-il consommé
deux onces d'alcool que Pinflamraation dispa-
rut« Peut-être que Péther étant plus évaporable.
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64o Torpentià. Ant. Vil. 2. 5. 5.
aurait un effet plus prompt , ou bien de la
neige ou de la glace qu'on ferait dégeler plus
TÎte par l'addition de l'acide nitrique.
3. Après une immersion dans Feau froide
ou Fair froid , tout le système devient plus
excitable par le stimulus naturel, comme le
prouve la rougeur qui survient à la peau
des personnes qui sont naturellement pâles.
Le système peut même être excité par un
degré de stimulus moindre que le naturel ,
ainsi qu^il résulte de là chaleur que ces mêmes
personnes éprouvent en restant dans un bain
dVnviron quatre -vingt degrés , tel que les
bains de Buxton. Voyez sect. Xll^r n. i.
XXXII. III. 5.
Cette exertion augmentée a lieu plus par-
ticulièrement dans les vaisseaux absorbans,
parce quMls sont les premiers et les plus
affectés par ces diminutions momentanées de
chaleur; et ainsi, semblable aux médicamens
qui provoquent Fabsorption , le bain froid
contribue à fortifier la constitution , c'est-à-
dire à augmenter son irritabilité ; car nous
avons démontré dans la sect. XXXII. 3. i.,
que les maladies accompagnées de faiblesse^
telles que les fièvres nerveuses et les mala-
dies hystériques, proviennent d'un défaut et
non d'un excès d'irritabilité. C'est par la même
cause que la digestion est plus forte et la quan-
tité de transpiration plus grande dans le temps
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Art. Vil. 2. 3. 4. Torpentia. 641
froids ; mais pour cet effet il ne faut pas que
le froid soit appliqué trop long-temps , car
quand ou yoyage à cheval par un mauvais
temps , et que les pieds restent froids long-
temps , la digestion est dérangée et on éprouve
la cardialgie,
4. Si la diminution de la chaleur exté-
rieure est (rop grande , si elle est produite
trop précipitamment ou continuée trop long-
temps , la torpeur du système devient si
grande que Tanimal cesse ^ de vivre, ou il
survient une si grande énergie de mouvemens
des vaisseaux, qu^il en résulte de la fièvre
ou de rinflammation. Cela arrive le plus sou-*
vent quand on s'est échauffé momentanément
le corps par l'exercice , par des appartemens
trop chauds , par la colère ou Tintempé-
rance. C'est ainsi quon gagne des rhumes
dans Pair froid lorsqu'on se repose après
avoir travaillé , ou quand on boit de Peau
frmde. Voyez classe 1. 2. 2. i.
Les fréquentes immersions froides endur-
cissent ou fortifient la copstitution^ en habi-
tuant le corps à supporter une diminution
de chaleur à sa surface sans éprouver une
torpeur aussi considérable i parla sympathie
des vaisseaux de la peau avec les systèmes
pulmonaire et glandulaire ; comme réprou-
vent ceux qui prennent souvent des bains
froids. D'abord ils sont sujets à un grand
Tome IL 43
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64a Torpentiaé Art, VII. â. 5. 4»
essoufflement et à des palpitations de cœur
dès qu^ils entrent dans Teau froide; mais une
habitude de quelques semaines les rend ca-
pables de supporter cette diminution de cha-
leur avec peu ou point dUnconvénient -, car
la puissance de la volition a quelquinfluence
sur les muscles qui servent & la respiration ,
et par ses contre efforts empêche par degrés
raccélératioiji de la respiration et diminue les
associations des vaisseaux pulmonaires avec
les cutanés. Et ainsi quoique la même quan-
tité de chaleur soit soustraite de la peau , il
n*en résulte cependant point de torpeur pul-»
monaire ni d'engoardissement des glandes
internes. 11 s'ensuit que^ pendant quon est
dans Teau froide , il s^accumule n^oins de
puissance sensoriale, doù résulte une moin-
dre exertion de cette puissance quand on
sort du bain. En conséquence on regarde
comme, vigoureux ceux qui soufirei;Lt sans
inconvénient les variations ordinaires de la
température atmosphérique. Ypyez section
XXXll. III. 3.
IV. Dans les cas de fièvres avec force arté-
rielle, que Ton reconnait à la plénitude et
à la dureté du pouls, la saignée peut à juste
titre être rangée parmi les torpentia. Dans
ces ca'S la saignée diminue la chaleur ainsi
que les sécrétions trop abondantes, telles que
, celles de la bile pu de la sueur ^ et il reste
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Art. Vil. 3. 5. 5. Torptntia. 645
de la place dans les Yaisseanx ponir Tabsorp^
tion de fluides plus doux. Cest ainsi que se
fait l'absorption des nouveaux vaisseaux ou
des Guides extravasés , résultats de Tinflammat-
tion. La saignée peut donc être classée propre^
ment parmi les sorbentia^ parce que , comme
les autres évacuations, elle provoque une ab-
sorption générale , arrête les bémorrhagies j
et calme les douleurs qui proviennent du trop
d'action des vaisseaux sécréteurs , ou de la
torpeur des absorbans. J ai plus d'une fois été
témoin de céphalalgies nerveuses qui ont été
guéries .subitement par la saignée , quoique
le malade fût déjà épuisé^ pâle et faible; je
lai vu réussir dans ces maladies qui sont la
suite de douleurs nerveuses , telles que les
convulsions et la folie ^ soit que le malade fût
fort ou débile ; comme aussi dans les hémor-
rbagies utérines débilitantes et long -temps
continuées^ lorsqu'on avait essayé en vain tous
les autres moyens. Bans les douleurs .et les
bémorrhagies inflammatoires , on y a recours
avec raison, comme au seul remède certain.
V. Quand la circulation se fait trop vive-
ment , comme dans les fièvres inflammatoires^
les remèdes qui intervertissent les mouve-
mens de quelque partie du système , retar*
dent ceux de certaines autres parties qui
leur sont associées : ainsi de petites doses
de tartre émétique et d'ipécacuanba » et de
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644 Torpeniia. Art. Vil. 2. 5. 6*
grandes doses de nitre , en produisant dés
naiisées , débilitent et diminuent Ténergie de
la circulation et sont par conséquent utiles
dans les maladies inflammatoires. Il est à
observer que si on prend le nitre en pou-
dre , ou sitôt après quil est dissout, il con-
tribue à dimiauer la circulation par le froid
quil produit y comme l'eau glacée ou lappli-
cation extérieure de Tair froid.
Yl. La respiration d un air mêlé d une plus
grande proportion dazote que nen contient
Tatmosphère, ou dun air chargé d'hydrogène,
ou de gaz acide carbonique^ de sorte que la
quantité d oxygène soit moindre qu'à l'ordi-
naire , pourrait probablement agir avec beau-
coup davantage dans les inflammations. Dans
la phthisie, on pourrait appliquer ce moyen
avec grand succès, si le phthisique pouvait
habiter jour et nuit dans une brasserie où
une grande quantité de bière serait en fer-
mentation continuelle dans des cuves ou des
tonneaux ouverts , ou dans les endroits où
Ion fait de grandes quantités de vin du raisin
ou du sucre.
, A Textérieur , l'application du gaz acide
carbonique aux cancers et autres ulcères, au
lieu de Pair atmosphérique, peut empêcher
qu'ils ne s'étendent , en prévenant l'union
de l'oxygène avec la matière, et en produi-
sant ainsi un nouvel acide animal contagieux.
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AB,r. Vil. 5. 9. Torpentia. 645
III. Liste des substances nommées
Torpentia. •
1. La saignée , rartériotomîe.
2. L'eau froide , l'air froid , la respiration
de lair chargé de peu d'oxygéné,
3. Les mucilages végétaux.
a. Les semences: l'orge, l'avoine, le riz/
les jeunes pois^ le lin , les concombres , les
melons , etc.
b. Les gommes — arabise, adraganthe ^ du
Sénégal , du cerisier.
c. Les racines — de navet, de pommes de
terre , d'astbea , d'orcbi > de perce-neige.
d. Les herbes —-les épinards, Iç brocolis j
la mercuriale.
4. Les acides végétaux, de citrons, d'oran^
ges^ de raisias, de groseilles, de pommes.
5. Le mucus animal^ la gelée de corne de
cerf, le bouillon de veau, l'eau de poulet,
rhuile , la graisse , la crème.
6. Les acides minéraux , le sulfuricjue , le
nitrique-, le muriatique.
7. Le silence, lobscurité.
8. Les invertentia à petites doses. Le nitre,
le tartre émétique , Tipécacuanha , pris au
point de produire des nausées.
9. Les anti-acides , le savon ^ letain y les
alcalis » les terres,
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646 ToTpentia. Art. VÏI. 5. iSl
10. Les mëdicamens qui empêchent la fer-
meiïtatioti. L acide suHirriqne.
1 1 . Les anthçlmintiquçs. L'œîHet dinde ,
Tétain , le fer , lamalgame , la fumée de tabac.
la. Les lithontriptiques. La lessive savon-
neuse , Teau de chaux , le gaz acide carboni-
que , ( air fixe. )
i3. A Textérieur. Le bain chaud ^ et les
cataplasmes^ Thuile, la graisse^ la cirq^ les
emplâtres ^ la soiç huilée % le gaz acide
carboniquQ sur les cancers et les autres
ulcères.
Fin t>v SECOND volume.
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!A-«
INDEX DES ARTICLES,
A.
^jLBSORPTIOIf, IV/a. I.
entante» mnqnease» cellulaire, IV, 6. 9.
par les veinos, IV, a, 4.
" par les vaisaeaax «oflammés , IV* 9« 4* 3*
par les iotettins et le foie, IV. a. 5.
- par Ici ukiret vép^rient, IV. a. 7.
(T) h'est pas nugmem^e par k ft;oid, IV. a. i*
elle esc Migme^cée pac ropivm prit après nnù
. évacuftiop, 11. a. i.
provoquée par le bain siKnv IV. a. 3. 8.
- - - parrabsMnepcedeliquidest LV. a*3*9-
Acicii ♦ IV. 3. 5. a.
Acécite de plomb, IV. a. 9.
Acides concentrés, IV. a. i. a. IV. 3. i.
Acide végétal doux , VII. 3. 4. IV. a. i. a.
• - - minérsl, VIL 3. 6.
- - - citrique, IV. a. i. a. IV. 3. l.
Agriculture, I. a. 3. 7.
Ail, III. 4. 4.
Air (D nourrie, I. a. 5.
- . (bain d') chaud, IV. a. 3. 8.
Alcali, III. 4. a.
Alcool r IL a. I. V. a. 4.
Aloès, III. a. 5. IIL a. 7. III. 3. 5- 5- VL a. 5.
Althaa, IIL 3. 3- 3-
Alun, IIL a. i. IV. a. i. IV. a. 5. a. IV. a. 5' 3.*
- - - il sert k purificr^Peau , L a. 4. a.
Amandes amère», IL 3. i.
Amalgame, son usage contre les vers, VIL a. a.
Ambre, (huile d^) ;Vh 3. 4.
Amidon, L a. 3. i.
. - - • de racines, vénéneux, I. a. 3. 4»
Amomum zinziber, III. 31. ,
Ammoniaque, (gomme) IIL 3. 3. VL 3. ir
-• - - . (esprit de sel) IIL 3. 3.
Anastrqae, (Tusage du bain chaud dans I*) IL a. a. IV* d» 3. !•
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&Î8 •* Index des Articles.
Anchois « HT. a. i. III. 3. i. 4*
Anthédiis' nobilis ; IV. 3. 3.
.... pyretbrum , III. 3. 2. .
Aotimoine préparé, III. 3. i. 5. III. 2. i. IV. i. 10.
Anxiété, V. 2. 4. /
Apium petrostflinam , III. 3. 4. 4.
Apoplexie, IV. a. 11. '
Argile, IV. 3 5* 3-
Ariscolochia serpentarit* III. 3. |.
Arménie, (bol d' ) VI. 2. 3. IV. 3- 5- S-
Ar&enic dans les fièvre» interniirrenres, IV. 2. (S. 8. IV. $. 6*
- . - (la solution satinée d*) IV. 2. 6. 8.
- - - contre la gale, IV. 2. 9.
• - - comment il agit, IV. 2. 6. 9.
- - - CDTument on It- découvrira, IV. a. 6é lo»
Artemi^ia iraricma, IV. 33.
- - - - ab ynihium, IV 3 3^
• - • - sanronicum, IV. 3. 3.
Artichaus, (feuilles d* ) IV. 3. 3. '
As^^a fœtida , II. 3. V!. 3. i.
Asarum europeum , V. 3. 3.
Ascarides, VU. 1. 2. III. 2. 9. 7.
Asperges, III 3. 4. 4.
A ragains rragacantha III. 3. 3. 3.
Atropa belladona, II. 3. i.
Azote, I. 2. 5.
B.
Bain chaud, II. 2. 2. i. III 3. i. 6. III. 3. 3. 4. III. 2. 3. %.
• - salé, IV. 2. 3. 8.
• - dans les diabètes, VI. 2. 4.
- - froid, VII. 2-3.
- . d'air chaud, IV. 2. 3. 8.
». de vapeur, IV, 2. 3. 8.
• • (le) est rtoiirriss'anr , I. 2. 6. 2.
Bandages , ils favorisent l'absorprion , IV. 2. lo,
I- - • - emplasctques , IV. 2. 10.
Baumes diurétiques, III. 2. 4 2.
1 Baume de copaiva, III. 3. 4. ^
! Benzoin, III. 3. 3.
! Beurre , I. 2. 3. 2. '
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Index des jtrtlt^Sv €{9
Bile cl*aiiifflaax« III. a.* 5. a.
Bile, s9 limpidité, IV. 2. 6.
Bois de campâcbe, IV. 3. 5. a.
Bol d'Arménie , IV. 2. 5. $•
Brione blancbe, lil. 3. 8*
- - - elle agit comme vésicatoire» IIj[* a* 9^
c.
Calcaire, C^crre) I. 2. 4. 3.
Calculs biliaires , IV. 2. 6.
Calomel, lII. 2. 5. VI. 2. 5.
- - • - dans rinteritis, V. 2. 2. ••
C:imphre, III. 3. i.
Çanelle b'aoche, III. 3. i.
Cantbarides, III. 2. 6, III. 2. 8. V. 2. 4. VI. 2. 4.
Capillaires (TacCiOn des) tugmeotée par le tabac« iV. ft« 3. 7.
Capsicum» III. 3. 1.
Carbonate de chaux, IV. 5. 3.
Carbonique (gnz acide),, VIL 2. ^«
Cardamomum, III. 3. i.
Carotte sauvage, III. 3. 4. 4.
Casse tubnlée, III. 3. $.1.
Cajsia senoa, III. 3. 5. 5,
Castor, yi. 2. I. VI. 3. I.
Cathartiques doux, III. 2. 5.
violens , V. 2. 2.
Cerifei» noires, II. a,, i. 8.
Céruse, dans les ulcères, IV. 2. 9. IV. 2. 7,
Cendres d'os , IV. 3. 5. 3. IV. 2. 6. 1.
Chair des animaux^ I. 2. i.
Chaleur, II. 2. 2 i. voyez Bain»
- - - • ( la ) est un fondant universel , yil. 2. ik
Champignons, I. 2. i 2.
Chaux, IV. 3. 5. 3 I. 2. 4. s*
Chiendent, IV. 3. 4.
Chlorosia, IV. a. 6. 5.
Choux (feuilles dcj) VII. 1. 0.
Ciguë, II. 3- I- - -
Citron, (suc de) IV. 2. i. IV. 2. ^ . . -
Claveau des moutons, IV. ^» 6.
Çocculus indictti, U. 3. i.
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i0S<> Jndejù des ArficIeSf
Cocblearîft armortda » III. 3. 8. IV. 3. 4.
- - - - horceosis » IV. 3. 4.
Coing» IV. 3. I.
Colique de plomb» V. 2. ft. 2.
Condimens, I. a. 7.
CoDvolvuIas scammotieiicn-, V. 3. )•
Convulsions, IV. a. 8.
Cop*iv8, (banme de) III. 3. 4. 3.
Corne de cerf» (esprit et sel de ) III. 3- 3* HI. 3« i. VX. 3. 4.
- calciné , IV. a. 5. VI. t. 3.
Craie . IV. 5 5-
Crème, I. 2. 3. a. I. a. a. t. "
Oesson d^eau, IV. 3. 4.
Cucnmes colocynthes, V. 3. a.
Cmsine, ( Tart de la) I. a. 3. 5.
CyMQ'a sGOlymns, IV. 3. 3.
Cynoglossom, II. 3. i.
Datara stramoninm, II. 3. i.
Delpbinium stavisagrit, II. 3. i.
Diabètes, IV. a. 5.
• - - - (bain cbaud dans le) VI. a. 4.
Diaphorétiques , III. 3- <* IH- a. i. a.
préférable dans la matinée, III. a. i. 5.
Diarrhea, VI. a. 3.
Digestion interrompue par le froid, IIL a. t.
• - - - augmentée par le froid, VII. a. 3.
Digitale, IV. a. 3. ?. V. a. i. V. a. 4.
- - . - (teinture de) IV. à. 3. 7.'
Douleurs de tête, (prise dans les) V. a. %, t.
.... périodique^ guéries par Topiom , II. a. i»
Disette, (temjps de) I. a. 3. 5. et 6.
E.
£an> I. a. 4.
- - (!•) délaie et lubrifie, VII. a. a.
- - - - froide produit des sueurs ,• III. a. t.
- - - • à la glace dans la passion iliaque , VI.- a. 5.
- • (cresson d') IV. 3. 4r "
- - de mer , m. 3. 5. 3,
Ekctticité, ^. a. a. s. IV. a. 9r
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Jmfe^ des Artklef. S5r
Emétiqneft» cMnment Ut agisMPnr, V» 2. i.
Eoicas tcarna, V. 3* i*
Epices • elles sont nuisibles » III. i. 12.
Eponge brûlde, VI. 3. 4.
Eirhtnes doux, III. a. 9 «
- - > • dans rhydrocéphale entière, V. 2. 3. i.
... - violens , V. 2. 3.
• - - - dans la céphthlgie, V. 2. 3. i.
Erysipèle, IV. 2. 9.
Esprit de vin (alcool) il est malfaisant, II. 2. i.
... de corne de cerf, eu d^annmopitc , étend* cfctu , III. 3» 3»
m. 3. I V. 3. 4.
Ether vitriolique ( sulfurique ) , II. 2. 3. III. 3. u VL s* i»
' - • contre les ascarides, VII. 2. i.
- - - manière de le purifier , IL. 2. 3*
Euphorbium, V. 3. 3.
Exercice, lil. 3. i. 6. II. 2. 6*
F.
Famine (temps de) I. s. 3. 5. et 5.
Fénide, fœniculnm, III. 4. 4.
Fer, IV. 2. 6. i.
- - (rouille de) IV. 3. 6.
- - il favorise et réprimt les mensaruès , IV. 2. 6b 6.
- - (poudre de) IV. 2. 6. 6.
Ferrugineux, IV. 3. 4. 2. IV. 3. 6, 6.
Fève des marais, IV. 3. 3.
Ferula assa-fœtida, III. 3. 3.
Flanelle, (chemise de) II. 2. 2« t.
Fièvres intermittentes, (trois espèces de^ IV. 2. 3. 2. IV. 2. 5.
IV. 2. é. a.
Foin, (infusion de ) I. 2. 3. 6. ,
Frictions, II. 2. 5. III. 3. i. 6.
Froid, ( Tapplication continuelle do) VII. 2. 3*
- - - interrompu, VII. 2. 3. III. 3' »• ?•
- - • excessif, VII. 2. 3.
- - - il aflfeae d'abord les lympbatiqnesr VII. 2. 3*
- • 'il produit le catharre du nez, VII. 2. 3.
...'... - promptementnne difficulté de respirer 9 VU. 0^3.
* - - il augmente la digestion , Vil. fi. 3.
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6^^ Inàdx des Arûcïea.
Froid C racçèf de ) de la fièvre est plot «isémeic préveitt
guéri, II. ft. I.
Fromtge , JL 2. a. 3.
0.
Gaiac, III. 3. i.
Galbtnom, VI. 3. i.
Gale , IV. a. 1.3.
Geadant ceDtaareum, IV. 3. 3.
Gingembre, III. 3. i. IIL 3. 4.
Girofle, (doux de) III. 3. i. III. 3. s.
Glycyrrhiza gUBca, IIL 3. 3- 3-
Gomme arabique, III. 3. 3. 3.
- - - tragacanthe, III. 3. 3. 3.
Gonorrhœa, IV. 2. a. III. 2. 4.
GoodroD, III. 3 3.
Goutte, IV. 2. II. 2.
Gravelle, V. 2. 4. 4.
H.
Hareng aaur, III. 3. i. 4.
Hsematoxylum campechianum , IV. 3. 5. 9.
Helenium, III. 3. 3. 2.
Hemorrbagies , IV. 2. 4. 4. ly. 2. 6. 2.
Herpès, IV- 2. i. IV. 2. 9.
Hordeum distichon, III. 3, 3. 3.
Houblon, nuisible dans h bière, IV. 2. 3. 6. IV. ft. H. ^
Huile d*amandes, III. 3. 5. 4.
• - - dans It crème, I. 2. 3. g. '^
• •,* d*tmbre, VI. 2. i.
- - - par expression, à l'extérieur, IH. 2. 3.
- - - essentielle, IL 2. 3. III. 3. 2.
• - - animale, VI. 2. 1. III. 3. 2,
• - - de ricin , HJ. 3. 5 4.
Humulus lupulus, IV. 2. 3. IV. 2. 11.
Hydrargyrus vitriolatus ( sulfate de mercure ) V. %. 3.
Hydropisie, II. 2. 3. 4. IV. 2. 6. 7. IV. 2. 3. 7.
Hystérie, VI. 2. i,
Ifystériqiies I (douleurs) VI. 2. i.
(convtl^ons) yi. 2. |.
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Index des Articlesé 653
I.
lleus , 00 passion iliaque, VU. a. 5. ^
Incicanda , IL
Inflammation du foie, IV. 2. 6.
des intestins, V. a. a. a«
Inulahekniuih, III. 3. 3. a.
Ipécacnanha, V. a. i.
Irritabilité prévenue « IV. a. 3. 3.
J.
Jalap, IIÏ. 3. 5. 5. ^
Jambes , ( ulcères aux ) IV. a. lo,
. . - . ( gonflement des ) IV. a. 3, 8»
Japon, (terre de) IV. 3. 5. a.
Jaunisse , IV. a. d. 3.
K.
Kina, IV. a. a.
... (un long osage du) est nuisible, IV. a. it.
L.
Lait, I. a. a.
Lait battu, I. a. a. a.
Larmes, III. a. 10.
Laurus camphora, III.* 3. i.
• - • cinnamomum, III. 3. i.
• - - sassafras, III. 3. i.^
Leontodon taraxacum, IV. 3. 4.
Lymphatiques, (mouvemens intervertis des) V. a. i.
# M.
Magnésie bl^che, II. a. 4.
Malt, I. a. 3. 5.
Manganèse, II. a. 4.
Manna, III. 3. 5.
Marjoraine, III. 3. 9.
Marum, III. 3. 9.
Maniale , ( poudre ) IV. a. 6. 6.
Martiaux, IV. 3. 4. a. IV- 3. tf. 6,
Mastic, III. 3. a. III. 3. 3.
Maihre, III. 3* 5*
Menianthes trifoliatat IV. 3. 3*
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I
654 Index des Ariicles^
Meoispermom cocculus, H. 3. i.
Menstruation excitée, IV. a. 6. 6,
réprimée I !▼• a. 6. (S.
Menthe, VI. 3. 3»
Mercure, III. 3. a. VI. ft. 2.
- - - - ( préparations de) TV. 3. 7. IV. 2. 7. IV. a. 9.
- - - - en lavement, VI. 3. 5.
Métallique, (sel) IV. a. 6.
Miel , III. 3. 3. 3. ni. 3. 5. I.
Mimosa nilotica, III. 3. 3. 3.
- - - catecbn , IV. 3. 5. 2.
Mortification , IV. 2. 9.
Mouchure des chandelles,. VI. 3. 4.
Moutarde, IV. 3. 4. voyez SinapUmu^
Mouvemens intervertis, VI. a. i.
- - - «ïans les maladies hystériques , VI. a. 1.
--- de l'estomac, VI. 2. a.
du canal intestinal, VI. a. 5.
^ - des lymphatiques, VI. a. 3,
Mucilage végéta! , VIL 3. 3.
Mucus animai, VII. 3. 5.
Musc, VI. a. I. VI. 3. I.
N.
Nausées dans les fièvres, VII. a. 5.
Nicotiana tabacum, lil. 3. $. II. 3. l,
Nitre, III. 3. 4. V. a. 4.
Noix de galle, IV. 3. 5.
Noix muscade, III. a. i.
Nourriture animale, I. a. i. i.
Nucrientia, I. «
o.
Œufs, I. a. I. 4.
- - - leurs coquilles sont diurétiques, III. a. 4.
Oignons, III. 3. 3.
Opium, II. a. I. a. IV. i. a.
• - - dans les douleurs nerveuses, II. 2. i. 5.
inflammatoires, H. a. !• 6.
* - -il augmente toute sécrétion et absorption, IL a. i. i.
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index des Articles^ 6$5
Opium, il augmente Tabsorptioa apxès l'évacuation, IV. i. i. ft»
II. a. I. 3.
- • • il arrête les sueurs « IV> 2. i;^ 3«
• - - il enivre, II. a. i. i.
Orchis , VIL 3. 3-
Oreilles , ( éruption derrière les ) IV. a. 9. a.
Oxygène, (gtt) II. a. 4. I. a. 5. HI. a. 11. IV. l. 4.
il cause et guérie les ulcères» IV. a. f*
P. •
Papavcr somniferum. II. 3. i. IV. 3. a. vcyiz OpUm^
Papin , C machine de ) I. a. 3. 5.
Pareira brava , III. 3. 4. 4. ^
Pas^iions, II. a. 5.
Pâturages, I. a. 3. 7.
Péripneumonie , IV. a. 8. a.
Pérou , ( baume de ) III. 3. 5. 4.
Persil, III. 3- 4- .
Perspirauon du matin , III. a. r.
elle n*est pas excrémen:itielle t m. 2. E*
Pétéchies, IV. a. 4. a.
Peur^ V. a. 4.
Phosphate de chaux , IV. a. 5.
Phosphore, III. a. tf.
Piment, III. 3* <•
Piper indicum, III. 3. l.
Pissenlit, IV. 3. 4.
Pistacia lentiscus , III. 3* 2*
Pix liquida, III. 3- 2*
Plaies guéries par le bandage, IV. a. 10. su
Plantes acres, IV. a. 4.
Pleurésip • IV. a. 8. a.
Plomb, IV. 3. <5»
- - - ( colique de ) V. a. a. a.
• - - (sucre de) IV. a. 9.
Plumes, (fumée de) VI. 3- ^•
Poisson, I. a. I. a. I. 2. i. 5.
... et viande salés augmentent la tranapiration » IIL a. i*
Poivre, III. 3- »•
Polygala seneka, III. 3* 3- ^'
Pommes de terre, (pain ûq}1. a. 3* 4«
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t
656 Index des Articles.
Portland» pourquoi «t poudre est oaisîble, IV. d. li. «•
Potentilla, IV. 3. 5.
Poudre ferrugineuse, IV. 2. 6. 6.
- - - testacée, IV. a. 2.
Pouls intermicient guéri par rarsenic, IV. 2. 6,
Prunes, III. 3 5* i*
- - - sauvages ou pnioelles , IV. a. a.
Prunus spinosa, IV. 3. i.
- - - laurocerasus» il. 3, i.
Pulegium, VI. 3. 3.
Pyretbrum, Ilh 3. d.
Pyrus malus , VII. '
. - - cydonia» IV. 3. !•
Quassit, IV. a. a.
Quinque - folium , IV. 3.
Réaction, IV. i. la
Réglisse, III 3. 3. 3.
Résine (la) est diurétique, III. a* 4. VI. a. 4.
Rhamnus cathanicus, V. 3. 2.
Rhubarbe, lU. a. i. IV. a 5. i. lll. s. 5- 5-
. • - - pourquoi elle constipe, III- a. l.
Rhumatisme, IV. a. 4. 5. IV. 2. 10. a.
Ris , VII.
Roses , IV. 3. 5.
S.
Sagapenum , VI. 3. 1.
Sago, VII 3.
Saignée , VII. a. 4. IV. a. 6.
- - - - elle diminue les sécrétions, VII. a. 4.
• ' - • elle augmente Tabsorption, VII. a. 4.
Salivation, elle n*est pas nécessaire, IV. a. 7.
. - - - hystérique, V. 2. 3.
Sang -dragon, IV. 3. 5. 2.
Sang, (transfusion du) I. a. 6. a.
Sangsues, III. 3. 3. i.
Sassafras, III 3. i.
Saule, (écorce de) IV* a. 3. 2.
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Index des Articles. 657
Scammonée, V. 2. 9.
Scilla maritima, V. s. 2. IV. 2. 3. III. 3. 3. V. a. 3.
Scorbut aux jambes» IV. 2. lo.
Scrofules, II. 2. 4. IV. 2. 9.
^ecernentia, III.
SécréûoQ par la vessie, IlL 2. 6.
- - - - par le rectum, III. 2. f.
- - - - par la peau , III. 2. 8.
Sel de corne de cerf ^ammoniac concret) III. 3. 3. lU. 3» t.
• - commun ( muriate de soude ) il est malsain , III. u 12.
- ^ volatil (carbonate d*ammoniac) IV. 3. 6.
- - muriatique, III. 3. i.
. - ^ - . - mêlé aux lavcmens, III. 2. 7.
Sels neutres pourquoi diurétiques, III. 2. 4.
ils augmentent quelques toux , III. 2. 4.
----- ils augmentent la chaleur de Turine, III. 2. 4,
Seneka, III. 3. 3. 2.
Séné, III. 3. 5- 5.
Serpentaire de Virginie, III. 3* :•
Sérum du lait, III. 5. 3* s* I* a. %.
Sialagogues, III. 2. 2. V. 2. 3.
Simarouba, IV. 3. 5.
Sinapismes , VI. 2. 2. m. 2. 8.
Sisymbrium , nasturtium aquaticum ^ IV. 3. 4é
Société, I. 2. 3. 7.
Soie huilée , VU. 3. 13*
Sorbemia, plusieurs espèces, IV. s. i.
Soufre , m. 3. 5.4.
Spasmes (docuine des) réfutée, VII. 2. 3.
Spermaceti, III. 3. 3. 3.
Stizolobium siliqua hirsuta, III. 2. 7* VU. 3. 11.
Strychnos nux vomica, II. 3. i.
Sublimé corrosif (muriate sûroxygéné de mercure) IV. 2. 7. IV. 2. 9.
Sucre, il est nourrissant, I. 2. 3. 1. et 5. III. 3. 3. 3.
- «• - formé après la mort de la plante, I. 2. 3. 5.
• - - il est apéritif, III. 3. 5. i.
- - - de Saturne , IV. 2. 3.
Sueurs du matin, III. 2. i. i.
- - - causées par l'exercice, III. 2. i. i.
• - - froides, V. 2. 5.
- - - arrêtées par l'opium, IV. ft. i. a.
Tome IL 44
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658 Indem des ^rtich^
Soie, VI. 3- 4.
Sulfate tcidule d*SlitiniDe et de potasse, III. 3. i. IV. 9. f« IV,
a. 5. 2. IV. 3. 5. «3.
T.
Tabac, U. 3- i- "I 3- 9 IV. a. 3. 8.
- - - il airèrc la digestion, III. 2. 9. 3.
Txoia , voyez Fers,
TamarindS, lîï. 3. 5. l.
Tanacetum, IV. 3. 3.
Tartre cristallisé X^rtri^e acidulé de porasse) ITI. 3. 5 1. 1. 9 31* 3.
- - - vitriolé (sulfate de potasse) lit. 3. 5. 3.*
• • - émécique (tanrue dé potasse antimouié) V. 9. i. V. 9. 9.
Teinture de digitale, IV. a. 3. 7.
Terre alumincuse, VI. 2. 4.
• - - calcaire, IV. 2. 5. 3. VI. 2. 4. I. 2. 4. 3.
Tetradynamie , (plantes de la) IV. 2. 4.
Thé, VU. 2. I.
Thérébentine , IV. 2. 4.
t . - - - ( e.<tsence de ) III, a. 6.
Tinea, herpès, IV. 2. i. 4,
Tolu, (baume de) III. 3. 3.
Tpniqucs, IV. I. 10.
Tormentilla erecta, IV. 3. 5.
Torpentia , VU.
Tragacamhe, (gomme) III. 3. 3. 3.
Transpiration, III. 2. 1.
Turbith iqiuéral (oxyde mercuriel jaune par Tacide sulfariqoeD
V. 2. 3.
Tussilago farfara, III. 3. 3. 3.
U-
Ulcères guéris par le bandage, IV. 2. 10. 9.
- - • scrofuleux , IV. 2. 9,
• - - de la bouche, IV. 2. 2.
• - • guéris par absorption , II. 9. 14. IV. 2. 3. 5. IV. 9. 7.
- - - véuérie;is , IV. 2. 7.
Uva ursi , IV. 3- 5-
' . ■ y-
Valériane, VI 3. 3.
Vapeur, (bain dc^ IV. 2. 3- 8«
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Index éks Articles^ 659
Végétait, CncmiTimre) I. a. i. a.
Végétaux, («cides) IV. â. l.
Vésics^coires , comment Us agissent, VX, a. i. lOr
* - - - • ils guérissent la cardialgic, III. a. l* 40»
ils arrêtent le vomissement, VI. a* a.
ils provoquent Texpcctoration , ni. a. 3. a.
ils augmentent la transpiration, III. a. i.'il.
Vers, VIL i. a. III. a. 7. IV. a. 6. 4.
- - - des moutons , IV. a. 6. 4.
VibJces, IV. a. 4. 3.
Vie (la) est abrégée par les grands stimuUos, I. l.
Vin, II. 3. I.
Vinaigre, IV. a. I. 9. IV. 3- 4- 3«.n. a. i. 9.
Vitriol bien, sulfate de cuivre, dans les fièvres intermittei|tes ^
IV. a. 6.
dans les ulcères , IV. a. 9.
- - -^ blanc, sulfate de zinc, IV. 3. 6. V. a. l.
Volatil (sel) [carbonate d^ammoniac] VI. 3. 6.
Vomiques, IV. a. 3. '7,
Vomissement, V. a. a,
------ arrêté par le mercure, VI. la. a.
vésicatoire , VI. a. a.
Y,
Yeux enflammas, n. a. a. a. IV. a. 3.
Z.
?inc , (vitriol de ) V. 3. i.
f*in de t Index.
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ERRATA du second Tolomc.
Page a4* ^'k* ^^ ^^ ^* tranfasion Usez transfusion.
■ 32. V— dernière, ak lisez ayent.
— — 34» — a8. concevoir. Si , Usez concevoir si.
— — 74- "~ 4- ^^ celles Usez des catastrophes.
— — a58. — dernière, évidemment Usez évident.
■■ a^S. — &. je dirais que les petits animaux soni
peut*ëtre non seulement Usez, je dirais que peut-
être les petits animaux sont non seulement.
■ a8o. — a. son Usez leur.
■' ' 3o8. — a4. qu'ainsi Usez ainsi.
■ 366. — II. et former //icz et d'où résulteraient
idem. — a3. pour Usez à
383. — a3 et 24- taùtà la nutiére inanimée qu'i
celle organisée lisez à la matière tant inanimée
qu'organisée.
— '— 386. — a^. trouvé Usez trouvée.
■ 388. -— dernière, ciiés U^ei çiié.
■ 1^01. — 1. avoir Usez^ ayant,
——idem.— 4» en » Usez que.
— — 4i3. — 17. lumière //sei cbandelle»
— — 59a. — 18. acétate Usez acétite.
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